DES LENDEMAINS QUI DECHANTENT (TOP 10 Cold Wave)

TOP 10 Cold Wave

Par   EDDY VANLEFFE et PATRICK 6

-Dis-moi Papa, comment on fait les bébés?
– Tu ne veux pas plutôt que je t’explique ce qu’est la Cold Wave ? Ce sera vachement plus simple en fait!
-Euh d’accord si ça te fait plaisir papa…

Pas de couleurs, c’est trop de joie…

Pas de couleurs, c’est trop de joie…

Au début était le punk, puis le synthé fut ! Si on s’accorde souvent pour dire que tout le Rock vient du Blues, la Cold Wave viendrait plutôt de sa métamorphose en spleen britannique qui s’étendit rapidement sur le continent européen à l’orée des années 80…

Pour utiliser une boutade on pourrait dire que la Cold Wave « est une version urbaine du Blues chanté par des caucasiens n’ayant jamais travaillés dans un champ de coton et qui n’auraient de la misère que le souvenir d’Oliver Twist. »
Ma foi cette définition en vaut bien une autre.

Découlant directement de la colère Punk (made in 1976) la Cold Wave a gardé le coté rejet de la société telle qu’elle est. Mais là où le Punk prônait la rébellion, la Cold Wave quant à elle préconise plutôt le repli introspectif et le retrait d’une société en pleine déliquescence. Ce mouvement oppose au conformisme de la société un individualisme forcené. Il s’agit avant tout d’exprimer sa propre personnalité à travers un esthétisme froid. La terre peut bien s’arrêter de tourner, les Cold Waveux s’en cognent du moment qu’ils peuvent écouter JOY DIVISION (des anti-Greta Thunberg en quelque sorte … « Resistance is futile » comme on dit dans Star Trek.) Méfions-nous cependant des lieux communs, la Cold Wave inspire bien plus le « Pessimisme combatif » que la triste résignation.

Historiquement le terme a été utilisé pour la première fois en 1977 par l’hebdomadaire anglais Sounds pour définir la musique de SIOUXSIE & THE BANSHEES. Il faut dire que cette dernière (on en reparlera plus bas) peut être considérée comme l’une des fondatrices de cette mouvance.
Au programme de l’écho, du « delay » et autres « reverb » pour une musique désespérée, tourmentée et foncièrement pessimiste. Par bien des aspects la Cold Wave annonce une nouvelle ère glaciaire, celle de la machine (même si, paradoxalement, les synthés ne sont pas la marque principale de ce mouvement).

Après SIOUXSIE, JOY DIVISION  est souvent considéré comme le meilleur ambassadeur de la Cold Wave. Leur producteur Martin Hannett (très influencé par la Miss susnommée) visionnaire fou -et défoncé- est l’un des principaux instigateurs de ce son glacial, sophistiqué et paradoxalement minimaliste !

Bon, là où les choses se compliquent c’est que la Cold Wave est une étiquette qui ne signifie pas la même chose pour tout le monde ! En Angleterre par exemple on parlera d’avantage de Post-Punk, tandis qu’en France on préférera utiliser le terme Gothique. La confusion dans les termes est d’autant plus grande que l’unité de genre n’existe pas ! On appellera aussi bien Cold Wave un groupe synthétique qu’un groupe guitare-basse-batterie ! Le lien entre tous ces groupes se fera surtout par la mise en avant de voix sépulcrales, des sonorités minimalistes, des atmosphères froides, des rythmiques martiales et bien évidemment des textes tourmentés et angoissés…
Au-delà de l’adhésion à des codes musicaux précis, la Cold Wave se caractérise avant tout par l’expression d’un mal être sociétal.

Pour y voir plus clair (si je puis dire) Mister E & P ont fait leur propre Top 20 de l’ère glaciaire qu’ils ont ensuite compilé (dans la douleur, bonjour les choix cornéliens) en un Top 10 collégial.
Le choix fut rude et les discussions âpres, mais au final le voici, notre classement de nos 10 chansons préférées étiquetées Cold, commentées par chacun d’entre nous.

10-TRISOMIE 21 : LA FÊTE TRISTE

E : Un obscur groupe de Valenciennois que nous n’étions qu’une poignée de Ch’ti et de Belges à connaitre et pour une fois nous étions les chanceux. Les deux premiers vinyles sont considérés comme des pépites de malaises et d’ambiance sombres syncopées. Sur PASSIONS DIVISÉES, figure cet étrange instrumental et tout est dans le titre. Fermons les yeux et nous pouvons discerner cette foire vide, désincarnée, délabrée sous la pluie nocturne. Il ne manque que le Joker pour obtenir ces scènes cauchemardesques de KILLING JOKE. Des images de l’épisode PIERROT LE FOU de COWBOY BEBOP  colleraient également très bien. On se sent comme un automate malade qui va tomber en panne. Une merveille.

P : Avec un nom pareil on pouvait craindre le pire, mais contre toute attente le groupe des frères Lomprez est un modèle de créativité et d’expérimentation froide !
T21 a su mêler avant-gardisme et synthétisme tout en restant accessible au plus grand nombre.
Totalement boudé par la presse Rock en France, le groupe a cependant réussi à évoluer et se renouveler à travers le temps. A noter que ce groupe par bien des aspects résume le charme de ce mouvement musical : mystère et hermétisme ! Les pochettes de disques ne donnent aucune information sur le groupe (leur photo ? et puis quoi encore !?), les rares articles leur étant consacrés ne nous en apprennent pas beaucoup plus… Bref le mystère fait partie intégrante du charme de leur musique ! Chacun peut imaginer et projeter ce qui lui plait et interpréter les morceaux comme bon lui semble… Ingorance is bless

09- GRAUZONE : EISBÄR

E : Le premier groupe de Stephan Eicher et, pour celui qui irait vérifier, il existe une chanson de GRAUZONE sur laquelle il chante et oui, sa diction en allemand est aussi merdique qu’en français mais au moins, on comprend ce qu’il dit (sic). On est encore à la frontière entre Electro-Punk et Jazz sur cet album. C’est un délire fourre-tout empli d’expériences bruitistes ou tout simplement basé sur des leitmotivs entêtants. EISBÄR et sa cassure entre couplet et refrain est un bon exemple. Et puis ça donne envie de gueuler aussi : « J’ai envie d’être un ours polaire dans le froid polaire pour pouvoir hurler ! »

P : Une fois de plus un groupe sur lequel je n’avais aucune information ! Il faut dire aux plus jeunes de nos lecteurs qu’à une époque lointaine (très lointaine) internet n’existait pas et l’accès à l’information n’était pas immédiat. Comment dans ces conditions découvrir de nouveaux sons et de nouveaux groupes ? En cherchant que diable ! Tel Lagardère, si la musique ne venait pas à nous, c’était nous qui devions aller à elle ! Disque acheté à l’époque sans rien savoir ni des auteurs ni de leur origine. La surprise absolue et la découverte totale. Alors à notre époque 0.2 je vous pose la question : quand avez-vous été surpris musicalement pour la dernière fois ? (Je ne parle pas du dernier bon disque que vous avez entendu, mais bien de votre dernière SURPRISE musicale… Pas facile n’est-il pas ?). Bref il n’en reste pas moins qu’à cette époque pré-crise du disque il était encore facile de s’étonner et la découverte était au bout du chemin.

