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Dark Shadows par Tim Burton

1ère publication le 28/02/16- Mise à jour le 28/12/19

Article de PATRICK 6 

Cet article portera sur le film de Tim Burton Dark Shadows réalisé en 2012, inspiré de la série des années 60.

La famille Badass

La famille Badass

Sur un concept similaire à celui de la Famille Addams (créée deux ans auparavant), la chaine ABC produisit un feuilleton quotidien intitulé Dark Shadows à partir de 1966. La série créée par Dan Curtis comptabilisa le nombre effarant de 1.225 épisodes étalés sur 5 ans. Les deux premières années furent tournées en noir et blanc, puis en couleur jusqu’à sa fin en 1971.

Ce feuilleton raconte les aventures de la famille Collins dans leur sinistre manoir de Collinwood. La série est filmée en vidéo, souvent en live et en une seule prise !
Durant la première année le succès est très relatif, jusqu’au moment où le personnage du vampire Barnabas Collins est introduit dans la série.
Le succès sera dès lors retentissant aux Etats Unis !
Dans la foulée moult créatures maléfiques sont également incorporées au show : fantômes, zombies, sorcières… Un véritable festival de l’horreur !

Par son mélange de gothique, d’histoire d’amour et de mélodrame, la série a bousculé les codes du feuilleton télévisé des sixties. A des horaires inhabituels (le milieu d’après midi) et à une époque où les magnétoscopes n’existaient pas encore, les jeunes se précipitaient après l’école pour suivre les péripéties de la famille Collins ! Parmi ces enfants addictes se trouvaient les dénommés Tim Burton et Johnny Depp… A noter que l’impact de la série fut si grand qu’elle fit l’objet de 3 adaptations sur grand écran avant celle de Tim Burton ! Avec dans l’ordre La fiancée du vampire (1970), Night of dark shadows (1971) et La malédiction de Collinwood (1991)

Ne vous inquiétez cependant pas si la série ne vous dit absolument rien, c’est tout à fait normal, puisqu’elle est restée inédite dans nos contrées. Si l’on peut le regretter pour les petits Français des années 60, on ne peut hélas pas en dire autant pour les enfants des années 2010 car la série a très mal vieilli… Entre acteurs approximatifs, textes ineptes, réalisation hasardeuse et effets parfaitement ringards la série flirte dangereusement avec le nanar. Il vous sera demandé beaucoup d’effort pour vous y intéresser de nos jours ! Les plus braves d’entre vous pourrons cependant la trouver aisément sur internet.

L’ancien et le nouveau casting : Le jeu des sept erreurs ©Entertainment Weekly ©Warner Bros
Source Allo Cine   

Vampire un jour, vampire toujours

En 1760 la famille Collins quitte Liverpool à destination du nouveau monde. Ils fondent la ville de Collinsport et y font fortune grâce à leur compagnie de pêche maritime. En 1775 Angélique Bouchard (interprété par Eva Green), servante de son état, tombe amoureuse de Barnabas Collins. Celui-ci l’éconduit. Par malchance pour le pauvre Barnabas, la domestique s’avère être une sorcière ! Et rancunière qui plus est ! Elle ne se contentera pas de tuer les parents du Sieur Collins, elle poussera également Josette (la fiancée de Barnabas) au suicide et enfin transformera ce dernier en vampire !
Pour couronner le tout elle le fera enfermer dans un cercueil dans lequel il restera pour les 200 ans à venir ! Faut pas l’énerver la p’tite…

En 1972 des ouvriers libèrent accidentellement le vampire du cercueil qui lui sert de prison. En guise de remerciement Barnabas les tue en buvant leur sang !
Il retrouve son manoir de Collinwood occupé par ses descendants. Autrefois riche et prospère son clan est désormais en pleine déroute financière et sa bâtisse tombe en ruine !
Quelle ne sera pas sa surprise de constater qu’Angélique (Angie de son nouveau nom), elle aussi, est toujours de ce monde et que sa soif de vengeance n’est toujours pas étanchée…

Family business

Paradoxalement c’est Johnny Depp, séduit par le scénario, qui est à l’origine du projet. Il réussit à convaincre Tim Burton de s’investir dans ce film (alors qu’on imaginerait plutôt le contraire).
L’acteur déclarera d’ailleurs : « Il nous a semblé totalement évident que la seule personne capable de porter un tel projet était Tim. Tandis qu’on s’est mis à développer le scénario il s’est de plus en plus passionné pour le projet ».

