Tirer le diable par la queue (Hellblazer par Mike Carey)

Encylopegeek : Hellblazer par Mike Carey

Un article de JB VU VAN

VO : DC Comics

VF : Panini Comics, Urban Comics

Une douloureuse protection, à l’image de Constantine
© DC Comics
© Urban Comics

Cet article portera sur les n°175 à 215 et 229 de la série HELLBLAZER de Mike Carey et divers artistes, publiés par Panini Comics dans les albums 100% VERTIGO : HELLBLAZER n°2 à 8 puis par Urban comics dans MIKE CAREY PRESENTS HELLBLAZER n°1 à 3. L’article suit les parutions Panini Comics, qui reprennent le contenu des trade paperbacks US.

Lorsque Mike Carey reprend la série HELLBLAZER, c’est au sortir du run de Brian Azzarello. Un run qui a divisé les fans : l’américain Azzarello a emmené le très britannique John Constantine dans un road-trip à travers les Etats-Unis – un environnement très (trop ?) inhabituel pour le mage de Liverpool. L’arrivée de l’auteur britannique Mike Carey coïncide avec le retour de Constantine au Royaume Uni, sous une nouvelle identité. Son run est ainsi à la fois un retour aux sources et un nouveau départ pour l’antihéros.

Le Sépulcre Rouge (HELLBLAZER n°175 à 180 – Illustré par Steve Dillon et Marcelo Frusin)
On choisit ses copains, mais rarement sa famille
© DC Comics
© Panini Comics

De retour à Londres, John Constantine tente de renouer avec sa famille après avoir disparu pendant 1 an et demi. La famille de sa sœur a dû déménager dans un immeuble insalubre dont plusieurs occupants meurent dans des circonstances étranges. Si Constantine charme au passage une serveuse nommée Angie Spatchcock, son enquête sur ces morts étranges révèle que sa famille est en danger. De puissants ennemis utilisent Gemma, la nièce de Constantine, pour forcer ce dernier à retrouver un puissant artefact, le Sépulcre Rouge. Mais un sombre présage laisse entendre qu’une menace bien plus importante menace le monde.

Mike Carey commence son run sur une histoire personnelle pour son protagoniste. Celui-ci découvre que ses actes ont des conséquences désastreuses pour ses proches. Entre la mort présumée de Constantine puis son retour et la disparition de sa fille, la sœur de John devient accroc aux sédatifs. Angie se fait brutalement attaquer et partiellement mutiler en aidant Constantine dans son enquête. Un thème fréquent pour HELLBLAZER et qui reviendra régulièrement dans le run de Carey : jouer avec le surnaturel a un prix.

Si la première histoire se focalise sur une bande d’antagonistes amateurs et banlieusards, le second récit sur la recherche du Sépulcre Rouge augmente les enjeux. Le méchant du jour, Domine Fredericks et son organisation, tienne la vie de Gemma entre leur main et peuvent la tuer à tout moment si Constantine les trahit. Mike Carey ramène pour l’occasion des créations de Warren Ellis : le Tate Club, dont il massacre la plupart des membres à l’exception de la magicienne Clarice Sackville et de son compagnon Albert. Constantine reçoit également le soutien de Map, autre personnage de Warren Ellis. Des hommages aux runs passé qui seront loin d’être les derniers.

Cette histoire est probablement celle qui m’a le moins intéressé dans ce run. Outre la menace très statique de Fredericks et la puissance de feu de ses hommes de mains, le lecteur n’a guère que l’histoire d’un ancêtre de John à se mettre sous la dent. On attend patiemment le moment où Constantine va réussir à berner Fredericks et sauver Gemma. Celle-ci se montre d’ailleurs naïve et parfaitement insupportable. Le Sépulcre Rouge permet surtout à Mike Carey d’avancer quelques pions : l’apparition de Ghant, à la morale trouble (il torture un esprit) et une prophétie annonçant l’approche d’un chien sanglant et l’ouverture de portes entre le monde des morts et celui des vivants.

Les Fleurs Noires (HELLBLAZER n°181 à 186 – Illustré par Jock, Lee Bermejo et Marcelo Frusin)
Clowns to the left of me, Jokers to the right
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L’enfer semble déterminé à faire passer un message à John Constantine, au prix de plusieurs âmes errantes. « Le chien passe la première porte. » Un autre émissaire de démon majeur avertit Constantine : une faille s’est ouverte à Stone Cross, un petit village perdu dont tous les habitants paraissent sombrer dans la folie et avoir perdu toute inhibition. Mais ces avertissements mettent à chaque fois les amis de John et leur famille en danger, et Constantine décide de passer à l’action, de l’Amazonie en Australie, en passant par le Jardin d’Eden !

Ce volume comporte plusieurs histoires hétéroclites. La première, « Le jeu du chat et de la souris », consiste en une course poursuite entre Constantine et 2 démons. Une vieille connaissance de John, Gary Lester, l’avertit que les associés de Fredericks cherchent à le venger. Gary Lester est un personnage créé par Jamie Delano dès les premiers numéros de HELLBLAZER, ami de Constantine trahi par ce dernier qui l’a conduit à sa mort. Ce court numéro vaut surtout pour sa narration alternant la fuite de Constantine et des flashbacks sur les préparatifs de l’affrontement contre ses poursuivants. L’histoire prive également Constantine de l’aide de Chas, dont la famille est menacée et restera traumatisée par l’expérience.

Ambiance Chevauchée des Morts-Vivants !
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Les 2 numéros qui donnent leur titre à ce tome, « Les Fleurs Noires », marquent le retour d’Angie. L’histoire suit alternativement Constantine recevant un message des enfers, la folie grandissante des habitants de Stone Cross et l’arrivée d’Angie, qui rend visite à son frère interné dans une maison de repos de ce village. Ambiance de film d’horreur classique avec ce village sombrant dans la folie (les habitants sont possédées par des âmes profitant de leurs nouveaux corps pour assouvir leurs envies) et des créatures surnaturelles venant commettre un massacre. Leur visuel et motivations sortent d’ailleurs des chantiers battus.

