Art of madness

Alice au pays des merveilles par David Chauvel et Xavier Collette

Alice tombe, tombe, tombe…

Alice tombe, tombe, tombe…©Drugstore

AUTEUR : MATTIE-BOY

VF : Drugstore

Cet article se penchera en particulier sur une œuvre de la BD franco-belge, mais se paiera le luxe de dériver légèrement afin de revenir aux origines d’un mythe et d’une vision d’un conte célèbre peut être plus éloigné qu’on le croit de l’univers enfantin.

C’est donc un article sur une vision plus sombre de Alice au pays des merveilles qui vous attend.

Commençons donc par un petit examen de l’auteur Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwitge Dodgson. Parce qu’en creusant dans la psyché de cet auteur aux passions déviantes, on découvre une métaphore assez sombre derrière l’apparence ingénue de ce conte.

Alice au pays des merveilles est un roman écrit en 1865. Jusqu’à preuve du contraire, son auteur n’a fait de mal à personne donc je ne verserais pas dans la polémique à laquelle James Barrie, auteur de Peter Pan, a eu droit aussi à cause de son refus de grandir et son temps passé à jouer avec les enfants, mais on ne peut nier non plus que quelque chose clochait chez lui quand on sait qu’il photographiait des petites filles nues (avec l’accord des parents) dont il détruisit ensuite une bonne partie des clichés, lui-même dégoûté par ses pulsions qui l’astreignaient à une discipline sévère pour refouler ses attirances douteuses. Mais que ces sentiments ambigus envers un auteur qu’on peut légitimement regarder de travers ne vous empêchent pas de lire la suite. C’est au moins un auteur qui aura choisi de s’exprimer par les contes et les poèmes plutôt que par la violence.

Charles L. Dodgson était un révérend. Son éducation fut entièrement dévolue à la répression de toute émotion, de toute joie de vivre qui était même sévèrement punie dans ce milieu. Son père, pasteur d’un petit village du Cheshire (comme le chat), nourrissait un certain intérêt pour le nonsense, une forme d’expression britannique dont le principe est souvent d’établir un raisonnement apparemment logique mais avec des idées de départs farfelues, ou de jouer sur l’opposition entre le ton sérieux et l’absurdité du propos.

Down the rabbit hole

Down the rabbit hole ©Drugstore

Charles, sans doute inspiré par son père, écrivit donc dans sa jeunesse divers textes sans queue ni tête pour amuser ses sœurs et animer des spectacles familiaux. Des récits qui sont donc les ancêtres de Alice au pays des merveilles .
Dodgson aurait apparemment vécu une enfance castratrice faite d’éducation de « bonnes manières » qui consistaient surtout à l’époque à ne pas trop penser par soi-même ni rêver ou s’amuser. Un de ses poèmes semble bien indiquer qu’il regrette cette innocence de l’enfance qu’il n’a pas pu connaître :
Je donnerais bien volontiers toutes les richesses,
Fruits amers du déclin de la vie
Pour être à nouveau petit enfant
Durant une seule journée d’été.
Le livre Alice au pays des merveilles a été publié trois ans après une promenade en barque avec les sœurs Liddell : Edith, Alice et Lorina âgés de 8, 10 et 13 ans. Durant le trajet, Dodgson leur aurait raconté une histoire qu’il venait d’inventer. On dit alors qu’Alice Liddell serait sa source d’inspiration pour la petite Alice du conte. Une toute jeune fille brune assez éloignée de la blondinette classique.
Si je raconte tout cela, c’est pour mieux appréhender l’univers complètement fou de ce conte qui transparait assez bien dans la BD dont nous allons parler ici, à savoir Alice au pays des merveilles de David Chauvel et Xavier Collette (dont c’est la première BD) publiée chez Drugstore.

Questionnements culturels en pleine chute

Questionnements culturels en pleine chute ©Drugstore

L’histoire, on la connait. Alice s’ennuie auprès de sa sœur qui lit un livre sans images. Et voilà qu’un lapin blanc vêtu d’une redingote avec une montre à gousset passe près d’elle en s’écriant : « Je suis en retard ! » Il n’en faut pas plus pour la petite Alice, à peine surprise et curieuse, pour suivre ce lapin dans son terrier et faire une chute presque interminable qui l’emmènera dans un monde à la logique absurde peuplé de personnages délirants.
Alors déjà…suis-je fan de ce conte ? Oui et non. C’est assez amusant et on peut y déceler des petits commentaires critiques sur la société (victorienne en l’occurrence) au travers des délirants dialogues des personnages. D’un autre côté, c’est vraiment perché et pas mal de choses n’ont juste…aucun sens. L’univers visuel associé au conte par contre, c’est souvent la classe. Donc une BD, un film, un jeu, des illustrations de ce conte…je suis plutôt client.

L’approche choisie pour cette BD est sombre mais néanmoins fidèle au nonsense du roman d’origine. Contrairement à de nombreuses adaptations qui mélangent souvent les éléments d’Alice au pays des merveilles avec sa suite De l’autre côté du miroir (notamment avec la présence du Jabberwock ou de Tweedle Dee et Tweedle Dum), ici nous restons bien uniquement dans le cadre du premier conte avec même des personnages que les adaptations ont tendance à oublier (la duchesse, la souris de la mare des larmes, la simili-tortue avec une tête de veau, etc.)

