Focus : Le lectorat comics, le syndrome de Stockholm en action ?
SPECIAL GUEST : SIMON
Si vous trainez encore sur les réseaux sociaux, vous avez sans doute croisé la plume de Simon aka…Scie Mon, libraire indépendant et en ligne pour EXCALIBUR COMICS.
C’est à son tour de jouer les guests pour BRUCE LIT avec cet article forcément polémique : pourquoi beaucoup de lecteurs ne s’aventurent pas hors de leur zone de sécurité ? En gros, y a t-il une vie après Batman?

En tant que libraire spécialisé comics, c’est un phénomène auquel je fais face de façon récurrente, que ce soit via le conseil sur le web ou en direct : le lectorat comics aime bien ses doudous, ses références, les trucs qu’il connaît, qui ne le bouscule pas trop et il va rarement s’aventurer ailleurs.
Je pourrais fournir des exemples par dizaines mais certains me semblent plus pertinents que d’autres. D’abord, sur le dessin. J’adore le Silver Surfer de Dan Slott et Mike Allred. Bon, de manière générale, j’adore Mike Allred ! Quand le titre est ressorti en Omnibus, on en a beaucoup parlé chez Excalibur car on le considère comme un chef d’œuvre ! Et chose folle, le seul élément négatif qui revenait portait sur les dessins. Parce que Mike Allred n’a pas un style académique du tout ! C’est pop-art, psychédélique, le trait est épais, les visages un peu bizarres. Bref, ça n’est pas fait pour tout le monde et forcément, c’est clivant.
Et ce n’est qu’un exemple d’artistes parmi d’autres qui clivent et peuvent donc freiner les ventes. Ça a été le cas récemment pour Hayden Sherman sur Absolute Wonder Woman. Déjà que le personnage n’est pas la plus grosse vendeuse de la Trinité DC Comics, si les gens s’arrêtent aux dessins alors qu’on leur conseille le récit comme l’un des meilleurs de l’année 2025, ça en devient fortement désespérant…

Et je pourrais parler de la grandiose Bilquis Evely aussi ou encore très récemment de Javier Rodriguez. A contrario, quand ce sont des artistes qui proposent des planches d’une laideur folle comme Rob Liefeld ou Salvador Larroca, ce type de discussion n’a pas lieu. Plastiquement, ça ressemble à du comics, c’est dans les chaussons habituels donc, ça semble ne pas poser de problème.
Éloignez-vous des standards et là, les commentaires négatifs vont pleuvoir. Il semble que notre proposition de conseils n’ait pas de portée et se bloque à un hermétisme. Parce que “le style est trop spécial”, parce que “je n’ai pas l’habitude de lire ça” ou que “je n’apprécie pas ce style de dessin”.
Alors, bien entendu, à un moment donné, on sait ce qui nous plaît ou pas, on connaît nos goûts, nos limites et on parvient à deviner ce qui va nous plaire ou pas. Mais je crois réellement qu’il faut sortir de sa zone de confort, sous peine de ne pas évoluer. C’est quelqu’un qui ne voulait pas entendre parler de Taylor Swift il y a 3 ans et en est devenu un fan absolu qui vous dit ça ! Et juste parce que ma copine a insisté comme une dingue et m’a traîné aux concerts !
Et justement, n’est-ce pas cette habitude qu’il faut casser ? Ce confort et ce côté doudou qu’il faut parfois combattre ? Peut-être aussi une forme de snobisme ? Une posture un peu hautaine et prétentieuse qui tend à vouloir préserver une certaine image du comics.

Mais les meilleurs comics ne sont-ils justement pas ceux qui sortent des sentiers battus et proposent des bifurcations, nous mettent hors de notre zone de confort ? L’art est en évolution et, même quand il possède des logiques industrielles (souvent pernicieuses pour sa pleine expression), c’est cette évolution, ce mouvement permanent qui lui permet de se renouveler et de rester pertinent.
Un autre exemple qui me paraît pertinent et complète cette idée est lié aux ventes d’intégrales. Ce sont d’excellentes ventes de notre côté. Mais on a remarqué quelque chose de curieux. En effet, à l’heure actuelle, on arrive à des périodes avec des épisodes parfois inédits dans certaines Intégrales. Et alors même que cela se vend très bien sur un personnage tels que Captain America, dès que l’on passe à un autre scénariste et à une période inédite en VF, ça marche beaucoup moins bien. Du style des ventes divisées par 2 ou 3. Comme si ce qui intéressait les gens était de retrouver le confort de leurs moments de lecture passés. Ce n’est peut-être qu’une exception mais ce qui se vend le mieux est ce qui a déjà été lu. Alors oui, dans des versions non-censurées. Mais dans le fond, on a la même intrigue, le même développement déjà connu. La seule explication que je peux trouver est donc que les gens cherchent simplement à se replonger dans leur enfance au travers des histoires déjà racontées. Et dès lors qu’elles n’ont pas été déjà lues, un blocage se crée. La peur d’une déception ?
Je ne sais pas mais cela interroge fortement quand on conseille énormément la période JM DeMatteis sur Captain America. Pas un petit nom, donc. Mais pourtant, les ventes s’écroulent. On en revient même à se remettre en question et à se dire qu’on a mal fait notre boulot !

Je pourrais aussi parler des ventes excellentes de séries pourtant considérées comme étant médiocres parce qu’elles portent sur des personnages populaires comme les Marvel Comics ou le run tout pourri de Saladin Ahmed sur Daredevil et je pourrais en donner d’autres. Le Batman de Zdarsky, le Hulk de Donny Cates ou son Thor, etc.
