Discussion endiablée (Daredevil Saison 3)

Daredevil, la série Netflix – saison 3

Un déchirement pour votre serviteur (c) Netflix –  source El Paisano https://elpaisanoonline.com/ae/2018/10/23/review-daredevil-season-3-e-1-6/

Un déchirement pour votre serviteur
(c) Netflix –
source El Paisano 

Une critique en self-teamup par JP NGUYEN

VO/VF : Netflix

La saison 3 de Daredevil est disponible sur Netflix depuis le 19 octobre 2018. Après une saison 1 qui m’avait bien plu (mais pas au Boss) et une saison 2 que j’avais trouvée décevante, j’ai quand même récidivé… Par attachement pour le diable rouge et peut-être par masochisme…

Après avoir vu tous les épisodes, dont certains deux fois, je ne saurais émettre un avis tranché. C’était bien et pas bien. Horripilant sur certains détails et bien pensé dans certains développements. Captivant par instants et ennuyeux à d’autres. Toujours riche en clins d’œil à l’histoire du diable rouge mais gâté par trop de bondieuseries superflues. Il me fallait donc me dédoubler pour vous faire cette review, qui mettra donc en scène JP et son alter ego Little Jay…

Gare aux daredevil-gâcheurs !

Dans un hangar sombre et poussiéreux, Little Jay est ligoté à une chaise pour subir l’interrogatoire musclé de JP.
JP : Alors, t’as replongé ?
LJ : Je voulais pas, j’te jure ! La saison 2 avec ses ninjas qui respirent mais n’ont pas de battements de cœur et son Punisher aux oreilles de chou, ça m’avait presque vacciné !
JP : Mais…
LJ : Chai pas… Je suis trop faible sans doute. Je ne pouvais pas laisser choir mon super-héros préféré. « N’abandonne jamais », ça ne te dit rien ?
JP colle un gros bourre-pif à Little Jay. Puis un autre. Et un autre. Et encore un autre…

Si vous cherchez le Matt Murdock des comics, je ne suis pas sûr que vous le trouviez ici… (c) Netflix  – source Newsrama https://www.newsarama.com/41712-matt-murdock-is-missing-in-daredevil-season-3-promo.html

Si vous cherchez le Matt Murdock des comics, je ne suis pas sûr que vous le trouviez ici…
(c) Netflix
– source Newsrama 

JP : Ici, c’est moi qui pose les questions.
Little Jay crache un peu de sang…
LJ : Oh punaiche… Tu manques de zénitude, toi… Allez, vas-y, pose-les tes questions…
JP : Fais-nous un topo rapide sur le pitch de la saison. Les bruce-lecteurs ont le droit de savoir !
LJ : Alors, suite à DEFENDERS, la série Netflix qui avait réuni DD, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, Daredevil est porté disparu. Il était avec Elektra, ressuscitée et passée du côté obscur, dans le sous-sol d’un immeuble, lorsque celui-ci s’est effondré. Mais la dernière scène révélait que Matt Murdock avait survécu et été recueilli dans une église. Dans cette saison 3, Murdock doit se remettre d’aplomb afin de contrer les manigances de Wilson Fisk, qui a conclu un deal avec le FBI et va se trouver un auxiliaire redoutable en la personne de l’agent Benjamin Poindexter, capable de transformer le moindre objet banal en projectile mortel.
JP : Ouais, alors en fait, ils nous ont pondu un mix entre BORN AGAIN et la saga du Tireur, quoi !
LJ : Nan, faut pas le voir comme ça, surtout pas ! C’est une adaptation ! Et avec 26 épisodes derrière elle (plus ceux de Defenders), la série possède déjà sa propre continuité… Faut pas s’attendre à retrouver la même intrigue que dans BORN AGAIN. Ca n’aurait sans doute pas fonctionné. Il y a des tas de clins d’œil, comme Murdock piégé dans un taxi précipité dans un fleuve mais qui en réchappe afin qu’on rapporte à Fisk que « Il n’y a pas de corps ». L’épisode 10 est consacré à Karen Page et montre son passé de junkie. Mais pas de carrière dans le cinéma X pour la Karen de Netflix, les scénaristes lui ont trouvé une autre croix à porter… Y’a également une bonne sœur qui s’appelle Maggie…
JP : Maguy ? Celle qui voit souvent rouge et avec elle ça bouge ?
LJ : Non, c’est pas Rosy Varte. Pour le coup, Sister Maggie joue un rôle assez similaire dans la série, par rapport aux comics… Mais y’a aussi le père Lantom, vu dans la saison 1, qui apparaît dans quelques scènes-clefs. En fait, BORN AGAIN n’est pas la seule influence notable de cette saison, on peut aussi reconnaître des plans directement tirés des cases du GUARDIAN DEVIL de Kevin Smith et Joe Quesada. Et puis comme Ben Urich est mort dans la saison 1, forcément, ça coince un peu pour utiliser certains fils narratifs de la saga de Miller/Mazzucchelli. A la place, Karen Page et Foggy Nelson occupent une place plus importante et sont plus que des faire-valoirs. Ce sont de vrais alliés de valeur pour Daredevil, même si ce dernier va mettre un moment à le comprendre et l’admettre.