Des personnages au look inquiétant

Des personnages au look inquiétant ©Drugstore

On ne peut qu’imaginer que Carroll contestait par le biais de l’absurde son éducation en donnant vie à un monde dans lequel la logique n’existe pas, les leçons sont inutiles et nos repères identitaires remis en question. Certaines allusions satiriques aux amis de l’écrivain nous échapperont sans doute mais ne sont guère plus déroutantes que le reste qui s’embarrasse déjà peu d’avoir du sens. Il s’agit surtout d’un voyage dans l’absurde dont l’intérêt réside dans la confrontation entre la petite Alice bien éduquée qui essaie de rationaliser ce qu’elle voit en se référant à ses leçons et la folie ambiante de ce pays qui ne répond pas à l’ordre établi du monde réel (et ira même le critiquer).

C’est pourquoi nous pouvons voir de plusieurs façons le pays des merveilles. A la fois comme un monde de rêve coloré nous rappelant l’enfance perdue libre du rationalisme adulte déprimant, et comme un endroit cauchemardesque dans lequel Alice est piégée, un monde fou dans lequel la prudence est de mise, bien qu’inefficace tant les personnages ambigus et inquiétants sont imprévisibles. Ce monde qui joue sur la frontière entre l’imagination et la folie refléterait-il les angoisses de l’auteur ? Comme la figure de la mère cruelle (la reine de Cœur) ou encore l’absence de contrôle sur le temps qui passe (le lapin blanc sans arrêt en retard, et le chapelier fou qui ne vit qu’à l’heure du thé)

Une atmosphère visuelle qui en impose

Une atmosphère visuelle qui en impose ©Drugstore

Petite parenthèse :
Dans le paysage des nombreuses adaptations de Alice au pays des merveilles, une intéressante déclinaison lugubre du mythe en jeu vidéo mérite d’être mentionnée ici. Il s’agit de American Mcgee’s Alice sorti en 2000. L’histoire met en scène une Alice plus âgée qui a perdu sa famille dans l’incendie de leur maison et se retrouve à l’asile, préférant se perdre dans un monde imaginaire pour fuir la réalité mais sans pouvoir arrêter le désespoir de s’étendre aussi dans son monde imaginaire. Toute la poésie devient folie macabre et se rapproche en cela d’une vision d’un monde « prison », reflet de ses peurs et dans lequel la reine rouge n’est autre qu’une version corrompue d’Alice elle-même que la version « saine » devra vaincre pour sortir de son état dépressif. Une œuvre qui transcende son support vidéoludique pour nous offrir une belle utilisation du monde de Carroll pour illustrer la perte de l’innocence face à la cruauté du monde adulte, et l’ambiguïté entre l’aspect salvateur de l’imaginaire et le danger de trop s’y perdre.

La suite, Alice Madness returns sortie en 2011 se concentre elle sur la reconstruction d’Alice Liddell (donc référence indéniable à la jeune amie de Carroll) suivie par un psy qui s’avérera être un tordu manipulateur et modeleur d’enfants « sages » (comprenez « dépossédés de tous rêves et espoirs ») et potentiellement pédophile même si ce n’est pas révélé explicitement dans le jeu. Tiens…est-ce que ça jouerait sur l’ambiguïté de Carroll ? Ou peut être est-ce le traitement réservé à ces enfants à qui on interdit de rêver qui fait écho au passé de l’auteur ? En tous cas, de belles œuvres intéressantes qui utilisent intelligemment les aspects les plus sombres de l’imaginaire de Lewis Carroll pour mettre en exergue la dure réalité. La fin du 2ème jeu elle-même est ambiguë car, débarrassée du méchant psy, Alice retrouvera son pays des merveilles poétique. Mais est-ce là pour nous indiquer qu’elle va mieux, ou qu’elle va s’y enfermer à jamais pour fuir la réalité ?

Un jeu qui inaugurait la relecture sombre et violente du conte

Un jeu qui inaugurait la relecture sombre et violente du conte

La BD de Chauvel au ton plus sombre qui se focalise sur une adaptation assez fidèle aux bizarreries de l’œuvre d’origine n’est certes pas une fresque gothique faisant suite au roman comme ce jeu-vidéo qui prend pas mal de libertés, mais l’ambiance graphique plus sombre et éloignée de celle de Disney m’a poussé à m’y intéresser de plus près. Car ce que je recherche à présent en ce qui concerne ce conte dont on nous rabat les oreilles sans cesse avec 3000 adaptations, c’est quelque chose de différent. Je ne critique ni l’adaptation de Disney ni celle de Tim Burton (qui est aussi de Disney en fait), car ce sont des visions légitimes, plus familiales mais non dénuées de qualités. Cela dit, une autre vision, c’est bien aussi. Et curieusement c’est finalement une vision plus proche dans l’esprit de l’original qui s’érige comme différente du commun des adaptations. Elle est certes d’une noirceur inhabituelle mais malgré tout un évident retour aux sources.

Et pour dépeindre une vision rappelant tout autant le conte de fées que le cauchemar inquiétant, il nous fallait un style graphique singulier. C’est pourquoi nous allons nous pencher à présent sur le dessin, l’intérêt principal de cette BD selon moi.