Les gens vont rester sur des valeurs sûres, refuges plutôt que s’aventurer sur d’autres personnages tels que Moon Knight, Ghost Rider (qui bénéficient récemment d’excellents runs) ou encore le Batman de Ram V. Ce dernier est plus difficile d’accès, demande un investissement supplémentaire et n’est donc pas à la portée de tous.
Mais bon, est-ce un argument suffisant ? J’ai parfois le sentiment que le lectorat comics est pris dans une forme de syndrome de Stockholm. Plutôt que d’aller chercher de nouvelles lectures de meilleure qualité en allant chercher des conseils, il préfère se concentrer sur les personnages refuges, les classiques, même si la qualité est en baisse prodigieuse.

Alors que le choix est là et que la qualité se trouve partout, il suffit juste de regarder ailleurs et d’ouvrir ses chakras. Se plonger dans l’indépendant, aller voir des personnages plus secondaires. Explorer d’autres périodes de l’histoire des comics. Il y a suffisamment de possibilités et de choses à découvrir qu’il est difficilement tenable d’entendre des gens se plaindre de la qualité en berne des séries alors qu’ils ne cherchent pas ailleurs et ne font pas preuve de curiosité. C’est d’autant plus rageant quand on met en avant ces titres, souvent des coups de cœur et que, derrière, les ventes ne suivent pas.
C’est souvent le cas avec les titres indépendants. Ma plus grosse frustration a été Kaya, une série de Wes Craig à la frontière des genres, qui ressemble à du Kirby, du Mignola et plein d’autres trucs beaucoup trop biens ! Nous n’avons pas arrêté d’en parler mais les ventes n’ont jamais décollé, malgré un premier tome à 10€. Comme quoi, le prix n’a pas toujours d’incidence sur les ventes (voir quasiment jamais mais c’est un autre sujet).

Comme il n’est jamais trop tard, foncez dessus avant que ça ne tombe en arrêt de commercialisation ! Vous ne regretterez pas ce voyage ! Fondamentalement, ce manque de curiosité est-il gênant ? Je pense que oui pour la diversité du marché et la prise de risques des éditeurs du milieu.
Parce que nécessairement, si un éditeur vend quasi exclusivement du Batman, du Superman ou du Spider-Man, on pourra difficilement reprocher à celui-ci de ne pas proposer plus de diversité dans son catalogue. Comment sortir des titres audacieux comme Kaya si les ventes ne suivent pas ? Mais est-ce que l’on peut nécessairement tout mettre sur le dos du lectorat et sa responsabilité individuelle ? Je pense que c’est trop facile.
Il y a aussi le rôle de l’éditeur et du libraire en tant que médiateurs et relais culturels sur des titres peu connus. Car peut-on reprocher au public de ne pas aller lire des choses différentes, moins connues si trop peu de monde en fait la promotion ?
Je m’incrimine dans cette problématique. Il est plus facile de parler des choses connues que des choses les moins connues. Ça n’a pas la même portée et il est toujours satisfaisant de voir que notre travail a de la portée.
Mais l’éditeur doit aussi faire son travail de commercialisation et il y a une véritable problématique là-dessus dans le monde de la librairie. Trop peu de communication fait en sorte de donner envie de découvrir et d’aller lire d’autres choses. On pourra louer les initiatives d’éditeurs que de faire du podcast et certains en font plus que d’autres pour mettre en avant la diversité du catalogue. Mais cela n’est pas suffisant car on se retrouve avec des méthodes de communication quelque peu archaïques voire peu efficientes.

Quand on voit 1 publication chaque jour sur un gros succès de vente ou un gros nom comme The Nice House ou bien Absolute, forcément, il a plus de portée que pour un titre moins connu. C’est la loi de la communication sur les réseaux sociaux. Cependant, est-ce bien nécessaire ? Le succès a déjà été installé sur ces titres alors, plutôt que céder à la facilité, pourquoi ne pas mettre en avant des titres différents ? Insister sur ceux qui ne sont pas d’excellentes ventes pour leur offrir une seconde jeunesse. Sortir de la culture de l’instantané dont souffre beaucoup trop notre société actuelle. Je n’ai pas de réponse à apporter mais je ressens une frustration immense de voir des pépites être en-dehors des radars et ne pas susciter d’intérêt pour un ensemble de raisons déjà évoquées précédemment.
Car la raison d’être de mon métier est de conseiller et de proposer des choses différentes aux gens. Pas uniquement les gros titres mais ceux qui ont besoin de mon soutien et la portée dont j’ai la chance de bénéficier via la vente en ligne.
Car c’est aussi ça être une librairie indépendante : soutenir des plus petits titres, des pépites qui méritent la lecture et aussi les éditeurs qui les font vivre. Pour cette raison, au sein du collectif Comic Shops Assemble, nous nous efforçons de soutenir les gros titres. Mais nous faisons en sorte de mettre en avant des titres plus risqués comme Rogue Trooper par Delirium ou Absolute Martian Manhunter ou d’autres dont je n’ai pas le droit de parler.
Et on sent une curiosité et un intérêt ! Preuve donc que la mise en avant, le soutien fonctionnent et ont une résonance chez une partie du lectorat ! En tant que professionnels du livre, je crois fortement qu’il faut devenir un relais pour inciter à la découverte, à la curiosité plutôt que de surfer sur la facilité. Il y a un équilibre à trouver.
Tout le monde a sa part de responsabilité dans ce manque global de curiosité. C’est à chacun d’en prendre sa part et d’agir en conséquence. On ne pourra pas toucher tout le monde mais on peut essayer.