Comme souvent avec Tim Burton tourner un film est avant tout une histoire de fidélité et d’amitié. Ce nouveau long métrage sera la huitième collaboration entre le réalisateur et Johnny Depp (une performance), le septième avec Helena Bonham Carter, le cinquième avec Christopher Lee (Bon OK ici il fait surtout de la figuration) et le deuxième avec Michelle Pfeiffer !
Tout ce petit monde se connait ce qui contribuera grandement à harmoniser le tournage et à créer une bonne ambiance. Le film se veut fidèle à l’esprit de la série tout en s’adressant à un public contemporain. Cependant d’après le réalisateur sa version sera bien plus tournée vers l’humour que l’original (et surtout beaucoup moins kitsch et mieux réalisé).

Alors que Tim Burton commence le tournage sa carrière est au creux de la vague. Son dernier film, Alice aux pays des merveilles n’a pas vraiment convaincu. Entre une 3D inutile, un scénario paresseux et une réalisation paradoxalement très plate, le film a déçu la plupart de ses fans. Sans compter que ses deux longs métrages précédents (hors animations) ont eux aussi laissés perplexes : Charlie et la chocolaterie évoque bien plus une pub pour Orangina que l’univers onirique de Roald Dahl et le gorissime Sweeney Todd eu été bien meilleur sans son côté comédie musicale boursouflée…

Bref le réalisateur qui s’est quelque peu égaré souhaite reconquérir son public et revenir à ses fondamentaux : les atmosphères gothiques directement issues des films de la Hammer ! Alors Burton a-t-il réussi son pari ? Oui et non !

Un bilan mitigé

A l’actif du film il y a en tout premier lieu son casting irréprochable ! Chaque acteur est parfaitement à sa place et incarne à merveille son personnage. La part du lion revient sans conteste à Johnny Depp et Eva Green qui sont tous deux incroyablement convaincants dans leurs rôles d’amants/rivaux maudits ! Leur partie de jambes en l’air (au sens premier du terme) est l’un des grands moments du film !

Ensuite les décors sont splendides ainsi que les costumes. Nous avons ici affaire à du Burton pure souche. La photographie tout comme les effets visuels sont parfaitement bluffants (il faut dire que le budget du film en la matière est plus que conséquent !).

Faire débarquer un vampire du 18éme siècle dans les Etats-Unis des années 70 se révèle un choix particulièrement pertinent. On se sent en empathie avec Barnabas puisque les seventies nous semblent toutes aussi étranges que pour lui ! Les bizarreries de cette période sont soulignées : les pantalons pattes d’eph, le macramé, les lava lampes, les boules à facettes, etc… Tout le décorum kitsch de cette décennie est exposé et l’on a le sentiment de parcourir un musée (de l’horreur) ! Par contre au passif du film il faut bien dire que l’on a bien du mal à s’attacher au personnage du vampire et pour cause ! Comment se sentir proche de quelqu’un qui vient de tuer une douzaine de personnes sans état d’âme (fussent-ils des hippies) ?

Le personnage de Victoria Winters, la nouvelle amoureuse (transie) de Barnabas, n’est guère développée et fait pâle figure face à sa rivale Angie ! A tel point qu’on se demande en effet pourquoi le vampire la préfère ! La diaphane Victoria s’efface devant la sorcière dont la personnalité est aussi affirmée que son tour de poitrine est imposant ! Du coup nous ne sommes absolument pas ému par cette love story peu crédible !

De plus le film fonctionne unilatéralement est n’offre que peu de niveau de lecture autre que littéral. On assiste essentiellement à du comique de situation, des circonstances aussi loufoques que cocasses, mais dont il ne reste rien à la sortie du film, mis à part le souvenir d’avoir passé un bon moment… (ce qui n’est déjà pas si mal me direz-vous).

