Focus : DAWN OF SHAZAM
Un article de Sébastien Zaaf
VF Urban Comics, 2024
VO : DC Comics
©DC Comics
Après le run fort sympathique de Geoff Johns qui a duré le temps du NEW 52 et du REBIRTH, on retrouve le héros mythique qui lors de sa grande époque fit de l’ombre à Superman lui-même avant de repartir dans l’anonymat puis de revenir chez DC en 1973. Comme je le disais, le run de Johns, qui a servi de base au premier film SHAZAM avec Zachary Lévy réunissait tous les éléments fondamentaux du héros : sa Marvel Family, Black Adam, Tawny, Sivana, Mr Mind et nous présentait même les royaumes magiques. M’étant beaucoup amusé à lire ces différents volumes, il va sans dire que j’attendais beaucoup de ce DAWN OF SHAZAM avec Mark Waid aux manettes, l’homme qui nous a offert chez DC un run mémorable sur FLASH, période Wally et le formidable KINGDOM COME mais pas que … Il n’officie pas seul sur cette nouvelle mouture du véritable Captain Marvel qui rassemble dans ce volume plusieurs séries.
Salomon, Hercule, Atlas, Zeus, Achille, Maturité
Et on démarre avec THE NEW CHAMPION OF SHAZAM en 4 parties avec Josie Campbell au scénario et Evan « Doc » Shaner à l’illustration. Centré principalement sur Mary, on apprend assez vite que Billy / Shazam est bloqué sur le Rocher d’Eternité et que Mary est maintenant la seule à posséder le pouvoir, sans qu’elle puisse le partager avec Freddy, Pedro, Eugène ou Darla. Après une rapide présentation de Mary, on la retrouve en partance avec ses parents adoptifs pour l’Université. Une prestigieuse fac, à 8 heures de bus de Philadelphie, où elle entend bien devenir et rester Mary. Un espoir vite douché par le lapin de sa coloc de chambre qui se met à parler et lui confie être un messager de Billy. Le Sorcier cherche un nouveau champion et Mary est l’élue. Confrontée malgré elle au Disaster Master, un vilain dont même Parker aurait honte, elle apprend que ses parents, les Vasquez, ont disparu. Retour à Philly pour veiller sur ses frères et sa sœur dans une université miteuse, l’université de Fawcett qui possède même sa station radiophonique, W.H.I.Z. Radio (clins d’œil bien sûr au premier éditeur du Captain Marvel et son premier magazine).
Mary au Pays des Merveilles
©DC Comics
Elle est rapidement face à des phénomènes étranges, crées par un trio mystérieux. En parallèle, son enquête lui montre que les disparitions à Philly ne touchent pas que les Vasquez. Soupçonnant une station de métro d’être au cœur de l’affaire, elle y retrouve un certain Dudley que tout le monde appelle Oncle Marv (lui aussi, ancien personnage de la grande époque de la Marvel Family, sans aucun pouvoir). Elle y trouve aussi un super-vilain au pouvoir peu commun : celui de mobiliser tous les doutes et insultes auxquels une personne a été confrontée pour la submerger. Elle en viendra finalement à retrouver les disparus dans les tréfonds de l’université Fawcett, aux mains de la terrible Dre (docteure) G, professeur de Mary, qui se fait connaître comme Georgia Sivana, reprenant le combat de son père pour maîtriser la magie, créatrice de tous ces phénomènes et vilains étranges depuis le début. Le récit, un peu quelconque sur les premières pages, je l’avoue se dévoile plus intéressant qu’il n’y paraît avec un sous-texte assez riche. Outre les questionnements sur l’identité et la famille, récurrents dans les aventures récentes de Shazam, on y retrouve aussi un questionnement sur le pouvoir des médias, capables de faire ou défaire un super-héros alors que Mary se fait connaître comme le nouveau Shazam. Et un questionnement, pas inédit mais assez intéressant sur le pouvoir des réseaux sociaux, capables d’un harcèlement incroyable dont se nourrira le super-vilain du métro. Et le passage dans les sous-sols présente un regard peu commun dans le monde enchanté de DC, avec les déshérités de la société, oubliés du rêve américain dans la cité de l’amour fraternel, la ville de la signature de la Déclaration d’Indépendance avec un côté bien plus réaliste que les Narrows de la Chauve-Souris. Tout au long du récit, encore plus face à ce super-vilain mobilisant le côté insécure que nous possédons tous, nous partageons les doutes de Mary. Est-elle le Champion, le mérite-t-elle ? Comment concilier une vie de super-héros et une vie de jeune femme qui commence dans l’âge adulte et souhaite se réaliser dans ses études ? Le récit se révèle moins magique que les précédents mais aussi par la même moins naïf et plus adulte. Le temps de l’enfance est passé, tout au moins pour Mary.
Ô Captain my Captain
Après cette entière en matière assez plaisante, nous avons droit à un interlude avec PLANET LAZARUS : WE ONCE WERE GODS qui est relié à l’event PLANET LAZARUS (que je n’ai pas lu, je l’avoue, je n’ai pas été emballé). Le court récit voit Mary retrouver le descendant de Black Adam avec qui elle va délivrer Billy du Rocher d’Eternité, à la grande colère du Sorcier qui déclare la famille Marvel indigne de posséder son pouvoir. Alors que Billy reste le seul à posséder le pouvoir, Mary obtient de plusieurs déesses des dons similaires (on apprend tout cela grâce à une ellipse sous forme d’explication avant le démarrage de la série principale alors que la publication de PLANET LAZARUS : REVENGE OF THE GODS aurait été pertinente). Mary possède donc l’agilité de Sélène, la force d’Hippolyte, l’endurance d’Artémis, le don de vol de Zéphyr, l’invulnérabilité d’Aurore et la sagesse de Minerve. On passe à la série principale, démarrant sur les chapeaux de roues, Billy / Shazam aide des dinosaures de l’espace à retourner d’où ils viennent. Alors que la maturité a atteint Mary, Billy continue de se gaver de pizzas et de crèmes glacées sur le Rocher, à la grande consternation des Dieux qu’il incarne et qui se demandent si le Captain (son nouveau nom suite à un « incident aquatique ») est vraiment digne de ce pouvoir.
Comme j’aime !
©DC Comics
On retrouve Tawny qui avait disparu de la mini-série consacrée à Mary mais qui ne jouera aucun rôle. Les problèmes surviennent alors qu’en pleine intervention de secours, le Captain craque et se met à insulter les gens qui l’entourent. Alors qu’il se demande ce qui arrive et refuse de redevenir le Champion, Billy reçoit la visite d’un dinosaure de l’espace qui lui demande de remplir de la paperasserie intergalactique réglementaire pour avoir sauvé ses congénères au début du premier épisode. Confronté au Psycho-Pirate qui a décidé de voler la Joconde (mais que fait-elle à Philadelphie ?) il s’interroge sur le rôle de celui-ci dans les phénomènes qui l’affectent. Perdant le contrôle, il manque de tuer le Psycho-Pirate avant de se rendre compte que le problème est ailleurs. Alors que Freddie rôde dans le Rocher, il surprend le Conclave de Shazam qui réunit les Dieux.
Daube de Shazam
Ce cliffhanger est interrompu pour deux épisodes par le KNIGHT TERRORS : SHAZAM ! Je dois dire que cet interlude vient un peu comme un cheveu sur la soupe et brise la dynamique qui commençait à s’installer. Je n’ai pas lu l’event principal mais je me concentrerai sur le tie-in SHAZAM. Mary, bloquée dans un rêve, est confrontée à Insomnia. J’arrête là parce qu’en fait ces deux épisodes n’apportent rien au récit principal de SHAZAM si ce n’est revenir sur cette idée permanente que l’on est plus fort avec sa famille que sans. Au bout du volume NEW 52, des deux volumes REBIRTH et la série de Mary, on avait bien compris. Retour à la série principale, assez salutaire face à la bouillie du tie-in précédent. Billy, tétanisé par ses pertes de contrôle retient le Champion à l’intérieur de lui. Chaque Dieu semble se relayer pour le faire craquer et provoquer la transformation. Atlas y parvient en lui faisant sauver une délégation de Gorilla City (il n’y avait pas assez de bestioles entre le lapin, le Tigre et les dinos…) L’un des gorilles incite Shazam à se rendre sur la Lune pour affronter l’Empereur de la Lune, l’Empereur Garguax, qui menace la Terre, et qui ressemble vaguement à Wilson Fisk qui aurait mangé Piccolo et Brainiac…
Le nouveau Bouffon Vert
©DC Comics
Alors qu’avec un twist digne d’une sitcom on comprend que tout le monde manipule tout le monde, le Captain, sous l’influence de Zeus conte fleurette à Zazzala, la Queen Bee. Billy reprend le dessus alors que la Milice Gorille envahit la Lune et que Salomon se manifeste à Freddy et lui révèle que les Dieux modifient la personnalité de Billy. Précipité dans l’espace Billy est sauvé par Mary et Zeus. Les singes voulaient juste le moteur à distorsion de Garguax. Billy finit par confronter les Dieux et renonce au pouvoir du Champion. Freddy et lui tentent de tromper les Dieux alors que débarque le Nouvel Escadron de Justice incarné par Darla, Pedro et Eugène qui ont emprunté les artefacts de la salle du souvenir du Rocher avec le dino de l’espace. Reprenant une personnalité « normale » grâce à Salomon, Billy propose un accord aux Dieux, peu enthousiastes. Alors que les terribles Auditeurs (les collègues fonctionnaires du dino) arrivent sur Terre, ils sont attaqués par Black Adam pour avoir survolé le Kahndak …
Je vous dirai en conclusion que je suis un peu déçu et que j’attendais mieux. Le récit initial nous emmenait vers d’autres horizons assez intéressants, entre tradition et modernité. Si on enlève les tie-ins, dispensables je le répète, la série de Waid se révèle bien en dessous des espoirs placés. Les idées de base sont bonnes notamment l’affrontement avec les Dieux pour que Billy / Shazam / Captain trouve enfin sa voie comme Mary. Tout est gâché par un mauvais équilibre entre sérieux et humour. Ce qui fonctionnait pour moi chez Johns ne fonctionne plus chez Waid. Entre les dinos, les singes, rencontre du troisième type on a l’impression que Waid recycle des idées de Spielberg dans un grand mixer. L’affrontement avec les Dieux qui aurait pu être un accomplissement homérique pour le personnage vire un peu Percy Jackson. A vouloir multiplier les sous-intrigues, certaines étant discutables, Waid perd son lecteur. Ce qui devait être L’AUBE DE SHAZAM, le préambule d’un nouveau jour avec le soleil qui se lève et la lumière qui éclaire tout se révèle être la daube de Shazam, un récit cuit à l’étouffée qui finit par être pénalisant pour son personnage. La nuit n’est jamais plus noire qu’avant le lever du soleil. J’espère que le tome 2 le confirmera.
Les Six Compagnons
©DC Comics
Bon, je ne connais rien de tout ça, et le peu que je sais du personnage principal est à tout jamais inféodé au modèle « revisité » de Kingdom Come, par Waid et Ross -ce dernier lui ayant refilé une tronche absolument magnifique d’unicité dans l’univers des Super-Héros et, surtout, exprimant très précisément la dualité originelle de Shazam, à savoir la présence de l’enfant derrière l’homme, notamment avec ce petit nez retroussé qu’il lui a collé, en contraste plutôt violent au milieu de sa grosse figure de jouisseur à fossettes.
Je passe juste pour te dire que : » … Wilson Fisk qui aurait mangé Piccolo et Brainiac / Le nouveau Bouffon Vert… » c’est juste brillant. 🙂
Merci !
