Une vie entre les mains (Wonder Woman par Greg Rucka)

Wonder Woman: The Hiketeia par Greg Rucka & JG Jones

PRESENCE

1ère publication le 26/04/17 – MAJ le 27/09/19

VO : DC comics

VF : Semic (2003) Urban Comics (2017)

Quelle humilitation !

Quelle humiliation ! © DC comics

Il s’agit d’un récit complet qui peut se lire avec une connaissance superficielle du personnage de Wonder Woman. Il est initialement paru en 2002, sans prépublication, écrit par Greg Rucka, dessiné par J.G. Jones, encrés par Grade von Grawbadger, avec une mise en couleurs de Dave Stewart.

Il s’agit de la première histoire de Wonder Woman écrite par Greg Rucka, avant qu’il ne prenne les rênes de la série mensuelle à partir de l’épisode 195.

Au temps présent, à l’ambassade de Themyscira à Gotham City, Diana (Wonder Woman) regarde par la fenêtre en pensant aux obligations qui découle du rituel appelé Hiketeia. Par la fenêtre, elle peut voir trois silhouettes féminines encapuchonnées, en train de l’observer. La séquence suivante explicite ce rituel de l’Hiketeia. Dans la Grèce antique, un individu vient supplier un citoyen et remet sa vie entre ses mains. Le citoyen est obligé par l’Hiketeia d’accepter de prendre en charge l’individu qui s’en remet en lui jusqu’à ce qu’il le libère de sa responsabilité d’une manière ou d’une autre. Si l’hôte cherche à se débarrasser de l’individu (même par le meurtre), il devient alors la proie des Érinyes (divinités persécutrices, aussi appelées Euménides ou bienveillantes, les Furies dans la mythologie romaine), celles-là mêmes qui sont en train d’observer Diana au temps présent.

Toujours à Gotham, il y a 3 semaines, Danielle Wellys assassine un homme dans son appartement. Une fois son crime accompli, elle s’enfuit par la fenêtre, enfourche sa moto garée dans une ruelle et s’éloigne le plus vite possible. Batman la prend en chasse. Après plusieurs engagements physiques, elle finit par tomber dans la rivière de Gotham, sans que Batman ne réussisse à la rattraper. Comme il était à prévoir, elle finit par parvenir à l’ambassade de Themyscira où elle s’en remet à Diana en invoquant le rituel d’Hiketeia. À l’extérieur, les Érinyes sont déjà à pied d’œuvre pour veiller à ce que Diana remplisse les obligations du rituel.

La preuve du rituel antique

La preuve du rituel antique© DC comics

Cette histoire agrippe l’attention du lecteur dès l’incroyable couverture : la botte de Wonder Woman faisant pression sur le crâne de Batman qui est à terre. C’est aussi sobre que frappant, et en plus cette scène est bien présente dans le récit (il ne s’agit pas d’une exagération, licence artistique coutumière dans les couvertures de comics). En découvrant la première page, le lecteur a le plaisir de constater que l’artiste s’est investi dans ses dessins. Il utilise une approche descriptive, avec une légère tendance à l’arrondi qui donne une apparence à la fois adulte et agréable à ses dessins. La page d’ouverture est somptueuse avec Diana se tenant devant une grande fenêtre, dans une pièce avec une grande hauteur sous plafond, une bibliothèque à l’ancienne bien fournie, une cheminée en marbre, des draperies autour de la fenêtre, un guéridon avec un buste sculpté, etc. Le niveau de détail ne diminue pas sur la page suivante, et sur la troisième l’artiste a représenté un facsimilé d’un vase grecque décoré, avec une grande attention à l’impression d’authenticité.

Ainsi tout du long du récit, J.G. Jones fait preuve d’un grand investissement pour donner de la consistance à chaque lieu, chaque environnement. Athènes à la période antique est acceptable, les rues de Gotham sont suintantes à souhait, même si le lecteur est un peu étonné qu’elles sont encore recouvertes de pavés. Lorsque Diana se déplace dans les autres pièces de l’ambassade de Themyscira, elles sont à nouveau richement décorées. Le lecteur peut s’amuser à observer les différents partis pris architecturaux : la façade en pierre de taille, les moulures et boiseries dans les pièces d’apparat, la cuisine tout équipée moderne, rutilante et fonctionnelle, les escaliers en bois. L’affrontement final se déroule en bordure de la rivière Gotham, et l’artiste a également pris le temps de représenter un pont dans tous ses détails, ainsi que les embarquements, les quais et les parapets. Les images offrent donc au lecteur des endroits décrits dans le détail, chacun avec leurs particularités.

