BATTLESTAR GALACTICA : LOST IN SPACE !

BATTLESTAR GALACTICA

1ère publication le 20/01/23/ MAJ le 13/01/24

Un article de DOOP O’MALLEY

BATTLESTAR GALACTICA est une série créée par GLEN A.LARSON et développée par RON D. MOORE et DAVID EICK.

Dans cet article je vais revenir sur une série passée souvent sous les radars mais qui mérite largement qu’on s’y attarde : BATTLESTAR GALACTICA ! Je parle ici du reboot de 2003 et non pas de la série originale de 1978 ou de sa suite de 1980. Je développe pourquoi celle-ci mérite largement d’être dans le panthéon des meilleures séries de science-fiction, voire des meilleures séries de télévision tout court et comment sa fin ratée a condamné un peu trop rapidement l’impression générale, un peu comme la série LOST.

Une critique sans SPOILER à part le dernier paragraphe intitulé « de meilleure série à pire fin possible ».

BATTLESTAR GALACTICA se décline en une mini-série de trois heures, suivie d’une série comportant 4 saisons d’une vingtaine d’épisodes chacun, de 2 téléfilms et de nombreux webisodes disponibles sur internet. La série a donné lieu par la suite à deux spin-offs : CAPRICA et BLOOD AND CHROME que nous ne traiterons pas ici. BATTLESTAR GALACTICA a été diffusée sur la chaine britannique Sky1 avant d’être diffusée aux Etats-Unis sur The Sci-Fi Channel (SyFy). En France, on a pu la voir sur Sci-Fi, AB1 ou NRJ12. Elle n’est pas visible en streaming mais encore disponible dans une intégrale DVD à bas prix.

D’abord envisagé par le réalisateur Bryan Singer, repoussé à cause des attentats du 11 septembre et finalement annulé, le projet de relancer la série de 1979 atterrit entre les mains de David Eick et surtout du scénariste Ronald D. Moore connu pour ses scripts sur les séries STAR TREK. L’idée est de produire une mini-série de 2 épisodes d’une heure et demie qui pourrait, si le succès est confirmé, se transformer en série hebdomadaire. Lancée en 2003, la mini-série obtient des audiences record pour une série de science-fiction sur les chaînes câblées. Ron Moore abandonne la trop sous-estimée série CARNIVALE pour se lancer à fond sur BATTLESTAR GALACTICA. Ron Moore ne propose pas une suite de la série originale, mais réinvente totalement le concept tout en récupérant la trame principale, le nom et le design de certains personnages. Mais c’est à peu près tout.

La vie et rien d’autre

Les nouveaux Starbuck, Boomer et Appolo

Tout commence dans un vaisseau spatial où un représentant des douze colonies humaines de Kobol attend, comme chaque année, un représentant de la race Cylon, des guerriers robotiques crées par les colonies et qui se sont rebellés 40 ans plus tôt, créant un gigantesque conflit. Conflit qui a pris fin lors du retrait mystérieux des Cylons alors qu’ils étaient en train de gagner la guerre.

Comme chaque année, aucun Cylon ne se présente. Ces derniers ont tout simplement disparu depuis toutes ces années. Alors qu’il s’apprête à partir, le représentant humain assiste, éberlué, à l’entrée d’un nouveau Cylon. Fini les armures robotiques en métal, ces derniers ont semble-t-il évolué et certains possèdent désormais une forme humaine, qui leur permet de se fondre incognito dans les colonies ! Les Cylons préparaient en réalité leur revanche et les voilà qui lancent une attaque nucléaire coordonnée sur les 12 mondes de Kobol, infiltrant leurs réseaux informatiques et anéantissant toute la population.

Toute ? Non. Car quelques vaisseaux en orbite arrivent à s’échapper. Parmi la flotte restante, le BATTLESTAR GALACTICA, un vieux vaisseau de combat dont c’était le dernier jour de vol avant sa mise au rebut. Doté de systèmes informatiques primitifs, il n’a pas été touché par l’attaque numérique. Dirigé par le commandant Bill Adama (interprété par Edward James Olmos, BLADE RUNNER, MIAMI VICE) et son second Saul Tigh (Michael Hogan), le BATTLESTAR GALACTICA prend donc la tête de l’exode. Sur les milliards d’habitants des 12 colonies, il ne reste que 50 000 humains, qui n’ont désormais qu’un seul objectif : survivre mais surtout trouver la treizième colonie de Kobol, celle qui n’existe que dans les légendes bibliques et qui se nomme… La Terre.