08- ANNE CLARK : OUR DARKNESS

E : Ici on est en mode total électronique, Anne Clark est une poétesse urbaine qui a voulu marier ses textes aux sonorités électroniques tout droit héritées de KRAFTWERK. Elle va donc investir une sorte de territoire sonore futuriste assez BLADE RUNNER  dans le genre. Hypnotique, prophétique Peut-on écouter des textes mélancoliques et élaborés tout en dansant comme un grille-pain sur un dance-floor eighties où les chorégraphies les plus originales consistaient à imiter le chasse-neige à ski? Affirmatif !

P : « Toujours plus froid jusqu’à ce que ça brule » est un peu la devise d’Anne Clark la poétesse Electro-Cold ! Avec son spokenword unique (les morceaux sont presque plus « rappés » que chantés) la « chanteuse » imprime sa marque sombre foncièrement pessimiste concernant l’évolution de l’humanité. Plus que personne, Anne Clark sait nous faire danser sur nos angoisses.

07- CLAN OF XYMOX : A DAY

E : S’il y a une chanson de Cold Wave à retenir, c’est bien celle-là. Mélodie aussi gothique que sépulcrale, sur une basse groovy. Une voix monocorde ne laissant transparaître absolument aucun atome de joie, le tout nimbé d’un écho d’église où l’orgue aurait été remplacé par ces synthétiseurs Yamaha. Une guitare intruse tente la mélodie, mais déjà le tout sera saccagé par la boite à rythme tapant comme une hache sur du bois. C’est à la fois surpuissant et abyssal. La beauté dans la tristesse.

P : Un bien beau désespoir. La mélancolie du groupe a de quoi désespérer une armée de Hippy béats. On image tellement de chose en écoutant cette mélodie sombre et habitée. Le rêve à travers le désespoir, la danse face à la mort… Que du lourd en somme et pourtant on a envie de danser sur ce morceau… Encore et toujours la réaction contre l’apathie, le mouvement contre l’immobilisme. XYMOX, au moins au début de sa carrière, a réussi à transcender son désespoir à travers la danse. Admirable.

06- KILLING JOKE : REQUIEM

E : Un riff brutal mais froid et robotique et ce chant scandé par un Jaz Coleman encore Punk, il ne faut rien de plus pour obtenir la matrice de ce que deviendra le « Metal » dans les années 2000. Mais en 1980, il n’est pas question de marier les deux genres. Les graisseux et les corbeaux se regardent encore en chien de faïence. A plus d’un titre, il s’agit d’un acte de naissance, la croisée des chemins et la marque d’un sillon qui mettra des décennies à germer.

P : Le parcours typique d’un groupe de Rock est de commencer par la musique la plus radicale, de passer par une phase de maitrise de son art, puis de décliner lentement mais surement vers, au mieux la répétition, au pire vers la dilution du concept de base dans une Pop fadasse. Le tout avant l’implosion logique du groupe. Dans le cas de KILLING JOKE rien de tout ça ! Au lieu de s’apaiser avec les années, le groupe se radicalise de plus en plus ! A 60 ans Jaz Coleman est de plus est plus en colère et sa musique de plus en plus intransigeante !
KILLING JOKE reste pour toujours et à jamais une exception musicale

05- BAUHAUS : PASSION OF LOVERS

E : Un groupe que je connais moins mais qui est essentiel. Un concept en soi : Faire une carrière entière en surfant sur l’album HEROES de David Bowie. Et de là partir explorer les ambiances propres à JOY DIVISION. Outrance Glam, énergie Punk et pessimisme anglais donnent le « La » du mouvement qui s’amorce. PASSION OF LOVERS parle d’un suicide amoureux de façon très affectée, presque littéraire… « Cold » on vous a dit…Brrr !

P : Les maîtres du genre ! Narcissisme et sophistication sont au programme. Particulièrement avec ce morceau, ils se révèlent tranchant comme une lame de rasoir et beau comme la mort !
Le chanteur, Peter Murphy, en procédant à un savant mélange de Glam rock, de théâtralité à la Bowie et de Post Punk a tout simplement influencé un nombre impressionnant de musiciens, aussi bien JOY DIVISION que SIOUXSIE et bien évidemment CURE…
Littéraire, sophistiqué et cérébraux BAUHAUS sur 3 albums a su faire rimer désenchantement, fascination morbide et Pop music. Du grand art.

4- SISTERS OF MERCY : NO TIME TO CRY

E: Quand on parle de « Gothique », toute une génération de corbeaux vous répondra à l’unisson : SISTERS OF MERCY. Du coup il faut creuser et il faut bien reconnaître que le cahier des charges est totalement là. Synthés planants, guitares évanescentes, voix énigmatiques, basse vrombissante et répétitive. Ça rappelle THE CURE, ça rappelle tous les autres aussi. C’est normal parce qu’ils sont presque le genre à eux tous seuls.

P : A la question « Peut-on être un crétin intégral et en même temps un musicien génial ? » Endrew Eldrich, le chanteur des SISTERS OF MERCY, répond clairement par un OUI franc et massif !
Totalement imbu de lui-même (et accessoirement Francophobe) le chanteur livre les concerts les plus décevants qui soient (le mec chante les mêmes titres depuis ces 30 dernières années) et donne des interviews totalement embarrassantes… Et pourtant alors que cet abrutit à tout pour qu’on le déteste on ne peut s’empêcher de l’admirer pour ses 2 premiers albums (il en a fait 3 hein) et l’inventivité de leur noirceur claustrophobe ! La plupart des groupes Gothiques rêvent d’écrire un morceau à moitié aussi pertinent que TEMPLE OF LOVE ou NO TIME TO CRY…

3- SIOUXSIE AND THE BANSHEES : SPELLBOUND

E : SIOUXSIE & THE BANSHEES, c’est un peu l’ombre de The Cure, toujours là, présente mais derrière. Un groupe qui n’est pas Punk, pas Rock, pas variété, il ne ressemble plus à grand-chose à la fin des années 80. Pourtant avec leurs acolytes Curistes, on leur prête la création de la New Wave. Le succès ayant poussé sur le terreau de la bande à Robert Smith, SIOUXSIE devint le petit culte des connaisseurs. De grosses lignes de basses et des premiers albums envoûtants et bruitistes ont fait vibrer pas mal de jeunes corbeaux. Peut-être pas de la vraie Cold Wave, mais largement précurseur. SPELLBOUND donne une très bonne idée du malaise un peu dingo distillée par la voix posée sur un groove convenant aux dance-floors comme aux chambres d’ados un dimanche de pluie.