Cossu

Cossu © DC comics

Les personnages sont représentés avec la même approche descriptive, des tenues vestimentaires particulières et adaptées. Les êtres humains normaux disposent de morphologies réalistes. Les expressions des visages sont variées, mais avec un niveau de nuance qui ne permet pas toujours de se faire une idée de l’état d’esprit du personnage. Le langage corporel reste dans un registre mesuré pour les individus normaux. Pour Diana, JG Jones lui donne des vêtements qui n’accentuent pas ses rondeurs, à l’exception de son costume de Wonder Woman pour lequel il respecte la coupe traditionnelle, mais avec des bottes sans talon). Il la représente régulièrement en contreplongée ce qui lui la place au-dessus du commun des mortels, un peu plus proche de son statut de semi déesse. Batman a revêtu son costume gris foncé, sans ovale jaune sur la poitrine, avec les bottes à semelle crantée.

L’ensemble des dessins s’applique donc à rester dans un registre le plus réaliste possible. Même les Érinyes sont représentées de manière littérale, avec comme particularité des vêtements évoquant la Grèce antique, et des petits serpents à la place des cheveux. Les affrontements ne sont pas nombreux, mais JG Jones réalise un travail impressionnant de metteur en scène en prenant soin que la succession des cases permette au lecteur de suivre chaque enchaînement de mouvements et que les personnages se déplacent en fonction du relief de l’environnement, des obstacles, des objets présents, etc. L’encrage de Wade von Grawbadger sait se faire aussi bien minutieux avec des traits fins que plus appuyé avec des surfaces noires aux contours fluides. Comme à son habitude, Dave Stewart réalise une mise en couleurs impeccable qui enrichit les dessins, améliore le contraste entre chaque forme, et leur ajoute une discrète volumétrie par le biais de légers dégradés.

La couverture annonce clairement un affrontement entre Batman et Wonder Woman, avec une forme d’humiliation. Dans les 2 premières séquences, Greg Rucka explicite le principe de l’Hiketeia par lequel un individu place sa vie dans les mains d’un protecteur qui en devient responsable devant les Érinyes. Il s’agit là d’un dispositif induisant une dynamique imparable au récit. Le conflit entre Diana et Batman en devient inéluctable et inextricable à partir du moment où elle prend en charge une criminelle. Le scénariste déroule ce dilemme moral de manière linéaire jusqu’à sa conclusion, chaque phase pouvant être anticipée par le lecteur. Rapidement, il apparaît que l’affrontement entre les 2 superhéros aura bien lieu (à 2 reprises même), mais qu’il ne constitue pas l’intérêt majeur du récit. Sous des dehors fantastique (superhéros, personnages mythologiques), l’auteur s’attache à montrer la personnalité de son protagoniste principal. Le lecteur n’a accès à ses pensées qu’à de rares reprises, par le biais de petites cellules accompagnant l’image. Rucka préfère montrer qu’expliquer.

Face aux Érinyes

Face aux Érinyes © DC comics

Dès le départ, le lecteur n’est pas dupe : il s’agit de personnages récurrents, Batman et Wonder Woman continueront d’exister après ce récit. Cette histoire ne changera pas fondamentalement leur relation. Il a également conscience qu’il s’agit d’un récit de Wonder Woman, car c’est écrit dans le titre. Greg Rucka montre donc comment Diana réagit à cette nouvelle responsabilité qu’elle n’a pas demandée. De séquence en séquence, l’auteur fait la preuve de sa capacité à transcrire le caractère de son personnage. Il ne lui écrit pas de longs soliloques dans lesquels elle expliquerait son comportement, il montre ses réactions. Ainsi Diana prend très au sérieux les responsabilités découlant de l’Hiketeia, conformément à son éducation (mais aussi à la présence visible des Érinyes) et donc à sa culture.