 Foggy Nelson, l’ami indéfectible et d’une grande droiture… (c) Netflix  – source Screenrant lien https://screenrant.com/daredevil-season-3-mythology-crime-thriller/

Foggy Nelson, l’ami indéfectible et d’une grande droiture…
(c) Netflix
– source Screenrant 

JP : OK, l’histoire est différente, donc. Mais qu’est-ce que t’en as pensé, toi ?
LJ : Euh… moi, j’ai bien aimé ! (JP brandit son poing)
Pas taper, pas taper !
C’est pas le scénario du siècle mais ça se tient. Y’a un perso créé pour l’occasion, l’agent du FBI Ray Nadeem, qui cherche à exploiter les secrets de Fisk sur la pègre New Yorkaise pour obtenir une promotion. Au début, on pense qu’il se sert de Fisk mais plus la saison avance, plus les rôles sont inversés… En parlant d’inversion, le nouveau méchant de service, qu’on appellera « Dex » (z’ont pas encore trouvé moyen de lui coller le sobriquet de Bullseye), passe une partie de son temps dans un certain costume rouge avec un masque cornu, tandis que Murdock renoue avec sa tenue noire un peu cheap, comme dans la saison 1. C’est que, entre autres avanies, Fisk utilise Poindexter pour discréditer Daredevil ! Mais Dex n’est pas qu’un gros bras avec un gimmick de super-tireur. Son background est bien foutu. C’est quelqu’un de torturé, qui résiste un moment avant de sombrer, manipulé par Fisk.
A côté, Vanessa, la nana de Fisk, qui réapparait dans les épisodes 12-13, tourne définitivement à la crevure et commandite des meurtres. Elle se rapproche plus de la version Bendis/Brubaker que de celle de Frank Miller.
JP : Bon j’ai pigé, t’as trouvé que les persos secondaires tenaient la route, mais Murdock ?
LJ : Dans la continuité de la saison 2, Daredevil/Murdock se bat toujours pour résister à la tentation du meurtre et ne pas franchir la ligne. Il se prend pas mal de roustes, au passage. Je trouve d’ailleurs que les scénaristes exagèrent un peu de ce côté-là. On a souvent l’impression qu’il gagne ses combats par chance ou d’un cheveu… Dans son costume bricolé, le personnage perd de sa superbe. Et sur ses scènes en civil, il n’est pas non plus inoubliable… Mais son histoire est quand même bien explorée, avec un retour sur l’abandon dont il fut victime, dès la naissance, et un parallèle pertinent entre son parcours et celui de Poindexter.
De façon générale, la chorégraphie des combats est bien fichue, avec une vraie attention portée aux détails et une bonne recherche dans l’exploitation de la spécificité de chaque lieu. Que ce soit dans un parking souterrain, dans les bureaux du journal The Bulletin ou dans l’église du père Lantom, l’agencement des pièces et le mobilier sont mis à contribution pour donner une identité propre à chaque scène de combat. La dangerosité extrême de Dex, qui peut utiliser tout ce qui lui passe sous la main comme arme, est très bien rendue. Et la saison se conclut avec un grand truel à l’hôtel entre DD, Fisk et Dex.
JP : Un truel ?
LJ : Ben ouais, un duel à trois, quoi !

