Top 10: Une histoire d’Ha-Moore

TOP 10 par Alan Moore, Gene Ha et Zander Cannon

Come on and play !

Come on and play !©Vertigo

AUTEUR : BRUCE LIT
VO: Vertigo

VF: Semic/Urban

Top 10 est une série scénarisée par Alan Moore et dessinée par Gene Ha puis Zander Cannon. Cet article en couvre l’intégralité.
D’abord éditée par Semic, Top 10 a été ensuite rééditée en 3 volumes par Urban avant de paraître en format Omnibus (600 pages) en décembre dernier.
Traduction d’Alex Nikolavitch.

A ses débuts, Canal Plus diffusait une série policière formidable : Hill Street Blues ou Capitaine Furillo.
Loin du volet spectaculaire, glamour et violent du métier de flic, HSB décrivait le quotidien de flics ordinaires dans des enquêtes banales à l’humour absurde ; chaque épisode commençait par un briefing auquel assistaient toutes les équipes avant leur journée.
Le réalisme y était saisissant, on pouvait y sentir le café du matin, les bouches pâteuses et l’odeur du commissariat. Portée par un très joli générique, les flics devenaient les collègues imaginaires du spectateur qui,au fil du temps, s’attachait aux personnages.

Alan Moore après From Hell souhaite tirer un trait sur le Grim and Gritty dont il fut l’initiateur avec Watchmen. Avec Top Ten, il signe volontairement un récit léger, facile d’accès et une véritable déclaration d’amour à Hill Street Blues.
Il n’ y a pas de héros dans Top Ten ou plutôt il n’ y a que cela !  La série met en scène la ville de Néopolis où tout le monde est doté de super-pouvoirs. Les flics du commissariat Top 10 y ont, comme on peut l’imaginer fort à faire ! Le défi de Moore est de taille : comment être un héros et faire son boulot dans une ville où même les gosses ont des pouvoirs ?

Et Moore laisse exploser son imagination : un sergent canin, un requin avocat travaillant contre la firme Spielberg (!), un exhibitionniste invisible, un serveur de bar avec une tête de volcan ! c’est du délire !

Un requin avocat qui travaille pour Spielberg !

Un requin avocat  !©Vertigo

Moore aidé par ses dessinateurs enchaîne des séquences clin d’oeil comme un polisson qui abuserait du name’sdropping.   Lors d’un match de gladiateurs, sur les marches de l’arène on retrouve le Roi Leonidas et Stumblios de 300. Un peu plus haut à droite la version dessin animé d’Ulysse 31 déguste du Pop Corn avec le Cyclope….des Xmen ! En bas à droite la vache qui rit ! Chaque page est composée ainsi. Lire Top 10, c’est à la fois hilarant et épuisant. Après tout faire des Top 5 ou des Top 10, c’est l’apanage du geek et Moore compte bien en donner pour notre argent !

Par exemple, Le Punisher version Top 10 est un exterminateur de vermines au sens propre du terme: il massacre les souris ! Les souris étant particulièrement pugnaces, il leur envoie…. Chalactus ! Je suis incapable de résister à cet humour.

Alors, sauras tu  les trouver tous ?

Alors, sauras tu les trouver tous ?©Vertigo

Parallèlement à celà , nous découvrons Neopolis et ses flics par le biais de l’adorable Robyn fraîchement débarquée, aussi perdue dans cet univers que son lecteur ; Moore nous indique clairement par le bais de la boite à jouets de notre bleusaille qu’il veut s’amuser et nous en mettre plein la vue.

Et Top 10 contient à mon sens deux scènes d’anthologie à classer au panthéon des meilleures scènes de comics.
Une ouverture magnifique où Robyn est conduite au commissariat par un taxi zen ; entendez par là un aveugle qui considère qu’il amène ses clients vers leur destin sans se soucier des obstacles, ni du code de la route !
Et la confrontation hilarante entre Girl One, jeune femme habillée par des tatouages colorés qui découvre que le sergent Hyperdog, comme tout bon chien, ne voit pas les couleurs. Autrement dit, elle se ballade à poil devant son supérieur tous les jours !