Ensuite, il est intéressant de voir comment Diana se comporte vis-à-vis de sa protégée Danielle Wellys. Elle ne fait pas montre de réactions enfantines ou adolescentes ; elle se conduit en adulte ayant réfléchi à la situation. Le lecteur a le plaisir de découvrir une héroïne consciente de sa position privilégiée, mais aussi de ses responsabilités, du fait que sa protégée conserve toute son autonomie, sa liberté de pensée, et que son histoire personnelle (et donc ses motivations) ne lui est pas connue. Le lecteur se retrouve dans une position d’observateur privilégié à voir comment cette femme assume ses responsabilités, consciente du danger que cela fait peser sur elle (en cas d’échec ou de ratage les Érinyes ne seront pas tendres).

Greg Rucka, JG Jones, Wade von Grawbadger et Dave Stewart ont réussi le pari de raconter une histoire complexe de Wonder Woman, en assumant toutes les particularités étranges (mythologie, superforce, ambassadrice de paix n’hésitant pas à utiliser la force) et parfois contradictoires du personnage. L’histoire est d’autant plus réussie qu’il n’y a pas de supercriminels, pas de risque de destruction de la planète. Diana doit faire preuve de courage et de droiture morale pour pouvoir triompher d’une épreuve qui sort de l’ordinaire.

À genoux !

À genoux ! © DC comics

Convaincus ? Alors commandez ce comics chez Attilan Comics ICI

—-

Il s’est passé quoi pour que Batman serve de paillasson à Wonder Woman ? Découvrez l’Hiketeia, une histoire culte de Greg Rucka et JG Jones récemment réédité chez Urban. Et rejoignez Présence dans sa génuflexion devant cette histoire incontournable.

La BO du jour : tout le monde se traîne aux bottes de Diana. Et un jour ces bottes te piétineront toi aussi !

36 comments

  • JP Nguyen  

    J’ai lu ce récit il y a des années et je possède la VF de Semic mais je ne l’ai pas relu depuis fort longtemps. J’en garde un moins bon souvenir que toi, Présence. Certes, le bouquin a des qualités, énoncées dans ton article mais pour moi le récit n’a pas vraiment fonctionné.
    En fait, malgré toutes les qualités du dessin, je trouve qu’il n’est pas adapté pour faire ressortir le côté glauque et sordide du meurtre commis par Danielle, ou plutôt du milieu dont était originaire sa victime. Tu as choisi de ne pas spoiler ces motivations dans ton article, je ne les expliquerai donc pas dans mon commentaire mais pour moi, le dessin de JG Jones est trop polissé pour retranscrire de manière convaincante ce milieu-là.
    Et d’autre part, et en cela la couverture est parlante, aussi intéressante que puisse être Danielle, ce n’est qu’un plot-device pour confronter Diana et Batman, qui, après, repartiront presque en se tapant dans le dos (non, on ne voit pas de scène de ce genre, mais c’est un one-shot isolé, donc sans impact réel sur la continuité, qui , de toutes façons, ne veut plus dire grand chose…).
    Mais cela dessert forcément la tension narrative puisqu’on nous parle d’une histoire sur les conséquences des actes (le meurtre commis par Danielle, la décision de Diana de la protéger) tout en sachant qu’il n’y aura, au final, que peu de conséquences : Batman, Wonder Woman et un personnage tiers inconnu sont dans un récit : s’il devait y avoir un mort, qui serait-ce ?
    Dans un genre certes différent mais aussi avec un personnage « inconnu » et « à usage unique », des histoires comme « L’enfant qui collectionnait Spider-Man » sont bien plus réussies. Et pas au sens, « importance dans la continuité » mais « impact émotionnel », « force du récit »…
    Evidemment, cela n’est que mon point de vue, mais c’était pour fournir un son de cloche un peu différent.

    • Présence  

      Encore heureux qu’il y ait des contradicteurs, non à la pensée unique.

      Je partage ton avis sur le caractère d’artifice narratif de Danielle. A mes yeux, le cœur du récit ne se trouve pas dans la dénonciation de qu’elle a subi, mais l’étude d’une des facettes du caractère de Diana. De ce point de vue, je n’ai pas ressenti la personnalité graphique de JG Jones comme étant en décalage. Mais ça reste le point de vue très personnel du lecteur que je suis, ce n’est pas une vérité universelle.