Merci pour cette analyse ! Je ne suis d’ailleurs pas sûr qu’elle attire les commentaires négatifs, car elle me paraît pour le coup objective et argumentée.
Je souris un peu à l’évocation de Moon Knight comme run aventureux car pour mon expérience spécifique (cad lecteur VO années 80 à 2010), c’est un peu un retour vers un style doudou après les runs expérimentaux ou azimutés d’Ellis et Lemire. Je trouve en effet que le run de Jed MacKay fait énormément penser à l’un de mes auteurs préférés, JM DeMatteis, avec le thème du choix de la rédemption plutôt que de la vengeance.
Je m’interroge : est-ce que le grand lectorat achète encore sur des noms d’auteurs (au delà d’un rare Grant Morrison) ? Notamment avec l’exemple de Rogue Trooper, où l’on note la présence d’Ennis, également publié pour ses récits de guerre par des éditeurs plus confidentiels comme les éditions Paquet. Par exemple, je m’étonne de l’absence d’une VF du Flash de Si Spurrier alors que l’auteur paraît omniprésent chez les différents éditeurs, à la veille d’un volume 2 de son Hellblazer.
J’avoue que j’ai du mal à me projeter sur les attentes du lectorat actuel. Que penser quand sur les RS, les gens préfèrent montrer des photos de leurs étagères plutôt que de parler des histoires et se plaignent des changement de couleurs ou de taille des albums ?
PS : vivement Absolute Martian Manhunter !
PS : j’ai beaucoup apprécié le format « 2 en 1 » de la période Dawn of, qui a permis de faire découvrir pas mal de série (je lisais plus volontiers Birds of Prey que Green Arrow !), j’aurais aimé qu’il continue au-delà d’Absolute Power.
J’avoue que j’ai du mal à me projeter sur les attentes du lectorat actuel. Que penser quand sur les RS, les gens préfèrent montrer des photos de leurs étagères plutôt que de parler des histoires et se plaignent des changement de couleurs ou de taille des albums ?
Copieur. J’aurais du poser un copyright sur cet argument 🙂
Helle JB
Merci pour cet article à la fois subjectif et personnel mais qui ouvre sur pas mal de sujets.
Je crois qu’il est difficile de nier que le phénomène d’une culture « refuge » « doudou » est un phénomène omniprésent qui est devenu le carburant de toute une industrie du divertissement basé sur le recyclage à l’infini des mêmes formules, les séries, le sagas, les licences etc… et la culture « geek » est assez représentative de cela en ce que le « fan » est un bon client, il veut qu’on lui donne ce qu’il aime avant toute chose, ce qui en fait la cible idéale d’une industrie qui pourra décliner son produit à l’envi, le fan répondra présent…
La profusion du choix est aussi une stratégie payante, c’est moins la culture que la loi du marché qui légitime les œuvres, l’extension à l’infini des offres fait que paradoxalement le consommateur est toujours moins libre et se tourne vers les valeurs sures, on est de plus en plus nombreux à voir les mêmes choses qui se ressemblent toutes de plus en plus…
Cela dit, sur les comics ou la bande dessinée en général, ce phénomène global amène à des constatations spécifiques: je n’ai jamais été dans un rapport « doudou » à la culture en général, la nostalgie est un sentiment qui ne touche que très peu et bien que reconnaissant le lien évident qu’il y a entre BD et enfance, je ne lis pas de BD avec un rapport régressif (ce n’est pas une lecture refuge, ni une distraction pour moi) et je suis très content que ce soit comme ça car il faut bien le dire je ne cesse de m’étonner du conservatisme du lecteur de BD, il suffit de fréquenter les forums de BD pour en croiser (sans compter que ce conservatisme est souvent lié à des tendances idéologiquement réactionnaires), je me souviens de ce forumeur sur Bdgest qui racontait que son libraire préféré avait pouffé de rire en feuilletant devant lui MOI CE QUE J’AIME C’EST LES MONSTRES d’Emil Ferris qui venait d’avoir le prix à Angouléme, manière de dire « qu’est ce que c’est que ce truc, c’est pas de la BD ca ?? »
C’est d’autant plus le cas que la BD semble particulièrement exposé à ce genre de regard hâtifs (tu parles de la surprise face au graphisme atypique de Mike Allred mais combien de fois j’ai vu des gens refermer une BD en 10 secondes en dix secondes en s’exclamant « ah j’aime pas ! »), comment s’imaginer alors qu’on puisse en amener certains vers des dessins plus audacieux (après tout il y en a encore pour trouver que CORTO MALTESE c’est mal dessiné!) et puis que dire des formats, cette idée qu’une BD ou un comics se vendra plus ou moins bien selon son format (alors que c’est le même livre, c’est donc le contenant qui compte et pas le contenu), sur un autre forum comics, un lecteur racontait comment sa progéniture refusait de lire des comics de super héros parce que ça ne ressemblait pas à un manga, bref même à un très jeune age, l’emballage prime sur le contenu et on va d’abord vers ce qu’on connait !
Bonne rentrée à Bruce Lit et à toute la team !
« la culture « geek » est assez représentative de cela en ce que le « fan » est un bon client, il veut qu’on lui donne ce qu’il aime avant toute chose, ce qui en fait la cible idéale d’une industrie qui pourra décliner son produit à l’envi, le fan répondra présent… »
Voilà tip top la raison pour laquelle je déteste la culture geek, d’autant plus depuis qu’elle est devenue culturellement hégémonique.
« je n’ai jamais été dans un rapport « doudou » à la culture en général, la nostalgie est un sentiment qui ne touche que très peu »
Pareil pour moi.