Le scénario en lui-même n’est pas exempt de contradiction. On ne comprend pas par exemple pourquoi la sorcière Angie se contente de maudire les Collins, plutôt que de s’en débarrasser une bonne fois pour toute en les tuant tous ! Le personnage du loup-garou introduit en toute fin de film ne sert strictement à rien (si ce n’est rajouter des effets spéciaux supplémentaires). Il disparait aussi vite qu’il est apparu sans qu’on s’en émeuve le moins du monde !
Quant au fantôme de la pauvre Josette puisqu’il a le pouvoir de se venger de son assassin, on se demande bien pourquoi elle attend 2h  pour agir alors qu’elle aurait pu le faire dès le début !

Une tension palpable… tu la sens ma tension oui ??

Une tension palpable… tu la sens ma tension oui ??
Source sens critique
©Warner Bros

Welcome to his nightmare

Comme bien souvent dans l’univers Burtonien la musique est particulièrement soignée. Tout d’abord par son complice de toujours, le compositeur Danny Elfman, qui signe la BO de Dark Shadow, même si on peut déplorer que pour ce film le musicien soit un peu en roue libre et ne donne pas le meilleur de lui-même. Sa partition est illustrative mais n’a rien de grandiose… Efficace certes, mais on est loin de la musique magique et envoutante d’Edward aux mains d’argent !

Pour le reste des morceaux des années 70 illustrent les scènes clés. Barry white pour souligner le côté torride de la scène d’amour entre Johnny Depp et Eva Green par exemple.
Viennent aussi compléter le tableau, The Moddy blues, Iggy Pop, The Carpenters, etc…

Confirmant son goût pour le bizarre et le décalé le réalisateur demandera au chanteur Alice Cooper de faire une apparition dans le film ! Mais attention nous sommes sensé être dans les années 70 il est donc hors de question pour le chanteur d’apparaitre avec son visage de quasi septuagénaire actuel !

Ainsi par la magie d’Hollywood, Alice Cooper se verra rajeunir de 40 ans ! Il interprète deux morceaux, No more mister nice guy et Ballad of Dwight fry, en fringuant trentenaire au cours d’un « happening » organisé par la famille Collins. Et Barnabas, s’attendant à voir une femme chanter, de déclarer « Voilà la femme la plus laide que j’ai vu !»

Pour expliquer sa présence le réalisateur déclarera : « Alice Cooper appartenait vraiment à cette époque et il s’inscrit parfaitement dans l’ambiance;  le plus effrayant c’est qu’il ressemble exactement à ce qu’il était à l’époque. D’ailleurs nous avions un numéro de Rolling Stone d’époque dont il faisait la couverture et je trouve qu’il a peut-être meilleure mine aujourd’hui. C’est très très étrange. »

En tous cas la scène est très drôle est fonctionne parfaitement. Les fans regretteront seulement que les morceaux ne soient pas interprétés en entier (on n’entend pas plus de 30 secondes d’affilé).
Du reste Alice n’est pas le seul à pouvoir se plaindre d’être sous-employé par le cinéaste, puisque la chanteuse de Siouxsie & the Banshees en 1992 se déclarera extrêmement déçue que le morceau qu’elle avait composé spécialement pour Batman Returns ne soit audible que quelques secondes dans le film (Bruce Wayne et Catwoman valse au rythme de ce morceau). Détail amusant durant ce concert une partie du casting original de la série peut être aperçu dans le public !

En résumé en conclusion, on aurait tort de bouder son plaisir, sans être un grand cru, le film se laisse voir avec plaisir. Sans apporter quoi que ce soit de nouveau à l’univers onirique de Tim Burton (on peut parler ici d’un film typiquement Burtonien) le film corrige malgré tout nettement le cap par rapport à ses débâcles précédentes.

Son film suivant Big Eyes, sorti en 2015, semble indiquer un changement de direction radicale dans sa filmographie (et hélas pas pour le meilleur). On ne peut que spéculer sur la suite de la carrière de Burton, mais il n’est pas impossible que Dark Shadows soit le chant du cygne du réalisateur… Ce film n’en a que plus de valeur.


Chantera t-il Forever young ?