La duchesse, son bébé et la cuisinière psychopathe adepte du lancer d'objets

La duchesse, son bébé et la cuisinière psychopathe adepte du lancer d’objets ©Drugstore

Pour sa première bande-dessinée, Xavier Collette place la barre très haut. Bon…ce n’était pas non plus un novice avant puisqu’il travaillait déjà dans le domaine de l’illustration, notamment sur des couvertures de romans ou des jeux-vidéo depuis longtemps. Mais la BD est tout de même un domaine qu’il abordait pour la première fois avec ce titre. Les dessins sont magnifiques et retranscrivent très bien une atmosphère lugubre. Les couleurs ne sont jamais trop vives et confèrent aux personnages et aux décors un aspect éthéré. Les personnages ne sont pas mignons, le chapelier fou ou le chat du Cheshire sont plus inquiétants que drôles. Mais ils ne sont pas pour autant méchants et les pérégrinations d’Alice au pays des cinglés gardent un ton amusant. Rien susceptible de choquer les plus jeunes donc, même s’ils risquent de ne pas saisir grand-chose. Le graphisme illustre très bien la folie de ce pays et des créatures pouvant parfaitement sortir de l’imagination débordante d’une petite fille. Alice y est d’ailleurs toute mignonne grâce à un dessin également non-avare en visages expressifs et vivants.

Et pourtant, je dois bien avouer qu’en jetant un œil aux travaux de Xavier Collette, je ne peux pas me prétendre fan de tout ce qu’il fait. C’est certes très beau mais cela me rappelle peut être un peu trop d’autres dessinateurs d’heroic-fantasy avec leurs fées, leurs belles femmes aux longs cheveux et autres dragons. Une esthétique un peu trop « jeu vidéo » finalement (même si les jeux aux graphismes très singuliers et personnels existent aussi) La mise en couleur reste superbe mais l’allure de certains personnages me paraît parfois trop classique. C’est peut être aussi ce qu’on lui demande de produire. Mais dans cette BD, j’ai trouvé qu’il y avait quelque chose de plus personnel, comme un subtil mélange entre ses autres travaux et des illustrations de livres pour enfants. Ce qui apporte un design des personnages et des créatures moins « passe-partout » et vraiment bienvenu pour cette adaptation.

Comment un sourire peut-il être si peu souriant ?

Comment un sourire peut-il être si peu souriant ? ©Drugstore

Concernant la narration, il y aurait de quoi redire hélas. Pour faire simple, c’est trop court. Et si c’est sans doute le seul reproche à faire, il a hélas quelques conséquences fâcheuses. Les scènes sont courtes et se succèdent trop vite, sans transition parfois. Le rythme est donc effréné. Alice se promène et se trouve téléportée d’un lieu à l’autre, ce qui est parfois perturbant.

On sent parfois que c’est un peu trop condensé. Alice est plutôt bavarde et la BD nous la montrera souvent faire un commentaire sur, par exemple, un long chemin parcouru plutôt que nous montrer ce long chemin avec 2 ou 3 vignettes supplémentaires muettes. Alors peut-être ai-je pris l’habitude d’une narration plus décompressée dans les comics, chose plus rare dans le franco-belge qui ne fonctionne pas en longues séries aux parutions mensuelles, mais tout de même…au risque de choquer les puristes, je dirais que même si la BD fait déjà l’impasse sur quelques scènes du livre, peut être aurait-il fallu qu’elle fasse l’impasse sur encore davantage de scènes afin de mieux développer les plus importantes. Après tout, l’intérêt étant plutôt de se laisser transporter dans la folie douce des lieux, tout n’a pas la même importance. Et il y a peut être trop de scènes qui semblent juste ici pour remplir le quota de scènes tirées du livre. Ou alors il aurait tout simplement fallu plus de pages pour que les choix retenus soient plus développés et pertinents. Pour faire court, cette adaptation aura plus de sens (sic) pour celui connaissant déjà l’œuvre originale. Ce qui n’est pas vraiment un compliment.

Des visages très expressifs

Des visages très expressifs

Ce fut malgré tout une plongée dans un univers graphique très séduisant pour ma part car l’univers de Lewis Carroll avait besoin d’un dessinateur sachant retranscrire en images un univers à la fois enfantin et inquiétant, tout comme Lovecraft dont les œuvres ne peuvent franchir le cap de la BD ou du cinéma sans un style graphique ou des idées de mise en scène qui sauraient retranscrire la poésie macabre de son style d’écriture.

C’est donc un essai d’adaptation plus sombre intéressant malgré certaines lacunes. Et j’en aimerais bien une suite avec une adaptation de De l’autre côté du miroir qui peut-être corrigerait les défauts de celui-ci.
Est-ce que je vous recommande cette BD ? Si vous aimez ce que vous voyez visuellement et que vous n’êtes pas réfractaire au nonsense de Carroll, oui. Ce n’est pas parfait, mais c’est un chouette essai qui se détache des autres adaptations, et c’est aussi très beau. Sinon, eh bien…pourquoi êtes-vous ici ? Vous êtes-vous égaré au détour d’une page tournée ? Ne savez-vous pas que la curiosité tue le chat ? Vous ne voudriez pas voir son sourire vous hanter. Certains en sont devenus fous. Sur ce, je vous souhaite donc un joyeux non-anniversaire et soufflez bien sur vos bougies pour être sûr que le moteur démarre !

"Quand je lisais des contes de fées, je m'imaginais que ces choses n'arrivaient jamais, et maintenant me voici dans un de ces contes ! On devrait écrire un livre sur moi, vraiment on devrait !"