  • PierreN  

    « Dans un genre certes différent mais aussi avec un personnage « inconnu » et « à usage unique », des histoires comme « L’enfant qui collectionnait Spider-Man » sont bien plus réussies. Et pas au sens, « importance dans la continuité » mais « impact émotionnel », « force du récit »… »

    Dans cette veine, il y a également une histoire qui me vient à l’esprit, correspondant à cet épisode remarquable des Invisibles de Morrison, dans lequel l’auteur se penche sur la vie d’un soldat anonyme, tué par King Mob au détour d’une page du premier épisode. En seulement une vingtaine de pages, le scénariste construit une portrait exhaustif et pas du tout manichéen du personnage par le biais d’une construction narrative façon puzzle, qui mélange différents moments de son existence, puisque au seuil de son trépas, celui-ci voit sa vie défiler devant ses yeux.

  • Léo Vargas  

    Hello,

    Je considère ce récit comme un petit bijou.
    Je l’ai tellement apprécié que je l’ai trouvé trop court !
    J’ai trouvé l’opposition entre WW et Batman intéressante. La noblesse d’âme et la bonté contre un caractère obtus et jusqu’au boutiste en matière de justice.
    Batman étant prêt à toute les bassesses pour arriver à ses fins.
    Les dessins sont réussies et détaillées.
    Bref un petit bijou !

    • Bruce lit  

      C’est la première fois qu’un récit de Greg Rucka me sort de ma torpeur. J’ai trouvé ça très chouette même si comme souvent avec un scénariste, il y a un moment où je me dis tout ça pour ça.
      Mais il s’agit du premier récit de WW que j’ai lu et je me suis vraiment attaché au personnage.
      Tellement que j’avais proposé à Présence de cosigner l’article mais mon emploi du temps ne m’a pas permis de développer mes idées comme je le voulais.
      En gros à l’article hyper cérébral et plutôt détaché de notre ami je voulais ajouter ceci :
      -La performance en soi de J. G Jones durant la scène de supplication de Danielle. De mémoire elle dure 3-4 pages. Et je me suis dit, merde, je suis dessinateur et on me demande d’illustrer une séquence où une malheureuse rampe aux pieds de notre héroïne ! Comment représenter ce mouvement statique et humiliant sur ces 3-4 pages ? Et surtout comment représenter la réaction de Diana ? Doit elle être flattée ? Gênée ? Excitée d’être ainsi vénérée ?
      Au final la mise en scène de cette séquence m’abasourdit. JOnes montre que cette femme de haut rang est habituée à ce que l’on se prosterne devant elle sans en tirer un quelconque orgueil. Elle est à l’écoute de sa suppliante et dans la compassion. Et paradoxalement elle la laisse poursuivre sa tirade jusqu’au bout alors qu’elle pourrait abréger son humiliation.
      Il y a là un rapport de soumission dénuée de tout érotisme. En se prosternant devant Wonder Woman, une mortelle rentre dans l’intimité d’une déésse, dans le secret de son corps et de son humanité sans qu’il n’y ait aucune métaphore sexuelle dedans.
      L’exact inverse de Batman qui baise la cuisse nue de Diana pour la manipuler et dissimuler son désir derrière un rituel humble. Voir ce guerrier à son tour aux pieds de cette femme sublime donne au récit une dimension érotique que le lecteur attend depuis la couverture et dont Rucka joue sans en abuser. Il maîtrise totalement le rythme de son récit et joue sans aucun problème dans la cour de Gaiman au moment des bienveillantes.
      Voilà….ça suffisait pas à un article, si ?

      • Présence  

        Il me semblait bien aussi que cela devait prendre la forme d’un article à 4 mains. Effectivement cette séquence de supplication participe de manière significative à révéler une facette de la personnalité de Diana. J’aime bien la manière dont tu mets en évidence le travail de mise en scène du dessinateur dans une telle séquence.

  • Lone Sloane  

    Batman foulé aux pieds par une déesse femme….une couverture sexy avec la teinte SM qui sied à ces deux héros. J’apprécie la parenthèse où tu expliques que cete couverture est fidèle à ce que le lecteur retrouvera à l’intérieur, cette liberté prise par les auteurs de comics à embobiner le chaland m’a toujours fait rire, et encore plus pour les jaquettes de VHS à l’époque où l’on pouvait arpenter les allëes des vidéo-clubs en quète d’action, de frisson ou d’exotisme.
    Ton paragraphe sur la mythologie grecque est très clair et intéressant, et pose bien les dilemnes que va vivre Diane en acceptant l’Hetikea, ancêtre exigeant de l’éthique, qualité ou son absence qui anime actuellement le débat. Quel à propos, Présence

    • Présence  

      A moins que je ne sois passé à côté d’une référence, je crois que Greg Rucka a inventé de toute pièce cette obligation de l’Hiketeia.

