VauDevil ! (Typhoïd Mary)

 

Daredevil : Thyphoïd Mary par Ann Nocenti et John Romita Jr

Je t'aime, moi non plus !

Je t’aime, moi non plus ! ©Marvel comics

Première publication le 30 mars 2014. Mise à jour le 12/07/18.

Article de BRUCE LIT

VO : Marvel

VF : Semic, Panini

Tous les scans sont la propriété de Marvel Comics/Semic/Panini

Introuvable en boutique,  la saga Typhoid Mary peut débuter directement après Born Again de Miller. Murdock, radié du barreau , donne des conseils juridiques au sein d’une association humanitaire dirigée par Karen Page.

Il vit chichement mais semble heureux. Il est loin de se douter de l’apocalypse intérieure qui l’attend… C’est la seule fois de son histoire où le destin de DD sera confiée à une femme, la brillante Ann Nocenti.

Sous sa plume, DD prend un volet social; l’avocat défend un enfant aveuglé par les déchets radioactifs d’une multinationale véreuse. De nombreuses pages sont consacrées à la peur du nucléaire, à la pollution galopante, au désastre du libéralisme et son impact notamment sur les enfants.

L'anamour !

L’anamour ! ©Marvel comics

Outre ce commentaire, parfois militant, DD va devoir affronter une terrible menace : une femme séduisante et répugnante, Typhoid Mary. Avec le crossover Inferno des X-men en arrière plan, Nocenti , parvient à peindre une atmosphère irrespirable de tension sexuelle ! Oui , car au delà , de l’habituelle partie d’échecs entre The Kingpin et DD , c’est bien de libido dont il s’agit. DD a toujours été faillible envers les femmes et ce qui commence comme un aimable flirt prend une tournure véritablement dramatique  à mesure que Typhoid tisse sa toile.

Lorsque toutes les pulsions des personnages éclatent au grand jour toute la distribution en prend pour son grade : Foggy réalise qu’il est devenu un outil du système qu’il souhaitait combattre, Murdock découvre à ses dépens l’articulation subtile entre amour et mort, Karen Page goûte à l’amertume de la femme trompée et Typhoid fait remarquer au Kingpin que son acharnement envers DD frôle l’homosexualité refoulée !

Tu m'as traité de PD ?

Smack my bitch up ! ©Marvel comics

Au milieu de cette apocalypse où se succèdent les scènes d’anthologie, un épisode amène un peu d’humour : Daredevil présumé mort, Johnny Storm des 4 Fantastiques essaie de prendre la relève dans Hell’s Kitchen, avant de constater qu’il préfère combattre les menaces cosmiques que la pègre New-Yorkaise !

Victimes de leurs pulsions tout ce petit monde souffre atrocement et l’enfer déchaîné par les Xmen n’est que métaphore de leurs tourments interne. A la différence d’Elektra, personnage quasi muet, Mary est une femme que le lecteur apprend à aimer et redouter. La saga de Nocenti rappelle que sous les collants se cachent des désirs masculins qui en disent long sur nos héros : volonté de puissance et homosexualité chez Fisk, auto destuction, haine de soi chez Matt.

Comment te dire adieu ?

Comment te dire adieu ? ©Marvel comics

En mettant en scène un vaudeville super héroïque où Matt ne reprend jamais l’avantage, Nocenti propose un univers plus réaliste que Frank Miller. Chérie par les fans, cette saga aux dessins vieillots (mais aux couleurs retouchées pour le TPB), réserve des moments inoubliables du héros au costume de démon. En jouant sur les névroses de ce que cachent les costumes, Nocenti précipite DD dans les abîmes de sa psyché. 

Jamais, même chez Miller il n’aura atteint les affres de dépression qu’il traverse ici. Miller lui retirait son univers ? Nocenti lui donne ce qu’il veut et finit par le rendre fou ! Le lecteur qui aime ce personnage souffrira comme jamais de voir Matt se prendre la raclée de sa vie !

Malgré une version recolorisée, Matt ne pète toujours pas la forme ! ©Marvel comics

Alors que la relation avec Karen Page lui permettait de traverser Born Again finalement indemne, Nocenti détruit l’équilibre d’un homme que ses super sens finissent par aveugler. Saturé de sensualité DD, n’ a nulle part où aller que dans le sens de sa chute. Quelle ironie de voir cet homme habillé en démon succomber à la tentation d’une femme nommée comme la mère du Christ !

A la fin, de cette histoire, Murdock est un homme brisé, une épave à la dérive, qui, tel le Bruce Banner de la série TV, errera de ville en ville en quête de rédemption dans le volume Lone Stranger. Trop souvent oubliée dans la légende DD, Nocenti livre une saga épique où le héros est brisé corps et âme.

Tu seras à mes pieds !

Tu seras à mes pieds ! ©Marvel comics

29 comments

  • PierreN  

    Même si je conserve une légère préférence pour la version Buscema, j’aime beaucoup la réinterprétation graphique de Méphisto par JRjr (mis à part Quesada et Texeira, peu de dessinateurs ont repris ce look).

  • Matt  

    Je viens de lire un one-shot de Batman écrit par Nocenti. « Cast shadows »
    Une histoire avec Poison Ivy qui semble réhabilitée mais en même temps, des financiers qui ont participé à un projet de construction d’une tour immense qui fait de l’ombre à tout un quartier à Gotham sont contaminés et deviennent dingues.
    Une plutôt jolie histoire avec un parallèle sur l’égo de certaines personnes à vouloir batir des trucs immenses, à la nécessité des humains à avoir de la lumière (comme les plantes), etc.
    Plutôt joliment écrit et très joliment illustré par John Van Fleet.

  • Matt  

    Euh…je précise qu’il n’est dispo qu’en VO ce récit.

  • Jyrille  

    J’ai donc fini ce premier tome du run de Nocenti. C’est assez foisonnant, j’ai mis un certain temps à le lire, et j’ai attaqué le second tome, après l’épisode de Noël avec Mephisto.

    N’ayant pas l’habitude des events croisés, j’ai été perturbé d’abord par les premiers épisodes apocalyptiques, puis ceux de la fin avec le crossover Inferno (heureusement qu’il y a des résumés en début de tome, ça permet de raccrocher les wagons).

    Les dessins sont souvent très bons, mais il y a tout de même une patine de l’époque, sans doute à cause de la couleur comme le dit Tornado (et puis c’est du papier mat ^^). Mais j’ai pris du plaisir à lire ces épisodes déjà écolos dans leurs propos, et de découvrir Typhoïd Mary, un personnage extrêmement iconique. Je fais le bilan des DD que j’ai :

    – le run de Miller
    – Born Again
    – le run de Nocenti
    – Elektra le retour
    – le Yellow de Loeb et Sale
    – le run de Bendis
    – le run de Brubaker

    et j’avais lu le Man Without Fear, je dois avoir la seconde partie en tpb Panini… pas sûr cela dit.

    En tout cas ça me donne envie de relire le run de Bendis. Mais je termine le Nocenti d’abord. Et je vais relire cet article aussi…

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