« Quand je lisais des contes de fées, je m’imaginais que ces choses n’arrivaient jamais, et maintenant me voici dans un de ces contes ! On devrait écrire un livre sur moi, vraiment on devrait ! » ©Drugstore

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BO du jour :
American Mcgee s’est payé les services de Chris Vrenna sur le premier volet de son jeu vidéo, qui nous livre une BO mémorable :

33 comments

  • Bruce lit  

    Et ben, on finit la semaine en beauté avec ce RCM (Récit Complet Mattie BOy) condensant à la fois l’essence de l’oeuvre , une mini bio, et une ouverture vers le jeu vidéo qui avait obtenu d’excellentes critiques.
    PLusieurs choses :
    1/ La pédophilie : un sujet plus que tabou avec lequel il est difficile d’argumenter. Essayons. Dans le cadre de mon travail je rencontre des femmes battues, des hommes violents, des clodos, des alcoolos, des toxicos et parfois, très rarement des personnes qui viennent me dire leur angoisse de passer à l’acte avec un enfant. POur tous ceux que je viens de citer j’ai des adresses, des orientations , des structures spécialisées, des pistes. Pour un gars qui fantasme sur un enfant : rien. C’est une population qui est complètement laissée à l’abandon par la politique sociale. Avant de passer à l’acte (et c’est un acte atroce, évidemment punissable et atroce pour l’enfant victime), les personnes victimes de leurs pulsions tentent souvent de s’en empêcher avec des moyens dérisoires, puisque personne ne peut les protéger d’eux même. Je ne parle pas de psychopathes façon Dutroux, mais de l’individu lambda. De la même manière que toute les femmes qui se prostituent ne sont pas Julia ROberts….
    Une personne qui veut arr^ter de boire, de se droguer, même de baiser est entourée, encadrée. Un type qui se sent glisser vers la pédophilie est seul.
    En celà ce que tu décris de l’auteur d’Alice est admirable et dénote d’une force de caractère d’un type qui a trouvé le moyen de tuer ses pulsions dangereuses par l’art.

    2/ Alice : c’est un roman que je connais bien pour l’avoir lu et relu. Gaiman y fait souvent référence dans ses oeuvres. Marilyn Manson devait le monter au cinéma avant que les producteurs ne flippent et ne lui préfère Tim BUrton.
    C’est un roman que je n’aime pas beaucoup. Il est très bon, c’est juste qu’il me terrifie. Il est flippant. Toute notion de bien, de mal, mais surtout d’empathie envers cette pauvre enfant y est absente. Alice est abandonnée, tout le monde y est dingue, il n’y a pas d’humour, c’est oppressant, c’est très fou. Toute la violence des angoisses de Caroll explose. Ça me fait peur….Par la suite, tout le monde, Gaiman compris a tenté d’écrire son Alice…C’est parfois lassant.

    3/ Mais je jetterai un oeil sur cette adaptation en BD même si un personnage qui commente à haute voix ses actions pour gagner du temps dans l’art séquentiel n’est pas pour me séduire. Les dessin ont l’air chouette. Ma femme m’avait offert la version de Rebecca DAutremer qui est magnifique.
    POur anecdote, à chaque fois que ma fille de 5 ans voit la version de Disney, elle rêve de devenir très grande pour casser le toit de notre maison….
    Fou, vous disais je….
    Ah ! et pour info, Chris Vrenna fut le guitariste de NIN, mon groupe de métal préféré qui découvrit….Marilyn Manson !

    • Matt  

      J’ai hésité à parler du volet pédophilie parce que bon…je ne sais pas si on saura jamais ce qu’il a vraiment fait ou pas, le monsieur Carroll. Donc doit-on oublier cet aspect ou s’en inquiéter ? Mais bon pour parler du volet angoissant de cet univers, il fallait bien passer par là.

      Le monde d’Alice peut en effet être très flippant même si ce n’est pas dans les versions Disney qu’on retrouvera cet aspect. C’est pour cela que l’univers graphique de cette BD m’a séduit. L’ambiguïté entre monde merveilleux et cauchemardesque est bien présente.
      Mais c’est vraiment le point fort de la BD en effet. La narration est trop condensée. Alice ne commente pas toujours ce qu’elle fait mais quand ce n’est pas le cas on passe quand même très vite d’une scène à l’autre sans comprendre l’intérêt des scènes. Enfin…si, on comprend…mais quand on connaît le roman.

      Ce qui est difficile de juger pour moi c’est si quelqu’un ne connaissant rien à ce conte ne serait pas paumé dans cette BD. Je pense qu’il le serait, mais d’un autre côté tout est tellement fou qu’on est un peu paumé aussi dans le roman. Du coup quel degré d’incompréhension relève de l’histoire dingue elle-même et qu’est-ce qui relève des manques de l’adaptation BD ? Pas évident de s’en rendre compte quand on connait déjà l’histoire.

    • Matt  

      Ah, et quand tu dis qu’il n’y a pas d’humour dans le conte…quand même certains dialogues fous sont marrants. Mais j’imagine que c’est très subjectif. Si on imagine quelqu’un qui nous parle comme ça avec un tel non-sense dans la vraie vie, ça doit faire un peu flipper.