I Dont Wanna be your dog !

Juste une mise au poing !©Vertigo

Pas de héros donc, et un récit où les situations sont plus importantes que les intrigues. Et pourtant , la vie grouille dans le Top 10 : il se passe plus de choses en 6 épisodes de Moore qu’en 100 du sinistre Spawn !
Malgré l’humour débridé de la série, le lecteur retrouves des thématiques chères à Moore : Comme Rorschach, Girl One a une peau aux motifs mobile , un tueur sème la terreur parmi les prostituées et Robyn est initiée par un agent charismatique comme Evey avec V. Les Watchmen étaient minoritaires ? Neopolis fait des super héros sa norme !

On retrouve également l’attachement du britannique pour les marginaux au travers de la sympathique Jackie Kowalski, lesbienne esseulée comme une des victimes de Watchmen. Jackie est belle, drôle, intelligente, gaie (sic) et désespérément seule … Transparente comme son pouvoir, personne ne semble s’intéresser à elle.
Et toujours la géographie, chère à Alan Moore véritable géopsychologue où la ville et ses territoires dessine le caractère des habitants comme dans From Hell.

Des personnages tous attachants, notamment Jackie Kowalski ici au premier plan ©Vertigo

L’humour de Moore (re-sic) lui permet d’aborder des sujets où beaucoup se seraient cassé les dents : addiction à la drogue, prostitution infantile et zoophilie. De la même manière qu’il est impossible d’imaginer Le Parrain sans Brando , Top 10 est intrinsèquement lié au talent de Gene Ha. Révélé par le récit de Scott Lobdell Cyclope et Phoenix  qui narrait déjà une aventure des Xmen hors des entiers battus, Ha se déchaîne littéralement sur ses planches !

Ces décors ! Ces costumes ! Cette architecture !  Chaque planche regorge de mille détails méticuleux flattant l’oeil du lecteur obsessionnel. Ici un tag en référence à V, là un clin d’oeil à la batailles des planètes et enfin une publicité pour shampoing avec Wolverine, un Scott Summers dormant la bouche ouverte dans le métro, un Reed Richards en vieux pervers et un Dr Doom en enfant capricieux !

Along came Chalactus !

Along came Chalactus !©Vertigo

En plus de la série principale, Urban réédite également  les deux mini séries : L’odyssée de Smax et les Forty Niners. Concernant cette dernière , je ne vais pas tourner autour du pot, je n’ai pas réussi à la finir et ai lu 90% de l’histoire péniblement. Moore n’y est pour rien : la nostalgie des Super Héros d’après guerre, les histoires d’aviateurs, le style Pulp , tout ça ne me parle pas malgré les dessins splendides de Gene Ha.

L’odyssée de Smax est par contre impressionnante de virtuosité entre le scénariste et le dessinateur Zander Cannon. Ceux qui adorent Bone se sentiront chez eux : des dessins faussement Bone-Homme ,de l’humour comme s’il en pleuvait, un héros fier et noble qui passe son temps à être ridiculisé par les seconds rôles, des dragons, des monstres, des trésors et de l’amour impossible !

Où est la référence à Syd Barrett ?

Où est la référence à Syd Barrett ?©Vertigo

En une centaine de page , Moore multiplie les références littéraires (Tolkien, Harry Potter, Gaiman et …Peyo !), musicales (Syd Barrett et ABBA!), et cinématographiques (Le Septième sceau tourné en ridicule) . Et les formalités administratives à remplir pour partir à la chasse au Dragon ne sont pas sans rappeler Les 12 Travaux d’Astérix et sa fameuse séquence bureaucratique!