L’histoire est cependant très décevante. Les Fleurs Noires éponymes n’ont guère qu’une valeur d’indication de la menace, bien qu’elles semblent initialement avoir une intelligence propre. La tension monte lorsque Constantine déclare devoir faire un sacrifice pour stopper la menace, alors que les seules personnes en sa présence sont Angie et son frère. Mais la résolution est bien trop facile et sans aucune perte pour les héros.

Dans la dernière arche narrative de l’album, « Tiers-Mondes », aux côtés d’Angie, Constantine retrouve un vieil ami : la Créature des Marais ! Constantine aide tout d’abord Paho, une ancienne connaissance, à se sortir d’une dette en entrant très littéralement dans sa peau. Puis, à la frontière de l’Eden, John doit faire face à ses fautes passées pendant qu’Angie entre dans le Paradis perdu. Enfin, en Tanzanie, sur le lieu de massacres commis par les colons, Constantine et son amie pénètrent le Temps du rêve pour en savoir plus sur le Chien des Ténèbres.

Constantine passe enfin à l’offensive. Si « Tiers-Mondes » est composé de 3 histoires indépendantes, Mike Carey les unit avec des thématiques homogènes : l’homme doit payer ses dettes envers les populations et les terres qu’il a corrompues. Les 2 premières fois, John s’en sort en détournant l’attention à la manière d’un prestidigitateur : une mise en scène, une illusion. Pour la troisième, pour apaiser les populations massacrées de Tanzanie, nos héros n’ont d’autre choix que de se livrer en reconnaissant les crimes des occidentaux ou en livrant leur histoire. Au fil de « Tiers-Mondes », Constantine devient de plus en plus vulnérable : d’abord triomphant, il est blessé dans sa chair aux portes d’Eden avant de devenir simple personnage secondaire en Tanzanie.

Droit dans le mur (HELLBLAZER n°187 à 193 – illustré par Doug Alexander Gregory et Marcelo Frusin)
Quand John Constantine se mêle de sauver le monde, mieux vaut prier
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Après avoir été secourue de Fredericks par son oncle John Constantine, Gemma accepte d’aider un autre ancien employé de Fredericks, Ghant. Celui-ci retourne en effet sur les lieux d’une enquête menée dans les années 80 avec Constantine, et Gemma est la clé qui lui permettra d’obtenir ce dont il a besoin. De son côté, John Constantine se prépare à repousser le Chien des Ténèbres en rassemblant autour de lui plusieurs puissants magiciens. Mais même le plus grand des roublards peut se faire avoir…

« Histoire d’os », l’histoire qui ouvre se recueille, permet de changer d’atmosphère en suivant Gemma. Sa mésaventure avec Fredericks lui a manifestement mis du plomb dans la tête. Au lieu de suivre aveuglément Ghant, elle fait son possible pour découvrir ses véritables motivations. Le récit alterne entre le point de vue de la jeune femme, celui de Ghant et un flashback basé sur son journal. Cependant, Gemma est encore très loin d’être un clone de son oncle et fait preuve d’empathie envers les monstres du jour. Ceux-ci, les enfants d’une succube et d’un vampire, ont d’ailleurs un aspect tragique et doivent obéir à leur nature. Les adultes expient leurs erreurs passées tandis que la nouvelle génération se voit libérée des limites qu’ils lui ont imposée.

Combien pour ce chien dans la vitrine ?
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« Droit dans le mur » reprend les prophéties de fin du monde. Constantine explique ce qu’il a appris à ses nouveaux alliés : le Chien des Ténèbres, contre lequel il a été averti par plusieurs présage, apparaît lors d’évènements apocalyptiques et la chute de civilisations. Il s’agit d’une créature du jardin d’Eden qui a refusé d’être nommée par Adam. N’étant pas enfermée dans une identité, la Bête sans Nom peut ainsi prendre l’apparence qu’elle souhaite. Ailleurs, le frère d’Angie recouvre la raison et affirme avoir des informations pour Constantine. Mais, alors qu’ils se rendent auprès de John, Angie aperçoit le Chien qui les poursuit. Les choses ne sont pas plus rassurante auprès de notre héros : l’une de ses alliés perd la tête et tue un autre mage. Malgré tout, le groupe unit ses forces et parvient à repousser le Chien des Ténèbres. C’est alors que Constantine découvre qu’il a été piégé : si le Chien apparaît lors de crises, c’est qu’il s’agit du seul rempart contre la véritable Bête sans Nom…

Cette histoire est l’aboutissement de plusieurs fils narratifs semés par Mike Carey dans les précédentes arches narratives. Elle justifie notamment les présages répétés, qui ont servi à piéger tant le personnage de John Constantine que le lecteur, les persuadant de la véracité des prophéties. La révélation de cette manipulation fait écho à « Tiers-Mondes » et aux méthodes de diversion de Constantine, dont il est ici victime. La résolution va faire appel à la visite d’Angie au Jardin d’Eden et marquer le retour de la Créature des Marais. Cette ambiance de fin du monde permet à Mike Carey de faire apparaître plusieurs autres figures de séries Vertigo : Lucifer observe le cataclysme en se lavant les mains de la fin de l’humanité, et la Bête sans Nom neutralise Tim Hunter, le protagoniste de Books of Magic, avant qu’il n’ait pu agir.