28 comments

  • Bruce lit  

    Une série de 1225 épisodes dont je n’avais jamais entendu parler ? Rien que pour ça, l’article valait le coup !
    Pour le reste, c’est du Patrick Faivre typique : une écriture affable et souriante, bourrée d’anecdote qui me donne envie de recréditer Tim Burton qui n’a jamais fait partie de mes réalisateurs fétiches. C’est un mec important, à l’héritage conséquent avec une fanbase considérable, mais je ne sais pas, je trouve certains de ces films totalement surévalués. Et Johnny Depp, je ne l’aime pas plus que ça non plus….Je dirais que c’est purement subjectif : comme Almodovar, je le trouve trop respectable, par plein de gens que je n’ai jamais supporté (avant de te connaître, hein….). Sans doute ne suis je pas plus sensible que ça à l’univers gothique, soit il musical, pictural ou cinématographique.

    Par contre, j’ai une grande tendresse pour Ed Wood ou Edward aux Mains d’argent, deux films où il s’est vraiment investi je trouve. Celui-ci m’intéresse pour voir la courte prestation d’Alice qui, sur tes scans, a tout de la statue de cire façon Musée Grévin….

  • Sonia Smith  

    J’ai regardé ce film d’un oeil en faisant autre chose (oui, je sais, c’est mal), je n’aurais donc pas grand chose à rajouter sinon que cela m’a paru effectivement avoir moins de souffle que d’autres Burton (Edward aux mains d’argent, Ed Wood, Beetlejuice et ses Batman), je te trouve toutefois un peu sévère avec Alice qui, à bieny réfléchir, n’est pas si désagréable et ne retranscrit pas si mal l’univers très dérangeant de L.Carroll. J’avoue n’avoir jamais eu le courage de regarder Sweeny Todd car je déteste profondément les comédies musicales, alors un film où on chante tout le long, très peu pour moi ! Je suis assez d’accord sur le fait que le meilleur de Burton semble être derrière lui hélas.

    Comme Bruce, j’ai appris l’existence de cette fameuse série et j’apprécie énormément ton article bourré d’anecdotes qui permet de ne pas avoir un simple compte-rendu de film :-), je te trouve personnellement sévère avec les années 70, c’était sympa les pattes d’éph 😉

    Bref, merci Patrick pour ce bel article si bien écrit

  • Frede  

    Tim Burton reste un bon scénariste malgré des films assez inégaux je l’admets. Autant j’ai adoré Beetlejuice, Edward aux mains d’argents et les Noces funèbres, je trouve qu’Alice ne décolle pas et Dark Shadow tombe à plat! L’étrange Noël de Mister Jack, un scénario du tonnerre!
    J’ai eu l’occasion de voir la rétrospective à la Cinémathèque en 2012, le visiteur en sort vraiment imprégné par cet univers gothique et mélancolique.

  • Tornado  

    Ah ! Dark Shadows ! J’en avais écrit un long commentaire sur Amazon. Mais je m’étais tellement fait houspiller par les internautes agressifs qui me reprochaient d’aimer le film que j’ai fini par effacer le commentaire, qui est désormais perdu dans les limbes !
    Je me souviens que les détracteurs du film reprochaient à Burton de faire du Burton ! Mon commentaire commençait donc avec une pique, du genre « Heureusement qu’il fait du Burton, car ça me ferait bizarre s’il se mettait soudain à faire du Woody Allen ou du Patrick Sébastien »…