Mais cette bonne humeur est complètement au service d’une histoire solide avec des méta-commentaires subtils autour de l’immigration clandestine, la xénophobie et les tabous sexuels, bref tout ce qui n’est pas franchement drôle. Moore ne justifie pas l’inceste entre Smax et sa soeur. Il va jusqu’au’au bout de la cohérence de l’univers qu’il emprunte aux autres. Dans un univers où les ogres tuent leurs femmes, mangent des enfants, où les haches de guerriers servent à la fois de phallus et de cerveau , dans un monde de nains pervers, d’elfes roublards et de Dieux de la mort paresseux, dans cet univers où rien n’est à sa place, l’amour d’un frère pour sa soeur ne dénote pas. Voilà !

Alan Moore joue avec linceste ! Et rend ça beau !!!

Alan Moore joue avec l’inceste ! Et rend ça beau !!!©Vertigo

L’affrontement physique entre le héros et sa nemesis ne l’intéresse pas. Comme pour Watchmen ou Vendetta les bastons ne résolvent rien chez Alan Moore. Il s’agit d’éprouver le héros au cours d’une odyssée picaresque où un choeur de personnage féminins adorables d’ironie et d’intelligence, aident un homme qui a perdu la foi et qui ne trouve plus sa place dans l’univers qui l’a vu naître .

Moore comme Jeff Smith n’a pas son pareil pour bâtir une intrigue solide, intelligente derrière l’apparat du divertissement décontract’ . Rendre les choses si simples, si accessible, si léger n’est pas à la portée de tout le monde. L’adulte redevient un gosse dans un monde féerique enchanteur mais pas si effrayant. Inversement des enfants murs peuvent y lire une formidable épopée avec en filigranes les angoisses et les questions existentielles de l’être humain.

Une approche Cartoon réussie

Une approche Cartoon plus reposante pour les yeux que l’oppression de Neopolis ©Vertigo

Avec Top 10, Alan Moore prouve qu’il n’est pas que cet affreux misanthrope isolé dans sa tour d’ivoire et que, encore une fois, il règne sur l’empire des Comics empli de tacherons sans intelligence, ni culture ou d’ouverture au monde. Le seul défaut de cette écriture en restera sa qualité qui exigera de son lecteur une attention soutenue et un large temps de cerveau disponible pour en apprécier la cosmogonie.

Avec Jack.B.Quick, Top 10 reste l’une des rares oeuvres où le lecteur d’Alan Moore a l’occasion de se marrer et de le faire intelligemment. L’occasion pour le maître du Comics de rendre un vibrant hommage à la cullture populaire et à la culture geek tout court !

Un univers baroque à la folie des grandeurs assumée !

Un univers baroque à la folie des grandeurs assumée !©Vertigo

30 comments

  • Bruce lit  

    Le FB : « The Auteurs » Prélude
    Ouvertement inspiré de « Hill street Blues », Alan Moore épaulé par Gene Ha et Zander Cannon montrait avec « Top 10 » qu’il était capable de faire autre chose que du glauque apocalyptique. Dans un univers où chacun est doté de super-pouvoirs, la vie d’un flic est compliquée. Une série au top et drôle visitée aujourd’hui chez Bruce Lit.

    La Bo du jour: ouvertement cité par Alan Moore, un autre génie déglingué qui fonda un obscur groupe anglais aux couleurs roses… https://www.youtube.com/watch?v=PQiNWIibEIc

  • Matt  

    Intrigant.
    Alan Moore et moi c’est pas trop une histoire d’amour. Comme je l’ai dit ailleurs, From Hell m’a été pénible à lire, V m’a ennuyé, l’approche « cul » de Neonomicon m’a paru fort éloignée des récits de Lovecraft et m’a un peu dégouté…
    Il n’y a bien que Killing Joke et Watchmen qui m’ont bien plu. Là c’est encore différent de Ennis. Je ne sais pas trop ce que j’ai à reprocher à Moore en fait. C’est juste qu’il est érigé au rang de Dieu du comics aussi et que moi, à part les 2 cités plus hauts que j’ai aimés, j’ai trouvé au mieux ses récits « sympa » (V pour vendetta) ou « intéressant mais déplaisant à lire » (From Hell) Du coup je comprends moyennement la « hype » autour de son œuvre.