Niveau graphique, Frusin offre de véritables scènes d’horreur. L’apparition du Chien auprès du train qui emmène Angie et son frère Jason est aussi terrifiante que soudaine, renforçant l’idée que la créature est une menace pour les héros. L’aspect qu’adopte la Bête sans nom après sa victoire est également impressionnante : un gigantesque diable qui pourrait écraser Constantine sans peine. Et la Bête n’attend pas docilement d’être vaincue avant de causer des dégâts : en infiltrant l’inconscient collectif, elle provoque une folie à l’échelle mondiale, rappelant plusieurs autres histoires dont le fameux « 24 heures » de la série Sandman.

Lorsque tous ses alliés l’abandonnent, Constantine parvient à s’en sortir avec l’aide d’Angie, de Gemma, de Chas et de la Créature des Marais. Mais comme toujours, cette victoire a un prix. La Créature des Marais perd l’âme d’Alec Holland. Quand à Constantine, il perd jusqu’à son identité…

Chemin de Croix (HELLBLAZER n°194 à 199 – illustré par Leonardo Manco, Chris Brunner et Marcelo Frusin)
Un amnésique bien mal entouré
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En repoussant la Bête sans nom, Constantine a perdu le sien. S’il a conservé sa ruse, John a oublié toutes ses connaissances occultes. Malheureusement pour lui, Constantine n’est pas sorti d’affaire. Un serial killer le traque. Une étrange enfant au bras brûlé massacre un médecin et fait porter le chapeau à Constantine, qui devient un fugitif. Enfin, il se retrouve au sein d’une secte qui voit en lui l’incarnation du Mal…

Les trois premiers épisodes suivent un Constantine qui n’a jamais été aussi vulnérable : terrifié et démuni en un milieu hostile. Pourtant, sa déveine l’accompagne partout. Mr Gill, le serial killer, tue un SDF qui aidait John, avant de s’en prendre à la famille de Chas. La gamine, dont on apprend qu’il s’agit de Rosacarnis, fille de Nergal, vieil ennemi de Constantine, tue un psychiatre qui risquait d’éveiller les souvenirs de John et empêche Gemma de retrouver son oncle. Mais Constantine ne fait pas que fuir ces menaces. En effet, la seule mention de son nom a évoqué des images de son passé, suffisamment pour qu’il refuse de redevenir celui qu’il a été. Ce Constantine nouveau a de l’empathie pour les morts qu’il cause ou les innocents qu’il dépouille !

Aperçus d’une vie oubliée
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Ce premier acte vaut principalement pour les retombées du carnage déclenché par la Bête sans nom. Les rues de Londres sont encore dévastées et des cadavres jonchent la Tamise, les hôpitaux sont surchargés. De plus, si Mr Gill était déjà un tueur avant l’arrivée de la Bête, il a conservé le souvenir de son influence sur l’humanité, ce qui a accru son sadisme. Mike Carey lance une nouvelle menace en la personne de Rosacarnis, qui entend profiter de la vulnérabilité de Constantine.

Constantine commence la seconde partie du volume au plus bas. Recherché par les autorités, il est également hanté par Rosacarnis qui le tente en lui proposant de lui rendre son identité. Il est guidé vers un refuge, mais le hasard ou le destin le conduit à une vieille connaissance : Ghant. Celui-ci a survécu à son aventure avec Gemma, mais en garde des séquelles : il est devenu le réceptacle d’innombrables âmes. Ghant projette de mettre Constantine aux enchères au démon qui pourra l’en libérer, mais également qui infligera à John les pires tortures.

On retombe à mon avis dans la répétition. Constantine est acculé, parvient par une pirouette à déjouer les plans de son ennemi et à assurer sa damnation, en perdant au passage une personne qui l’a aidé. Le twist ironique de cette arche narrative vient surtout du fait qu’après avoir échappé aux démons de l’enfer dont le Premier parmi les déchus, Satan lui-même, Constantine se retrouve dans une situation inextricable lorsqu’il est capturé par une foule en colère. Il n’a alors d’autre choix que d’accepter l’offre de Rosacarnis et de lui donner un jour de sa vie.

Des raisons de se réjouir (HELLBLAZER n°200, 202 à 206 – illustré par Steve Dillon, Marcelo Frusin, Leonardo Manco, Giuseppe Camuncoli)
Hélas, pauvre Constantine
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Depuis qu’il a fondé une famille avec son épouse Kit et leur enfant Adam, John Constantine a une vie banale. Mais Adam va bientôt effectuer un brutal rite de passage à l’âge adulte. Mais n’est-il pas plutôt en couple avec Zed ? Alors qu’ils rendent visitent à leur fils Saul, Constantine voit Gemma mourir et découvre la dépouille de la Créature des Marais. Ou alors, il est le compagnon vieillissant d’Angie, qui voit sa fille Maria devenir une ado rebelle, dont les soirées entre filles deviennent des rituels sanglants. Si ces vies s’avèrent être des illusions, les enfants de Constantine sont bien réels. Fruits de l’union entre John et Rosacamis, ils s’apprêtent à faire de la vie de Constantine un enfer en tuant tous les êtres qu’il a croisés les uns après les autres !

Pour le numéro anniversaire HELLBLAZER n°200, Mike Carey bat le rappel des ex de Constantine : outre la création de Carey, Angie, Rosacarnis prend l’apparence de Kit Ryan, issue du run de Garth Ennis, et de Zed, personnage de Jamie Delano. C’est également l’occasion de retrouver l’artiste fétiche de Garth Ennis, le regretté Steve Dillon, ou encore d’évoquer le SWAMP THING d’Alan Moore : en effet, durant la seconde illusion, Constantine se remémore spécifiquement les déboires judiciaires d’Abby Arcane pour sa relation jugée contre nature avec la Créature des Marais.