Je pense également, en tout c’est comme cela que moi je le vis, que ce qui préserve de la culture doudou, c’est l’attrait pour les marges. Et une certaine propension à penser contre soi-même.
L’envie renouvelée de découvrir et d’élargir sans cesse ses horizons est pour moi indéfectiblement lié à ce goût d’explorer ce qui est dans la marge.
Il faut juste veiller à se prémunir d’un certain conservatisme inverse, celui qui consiste à apprécier la marge pour la marge et pas pour les qualités qu’elle renferme.
Bon sinon, merci pour l’article et bonne rentée à tout le monde. 🙂
» « je n’ai jamais été dans un rapport « doudou » à la culture en général, la nostalgie est un sentiment qui ne touche que très peu »
Pareil pour moi. »
Oui, moi aussi, je suis comme vous, mais je ne me lasse pas non plus de relire mes Astérix parfois. Je ne pense pas que la nostalgie soit le problème, je pense qu’elle le devient si elle ne reste que la norme, que ce qui vend, un peu comme ce que tu dis à la fin, Zen : « Il faut juste veiller à se prémunir d’un certain conservatisme inverse, celui qui consiste à apprécier la marge pour la marge et pas pour les qualités qu’elle renferme. »
Une phrase avec laquelle je suis totalement d’accord.
Et puis il faut aussi l’envie. Je ne me sens pas de lire un Alan Moore tous les jours, parfois je veux du léger, du facile à lire, de l’action, de la jeunesse (franchement il faut lire IMBATTABLE de Jousselin), bref, je pense qu’en premier lieu, il faut de la diversité, élargir vers tous les horizons.
Et bien sûr bonne rentrée à toutes et tous !
Imbattable, c »est génial.
Tu as raison Ludo sur l’aspect fan et doudou de la culture geek à l’heure actuelle (il suffit de voir le succès des bds Goldorak et Capitaine Flam par exemple), mais je note aussi un tel manque de risques de la part du cinéma : comme je le disais hier sur FB à propos de Alien Romulus, je déteste cette mode de faire des remakes qui ne disent pas que ce sont des remakes. On a eu le cas dès le premier Star Wars de la postlogie (le VII) mais c’est aussi le cas de ce Romulus et de Top Gun Maverick (et apparemment celui de Gladiator II mais je ne l’ai pas vu). C’est encore plus désespérant je trouve.
Hello Simon et merci pour cet article qui pose des questions très intéressantes à la fois sur le lectorat et le rôle des éditeurs. Tu parles à un moment de la volonté commerciale de pousser certains comics. On l’a vu au début des années 2010 avec le nouveau Valiant que Panini n’a pas trop poussé en nous expliquant ensuite que ça ne marcherait jamais en France parce que trop US et pas assez connu. Bliss a bien réussi pourtant avec en plus une politique de prix attractive. D’un autre côté parfois l’éditeur pousse et ça ne prend pas. Je pense au Savage Dragon pourtant poussé par Thierry Mornet chez Delcourt mais ça n’a jamais décollé. Il y a un côté valeur refuge et lecteur doudou chez les clients mais aussi je pense un choix difficile chez les éditeurs. Ils sont piégés entre le lectorat ancien qui a les moyens de se payer des Omnibus, des Absolute, des intégrales et un nouveau public qui lui est biberonné aux films et ne connaît donc que Batman, Deadpool, Superman, Spider-Man, etc … Et puis la rentabilité. On a vu où sont passés Arédit et Sagédition, même Lug et Semic. Aujourd’hui qui oserait publier Arak, Arion, Warlord, Jonah Hex, … comme Arédit le faisait dans les années 80 ? Déjà quand tu demandes du Superman par Curt Swan, un incontournable quand même à Urban, ils te répondent que ça va être compliqué. La quantité aussi… la quantité qui va avec le prix. A un moment donné tu es obligé de choisir. Parce que sinon tu passes une fortune formidable dans les comics. Donc tu te fies à ta première impression, ce que tu feuillettes, ce que tu veux vraiment lire. Ce que tu sais aussi que tu retrouveras forcément un jour ou l’autre, même en occase à un prix abordable par rapport à ce que tu sais qui va partir vite et que tu retrouveras sur eBay au double ou au triple du prix initial. J’admire des petites structures comme Delirium, Neofelis, Vestron qui proposent des choses pas communes. C’est difficile. Mes dernières lectures intéressantes ne sont d’ailleurs pas des choses de chez Urban ou Panini (pas en récent en tout cas).
Pour en avoir discuter avec Thierry Mornet, je peux te dire que même SPAWN ne trouve pas preneur en France.
Delirium a bien du mérite d’éditer du Judge Dredd qui ne doit pas non plus s’écouler par cartons.
Hello Bruce. Je ne l’aurai pas imaginé, avec les Spawns en kiosque, les intégrales, l’extension de l’univers Spawn… Delirium a beaucoup de mérite et je crains pour les intégrales Nexus.
Vous pouvez ajouter Cornélius dans le tas de ces éditeurs, je pense.
Même DC n’a jamais republié les ARION, ARAK et autres superbes séries des années 80. Il a fallu attendre ce mois ci pour avoir au minimum un omnibus WARLORD
Hello Doop. Warlord avait été republié en partie il y a 15 ans à peu près dans la collection DC Showcase, les gros pavés de 500 pages en noir et blanc, concurrents des Essential chez Marvel. Un seul tome, les 25 premiers épisodes et jamais eu de tome 2. Déçu j’étais. Merci pour l’info de l’omnibus.