P : Dire que Chris Parry (le manager de Cure) avait un temps eu l’idée de fusionner les Banshees et Cure pour former un super groupe improbable. Heureusement ce projet ne vit jamais le jour (bien que Robert ait fait un temps partie des Banshees).
Au final si le groupe de Crawley a éclipsé en popularité celui de Siouxsie, il n’en reste pas moins que cette dernière est l’une des pièces maitresses de la musique des années 80. La grande prêtresse Punko-Gothique aura traversé les années avec grâce et élégance. Partant d’un album sauvage et sombre « The scream », leur son a évolué d’album en album jusqu’à créer l’album ultime Cold Wave (« Juju » en 1981).
Après ça le groupe connaîtra de nombreuses dérives Pop mais en restant toujours intègre jusqu’à son dernier souffle en 1995.

2- THE CURE: CHARLOTTE SOMETIMES

E : Devraient-ils être mentionnés en tête de liste ? THE CURE, avec SEVENTEEN SECONDS inventent la New Wave et avec FAITH inventent la Cold Wave. Tout simplement. Le groupe de Robert Smith n’a pas son pareil pour fignoler ce son si particulier fait de cette guitare aigrelette sans âge, cette frappe sèche et cette basse offensive sur lesquels s’envolent des claviers ambiants. CHARLOTTE SOMETIMES pèse avec sa mélodie plaintive, son ambiance de maison victorienne hantée. Une des chansons phare du groupe bien avant qu’ils ne passent chez Drucker.

P : Lorsque ce morceau sort CURE est en plein dans sa trilogie glacée, une lente descente aux enfers, amorcée par la mélancolie de 17 SECONDS, prolongée par la tristesse de FAITH et explosant finalement dans une apocalypse de désespoir avec PORNOGRAPHY en 1982. CHARLOTTE SOMETIMES sort avant ce dernier album (il restera longtemps uniquement disponible sur ce 45t, avant la sortie de la compil de 1986). Cette chanson est comme une bulle d’air dans la plongée en apnée vers la noirceur. Le temps d’un morceau Cure rappelle qu’il sait écrire de parfaites Pop-songs (fussent-elles ouvertement dépressives), alliant romantisme et onirisme. Tout simplement génial.
Ah par contre ce clip est l’un des pires de toute la carrière du groupe, comme bien souvent l’image trahit le son.

1- JOY DIVISION : DECADES

E : On est obligé de placer JOY DIVISION en premier. Ils ont été absolument tout ce qu’on a décrit jusqu’ici. TOUT. Le spleen à l’état pur, l’inaptitude au bonheur. Portée par un Ian Curtis sépulcral, la musique de DECADES ressemble à une procession macabre en même temps qu’un tableau flamand. Et pourtant en se nourrissant à la racine de cette musique, on soigne son mal-être non pas en le chassant mais en le caressant comme un vieux chat sans poil. On dorlote sa douleur comme une vieille amie Voici les jeunes hommes…un poids sur leurs épaules…

P : Le plus beau morceau de tous les temps ! Ni plus ni moins ! Après avoir écrit un telle chanson il ne reste plus grand-chose à faire à part se pendre (comme Ian Curtis) ou tourner le dos définitivement à tout ça et enchaîner les hits Disco (comme NEW ORDER).
Ah que dire… Mon lien avec ce groupe (et particulièrement avec ce morceau) est tellement intime que développer cette question reviendrait à peu de chose près à me mettre à poil sur les Champs Elysées ! Donc je vais vous épargner cela pour, d’une part à vous renvoyer à l’article que j’ai déjà écrit ici même, et surtout vous renvoyer à la musique elle-même ! Oubliez les clichés (pendant l’enregistrement du second et dernier album, les membres du groupe se sont franchement éclaté -dixit Peter Hook le bassiste du groupe – et personne n’a vu venir le suicide du chanteur) les membres du groupe étaient simplement des gens « normaux » mais dépassés par leur propre musique.
La mélodie minimaliste fonctionne à merveille, la voix est profonde et habitée, le texte est lourd de sens… Que demander de plus ? De l’émotion, du sens, de la mélodie. Ce morceau est simplement la meilleure Pop song de tous les temps. (Euh parlez de Cold Wave aux membres survivants du groupe et ils vous riront au nez)

Trop de couleurs distrait le spectateur

Trop de couleurs distrait le spectateur

E : Ce petit partage de points de vue aura sans doute aidé à dessiner les contours d’un genre qui à l’instar du Glam eut une existence aussi intense que fulgurante au beau milieu de ces années 80 honnies par les historiens du Rock pur et dur. Pourtant en devenant invisible, elle s’est inséminée dans les autres genres. Quelque part le Grunge n’en a t-il pas hérité ? En tout cas c’est ce qu’on pourrait penser en revoyant le film THE CROW.

Mais la vérité est toujours ailleurs, C’est dans le vétéran HARD ROCK MAGAZINE que je repris contact avec Killing Joke dans les pages duquel PANDEMONIUM recevait son lot d’éloges. Autrefois frères ennemis, le Metal intégra certains éléments Gothiques et sombres dans la seconde moitié des années 90. Comme dans Le ONE SECOND des Pardise Lost ou SIN/PECCADO de Moonspell jusqu’à aujourd’hui et Alcest.
Je me rappelle aussi à quel point l’image était combattu par ces groupes dont les noms, les photos étaient souvent oblitérées des pochettes qui arboraient parfois avec un minimalisme glacial des figures géométriques primaires et des symboles pour désigner les titres. Comme tu le dis Patrick, la découverte se faisait d’abord dans les bacs, puis après un suspense insoutenable, vinyle sous le bras dans le bus, ne reprenait que lorsque le pick-up frappait le bord du disque avant de nous laisser couler dans ces eaux froides et noires des égouts de nos cerveaux…

P : Je me suis ouvert à la Cold Wave, ainsi qu’à la musique tout court d’ailleurs, grâce à The Cure. Il faut cependant comprendre que cette étiquette ne veut finalement rien dire. Peu importe que vous appeliez cette musique New Wave, Gothique, Post-Punk, Dark Wave, Bat Cave, j’en passe et des meilleurs… Pour détourner une phrase De Musset je dirais « Peu importe l’étiquette du moment qu’il y ait l’ivresse » ! Seul compte l’émotion qu’elle procure.

Concernant l’évolution de ce mouvement j’aurais tendance à dire, qu’il n’est pas supposé y en avoir une ! Les techniques changent et donc les sonorités évoluent de même (le groupe EDITORS  a dû racheter d’antiques synthés vieux de 30 ans pour reproduire les sonorités d’époque pour son album « In This Light and on This Evening » en 2009) mais le fond reste. Ce qui n’est pas plus mal finalement, car l’évolution naturelle de la glace n’est-elle pas de devenir de la flotte ? Cependant comme le souligne Eddy, la période étant à la fusion, de nombreux groupes intègrent des éléments Cold à leur musique, que cela soit RAMMSTEIN ou ALCEST par exemple.

E : Pour finir je remercie Patrick pour avoir accepté de bosser avec moi. J’avais très envie d’aborder ce sujet et c’était l’occasion de partager ça avec un spécialiste.
P : A mon tour je remercie Eddy d’avoir eu l’idée de faire ce TOP10 Cold Wave, car je dois avouer que sans lui je n’y aurais tout simplement pas pensé !