Une mère radieuse
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L’auteur imagine pour John Constantine les voies qu’il aurait pu emprunter. Sa première vie le voit en joueur invétéré, mais également comme un loser, qui ne tient plus la bière et qui perd aux cartes. Dans sa seconde existence, sa nièce Gemma l’a dépassée en tant que magicien. Dans la troisième, sa routine ressemble à s’y méprendre à celle de son ami Chas. À chaque fois, sa propre engeance le sacrifie. Un véritable enfer ironique pour ce cynique ayant l’habitude d’utiliser et de sacrifier ses proches ! Lorsqu’elle le libère de ces illusions, Rosacarnis tient parole en rendant ses souvenirs à Constantine. Tous ses souvenirs, y compris les 40 ans qu’il a passé à élever ses enfants maudits.

Constantine essaie encore de retrouver un équilibre après avoir le souvenir de 3 vies lorsque ses enfants lancent leur offensive. Tous ceux qui l’ont côtoyé sont visés. L’occasion pour Mike Carey de faire un nouveau tour de table des créations de ses prédécesseurs. Parmi les victimes collatérales, on retrouve ainsi le fantôme de Sir Francis Dashwood, créateur historique du véritable Hellfire Club et personnage du HELLBLAZER de Eddie Campbell. Le lecteur apprend également la mort de Mange, lapin doté d’une âme humaine apparu dans le run de Garth Ennis. La plupart des membres du Tate Club trouve également la mort, notamment Albert, le compagnon de Clarice Sackville. Et surtout, le démon qui vient en aide à Constantine est une vieille connaissance…

L’arche narrative « Des raisons de se réjouir » marque un splendide retour à l’horreur. Les enfants de Constantine se montrent créatifs dans leur massacre de l’entourage de John. Alba, l’une des mages qui a aidé Constantine dans « Droits dans le mur », se fait voler sa force vitale alors que ses cheveux étranglent les personnes alentours. Le Tate Club est décimé par une tempête d’éclats de verre. Chas échappe de justesse à un accident spectaculaire. Mais visuellement, la plus belle traque est celle d’Angie, qui se retrouve piégée dans un cauchemar éveillée comme si elle se trouvait dans l’un des films de la franchise LES GRIFFES DE LA NUIT. Cela permet à Leonardo Manco d’aligner les morceaux de bravoures pour rendre terrifiants les terreurs nocturnes d’Angie. Une ombre, « l’homme vide » qui la terrifiait dans ses rêves d’enfants devient une créature écorchée qui la poursuit dans les rues de Londres. Une plaisanterie sur des lutins vivant dans les miroirs, une phrase rassurante sur le repos éternel d’un chat deviennent autant d’abominations qui poursuivent la compagne de Constantine Pendant cette fuite, Carey et Manco massacrent plusieurs personnages mineurs du run d’Ennis et de Jenkins dans un déluge de violence.

Pourtant, les menaces les plus dangereuses sont bien humaines. Les enfants de Constantine parviennent à corrompre sans difficulté le petit ami de Gemma, qui projette de mettre du GHB dans le verre de la nièce de Constantine avant de la tuer. Ils approchent également le beau-frère de John en jouant sur son côté religieux. Une vision apparemment divine le persuade que sa famille est corrompue et doit être purgée de tout mal. Dans un numéro qui lui est largement consacré, Chas, après avoir été possédé par un démon, voit ressortir ses plus bas instincts. Si Gemma piège facilement son apprenti-tueur, tout le monde ne sortira pas indemne de ces attaques… Un album à la fois prenant mais frustrant, car il s’achève sur un cliffhanger sans que le danger ait été neutralisé.

Descente aux enfers (HELLBLAZER n°207 à XXX – illustré par Leonardo Manco)
Virée en enfer
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Pour sauver l’âme de sa sœur, John Constantine n’hésite pas à partir en enfer pour affronter ses enfants et leur mère, Rosacamis. Mais il ne part pas seul : l’alliée le plus improbable l’accompagne : le père de Rosacarnis et l’un des premiers adversaires de Constantine, le démon Nergal. Mais la route sera longue : il croisera ceux qu’il a aimés et trahis, jusqu’à son propre côté sombre. Mais Constantine peut-il à nouveau l’emporter sur les forces démoniaques ?

Pour une fois, l’album consiste en une seule histoire. Le premier numéro s’intéresse aux préparatifs du voyage du héros aux enfers et prend le temps de détailler le plan B… pour le faire sauter dans la dernière case. Dans le numéro suivant, Constantine fait face aux fantômes de son passé, notamment la partie de son âme qu’il a expédié en enfer à sa place durant le run de Paul Jenkins. Une rencontre qui le force à accepter l’aide de Nergal. La suite est un long flashback sur la déchéance de Nergal après ses précédentes rencontres avec Constantine (sous Jamie Delano et Garth Ennis) en parallèle de l’ascension de Rosacarnis. Les 2 derniers numéros voient l’arrivée de Constantine lors du couronnement de cette dernière, la trahison inévitable de Nergal et la dernière tentation du Premier parmi les Déchus.

Chaudes retrouvailles
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Mike Carey fait aboutir tous ses fils narratifs, y compris les plus mineurs. La première menace qu’il affronte à son retour d’Amérique dans Le Sépulcre Rouge ? Constantine utilise les trophées macabres de celle-ci pour préparer son voyage. Le numéro consacré à Chas qui concluait le précédent album provoque la rébellion de l’un des enfants de John. Les relations complexes entre les parents de Gemma résultent en une conclusion tragique pour notre protagoniste. Au sein de cette arche narrative, Carey multiplie les indices sur l’âme de la sœur de Constantine : une seconde lecture de « Descente aux enfers » change le sens des actes et paroles de Nergal.

Pour ce grand final, Leonardo Manco commence par quelques références artistiques. Nergal, sous la forme d’un rat, se perche sur le corps inanimé de Cheryl, rappelant la posture de la créature du Cauchemar de Füssli. La forme de Nergal évolue une fois en enfer, où il devient un rat géant à tête humaine. Une apparence qui rappellera aux aficionados de Lovecraft Brown Jenkin, monstre de LA MAISON DE LA SORCIÈRE. Le flot des âmes damnées et le paysage infernal désert renvoient à des illustrations de la DIVINE COMÉDIE de Dante comme celles de Gustave Doré.

La confrontation finale semble classique pour HELLBLAZER. John Constantine a anticipé la trahison de Nergal, compris l’importance de sa propre survie pour Rosacarnis et réussit, comme à son habitude, à retourner ses ennemis les uns contre les autres. Lorsque l’âme de Cheryl est libérée, il va jusqu’à narguer le Premier parmi les déchus sur son impuissance à retenir une âme pure. Mais Mike Carey réserve un Diabolus Ex Machina à son personnage : au moment de sa victoire, John Constantine subit une perte dévastatrice à cause d’un simple marché proposé en toute honnêteté par Satan en personne. Une défaite qui ne le laissera pas indemne. Carey redonne ainsi au Premier parmi les déchus une prestance qu’il avait perdu au fur et à mesure de ses défaites contre Constantine.

Un talent unique (HELLBLAZER n°213 à 215, 201 et 229 – illustré par Frazer Irving, Leonardo Manco, John Paul Leon)
Le reste n’est que silence
© DC Comics
© Panini Comics

Après sa cinglante défaite, John Constantine fait le point sur sa vie. Lorsque les Mages londoniens l’invitent à une réception, il se prépare à leur donner « gratuitement » la leçon qui lui a coûté si cher. De loin, Constantine observe le destin une bande de voleurs qui tombe sur le mauvais butin, et livre à des compagnons de beuveries le souvenir d’une aventure passée. Alors que le précédent tome ne proposait qu’une histoire, ce dernier volume est très hétéroclite. Un numéro flashback, l’épilogue de l’épopée de Mike Carey, un numéro filler situé entre HELLBLAZER n°200 et l’arche narrative « Des raisons de se réjouir » et un bref retour de Mike Carey sur la série avec HELLBLAZER n°229.

Le numéro qui ouvre ce volume justifie le titre. Finalement épuisé par les prix qu’il doit payer pour ses magouilles, Constantine se livre à Angie en lui racontant comment il a découvert son grand talent. Le petit John était martyrisé par un autre enfant jusqu’à ce qu’il se livre pour lui à une séance de spiritisme qui changera pour toujours la vie de la brute. Mais contrairement à ce que croit Angie, le don que se découvre alors Constantine n’a rien à voir avec la magie… Une histoire auto contenue, dont le graphisme par Frazer Irving (KLARION) rappelle le style de l’immense Richard Corben qui a illustré la première histoire de Brian Azzarello sur HELLBLAZER. La conclusion de ce court récit montre un Constantine à bout, épuisé.

Tous ces moments se perdront dans l’oubli comme les larmes dans la pluie
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Les 2 numéros suivants forment la véritable conclusion du run de Mike Carey. Un apprenti magicien, fan de John Constantine, invite celui-ci à la fête d’anniversaire de la création du Club Tate. L’humeur de Constantine n’est pas au beau fixe et il envoie balader le jeune messager. En effet, il a plus urgent : John veut retrouver Chas, dont il n’a plus eu de nouvelle après les attaques de ses enfants sur son entourage. Il découvre que son amitié a tout coûté à Chas, qui a perdu sa famille et découvert une partie de lui qui l’horrifie. Leur relation est définitivement brisée. John décide alors de faire table rase du passé et efface d’un sortilège les charges qui couraient contre lui, avant de détruire toutes ses possessions. Une dernière étape : Le Club Tate, pour lequel Constantine donne une allocution mémorable sur l’hypocrisie des magiciens et leur quête d’une récompense facile. La conclusion de ce speech est fracassante : Constantine fait miroiter à l’assistance le véritable coût des pratiques occultes.

A priori, cette histoire ne fait que répéter la morale de toutes les aventures de Constantine. Ce qui la rend intéressante, c’est surtout l’épuisement moral du héros, plus nihiliste que jamais. Après avoir coupé les points avec toute la société occulte de Londres, John revoit à nouveau les fantômes de ses amis et ennemis – un élément récurrent de la série HELLBLAZER. Je n’y avais pas donné plus d’importance que cela à la première lecture, mais à y réfléchir, ces apparitions posent problème : en effet, dans le volume précédent, Nergal a très explicitement détruit ces mêmes âmes durant le périple de Constantine aux enfers. Il s’agit donc moins ici de fantômes hantant John que du reflet de ses propres regrets. Les dernières images montre Constantine se perdre dans les ténèbres, comme noyé.

Drag me to Hell
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L’épisode qui suit est en réalité HELLBLAZER n°201. On y suit les mésaventures d’une bande de cambrioleurs commandités pour voler un hangar appartenant à Constantine. Peu après le vol, ces voyous font l’expérience de phénomènes étranges et disparaissent l’un après l’autre dans le néant. Constantine lui-même n’apparaît que ponctuellement, n’interagit pas avec les voleurs : son utilité dans l’histoire se limite à expliquer ce qui arrive. L’histoire aurait pu figurer sans problème dans une anthologie d’horreur façon HOUSE OF MYSTERY, ou un segment de la QUATRIÈME DIMENSION. Dans le run de Carey, ses seules utilités sont de faire un rappel à l’un des ancêtres de John aperçu dans « Le Sépulcre Rouge » et de montrer les collections que Constantine va brûler lors de la conclusion. Sympa mais inoffensif.