C’est pas d’hier, hein ?
je me souviens d’une scène chez mon libraire comics de l’époque (hélas disparu) à la sortie du X-Force dont Mignola avait dessiné toute la partie flashback. Un gamin entre, demande le nouveaux X-Force qu’il attendait de pied ferme, feuillète, fait la grimace et repose en disant « eurk, c’est moche ! »
le libraire l’a lourdé.
très content que tu cites Javier Rodriguez, d’ailleurs. c’est justement le type d’auteur dont je vais voir tout ce qu’il fait, tout comme Allred (quel dommage que l’intégrale Madman ait pas l’air de décoller, d’ailleurs)
Je viens de parcourir les pages : on voit pourtant que Mignola a fait l’effort de cacher les pieds des personnages pour ne pas déranger les habitudes des fans de Liefeld…
Liefeld avait storyboardé les planches il me semble. Phil C en parle sur son extraordinaire blog
Je viens justement de tomber sur le Rogue Trooper en demandant à mon libraire si je n’avais pas raté un Garth Ennis. Merci pour ça !
Hello everybody. Je sens que cette saison va être extraordinaire.
Et quel timing. A l’heure où les hâters et les fameux geeks tombent cognent tous ce qu’ils peuvent sur URBAN et leur crime passible de la plus haute trahison, avoir répondu aux questions des lecteurs. … Ah non on me dit dans l’oreillette qu’ils n’ont pas donné les bonnes réponses, celles que voulaient les consommateurs (qui ne sont plus réellement des lecteurs en fait)
C’est une très belle argumentation qui plus est par quelqu’un qui du gout, le fait d’aimer KAYA et de ne pas aimer, je cite : Saladin Ahmed sur Daredevil et je pourrais en donner d’autres. Le Batman de Zdarsky, le Hulk de Donny Cates ou son Thor.
Le lecteur lambda de bas étage est devenu, à l’image de la société, un ultra consommateur et un flambeur des conversations du dépotoir du net. Il n’achète pas des comics car cela lui plait mais pour se montrer, faire intelligent avec des vidéos, des photos, des punchlines… Et dans cette ambiance délétère c’est compliqué pour les petits, les discrets, les timides que de ne pas suivre. Quel intérêt DE NOS JOURS d’être le seul à lire KAYA. Comment se faire une place et des amis en argumentant que l’on apprécie ALLRED ou même JOHN ROMITA Jr. Et puis si en plus on dit que l’on achète du HI COMICS c’est terminé la vie sociétale.
Il y a aussi le problème de la surproduction. Avant, et j’en fait partie, on avait peu d’offre. La communauté comics vivait, comme SPAWN, dans l’ombre et les bas-fonds. Donc on faisait comme on pouvait. On prenait des risques, on explorait la VO, on ouvrait de grands yeux tout excités quand on voyait un album cartonné qui ressemblait à un comics (Le Teméraire, Edition USA, Bethy, Delcourt …). On était curieux. Désormais il faut l’accès à tout, tout de suite, tout le temps, et surtout pas cher. Je lis très souvent que le prix des comics est un problème. Non, le problème est d’avoir cru (mais qui a pu croire cela) que l’on devait pouvoir tout acheter car c’est de la culture.
PS : comme je suis étrange, je pourrais défendre Salvador LARROCA voir même ROB LIEFELD (pour ce dernier il était encensé à une autre époque…) 🙂
Hello Fletcher. Liefeld est tout à fait défendable sauf quand il transforme pour une mini série Snake Eyes des GI Joe en sous-Deadpool pour rester dans sa zone de confort. Pour le prix des comics, je suis moyennement d’accord. Tout le monde n’a pas les moyens de s’acheter un omnibus à 90 balles et même les éditeurs en sont conscients avec le lancement des collections Pocket et Nomad. Ce qui permettra à beaucoup de gens de lire Ultimate Spiderman sans trop se ruiner. Ou du Vertigo (Transmetropolitan, Y the last Man, Preacher, Hellblazer) sans dépenser 35 ou 40 euros pour chaque volume. C’est aussi je pense un excellent rapport qualité-prix qui a boosté Bliss / Valiant au début avec des numéros 1 à 10 euros ou des intégrales de 800 pages à 50 euros.
Salut Sebastien.
Pour le prix :
– c’est le marché, poussé par beaucoup de lecteur, et la volonté de se rapprocher des formats FB, qui a augmenté drastiquement le prix moyen des comics : format cartonné, de luxe, omnibus, intégrale ….. Mais il y a une demande de ce type de format. Et les « collectionneurs » ont fortement contribué à cela.
– Avant, quand le comics restait « populaire » on pouvait se permettre de prendre une offre conséquente, faire aussi des choix et souvent un extra pour explorer et découvrir. Désormais c’est plus compliqué car le prix moyen d’un seul comics est quasiment le même que le panier moyen du consommateur. Et je reste persuadé qu’il y a une forte volonté de certains de tout prendre. Et là on peut argumenter sur la sur production du marché (avec le type de produit actuel) et une offre trop importante. Il ne peut y avoir que des perdants et donc des lecteurs frustrés… comme aux USA le pays des comics.
– Mais là où je te rejoins c’est qu’il y a TOUJOURS eu des offres pas cher, des entrées de gamme, des promotions, quitte à avoir un produit plus populaire, moins de luxe et là l’article de Simon montre bien que le consommateur reste frileux allant sur les valeurs refuges ou doudou. Donc oui il ne prend pas trop de risque.
La surprod aux USA n’est pas nouvelles ni avec un niveau « actuel » ou pire.