Merci Bruno. C’est justement à l’aune de Kingdom Come et de son Shazam très particulier que j’attendais beaucoup Waid sur cette série. Déception totale…
Merci pour cette lecture très complète ! J’ai beaucoup d’affection pour Waid, et j’aime bien ses World’s Finest ces temps-ci. Mais à force d’être partout (Batman V Robin / Lazarus Planet / Dawn of Titans /etc.), il en devient un peu transparent, je trouve.
Captain Marvel / Shazam, la dernière série régulière que j’avais bien aimé est Power of SHAZAM dans les années 90. Plus récemment, comme toi, je trouve les récits répétitifs en diable, soit pour le côté famille, soit pour la relation amour/haine avec les dieux qui donnent leurs pouvoirs aux héros.
Hello JB. Effectivement Power of Shazam est une petite pépite dont on ne parle pas assez. Il y a aussi un côté répétitif je suis d’accord dans le run de Johns avec Shazam New52 et Shazam Rebirth. Mais c’était beaucoup plus divertissant avec le retour de Tawny, l’exploration des différents royaumes des Champions. Là vraiment ça part dans tous les sens, il n’en sort rien. C’est dommage le récit sur Mary était très bien. Et les liens avec les tie-ins sont trop prégnants et pas suffisamment détaillés je trouve. A force d’intrication scénaristique tout devient plat.
Merci pour le tour du proprio, Seb ! Je crois bien n’avoir jamais lu de Shazam de ma vie (ou alors il y a très longtemps, dans mon enfance, et dans ce cas cela ne m’a pas marqué… mais oui, j’ai dù en lire je pense, j’ai de vagues images en tête), je n’ai pas vu les films non plus (soit dit en passant, l’acteur qui joue Shazam joue également dans THE MARVELOUS MRS MAISEL : ce type est une montagne) et je me passerai donc très bien de ces épisodes. Surtout que je ne comprends pas grand-chose à tout ce que tu racontes sur DC et les personnages classiques de cette franchise. Les Narrows ne me disent rien et pourtant ça pourrait être une référence dans un des très bons épisodes de BATMAN THE ANIMATED SERIE que j’ai vu cette année.
Sinon, je trouve que ce « pouvoir peu commun : celui de mobiliser tous les doutes et insultes auxquels une personne a été confrontée » est une très bonne idée. Mais pour faire le contraire, les extraire, ou en faire autre chose. J’adorerais pouvoir faire ça tiens, pour moi et les autres.
On ne serait plus nous même. Nous sommes, pour la plupart, surtout le résultat de nos expériences passées, de nos choix et de tout ce qui nous est arrivé.
Je te dirais même que c’est le cas de tout le monde, pas même de la plupart. Mais sait-on jamais, peut-être cela nous aiderait-il à avancer et non pas nous freiner ou nous angoisser.
Oh, il existe des personnes -rares- dont l’égo est si fortement fixé que rien ne les transforme en profondeur, et ce depuis leurs premiers pas. J’ai connu un gamin qui, à cinq, six ans, était déjà capable de fuguer en pleine nuit pour punir ses parents qui l’avaient contrarié : tu parles d’un caractère affirmé ! Il était encore comme ça au seuil de l’adolescence : ni concessions, ni faux-semblants. Il refusait délibérément de nier ses ressentis ou de les déguiser, même pour son propre bien. Rétrospectivement (quand j’ai atteint l’âge adulte), je l’ai beaucoup admiré, sans véritablement l’envier : sa nature n’était confortable ni pour lui, ni pour les autres ; mais c’était une caractéristique qui faisait de lui un être remarquable, plein d’une authenticité innée admirable.