La dernière histoire de ce volume est un récit que raconte Constantine à des amis qui lui demande un service, afin de leur expliquer pourquoi il n’a aucune envie de les aider. Lors de son retour à Londres, John rencontre ses voisines, 2 sœurs jumelles dont une est en fauteuil roulant. Cette dernière, Ella, demande à John d’intercéder pour elle auprès de sa sœur Anna pour une mystérieuse faveur. Celle-ci n’accepte que si Constantine obtient une relique, les larmes d’un saint. Pour les lui livrer, Chalice, découvert par les lecteurs dans « Droit dans le mur », demande à Constantine d’élucider une mort étrange. Une série de faveurs qui, comme toujours, s’achève dans le sang et les larmes. J’ai trouvé cet ultime retour de Carey peu inspiré. L’auteur ne fait guère que répéter très explicitement la morale de son run (« Tout a un prix »). La relation des jumelles paraît tout droit sortie de QU’EST-IL ARRIVÉ À BABY JANE, mais cela reste cohérent avec l’histoire. John Paul Leon me paraît peu approprié pour de l’horreur, la faute peut-être à un style trop statique.

J’ai choisi de ne pas parler de HELLBLAZER : TOUTES SES MACHINES, car l’histoire est complètement détachée de cette saga que Mike Carey développe sur une quarantaine de numéros. L’auteur fait monter la tension crescendo : Constantine commence par affronter une mamie et ses enfants loubards, et finit par faire face aux plus puissants souverains des enfers. Chaque histoire ajoute une pierre à l’édifice, rendant l’épopée dans son ensemble plus grande que la somme de ses parties. Les parties graphiques sont relativement homogènes, principalement assurées par Marcelo Frusin puis par un habitué des atmosphères horrifiques, Leonardo Manco (HELLSTORM, WEREWOLF BY NIGHT, DEATHLOK), avec des apparitions marquantes d’artistes versés dans le gore comme Steve Dillon ou le gothique, tel Frazer Irving. Le run de Mike Carey aurait d’ailleurs pu servir de grand final aux aventures du personnage créé par Alan Moore, tant par les hommages qu’il rend à ses prédécesseurs que par l’évolution de Constantine lui-même. Cependant, le grand œuvre de Mike Carey restera toujours pour moi son LUCIFER, d’une construction impeccable sur ses 75 numéros (sans compter sa minisérie prologue ou son one-shot.) Un jour peut-être en VF, qui sait ?

Souvenirs en rouge et noir
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Proposition BO : Sting, qui d’autre ?

Dark angels follow me
Over a godless sea

22 comments

  • zen arcade  

    Wouaw, quel boulot impressionnant.
    Mes souvenirs de ce run sont trop vieux pour élaborer un commentaire mais bravo.
    Ca fait un bail que j’essaie de planifier une relecture intégrale de la saga Hellblazer mais je ne parviens pas à coincer ça dans mon emploi du temps.
    Je ne manquerai pas de revenir sur ton article le jour où j’arriverai au run de Carey. Allez, on y croit !!!

    • JB  

      Bonne chance dans ce périple, si tu parviens à te lancer 🙂

  • Présence  

    Génial : je n’ai pas encore fini de lire les épisodes de Mike Carey mais les TPB m’attendent dans la pile.

    Sépulchre rouge
    Cette histoire est probablement celle qui m’a le moins intéressé dans ce run. – C’est assez habituel qu’il faille une première histoire à chaque nouveau scénariste pour se mettre en jambe avec ce personnage si atypique qui ne fonctionne qu’avec des intrigues touchant personnellement l’auteur.

    Les fleurs noires
    Dès que j’ai vu la mention de Gary Lester, je e suis rappelé que j’ai lu ce tome et que j’avais bien aimé retrouvé ce personnage datant du début de la série, des histoires de Jamie Delano qui m’ont marqué au fer rouge.
    Francis William Chandler, surnommé Chas : un personnage pas si facile que ça à écrire en prolo sans pour autant tomber dans la moquerie ou la condescendance.

    Staring at the wall
    Longtemps ces épisodes ont été indisponibles et c’est la raison pour laquelle je m’étais interrompu dans la partie Mike Carey. Il a fallu que j’attende la réédition en intégrale.
    Une créature du jardin d’Eden qui a refusé d’être nommée par Adam : je reconnais bien là la capacité extraordinaire de Mike Carey à mêler des concepts philosophiques (Nommer quelque chose) à la vie de ses personnages.
    J’avais découvert les dessins de Marcelo Frusin avec cette série et j’en suis tombé sous le charme, prenant l’habitude de le suivre dans sa carrière.

    Chemin de croix
    Ce Constantine nouveau a de l’empathie pour les morts qu’il cause ou les innocents qu’il dépouille : la notion de l’empathie est revenue à plusieurs reprises dans la série, en particulier avec Denise Mina qui en avait tiré d’excellents épisodes, la première moitié de son passage (le tome Empathy is the enemy).

    Des raisons de se réjouir
    Un splendide retour à l’horreur / Cela permet à Leonardo Manco d’aligner les morceaux de bravoure : il m’aura fallu un peu de temps pour m’habituer à Leonardo Manco, parès les aplats de noir si fluides de Marcelo Frusin, un artiste de l’école d’Eduardo Risso.

    Descente aux enfers
    La partie de son âme qu’il a expédié en enfer à sa place durant le run de Paul Jenkins […] ses précédentes rencontres avec Constantine sous Jamie Delano et Garth Ennis : Mike Carey un orfèvre de la continuité respectueuse, intelligente et constructive.

    Un talent unique
    Ultime retour de Carey peu inspiré : plusieurs scénaristes de la série ont indiqué avoir ressenti une forme de soulagement à la quitter, du fait d’avoir dû payer un prix psychique significatif à sonder ainsi la noirceur de l’âme humaine. En outre, comme tu le dis, le scénariste avait conçu une intrigue sur le long terme (une quarantaine d’épisodes) comme un tout et il n’est pas facile d’ajouter quelque chose à un récit complet.
    Le grand œuvre de Mike Carey restera toujours pour moi son Lucifer : j’ai lu cette série après avoir lu les premiers épisodes d’Hellblazer, et j’ai retrouvé la même démarche : prendre la suite d’un scénariste (de grand renom en plus) avec dans la tête une direction claire (vraisemblablement conçue avec l’aide de Neil Gaiman) et prendre son essor avec une écriture personnelle, des thèmes forts, des personnages très humains et un ou deux concepts philosophiques sous-jacents, dans une structure pensée sur le long terme. Un très beau souvenir de lecture. C’est pourquoi je me suis jeté dans The Unwritten.