  • Matt  

    Je n’ai lu qu’un seul comics sur Wonder Woman. Celui de Paul Dini et Alex Ross « vérité triomphante ».
    Et…euh…malgré les dessins de Ross et le propos de fond intelligent, je me suis bien ennuyé.
    Je me demande si cela ne vient pas de la surutilisation de la voix off. J’en ai marre de ce gimmick. Parfois c’est pertinent pour comprendre le personnage, mais parfois ce n’est guère différent des bulles de pensée des comics de l’age d’or : une façon de faire passer des infos par le texte plus rapidement qu’en se donnant la peine de nous montrant un dessin explicite. ça me donne l’impression de lire un roman illustré. Et je ne suis pas fan.

    Celui-ci a l’air intéressant. Je serai bien preneur de quelques One shot de Wonder Woman (d’ailleurs chez DC, pour éviter de tomber dans l’univers étendu, je tiens à ma limiter à des mini séries ou des one shot)

    ça fait bizarre de voir Batman s’agenouiller. D’ailleurs il en profite pour lui faire un bisou sur la cuisse ? Non mais oh, le coquin ! ça fait partie du rituel ça ?^^

  • Tornado  

    N’aimant pas vraiment le personnage de Wonder-Woman, je ne me suis pas intéressé à ces publications par des auteurs que j’admire pourtant, comme Greg Rucka. De plus, la VF d’Urban Comics qui reprend cette mini-série l’associe avec les 5 premiers épisodes de la série régulière et je ne pense pas avoir envie de me laisser embobiner dans une autre série au long cours sur un personnage qui m’a toujours tenu à distance. Et je n’ai pas envie non plus de chiner la version souple de Semic, compte-tenu que je me débarrasse des versions souples dès que possible à présent.
    C’est dommage parce que ça a l’air vraiment très bon, et dans mes cordes (indépendant, auto-contenu, adulte, sombre, avec Batman…). On verra si je tombe dessus en occaz…

  • Présence  

    Merci pour la confiance (et la pression) Bruce, mais je n’ai pas ce genre de prétention que de pouvoir répondre à de telles questions. Je me demande si tu ne serais pas un peu taquin parfois. 🙂

    En fait les questions d’OmacSpyder me font penser à un thème assez régulier dans les comics et BD un peu ambitieuses qui utilisent une approche systémique. En plus de l’appartenance à une civilisation, à sa culture, à un culte, l’individu se débat dans une organisation qu’il ne maîtrise pas. Peut-on vraiment se rendre responsable à 100% de ne pas trouver d’empli quand il y a 3,5 millions de chômeurs en France ?

    Quant à préserver la liberté et l’éthique, il me semble que c’est la question centrale sur le facebook aujourd’hui. En tant que citoyen français, on peut ne pas se reconnaître dans le résultat des urnes au premier tour. Mais cela n’autorise pas pour autant d’être démissionnaire.

    • Matt  

      C’est plutôt 4,5 millions de chômeurs…recensés ! C’est à dire qu’on ne compte pas ceux qui n’ont droit à rien, qui ne sont pas inscrits, qui sont au RSA, qui sont en formation, etc.
      On est surement pas loin des 8 millions d’inactifs. Pour…600 000 offres selon pole emploi.
      Même s’ils ne recensaient…disons…qu’un tiers des offres nationales…ce serait encore risible.
      Alors les enfoirés qui foutent la pression aux chômeurs ou les émissions dans lesquelles on entend les politiques dire « on va créer des formations, car c’est pour cela que les gens ne trouvent pas de taf, parce qu’ils ne sont pas formés »…ça ne me fait même plus rire. ça me révolte.

      Pardon, mais faut pas me lancer là dessus.
      Évidemment qu’on n’est pas responsables. Même s’il y a surement des feignants dans le tas qui profitent du système, ça arrange bien les politiques de ne parler que de ceux-là pour nous faire culpabiliser.

  • Jyrille  

    Impeccable comme toujours. Le problème, c’est que ça a l’air super… Je ne connais pas bien JG Jones ni Wonder Woman mais du coup je pense que ce serait une super idée de commencer avec cette histoire. J’aime bien le dessin, loin du tape à l’oeil, il me rappelle un peu celui de Bolland et celui de Hytch. Je crois bien que je connais Dave Stewart (pas le saxophoniste guitariste relou de Eurythmics) aux couleurs.