Un casting et une intrigue denses

La vie quotidienne dans un vaisseau en guerre

La mini-série nous propose de suivre ces évènements au travers d’un casting très fourni. C’est l’une de ses particularités. Il y a facilement une quinzaine de protagonistes principaux. Tous les citer prendrait une place trop importante mais la série suit aussi bien des militaires que des civils.
On suit ainsi le quotidien des membres de l’équipage du Battlestar Galactica : les pilotes Lee « Apollo »Adama (Jaimie Bamber, LAW AND ORDER UK) qui est aussi le fils du commandant, Kara « Starbuck » Thrace ( Katee Sackhoff), ex belle-sœur de Lee et tête brûlée, Sharon « Boomer » Valerii (Grace Park, HAWAII POLICE D’ETAT) et Karl « Helo » Agathon (Tamoh Penikett (CONTINUUM) ainsi que le mécanicien en chef Galen Tyrol (Aaron Taylor).

Tous sont accompagnés par des dizaines de personnages secondaires, pilote ou mécaniciens qui auront un temps de présence plus ou moins important. Mais la galerie des personnages principaux est loin d’être terminée. Les civils sont aussi parfaitement représentés : comme Gaius Baltar (James Callis, BRIDGET JONES), le plus grand génie de Kobol qui a, sans le vouloir, donné à un cylon à forme humaine, Caprica 6 ( Tricia Helfer) les codes de défense informatique des colonies et a permis l’attaque nucléaire ou bien le syndicaliste terroriste Tom Zarek, interprêté par Richard Hatch, l’acteur principal de la série des années 70 qui jouait Appolo. Sans oublier la secrétaire d’état Laura Roslin (Mary McDonnell, DANSE AVEC LES LOUPS) devenue bien malgré elle la nouvelle présidente de ce qu’il reste des 12 colonies et ses assistants. BATTLESTAR GALACTICA a le mérite de ne pas s’intéresser qu’aux têtes d’affiche.

On suit aussi le destin des petites mains du vaisseau. Cerise sur le gâteau, il se cache des Cylons à forme humaine parmi la flotte, certains étant des agents dormants qui n’ont aucune conscience de leur appartenance à la race des machines ! On apprend qu’il y a douze modèles différents et qu’ils peuvent être clonés. Après nous avoir dévoilé le visage de trois Cylons, la mini-série se termine sur la révélation d’un 4ème modèle, qui fait partie du casting principal !

Avec cette vingtaine de personnages principaux vous obtenez forcément une intrigue très dense, très fournie, avec de nombreuses histoires et un changement de statu quo incessant.

Des frontières morales brouillées

Anges et démons

Le succès aidant, la série BATTLESTAR GALACTICA est lancée, avec le même casting que celui de la mini-série. Et durant 3 années, cela va être un véritable festival ! L’idée de Ron Moore est de proposer des intrigues très « adultes » et très réalistes. La réalisation, confiée à Michael Rymer, peut souvent faire penser à celle d’un documentaire avec une caméra embarquée. Sans aucune concession envers ses personnages. Bill Adama peut être dur, intransigeant, sans pitié. Bill Adama, c’est un peu l’anti Captaine Kirk. On le voit dès le premier épisode de la saison 1, intitulé 33 MINUTES qui n’est pas loin d’être le plus réussi de toute la série. La flotte est poursuivie par les Cylons et doit effectuer des sauts ultra-luminiques dans l’espace toutes les 33 minutes afin de les semer. Au bout de quelques jours, tous les équipages sont au bout du rouleau et Bill Adama ainsi que son fils Lee devront prendre une décision difficile concernant l’un des vaisseaux de la flotte, qu’ils supposent être infiltrés par une balise cylon. Les bases sont posées : les scénaristes de la série n’iront pas dans la facilité et vont constamment proposer des dilemmes moraux à leurs personnages.

C’est véritablement l’une des marques de fabrique de la série : les héros de BATTLESTAR GALACTICA n’en sont pas. Ce sont des êtres humains avec de grandes faiblesses, des failles énormes. Aucun n’attire la sympathie plus de quelques épisodes. Et même les Cylons, qui sont censés être les méchants de l’histoire, changent souvent d’avis pour se placer du côté de ceux qu’ils ont voulu éradiquer. Tout se brouille au fil des épisodes et des retournements de situation. On peut même trouver 2 copies d’un même modèle Cylon avoir des opinions totalement opposées sur la manière de faire, suivant son expérience de vie. Gaius Baltar oscille entre le machiavélisme, le génie, l’égoïsme ou la naïveté la plus crasse. Identifié comme le méchant dans la série des années 70, son rôle est cette fois-ci nettement plus ambigu. Il faut dire que le pauvre est assailli de visions du modèle n°6, qui lui parle mais que personne d’autre ne voit ! Au travers de ce seul personnage, c’est toute l’humanité qui parle. Celle qui ne pense qu’à elle, qui commet des erreurs parce qu’elle est subjuguée et qui veut bien se rattraper, à condition que le prix à payer ne soit pas trop élevé. À moins que Gaius ne soit un Cylon ! Ce qui le dédouanerait, selon lui, de toutes ses faiblesses.

Des diamants dans le caviar

Helena Cain, commandante du Pegasus. Un des épisodes les plus réussis de la série.

Il faut l’avouer, après le visionnage des presque 80 épisodes de la série, il y a très peu d’épisodes faibles. Vous savez, ce genre d’épisode que l’on peut sauter sans que cela ne change quoi que ce soit. Eh bien BATTLESTAR GALACTICA est d’une régularité sans faille, proposant quasiment à chaque fois une histoire qui permet d’approfondir les pensées ou le passé de chacun de ses personnages et qui risque de resservir plus tard. À peine 2 ou 3 épisodes médiocres par saison sur les 3 premières de la série. Et un très mauvais (Marché Noir). Le reste est d’une grande qualité, servi de plus par des acteurs qui livrent des prestations remarquables. Mention spéciale pour Grace Park, lumineuse tout au long de l’aventure, James Callis impeccable dans ce rôle de génie troublé mais aussi Alessandro Juliani à la voix d’ange ou Katee Sakhoff. N’oublions pas la musique, très tribale ou exotique, de Bear McCreary qui ne correspond pas du tout à ce que l’on attend d’une série de SF.

Parfois BATTLESTAR GALACTICA atteint de purs moments de grâce ! On a déjà parlé de 33 MINUTES mais chaque saison possède son petit lot d’épisodes totalement hors normes, que ce soit en termes d’intensité, d’inventivité, de révélation ou de tension. La science-fiction est le terrain idéal pour évoquer les problèmes actuels de la société et BATTLESTAR GALACTICA y plonge comme rarement on a vu une autre série le faire. Terrorisme, dictature, loi du plus fort, guerre de religion, conditions de travail des employés : tout passe à la moulinette de Ron Moore et de ses scénaristes dans des épisodes d’une intensité folle. Qui ne tranchent d’ailleurs jamais et laissent le spectateur réfléchir par lui-même. Certains font réfléchir sur la notion de dictature militaire (S1 E12-13). D’autres encore à la notion de syndicat ou d’endoctrinement dans une secte. Un arc remarquable, entre la saison 2 et 3 nous rappelle les pires heures de la collaboration. Nous sommes véritablement dans le cœur de la série, qui n’hésite pas à faire un bond d’une année dans le temps pour voir ses personnages principaux au plus mal, contraints à s’allier avec le diable s’ils veulent survivre.

On pense aussi à cet épisode 11 de la saison 4, qui se situe après la découverte d’une planète détruite ! C’est à mon sens la quintessence de ce que la série peut proposer de mieux, avec le destin de Dualla, un personnage secondaire qui va traverser la série de manière discrète pour nous abasourdir en un instant avec une action impossible à anticiper ! Toute la noirceur de la série peut être résumée dans cet épisode.
Et puis il y a ces épisodes qui vous font vous rendre compte que la série est différente, qu’elle repousse un peu les limites. Je parle de ceux tournant autour du Battlestar Pegasus dans la saison 2, avec des images choquantes, des scènes assez fortes et surtout une violence assez inédite dans une série télévisée grand public. Là on parle de torture par le viol, d’exécutions sommaires et de loi du Talion. À l’instar de WALKING DEAD, BATTLESTAR GALACTICA nous montre que le véritable danger pour l’homme, c’est l’homme lui-même !

De meilleure série à pire fin possible

Des intrigues parfois très terre à terre

Nous entrons maintenant dans une partie SPOILERS impossible à éviter. Pour ceux qui voudraient regarder la série, je vous déconseille vivement de lire ce paragraphe, qui peut vous gâcher les 3 premières saisons.

À la fin de la saison 3, les scénaristes de la série partent en retraite créative pour développer tout le fil conducteur de la saison 4, qui sera la dernière. Il faut dire qu’après le dernier épisode, qui nous dévoile d’un coup tous les Cylons dormants et qui nous propose un retour improbable, il y avait des explications à donner. Et tous se concentrent sur la première partie de la saison 4, c’est-à-dire les 10 premiers épisodes. Sachant qu’il y aura une coupure au milieu, ils auront le temps de se revoir pour conclure la série. Et là c’est le drame. En effet, il faut terminer la série et les scénaristes avaient lancé tellement d’idées sans penser aux conséquences qu’il faut se rendre à l’évidence : il est impossible de répondre à toutes les questions ! La révélation des Cylons à la fin de la saison 3, pas vraiment réfléchie, a certes donné un grand moment de télévision mais a en réalité posé énormément de problèmes que les scénaristes vont essayer de combler comme ils peuvent.

Parfois de manière assez capillotractée, comme ce 13e Cylon sorti de nulle part pour pouvoir justifier l’existence d’un numéro 8 qui n’aurait pas dû être attribué. Ou comme un changement de paternité soudain afin de ne pas faire doublon. Les scénaristes se sont surestimés, pensant qu’ils allaient pouvoir répondre à tout mais voilà, rien ne va ! Ron Moore, en charge des 3 derniers épisodes, va donc utiliser la pire chose qui soit pour conclure une série : justifier ses problèmes de cohérence via un deus ex machina. Et pas n’importe lequel : Dieu lui-même ! La religion ayant pris une part importante dans la série, il devient alors facile de dire que : « Tout était une volonté de dieu » ! Si vous rajoutez à cela l’idée de situer la fin de l’histoire à une époque bien précise de la Terre et les conséquences que cela va entraîner, vous arrivez à un final qui heurte véritablement le public, qui se rend immédiatement compte que la série n’a pas été pensée comme un tout mais qu’elle a plutôt été écrite à l’instinct, sans avoir, justement, de plan. Ce n’est certes pas la première fois. X-FILES ou LOST en sont des exemples parfaits, mais aucune des deux séries précédentes n’avait affirmé, à chaque début de générique qu’il y avait un plan ! Et c’est terriblement décevant car cette fin, associée à un téléfilm intitulé LE PLAN et qui ne répond à rien non plus, donne une véritable impression de gâchis monumental. Et balaye de fait les précédents épisodes assez magnifiques.

Fin des SPOILERS

Conseil de guerre
© SCI FI Channel Photo: Carole Segal

De fait, BATTLESTAR GALACTICA peut largement être considéré comme une série assez novatrice, que ce soit par l’écriture très réaliste, les idées de réalisation ou la volonté de changer durant quelques épisodes la bible de la série. C’est un véritable bonheur durant 3 saisons et demies. Malheureusement, la série se prend les pieds dans le tapis par manque d’anticipation.
Il ne reste donc qu’une seule question à se poser : est-ce que la fin ratée doit empêcher tout visionnage, à postériori, de la série ? Ma réponse est non.

Même si c’est frustrant, même si on aurait aimé que les scénaristes aient un peu prévu les solutions à leurs problèmes, la fin ratée ne justifie pas qu’on se prive d’épisodes vraiment extraordinaires. Et même si l’on se dit que c’est n’importe quoi, qu’il n’y a pas de sens, les scénaristes ont tellement réussi à nous faire aimer et connaître leurs personnages qu’on a envie de rester avec eux jusqu’à la fin, aussi ratée soit-elle.


La BO du jour : forcément. Un hommage à cet épisode de la saison 3 qui va vous rendre fou.


24 comments

  • zen arcade  

    Salut doop,
    Très chouette article sur une série que j’avais beaucoup appréciée à l’époque. Même si je la trouve plus inégale que ce que tu en décris, c’est en effet un jalon important dans l’histoire des séries télévisées sf.
    Et pendant toute ma lecture, je me suis dit, il va certainement mettre LE morceau en bo du jour et évidemment ça n’a pas raté.
    Je me souviens encore des frissons lors de cet épisode et de ce passage. Très grand moment.
    Sans les images, je n’aime pas particulièrement la reprise mais dans le contexte de la série, quel effet !!!

    • doop  

      merci Zen. En fait je n’ai pas voulu mettre la vidéo avec les images histoire de ne pas spoiler ! Ca a été une véritable réflexion. Et je me suis dit qu’en plus, pour quelqu’un qui ne connaîtrait pas les personnages, cela aurait aussi beaucoup moins d’impact !
      Je ne suis pas non plus hyper fan de la reprise sans cette émotion visuelle.

      • Jyrille  

        Je suis d’accord, la découverte dans l’épisode est un grand moment de télévision.

  • JB  

    Merci pour cette chronique, d’une série que j’adore à 80% (le restant se composant de Marché Noir et d’une bonne partie de la dernière saison ^^)
    « les héros de BATTLESTAR GALACTICA n’en sont pas » : À part Helo/Agathon et, très loin derrière, Appolo/Lee Adama, difficile effectivement de se raccrocher aux persos. Même Roslin a un recours un peu trop systématique à l’éjection par sas et une confiance très réduite dans le jugement d’autrui (elle n’est pas loin de truquer des élections ou un procès)

    La scène que je préfère et qui à mon sens résume la série, c’est le témoignage/plaidoyer de Lee Adama à la fin de la 3e saison, où il offre un miroir peu reluisant de ce qui reste de l’humanité : un gang qui invente ses propres règles au fur et à mesure et qui masque à peine sa soif de vengeance derrière une pseudo justice (avec une belle synthèse des actions les moins reluisantes des protagonistes, lui compris.)

    • doop  

      Oui. effectivement, le seul personnage qui a gardé son âme tout au long de la série, c’est HELO ! Lee Adama je ne le sauve pas pour son inconstance. Je le trouve à moitié responsable du destin de Dualla !

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Doop,

    j’ai un vague souvenir d’avoir regardé la série au milieu des années 2000 sur M6 ou NRJ12. J’avais assez accroché mais pas de suite ….. Depuis j’en ai beaucoup entendu parler sans jamais avoir eu l’occasion de la regarder.

    Bel article, qui résume bien, sait donner envie notamment sur le côté adulte et mature de la série dans les thèmes abordés. Bon après je ne suis pas très SF dans les séries que je regarde mais cela pourrait plaire au reste de ma famille qui sont accros par exemple de Star Trek (pas moi, a part les films de JJ Abrams). Cela me fait un peu penser à BABYLON 5 (coucou JB) où la S1 m’avait assez plu, même si trop sf à mon gout.

    la BO : je suis passé à côté de ce que cela semble représenter pour les accros de la série. Plutôt pas apprécié cette version de All Along the Watchtower.

    • doop  

      La BO en fait n’a de sens que si l’on connaît les personnages !

  • Présence  

    Voilà un article parfait pour ma culture, après une longue journée de labeur intense : je n’ai jamais vu un seul épisode de Battlestar Galactica, ni 1978, ni 1980, ni 2003.

    Une quinzaine / vingtaine de protagonistes principaux : belle ambition narrative, pas facile à gérer.

    Cerise sur le gâteau, il se cache des Cylons à forme humaine parmi la flotte […] se termine sur la révélation d’un 4ème modèle, qui fait partie du casting principal ! – Belle dynamique d’intrigue qui promet de belles tensions !

    Les héros de BATTLESTAR GALACTICA n’en sont pas… Aucun n’attire la sympathie plus de quelques épisodes : houlà, je crois me souvenir que quelques lecteurs du blog sont réfractaires à ce genre de personnages principaux.

    On peut même trouver 2 copies d’un même modèle Cylon avoir des opinions totalement opposées sur la manière de faire, suivant son expérience de vie : respect, ce genre de constat me parle et m’apparaît comme le signe évident de ce que tu expliques, à savoir un traitement adulte prenant en compte la manière dont nous sommes façonnés par nos expériences.

    La science-fiction est le terrain idéal pour évoquer les problèmes actuels de la société : 100% d’accord.

    Terrorisme, dictature, loi du plus fort, guerre de religion, conditions de travail des employés : des épisodes d’une intensité folle, qui ne tranchent d’ailleurs jamais et laissent le spectateur réfléchir par lui-même – Hé bien, la liste de ces thèmes fait également la preuve d’une belle ambition, et le parti pris de faire ressortir la complexité du monde, plutôt que de donner des solutions prêtes à l’emploi m’apparaît également comme la marque d’une pensée adulte, et à nouveau comme une sacré prise de risque par rapport à la production industrielle de séries télés.

    Il est impossible de répondre à toutes les questions : un peu comme dans la vraie vie finalement.

    Super article très bien structuré et argumenté que j’ai lu d’une seule traite.

  • Jyrille  

    Bravo Doop, tu as réussi à faire cet article qui attendait chez moi depuis trop longtemps, je suis bien content que tu t’en sois chargé !

    Je n’ai que très très peu de souvenirs de la série de 1979 et j’avais loupé le film à l’époque, sorti au cinéma pourtant, mais j’étais enfant.

    « Passé sous les radars » je ne pense pas. La série de 2003 a eu un énorme succès et était souvent nommée comme étant un nouveau maître étalon, c’est ce que j’ai pu constater. Je l’ai vue finalement assez tard, au milieu des années 2010 ou au début.

    Je n’ai pas vu LOST (des fois, j’ai envie d’essayer… mais bon 6 saisons quoi) par contre je ne trouve pas que la fin de BSG soit ratée, bien au contraire.

    C’est vrai que le pilote de 3 heures a longtemps été un frein pour moi. Mais une fois passé, ça traverse l’espace à la vitesse de la lumière. J’ai vu Caprica pour sûr, je ne suis pas certain d’avoir vu Chrome (mais c’est flou). Je n’ai malheureusement pas vu Carnivale.

    Je salue ton résumé car ce n’est pas une mince affaire de présenter simplement la série. Super beau boulot Doop. Je me souviens de ce premier épisode des 33 minutes, une tension incroyable, une sacrée réussite pour de bon. A te lire, je me souviens que BSG est une grande série car ses personnages sont fascinants, à commencer par Gaius Baltar, jamais sympathique mais toujours intéressant et malgré tout attachant. Tu le rappelles très bien : « Au travers de ce seul personnage, c’est toute l’humanité qui parle. »

    Je ne sais plus si Marché Noir parle de l’économie parallèle, celle d’une certaine mafia. Si c’est le cas je trouve au contraire que c’est un très bon épisode qui explicite en quoi ces gangs (ce qui est finalement la situation de la population restante, 50000, une misère) sont importants pour la population. Sociologiquement, la série n’évite aucun sujet, c’est sûrement pour ça que je la trouve passionnante. C’est comme Walking Dead ou les films de Romero (ok j’en ai vu que deux), sous couvert de fiction, de science-fiction ou de littéraure / film de genre, on parle de notre réalité, c’est en ça que ces oeuvres sont importantes, que j’aime ces genres.

    Je suis complètement amoureux de Grace Park.

    Rah j’ai oublié l’épisode 11 de la saison 4… Mais je suis sans doute totalement d’accord avec toi. De toute façon, c’est simple, j’ai vu la série en très peu de temps, ayant tout eu sur support physique : très difficile de décrocher une fois la mini-série (le pilote de 3h) passée.

    Cela fait maintenant bien longtemps que j’ai compris que les seuls vrais monstres sont les hommes eux-mêmes, mais ça ne fait jamais de mal de le rappeler. Tout comme c’est super bien vu de ta part de prévoir une partie spoiler dans ton article. Je le répète, super boulot. Bon par contre je t’avoue que je n’ai lu ni vu aucun comics, j’aurai bien aimé avoir ton retour là-dessus, ainsi qu’une comparaison ou au moins un aperçu de la série originale. Un autre article ? 🙂

    La fin : tu as raison là-dessus « aucune des deux séries précédentes n’avait affirmé, à chaque début de générique qu’il y avait un plan ! » C’était en effet un peu prétentieux. Mais là où je trouve que c’est parfaitement logique et exécuté, c’est dans « situer la fin de l’histoire à une époque bien précise de la Terre et les conséquences que cela va entraîner », c’est tellement évident pour moi. Car comme le chaînon manquant est une vieille lubie, la théorie qui voudrait que l’homme soit un extra-terrestre à la base me semble, non pas légitime ou valable, mais quelque part pas si idiote et surtout, très sexy. En tout cas, dès le début de BSG et la quête de ces 12 colonies, j’ai immédiatement pensé à cette fin, c’est pourquoi je la trouve logique et satisfaisante. Je crois bien avoir vu LE PLAN aussi, mais c’est diffus dans mon souvenir. Un truc marrant de la bible que je ne m’explique pas : tous les livres, toutes les éditions, tous les ouvrages papiers ont les coins coupés. Pourquoi ? Y a-t-il une raison logique ? Le seul reproche que je ferais à BSG, c’est un peu ce que tu racontes avec le deus ex machina, en tout cas, c’est plus précis que ça pour moi : c’est la transformation d’un des personnages en un être mystique. C’est très beau et émouvant à voir, mais très hermétique également. Longtemps après le visionnage, mes questions n’ont pas trouvé de réponse à ce fait. Par conséquent j’ai laissé tomber et préféré me dire que c’était de toute façon très fort en émotions. Encore maintenant, en y repensant grâce à toi.

    La BO : bien sûr. J’aurais mis la même. C’est une chanson tellement importante que pourtant, personne n’a jamais comprise tant les interprétations divergent. La meilleure version restera celle de Jimi, celle de Dylan, l’originale, n’étant pas aussi intense (j’attends le retour de Bruce là-dessus…). Merci pour ça, et tout le reste.

    • Jyrille  

      😀 Le pouvoir de Bruce…

  • Bruce lit  

    Un article bienvenu car en son temps BG eut une grande influence sur les séries chroniquées par Pierre Serisier sur LE MONDE DES SERIES et qui qui faisait partie de ceux qui m’ont donné envie d’écrire sur un blog.
    J’avais adoré les 3 premières saisons avec comme tu le décris ce doux mélange de politique, de philosophie et surtout le mystère entourant les cylons embusqués.
    C’est donc après la saison 3, je ne sais plus (la planète pénitencier et la prise de poids d’Apollo) que je m’en suis totalement désintéressé. Effectivement on sentait que ça improvisait/paniquait au scénario et tout l’aspect cul-béni m’a horripilé.
    Dommage, car avant c’était exceptionnel.
    Avec le temps, je ne me rappelle plus de la moitié du casting et ton article a servi de pense-bête.
    Très chouette reprise de Dylan.

    • doop  

      Merci Bruce ! Ca passe vraiment bien une deuxième fois cette série !

    • JB  

      Je crois que la prise de poids d’Apollo a lieu fin de saison 2 / au début de la saison 3, lorsque les survivants fondent une colonie et que la narration opère une ellipse.

      • doop  

        oui ! C’est l’arc New Caprica

  • Surfer  

    J’ai un vague souvenir de la série originale de 1978.
    Il me semble que certains épisodes on été diffusés dans l’émission Temps X.

    Je n’ai vu aucun épisode de BATTLESTAR GALACTICA le reboot de 2003. Tout simplement parce que je ne regarde ni Sci-Fi ni AB1 et encore moins NRJ12.

    La série semble de qualité et j’aime bien la SF. J’ai bien envie de tenter la mini-série de 2 épisodes si j’arrive à trouver le moyen de la visionner .😉

    La BO: L’énorme reprise de ce standard de Dylan par Jimi Hendrix fait de la version proposée une bien fade chansonnette !
    L’introduction instrumentale est trop longue… on ne sait pas bien ou Bear McCreary veut aller !
    A contrario Jimi nous prends aux tripes dès les premières notes. Ce gros son de guitare qui nous happe de suite et nous guide dans un maelström de vibrations jamais explorées par d’autres musiciens moins chevronnés !
    C’est là où on se dit que certains artistes manquent cruellement au monde de rock. On a appris la semaine dernière la mort de Jeff Beck… on apprends hier celle de David Crosby…je suis triste 😞 😢.

    Et puisque l’on parle de reprises de Dylan, quoi de mieux que « MISTER TAMBOURINE MAN » pour rendre hommage à MR Crosby. Une chanson qu’il a repris lorsqu’il faisait partie des BYRDS. Sa version transcende l’originale.

    RIP MR Crosby !

    • JB  

      Ah, sans le contexte de la série, cette version de All along the watchtower est étrange, oui.
      Tiens, c’est marrant, je me souviens d’une autre utilisation de la chanson dans une série SF : WILD PALMS. Elle est chantée par l’hologramme d’un crooner peu après la mort du chanteur en question.

    • doop  

      Que l’intro musicale soit longue, c’est tout à fait normal, c’est elle qui nous montre progressivement la révélation qui laisse tout le monde estomaqué. Encore une fois, c’est une version qui peut paraître étrange, mais qui ne peut que raviver d’énormes souvenirs à ceux qui ont vu la série. Le compositeur sait pour le coup très bien où il va : il suit l’intrigue développée dans l’épisode de la série et sa scène finale, que je n’ai pas voulu mettre ici pour ne pas spoiler. La qualité musicale, sur ce coup, je m’en moque, c’est une référence. D’ailleurs, perso, ni Dylan , ni Hendrix ne m’intéressent musicalement.
      Comme d’autres intervenants l’ont fait remarquer, il n’y a quasiment pas d’autre choix pour illustrer BSG.
      Les DVD sont disponibles à pas cher pour la série. Tu peux avoir toutes les saisons, les films, les spin offs et les vieilleries pour moins de 40 €.

      • Surfer  

        « Encore une fois, c’est une version qui peut paraître étrange, mais qui ne peut que raviver d’énormes souvenirs à ceux qui ont vu la série. Le compositeur sait pour le coup très bien où il va : »

        Tout s’explique, je n’ai pas vu la série… je n’ai fait qu’analyser mon ressenti de ce morceau hors contexte. Effectivement cette structure musicale sied mieux à une bande originale de série.
        Je veux bien croire, qu’associée à des images elle peut raviver des souvenirs et déclencher des émotions liées à la nostalgie.😉
        D’un point de vue purement musical rien ne m’a ému. Bien au contraire, cela a eu l’effet inverse sur moi !☹️ J’avais la version de Jimi et de Dylan en tête.
        Simplement, je tiens à préciser, que j’ai déjà eu l’occasion d’écouter des BO sans avoir vu les films et pourtant je les trouve, musicalement, remarquables.