    Ce top 10…mouais, why not ? Je sais pas trop. ça semble marrant c’est vrai. Mais finalement c’est quoi l’histoire ? Tu dis que les situations importent plus que les intrigues, et je ne suis pas sûr que ça me tienne en haleine du coup.

    • Bruce lit  

      @Matt: l’intrigue rappelle de loin en loin celle de Watchmen. Des morts apparemment banales mobilisent l’équipe de policiers jusqu’à remonter à un complot beaucoup plus haut. Entre temps, mille et une sous intrigues qui mettent en avant les pouvoirs et la personnalité des personnages. Si tu en as l’occasion, je ne peux que te conseiller de Moore l’hilarant Jack B Quick.
      Je ne suis pas client de tout Moore mais Top 10, V, Watchmen, Jack, Top 10, les Gentlemen, ce n’est pas rien. Rien qu’avec ça, il mérite son billet pour l’immortalité.

  • Présence  

    Une attention soutenue et un large temps de cerveau disponible – C’est sûr que pour identifier et retrouver toutes les références, il faut un sacré bagage comics, et du temps.

    Comme toi, j’avais trouvé Top 10 incroyable sur beaucoup de plan : les intrigues policières sont bien ficelées, les trouvailles inventives fusent à chaque page (ton article m’en a fait souvenir de nombreuses, et je garde encore en mémoire l’enquête sur le déicide), les personnages existent plus par leur personnalité et leur psychologie que par leur costume chamarré et leurs superpouvoirs (ce qui est un exploit quand on considère l’inventivité en la matière), les dessins portent tous les détails malgré leur profusion.

    Je suis bien content de lire un article qui rende un juste hommage à cette série.

    Comme toi, j’avais été moins convaincu par 49ers, et ravi par Smax.

  • Tornado  

    Un bien bel article, du Bruce pur jus, presque aussi dense que la BD elle-même ! 🙂
    Sur la vignette que tu as choisie, il y a Asterix, Obelix et Idefix quand même, ainsi que le petit extraterrestre de Bugs Bunny. Les autres je ne les reconnais pas.
    Beaucoup de gens n’ont pas aimé « The Forty Niners ». Tu devrais aller jusqu’au bout (ne serait-ce que pour reconnaitre le Capitaine Haddock dans un bistrot !), il y a une toile de fond sur la tolérance envers l’amour gai aussi forte que celle de l’inceste dans « Smax ».

    Alan Moore ne fait plus la hype depuis longtemps. Je l’ai déjà dit mais la tribu le boude à présent, lui préférant un mainstream plus franc du collier (c’est-à-dire qu’Alan Moore, même quand il dit qu’il fait du super-héros, en fait il fait autre chose). Un peu comme les américains fans de country qui vont bânir un chanteur du « cercle » parce qu’il ne rentre pas dans les balises.

    Personnellement, il reste pour moi le génie absolu de son medium et de son temps. Et j’espère parler en connaisseur de son oeuvre, et non entant que groupie…
    Top Ten est une de ses créations les plus légères, super drôle (voilà quoi, même sur l’humour, Moore est meilleur que tout le monde). Mais en même temps aussi exigeante que les autres, avec moult niveaux de lectures, et c’est plein d’esprit.
    C’est une de ses premières créations pour le studio ABC, qu’il créa un temps chez Image. Il bénéficiait d’une liberté totale alors il s’est lâché !