    Quant à la BO c’est un classique depuis quelques années. Perfect.

  • Lone Sloane  

    Le bonheur cauchemardesque des boulettes de viande en famille le dimanche midi après une descente chez les suédois pas si discount.
    Heureusement il y a Confo et But pour franchir un ouveau palier dans l’horreur

  • Jyrille  

    J’ai vu cette histoire en VF chez Urban dans ma librairie ce matin mais je ne l’ai pas prise, malgré le dessin assez attractif. Au lieu de ça j’ai acheté les histoires de Superman par Moore (toujours Urban) malgré un dessin a priori moins attractif. Plus le premier tome de Faith chez Bliss comics, Alive de Luz (Futuropolis) et le Zaï zaï zaï zaï de Fabcaro.

    • PierreN  

      « Au lieu de ça j’ai acheté les histoires de Superman par Moore (toujours Urban) malgré un dessin a priori moins attractif »

      Je présume que tu fait référence aux planches de Curt Swam (dans ce volume j’ai tendance à préfèrer celles de Gibbons). Rétrospectivement la démarche est appréciable, et cela fait sens de choisir ce dessinateur pour clore l’histoire du Superman du silver age, et à qui l’on doit la représentation classique du personnage, constituant l’image d’épinal de plusieurs générations de lecteurs.
      C’est un peu comme si le regretté Colan ou Miller revenaient faire un DD the End (au lieu de cela il a fallu se contenter du pas terrible End of Days).

      • Jyrille  

        Connaissant Moore, j’en suis persuadé Pierre… je me souviens encore du premier tome de Supreme…

  • Matt  

    Quelqu’un d’intéressé par le film Wonder Woman ?

    https://www.youtube.com/watch?v=1Q8fG0TtVAY

    Moi oui.
    Je n’ai pas abandonné tout espoir dans les films DC. Et puis bon…aussi peu présente soit-elle dans Batman vs Superman, elle était curieusement un des meilleurs éléments du film.
    Je ne m’attends pas à un film profondément intelligent mais si au moins c’est bien foutu et qu’ils ne font pas la connerie d’essayer de mettre plein de teaser pour la justice league dedans et qu’ils se concentrent sur raconter une histoire, ça peut me plaire.
    j’irais surement voir ça en fin de semaine.

    • Présence  

      Ça ne te surprendra pas si je te dis que je suis plus intéressé par les rééditions en comics (les épisodes 101 à 114) que par le film. 🙂

    • Matt  

      Moi j’ai arrêté les films Spider-man ou X-men. En plus d’être mauvais pour la plupart avec trop de personnages, je connais trop et je suis trop attaché à la BD pour que ça me convienne.
      J’ai beaucoup plus de distance avec des personnages comme Wonder Woman, Captain America que je connais peu et qui m’intéressent lors de bons récits sans me passionner non plus. Du coup les réinterprétations cinéma me dérangent moins. Pareil pour les gardiens de la galaxie car même si j’apprécie les personnages de la BD, c’est surtout l’univers cosmique qui m’intéresse.

    • Matt  

      Tiens bah sinon tu as lu WW Earth One de Morrison ?

      • Présence  

        Pas encore. Il est dans ma pile de lecture depuis un moment, mais je constate que j’ai fait une pause dans la lecture de comics de Grant Morrison depuis plusieurs mois. Il est donc à côté de Klaus, de Nameless et des tomes de Batman Inc. et d’Action Comics que je n’ai pas encore lus non plus. L’envie de relire du Morrison reviendra bien un jour…

    • Jyrille  

      Je pense aussi aller le voir, avec les enfants. Alors que je n’ai toujours pas vu Batman V Superman, ni aucun nouveau Superman d’ailleurs (Man of Steel et le Superman Returns).