Je suis pas sur que le niveau soit pire qu à un certain moment des années 70/80 ou des années 90 et déjà on était sur de la prod insensée.
Pour moi on reste toujours sur des marchés où même dans le mainstream il y a toujours une bonne série.
Ah mais je n’ai jamais écrit que la surproduction était nouveau aux USA mais par contre elle est bien nouvelle sur le marché français, l’objet de l’article. Elle est là la différence. Allez si on pousse plus loin, on peut presque écrire que l’on a désormais un véritable marché du comics (prix inclu) comme aux States. Les grands amateurs de comics devraient être ravie, non ?
Le retour des trop nombreuses variantes covers aux USA font finalement écho aux nombreux formats, également covers ou produit de luxe chez nous … soit des raisons supplémentaires pour ne pas investir sur des découvertes. Mieux vaut acheter l’énième format cartonné de luxe d’une saga moyenne de Sup ou Bat que l’on a lu 10 fois plutôt que découvrir KAYA ou JUDGE DREDD.
Et pas de débat sur des pépites qui ont toujours existé. Ce n’est pas le propos.
Pour reprendre ton exemple, je crois que la plupart des gens qui achètent l’énième format cartonné de luxe d’une saga moyenne de Sup ou Bat qu’il a déjà lu 10 fois n’a aucune envie de découvrir Kaya.
C’est un autre public qu’il faut essayer de drainer vers Kaya.
Tout comme la plupart des gens qui vont mécaniquement voir le dernier film du MCU parce que c’est le MCU ou qui consomment le moindre truc doudou estampillé Star Wars n’a aucune envie de découvrir un truc un peu plus pointu.
C’est la vie. On peut trouver ça dommage mais c’est comme ça. Et c’est pas vraiment nouveau.
Je vois ce que tu veux dire zen même si je pense qu on peut aller voir tout le MCU ou Star Wars et voir d’autres cinéma.
Mais il est clair que Kaya a plus de chances peut-être avec un public FB que comics pur (et je suis dedans et j’aime Wes Craig)
@Fletcher: oui je lisais ce week-end la newsletter de Tom Breevort où un lecteur demandait si ca aidait une série d acheter les variants. Evidemment mais alors il faut autant de variant par numéro et on a quelqu un qui pour soutenir une série achete 10 fois le même numéro.
Moi c’est clair que le format m’a poussé vers le numérique car c est la seule façon de relire un peu comme au temps du kiosque (de la quantité mais peu cher) Je n achete en physique que ce que je vais garder et en luxe mon top ever des comics (ou alors j ai pas le choix et ca sort qu ainsi si on prend la collection prestige de panini).
Hello Fletch.
Je ne sais pas trop si je suis tellement d’accord avec toi en fait.
Est-ce que les comportements ont tellement changé ?
Ou est-ce que les réseaux sociaux ne sont en fait qu’une caisse de résonnance des comportements que tu décris mais juste porté par une minorité vociférante dont la visibilité est beaucoup plus importante que la taille réelle ?
Je n’ai pas l’impression que plus de lecteurs / auditeurs / spectateurs / … étaient plus curieux il y a quelques dizaines d’années. Le conformisme et les goûts normés ont toujours largement été de mise.
La curiosité, les goûts aventureux,… ça a toujours été confiné à une minorité qui avait l’envie, le temps et l’énergie d’aller voir ailleurs.
Est-ce qu’il est plus difficile aujourd’hui de sortir des productions balisées et normées, je ne sais pas trop. Evidemment, les plateformes à la Netflix par exemple, c’est un vrai fléau. Mais il y a toujours des alternatives. L’important, c’est la persistence des marges, des interstices.
Je pense qu’on se disait avant que l’information ne passait pas et que donc il fallait de la curiosité. Là l’information vient plus à toi.
Mais oui rien de neuf.
Je ne déteste pas Larroca, mais préfère son ancien style. Je crois que le point de rupture pour moi a été newuniversal et son fantasy casting des vedettes de l’époques (acteurs de Lost ou des Sopranos, et Zidane qui passait par là…)
Pareil exception faite de sa prestation sur le IRON MAN de Matt Fraction que j’ai réellement revu à la hausse après une troisième lecture. Son graphisme colle parfaitement au récit et à l’aspect technologique véhiculé.
Mais oui il était plus percutant dans ses débuts (GHOST RIDER, EXCALIBUR, FLASH and coe, UNCANNY X-MEN, HEROES RETURN, FANTASTIC FOUR)
Très bon article, merci Simon. Grace à toi je viens de trouver le Spider-woman Omnibus de Javier Rodriguez sur Amazon (16 Euros!), en état resté à la version des années 70, ayant très peu aimé la version Garth Ennis.
Une super-héroïne maman, c’est assez rare pour être noté.
Belle argumentation sur les valeurs refuges et l’effet doudou. En 93 mon doudou était les X-Men, mis ça ne m’a nullement empêché de dévorer du Vertigo tel un walker affamé 😉 On nous surnommait les Marvel zombies à l’époque.
Nikolavitch : l’anecdote Liefeld est symptomatique d’uné époque ou c’est les Lee, McFarlane et consort qui régnaient sur le marché des comics. Alors bien sûr du Liefeld aura tendance à diminuer le bon goût des lecteurs, comme un McBurger fichera en l’air le sens du goût pour la bonne cuisine.
Oui en plus Javier Rodriguez choisit bien ses projets. Il est rarement sur du passable.
J adore Samnee par exemple mais je trouve qu’il est souvent sur des projets sympasmais jamais sur des trucs du niveau où va Rodriguez.