Hello Jyrille. Pour les films tu ne perds pas grand chose, surtout le second qui est vraiment un accident industriel. Pour les Narrows, il s’agit des quartiers mal famés de Gotham. Tu entends ce nom aussi dans les Batman de Nolan. Mais là où les Narrows de Gotham sont un peu clichés, avec leur lot de misère crasse, de criminalité et de prostitution ce tunnel de métro découvert par Mary m’a plus intéressé parce que réellement impliqué dans la vie réelle. Ces gens sont Mr et Madame Tout le Monde qui a perdu son job, divorcé, planté ses études, ou perdu une famille. On est moins dans le « fantasme » que chez Batman. Pour le pouvoir peu commun, effectivement ça aurait été une bonne idée pour un héros thaumaturge et positif. C’est surtout l’effet visuel qui va avec que j’ai trouvé intéressant aussi.
Merci pour les précisions Seb « Zaf » Shazam!
SHAZAM est un perso qui ne m’a jamais intéressé, sans doute parce que je n’ai jamais lu un angle d’attaque qui m’aurait « capturé ». là ce gosse dans un corps de Superman, ç’est pas ma came.
Hello Eddy. Shazam fait partie des deuxième voire troisième couteaux de chez DC que j’aime bien. Un peu comme Blue Beetle ou Booster Gold qui fonctionnent aussi beaucoup sur l’humour. Bien utilisé c’est justement cette dualité qui est intéressante, le fait qu’un gosse soit le mortel le plus puissant de la planète après Superman. Je trouve que Byrne avait trouvé un angle intéressant dans Légendes, juste après Crisis on Infinite Earths, avec Glorious Godfrey, l’envoyé de Darkseid qui joue justement sur cette culpabilité qu’à Billy d’avoir ce pouvoir. Là dessus il n’est pas très différent d’Hal Jordan qui peut parfois faire preuve d’une grande immaturité à côté de Barry Allen, d’Oliver Queen et d’Alan Scott aussi.
Ha.. Shazam (Captain Marvel) et le syndrome du Surplace.
Shazam pour moi ca reste les épisodes de Nelson Bridwell et Don Newton, publiés par la Sage dans divers revues Batman. (Shazam, puis les back up de World’s Finest).
J’avais lu à sa sortie la relance (mini) post CoIE par Thomas et Mandrake, sans être conquis.
Il y a la longue série de Ordway, encensée à de nombreuses reprises (mai j’ai toujours des trous dedans),
Et déjà sur la fin il faisait une passation du ‘Manteau’.. que l’on verra mieux dans les LSH de l’époque, ou une Mary est membre.
Aprés (pas sur de l’ordre de publication) il y les Trials , ou Freddie prends le manteau … (par Winnick et Porter).
L’hommage de Jeff Smith à l’age d’or du personnage (sorti en Fr il me semble) – The Monster Society of Evil (ou Smith réécrit sans le coté raciste nauséabond le très long épique des années 40).
Après le perso est rebooté, une fois, puis 2, puis 3 …
Mais à chaque fois on redit la même chose que précédemment (si c’était le seul perso dans ce cas…), car comme pour d’autres personnages il y a une idée que « seul la version « iconique » du perso peut vendre (enfin, comme pour le marché Franco-belge — les vieux nostalgique achèteront un morceau de madeleine… rance).
Je lis de moins en moins de titre chez les 2 gros… (c’était déjà le cas il y a 20 et 30 ans, mais ca s accelère ^^ .. 2 titres Marvel (relance Mutante) que j’arrête déjà à cause des Cross Over qui déboulent dés le 6me numéro – 3 titres DC (j’ai toujours préféré DC), et le reste en Indé (et comme au milieu des années 90, en majorité du Image).
Pour recentrer le sujet, Shazam a du mal à sortir de son ornière, « Copie » De Superman, dont on ne sait pas trop quoi faire,
Keith et DeMatt’ avaient de l’idée avec la JLI (mais ils ont du le lâcher bien tôt), Ordway (au même titre que Simonson sur Thor) a explorer peu ou prou tout ce qui était faisable avec le coté mythologie et mystique, mais depuis, mis à part les tentatives de remplacer Billy , par Freddie ou Mary (ou un autre) sans saveur, sans motivation (scenaristique) ca tourne assez vite en rond … et à plat.