  • Tornado  

    J’ai réessayé de voir le film Wonder Woman hier soir. Sachant que j’étais allé le voir au cinoche et que j’avais tenu 10 mn avant de m’endormir comme une merde (véridique), je voulais lui redonner sa chance.
    Bon, cette fois… J’ai tenu… 25 mn.
    … Un enchainement de scènes pirouette/cacahuète avec des cabrioles au ralenti à rendre Matrix moderne et rock’n roll, des clichés moisis à n’en plus finir sur les Amazones fières et altières (des femmes à-qui-on-l’a-fait-pas) avec le beau soldat bien mielleux qui crève les coeurs, parachuté au milieu…
    Bon, je ne sais pas ce que vaut le film en entier, mais à ce stade je trouve que c’est à chier. Du cinéma complètement tarte. Mais ne vous fâchez pas : Ce n’est qu’un avis subjectif irréfléchi et publié à chaud sans aucun recul critique…

    • Matt  

      Fais gaffe, tu vas devenir un intello méprisant^^
      Faut s’attendre à de la baston dans les films de super héros.
      Après je peux comprendre ce ressenti mais bon…quand on encense la trilogie Matrix qui pour moi déjà était un sommet de clichés nazes à base de mecs qui prennent des poses et disent des répliques pseudo-profondes complètement creuses habillés en cuir…je me dis que t’en as peut être juste marre du manque de nouveauté dans ce domaine…parce que c’est pas pire qu’avant pour moi^^
      Et au moins ça ne cherche pas à péter plus haut que son cul comme Matrix qui veut te faire croire qu’il y a une réflexion profonde derrière à base de répliques prétentieuses alors que c’est encore une histoire de messie Jesus et tout ça…

    • Matt  

      Les clichés sur les Amazones, je ne les ai pas sentis. Tu connais beaucoup d’histoires avec des Amazones toi ? Moi pas assez pour avoir en tête des clichés les concernant.

      Moi tu vois c’est les Spider-man de Raimi que je trouve atrocement nunuches et tartes avec des clichés lamentables sur les jeunes (même à l’époque) et leur comportement, des dialogues niais à souhait, etc.
      Et pour beaucoup ce sont des chef d’œuvres. Alors bon…je sais pas…c’est vraiment une question de ressenti.

    • Matt  

      Bon après y’a pas de lézard moi j’ai trouvé le film « sympathique », sans plus. Mais mieux construit que les purges que sont Batman vs Superman, Suicide Squad, etc. Avec une héroïne positive qui ne détruit pas toute une ville façon Superman dans Man of Steel.
      C’est juste que bon…par rapport à d’autres critiques que tu fais sur certains films (tu aimes bien Wolverine origins qui pour moi est au mieux un nanar drôle, au pire une grosse merde) y’a vraiment un ressenti qui varie beaucoup sur ces films. Ou c’est l’effet ras le bol, ou…je sais pas.

  • Bruce lit  

    Pour ma part, j’ai bien aimé la première partie même si par la suite je trouve la photographie assez immonde. Que ces films sont laids à regarder.

  • Tornado  

    Il y a probablement un effet de ras le bol.
    Le dernier film de super-slips que j’ai aimé c’est Logan. L’avant dernier, ce doit être le 1° Gardiens de la Galaxie. J’ai moyennement aimé Ant Man et Deadpool. Captain, Winter Soldier, Civil War, Homecoming c’est du popcorn à peine pas chiant pour moi. Le reste, effectivement, je ne peux plus.
    Bon, pour moi, Matrix c’est vraiment profond et topissime, et là, Marvel et Dc, c’est juste à chier, mais bon… je respecte, je respecte… ^^

    • Matt  

      Le premier Matrix ça va. Les suites je ne peux plus les regarder. ça insupporte. La saga a peut être un message derrière, mais comme une femme qui serait persuadée d’être la plus belle, ces films se gargarisent de leur pseudo message déjà traité 30 fois dans d’autres œuvres de fiction et se prennent tellement au sérieux que ça devient prétentieux et insupportable avec des personnages sans expression qui prennent la pose et parlent avec des phrases de trailer pour faire cool. On voit presque les réalisateurs se tripoter en train d’écrire leurs dialogues « ooh oui ça sonne profond ça, ça fait classe et solennel, surtout dans la bouche d’un mec mystérieux qui porte des lunettes noires et parle sans jamais utiliser de contractions pour que ça sonne bien. » Ouh c’est douloureux putain !
      Mais j’arrête, je respecte aussi, je veux pas vexer, avis perso aussi…^^

  • Matt  

    Lu et bien aimé cette courte histoire. L’edition Semic books est encore très bien, papier glacé tout ça. Je l’ai chopé à 4€

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *