Cocktail Peau de Panthère – TOP 10 Les Films de Blake Edwards en 10 films et 10 chansons – 2ème partie

Une anthologie cinématographique et musicale concoctée avec moult glamour par : TORNADO
Crossover chez Blake Edwards !
Illustration © Mattie Boy

Nous poursuivons ici notre TOP 10 dédié à la filmographie de Blake Edwards (en passant par la musique d’Henry Mancini). Vous trouverez la 1ère partie ICI.

Blake Edwards réalise DARLING LILI en 1970, une fresque ambitieuse sur fond de romance, d’espionnage et de 1ère guerre mondiale (avec moult combats aériens, notamment contre le légendaire Baron rouge), dans laquelle il rencontre celle qui deviendra la femme de sa vie et sa muse, Julie Andrews (aka MARRY POPPINS), qui donne la réplique à Rock Hudson.

En 1971, il réalise DEUX HOMMES DANS L’OUEST (WILD ROVERS), un western crépusculaire dans le style Nouvel Hollywood. Remonté par les producteurs et amputé d’½ heure, un happy-end factice collé à la fin, c’est une catastrophe. Le director’s cut effectué en 1986 rend au film son intégrité et c’est une merveille. Mais il ne colle pas à l’esprit de l’article (d’ailleurs, Jerry Goldsmith y remplace Mancini).
Ces deux grosses productions sont de cuisants échecs au box-office.

Les deux films suivants (toujours sans Mancini) sont également des échecs : OPÉRATION CLANDESTINE (1972) est un thriller médical avec James Coburn dont le scénario aurait tout aussi bien pu alimenter un épisode de série TV lambda. Mais TOP SECRET (THE TAMARIN SEED – 1973), un film d’espionnage (période guerre froide) avec Omar Sharif et Julie Andrews, est un film méconnu qui vaut franchement le détour, passionnant enrichissement des thèmes exposés dans DARLING LILI, dont il représente une itération plus mature (ne pas rater le générique, qui pompe astucieusement celui des JAMES BOND de Roger Moore, avec John Barry himself à la bande-son !).
Cette période noire va obliger Blake Edwards à retrouver Peter Sellers, Henry Mancini et la série des PANTHÈRE ROSE, pour carrément trois films d’affilée…

QUAND LA PANTHÈRE ROSE S’EMMÊLE (THE PINK PANTHER STRIKES AGAIN – 1976) – 6

Pink Vs James Bond !

Avec LE RETOUR DE LA PANTHÈRE ROSE (1975), QUAND LA PANTHÈRE ROSE S’EMMÊLE (1976) et LA MALÉDICTION DE LA PANTHÈRE ROSE (1978), réalisés consécutivement, Blake Edwards va enfin renouer avec le succès (voire le carton au box-office) et livrer une sorte de trilogie centrale.

La continuité est très relative, mais la mythologie développée depuis les deux premiers films permet de dérouler une série de gags dans le pur esprit du comique de répétition (pensez aux combats entre l’inspecteur Clouzeau et son majordome chinois, le génial Cato !).

Si LE RETOUR DE LA PANTHÈRE ROSE reprend certains éléments du 1er film (notamment le diamant la « panthère rose »), QUAND LA PANTHÈRE ROSE S’EMMÊLE abandonne complètement le sujet pour embrasser la parodie des films de James Bond.

Un Clouzeau toujours aussi compétent !

Ainsi, le commissaire Dreyfus (Herbert Lom), devenu fou, s’impose comme un ersatz des méchants souhaitant dominer le monde, tels Ernst Stavro Blofeld ou le Dr No. Quant à l’inspecteur Clouzeau, le voilà transformé en une version complètement dégénérée du célèbre agent 007 !

Cette farce potache ne doit pourtant pas nous leurrer : QUAND LA PANTHÈRE ROSE S’EMMÊLE est non seulement le meilleur film de la série, mais également une œuvre-somme dans la filmographie de Blake Edwards.

Dans le générique, le personnage cartoon de la Panthère rose (qui n’a donc aucun lien avec ce film puisqu’il n’y est pas question du diamant) assiste, dans une salle de cinéma, à une compilation des grands classiques du 7ème art et de la culture populaire (on voit défiler des références à Hitchcock, LA MÉLODIE DU BONHEUR, CHANTONS SOUS LA PLUIE, KING KONG, Batman… et même les DENTS DE LA MER lors du générique final !). Blake Edwards annonce ainsi que ce nouvel opus est conçu sous les auspices du florilège. Et c’est le cas, puisque QUAND LA PANTHERE ROSE S’EMMÊLE reprend toutes les meilleures trouvailles et les meilleurs passages des meilleures comédies de Blake Edwards. Du château au savant fou de LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE aux travestissements de QU’AS-TU FAIT À LA GUERRE, PAPA ?, de la scène d’interrogatoire de QUAND L’INSPECTEUR S’EMMÊLE aux séquences muettes dans la tradition du slapstick de THE PARTY, c’est un véritable « best-of » de sa filmographie comique que le réalisateur nous propose.

A l’assaut du château !

Toutes ces citations aux airs de fan-service sont loin d’être paresseuses. Elles sont au contraire étirées, bien plus spectaculaires et abouties que dans les films précédents. La scène d’interrogatoire par exemple est énorme, édifiante, survoltée (imaginez le carnage qu’est capable d’effectuer Clouzeau avec une main coincée dans le gant d’une armure de chevalier tenant un fléau d’arme) ! On est obligé de citer encore la scène du fameux combat de karaté avec Cato (rappelons que le serviteur de Clouzeau a pour rôle de le surprendre chez lui à tout moment, afin de l’entraîner au combat…). C’est clairement le plus monstrueux de la série, les deux bonhommes (qui sont absolument nuls, incompétents et complètement idiots !) réduisant l’appartement en bouillie en seulement quelques minutes !

Deux ans plus tard, LA MALEDICTION DE LA PANTHÈRE ROSE clôturera cette trilogie centrale de manière bien plus fade. Ce sera la dernière collaboration entre Blake Edwards et Peter Sellers, qui décédera en 1980 d’une crise cardiaque.

Le combat du siècle !

La musique : Henry Mancini fait son retour dans la filmographie de Blake Edwards et cette fois, il n’en sortira plus. Le score est essentiellement dévolu aux situations comiques et les quelques passages smoothie côtoient plusieurs chansons. L’une d’entre elles, COME TO ME, chantée par Tom Jones en personne, illustre un striptease final pas piqué des hannetons !

Le striptease du siècle !

ELLE (« 10«  – 1979) – 7

La nouvelle panthère…

Le succès commercial des trois PANTHÈRE ROSE permet à notre réalisateur de revenir à des projets personnels. Il va terminer cette décennie 70’s, qui avait si mal commencé, avec un de ses plus gros succès.


Le pitch : George Webber (Dudley Moore), compositeur de chansons pour spectacles de style Broadway, subit la crise de la quarantaine. Il mène pourtant une existence parfaite, dans laquelle il connaît le succès, une vie de couple épanouie avec Samantha (Julie Andrews), la vedette des chansons qu’il compose en compagnie de son parolier et meilleur ami Hugh (Robert Webber). Les choses déraillent le jour où George rencontre Jenny (Bo Derek), une splendide jeune femme qui se dirige vers l’église de Beverly Hills pour se marier.

Après avoir confessé à son psychologue qu’il vient de rencontrer une femme tellement parfaite qu’il la situe à « 11 sur une échelle de 1 à 10 » (notons le titre original du film, « 10 », beaucoup plus profond et subtil…), George suit l’objet de ses fantasmes jusqu’à la destination de son voyage de noces, au Mexique…



« 10 » marque une étape très particulière dans la filmographie de Blake Edwards, qui va se consacrer ponctuellement à des comédies de mœurs en compagnie de sa « famille » de cinéma.
Cette histoire de compositeur qui subit la crise de la quarantaine avant de prendre conscience de l’absurdité et de la futilité de ses actes, pour finalement revenir vers les seules relations solides qu’il ait réussi à tisser avec une poignée de personnes, ressemble à une sorte de psychanalyse interne exercée par Blake Edwards au sein de sa famille de métier.
Depuis THE PARTY, on connaît les relations houleuses que le réalisateur entretient avec l’industrie hollywoodienne, dont il a souvent pointé l’envers du décor et les excès honteux. La gestation de « 10 » ressemble ainsi à une puissante réaction de défense contre ce microcosme décadent.
« 10 » est un film dont l’apparente légèreté cache un sous-texte passionnant à décrypter, lequel accumule les résonnances avec le réel : un personnage principal qui évoque Henry Mancini ; une actrice qui est l’épouse de Blake Edwards dans le civil ; le meilleur ami co-auteur inspiré de Johnny Mercer, hélas décédé en 1976, qui écrivait les paroles des chansons composées par Mancini pour les films de Blake Edwards…

Derrière cette hilarante et mélancolique crise de la quarantaine se cache en définitive une toile de fond analytique qui semble vouloir exorciser la hantise de sombrer dans la spirale des nantis, éternels capricieux en perte de réalité. Une certaine métaphore de la fin des trente glorieuses, qui annonce l’implosion Hollywoodienne synthétisée dans THE RING BLING de Sofia Coppola.

La scène culte…

Objectivement, « 10 » souffre aujourd’hui d’une patine assez kitsch. Certains gags sont périmés et le décorum sent le disco. Mais on peut apprécier le film pour son côté Madeleine de Proust. Il est probable qu’il ne touche pas les générations n’ayant jamais goûté au parfum des années 70. Pour les autres, il ravivera en revanche moult souvenirs…

Certaines scènes sont irrésistibles (c’est un de mes films cultes), notamment celles où George, complètement saoul, observe depuis son téléobjectif son voisin (lequel travaille probablement dans l’industrie porno) qui fait exprès de le narguer en d’interminables orgies au bord de sa piscine !
Parallèlement, des passages mélancoliques viennent contrebalancer le burlesque, comme celles où George converse avec Donald, le barman de l’hôtel mexicain (Brian Dennehy), en alignant les verres et en jouant sur le piano du bar. L’envers du décor de cette plage paradisiaque rongée par le tourisme hypocrite sert alors de déclencheur pour le personnage principal, qui se rend compte peu à peu de la futilité de ses actes.
La fameuse scène culte où l’on voit Bo Derek courir au ralenti sur la plage (en vérité un fantasme de George) est l’une des plus kitsch. Elle contraste avec celle du BOLERO, qui sonne la fin de cette quête insensée, entreprise par un homme qui n’accepte pas la fatalité du temps qui passe, ne pouvant plus vivre dans l’ivresse de la jeunesse …
Rayon anecdotes, notons que Dudley Moore, star comique de l’époque, a aujourd’hui sombré dans l’oubli !

La séquence du BOLERO de Ravel a contribué au succès planétaire du morceau et, si vous l’avez entendu en cours de musique lorsque vous étiez au collège, c’est grâce à Blake Edwards !
Quant à Bo Derek, bombardée « plus belle femme du monde » du jour au lendemain, elle connaitra une carrière lamentable sous la houlette de son mari (John Derek), qui la fera tourner dans une série de navets honteux, les couvrant tous-deux de ridicule…

La musique : Mancini signe une superbe bande-son smoothie, mais les chansons interprétées par Julie Andrews et/ou Dudley Moore (HE PLEASES ME et IT’S EASY TO SAY) ont mal vieilli. Les instrumentaux (DON’T CALL IT LOVE, SOMETHING FOR JENNY) sont très classiques et auraient pu s’écouter dans les années 60 (hormis KEYBORD HARMONY et GET IT ON, deux disco !). Reste la version piano-bar de IT’S EASY TO SAY, interprétée par Dudley Moore dans la diégèse, qui fait son effet au moment de la scène idoine…

VICTORVICTORIA (1982) – 8

Succes-Story

En 1981, c’est S.O.B (« son of a bitch », entre autre !). Un réquisitoire tranchant sur les dessous d’Hollywood. Un film choral qui permet à Blake Edwards de régler définitivement ses comptes avec l’industrie cinématographique, en allant encore beaucoup plus loin que dans « 10 » et THE PARTY, via un script bien plus chafouin et acide. Il peut à présent passer à autre chose. Ce sera VICTORVICTORIA (remake d’un film allemand des 40’s), comédie musicale se déroulant dans les cabarets gay des années 30, à Paris.

Le pitch : Victoria (Julie Andrews), une chanteuse sans le sou, crève littéralement de faim. Toddy (Robert Preston), un homosexuel quinquagénaire spécialiste en spectacles travestis qui a assisté à l’une de ses auditions, a l’idée de la transformer… en conte Victor, jeune androgyne à la voix de fausset ! Son ascension est fulgurante. Mais tout se complique lorsqu’un gangster venu de Chicago pour affaires (James Garner), tombe amoureux d’elle, persuadé qu’il s’agit d’une femme se faisant passer pour un homme qui se fait passer pour une femme…

C’est un retour à la comédie musicale classique que nous propose Blake Edwards avec ce magnifique vaudeville dans la grande tradition de Broadway (il sera d’ailleurs adapté en spectacle). Fort de ses retrouvailles avec le succès, le couple Edwards/Andrews prend-là une belle revanche sur le cuisant échec de DARLING LILI, réalisé plus de dix ans plus tôt.

Robert Preston, second rôle irrésistible.

Explorant plus ou moins le même univers que LA CAGE AUX FOLLES, VICTORVICTORIA en propose une approche plus subtile. Le film joue sans cesse sur les quiproquos quant aux orientations sexuelles des personnages et c’est une véritable ode au droit à la différence, toute en finesse truculente. Edwards lève d’ailleurs le pied sur les gags tarte-à-la-crème (toujours présents, mais discrets), tout en ciselant de magnifiques dialogues pleins d’esprit et de verve. Un chef d’œuvre.

La musique : Puisqu’il s’agit d’une comédie musicale, Henry Mancini fait feu de tout bois. Il démontre qu’à l’instar de son compère metteur en scène, il n’a rien perdu de l’excellence de son art. Les instrumentaux smoothie dont il a le secret (YOU & ME / THE IDEA, I’M HORNY, ELEGANT) alternent avec les ballades romantiques (CRAZY WORLD, ALONE IN PARIS, A SUB FOR LOVER, THE BIG LIFT), les intermèdes comiques et, bien sûr, les chansons de type cabaret (GAY PAREE, THE SHADY DAME FROM SEVILLE, CHICAGO ILLINOIS). L’une d’entre-elle (LE JAZZ HOT), interprétée par une Julie Andrews au top, sort clairement du lot.

THAT’S LIFE ! (1986) – 9

Une affiche intime…

Après VICTORVICTORIA, Blake Edwards va enchainer les réalisations commerciales, en commençant par deux suites opportunistes (ses deux plus mauvais films) : À LA RECHERCHE DE LA PANTHÈRE ROSE (1982), collage de séquences avec Peter Sellers puisées dans les films précédents et les scènes coupées, et L’HÉRITIER DE LA PANTHÈRE ROSE (1983). Puis avec L’HOMME A FEMMES (1983), un remake de L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES de François Truffaut, avec Burt Reynolds, Julie Andrews et Kim Basinger. Un film de commande à l’époque de la grande mode des adaptations françaises à Hollywood.

Il va ensuite réaliser deux autres comédies : MICKI & MAUDE (1984), avec Dudley Moore (comédie franchement bourgeoise sur des problèmes de bourgeois), et UN SACRÉ BORDEL (A FINE MESS – 1985 (un exercice à la Francis Webber pas franchement réussi)). Autant dire que rien ne préparait le public à découvrir l’un de ses films les plus personnels (et l’un des moins connus) : THAT’S LIFE!.

Le pitch : Harvey Fairchild (Jack Lemmon), un célèbre architecte de Malibu, s’apprête à fêter ses soixante ans. C’est un coup dur pour cet hypocondriaque qui ne supporte pas l’arrivée de la vieillesse et tous les questionnements qui en découlent.
De son côté, son épouse Gillian (Julie Andrews), une chanteuse lyrique, se voit diagnostiquer un possible cancer de la gorge, qu’elle préfère cacher pour ne pas angoisser davantage son mari.
Les festivités qui s’approchent sont également l’occasion de réunir leurs trois enfants, dont les déboires amoureux les rendent aussi insatisfaits et angoissés que leurs parents…

Si le sujet principal de « 10 » était la crise de la quarantaine, celui de THAT’S LIFE!, qui représente son prolongement évident, est celui de la soixantaine.
C’est donc un projet plus personnel encore pour Blake Edwards, dont le personnage principal, qui a cette fois le même âge que lui, devient l’avatar parfait. Pour appuyer ce postulat, le réalisateur, qui finance lui-même le film, va le tourner chez lui, dans sa propre villa de Malibu (magnifique), avec son propre entourage. On retrouve bien sûr Julie Andrews mais aussi Emma Walton, la fille de cette dernière (née d’un premier mariage), l’acteur Jack Lemmon, son ancien complice des années 60 et ami intime, lui-même entouré de son épouse Félicia Farr (qui interprète une délirante voyante) et de son fils Chris (qui joue le rôle de son fils !). Il s’agit donc d’une comédie familiale, doublée en coulisses d’une véritable réunion de famille faisant écho au script !

A proprement parler, THAT’S LIFE! est plutôt une comédie dramatique, tant le récit balance constamment entre la farce et l’angoisse existentielle. On connait la facilité avec laquelle Blake Edwards est capable de prendre deux genres opposés et les lier de manière harmonieuse. En jouant de cette opposition, cristallisée par le couple vedette (l’homme étant aussi cabotin et volubile que la femme est calme et mesurée), il démontre une maturité et une virtuosité exceptionnelles. Le tout est réalisé avec élégance et l’on est épaté de la facilité avec laquelle les gags (souvent scabreux et loufoques) retombent sur leurs pieds lorsque le film reprend son sérieux.

Le couple idéal : Ils sont les opposés !

THAT’S LIFE! est une étude sur le sens de la vie, réalisée avec lucidité par un auteur qui a l’honnêteté d’assumer sa position de privilégié et de nanti, dont il met à nu les fêlures. Une comédie douce-amère très attachante, portée par un duo d’acteurs en état de grâce.

A noter, également, quelques seconds rôles savoureux, notamment Robert Loggia (tout juste sorti de son rôle de mafieu dans SCARFACE), truculent prêtre alcoolique revenu de tout, et Sally Kellerman (que tout le monde connait pour avoir été « Lèvres en feu » dans M.A.S.H.), épatante en voisine délurée.
Un des meilleurs films de Blake Edwards, que l’échec commercial a malheureusement condamné à la confidentialité. Mais, après tout, quoi de plus logique pour une comédie familiale intimiste ?

La musique : C’est à partir de là que Mancini commence à perdre son mojo. Le compositeur ne se foule guère et recycle ses anciens thèmes en boucle. D’ailleurs, aucun album ne sortira en parallèle. Il y a quand même une chanson : LIFE IN A LOOKING GLASS, sur un texte de Leslie Bricusse, le parolier attitré de Mancini depuis la mort de Johnny Mercer. Un titre de crooner old-school interprété par le vétéran Tony Bennett, qui fait parfaitement écho au sous-texte du film puisque le chanteur est de la même génération que Blake Edwards, Jack Lemmon et Henry Mancini…

MEURTRES A HOLLYWOOD (SUNSET – 1988) – 10

Les années folles.

En 1987, Blake Edwards renoue avec le succès en réalisant BOIRES ET DÉBOIRES (BLIND DATE). Une comédie au style 80’s assumé, qui offre au public un couple très hype formé d’une Kim Basinger qui vient d’émoustiller le monde dans 9 SEMAINES ½, et d’un Bruce Willis dont c’est le premier essai au cinéma après avoir fait sensation dans la série CLAIR DE LUNE. Une excellente comédie, avec en sous-texte une charge contre le monde sauvage et ultra-libéral des yuppies. On aurait pu la mettre dans liste.

C’est avec ce même Bruce Willis qu’Edwards opère l’année suivante un retour au classicisme avec MEURTRES A HOLLYWOOD (SUNSET), une grande comédie évoluant au moment où le cinéma effectue sa transition entre le muet et le parlant, marqué par la toute première cérémonie des Oscars en 1929.
Le pitch : Le producteur Alfie Halperin (Malcom McDowell) impose à son acteur le plus bankable, Tom Mix (Bruce Willis), d’interpréter un biopic sur Wyatt Earp, le célèbre cowboy. En contrepartie, il fait venir le vieux Earp en personne (James Garner), en tant que consultant technique. Les deux hommes s’entendent à merveille mais un meurtre est commis dont ils sont quasiment les témoins. Le présumé coupable ? Michael, le fils d’Alfie Halperin…

MEURTRES A HOLLYWOOD fait partie de la longue liste de films à gros budget démolis par la critique. Les lignes qui vont suivre vont donc servir sa défense.
On a reproché au film d’être embrouillé et peu crédible. C’est ridicule. La scène d’introduction, où le personnage interprété par Bruce Willis sauve la jeune fille en détresse (on apprend à la fin de la scène qu’il s’agit du tournage d’un western) annonce pourtant la couleur : le film est un spectacle léger, à prendre joyeusement au second degré. Une comédie prenant les atours d’un florilège hollywoodien référentiel, mêlant ses genres les plus emblématiques tels le western et le polar, saupoudré d’une légère dose de biopic.