    Comme d’habitude, le défaut de cet auteur reste le verbiage. Et, dans Top Ten, cette boulimie de communication passe avant tout par le dessin, Gene Ha réussissant à remplir chaque vignette de tout ce qui sort de l’esprit du scénariste ! Du coup ça reste effectivement une lecture qui nécessite une très forte attention. En retour, on peut relire la série indéfiniment, comme l’Incal, et se régaler à chaque fois en y trouvant des choses qui nous avaient échappées la fois précédente.

    Je suis d’accord avec Bruce sur le thème de l’inceste. Au départ choqante, Moore réussit à rendre la chose belle, poétique, avec en exèrgue un appel à la tolérance vraiment appuyé. Magnifique.

    @Bruce : Je suis étonné que tu aies choisi un Syd Barrett pour la BO. Quoiqu’il en soit, « Octopus » reste très écoutable avec le temps. Et c’est ma chanson préférée de ce pauvre Syd.

  • Matt  

    Des fois je me demande comment un dessinateur entre en osmose avec son scénariste. S’il a des difficultés à mettre en scène des trucs un peu barrés qui ne feraient pas partie de sa façon de penser à lui. Il doit falloir vachement s’adapter. Je n’ai jamais trop vu d’interview d’un duo d’auteurs qui parleraient de leur travail d’équipe. Ou du dessinateur qui expliquerait comment il fait pour visualiser la « folie » de son scénariste. ça m’intéresserait plus que de lire des interviews de scénaristes qui se la pètent comme s’ils étaient seuls à bord.
    C’est ta phrase sur Gene Ha et sa capacité à tout coucher sur le papier qui me fait penser à ça, Tornado. Je dessine pas mal mais je n’ai jamais bossé en duo (vu que je fais ça en amateur) et je ne sais même pas si je ne trouverai pas ça frustrant d’ailleurs. Comment un dessinateur apporte sa touche personnelle ? Est-ce que le scénariste aussi se base sur le style d’un dessinateur qu’il connaît pour élaborer son sujet en fonction de sa force évocatrice ?

  • Bastien  

    Bonjour,
    Merci pour cet article très intéressant.
    Pour ma part c’est ma lecture préférée de Moore.
    Je reconnais que ce n’est peut être pas sa plus grande oeuvre mais entre le coté très fun, les critiques sur la société et les dessins de Gene Ha tout est fait pour moi qui suis fan de cop show.
    Le spin off de Smax est vraiment excellent, tout est bourré d’humour ce qui ne l’empêche pas d’amener son point de vue sur les questions de sexe, d’immigration, de plus comme tu le soulignes il y a beaucoup de références aux monde de la fantasy.
    Bonne journée.

  • Tornado  

    Je m’intéresse depuis lontemps à la capacité d’Alan Moore à s’adapter, mais surtout à choisir le dessinateur qui convient le mieux à ses scénarios.
    Je trouve qu’il est doué d’une capacité surnaturelle à entrer en osmose avec chacun de ses dessinateurs, à l’exception peut-être des travaux récents, où un Jacen Burrows très lisse n’entre pas complètement dans cette théorie.
    A l’époque des travaux pour ABC, Moore a su s’entourer d’un panel d’artistes avec lesquels il développait des projets d’une incroyable cohérence Fond/Forme, comme Top Ten, Prometha et Tom Strong.

    La postface de V Pour Vendetta est passionnante car Moore y expose sa collaboration avec David Lloyd. Il explique avec beaucoup d’humilité à quel point le résultat est intrinsèquement lié à la personnalité du dessinateur, à laquelle il a dû s’adapter. J’ai beaucoup de respect pour Alan Moore car il a toujours pris soin à mettre ses collaborateurs en avant, allant jusqu’à renoncer à ses cachets au bénéfices de ses dessinateurs.