(J’avais lu les 2 premiers TPB de Johns, mais non, sans plus, Johns , tres fin connaisseur du Golden Age , recyclait à la sauce actuelle les intrigues) .
Donc un grand merci pour cette review qui me conforte dans mon idée , que je n’ai rien raté ^^ .
Hello Ollieno et merci. Effectivement là on est dans un surplace qui est je crois conforme à ce qui se passe chez les Big Two comme tu le dis. Une ère remplace une autre avec un reboot sans saveur sans qu’on sache vraiment où ça veut aller. Pour rester chez DC, les New 52 ont cédé la place au Rebirth qui a cédé la place à Infinite puis maintenant les Dawn Of avant la prochaine ère. Ce que les éditeurs vendent comme une entrée idéale pour de nouveaux lecteurs. Ce qui me semble plus une porte de sortie idéale pour les anciens en fait … le reboot relatif de DC dans les années 50 par Julius Schwartz avec les introductions de Barry et Hal par exemple faisait sens. Avec pour corollaire le Multivers avec Flash of Two Worlds. Avec Crisis on voyait aussi où Len Wein, Wolfman et Perez voulaient nous emmener. Le retour à un moment d’Hal et Barry faisait sens aussi. Là je ne vois pas trop où ils veulent aller. J’avais plus apprécié le Rebirth qui corrigeait les imperfections relatives des New 52 mais Infinite et Dawn of ne suscitent aucun enthousiasme chez moi. C’est du surplace même pas intéressant. Comme le dit JB plus haut, peut être que DC en demande trop à Waid du coup des idées moisies comme le numéro avec Garguax, en temps normal, seraient parties à la poubelle mais il faut du remplissage. J’attendais mieux de l’homme qui a fait Kingdom Come, Irrécupérable et un run très intéressant sur Flash / Wally West. Pour finir je me demande en fait si inconsciemment DC ne scie pas depuis toujours la branche Shazam qui a eu à ses débuts le tort de faire de l’ombre au type en bleu et rouge de Métropolis. Il y aurait tellement mieux à faire …
Captain Marvel Shazam est un peu pris au piège entre le modèle Superman et le pastiche qui a fini par devenir une oeuvre majeure, Miracleman. On ne m’enlèvera pas de l’esprit que l’utilisation de Billy dans Kingdom Come a notamment été inspiré par Kid Miracleman…
Une autre utilisation régulière est d’utiliser Shazam pour combattre la réputation de Boy Scout de Superman, en opposant l’homme d’acier à un personnage au coeur d’enfant (dans le Timmverse, la série First Thunder notamment), et par extension de mettre Batson en mètre étalon face au caractère d’autres héros. Mais il n’est plus un parangon de vertu depuis les New52.
Mon gros problème avec la nouvelle famille de Billy est surtout que je ne connais pas les nouveaux frères et sœurs, qui se mélangeaient dans la série Rebirth. Peut-être des histoires consacrées à chacun d’entre eux ?
Ah oui le Shazam de Kingdom Come c’est clairement le méchant Kid Miracleman tout au début de l’histoire de Moore. D’ailleurs je m’attendais à ce que Waid aille dans cette direction mais je ne pense pas que sur une série régulière il ait autant de liberté que sur un Elseworlds. Il n’y a pas à ma connaissance, en VF en tout cas, de récit consacré à chaque frère et soeur de la Marvel Family du Rebirth. Leur histoire à chacun est un peu détaillée au fil de l’eau dans le run de Johns. Peut être que le récit consacré à Mary donnera l’idée de faire la même chose pour les autres mais je doute que ça aille bien loin puisque l’ère Dawn Of va bientôt tirer sa révérence pour laisser place à autre chose.
Bonsoir.
Comme Eddy, ce personnage ne m’a jamais intéressé. En fait je pense surtout que j’en suis resté à Superman si on va sur ce type de super héros, et c’est tout. Bon oui Alan Moore avec Miracleman réussi à hausser le niveau, mais bon c’est Moore.