Dans la réalité, Tom Mix a été la plus grande star de western de l’époque du cinéma muet. Et comme il rêvait de porter à l’écran une adaptation de la vie de Wyatt Earp, il a rencontré l’ancien Marshall et ils sont devenus amis.

Blake Edwards part de ce postulat et mélange le réel et la fiction en mettant en scène la première cérémonie des Oscars. On y croise Greta Garbo, Laurel & Hardy ou James Cagney, mais aussi toute une faune de personnages fictifs citant d’illustres personnalités du monde du cinéma (Alfie Halperin étant plus ou moins inspiré de Charles Chaplin !). Ce premier aspect du film offre à lui-seul un jeu de piste passionnant.

Enfin, vient le sous-texte : Derrière ses airs de comédie manichéenne où les héros sont toujours les plus beaux, toujours les plus forts, toujours les plus séduisants, les plus courageux et les plus intègres, Edwards nous dessine en creux l’image que le classique cinéma hollywoodien a toujours voulu donner de son propre rayonnement, alors que dans les coulisses tout y était parfaitement scabreux et dégueulasse. Le réalisateur s’en amuse sans jamais se prendre au sérieux, pour un résultat léger, certes, mais caustique, plein d’esprit et de style. La classe à la Blake Edwards.

La phrase que se répètent en boucle Tom Mix et Wyatt Earp, qui revient lors du générique final, est pourtant significative de cette toile de fond (« Tout est vrai… à un ou deux mensonges près« ), de même que le titre original, SUNSET, annonce la fin d’un âge d’or…

MEURTRES A HOLLYWOOD est un formidable divertissement, léger comme une bulle de savon, superbement emballé (la reconstitution du Los Angeles des années 20 est de toute beauté) par un orfèvre en la matière. En livrant ce petit bijou à des critiques qui n’ont rien compris à ce qu’ils regardaient, Blake Edwards a, en quelque sorte, donné du caviar aux cochons.

La musique : Mancini livre une bande-son efficace mais sans aucun thème mémorable. Et il n’y a pas de chanson !
Pour achever notre article, nous allons donc boucler la boucle de manière élégante…

Notre article est terminé. Après MEURTRES A HOLLYWOOD, Blake Edwards réalisera deux excellents films : L’AMOUR EST UNE GRANDE AVENTURE (SKIN DEEP – 1989), brillante itération de « 10 », et DANS LA PEAU D’UNE BLONDE (SWITCH – 1991), sa dernière réussite. Avant de prendre sa retraite, juste avant le décès de son vieux compère Henry Mancini (qui tire ici sa révérence), il réalise enfin LE FILS DE LA PANTHÈRE ROSE (SON OF PINK PANTHER – 1993), répétition paresseuse de la série, avec Roberto Benigni en héritier (laborieux) de Peter Sellers…

Ce tour d’horizon nous permet ce constat : Après avoir illuminé les années 60 et effectué une traversée du désert dans les années 70, le réalisateur de DIAMANTS SUR CANAPÉ nous a offert un come-back exceptionnel dans les années 80, s’imposant, via une griffe, des thèmes et des motifs récurrents, comme le plus grand auteur du genre comédie auprès d’Howard Hawks, Ernst Lubitsch et Billy Wilder, tout en faisant preuve de la plus grande longévité. Malgré ses échecs ponctuels, parfois critique, parfois public, on peut donc avancer qu’il est le plus grand réalisateur de comédies de l’histoire du cinéma hollywoodien.

29 comments

  • JB  

    Ah, Quand la Panthère Rose s’emmêle.Je l’adore, même si je persiste à le trouver inférieur à Quand l’Inspecteur…
    Tellement de répliques mémorables, la voix de l’inénarrable Michel Roux apporte une réelle plus-valu qui rattrape amplement l’accent français de Sellers :
    « Le combiné carillonne, Cato. »
    « C’est pourquoi j’ai toujours échoué là où le pecus vulgum réussit. »
    « Des plus ingénieux, le gag éculé du polichinelle dans le placard. Je vous en suis reconnaissant ! En France, messieurs, on a autant de plaisir à l’y voir entrer qu’à l’en faire sortir. Parfait, à nos retrouvailles prochaines dans le sac sera l’affaire. »

    Merci pour ce top en 2 parties !

    Pour le reste, c’est tragique : j’ai vu Victor / Victoria et Meurtres à Hollywood, j’aime beaucoup les acteurs (Andrews, Willis et Garner), je me souviens avoir bien aimé les films… mais n’en garde aucun souvenir. Une excuse pour les revoir !

    • Tornado  

      Oui, l’apport de Michel Roux est génial (comme il l’avait été dans AMICALEMENT VOTRE, aussi). Dans THE PARTY, il dynamite aussi la VF. Ce sont des cas où tu peux voir aussi bien le film dans les deux langues.

      Il te reste beaucoup de films de Brake Edwards à voir ? Chanceux ! 🙂

      • zen arcade  

        On peut certes regarder l’une ou l’autre version mais il faut alors accepter que la VF n’est plus un film de Blake Edwards mais une variation à partir de celui-ci.

        • Tornado  

          Puriste ! 😀
          Tu as raison dans le fond mais il y a une composante que tu as oubliée et qui reste très forte : la nostalgie.
          Pour quelqu’un qui a connu et découvert la filmographie de Blake Ewards dans son enfance, la VF ne l’a pas empêché de tomber sous le charme de cette filmographie, d’avoir envie d’en savoir plus et, tout comme je l’ai fait, de finir par la découvrir entièrement, aussi bien en VF qu’en VO.