    @Patrick : J’aime beaucoup ton article, plein d’esprit et d’humour comme d’habitude, avec une vraie rigueur au niveau de l’encrage culturel.
    Certains points de désaccord, néanmoins (purement subjectifs) :
    – « Alice au Pays des Merveilles » est certes un Burton mineur, mais pour le coup je trouve que la 3D était très réussie ! C’est l’un des seuls films avec « Avatar », « Hugo Cabret » et « Gravity », où j’estime que la 3D amène quelque chose au film. Ainsi, toute cette illustration onirique était transcendée par l’étrange beauté des images 3D.
    – « Charlie et la Chocolaterie » est pour moi un très bon Burton. On y retrouve toutes ses thématiques obsessionnelles, comme l’absence du père et la solitude liée à la marginalité. Et la scène finale avec Christopher Lee est un magnifique moment d’émotion où Burton crie son amour du père à travers l’un de ses pères spirituels !
    – « Sweeny Todd » est un superbe diamant noir, un poème macabre dont l’aspect comédie musicale un peu « toc » amène un second degré salvateur. Le jusqu’auboutisme du film en fait pour moi une oeuvre irréprochable, une expérience d’auteur sans concessions (et l’on retrouve les mêmes thèmes que relevés plus haut !).
    – Les années 70 ? C’est mon époque favorite et je trouve son esthétique sublime ! Tout ce que j’aime dans la vie vient des 70’s ! J’ai chez moi une superbe lava-lampe Mathmos (fabriquant officiel) ! Et la déco de mon home sweet home est inspirée de cette époque. Et si me femme ne me tempérait pas, ce serait pire ! 😀 On ne se refait pas, j’ai gardé une nostalgie très très forte pour les années 70, c’est dire si « Dark Shadows », qui compile le gothique burtonnien et le côté suranné des 70’s était fait pour moi !

    Pour le reste, je ne peux qu’acquiescer. « Dark Shadows » n’est pas un grand film dans le fond. Il lui manque un supplément d’âme qui semble indiquer que Burton est effectivement à la recherche de son talent d’auteur. Mais c’est un film parfait pour se divertir le temps d’une soirée d’Halloween ! 🙂

  • Présence  

    La série est filmée en vidéo, souvent en live et en une seule prise ! – Une façon de filmer assez hallucinante quand on y repense. C’est en m’intéressant au tout début de la série télé Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir) que j’avais découvert ces conditions de tournage. Merci pour ces précisions sur la série initiale car c’est typiquement le genre de référence culturelle évidente pour un américain qui reste totalement muette pour un petit français.

    L’explication sur l’origine du projet permet de mieux comprendre ce qui a pu convaincre Tim Burton de s’engager dans un projet de remake d’une oeuvre d’un autre créateur.

    Je me souviens que ma femme et mes enfants avaient été voir le film et étaient revenus très fiers de pouvoir me dire qu’ils avaient reconnu Alice Cooper, artiste dont j’avais dû leur parler une fois ou deux… ou trois… ou quatre…

    L’humour de la légende « Bon d’accord les vampires aiment le sang, mais là quand même… » est irrésistible.

  • Patrick 6  

    @ Bruce : Bon si déjà tu aimes Ed wood et Edward, tu as déjà l’essentiel 😉 Ne manque plus que Beetlejuice pour avoir le tiercé gagnant !

    Oui en effet Alice Cooper a un petit coté Wax museum dans le film ! Sauf qu’il bouge … un peu !

    @ Sonia : Ah même s’il ne s’agit pas d’un chef d’œuvre, le film mérite quand même largement tes deux yeux 😉
    Concernant Alice aux pays des merveilles j’avais trouvé qu’on était plus proche du Monde de Narnia que de l’esprit de Lewis Caroll ! Le Chapelier fou et Alice experts au maniement de l’épée ce n’est pas très crédible. Alors certes l’approche féministe est intéressante mais bon Alice qui décapite le dragon au ralenti en criant « Off with your head »… Difficile de ne pas rire. (Bon ok je pose mon joker là.)

    Sweeney Todd aurait été un franc chef d’œuvre s’il n’avait pas été une comédie musicale car à ton instar la plus part d’entre elles me sortent par les yeux ! Dans le cas présent le coté incroyablement noir et violent (égorgement en série et cadavres qui tombent dans tous les sens) contraste atrocement avec le coté niais et tarte des chansons…

    En ce qui concerne l’avenir de Burton on a de quoi être inquiet vu qu’on annonce un « Beetlejuice 2 » pour cette année ! Mince Burton autrefois si créatif et novateur qui s’auto-cite et se reprend lui-même… Pas bon signe ça !
    En tous cas merci pour le compliment 😉

    @ Frede : Merci à toi de faire rimer Gothique et Mélancolique 😉

    @ Tornado : Mince concernant la 3D d’Alice à part le passage où elle tombe dans le trou je n’ai gardé aucun souvenir de l’utilisation de la profondeur à aucun moment du film ! Il faudrait que je le revois pour me rafraichir la mémoire.
    Charlie n’était pas mauvais mais l’imagerie très Jean Paul Goude a fait que je ne suis pas du tout rentré dans le film…

    Ah figures-toi que j’ai aussi une Lava-lampe Mathmos chez moi ! Même si elles étaient très à la mode dans les années 70 elles ont été inventés dans les années 60. C’est sans doute pour ça qu’elles évoquent surtout pour moi la grosse boule blanche (le Rodeur) de la série le Prisonnier !