  • Présence  

    Une impressionnante présentation de cette BD que je ne connais pas, prenant le temps de contextualiser l’œuvre et les auteurs, ainsi que les spécificités de cette adaptation supplémentaire. Je ne dois pas avoir lu grand chose de Chauvel, si ce n’est Popotka avec mes enfants, Ce qui est à nous, et Le poisson-clown, pour mon compte personnel.

    Après avoir pris connaissance de tes arguments et explications, je n’éprouve pas d’envie particulière de me plonger dans une nouvelle adaptation de cette oeuvre .

  • JP Nguyen  

    Je connais encore moins Chauvel que Présence mais je plussoie sur le reste de son commentaire. L’article fait un très bon job de présentation, contextualisation et critique. Mais au final, ça ne me tente pas plus que ça. The Mad Hatter, pour moi, c’est surtout un vilain de Batman. Désolé, on ne se refait pas 😉

  • Frede  

    J’ai lu une version d’Alice parmi tant d’autres… J’aime beaucoup la version pop up et je suis ultra fan de celle illustrée par R. Dautremer.
    On peut dire que Disney en a fait une version trèèèèèèèèèèèèès édulcorée car perso, je suis comme Bruce, cette histoire me met mal à l’aise. Les personnages sont tous cinglés et on se croirait en HP!
    Benjamin Lacombe a lui aussi planché sur Alice et d’habitude je n’aime pas son travail.Là, je trouve que ses illustrations collent bien à l’univers d’Alice.

  • Tornado  

    Ah ! Moi, c’est la version Disney qui continue d’être la seule, l’unique, la définitive. Elle est sans doute édulcorée (je n’ai jamais lu le roman), mais quand j’étais gamin je la trouvais bien flippante quand même. Pour le coup, Disney est allé aussi loin qu’il le pouvait dans l’idée de transcrire cette folie à destination des enfants.

    J’ai le livre illustré par R. Dautremer, dédicacé pour mon fils. Peut-être le lirai-je un de ces jours.

    Pour en revenir à la pédophilie j’ai pensé instinctivement la même chose que Bruce.
    Personnellement, je ne pense pas souffrir d’une quelconque déviance, alors pour moi c’est facile d’être sain. Mais cette solution qu’a trouvé L. Caroll d’utiliser son écriture comme une thérapie me parait remarquable, quasiment héroïque.

    Pour en revenir à la BD, je trouve les images magnifiques bien évidemment. Je ne suis toutefois pas très client de cette lecture. d’abord parce que l’histoire via Disney me comble à chaque vision, ensuite parce que Matt a parfaitement relevé les défauts narratifs de la chose, et que ce genre de défaut est immédiatement rédhibitoire pour moi.

    Enfin, j’aime bien la version extrêmement décriée de Tim Burton (une des rares fois où j’ai trouvé le procédé de la 3D bien adapté). Ce n’est certes pas un grand film, mais c’est un joli boulot. Dommage que la fin soit si hollywoodienne et semble pompée sur le Monde de Narnia (que j’aime également beaucoup au passage, mais qui ne devrait pas devenir un modèle à suivre pour tous les films familiaux à consonance fantastique, sinon tout va finir par se ressembler et devenir aseptisé. Comment ça c’est déjà le cas ? 😀 ).

    • Matt  

      Tu vas surement me dire que je commets le péché de reprocher à un film de « ne pas être comme je voudrais qu’il soit », mais la version de Burton m’a déçu, connaissant le bonhomme et surtout connaissant le jeu-vidéo qui avait pris le parti d’en faire une fresque gothique angoissante. Burton dans sa jeunesse et sans le contrôle de Disney derrière aurait pu en faire quelque chose de grandiose, de poétique et de flippant à la fois. Je rêvais d’une approche plus sombre et néanmoins jolie sans être racoleuse car un aspect angoissant à tout à fait sa place dans cette œuvre.
      Mais bon si on oublie cette idée, le film est correct oui. Je ne pense pas qu’il mérite tant de haine.

    • Bruce lit  

      OUah !!! Une dédicace de Rebecca Dautremer !!! Raconte !!
      Je trouve aussi que le film de Disney va à fond dans l’imagerie du roman. Tout dépend après du degré de sinistre où l’on souhaite voir le film, mais en tout cas il ne s’agit pas d’une version éduclorée. Coooooupeeeez lui la tête !

  • Matt  

    Après le nonsense est quand même censé être une forme d’humour anglais. Je comprends bien que ça ne fasse pas rire, mais le roman n’est pas terrifiant non plus à mon sens^^. Personne n’est vraiment méchant, à l’exception peut être de la reine rouge qui a des sautes d’humeur meurtrières. C’est surtout déroutant. On ne sait pas trop quoi ressentir. Est-ce mignon ou flippant ?

    Je comprends votre manque d’intérêt pour la BD puisque je dis bien moi-même qu’elle a des défauts. Mais cet article est aussi né de mon envie de parler plus globalement du conte, de son auteur, et des déclinaisons glauques de cette histoire comme cette BD et le jeu vidéo qui m’a vraiment plu aussi. C’est un article un peu fourre-tout qui m’a permis de parler de ce que je trouve intéressant dans la mythologie d’Alice.