Froidement votre.

——

Chanson Bonus: ALCESTE: Protection

 

 

45 comments

  • Kaori  

    Eh bien… Autant j’attendais Patrick sur ce coup-là, autant je ne m’attendais pas à y retrouver Eddy !

    Merci à tous les deux, parce que c’est un pan de la musique que je ne connais(sais) pas du tout. A part The Cure, en fait. Et j’aime The Cure.

    Evidemment, avec des termes comme « spleen », « triste », « désespoir », ça m’a parlé, immédiatement. La question était « est-ce que la musique aussi me parlera ? »
    Eh bien, ça dépend des titres…

    10- Trisomie 21 : la fête triste
    Alors il faut que je le réécoute, mais à la première écoute j’ai carrément adoré !
    Deuxième écoute : non, je confirme, j’adore… C’est planant et en même temps entraînant. Le côté rétro-synthé ne me gêne absolument pas (je rappelle que c’est ce que j’aime aussi chez DM)

    9- Grauzone : Eisbär
    Bien, pas un coup de foudre, mais bien. J’ai toujours un peu de mal avec la langue germanique, cela dit. Et je n’ai pas compris le coup de l’ours qui écrase les animaux…

    8- Anne Clark :
    Argh ! Merci Rammstein !! Impossible de ne pas entendre l’intro de DEUTSCHLAND (qui est en fait la partie que je préfère de ce morceau…). Du coup je n’arrive pas à dire ce que j’en pense. Je ne suis pas fan du slam…

    7- Clan of Xynox : a day
    Ah ça j’ai bien aimé, voix sympa et tout et tout…

    6- Killing Joke : Requiem
    Bon alors celui-là, je n’ai pas accroché du tout.

    5- Bauhaus :
    Pareil, et vocalement je n’aime pas…

    4- Sisters of Mercy
    Pas mieux… Et le chanteur est effectivement assez horripilant…

    3- Siouxsie and the Banshees
    Ah ça, c’est cool !!!
    En plus ils comptent dans leur rang des Super Saiyans.
    Et je sais enfin qui est cette fameuse Siouxsie, qui me rappelle Kate Bush d’une certaine manière…

    2- The Cure : Charlotte Sometimes
    Bon bah juste un moyen de me rappeler que j’aime vraiment The Cure.
    Et de me faire découvrir que Robert Smith était le sosie de Ben Affleck quand il était jeune…

    1- Joy Division – Decades
    Ça fait des années que j’entends parler de ce groupe éphémère et pourtant culte (y avait une fan absolue dans ma communauté Esca). Jamais je n’avais pris le temps ni la peine de creuser sur ce groupe.
    Je découvre enfin et je ne peux qu’être d’accord avec Patrick. Cette chanson est une des plus belles qu’il m’ait été donné d’entendre…

    Merci les copains, c’était une lacune dans ma culture et vous l’avez réparée !

    PS : Chanson bonus :
    Alcest : ben, c’est cool jusqu’à ce qu’il se mette à gueuler en fait…

  • Tornado  

    Ouh pinaise…

    Je suis le dernier client qu’il vous faut pour cet article car il y a tout ce que je n’aime pas dans la pop ici (comme je pourrais dire avec le punk pour le rock et le hip-hop pour la black music).
    En fait ce n’est même pas que je déteste ça, c’est juste que mon cerveau-laser n’arrive pas à comprendre le principe. Je ne comprends pas que l’on puisse éprouver du plaisir à écouter de la musique froide (moi qui suis, homme du sud, perpétuellement en quête de chaleur). Comme je ne comprends pas que l’on puisse trouver un quelconque plaisir avec la musique atonale et la musique expérimentale, pour moi strictement réservées aux musicologues.
    C’est un peu, dans mon esprit, comme prendre du plaisir à s’entailler les veines…

    Comprends pas.
    Comprends pas.
    Comprends pas.

    Bon, je n’ai quand même pas tout détesté dans la liste. Siouxie et Cure, ça passe. Alcest aussi.
    Désolé. J’adorerais avoir tous mes goûts en commun avec mes copains. Mais c’est jamais arrivé…
    Pour vous rassurer, tous les meilleurs amis que j’ai jamais eu, ont toujours eu des goûts strictement opposés aux miens (avec tout de même quelques points d’accord de temps en temps, quand même. Consensus !). 🙂

  • Eddy Vanleffe  

    @Kaori, merci à toi, on est contents que tu aies pu découvrir des trucs.

    @ ne t’excuses pas. le blog est à cet endroit assez ingrat parce qu’il nous offre seulement la possibilité d’échanger à propos de débats qui n’en sont pas vraiment (comics old/new shool?-synthé pas synthé).

    au début de ma vie de « auditeur de musique », on avait avec mon frangin trois ou quatre beatles, deux Kim Wilde, un ou deux best of Scorpions et Accept ET un ou deux disque de Simple Minds et quoi ..Propaganda?
    tout ceci est mon sédiment le plus pur.
    rien à voir du blabla de musicologue avec le petit doigt en l’air..
    j’ai toujours fait mes courses avec un Iron maiden et un depeche mode ou Deep Purple et Talk Talk…
    j »avais l’impression d’être bicéphale à un époque où les fans avaient clairement choisi un camp.
    Avec mon cousin, on se balançait nos disques à la gueule Front 242 contre Helloween…
    je suis devenu progressivement « Monsieur Metal », celui qui ne s’était jamais adapté, qui écoutait de la merde boursouflée, regardé de haut par procuration dans Rock n’Foutre…
    j’assume totalement et pour changer j’ai voulu partager l’autre face de la médaille et en y pensant, j’ai sauté sur l’occasion de proposer le truc à Patrick qui a accepté de partager son expertise de fan de la première heure. comme ça je dis moins de conneries.

    @Patrick
    j’en profite pour dire que j’adore tes reportages photo qui courent après des lieux de tournages en pleine ville, c’est une façon hyper ludique d’être cinéphile (Faut faire un procès au Fossoyeur de films qui va lancer une idée similaire sur sa chaîne You Tube i a déjà fait visiter ALMERIA…)

  • Rotten  

    Bah y a tout bon, sauf peut être Grauzone et après j’aurais mis un autre titre de The cure comme Faith plutôt que Charlotte Sometimes qui serait plus Goth que ColdW.

  • Présence  

    Merci pour cette introduction, absolument indispensable pour que j’arrive à situer ce genre dans le développement de la musique rock. Pour des raisons logistiques, je vais fractionner mon écoute en plusieurs fois.

    Trisomie 21 – La fête triste – Surprenant : je ne suis pas saisi de convulsion, je ne grimace pas, je n’éprouve pas de douleurs au ventre. Un instrumental sympathique, pas si dépressif que ça, même un peu entraînant vers 3:40. Ça s’écoute tout seul. Il me semble que la maxime anglophone est : Ignorance is bliss.

    Grauzone – Eisbär – Et moi qui croyait qu’il n’y avait que les groupes de métal à avoir des noms à coucher dehors. Ouuuuh ! L’accent allemand ! Pitié ! Mes oreilles… Il a fallu que j’attende 2:50 pour que les ajouts bruitistes attirent mon attention et… me fassent sourire. Plutôt rigolo comme titre. Pour répondre à la question : ma dernière grosse surprise est Heilung.