Toujours aussi agaçante, Karen parvient à faire sortir Fisk de ses gonds (c) Netflix  – source Bustle https://www.bustle.com/p/karen-pages-fate-in-daredevil-season-3-is-luckily-nothing-like-in-the-comics-12619200

Toujours aussi agaçante, Karen parvient à faire sortir Fisk de ses gonds
(c) Netflix
– source Bustle 

JP : Oh purée… Bon, t’as fini ? Rien d’autre à déclarer ?
LJ : Ben… Chai pas… Tu veux que je donne une note, peut-être ? Cette saison 3, je lui collerais facile 4 étoiles… C’est pas parfait, mais ça se…
JP décoche un coup au foie, suivi d’un crochet du gauche, puis d’un crochet du droit et de quelques jabs derrière…
LJ : Oh ! En fait, je vois plein d’étoiles, maintenant ! Mais… pourquoi t’es aussi colère ? J’ai répondu à tes questions, pourtant !
JP : -soupir – Ouais. C’est vrai. Désolé. C’est plus fort que moi. Je devais évacuer ma frustration…
Tu sais, j’ai déjà fait un gros travail sur moi-même…
LJ : Tu aurais pu être davantage en pétard ? Oh, c’te chance que j’ai !
JP : C’est juste que… Même en acceptant l’idée que c’est une adaptation, qui suit sa propre « logique », sa propre « continuité »… Même en ne cherchant pas à retrouver les personnages des comics… Même en faisant une croix sur tous ces moments enthousiasmants, ces pages ou ces cases qui ont marqué au fer rouge ma mémoire de lecteur…
Je n’arrive pas à me satisfaire de cette série !
Certes, il y a de très bonnes surprises. Poindexter et Page ont un passé différent de celui raconté dans les comics et ça fonctionne très bien… Lorsque Fisk coupe la couverture maladie de la sœur de Nadeem, atteinte du cancer, pour le faire rentrer dans l’endettement, on effleure un des thèmes traités dans BORN AGAIN. L’impuissance de l’homme du commun face aux forces de l’argent et ceux capables de tirer les ficelles… Un thème hélas toujours d’actualité…
Mais à côté de ça, il y a des scènes pachydermiques… Quand Foggy Nelson s’addresse aux policiers pour lancer sa candidature au poste de District Attorney ou quand Fisk donne une conférence de presse pour se refaire la cerise et faire porter le chapeau à Daredevil… Ce sont des scènes qui font trop « toc », elles n’ont pas fonctionné sur moi. On veut nous faire croire à un monde impitoyable, ultra-violent et miné par la corruption et pourtant, quand ça arrange le scénario, on nous sert des explications simplistes et des réactions bisounours.

Difficile de retrouver « mon » Daredevil quand c’est Bullseye qui porte le costume rouge (c) Netflix  – source News.com.au https://www.news.com.au/entertainment/tv/tv-shows/how-daredevil-pulled-off-10minute-prison-fight/news-story/b94c437ff4312436efee6650b9115c01

Difficile de retrouver « mon » Daredevil quand c’est Bullseye qui porte le costume rouge
(c) Netflix
– source News.com.au

Et puis, tous les manques constatés dans les saisons précédentes demeurent. Daredevil pratique toujours joyeusement la torture. La mise en scène n’exploite jamais les hypersens du héros de façon convaincante. Héros pour lequel on peine à s’enthousiasmer, on croise tout juste les doigts pour lui souhaiter de survivre à la baston de l’épisode…