    • Présence  

      Mon manque d’intérêt pour la lecture de cette bande dessiné ne constitue pas un manque d’intérêt pour l’article. J’ai énormément apprécié que tu parles plus globalement du conte et de son auteur. En outre, si je ne la lis pas moi-même, il est possible que je l’offre à quelqu’un (c’est la période il paraît). Par exemple, cette année, j’ai pioché dans les articles du site, et je vais offrir Monsieur Mardi-Gras Descendres à un de mes neveux, L’adoption, Figurec, Le château des étoiles, à d’autres, autant d’ouvrages découverts ici

  • Tornado  

    Pour la dédicace je l’avais déjà dit ! 😀
    Rebecca Dautremer dédicaçait dans la librairie de mon quartier, juste en bas de chez moi ! Ma femme y est allé avec mon fils, et ils se sont fait dédicacer un exemplaire d’Alice.

  • Jyrille  

    Un très bel article, dont les points forts sont déjà recensés par Présence et Bruce. J’aime bien le dessin, et de Chauvel, je connais surtout son adaptation en bd du Magicien d’Oz, qui a un dessin splendide, et que j’ai souvent lue par le passé avec mes enfants.

    En ce qui concerne la pédophilie, je crois aisément Bruce, et je le remercie de nous faire part de ses réflexions sur les aides sociales.

    J’ai lu le roman il y a longtemps, et je crois que comme Bruce, j’ai été plutôt choqué. Il n’est pas aisé et ouvre en effet beaucoup de portes. Preuve en est le nombre incroyable d’adaptations. Je ne savais pas que deux jeux vidéos en étaient inspirés, ils ont l’air intéressants. On pourrait même dire que Arkham Aslum en est une : comme le rappelle JP, on y trouve le Mad Hatter. Il faudrait que je relise le roman, mais cette adaptation peut être intéressante. Dommage qu’elle soit trop courte, l’adaptation du Magicien d’Oz est en trois volumes et respecte bien l’oeuvre originale à ce qu’il me semble.

    L’adaptation de Disney est étrange. Evidemment, c’est elle qui nous a fait croire que Alice était blonde, mais elle est surtout totalement perchée. J’ai connu des gens qui pouvaient la regarder en étant complètement drogués. Et quand tu la regardes sobre, c’est un énorme délire bien loin de tout le reste de la production de Disney, c’est drôle et rythmée. On l’a beaucoup regardée avec les enfants, il y a longtemps… Pas vu le Burton par contre.

    Je ne connaissais pas la BO, mais NIN fait de l’indus, Bruce, pour moi ce n’est pas vraiment du metal 🙂 J’aurais cependant mis cette chanson, qui expliquait déjà bien avant ton article combien l’origine de Alice et de son auteur portait à polémique.

    • Matt  

      Ouais mais les gars…c’est sympa de découvrir autre choses que les vieux tubes aussi, hein^^
      J’ai mis du Chris Vrenna parce que la BO du premier jeu-vidéo est excellente et je veux faire découvrir des trucs^^
      Merci en tous cas pour les retours. Alice de Chauvel en 3 volumes, ç’aurait été sympa. 2 volumes auraient suffi je pense puisque ça n’adapte pas « de l’autre côté du miroir ». Mais oui j’ai regretté l’aspect précipité de cette adaptation.

      • Jyrille  

        Un vieux tube ? Je ne pense pas que ce Gainsbourg soit très connu, en tout cas pas par ceux qui ne le connaissent que via ses tubes des années 60 ou 80.

        Variations sur Marilou, plus de sept minutes, un tube… j’aurai tout entendu ^^

  • Bruce lit  

    Ah oui, la variation sur Marilou. Un joyau., une perle harmonique et littéraire. Je n’arrive pas à avancer sur mon article de Gainsbourg, je ne sais pas par quel bout commencer. S’il commence un jour…
    Entre l’indus et le métal, la ligne est tenue quand même….Ministry, NIN, Manson, jouent plus souvent aux festivals de Métal que de Country….
    C’est du roquefort sans être moisi….
    Ah ? Matt, toi aussi tu connais NIN non ?

    • Matt  

      Pas vraiment.
      De nom, oui. Et j’ai du écouter 2 ou 3 titres mais c’est tout.
      Ma culture musicale est restreinte car j’écoute peu de chansons. A part du blues/soul et un peu de rock. Je suis très musique instrumentale. Très BO de films (avec donc un peu de chansons parfois si y’en a dans la BO^^)
      Et comme je découvre surtout des artistes via les films, les anime ou les jeux, c’est souvent des compositeurs pas bien connus. Enfin pas des gens qui font tourner l’industrie du disque quoi, mais qui bossent plutôt dans le cinéma ou le jeu-vidéo. Joe Hisashi, Kenji Kawai, Susumu Hirasawa, Ari Pulkkinen, etc.
      Bon…parfois une BO comme celle des gardiens de la galaxie me fait penser que je peux aimer du Bowie, du Jackson 5, etc. Mais je ne me penche pas davantage dessus en allant chercher à écouter d’autres titres. Il y a trop de choses à écouter^^
      Et parfois j’ai des surprises aussi. Comme Coeur de Pirate qui chante des chansons d’amour dont j’ai un peu rien à faire tellement c’est pas mon truc qui se retrouve à composer la musique de « Child of light », un joli jeu à la BO magnifique (et instrumentale seulement) Du coup ben…même si son mainstream, c’est pas ma came, je lui reconnais du talent comme compositrice.