    Anne Clarke – Our darkness – Danser comme un grille-pain : c’est une mode lancée par Rom le chevalier de l’espace ? J’ai bien aimé le solo de saxophone enjoué (à partir de 1:50) posé sur le fond de clavier monotone.

    • Présence  

      Clan of Xymox – A day : ça commence à se gâter. Tout va bien jusqu’à 1:00 (malgré la batterie synthétique et pauvre), mais quand le monsieur commence à chanter, il faut vite que j’arrête de regarder les images (premier haut-le-cœur) et puis l’accompagnement musical se fait mécanique et répétitif (au moins à mes oreilles. Celle-là je ne peux pas. Eddy dit : S’il y a une chanson de Cold Wave à retenir, c’est bien celle-là. – Celle-là, je l’oublie immédiatement. 🙂

      Killing Joke – Requiem : la croisée des chemins. Effectivement, le nom de ce groupe ne m’est pas inconnu car il apparaît de manière sporadique dans des magazines culturels comme Hard Rock Magazine (chacun ses lectures…). Ce n’est pas désagréable (beaucoup moins que Xymox), mais ça ne parle pas beaucoup. Avec mes oreilles déformées par des décennies de métal, je trouve ça un peu poussif (mais ce n’est que mon avis).

      Bauhaus – Passion of lovers – Même avec les sous-titres, je n’arrivais pas à reconnaître la moitié des mots chantés !!! À la fin de la chanson, je me rends compte que je n’ai rien compris aux paroles, à ce dont ça parle. Trop sophistiqué pour moi…

      Sisters of Mercy – No time to cry. Un musicien génial ? Il aurait fallu un paragraphe plus long et plus explicatif pour que mon faible intellect s’en rende compte. 🙂 Persiflage mis à part, je suis incapable d’entendre en quoi ce groupe est presque le genre à lui tout seul.

      • Présence  

        Siouxie and the Banshees – Spellbound. Chic ! Une vraie batterie avec un vrai batteur, et plutôt agréable à suivre. Les autres musiciens : bof. Désolé, il ne me vient rien d’autre comme réaction.

        The Cure – Charlotte sometime. Tout simplement génial… Là encore, il me manque les clés de lecture pour entendre ce qu’il y a de génial.

        Joy Division – Decades. Je reste sans réaction du début jusqu’à la fin. Serais-je cliniquement mort ?

        Alcest – Protection. Voilà qui parle déjà plus, ça passe tout seul.

        Outro : ah ben ça alors ! Eddy cite aussi Hard Rock Magazine. C’est vrai que j’entends parfois un peu de grunge dans la sélection de cette article : cette filiation fait sens. Tiens : une référence qui me parle l’album One Second de Paradise Lost (que j’aime bien, y compris pour ses sonorités un peu froides).

        L’évolution naturelle de la glace n’est-elle pas de devenir de la flotte ? Je vois que même Patrick n’a pas réussi à rester lugubre jusqu’au bout de l’article. 🙂

  • Patrick 6  

    @ Kaori : Euh pour le coup je n’ai pas du tout fait le lien entre Anne Clark et Rammstein ! Après réécoute en effet tu as raison ! Le plagia est manifeste ! Ceci dit la pauvre Anne Clark a l’habitude d’être pillée, je pense notamment à Nougaro qui a pompé L’INTEGRALITE de Sleeper in metropolis pour écrire Nougayork !
    Bon finalement tu ne bloques que sur 3 morceaux je considère que c’est un très beau score ^^

    @ Tornado : Nous avons écrit cet article spécialement pour toi bien sûr ! ^^ Bon ceci dit rassures-toi il n’est pas nécessaire de comprendre pour aimer (ni en l’occurrence pour ne pas aimer) !
    Et puis il n’y a finalement rien à comprendre, c’est juste une question de sensibilité. Un style musical fait écho à ton vécu… ou pas !

    @ Eddy : Bah je n’ai pas le monopole du Avant/Après ! (mais je dois avouer que peu vont autant dans le détail que moi « Patounet’s style » – Je fais ma pub -)
    Je ne connais pas du tout Le Fossoyeur de films ! tu as un lien ?

    @ Rotten : tu n’as pas tort mais j’ai choisi Charlotte sometimes pour son coté un peu plus « pop »

    @ Présence : Je reconnais bien là ton coté jusqu’au-boutiste monomaniaque: non seulement tu as tout écouté (je rend hommage à ton esprit de sacrifice) mais en plus tu as noté les temps des passages qui t’ont le plus marqué ! La classe ^^
    En tous cas si tu n’as pas eu de réflexe vomitif au premier morceau c’est bon signe ^^

    • Kaori  

      Pour Anne et Rammstein, ça m’a sauté aux oreilles, j’ai voulu savoir si c’était revendiqué, mais non, par contre, Anne Clark a reçu plein de mails et messages à ce sujet, elle a répondu un peu comme toi, que si elle avait dû attaquer tous les artistes qui se sont inspirés de leur musique, elle ne ferait que ça depuis 36 ans ^^

      Par contre, je n’ai pas fait le lien entre le titre dont tu parles et Nougayork…

  • Jyrille  

    Alors d’abord : super titre. La classe ! Ensuite : qui a écrit l’intro ? C’est un travail participatif ? C’est génial ! Tout comme Kaori, je n’aurai pas imaginé un team up sur ce sujet entre vous deux mais au final je trouve ça logique.

    Personnellement, j’utilise plus souvent le terme post punk, tout comme Idris Elba dans la série LUTHER (qui n’aime pas Idris Elba, franchement ? C’est impossible). Je dois avouer que je ne connais pas tout ici, que j’écouterai plus tard, donc voici des premières remarques vite fait.

    J’adore vos proses. Vous vous êtes lâché et vous êtes à la fois poétiques et précis, ça m’épate. Qu’est-ce que j’aimerai pouvoir faire ça !

    Ensuite je dirai que les termes batcave et gothique sonnent souvent péjorativement pour moi. Parce que bon, Christian Death, ça a toujours été de la daube pour moi… tout comme les Sisters of Mercy ! Jamais réussi à aimer ce groupe. Temple of Love, c’est putassier je trouve. Alors ils ont leur place ici, mais historiquement uniquement…

    Je connais très peu les Siouxsie. Tout ce que j’ai entendu m’a plu mais malheureusement, je ne connais pas encore bien les albums. Il faut vraiment que je me penche dessus (comme sur Kate Bush l’an passé 🙂 ). Je connais trois albums de Bauhaus, Mask, Burning from the inside et Gone Away White, le dernier sorti en 2018. Je les ai réécoutés l’an passé à cause de cette superbe scène de la série THE AMERICANS : https://www.youtube.com/watch?v=1KK0SzZerJw

    J’aime beaucoup Bauhaus. Bon le dernier disque est plutôt anecdotique et rappelle surtout où sont les racines du mal heu du cold : chez Scott Walker et David Bowie (et Brian Eno ?). Parce que Robert Smith disait de ses débuts qu’il voulait sonner comme Bowie sur LOW, à mon avis le premier grand disque de cold wave heu de post punk de l’histoire…

    Autre grand groupe que je me suis remis récemment qui manque (je le disais je ne sais plus où), WIRE. Leurs trois premiers albums sont des essentiels. Promis juré craché.