Son cheminement est aussi parasité par toutes les considérations sur « les voies du seigneur » qui auraient présidé à sa destinée…
LJ : Ben quoi, DD se fringue en diable, et sa mère est une nonne. Normal que ça cause du père, du fils et du saint esprit ! C’est bizarre que tu trouves pas ça catholique !
JP renverse la chaise et balance une dizaine de coups de pieds dans le ventre de Little Jay. Il s’apprête à viser la tête mais arrête son geste, avant de redresser la chaise.
JP : Désolé, c’est une question de sensibilité…
LJ : Ouais, chest chur, t’es un type chenchible, toi…
JP : Que les auteurs utilisent tout le decorum et la symbolique du catholicisme, pas de souci. Mais qu’ils incorporent cette mystique dans l’essence du personnage, c’est un peu trop pour moi. Certes, c’est en ligne avec le traitement choisi depuis la saison 1, qui démarrait dans un confessionnal et certains auteurs, comme Kevin Smith dans GUARDIAN DEVIL, ont davantage creusé cette veine… Mais ce n’est pas ma déclinaison préférée du personnage.
Purée, même Frank Miller avait été plus subtil ! Dans BORN AGAIN, il faisait prier Sister Maggie pour le salut de Matt Murdock mais à aucun moment il ne faisait interagir Murdock avec Dieu. Ce qui lui faisait remonter la pente, c’était la volonté de se battre, le désir de vivre, de survivre, et pas la Foi. Même les scènes de confession et de prières dans ELEKTRA LIVES AGAIN ne sont là que « pour l’ambiance », sans pour autant représenter Murdock comme un vrai dévôt. Je suis sûr que pour certains cela ne relèvera que du détail, mais pour moi ça veut dire beaucoup.
LJ : Ah bon, il a joué du piano debout, le Murdock ?
JP serre le poing droit pendant de longues secondes puis se relâche…

Un DD cagoulé et parfois un poil trop religieux à mon goût (c) Netflix  – source Bustle https://www.bustle.com/p/the-marvel-daredevil-season-3-easter-eggs-bring-the-netflix-mcu-full-circle-12254789

Un DD cagoulé et parfois un poil trop religieux à mon goût
(c) Netflix
– source Bustle 

JP : Non. Ou si, peut-être, dans un arc dessiné par Joe Quesada. Mais je crois quand même qu’il était assis. Mais tu n’as pas tort de ramener ça à la musique. Daredevil. Born Again. Ce personnage et cette histoire font vibrer la corde sensible chez moi. Même en essayant d’aborder le visionnage sans cette référence en tête, elle influence forcément mon jugement. En fait, je crois que j’ai une peur absurde. Celle que le Daredevil Netflix ne supplante « mon » Daredevil dans la conscience collective. Un simple justicier urbain un peu neuneu, un sous-Batman, alors que ce personnage peut être tellement plus. Avec des auteurs sachant en tirer le meilleur, Daredevil a été le héros de récits ultra-inspirants pour moi. Quand je regarde la série Netflix, je ne vois qu’un vigilante de plus, avec quelques gimmicks. Il ne fait rien vibrer en moi. Je sais pas, c’est comme si le personnage d’Astérix devenait principalement associé à Christian Clavier dans la tête des gens…

LJ : Arrête, là tu me fais vraiment mal…
JP : Et pourtant, avec l’audience de la série, il est probable que, dans les années à venir, la caractérisation Netflixienne devienne celle de référence. On en a déjà vu des aspects dans le run de Charles Soule.
Little Jay vomit.
JP : Mais tu avais raison dès le départ. Il est vain de rechercher à l’écran ce qui nous a fait vibrer sur le papier. Pour critiquer une adaptation, quelque soit la qualité du matériau source, il faut sans doute s’en détacher.
LJ : Euh, si tu pouvais me détacher aussi, histoire que je sorte de ce hangar…
JP coupe les liens de Little Jay et l’aide à se remettre debout.
LJ : Alors, tu lui donnes quelle note à cette saison ?
JP : Trois étoiles, plus ou moins… Mais ce n’est que mon avis de fan extrêmement attaché à certaines périodes créatives du comicbook (principalement les années 80-90) et à une certaine idée du personnage. Sous un autre regard, cette saison pourrait se voir attribuer le même nombre d’étoiles que pour ta note. Voire plus.
LJ : Alors tout est une question de vision ?
JP : Oui.
LJ : Aïe, c’est quand même problématique, pour un héros aveugle !