  • Bruce lit  

    Hé, hé, tu es tombé dans mon piège, car tu connais NIN sans le savoir.
    Trent Reznor son fondateur est le compositeur de la légendaire musique de Quake. Tu ne peux pas ne pas connaître l’ost de Quake….https://www.youtube.com/watch?v=Mv5Jvr2Fp48

    • Matt  

      Ah ouais…mais ça date déjà.
      Mais c’est typique de moi, ça. J’entends des trucs plus que je ne cherche à les écouter. Si ça me plaît bien, je me renseigne et je chope la BO. Si c’est pas trop ma came (comme là^^) je ne saurais jamais qui a fait la musique.
      J’suis pas trop metal moi. Trop brutal pour moi. J’écoute même davantage de classique que de rock. Eh voui…

      Tiens d’ailleurs même en regardant des anime comme Zetsuen no tempest, on tombe sur des remix de Beethoven (dont je suis très fan) ^^ : https://www.youtube.com/watch?v=IQzDw1MG3kA

  • Dominique  

    Bonjour,

    Moi, j’aime Alice et sa féerie.

  • Matt & Maticien  

    Bonne remise en perspective du récit. je découvre l’aspect pédophile et je trouve cela glauque car je ne peux m’empêcher de penser à l’impunité de telles pratiques dans la société victorienne et actuelle (cf.actu récente). j’ai lu sur Wikipedia qu’à un moment la mère d Alice lui a interdit de voir ses filles.
    l’interprétation du jeu vidéo est excellente et je n’avais songé à l’oeuvre sous cette angle. l’interprétation Disney saturée en sucre a complètement remplacé l’oeuvre pour moi et je ne connaissais pas toutes les interprétations citées en commentaires.
    Cet article m’aura permis de m’éloigner de la vision naïve de l’oeuvre et de son interprétation « mathématique » pour y découvrir le caractère dérangeant.

    • Matt  

      C’est vrai que c’est dérangeant cet aspect du personnage.
      Les autres se montrent compréhensifs vis à vis de ces problèmes mais c’est vrai aussi qu’on ne sait pas exactement ce qui s’est passé et on ne le saura jamais. Du coup c’est délicat d’en parler. Et aussi de juger. Je m’en suis donc tenu à des faits sans entrer dans la spéculation.. Je ne pense pas qu’il soit passé à l’acte, il n’y a aucune trace de témoignage dans ce sens mais c’est vrai que c’est un brin inquiétant.
      Cela n’enlève rien au fait que l’auteur peut avoir du talent mais cela casse évidemment le mythe de l’auteur qu’on souhaite toujours parfait pour pouvoir l’admirer.

      • Bruce lit  

        D’autres artistes qui aimaient bien les enfants mais n’ont jamais rien fait….. Charles Trenet, Nobokov et Serge Gainsbourg bien sûr.
        Ce qui ne semble pas être le cas d’Yves Montand et de Klaus Kinski qui ont été de parfaites ordures….Curieusement pour une fois Marlon Brando est clean sur ce coup là….

        • Matt  

          C’est surtout que pour Carroll, c’est vieux. On ne sera jamais sûr. Il n’y avait pas les médias partout à l’époque.

          Mais bon c’est vrai aussi que James Barrie, l’auteur de Peter Pan, se coltinait une réputation douteuse et on lui avait demandé aussi de ne plus approcher les gosses. Mais il semblerait que c’était juste parce qu’il leur racontait trop de « futilités » avec ses rêves de gosses.

  • Hauntya  

    Merci pour cette superbe critique de cette BD, ainsi que toute la présentation autour d’elle, de l’histoire autour de Lewis Carroll jusqu’à la mention d’American McGee’s Alice ! C’est un article superbement construit jusque dans le détail, je suis admirative !Je suis plutôt d’accord avec vous sur l’ensemble et je vous remercie pour la critique/découverte de cette BD. Même si elle a ses défauts, je suis assez fan de l’univers d’Alice et je ne manquerai pas de la découvrir quand j’en aurai l’occasion, surtout dans cette veine gothique qui lui va à merveille.
    Concernant Lewis Carroll, vous avez raison, on ne saura jamais ce qu’il a fait. Je croyais avoir lu (dans un livre autour des contes du XIXe siecle, Alice, Peter Pan et cie) qu’il arrivait de photographier des enfants nus ou avec des costumes, avec autorisation des parents, sans ce que soit trop…vu d’un mauvais oeil et sans être courant non plus. A vérifier. Et également que les parents Liddell ont ordonné à Carroll de ne plus voir leurs filles parce qu’elles devaient arriver à l’âge de la puberté et du mariage, donc hors de ces « jeux » d’enfants.
    Quant à American McGee’s Alice, même si je n’ai jamais eu l’occasion de jouer à sa suite, c’est un jeu dont je garde un excellent souvenir, extrêmement bien travaillé au niveau de l’atmosphère et du scénario, ainsi que de la personnalité d’Alice. Une merveille et qui est sans doute une des meilleures transpositions/adaptations du roman original.

    • Matt  

      Eh bien merci pour ce commentaire qui fait chaud au cœur. C’est un sujet qui m’a donné envie d’élargir l’article à l’univers d’Alice. C’est sympa aussi d’avoir un retour de la part de quelqu’un ayant connu le jeu.

      Je confirme que j’ai lu la même chose concernant les photos de Carroll. Et qu’il en avait détruit aussi une bonne partie lui-même, peut être par honte de ce qu’il pouvait ressentir. Je pense que c’est un monsieur qui avait des soucis. Je ne peux pas affirmer qu’il n’a rien fait mais je ne tiens pas non plus à trop le pointer du doigt sachant que ce n’est pas confirmé qu’il a fait du mal à qui que ce soit à part lui-même. Disons que je préfère lui accorder le bénéfice du doute.