    Bigre chez toi tu as une moquette orange et des motifs psychédéliques sur la tapisserie ?? Tu as des photos ? 😉

    @ Présence : Figures toi que je n’ai jamais vu la première saison de Chapeau melon (avec l’actrice qu’on a plus jamais revu dans la série). Je me demande bien ce que pouvais donner le résultat du tournage « en live » ! J’ai un peu peur je dois dire !

    Content de voir que tu as apprécié ma blague sur les vampires qui aiment le sang… A un moment donné je me suis demandé si je n’allais pas un peu trop loin :))

    • Présence  

      Pour la première saison de Chapeau Melon, c’est compliqué. Comme il était de coutume à l’époque, les bandes étaient réutilisées par la suite, en enregistrant par dessus. D’après wikipedia anglais, il n’en reste que 2 épisodes dans lesquels Steed n’apparaissait pas.

  • JP Nguyen  

    Bon, ben moi, j’avoue : je n’aime pas trop Tim Burton. La dernière fois que je suis allé le voir en salle remonte à Big Fish et j’avais trouvé ça très bof.
    Les causes de mon aversion pour Burton sont en partie similaire à celles de Bruce : une tendance de la critique française à être unanime pour lui servir la soupe.
    Mais pour moi, ça remonte à encore plus loin, à une déclaration qu’il avait faite lors de la sortie du premier Batman : il n’avait jamais lu de comic-book de Batman avant de réaliser le film (Kevin Smith l’avait taclé à ce sujet). Ulcéré, j’interprétai cette déclaration comme une marque de mépris pour mon medium favori. En fait, j’appris plus tard que Burton étant dyslexique, la lecture des comics lui était difficile. Et même s’il n’avait pas lu des comics de Batman avant le film, il s’était quand même préparé en lisant The Killing Joke d’Alan Moore…
    Malgré cela, Tim Burton représente un peu pour moi le syndrome de la geekitude respectable et fréquentable, celle qui dit les comics c’est nul mais les comics revus par un intello c’est mieux, avec un côté un peu prétentieux.
    Je n’y peux rien, c’est plus fort que moi, chaque fois que je vois du Burton, j’ai ce genre de pensée, d’association d’idée et cela biaise mon jugement. C’est l’un des rares auteurs sur lequel je n’arrive pas du tout à être objectif.

    Sinon Patrick, pour ta blague sur les vampires qui aiment le sang : « Parfois il faut ne pas suivre les règles… »

    • Bruce lit  

      « Burtonmaniaque » 1/2
      Mais qu’est-ce qui a pris à Tim Burton d’adapter une vieille série US des années 1960 de 1.225 épisodes ? Patrick Faivre tape l’incruste chez les Collins de Dark Shadows, et y croise Alice Cooper.

      @JP : voilà, tu as bien formulé ce que je ressens pour Burton : il est des nôtres, mais il reste comme un oncle d’une famille éloignée. Maintenant, il y a pire : Almodovar par exemple et sa tête de prmeier communiant qui semble faire des films pour les présenter au festival de Cannes….
      Big Fish ? c’est un film avec Mc Greggor non ? je crois que j’avais bien aimé. Netherland ? C’est de lui aussi ?
      @Patrick : Beetlejuice : j’en garde un souvenir d’un truc un peu poussif voire vulgaire…sorry, j’ai perdu mon ticket….

  • Patrick 6  

    @ JP : Big fish est en effet le premier Burton duquel je suis sorti en étant perplexe…
    Tu n’as pas tort dans tes arguments contre Burton mais il compte parmi les pionniers qui ont rendu cool la « Geekitude » comme tu dis. Anciennement branché et surement néo-has been, mais en tous cas je ne pense pas que l’on puisse le taxer de prétentieux.