    J’ai un peu écouté Grauzone en fac, mais je n’en ai aucun souvenir. Je me souviens par contre que le tout premier album solo de Eicher, fait tout seul, est sans doute son meilleur. Il faudrait que je le réécoute, il y avait un mélange des genres très étonnant et une fraîcheur persistante avec le temps je pense (non ce n’est pas un diffuseur de senteurs).

    Je ne connais pas bien Anne Clark mais je suis fan de ce O Superman, je me mettrai aussi sur la demoiselle un jour (arrête bon sang !).

    Quant à Killing Joke, je suis fan de cet album, de celui de 2003 (avec Dave Grohl à la batterie) et j’aime beaucoup Absolute Dissent, Night Time évidemment (le plus pop), moins Pandemonium. J’ai dû en écouter d’autres mais je ne me souviens plus. Ce groupe est une énigme, puisqu’ils sont de plus en plus violents et metal. Je dois également souligner les vérités et l’humour qui parsèment votre texte, quand je lis « graisseux » et « corbeaux », je sais que ce n’est pas un trentenaire qui a écrit… 😀 Et je suis totalement d’accord avec ton analyse, Patou, sur l’évolution générale des groupes musicaux.

    La suite plus tard !

    • Jyrille  

      2008 pas 2018…

    • Eddy Vanleffe  

      salut Jyrille,

      pour être très franc, je ne suis pas du tout musicologue ou historien de la musique, mais de mémoire je crois n’avoir jamais entendu d’autre termes que New Wave et Cold Wave à l’époque… quand ces mouvements sont passés de mode, j’ai l’impression que les mots « Gothique » et « indus » se sont substitué suivant le degré de « radicalisation de la musique », certains même, les plus commerciaux (Simple Minds, U2, Tears for fears) ont plus ou moins été désigné par le terme « Rock Heroïque » (ça veut rien dire ça…).
      j’ai donc vraiment la sensation que les termes « post-punk » ou « synth-pop » sont des mots que les journalistes ont inventé retro-activement…
      peut-être ais-je tort, mais j’ai vraiment ce vécu là en tout cas. d’autres témoignages des fans?
      En tout cas, content que ça plaise et que ça rende curieux…

      • Jyrille  

        T’inquiètes Eddy, moi non plus je ne donne pas grande valeur à ce genre de catégorisation… Je trouve simplement que post punk est plus général, et donc englobe plus de choses (comme Wire donc par exemple), c’est pourquoi je l’ai adopté.

        Rock héroïque, ça me parle. Je pourrai l’associer à U2 mais aussi à Bon Jovi ou Meat Loaf. Alors que Tears for fears, ce serait de la new wave…

  • Eddy Vanleffe  

    @Patrick:
    Le fossoyeur de films possède une chaibne youtube où François Theurel décortique le cinéma avec une sorte de film rouge à la recherche du film de genre utime. il y a 37 épisodes.

    https://www.youtube.com/user/deadwattsofficiel

    il s’est diversifié en faisant des hors séries et des appartés sur des thèmes particuliers et il s’est mis à entamer des reportages sur les lieux de tournage mythiques comme ALMERIA:

    https://www.youtube.com/watch?v=p2kFmn0lndM

    • Matt  

      AH je connais aussi le fossoyeur de films.

      Je ne suis pas toujours de son avis, mais c’est bien fichu^^

    • Matt  

      Il est dans mon top de youtubeurs qui parlent cinéma avec Karim Debbache (Crossed et Chroma)

    • Patrick 6  

      @ Eddy : Ah j’ai regardé le reportage du Fossoyeur du cinéma et … la fin m’a rendu fou ! Le coup typique du chercheur d’Avant/Après : tu arrives au bon endroit mais tu ne peux pas y aller !!! Terrible.
      Bon moi c’est tout relatif vu que ça ne reste qu’à Paris (ou Tokyo) mais je ne compte plus les fois où arriver sur place il y a des travaux, ou un gros camion de déménagement en plein milieu rendant la photo impossible à prendre ! ^^
      Bon autrement le reportage est excellent 🙂

  • JP Nguyen  

    Je suis très en retard mais je commence par la fin.
    J’ai écouté Decades et Charlotte Sometimes, soit le top de ce top…
    Je comprends que cela définisse un genre mais ça ne me parle pas.
    Vous vendez bien votre came, en particulier Eddy avec ses métaphores savoureuses comme celle du chat sans poil…
    Mais pour mes oreilles, et surtout pour mon coeur, ça ne me fait pas vibrer.
    La Cold Wave me laisse froid, cette onde n’est pas pour moi…

  • Matt  

    Fete triste : ça peut faire une musique d’ambiance de film creepy, j’imagine un carnaval déglingué flippant. Mais à écouter comme ça, ça ne captive vraiment pas mon intérêt longtemps. Et hélas c’est long^^

    EISBÄR : Oh putain ! WTF is that ? Pas du tout mon truc, j’ai arrêté assez vite^^

    Our darkness ; Hum…oui bon…j’ai du mal à qualifier ça de musique en fait. On dirait…ben ouais un poème sur de la musique, mais pas chanté. Encore une fois pour une ambiance, mais faut être dans l’état d’esprit du truc.

    A day ; Ah, ça ressemble davantage à un truc que je peux écouter en dehors de tout contexte, qui ne fait pas uniquement ambiance. J’aime pas vraiment la voix qui a trop l’air de s’emmerder mais la mélodie ça va.

    Requiem : Euh…non.

    Passion of lovers : Je n’aime pas du tout la voix

    No time to cry ; Ah ! la meilleure depuis le début. Je pourrais même la réécouter^^

    Spellbound : ça va. Sans plus. Le son est un peu pourri non ? C’est la vidéo ou c’est normal ?^^

    Charlotte sometimes ; Mouhahaha le clip ringardos^^ Sinon bof.

    Decades : Bon Joy Division, j’suis désolé, mais je m’ennuie sévère en les écoutant. C’est pas inécoutable mais ZZZZZZZ…

    • Bruce lit  

      @Matt : tu as sûrement dû entendre No time for cry dans l’ost de GTA IV
      Je salue ton effort Matt. Ce n’est pas de la musique plaisante facile d’accès.