A la rigueur j’aurais pu être intéressé à jeter un oeil (mais pas deux) sur la LS avec Mary, mais il semble que cela ne pas pas loin, à la fois en terme d’histoire puis d’épisode. Donc bof à nouveau même si très attirant graphiquement pas contre.
J’en resterais donc à l’incarnation du personnage dans KINGDOM COME (un must, que je relis très très souvent) que tu cites à juste titre. Cela me suffit.
Merci donc pour cette article, bien écrit, qui permet de se tenir au courant de l’actualité comics, notamment chez DC.
Hello Fletcher. Je jetterai un oeil sur le volume 2 mais je doute fortement que Waid remonte le niveau. J’espère me tromper mais bon … Effectivement dans le même genre, Miracleman est complètement différent en apportant une touche vraiment adulte qu’on ne voit presque jamais chez Shazam. Sauf dans Kingdom Come justement et j’espérais que Waid en ferait quelque chose.
Mais que fait la Joconde à Philadelphie ? : Bien vu comme incohérence.
Un récit cuit à l’étouffée qui finit par être pénalisant pour son personnage : Mark Waid autrait-il perdu son âme d’enfant ? Ou est-ce que ce personnage ne peut être écrit que pour les enfants ?
Captain Marvel, Ah non Shazam, j’ai fait sa connaissance avec le Graphic Novel de 1994 de Jerry Ordway, et avec sa verson iconoclaste (Captain Whitebread) de la JLI.
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Même Jeff SMith n’avait pas complètement réussi à s’approprier le personnage.
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Hello Présence. Je pense que Waid est trop sollicité par DC comme le dit JB. Et en effet, il manque souvent une touche un peu adulte au personnage. Le Shazam de Jeff Smith était sympa sans être révolutionnaire non plus. Je pense que c’est le problème de DC depuis le rachat de Fawcett. Ils ne savent pas, à quelques exceptions près, quoi faire de ce personnage, piégés entre le côté enfant et n’osant pas aller vers un côté plus adulte, de peur peut être d’être comparés à Miracleman ou Sentry ou d’autres personnages du même genre. Mais bon, ça fait un bon moment que Billy Batson est un ado donc il va peut être grandir un jour quand même.
SHAZAAF !
Bon, j’ai essayé ce mot magique, mais je ne me suis pas transformé, snif.
Je n’arrivais pas à reconnaître le style de Dan Mora sur certains scans, son trait est plus « sketchy » que dans mes souvenirs (mais j’ai pas lu tant de trucs que ça de lui…)
Entre l’article d’hier et celui d’aujourd’hui, c’est la semaine des Captains Bof. Dommage…
Hello JP. Oui dommage que le mot magique ne fonctionne pas 🙂 Sans le vouloir avec Doop on a fait un Figure Replay (copyright JP Nguyen) Captain Pas Top. Je pense qu’en ce moment, les Big Two sont un peu en manque d’inspiration et je dois dire que mes lectures les plus intéressantes proviennent d’autres éditeurs en ce moment. Il y a quelques exceptions comme j’y reviendrai bientôt sur un autre héros made in DC.
Deux précisions : WHIZ Station n’est pas tant un clin d’œil à WHIZ COMICS que la simple reprise du nom de la station pour laquelle Billy Batson travaillait dans les comic books d’origine. Quant à l’apparence de Captain Marvel dans KINGDOM COME, c’est simplement la reprise par Alex Ross dans son style photographique du visage de l’acteur qui est l’inspiration première du personnage, Fred MacMurray (vu notamment dans ASSURANCE SUR LA MORT de Billy Wilder).
Ah ben tiens ! Je ne savais pas qu’il existait bel et bien un modèle aussi précis du personnage : je m’en va zieuter les photos, sur le Net.
Merci !
C’est exactement ça, en plus joufflu et avec un pif plus court, chez Ross. Le gars avait vraiment un regard coquin, avec ces sourcils en accent circonflexe. Je me demandais où il était allé lui chercher cette figure, si précisément caractéristique ; alors que je savais pourtant qu’il travaille un max d’après photos.