          J’ai toujours été ouvert aux deux. Comme je l’ai dit souvent : Si j’ai aimé dans mon enfance un film en VF (d’autant que les doublages des années 60/70/80 étaient géniaux), hors de question que je détruise ma nostalgie à coup de VO (même si parfois je fais une effraction à court terme). Inversement, si je suis tombé amoureux d’un film en VO, hors de question que je le revoie en VF.

          • zen arcade  

            Je n’éprouve pas cette nostalgie.
            Comme tout le monde, j’ai vu plein de films en VF à la télé quand j’étais gamin mais aujourd’hui, je considère cela comme une erreur de parcours et rien ne me fera regarder un film autrement qu’en VO.
            Si je ne peux voir un film qu’en VF, je renonce à le voir.
            J’estime même que discuter d’un film avec quelqu’un qui aurait vu la VF n’a pas de sens parce que nous n’avons tout simplement pas vu le même film, quelle que puisse être la qualité du doublage.

          • Jyrille  

            Je suis également très fan de VO désormais, même dans des langues que je ne connais pas (facile, j’en connais que deux), même pour les dessins animés, mais j’ai tout de mêmes des exceptions. Je crois que je serai incapable d’apprécier les RETOUR VERS LE FUTUR en VO, ou AMICALEMENT VÔTRE ou LES SIMPSONS et SOUTH PARK (quoique ce serait plus simple pour ce dernier). Ce n’est pas qu’une question de nostalgie, c’est également la grande qualité de la VF. D’ailleurs j’ai appris que la VF de DIRTY DANCING est largement meilleure que la VO apparemment, tout comme celle du comics WALKING DEAD, comme quoi…

            Par contre je serai incapable de voir des films en VF que je n’ai jamais vu qu’en VOST comme THE BIG LEBOWSKI.

          • Tornado  

            Je pense comme toi, même si je ne me formalise pas pour la VF quand elle est bien faite.
            Les exemples où la VF est supérieure à la VO sont légion. Il faut dire qu’entre les années 50 et les années 80, les français excellaient tout particulièrement dans l’art du doublage.
            Mais je pense que Zen sera trop fermé sur cette question. Qui est également une habitude (l’habitude de s’adapter à un doublage au détriment du jeu initial des acteurs). C’est comme « savoir remettre les choses dans leur contexte ». Si on a dans un coin de son esprit l’idée que ce n’est pas comme ça qu’ils parlent en vrai, les connexions peuvent quand même se faire.

            Il y a aussi pléthore de films que je suis incapable de voir en VF. Et parfois j’arrête un film au bout de 5mn pour changer la langue et passer en VO. Ça m’arrive très souvent. Comme je disais, je vais facilement de l’un à l’autre mais je reste en général très attaché au contexte de mon premier visionnage. Même dans le cas d’un film d’animation effectivement (ayant découvert LE TOMBEAU DES LUCIOLES en VO par exemple, je n’ai aucune envie de le voir en VF).

          • zen arcade  

            @Tornado : « Les exemples où la VF est supérieure à la VO sont légion. Il faut dire qu’entre les années 50 et les années 80, les français excellaient tout particulièrement dans l’art du doublage.
            Mais je pense que Zen sera trop fermé sur cette question. »

            Très juste.
            Parler de VF supérieure à la VO, ça n’a pour moi aucun sens.
            Dans mon monde cinéphilique, une VF, ça n’existe tout simplement pas.
            Le film est le film. Point.

          • Tornado  

            Oui, enfin on peut aussi dire que ce n’est « qu’un film » aussi. Et que ça dépend du film. parce que souvent, un film, c’est surtout (et heureusement, d’ailleurs), juste un divertissement.
            Avec tous les arguments du monde, RETOUR VERS LE FUTUR, il faudrait me payer pour que je le regarde en VO.

          • zen arcade  

            Un film en VF n’a pour moi plus aucune chance de constituer un divertissement.
            Un film doublé en VF, ce n’est pas le film. Et regarder quelque chose qui n’est pas le film ne m’intéresse pas. Que ce soit « juste » un divertissement ou pas n’y change rien.
            Nom de Zeus ! 🙂

          • Tornado  

            Dans l’absolu tu as raison. Mais je continue de penser que c’est très extrême comme jugement, surtout en France où on est habitués à la chose et plutôt gâtés en la matière. Heureusement que ça reste un pays libre pour ça aussi… 🙂

          • zen arcade  

            Je ne suis pas français et je ne vis pas en France. 😉
            Mais bravo pour votre pays libre. 🙂

          • Eddy Vanleffe  

            Pour ma part, Comédien de doublage est un métier pour lequel j’ai une énorme admiration (point commun que je crois partager avec Kaori), je crois même que ça fait parti des petits regrets de ma viede na pas en avoir fait….
            DONC, je ne pige pas trop ce rejet total d’un support qui permet à TOUS de profiter d’un film…
            Le sous titrage n’offre pas forcément une meilleure traduction (quand on a des phrases traduites par deux mots… et puis ça exclut les « Dys ») et à part pour les film anglophone que je pourrais suivre si le doublage n’existait pas, j’en serais quitte à ne rien comprendre à mes films coréens, HK; japonais ou thaïlandais que je regarde souvent…
            Et puis surtout, j’aurais cru ce débat fini, mort et enterré depuis l’arrivée du DVD.