La note de Little Jay :

La note de JP :

 Au final, ni crucifixion, ni « Born Again »… (c) Netflix  – source Comic Basics http://comicbasics.com/daredevil-season-3-cross/

Au final, ni crucifixion, ni « Born Again »…
(c) Netflix
– source Comic Basics

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Voici la saison que tous les fans de Daredevil Netflix attendaient / redoutaient : celle plus ou moins inspirée du chef d’oeuvre absolu BORN AGAIN. JP Nguyen, notre spécialiste  ès DD témoigne : le résultat est-il à la hauteur ?  Verdict chez Bruce Lit.

 

La BO du jour :
Ce n’est pas le vrai diable rouge, juste un gus qui porte un déguisement…

53 comments

  • PierreN  

    JP: As-tu repéré le caméo de Roy Thomas dans la scène de la prison (avant le plan-séquence) ?

    • JP Nguyen  

      Non, je suis capable de reconnaître Stan Lee dans les films mais Thomas, son visage m’est peu familier.
      Et pour ce plan séquence, ce n’est pas une scène qui m’a particulièrement enthousiasmé. Une fois de plus, Daredevil/Murdock se traîne et se démène pour sauver ses fesses, sans jamais apparaître iconique, héroïque, withoutfearic.

      • Jyrille  

        Justement, je trouve ça plus réaliste et intéressant. Si il se comportait comme dans la bd (ou disons, comme on s’imagine qu’il se comporte dans les bds), ce serait ridicule, cela me ferait sortir de la série.

  • Bruce lit  

    NON !
    Désolé, j’en peux plus de cette m****
    J’ai voulu vous faire plaisir et regardé d’un oeil vraiment bien bienveillant cette immondice hier soir.
    A la fin du deuxième épisode, j’étais très tr-s contrarié juste avant de dormir et parce que je me lève tôt aujourdhui.
    Le 1er épisode m’a laissé un doute : ce huis clos intimiste dans l’église où Matt retrouve ses sens avec une soeur Maggie bien réussie, je me suis dit ça y’est, ça décolle. Dans le même temps on retrouve Wilson Fisk et l’agent du FBI, très intéressants.
    Mais très vite ça merdoie…..
    J’ai vérifié : dès sa première apparition, Karen Page pleure et se lamente…..
    Foggy ne sert à rien….
    Quant à Matt….oh bordel, je me suis pris à éspérer qu’il réussisse son suicide à la fin de l’épisode 1….
    L’épisode 2 représente tout ce qui ne va pas dans cette série : des personnages en flagrant délit de jactance pour justifier le salaire des dialoguistes….Putain , mais c’est interminable !
    Et depuis quand Matt est un cul béni ?
    Oh j’ai compris, hein, on lorgne vers les scènes de Guardian Devil où Maggie gifle son Murdock en lui reprochant son auto apitoiement. Sauf que, et je suis désolé Cyrille, Phil, tous les copains, ce mec n’est qu’une chiffe molle !
    DD est un personnage majestueux, il a la grâce, il en impose. En tant que Matt Murdock , il manie l’humour, dans ses moments de déprime, le lecteur est avec lui, c’est un homme qui encaisse Born Again, le Sida et la trahison de Karen, il a cette force du regard qui évite la mise en mot de ce merdeux à l’écran qui « ouin ouin ouin, le monde il est méchant et puis Dieu aussi et désormais je boude, na ! »
    J’ai réalisé que les personnages secondaires avaient plus d’aura que le justicier et que dès que la caméra revenait sur lui, je me disais « oh non, pas lui »….

    Résumons, Matt ici est un défaitiste qui est vachement en colère parce qu’il a pris un immeuble sur le dos…Le personnage est toujours privé de son empathie, il fait ça pour se punir façon Raging Bull. Il n’est ni intelligent, ni avocat. Il n’a aucun charisme. Ses hyper sens sont toujours représentés avec des effets nazes. Les combats : pas de billy club, pas de voltige, pas d’arts martiaux qui constituent l’essence du personnage. DD se bat, c’est un parjure, comme Kickass, il passe son temps à se faire démolir à douter et à geindre. C’est juste la troisième saison + celle des Defenders et RIEN ne s’est passé…

    Allez, c’est fini, la série est annulé, bon débarras, moi j’ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec cette farce.