      • Bruce lit  

        David Chauvel a également commenté ta publication sur FB en la qualifiant d’amusante avec trois points de suspension sans que je sache si c’est de l’ironie ou pas.

        • Matt  


          C’est le risque.
          Je peux pas toujours lécher le cul des auteurs si j’estime qu’il y a des défauts hein.

  • Matt  

    J’ai revu la version de Disney de 1951 et…woah ! Je ne me souvenais pas que c’était aussi perché. Pour un Disney « tous publics » c’est complètement dingo. Bien sûr plus coloré et fun mais bien déroutant quand même. Le métrage laisse aussi quelques persos du roman de côté. Je crois que finalement il fait des choix assez similaires à cette BD. La différence c’est le rythme. La BD va trop vite et ne te laisse pas reprendre ton souffle dans toute cette folie. Mais je crois que globalement c’est difficile de juger des adaptations d’un truc aussi dingo à la base.

  • Eddy Vanleffe  

    Alice est une Oeuvre indéniablement riche parce que cryptique et dès lors perméables à toutes les interprétations qu’on veut…

    jeune adulte très snob fan de « japanime » et totalement rétif à Disney, j’en sauvais trois
    -Blanche Neige, le premier, la matrice et le meilleur
    -Fantasia pour le tour de force pur et encore aujourd’hui un ovni, l’aboutissement de Disney et de sa fascination images animée/musique
    -Alice au pays des merveilles dans lequel je voyais un truc sous LSD…^^
    je serais tenté par cette BD, graphiquement elle a l’air très léchée et cauchemardesque à souhait…

    J’apprends ici que Lewis Caroll était peut-être (mettre de pincettes) un pédophile…
    Je suis sur le cul, je sais qu’un tas de gens vont me dire que ça se voit, qu’il y a plein d’indices mais ça m’amène à finalement vouloir exprimer cela…

    Parfois j’ai l’impression que dans notre époque paranoïaque et suspicieuse, on aime analyser plutôt que créer et que cette analyse se de plus en plus sous un prisme unique: chercher le vice.
    il faut à tout prix démontrer que tel artiste est pédophile tel autre un refoulé et puis tel autre amoureux de sa petite sœur borgne et puis un autre sera fasciné par les brûlures etc. etc…
    je ne dis pas que Lewis Caroll était un ange mais quand même:

    -je pense quand même que un ou deux siècle après, un certaine notion de prescription sur des choses dont on a aucune preuve, juste de vagues soupçons devrait être de mise.
    si on pouvait parfois déployer la moitié de l’énergie qui nous pousse à fouiller le passé dans ses moindres crottes à améliorer notre présent, on pourrait sortir d’affaire…
    je ne parle pas de toi Matt qui ne fais que rapporter les interprétations qui ont donné la vie à ce présent album, bien sûr.

    La bd Peter Pan de Loisel ne m’a jamais vraiment parlé non plus… pourtant Jack l’éventreur, c’est bien vu comme interprétation…

    • Matt  

      Oui je ne fais que relater des théories, mais il semblerait tout de même que le bonhomme photographiait des enfants…peu habillés, avec l’accord des parents. Il n’aurait kidnappé personne pour faire des trucs horribles, mais il reste plausible qu’il ait eu une attirance pour les enfants.
      Après je ne condamne pas, et je ne veux pas faire le buzz. Mais il est vrai que des artistes peuvent avoir des problèmes dans leur tête^^ Ce ne sont pas souvent les plus sains et bien dans leur peau.
      J’ai voulu ratisser large avec cet article pour parler de l’auteur, des diverses interprétations (le jeu vidéo bien glauque) en même temps que la BD. Parce que l’univers est WTF et intéressant.

      • Eddy Vanleffe  

        les photos…
        C’est un truc vraiment malaisant mais il semblerait que la nudité infantile fut considéré chez certains artistes comme un symbole de pureté… Dans les années 70, Claude François en faisait et c’était publié dans PHOTO,
        le sens de ces images ont drastiquement changé ces vingt dernières années…
        Personnellement j’ai du mal à croire que c’est innocent mais j’aimerais pouvoir faire confiance, être débarrassé de ce mal partout…
        c’est pour ça que j’ai du mal à départager… autant je trouve ça potentiellement malsain, autant j’aime pas accuser sans preuve…

        • Matt  

          Eh ben le mieux c’est d’en rester aux spéculations, mais se demander si au final, malgré ça, les oeuvres peuvent transcender les vices des artistes ?^^
          Et on ne parle pas d’un mec qui a violé plein de gosses (en tous cas là y’a vraiment aucune preuve) mais de quelqu’un qui peut avoir des penchants.
          Après tout…j’aime bien les films de Polanski malgré ce qu’il a sur le dos le mec. Le fait est qu’il sait faire des bons films. M’est-il sympathique ? Ben…j’ai du mal avec ce qu’on dit sur lui. Mais le cinéma est un art collectif avec aussi des techniciens, des scénaristes, des acteurs qui peuvent (ou pas) être moins « compromis ». Faut-il alors rejeter tous ses films ? Bah chacun fait comme il veut mais moi non.

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