          • Tornado  

            Quand je pense par exemple aux Disney de mon enfance, comme LE LIVRE DE LA JUNGLE, MERLIN L’ENCHANTEUR, ROBIN DES BOIS, avec des pointures comme Roger Carel au doublage, je n’imagine même pas les voir un jour en VO. Ils seront forcément moins bien ! On a pas eux seulement de bons doubleurs, on a eu aussi des génies de cette profession parfois méprisée. Y a qu’à voir aujourd’hui la débendade quand on file le doublage à des vedettes de la TV, voire des réality show… Doubleur, ça a été un art et une spécialité française comme le pain, le vin et le fromage !

          • zen arcade  

            @Eddy : « DONC, je ne pige pas trop ce rejet total d’un support qui permet à TOUS de profiter d’un film… »

            Je le rejette pour moi-même.
            Les autres pevent bien faire ce qu’ils veulent et si le doublage leur convient, c’est tant mieux.

            « Le sous titrage n’offre pas forcément une meilleure traduction »

            Ce n’est pas la question pour moi.
            Je préfère un film mal sous-titré à un film bien doublé.
            Je veux entendre la voix des acteurs et des actrices, leurs timbres, leurs manières de parler, les modulations, tout ce qui passe lors du tournage avec avec eux… Tout ce qui appartient au jeu de l’acteur tel que le réalisateur a souhaité qu’il soit. Une vibration qui est unique et non reproductible et certainement pas par n’importe quel doublage.
            Avec le doublage, on évacue un élément essentiel du film et on le remplace par quelque chose qui, que le doublage soit bon ou pas, est quelque chose qui relève de l’artifice et qui n’est plus le film.
            Pour moi, le principal souci d’un réalisateur au travail, c’est la recherche de la justesse. La justesse, ça passe par le regard et la distance. Ce sont des choix. Choix de cadres, de lumières, de mouvements de caméra, de types de plans,… Le travail sur le jeu des acteurs est une composante importante de cette recherche de la justesse.
            Comment apprécier la justesse d’un film si on me le présente dans une version doublée? Pour moi, c’est une mission impossible et je n’en veux pas.
            Un film doublé, ce n’est plus le film.

  • Matt  

    J’avoue que dans mon esprit les films Pink Panther se mélangent. Je ne saurais pas donner un préféré. C’est surtout des scènes que je garde en tête. Celle du chateau, celle du dépannage du téléphone, celle ou il essaie de pénétrer dans un bistrot avec Kato, etc.

    Pour le reste des films je dois admettre que je n’en connais aucun cette fois…

    • Tornado  

      Je les ai tellement vus que je connais bien chaque film distinctement, aujourd’hui (quand j’étais gamin je les avais déjà enregistrés en VHS, excepté LE RETOUR, qui était longtemps resté introuvable.

      Et… C’est quand tu veux que tu regardes LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE, gamin ! 😉

  • Présence  

    Magnifique affiche de Mattie Boy, avec toute l’espièglerie de Blake Edwards.

    Quand la panthère rose s’emmêle : mince je ne saurais pas dire si c’est celui-ci que j’ai vu ou un des autres…
    La chanson de Tom Jones : très sympathique.

    10 un sous-texte passionnant à décrypter : effectivement, expliqué ainsi ça donne l’impression d’une biographie ! La BO : un peu plat à mes oreilles. Je préfère le boléro. 🙂

    Victor Victoria : Un retour à la comédie musicale classique, pas sûr que je sois capable d’apprécier une comédie musicale. La BO : très sympathique.
    Edwards lève d’ailleurs le pied sur les gags tarte-à-la-crème : en regardant les différentes bandes annonces, je dois avouer que j’ai un peu de mal avec ces gags bon enfant, et assez basiques. Je suppose qu’ils présentent plus de sens dans le contexte du film.

    That’s life – Un célèbre architecte de Malibu, s’apprête à fêter ses soixante ans : très beau ton développement sur la part biographique du réalisateur, en particulier : une étude sur le sens de la vie, réalisée avec lucidité par un auteur qui a l’honnêteté d’assumer sa position de privilégié et de nanti, dont il met à nu les fêlures. La BO : mince, je n’avais même pas reconnu Tony Bennett dont j’ai quelques albums, sur lesquels il se montre plus inspiré.

    Meurtres à Hollywood – Une autre analyse magnifique de ta part : Derrière ses airs de comédie manichéenne où les héros sont toujours les plus beaux, toujours les plus forts, toujours les plus séduisants, les plus courageux et les plus intègres, Edwards nous dessine en creux l’image que le classique cinéma hollywoodien a toujours voulu donner de son propre rayonnement, alors que dans les coulisses tout y était parfaitement scabreux et dégueulasse.

    Très, très belle version de Moon River pour clore l’article. Merci beaucoup.

    • Tornado  

      Les gags bon enfant : Tu poses une bonne question. En la lisant je ne suis pas certain de pouvoir être objectif. Il est très possible que ces gags passent bien chez moi parce que j’y suis habitué depuis ma tendre enfance. Et plus encore dans le contexte d’un film qui fait partie de mon développement personnel. Un de mes films préférés dans un de mes genres préférés.

  • Tornado  

    L’affiche de Matt : Totalement issue de notre collaboration. Certes, tout le mérite lui revient, mais c’était très sympa de l’entendre me demander quel genre d’affiche j’aimerais, avec quel titre, quelle ambiance, etc. L’idée d’associer Jack Lemmon et Nathalie Wood reste la sienne celà-dit. Car c’est une de ces marottes d’imaginer des castings inédits et iconiques ! Je suis fan.