Ma seule remarque car tout est bien vrai. C est que la zone de confort est multiple. Il peut y avoir aussi des lecteurs de kaya ou Javier Rodriguez qui n’iront jamais vers un style plus banal alors que l’histoire et le dessin est bon.
Perso, le dessin passe toujours second. J ai des comics préférés dont je ne suivrais pas le dessinateur sur des oeuvres moins réussies.
J essaie de sortir régulièrement de ma zone de confort mais ces derniers temps ca n’a pas fonctionné (Zoe Thorogood, Nice House, ram V, Au-dedans..). Je n’ai pas été de l’avis des critiques (et j avoue que j aime bien le Surfer de Slott mais sans plus comme le DD de Waid; en Surfer accompagné je reste plutot sur la version Dematteis)
Une petite question à Simon
Pour les intégrales, je dirais que le Captain America de Dematteis n’a pas été reçu de la même façon. J’en suis trés fan et je vois que tout le monde ne l’a pas aussi bien reçu donc ca peux expliquer cela.
Le vois tu aussi sur Moon Knight par exemple qui garde son équipe créative déjà publiée mais avec des inédits?
Bref curieux d’en lire un peu plus sur ce poiint qui m’étonne car là on est quand même sur des differences moindres qu un Kaya.
Le Cap de De Matteis est un peu une anomalie sur l’histoire de Cap en abordant des thématiques pas communes ni fréquentes sur le personnage. Déjà avec l’introduction d’Arnie Roth, un des premiers persos ouvertement gay. Et puis toute la trame de la vieillesse et de la mort du Red Skull qui culmine avec le numéro 300. C’est un run pas commun et assez mésestimé, plus intellectuel peut être, à l’image de l’auteur et inédit en VF, Aredit ayant arrêté la série après Byrne je crois. Pour Moon Knight je serai curieux effectivement de voir comment est reçue la dernière intégrale puisque la fin de ce run n’avait jamais été publiée par Aredit si je me souviens bien. Et encore plus curieux de voir comment va être reçue la série des années 90 qui baigne dans son jus (comme celle du Ghost Rider Danny Ketch d’ailleurs).
Oui mais disons quand même que c est Mike Zeck au départ: que les gens s arretent juste avant de le lire, c est assez troublant. Au feuilletage ca reste du Marvel de l epoque et les premiers où Dematteis n’est pas à l’aise (reprise du projet du specialpour le film reformaté, cross avec defenders) restent aussi assez dans l air du temps.
Je pensais que ca allait chuter au départ de Zeck les ventes.
Car aller jusqu’à pas aller plus loin y compris peut etre pour Power man ou d’autres séries qui ne changent pas de ton, c’est là un blocage que je n aurais pas pensé possible. Je pensais qu’au contraire avoir de l inédit de periode que tu as aimé ca pouvait donner envie.
Bonjour,
merci pour cet article qui entame la rentrée et le point de vue. Pour ma part, étant un lecteur de comics, comme de BD « franco-belge », ainsi que de mangas, je ne saurais trop quoi penser du goût des uns et des autres. Mes Batman préférés demeurent Amère Victoire et Un Long Halloween. Je sais que les critiques sont bonnes mais est-ce que le public a suivi (car les dessins ne sont pas, ce me semble, dans le style « habituel » des comics, non ?). Dans mes dernières lectures (ce ne sont pas forcément des sorties récentes), j’ai beaucoup apprécié le Silver Surfer Black de Trad Moore, plus d’ailleurs pour le desin que l’histoire (un poil difficile je trouve à suivre) ce qui me donne envie de lire l’album qu’il a dessiné sur le docteur Strange. J’ai aimé aussi le Wonder Woman Dead Earth et Woman of Tomorow sur Wonder Woman… Tout ça pour dire, que ça fait longtemps que je privilégie les one shots, pour éviter des histoires qui tirent en longueur ou qui vont se déployer en cross over sur plusieurs licences. J’ai dû être dégoûté à cause des méga arcs narratifs des années 90, époque où j’achetais – pas assidument – les Spécial Strange. Je fais aussi la même chose pour les manga d’ailleurs, et je préfère me lancer dans des séries annoncées pour un nombre de tomes précis ou déjà terminées (Pluto, Aera 51, par exemple).
Autre problème à mon sens: les séries qui n’ont pas de fin: j’ai suivi, par goût pour l’ésotérisme en BD, des séries comme BlackMagick ou Black Monday Murders: pour la 1ère susnommée, j’attends toujours le tome 3, pour la seconde, je crois que Marvel, en ramenant dans son écurie Hickman, me pousse au deuil de lire un jour la fin de celle-ci. Résultat des courses: même avec des appels d’offre à 10€, si je ne sais pas où va une série qui débute, si je n’ai pas de garantie qu’elle se termine un jour, je n’achète pas… Où comment le serpent se mord la queue…
Vu les multiples editions de Long Halloween on peut etre sur que ca marche trés bien.
Par contre, il y a des séries inachevées que je garde plus dans mon coeur que bien nombre de séries achevées (1963 en VO ou Desolation Jones en VF vu les retours du reste de la VO inachevée aussi ne m a pas poussé à essayer de lire le peu de suite).
Le voyage est souvent suffisant, on a des regrets mais c est suffisant. Et c est clair que sur la plupart des séries attendre c est condamner en fait. Seuls les quelques best sellers ou des personnages comme Batman, Spidey ou les xmen peuvent attendre les lecteurs.
Bon aprés c’est toujours facile de parler pour les autres.
Sortir de sentiers battus VF, c’est le risque de ne finalement pas aimer mais aussi celui d’aimer et ne pas avoir la fin.