    Parfois il ne faut pas suivre les règles en effet et comme l’a dit Lao Tseu « Quand le fleuve est rouge emprunte le chemin boueux »

    @ Bruce : Je vois bien que tu as une dent contre Almodovar alors que pour le coup lui n’a rien de Geek 😉

    Big fish est en effet avec Ewan McGregor par contre si tu fais allusion à Neverland (le film sur le papa de Peter Pan) ce n’est pas de Tim Burton, même s’il y a Johnny Depp.

    Beetlejuice vulgaire ? Bigre ! Le personnage est haut en couleur certes, mais bon… après tout peut être que lui aussi emprunte le chemin boueux 😉

  • comics-et-merveilles.fr  

    Je suis un fan absolu (à l’objectivité douteuse donc) de Burton 🙂
    Mes préférés étant L’étrange noël de monsieur Jack ou Sleepy Hollow.
    Seul bemol certainement pour La planète des singes…Un peu en retrait son mars attack
    Sinon, Alice ou Sweeney todd, j’adore^^
    Ma réaction pendant Dark Shadow : « enfin, je retrouve « mon » Burton! »

    @Tornado Je suis quasi en phase avec toi sur les meilleurs films 3D (Alice compris), à cela je rajouterai seulement Malefique/maleficent avec Angelina Jolie, la 3D et le film aussi d’ailleurs m’ont scotché…

  • Jyrille  

    Mon cher Patrick,

    je ne t’écris pas du Japon, mais j’ai enfin pris le temps de lire ta chronique sur Dark Shadows. Bon, je te l’accorde, j’en ai plein d’autres à lire (en retard, je suis en retard comme le lapin de Alice au pays des merveilles), mais Rome ne s’est pas fait en un jour.

    Ces quelques lignes pour te dire que j’ai adoré te lire, surtout que tu nous apprends plein de choses sur cette série que je ne connaissais pas avant que le film ne sorte. C’est dynamique et drôle, tu te lâches sur les légendes de scan, et tu as bien raison !

    Je n’ai pas vu ce film. En fait, j’ai eu ma période Burton, mais j’ai un peu laissé tomber après Mars Attacks, que je trouve pourtant drôle et réussi. Je retiens Beetlejuice, que je dois revoir, Ed Wood, Edward aux mains d’argent, le second Batman… Big Fish était sympa, un peu de l’esprit Monthy Pythons. Je n’ai même pas vu Les noces funèbres… J’aime bien Sleepy Hollow aussi mais comme tous les Burton, cela fait une paie que je ne les ai pas vus.

    Par contre, celui que je connais quasi par coeur, c’est Charlie et la chocolaterie. C’est un film que j’ai vu avec les yeux de mon fils (rien de littéral) qui à l’époque devait avoir 6 ans, et une fois que nous l’avons eu en DVD, il tournait en boucle à la maison. C’est un des dvds (avec Mon voisin Totoro et Monstres et Cie) que nous avons dû racheter car trop usé.

    J’espère donc que tout va bien et que nous nous reverrons sous peu. Qui sait, d’ici là, j’aurai peut-être moins de retard sur mes chroniques à lire et sur celle sur laquelle je suis en train d’écrire ?

    A bientôt,

    Cyrille

  • Bruce lit  

    Et bien , je l’ai vu et suis d’accord avec toi sur tous les points :
    oui les décors sont superbes, les comédiens irréprochables avec une mention spéciale pour Eva Green, oui, la scène d’Alice est amusante mais pour le reste, c’est vraiment, vraiment médiocre quand même. Je te trouve vraiment indulgent, parce que pour ma part, en fonction de mon horoscope, je mettrai entre 1 et 2 étoiles….encore que….
    La lycanthropie WTF, Vicky qui ne sert a à rien, tout comme le personnage d’HB Carter, une famille vide de personnalité à laquelle il est difficile de s’attacher, des enjeux dramatiques tellement étirés qu’ils ne suffisent pas à faire un film quoi ! Est ce que Depp va coucher ou pas avec Eva Green….Tout ça pour arriver à une fin loupée, une baston grotesque et un rythme lancinant. Comme si Burton découvrait qu’un script en pointillé ne faisait pas un scénario. Et ce n’est même pas drôle en plus….
    Vade Retro ! Au moins dans Sweeney Todd, l’humour était féroce….