    #notmyDD

  • Bruce lit  

    Ici, Matt est un Battu pas un Battant.
    Un autre exemple ?
    Quand dans les 90’s, Chichester donne à Matt une armure, une lettre dans le courrier des lecteurs m’avait marqué : »une armure ? Pourquoi faire ? Lui faire résister aux balles ? Ce mec est tellement bon, qu’il les évitera à chaque fois ! »
    C’est ce souffle super héroique, ce respect que ce personnage incroyable inspire qui manque. DD Netflix, c’est « juste » un show qui a été le premier à faire du Marvel sombre et réaliste. Mais ce n’est pas Daredevil, et ça ne le sera jamais.

  • Tornado  

    (…con ce clavier…)

    Et bien j’ai enfin réussi à terminer cette troisième saison.
    Verdict : J’ai vraiment, vraiment, vraiment beaucoup aimé !
    Je suis d’accord avec JP sur plusieurs de ses remarques quant aux défauts de l’ensemble mais évidemment pas sur les disconcordances avec les épisodes des comics. Enfin… ce n’est pas que je ne suis pas d’accord mais plutôt que je n’y attache aucune importance. Entant qu’adaptation, je pars d’emblée sur le principe que ces différences font partie du jeu et donc jamais je ne m’y attache. Sinon je serais comme Bruce qui NE FAIT QUE chercher à comparer et ce serait l’enfer ! 😀
    Les défauts sont plutôt à rechercher du côté de certaines sous-intrigues qui alourdissent la saison, notamment celles qui touchent à la politique et qui sont emmerdantes. Mais il y a de ces scènes d’anthologie !!! Les trois épisodes finaux sont vraiment un grand moment de série TV et j’ai été totalement emporté.
    Je me range du côté de ceux qui considèrent qu’on a ici du très bon matériel DD, hors continuité. Un Ultimate ou un DD MAX.

    • JP Nguyen  

      « Verdict : J’ai vraiment, vraiment, vraiment beaucoup aimé ! »
      C’est tout à fait ton droit, Tornado !
      Pour ma part, j’étais et je reste mitigé sur cette saison 3. Trop de détails qui m’empêchent d’être totalement conquis. Mais cela reste cohérent par rapport à nos approches respectives : déjà, sur le run de Bendis, je tiquais sur des détails quand tu appréciais l’ensemble, avec l’ambiance et tout…
      Du coup, j’ai relu rapidement mon article et il me semble que j’essayais bien d’exprimer ce point de vue : cela ne m’a pas convaincu (pour x raisons) mais ce n’est pas dénué de qualités et pourrait plaire à d’autres…

  • Tornade (o)  

    Oui, j’ai également relu ton article après avoir terminé la saison. Je vois bien ce qui ne te plait pas et j’ai l’impression que tu te situes entre Bruce et moi pour ce qui est d’apprécier ou pas cette série. Bruce n’est pas capable de la regarder sans la comparer avec les comics. Il ne supporte pas les différences qu’il ressent comme des trahisons ou des erreurs, des mauvais choix, etc. Moi je peux regarder les deux (comics et série TV) en acceptant les différences sans sourciller. Toi… et bien… ton article montre bien que ton coeur semble balancer entre les deux ! 🙂

    Attention : Ne pas me voir comme un néophyte qui n’aime pas le DD comics (et donc qui n’y comprend rien). Quand j’étais gamin, que j’achetais religieusement mes Strange et que je les lisais avec passion (genre qui relisait chaque épisode 20 fois), Matt Murdock arrivait dans mon coeur tout juste après Peter Parker et je me considère comme un véritable amoureux du personnage.