J’ai tenté UNWRITTEN : plouf! J’ai essayé LOVE EVERLASTING : Boum! J’ai pris PUBLIC DOMAIN : Plaf! Et SOUTHERN BASTARDS : Crash! Et THE AUTUMLANDS : Splash! Il a fallu attendre 12 ans la suite de GRANDVILLE avant le miracle Délirium.
C’est lassant.
Sauf si Délirium reprend toutes ces séries. 😀
Autant pour UNWRITTEN je suis comme toi (j’ai presque complété la collection en VO, pour pouvoir un jour tout lire), autant je ne te suis pas : le troisième tome de LOVE EVERLASTING ne paraîtra pas en VF ? Quid de ETHER, dont j’attends aussi le troisième VF ?
Bienvenue Simon ! Merci pour cet article réflexif et d’être la rentrée de Bruce Lit. Je pense en effet que chaque année, ce thème revient, car c’est un peu une loi du marché. Je pense que c’est la même chose dans l’édition littéraire d’ailleurs.
Pour ma part, je veux bien être curieux, mais je me heurte aussi à un problème très simple : le prix. Autant j’essaie de prendre les promotions à 10 euros pour voir de quoi il retourne, autant, si j’ai envie de découvrir Allred (j’aime bien son trait mais n’ai jamais rien lu de lui à part un épisode de Wolverine and the X-Men), de prendre son Madman qui a l’air super, c’est un sacré investissement. Et je ne suis pas certain que cela va me plaire.
J’ai très eu envie de tenter Aboslute, et pour le moment, je n’ai pris que le Wonder Woman, mais pas encore lu. Comme quoi, ça fonctionne parfois, la pub sur podcast.
Bravo pour avoir réussi à obtenir des places pour Taylor Swift ! C’était comment ?
Pourquoi dis-tu que tu n’as pas le droit de parler de certains titres ?
Enfin, ne connaissant pas tous les dessinateurs et dessinatrices de comics, j’aurai aimé avoir des légendes qui donnent la provenance de chaque scan, il y en a des chouettes.
Je ne pense pas être un lecteur doudou : Les Astérix ou les Lucky Luke depuis Gosciny ? Non. Les Corto Maltese sans Hugo Pratt ? Même pas en rêve. Les Schtroumpfs sans Peyo, pareil, etc.
En revanche, je sais que j’aime bien lire du Batman et pas du X-Men. Mais bon même ça aujourd’hui je m’en fous j’ai lâché le genre…
Mais je vais aller plus loin : Toutes mes séries underground coup de coeur ont été annulées en cours de route. La plupart en VF (dernière en date ICE CREAM MAN), mais même certaines en VO (BEDLAM). Alors désormais, je n’accorde plus AUCUNE confiance aux éditeurs. Ma promesse est la suivante et elle est inaltérable tellement j’en ai marre d’être déçu : Je n’achèterai plus jamais (ni ne commencerai) plus aucune série tant que tout n’aura pas été terminé et réédité en intégrale. Les éditeurs m’ont trop désespéré. Ils sont allés trop loin avec moi… (Coome avec Gizmo dans GREMLINS 2)…
Ha oui : Gremlins II est assez énervant, de ce point de vue-là (mais pas que…). Il n’y a que l’intervention télévisée du Gremlin « évolué », et son hilarante liste de revendications « normatives » qui m’a réellement plu : » … Nous sommes exactement comme vous ! Nous voulons la carte Gold, Sondheim, Etc… ». Excellent.
Si l’article fait état d’une situation réelle et développe bien ses arguments, je trouve que l’utilisation du syndrome de Stockholm est inappropriée. Les lecteurs ne sont pas pris en otages. Ils font leurs choix, avec leurs goûts, leur historique et leur budget.
Je dois avouer avoir été un lecteur plus diversifié dans le passé. Dans les années 90-2000, je lisais du Marvel, du DC, du Vertigo, des mangas comme Gunnm, Vagabond, du Taniguchi, en FB Blacksad, Larcenet, Garulfo etc.
Ces dernières années, si je vais en librairie, 80% des dépenses sont pour mes enfants. Alors pour le reste, je picore ou j’emprunte en médiathèque.
Merci pour cet article. Je ne partage pas tous les points de vue mais effectivement, la prise de risque est désormais quasi inexistante. Faute au lectorat ? Possiblement.
Mais à mon sens au collectionneurs dans le sens péjoratif du terme, qui préfèrent des couleurs et des tranches uniformes à ce qui se trouve à l’intérieur du livre.
Bonjour Simon,
Bienvenue sur le site.
Aller vers le neuf et l’inconnu…
Un tel article suscite deux réactions en moi. La première : chapeau bas pour cet investissement dans le conseil des lecteurs, dans la défense des titres qui te sont chers. A la lecture de ton article, cela semble relever du sacerdoce, avec un fort parfum de frustration et un pointe d’amertume.
La deuxième : ça a toujours été une démarche consciente de ma part d’aller voir ailleurs, éprouvant rapidement la sensation de tourner en rond, et victime du terrible syndrome de FOMO. 🙂
Concernant les éditeurs, il semble normal qu’ils fassent leur beurre, et donc qu’ils ne vendent pas à perte. Ces restrictions m’avaient conduit à passer de la VF à la VO pour accéder à ce que le marché français n’était pas capable de proposer à l’époque. Toutefois, comme le fait observer Tornado, ce sont parfois les auteurs eux-mêmes qui jettent l’éponge et qui passent à autre chose, pour des raisons aussi diverses que variées.