  • Fred Le Mallrat  

    Le Top 6 est excellent (bon Cure n°1)
    Apres j aurais plus mis des Cocteau Twins, Dead Can Dance, Depeche Mode.
    Mary Goes Round et Rise and fall of a decade pour les frenchies

  • Bruce lit  

    Quel article est génial ! Sans doute le 1er des vendredis rock où j’apprends tout un pan de culture rock, étant passé à côté de tout ça pendant ma période métal.
    La Coldwave a ceci de préjudiciable qu’il s’agit à mon sens du 1er cas de communautarisme absolu du rock : tu en étais ou pas du tout. Voir des gothiques en discothèques était généralement assez sinistre tellement les gars étaient partout sauf avec toi.
    Avec le temps j’ai appris à apprécier ces gens qui ne faisaient de mal à personne qu’à eux-mêmes. Je n’ai jamais été agressé par un goth.
    Je ne sais pas qui a écrit le préambule mais il est effectivement superbe, précis et synthétique (eh)…

    Contrairement à notre pauvre ami Tornado, je suis capable de me retrouver totalement dans cette musique qui pour la première et dernière fois s’affranchit totalement de ses racines blues et noires pour faire dans le bruit blanc (dit comme ça, ça sonne un peu suprématiste…).

    Dans cette liste je ne connaissais que Siouxie, Cure, Killing Joke, Joy et Sisters of MercY.

    Allons-y :

    Trisomie 21. Je préfère mille fois WALTZINBLACK des Stranglers, mais ok, c’est sympa !

    Grauzone : putain, mais c’est génial ce truc ! J’adore, tout l’album est de cet acabit. Ces sons de guitares proto industriels !

    Anne Clark : très bon morceau

    CLAN OF XYMOX : j’accroche moins.

    Killing Joke : je n’aime que 80’s de ce groupe. J’ai acheté un de leurs best-of, ke ne trouve pas leurs morceaux très probants, ça part dans tous les sens. Je ne suis pas convaincu même si j’aime bien Jaz Coleman.

    Bahaus : non, j’ai l’impression d’écouter le LODGER de Bowie en 1000 fois moins bien. Aucun intérêt.

    SOM : formidable, la classe, au risque de choquer Patrick, voici le Jim Morrison des 80’s. Quelle production incroyable, ces arpèges cristallins sur cette voix sépulcrale. Mon titre préféré de cette sélection. les SOM ont peu produit mais n’ont quasiment que des bons morceaux.

    Siouxsie : avec Patti Smith, voilà un personnage rock que je ne supporte pas tant je trouve la vénération disproportionnée. La musique est aussi délicate que la chanteuse est poussive, incapable de nuance et souvent grotesque avec sa gestuelle de demeurée…Je lui reconnais une qualité : avoir inspiré les premiers albums de The Cult. Quant à Smith, je risquerais d’être très, très méchant la concernant.

    The cUre : ma préféré de cette époque serait A STRANGE DAy beaucoup plus abouti,mais c’est ok, composition très rigoureuse.

    Joy : c’est effectivement une chanson incroyable que je viens de me donner le temps de découvrir avec cet article. Ce qui est étonnant c’est l’émotion qui en découle alors que Curtis est effectivement un chanteur qui déchante, c’est à dire qui interprète sans chanter. Ce faisant l’émotion arrive en traître, à où personne ne l’attendait pas /plus. Je n’arrive pas à me retirer de la tête que ce morceau sonne comme un Western gothique.

    Bravo les gars, si vous voulez me pondre un top 10 de plus de cet acabit, je prends !

  • Patrick 6  

    @ Présence : Ah oui en effet Heilung est assez inattendu ! Présence one point !
    Me concernant la toute dernière surprise c’est « The Book of Traps and Lessons » de Kate Tempest ! (tu vas détester ahah)
    Mince pas de réaction sur Decade ! Je pense que tu es définitivement une cause perdue pour la Cold wave ^^

    @ Kaori : Ecoute ceci : https://www.youtube.com/watch?v=b6ASPWIXSxk
    Puis écoute cela : https://www.youtube.com/watch?v=337V5SR1h8Q
    Tu vas voir ça pique à mort ^^

    @ Jyrille : Le titre c’est moi 🙂 Pour le reste on a écrit une ligne chacun… Un peu cadavre exquis quoi ^^ (Je plaisante)
    Je ne connais pas la série Luther, je ne peux donc pas argumenter. Manifestement cette série t’a marqué.
    Euh non non Batcave ou Gothique ne sont des termes péjoratifs que pour ceux qui n’aiment pas ces genres ^^
    Ah oui l’album de la reformation de Bauhaus est très mauvais ! J’ai du me faire violence pour l’écouter 3 fois.
    Ah ça fait toujours plaisir d’entendre un de ces morceaux préférés dans un film ou une série. Bauhaus passe manifestement très bien dans The Americans ! Le morceau Bella Lugosi a été utilisé dans le film glauquissime « Sombre » ! Ici même : https://www.youtube.com/watch?v=Xu9xJS4fKXA

    Oui effectivement Low est un album culte pour bien des groupes Cold, y compris pour Robert Smith.
    Wire est excellent également. J’ai vu qu’ils viennent juste de sortir un nouvel album. Je ne l’ai pas encore écouté ceci dit. Mais là aussi des groupes qui sont créatifs et novateurs après 40 de carrières ne sont pas légion !

    Ah autrement tu commets une confusion manifestement assez courante : « O Superman » c’est Laurie Anderson et non Anne Clark 😉

    @ JP : La Cold te laisse froid (logique) mais en tous cas merci d’avoir essayé 😉

    @ Matt : Même topo que pour JP ^^ Mais je suis très étonné que tu aimes les Sisters ! Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?? ^^

    @ Fred : Ah chacun des groupes que tu as cité mériterait d’etre dans un top 10 (euh sauf Mary goes round, eux j’ai toujours eu du mal ^^) mais un top 10 est forcément frustrant, surtout quand il doit être collégial ! On fera un volume 2 sinon ^^

    @ Bruce : Les Goth sont généralement plutôt des introvertis donc si tu ne les fait pas chier peu de chance qu’ils viennent t’enquiquiner – mais bon il y a des c**s partout hein –
    « Bruit blanc » sonne presque un nom de groupe (il y a déjà une « Bruit noir » ceci dit)
    Le morceau de Grauzone est très entraînant et accrocheur. L’album se laisse aussi très largement écouter.
    Je suis sûr que le chanteur des Sisters apprécierait ta comparaison avec Morrisson mais perso je dois dire que je pose mon joker ^^
    Concernant Siouxise je suis sûr que tu ne l’aimes pas seulement parce que tu es un gros machiste ! (ahah)
    Ah toi tu aurais pu écrire une chronique sur Joy division 😉 et j’aime ton idée de Western gothique !

    • Bruce lit  

      Le bruit Blanc a souvent été apposé aux albums complètements dingue de PIL, je n’invente rien.
      La voix des Sisters est une voix Baryton : la même que celle de Morrison. Il y a beaucoup de théâtre. En outre, un morceau comme POISON DOOR, ben c’est du DOORS !
      SIOUXSIE : tu ne pourras pas trouver moins macho que moi. Ce qui m’autorise à trouver nul une chanteuse aussi bien qu’un chanteur.

    • Matt  

      sisiters of mercy : Bah je sais pas pour leurs autres titres, mais là, la mélodie est cool, entrainante, et la voix sympa.
      Je n’ai pas joué à GTA IV Bruce^^

    • Jyrille  

      Ah tu as raison, j’ai fait une confusion entre Anne Clark et Laurie Anderson… Quoi qu’il en soit, avec Siouxsie, ça fait trois filles sur lesquelles je dois me pencher !