    • Matt  

      Ah, je ne savais pas. C’est bien en effet.
      Cela dit, je ne pensais pas que c’était tellement le scénariste qui s’adaptait aux dessinateurs. Plutôt l’inverse. Sauf quand le scénariste choisit volontairement un dessinateur particulier (et qu’il en a la possibilité)
      C’est ça qui est intéressant à savoir. Qui donne une identité visuelle ? Le dessinateur avec sa propre sensibilité et ses suggestions ou le scénariste qui détaille chaque chose sans trop laisser de liberté au dessinateur ? (ça doit être frustrant ça)
      J’imagine que ça diffère selon les œuvres…

        • Bastien  

          Re,
          par contre attention risque de Spoiler concernant Wonder Woman Earth One.
          Bonne journée.

        • Matt  

          C’est très intéressant, merci. Je n’ai pas écouté les 1h30 en québecois parce que faut suivre quand même. Mais le passage sur le travail avec Morrison est intéressant.
          Je ne pense pas que Bruce changerait d’avis sur Morrison s’il écoutait ça par contre…^^

  • Jyrille  

    Et bien tout pareil que toi, Bruce, et Présence. J’ai les éditions Semic de tous ces épisodes et n’ai pas craqué pour la réédition Urban. 49ers m’a également ennuyé malgré des thèmes courageux, par contre Smax est ce que je préfère de Top 10. L’humour y est ravageur avec des thèmes et des histoires très sombres. Je n’ai jamais vu les références geek que tu cites dans les dessins opulents de Gene Ha mais du coup tu me donnes envie d’y jeter un oeil.

    Quant à Hill Street Blues je la regardais jeune adolescent, elle passait sur RTL désormais RTL9.

  • Bruce lit  

    Le who’s who de l’arène :au premier rang de droite a gauche : Princess Leia Organa (Jabba’s Style, la vache qui rit, un jawa avec un casque derrière le chien vert.
    Deuxième rang Leonidas et Stallios (300), Asterix, Obelix et Idefix, le Sphinx, les squelettes de JAson et les argonautes
    Dernir rang : Ulysse 31 et Cyclope des Xmen.

    Hill Street Blues : la série culte des débuts de Canal. J’aimais beaucoup mais bien moins que la version de rObin des bOis qui passait à l’époque et le loup-garou dont je ne me souviens plus du titre.

  • Artemus Dada  

    Si je peux me permettre, à propos de « Hill Street Blues » ; cette série s’inspire (pour le dire gentiment) de la série 87e District une série de romans d’Ed McBain qui mettait en scène un commissariat publié à partir de 1956 (57 romans).
    Ces romans sont à la base de tout ce qui a était fait depuis de Top Ten à Gotham central, en passant par toute la flopée de séries télévisée :

    http://artemusdada.blogspot.fr/2015/11/gotham-central-tomes-1-3.html

    En tout cas je « plussoie » quant à la qualité de « Top Ten », et j’y ajoute les « Forty Niners », magnifique « graphic novel » (autrement dit album) à mes yeux.
    Quand on pense que tout ça à failli ne pas voir le jour à cause du rachat de WildStorm par DC. Brrrrr !!!!

    En tout cas merci pour cet article.

    Ps: si comme tu le dis Bruce, Moore est l’initiateur du « grim and gritty », c’est à son corps défendant ; le « grim and gritty » est essentiellement une perspective de lecture de l’industrie de la BD étasunienne, qui a compris qu’il était plus facile de copier cet aspect-là que de réitéré des ouvrages de la qualité de « Watchmen » par exemple, si on voulait captiver de nouveaux lecteurs, séduits par la maxi-série de Moore

    Et effectivement Moore entreprend avec son label : « America’s Best Comics » qu’il imagine comme un sigil (il est devenu magicien depuis ses 40 ans ) de renverser la vapeur (si je puis dire) :

    http://artemusdada.blogspot.fr/2010/05/sigils-bd.html

    Si jamais vous lisez mon article vous verrez que ça commence avec la mini-série (inachevée) 1963.