    • JB  

      Mike Carey un orfèvre de la continuité respectueuse, intelligente et constructive.

      Ah, on reconnaît l’approche qu’il utilisera également sur X-Men, mais ses comics « déconnectés » de toute continuité sont tout aussi prenants

  • Jyrille  

    Je suis bien content de lire un article sur un run complet de Hellblazer ! Cela fait quelques années que je m’y suis mis, depuis les premières publications Urban même si j’avais lu un TPB de Garth Ennis en VO (que j’ai toujours). Je vérifie : depuis 2015 donc. J’achète systématiquement les publications Hellblazer de Urban depuis, à part un ou deux tomes que je ne compte pas prendre pour le moment. Je dois encore lire le run de Delano, celui de Jenkins et le premier de Spurrier (urban-comics.com/simon-spurrier-presente-hellblazer-serie/).

    Je les lis donc en les découvrant, et la plupart du temps je ne me souviens pas de tout à part les trucs marquants. Je me souviens avoir beaucoup aimé ce run de Mike Carey et les dessins de Marcelo Frusin.

    C’est un sacré boulot que tu fournis là, une vraie encyclopegeek ! Avec les liens qui vont bien. En te lisant, je me rends compte que je devrais tout reprendre : lire enfin les Swamp Thing qui m’attendent (le tome Urban de Len Wein et les trois de Alan Moore) et enchaîner avec les Hellblazer dans l’ordre chronologique… Un sacré paquet d’heures de lecture en perspective !

    Je t’avoue qu’à part Chas, je ne me souviens pas de tous les noms que tu cites dans les personnages. Ma lecture remonte à leurs sorties (2017, 2018 et 2019) et depuis je n’ai pas lu de Constantine.

    La BO : j’aime beaucoup, le meilleur album de Sting, le seul que je garderai.

    • JB  

      Merci d’avor supporté ma prose ^^
      Pour Swamp Thing, j’ai une grande affection pour le run de Martin Pasko, qui précède l’arrivée d’Alan Moore et la redéfinition du personnage.

  • Tornado  

    Vindiou ! voilà qui me rappelle mes propres anthologeeks. Vu de l’extérieur c’est impressionnant. Faut être fou pour écrire tout ça ! 😅
    Super tour d’horizon !

    Un peu comme les copains, j’envisage de reprendre la série depuis le début et de tout lire en découvrant ce que je n’avais pas pu avoir à l’époque (comme par exemple les runs de Warren Ellis et de Paul Jenkins, deux de mes auteurs de prédilection).
    Lorsque je suis revenu aux comics, au milieu des années 2000, je me suis instinctivement dirigé vers cette série. Et je l’ai découverte avec une saga signée Mike Carey, la seule qui n’est pas chroniquée dans l’article : TOUTES SES MACHINES (achetée chez Album, à Paris). Du coup, après, j’ai essayé de revenir aux sources avec le run de Delano (pas fini), celui d’Ennis (fini), d’Azzarello (pas fini), et à ce jour je n’ai jamais lu entièrement le run de Carey !
    Bientôt (j’espère) sortira le deuxième tome du run de Jenkins. La série sera alors (quasi) complète depuis son premier numéro jusqu’au run de Mike Carey (et même à celui de Diggle, dont les 2/3 ont été publiés en un tome chez Paninouille). Plus rien ne m’empêchera alors de me replonger dans cette série qui, avec le recul, est l’une des meilleures que j’ai pu découvrir depuis toutes ces années. Et qui est restée en bonne place dans ma bibliothèque, quand la plupart des comics de slip ont fini à la revente…

    La BO : Aucun souvenir de cette chanson ni de cet album. A me demander si je l’ai déjà écouté.

    • JB  

      Alors il est possible que j’ai attentivement relu les précédents articles fleuves que tu as écrit pour rédiger le présent texte ^^ Merci du coup pour l’inspiration 🙂

  • Bruce lit  

    Malgré le succès de LUCIFER la série TV (à mille lieux de la BD ça va sans dire), Urban n’a jamais tenté la VF. Dommage.
    J’ai entendu dire que Charles était sur HELLBLAZER. Si cel était vrai ce serait un fausse note historique dans le concert d’auteurs légendaires sur ce personnage qui ne m’a jamais parlé.

    • JB  

      Pas assez de Batman dans LUCIFER, probablement… Plus sérieusement, les responsables d’Urban ont probablement vu qu’il n’y avait aucun rapport entre la série et le comics.
      Charles… Soule ?

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir JB,

    j’ai lu attentivement ton article fleuve. Aucune peur de me faire spoiler, car je n’ai jamais lu une quelconque page de HELLBLAZER et je pense que je n’y suis pas près de m’y mettre.

    Pourtant ton article me rappelle bien que j’y trouverait clairement mon compte, surtout avec un auteur comme Mike Carey (Paul Jenkins m’intrigue également). Graphiquement c’est également plus dans mes standards mais là je suis moins difficile en général.

    Mais en ce moment manque de temps, manque de place (je suis en train de me débarrasser d’une grosse partie de ma collection), manque d’argent (priorité) ….. Quitte à invertir je partirais d’abord sur PREACHER (que je n’ai jamais lu également).

    Je suis assez client de Sting, donc bon choix de BO.

    Je reste impressionné par la somme de travail. Cela fait bible pour un article fleuve peut être comme celui de l’enfer ?