        Mais je suis heureux, que celle-ci fasse l’humanité des aficionados de la série.
        C’était le but, je comprends qu’elle soit évidente 😉👍

  • JP Nguyen  

    Je ne me souviens que de brefs passages vus sur M6, dans des soirées où j’étais en mode zapping. Ma mémoire sélective a surtout retenu Grace Park et aussi la blonde habillée en rouge… Je n’étais donc certainement pas assez concentré pour percevoir la richesse thématique des épisodes, telle que tu l’évoques dans ton article.
    Je ne sais pas trop quoi penser de ces séries dont la fin est foirée. Comme on est tous au courant des aléas en coulisses (budget, écriture, dispo des acteurs, autres), on pourrait être enclin à être plus clément… Mais ce matin, je n’ai pas trop envie de l’être.
    Ca me fait penser à la pub récente pour Canal : LE SECRET DE WAKANI, ça met en scène la diffusion de l’épisode final d’une série à succès qui aurait duré 10 saisons et dont la fin est totalement WTF. Avec le slogan du style « faites attention à qui vous confiez votre imagination ».
    En fait, les fins foirées, c’est aussi un moment où on voit trop les ficelles. Que tel personnage agit d’une certaine façon pas parce que ce serait la logique interne du récit ou que ça correspondrait à son caractère mais parce que le scénariste a besoin qu’il le fasse.
    Bref, n’étant pas tombé sous le charme à l’époque, je ne pense pas me mettre en quête du visionnage de cette série, malgré toutes les qualités que tu as mises en valeur.

  • Kaori  

    J’ai entendu parler de cette série il y a 10 ans, par une amie dont c’était la série préférée, avec son mari. Je n’ai jamais regardé mais je me rappelle de leur enthousiasme.
    Je connaissais la première série, il me semble que ça passait le midi, on regardait ça en famille. Je me rappelle uniquement des deux héros, du gosse et du « chien », à vrai dire…

    Je n’ai pas lu la partie spoiler, parce que j’ai quand même envie de jeter un oeil à cette série…
    Merci de nous expliquer en quoi c’est une œuvre majeure trop méconnue !

    • Eddy Vanleffe  

      Je suis bien obligé de croire Doop sur parole, j’ai du voir un ou deux épisodes max et j’en ai retiré un souvenir très claustrophobe.

  • Nikolavitch  

    Alors, dire que la série est passée sous le radar mérite d’être un peu amendé.

    oui, la diffusion s’est fait de façon quasi confidentielle, mais la série a généré une très sérieuse fanbase. je crois qu’on est en présence d’une authentique série culte. Si la fin a déçu, l’ensemble reste très apprécié des spectateurs, et a surtout marqué tous ceux qui ont fait de la SF à la télé ensuite. Il n’y à qu’à voir The Expanse, qui poursuit le processus de réinvention du combat spatial entammé dans BG

  • Draven  

    Merci pour cet article très complet qui pourrait inciter de nouvelles personnaes à découvrir cette grande série qu’est Battlestar Galactica !

    Nous ne sommes pas d’accord en ce qui concerne la fin de la série (moi je l’aime beaucoup), et ce n’est pas du tout un problème car c’était la volonté de Ronald D. Moore de provoquer des échanges et des débats autour des scénarios des épisodes.

    C’est aussi pour cette raison que j’ai lancé le podcast GalactiFrak qui décortique toute la saga (coulisses, analyses d’épisodes) et qui permet aux fans d’échanger sur le sujet, notamment par le biias d’un serveur Discord. Tous les liens se trouvent ici : https://galactifrak.lepodcast.fr/

  • Norman T. RAY  

    Superbe article ! J’ai rarement connu ça, à ce point, une série que je trouvais géniale et qui soudainement s’effondre complètement, changeant mon opinion à 180 degrés !

    J’avais décroché bien avant la fin personnellement, après l’arc New Caprica en fait. Je me souviens encore de la scène qui a tout fait basculer. Adama père et fils partageaient un verre, et tout d’un coup ils s’embrouillent à propos de l’épouse du père. J’ai pris la scène comme « le drama de trop juste pour faire du drama ».

    À partir de là je n’ai plus vu que les défauts et l’artificialité de l’écriture, les « tics ». Et puis le retour de Starbuck, la révélation des derniers Cylons qui n’avait pour moi aucun sens, sans parler de la toute fin, ça fait beaucoup. Je me souviens encore de la scène de James Edward Olmos « donnez-moi un pot de peinture et un mur et je vous fais une scène d’anthologie »… Elle m’avait fait rire aux éclats, ce qui n’était pas le but… La série était perdue pour moi, je ne peux plus la revoir.

    Deux saisons et demi merveilleuses pour moi, une saison et demi en trop. Je n’ai jamais connu ça à ce point.

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