    • Matt  

      Thank you. J’ai voulu faire un truc un peu steampunk comme LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE.
      Avec le recul, j’ai fait trop de détails sur le visage de Jack Lemmon. ça le vieillit vachement. Mais bon…
      Mais ouais, ne connaissant pas très bien la filmo de Edwards, à part Diamands sur canapé et les pink panther, il me fallait te consulter pour cette affiche faite spécialement pour l’article (alors que la précédente qui mélangeait justement les films que je connaissais, je l’avais faite avant que tu me parles de cet article)

  • Jyrille  

    Déjà je salue bien bas Mattie pour l’illustration fantasmée. Elle est splendide et fait également partie de mes fonds d’écran. Je suis fan.

    De tous les films que tu présentes ici, je crois n’avoir vu que VICTOR VICTORIA et SKIN DEEP que j’avais aimé tous les deux. Même pas ELLE, ou alors quelques extraits, tout comme BOIRE ET DEBOIRES.

    J’ai vu BABYLON au cinéma qui parle également de la transition de Hollywood entre muet et parlant. C’est assez virtuose (la musique est à tomber) mais je ne suis pas certain de le conseiller.

    Je pense malgré toutes mes lacunes que je suis d’accord avec ta conclusion. Tu donnes envie de tout voir par contre, malheur. Bravo pour ce tour d’horizon très complet, le genre d’article sur lequel je reviendrais pour me renseigner au cas où j’en aurais besoin !

    • Tornado  

      Tu as vu, j’ai mis MOON RIVER en générique final pour achever l’auditoire 🙂

      • Jyrille  

        Ouais et c’est top.

        • Tornado  

          J’avais hésité entre celui-là et le PINK PANTHER THEME, en me demandant si ce dernier n’était pas indispensable pour un article dédié à Blake Edwards. Mais j’ai choisi mon préféré en fin de compte…

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Tornado.

    Une deuxième partie qui m’enchante car je découvre beaucoup de BE que je n’ai pas vu.

    Forcément mon attention a été attiré par VICTOR VICTORIA, le Blake Edwards préféré du couple Arrowsmith. On ne s’en lasse pas. On le trouve parfait surtout musicalement. Il est également très critique sur l’industrie du show biz. J’apprécie aussi le fait qu’il montre le Paris de l’entre deux guerre, en pleine dépression. En matière de démontage de salle, le film se tient et le numéro final de Carroll Todd (Robert Preston) vaut son pesant de cacahouètes. Bon idée également d’avoir confié un des rôles masculin principaux à James Garner, un male qui a mal à sa virilité.

    Pour les autres je suis très curieux de ELLE et THAT’S LIFE. Aucun souvenir de SUNSET (que j’ai pourtant vu dans ma période VHS), plus de BOIRE ET DEBOIRE par contre.

    Tu as cité TOP SECRET (le pas drôle, sans Val Kilmer inside) : on le trouve très bon, étonnant même pour un Blake Edwards car il n’y a réellement aucun élément de comédie à l’intérieur. Générique génial en effet.

    Pour le Pink Panther on ne les a pas encore tous vu. On se réserve ton choix pour bientôt (peut être ce soir).

    Encore merci pour ce tour d’horizon, intéressant, parfaitement documenté avec des accompagnements musicaux idoines.

    • Fletcher Arrowsmith  

      J’ai encore oublié de féliciter Mattie Boy pour l’affiche, plus vraie que vraie. Il y a des talents énormes sur Bruce Lit Le Blog.

    • Tornado  

      Je pense sincèrement que SUNSET vieillit bien et que le film est comme le bon vin : Meilleur aujourd’hui qu’il n’a dû l’être à l’époque de sa sortie, où le public ne devait pas faire les connexions qui sont probablement plus évidentes aujourd’hui (en avance sur son temps, on appelle ça).

      TOP SECRET (effectivement le « pas drôle ») fait partie de la période « pas drôle » de Blake Edwards. Mais c’est une période très réussie quand même, avec le western cérpusculaire DEUX HOMMES DANS L’OUEST (WILD ROVERS) en tête de ligne, film que je recommande très chaudement (mais uniquement dans la version director’s cut).

      Je serais curieux d’avoir le retour de certains sur « 10 » (ELLE). Car c’est un film que j’adore (un de mes films cultes) bien que je suis convaincu qu’une majeure partie du public d’aujourd’hui le trouverait kitsch. J’adorerais en parler avec quelqu’un qui l’aime autant que moi en fait ^^.

  • JP Nguyen  

    J’ai un gros problème d’opportunité pour visionner des films un peu vintage, hors fantasy, car à la maison, ce type de film est peu plébiscité. Je dois pratiquement m’isoler pour les regarder tout seul. Or, comme j’ai déjà pas mal d’activités en solo dans mon temps libre (lecture, customisation, écriture d’article…), pour les films, j’essaye de trouver un consensus.

    L’affiche de Matt est très chouette, j’applaudis l’attention portée aux détails (les polices, le cadre, le dirigeable).
    L’autre affiche qui me tape dans l’oeil, c’est celle SUNSET.
    J’avais oublié que Wyatt Earp avait pu connaître les débuts d’Hollywood. Une visite de sa fiche Wikipedia égratigne pas mal la légende qui a longtemps été véhiculée au cinoche (l’homme de loi avait aussi été un truand et un tenancier de bordel)

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