      Peut-être as-tu raison sur les catégories, puisque batcave est le style habituellement apposé à Bauhaus… Mais ça ne me parle pas trop, je préfère vraiment post punk sur le coup 😀

      Bravo pour le titre alors, Pat, c’est vraiment ça. Concernant le titre de Joy, je suis d’accord avec Bruce qui résume bien le truc, un western gothique… Le son de clavier de cette chanson m’a toujours fait penser à un accordéon déglingué. C’est magnifique en effet. Mais je dois avouer que c’est sans doute l’album de Joy que j’ai le moins écouté, car il me fait un peu l’effet du Berlin de Lou Reed : il est tellement prenant que je ressens une vraie souffrance morale en l’écoutant (alors que j’adore tous les titres, soyons clairs). Pour cette raison, si je dois écouter du Joy, je me mettrai plus facilement Unknown Pleasures ou Still que je kiffe (avec cette reprise live du Velvet !).

      Pour The Cure, je rejoins aisément les choix de Bruce et Nikolavitch. A Strange Day doit être dans mon top 10 des titres de Cure, alors que Charlotte Sometimes m’a toujours semblé anecdotique. Enfin bref, The Cure reste un de mes groupes phares donc bon, pas la peine de m’épancher plus.

      Comme je n’ai pas encore tout écouté, je reviendrai…

  • Nikolavitch  

    Ah, je suis souvent hermétique au top musicaux, mais…

    Now we’re talking.

    bon, en Killing Joke, j’aurais bien mis Twillight of the Mortals (il en existe un live qui déchire tout)
    en Bauhaus, peut-être In the Flat Field
    en Cure, Hanging Garden

    bon, Siouxie t’as mis mon tout préféré

    et en effet, Dead Can Dance et Cocteau Twins n’auraient pas déparé.

    Tiens, est-ce que tu comptes les Young Gods dans la cold wave ? même si c’est plus indus, ils sont quand même pas mal dans l’esprit, surtout sur leurs deux premiers albums…

    punaise, voilà que je me mets à parler musique sur Bruce Lit…

    mais qu’est-ce qui m’arrive ?

    ah, oui, tu m’as pris par les sentiments !

  • Fred Le Mallrat  

    @Bruce: J adore Passion Of Lovers et l album Mask.. mais ce n est pas représentatif totalement de Bauhaus.. qui a des albums assez differend. mask est surement le plus pop.

    Je trouve aussi qu on oublie assez souvent que les 2 1ers albums de New Order sont cold wave.. surtout le 1er.

    Apres pour ceux qui ecoutent les groupes ne sont pas axés sur ce simple son..

    Bon Mon Top 10 avec des morceaux cold..

    1-The Cure « faith »
    https://www.youtube.com/watch?v=theLu_4wl04

    2-Joy Division « New Dawn Fades »
    https://www.youtube.com/watch?v=IsT_PvMR4j4

    3-The Sisters Of Mercy « Marian »
    https://www.youtube.com/watch?v=d8m1nRzsOJM

    4-Depeche Mode « Black Celebration »
    https://www.youtube.com/watch?v=ubZxoPGVjZo

    5-Siouxsie & The Banshees « Staircase »
    https://www.youtube.com/watch?v=K9c1Um74jFY

    6-Bauhaus « She’s in Parties »
    https://www.youtube.com/watch?v=Qxqq5vahHKk

    7-Cocteau Twins « Lorelei »
    https://www.youtube.com/watch?v=cu2COw-4g8Q

    8-Dead Can Dance « Summoning Of The Muse »
    https://www.youtube.com/watch?v=5J8mvTWceO8

    9-Rise and Fall of A Decade « Yesterday, Today & Tomorrow »
    https://www.youtube.com/watch?v=ExMI-InEFbA

    10-New Order  » Doubts even Here »
    https://www.youtube.com/watch?v=fWgvlFSt3WY

    On est plus strictement sur de la cold wave mais j ecoute pas mal ces deux morceaux ces derniers jours.

    Skinny Puppy « Smothered Hope »
    https://www.youtube.com/watch?v=mVGDJmSrrS8

    Neva « Louchald »
    https://www.youtube.com/watch?v=LaQmmymRicY

    • Jyrille  

      Merci pour ce top parallèle, Fred ! Je ne vais commenter que ce que je ne connais pas ou peu, le reste c’est que j’adore. Personne pour citer THE MISSION au fait ?

      Sisters Of Mercy : Voilà le Sisters que je fuis. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve ça vraiment caricatural. Pas du tout mon truc.

      Siouxsie : toujours formidable. Un peu de Kate Bush là-dedans.

      Cocteau Twins : sympa. Jamais accroché à ce groupe que je n’ai jamais détesté non plus. Je dois réessayer d’écouter leurs albums.

      Rise and Fall : pas du tout mon truc mais c’est très authentique.

      Skinny Puppy : les ascendants de Marilyn Manson ? Ca fait très indus je trouve. Sympa mais pas hyper accrocheur.

      Neva : j’accroche pas du tout, morceau trop prévisible ?

      Merci en tout cas de prolonger la vague froide !

      • Eddy Vanleffe  

        Merci Jyrille pour toutes tes gentilles remarques,
        L’intro est collégiale si j’ai bonne mémoire avec l’un qui rajoutait une phrase par rapport à l’autre… C’est Patrick qui est plus précis en s’attardant pour l’historique de la Cold Wave…
        J’ai pas le temps de faire des liens sur You tube mais si tu aimes Siouxie, cherche Israel, Cities in Dust et Dazzle ou happy House, tu vas voir c’est très varié en fait…

        • Jyrille  

          De rien c’est mérité… en fait, Siouxsie, comme je l’ai dit, j’en ai déjà écouté. Et comme je suis de la vieille école, j’écoute par albums. En général, j’utilise Deezer pour ça. Donc je peux te dire que j’en ai au moins écouté trois, mais voilà, je n’ai pas encore approfondi ou assimilé… comme j’ai pu le faire pour Kate Bush l’an passé (je radote à fond).

          • Eddy Vanleffe  

            oui The dreaming… je sais..c ‘est un expérience…inoubliable, un trauma… ^^

          • Jyrille  

            Note bien que c’est le seul que je connaissais en entier, The Dreaming ! 😀

  • Fred Le Mallrat  

    Apres comme vous dites, la difficulté de la Cold Wave, musique Goth, Post Punk est qu’on ne sait pas où elle va ni ce qu elle est.
    Dans les 80’s c etait les sonorités qu on a mis.. dans ls 90’s c etait toute la partie Metal ou Rock Industriel allant de Manson, NIN à d autres..
    On peut n ecouter que de l electro ou EBM, que du Metal, que de la Pop ou picorer partout .. et y a tous les mouvements que ca a engendré de la Dream Pop, Rock Industriel, Black Metal, jusqu’au Trip Hop, le Shoegaze ou des groupes comme les pumkins, Placebo, Editors…

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