  • Patrick 6  

    @ Cyrille : A mon tour de m’excuser de mon retour tardif car je viens seulement de voir ta réponse !
    Concernant Charlie et la chocolaterie je n’ai hélas pas du tout accroché (et crois bien que je le regrette !) mais bon sans doute devrais-je me reconnecter avec mon âme d’enfant…
    Pour le reste merci beaucoup 😉

    @ Bruce : Je pense que vraiment Burton n’est pas pour toi !
    En même temps ça t’apprendra à me demander d’écrire sur des films que tu n’as pas vu :))
    Blague à part je me demande par contre où tu as pu trouver la moindre once d’humour dans Sweeney Todd ! Le Burton le plus noir et glauque à ce jour…

  • Tornado  

    Bien content de retrouver cet article (que je viens de relire) !
    Je me suis repassé le film pour Halloween et franchement je me suis régalé ! J’ai ri de bon coeur tout le long (et même éclaté de rire avec la scène d’Alice Cooper et l’epharement de Barnabas qui pense qu’il s’agit d’une femme !), me régalant de toutes les références aux années70 (un bar nommé The Pusherman au son de la chanson de Curtis Mayfield !). Le film est un écrin superbe pour qui en épouse le concept. Une oeuvre parfaite à qui il manque juste un petit supplément de quelque chose, un poil de méta peut être.

  • Jyrille  

    Je viens enfin de voir ce film et je rejoins l’avis de Bruce. C’est dommage, car c’est très bien pendant une heure, je suis d’accord avec tes points importants (décors, soin, photo, acteurs !! vraiment Eva et Johnny bouffent tout, musique…) mais le script est vraiment trop bancal. On part sur Vicky qui rapidement ne sert plus à rien, toute la seconde partie est gâchée et inutile (en gros après la séquence avec Alice Cooper qui est vraiment réussie). Vraiment, j’ai bien ri au début, j’ai trouvé qu’il y avait une chouette ambiance, un montage dynamique, et puis patatras, soudainement on n’y croit plus. Vraiment dommage. J’aurai mis 3 étoiles moi.

  • Jyrille  

    Ah bien sûr j’ai oublié de dire que j’ai donc relu l’article avant de recommenter, et également que Burton a fait un très bon film récemment : Ms Peregrine, toujours avec la magnifique Eva Green.

  • matt  

    Je viens de voir le premier Charlie et la chocolaterie.
    Et je crois bien que je le préfère au remake de Burton.
    Non non, c’est pas juste par principe de cracher sur un remake. Je ne vais pas cracher dessus d’ailleurs.
    Mais pour le coup j’ai trouvé l’original plus subtil, moins frimeur, et moins…exagéré.
    Le remake c’est le Burton show. C’est trop. ça désert le film je trouve. Tout est cartoonesque, même avant d’entrer dans la chocolaterie. Tout est trop « magique » et exagéré avec la maison biscornue de Charlie, les décors en général en plus de la folie des personnages (qui est présente dans l’original mais dans une ville tout à fait réaliste par contre)
    Burton ne sait pas se restreindre. Du moins pas dans ce film. S’il s’était calmé au début et qu’il s’était lâché uniquement dans la chocolaterie, ce serait mieux je pense. Pour le contraste entre le monde réel et la fantaisie.
    Et ensuite…je n’aime pas Depp dans le rôle de Wonka. Il est trop fou, trop irréel et taré avec son maquillage bizarre. Encore une fois je trouve ça too much. Peut être aussi que j’en ai marre de le voir avec une tronche blanche dans tous les films de Burton. Il ne fonctionne pas pour tous les rôles, sans que ce soit la faute à son talent d’acteur.
    J’ai trouvé Gene Wilder plus subtil et ambigu, tout en restant sympathique et amusant.

    • Jyrille  

      Pas vu l’original… Par contre tu me rappelles que j’ai VAMPIRE VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? en stock, or je ne l’ai pas revu depuis sa sortie au ciné !

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