    La différence, c’est que j’ai arrêté la lecture des super-héros Marvel pendant des années et que j’ai repris la série avec MK et Kevin Smith. J’ai donc un gros trou entre le run de Roger Stern (j’ai arrêté Strange un peu après le N°200) et celui de Smith (un bonne douzaine d’années d’abstinence, là où apparemment vous étiez le plus accrocs). Il y a effectivement tout un pan de la continuité qui m’est inconnu. Mais je reste un gros fan du perso et je pense que j’ai eu de la chance d’avoir surtout lu les run de Miller, de Smith, de Bendis et de Brubaker (plus le Loeb/Sale), qui correspondent le plus à ma grille de lecture et qui représentent ma référence définitive (pour rappel j’ai essayé le run de Nocenti et ça m’a dégringolé des pattes). En cela, la version Netflix me correspond bien aussi, puisqu’elle effectue une sorte de synthèse entre tous ces éléments. Il y a certes beaucoup de divergences entre la version papier et la version live, mais l’essentiel est là, malgré tout.

    Ce n’est pas comme la version Punisher du même Netflix. Là, par contre, je ne reconnais en rien le personnage et sa mythologie. Je ne vois pas le rapport avec la choucroute. Avec le DD Netflix, malgré toutes les différences réelles qu’entretiennent le live et le papier, différences qui me paraissent logiques, originales et passionnantes entre divers médiums, je reconnais bien malgré tout le personnage et son univers. Et je l’aime bien comme ça aussi.

    Au delà de ça, je n’avais pas aimé la saison 2 de Daredvil Netflix avec ses ninjas de pacotilles aussi insignifiants que dans le Wolverine de Millar. Mais j’ai vraiment été emporté par la 3°, notamment le dernier tiers. Je trouve que c’est très bon et intense, malgré quelques passages too much (comme tu l’as relevé dans l’article, lorsque les gars retournent l’opinion public trop facilement. mais c’est un détail).

    Par contre, j’ai été un peu neuneu : Je n’ai pas pensé à regarder The Defenders entretemps. Du coup, au début de la saison 3, je n’y comprenais rien ! 😀
    Et j’ai donc essayé de regarder ce crossover de manière rétro-continue. Et… Rrrôlalah… J’ai détesté. Je n’ai rien compris de rien à part les passages dévolus à DD. Chaque personnage apparait avec son background (genre il y a du rap dès que Luke Cage débarque à l’écran). C’est du pur crossover, quoi. Une horreur (pour moi).

    • Matt  

      Oh punaise même dans les séries, ça crossoverise et il faut suivre plusieurs séries en parallèles ?
      Je ne regarderai jamais tout ça^^

  • Eddy Vanleffe  

    C’est marrant, j’ai bien aimé les trois saisons mais je suis totalement d’accord avec Bruce…
    c’est par pure obséquiosité bien sûr…
    Non en fait, c’est vrai ce que pointe Bruce, mais ça ne me gêne pas parce que le moule initial c’est le comics (putain quand j’arrêterai de flatter bassement le boss en casant des références aux X-Men…)

    c’est comme un groupe de chez moi joue Highway to Hell, je sais que c’est pas AC/DC mais ça m’empêche pas de kiffer…

    • Bruce lit  

      c’est comme un groupe de chez moi joue Highway to Hell, je sais que c’est pas AC/DC mais ça m’empêche pas de kiffer…
      Mais ils ne se vendent pas comme AC/DC. Ce n’est pas un produit officiel.
      J’ai vraiment tenté de voir cette saison 3 avec un oeil neutre et bienveillant, mais c’est juste impossible. Je déteste cette série.

  • Tornado  

    Bon. Comme il n’y avait que 8 épisodes, je me suis forcé à regarder Defenders jusqu’au bout. Ce n’est pas irregardable mais c’est pénible. Ces personnages qui se disputent à longueur de temps et bombent le torse comme des gamins de maternelle, Jessica Jones qui fait des blagues en pleine baston. Leur amitié factice qui tombe comme un cheveu sur la soupe… C’est fatigant, lassant, embarrassant. On dirait vraiment une bande d’idiots ou de gosses capricieux et trop gâtés à qui on a offert des super-pouvoirs pour leur anniversaire…
    A présent que cette plongée dans le Marvel TV est terminée, je n’ai plus à regarder quoique ce soit de cet univers sur écran non plus. Ouf, je retourne à mon intégrale X-files que je redécouvre avec bonheur depuis la saison 1 en blouré… 🙂

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