    [-_ô]

  • Patrick 6  

    Pfff ben c’est pas encore ça qui va arranger mon découvert bancaire… Ni réduire ma pile de BD à lire !
    Vraiment pas sympa ça ! Tiens j’aime autant quand tu parles de Morrisson ou Bendis au moins ça me fait faire des économies :))

  • JP Nguyen  

    J’ai lu la série principale et 49ers. Il me reste à lire SMAX mais en le feuilletant en médiathèque, ça ne m’avait pas emballé…

    Par contre, Top 10, oui, c’est bien ma came. Sans doute une de mes histoires préférées d’Alan Moore (dont je ne suis pas un fan absolu), superbement servie par les illustrations de Gene Ha.
    Je n’ai jamais pu suivre correctement Hill Street Blues au cours de ses moult rediffs télés maisj’aimais beaucoup l’ambiance particulière qui s’en dégageait. Des flics humains, faillibles et qui ne résolvaient pas toujours toutes les enquêtes haut la main… Bien plus sympathiques que toutes les déclinaisons d’Experts auxquelles on a pu avoir droit depuis les années 2000…

    Et sinon, joli titre Bruce.

  • Artemus Dada  

    Ahahaha …

    Bon sang Van Loc !! j’avions lu son bouquin, une sorte de biographie si mes souvenirs sont bons (il y a plus de 25 ans quand même) mais je l’avais complètement oublié.

    • Bruce lit  

      Sans oublier l’immortelle série de TF1 qui en fut adaptée à laquelle The Shield doit tout….

    • Tornado  

      Van Loc : Je me souviens l’avoir vu à la Fnac de Marseille, tout seul dans un coin. Il donnait des dédicaces et personne n’y allait. Il m’avait fait de la peine !

  • Tornado  

    Tout simplement parce que tu m’as dit que tu n’aimais pas trop le bonhomme, en ce sens qu’il te met mal à l’aise, ce qui est tout à fait normal.

  • Matt  

    Kikalu la ballade de Halo Jones ?
    Aller, quoi, c’est du Alan Moore, y’a bien quelqu’un qui va enfin répondre à mes questions en disant « ouaaais je l’ai lu »
    Non ?

    • Présence  

      Ouaaais je l’ai lu.

      • Matt  

        Mouiii bon…j’aurais du préciser une opinion aussi. Mais j’ai vu que tu en causes à l’endroit habituel.

        • Présence  

          J’ai trouvé cette histoire moyenne pour Alan Moore, certainement plus impressionnant à l’époque de sa parution du fait qu’il mettait en scène une héroïne dans un contexte de science-fiction.

          • Matt  

            C’est intéressant ça. Le Alan Moore jeune doit-il être jugé selon les critères habituels du Alan Moore expérimenté ?

            ça me fait penser à ces auteurs qui pondent un seul chef d’oeuvre dans leur vie, mais tous leurs travaux seront ensuite comparés et souffriront de la comparaison avec ce chef d’oeuvre. Même si ce sont des travaux de jeunesse, ou que ça reste des œuvres de qualité, mais juste « pas aussi bien que… »^^

          • Présence  

            Remarque très juste : j’ai été incapable de lire cette histoire autrement que par rapport aux œuvres d’Alan Moore que j’avais déjà lues. Cela constitue donc une forme de mise en compétition de l’auteur avec lui-même, en plus à partir de ses meilleures œuvres. C’est aussi le reflet de ma démarche de lecteur pour ce cas particulier : j’ai été transporté par Watchmen, Miracle/Marvel Man, Swamp Thing, ce qui fait que je recherche ce qu’il a écrit d’autres. Avec Halo Jones, je n’ai pas retrouvé la même intensité qu’avec les précédents.

            Du coup, je viens de relire mon commentaire de 2012 et je pense que je serais plus admiratif aujourd’hui, ne serait-ce que pour le récit de cet individu tellement effacé, et pour l’usage du genre SF pour mieux parler de la société.

  • Tornado  

    Toujours pas…

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