    • JB  

      Je pense que Bruce ne pourra que te soutenir dans ta préférence pour PREACHER ^^

  • JP Nguyen  

    Au fil des années, malgré sa réputation plutôt flatteuse, je n’ai guère progressé dans ma connaissance de cette série. Je n’ai lu que le run d’Ellis, republié en VF il y a quelques années, et « TOUTES CES MACHINES », emprunté en médiathèque, dont je ne garde aucun souvenir.
    J’ai relu des bouts du run d’Ellis il y a quelques semaines et j’étais un peu mal à l’aise. Dans Hellblazer, j’ai l’impression qu’il n’arrive que des saloperies à la plupart des personnages et qu’à la fin, Constantine s’en sortira en prouvant qu’il est le plus malin.
    Apparemment, dans ce run, il subit une défaite, mais bon, j’ai pas l’impression que le reste change beaucoup, le supporting cast a l’air de bien morfler.
    Et donc, merci pour ma culture, mais je ne pense pas m’y plonger prochainement.

    Sinon, sur certaines covers, Tim Bradstreet donne un certain de Gordon Ramsay (le chef cuisinier) à John Constantine. Ayant regardé quelques épisodes de Cauchemar en Cuisine à une époque, je reste marqué par le fréquent usage par ce chef d’un mot de quatre lettres commençant par F.

  • JB  

    « Dans Hellblazer, j’ai l’impression qu’il n’arrive que des saloperies à la plupart des personnages et qu’à la fin, Constantine s’en sortira en prouvant qu’il est le plus malin. »
    C’est tout à fait ça. La conclusion du run de Mike Carey laisse entendre que c’est la goutte d’eau pour le personnage, mais je crains de ne pas avoir lu le run suivant (de Denise Mina ?), donc je ne pourrais pas dire si cela a eu un impact durable.

    • zen arcade  

      « Dans Hellblazer, j’ai l’impression qu’il n’arrive que des saloperies à la plupart des personnages et qu’à la fin, Constantine s’en sortira en prouvant qu’il est le plus malin. »

      C’est une façon de voir les choses mais ce n’est pas celle qui m’importe le plus.
      Certes, Constantine est un manipulateur, certes il emmène des tas de personnages dans sa spirale auto-destructrice alors que lui s’en sort toujours,… C’est un trope qui fait partie de l’identité profonde de la série.
      Mais ce qui est le plus important dans la série, au-delà du personnage de Constantine, c’est qu’il est avant tout pour moi un vecteur des positions sociales, politiques et de la vision du monde des auteurs qui se sont succédés sur la série. A ce titre, Jamie Delano restera à mon sens à tout jamais inégalable sur la série et Mike Carey, dont on loue ici l’appétance pour le respect de la continuité (ce dont personnellement je me contrefous) pas le plus inspiré.
      Tout ce que DC a tenté de faire après la série Vertigo en ramenant Constantine dans le DCU montre bien que ça ne fonctionne pas si on enlève la dimension sociale et politique très forte et qu’on la remplace juste par des aventures de Constantine. C’était juste merdique.
      Il a fallu Spurrier pour ramener cette dimension et retrouver pas seulement le vrai Constantine mais surtout le vrai Hellblazer.
      Hellblazer, c’est âpre, c’est punk, c’est sale.

  • Tornado  

    A l’heure actuelle, il ne manque plus que trois runs d’auteur pour que la série « Présente Hellblazer » chez Urban Comics soit complète :
    – Denise Mina (qui n’a l’air d’intéresser personne mais apparemment tous ceux qui l’ont lu disent que c’est très bien !),
    – Andy Diggle,
    – Peter Milligan.
    Une fois ces trois auteurs publiés (je n’ai aucun doute sur la publication des runs de Diggle et Milligan), il ne manquera plus que quelques one-shots par-ci par là, dont certains écrits par Gaiman, Momo ou encore Eddie Campbell. Mais je crois que ça fait genre dix épisodes seulement.

    Elle est bien cette collection HELLBLAZER chez Urban. Mais que je regrette ce papier mat épais et ces gros pavés de plusieurs kilos ! Quand je tiens un album de l’éditeur Delirium dans les mains, je me prends tellement à rêver que TOUT devrait être un jour réédité comme ça !

    • zen arcade  

      « Denise Mina (qui n’a l’air d’intéresser personne mais apparemment tous ceux qui l’ont lu disent que c’est très bien !), »

      C’est plutôt le contraire.
      Le run de Denise Mina est largement considéré comme le pire de la série.

      • JB  

        Tiens, ce n’est pas celui d’Azzarello ?

  • Tornado  

    Je ne me souviens plus où (fesbouc ?), mais y en a qui ont écrit « ça et ça c’était mieux chez Denise Mina, blablabla ». Je l’ai lu de mes propres yeux pas pls tard que cette semaine.

  • Présence  

    Mes deux sous sur les épisodes de Denise Mina

    Empathy is the enemy (épisodes 216 à 222), version courte

    Denise Mina s’approprie les caractéristiques du magicien issu du prolétariat pour mettre en scène l’empathie, l’un des moteurs des relations humaines. La mise en scène de Leonardo Manco met en valeur les échanges entre les individus. Et le tout devient une lecture aussi prenante qu’intelligente.

    Version longue : https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/RJRNMIUP5X6LK/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=140121066X

    The red right hand (épisodes 223 à 228), version courte

    La première moitié de ce tome fait craindre le pire pour ce qui est de l’intrigue. La deuxième moitié est aussi sophistiquée et intelligente que le tome précédent. Denise Mina a également écrit le scénario de A Sickness in the Family.

    Version longue : https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R2NXP7CB937ZDI/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1401213421

  • Eddy Vanleffe  

    Super pour ma culture, Ayant été totalement rebuté par les épisodes de Garth Ennis, je ne suis pas sûr de les lire, mais j’ai quand même envie de lire le run de Jaimie Delano

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