Est-ce qu’on crée notre propre Enfer ? (HELLBLADE : SENUA’S SACRIFICE)

HELLBLADE : SENUA’S SACRIFICE

Un article de MATTIE-BOY

Aujourd’hui je vais vous parler d’un autre jeu-vidéo. HELLBLADE : SENUA’S SACRIFICE, développé par NINJA THEORY et sorti sur à peu près tous les supports en 2017 (2019 pour la version Switch.)

 Un jeu de dark fantasy qui parle de troubles mentaux ? © Ninja Theory

Un jeu de dark fantasy qui parle de troubles mentaux ?
© Ninja Theory

Alors HELLBALDE, SENUA’S SACRIFICE, quèsaco ?
Type de jeu : jeu à la 3ème personne en 3D dans lequel on incarne un personnage (féminin ici) de type aventure/combat/énigme.
Genre de l’œuvre : dark fantasy/réaliste (comment ça c’est contradictoire ? Non, vous verrez !)
Principe du jeu : avancer dans des décors, affronter des ennemis à l’épée, débloquer des portes en résolvant des énigmes, et suivre une histoire.


trailer du jeu

Oui parce que Hellblade a un côté narratif assez poussé et l’histoire est un des points forts du jeu.
Nous incarnons Senua, une guerrière celte vivant à une époque pas vraiment déterminée mais sans doute du temps des vikings, et la première chose qui surprend dans le jeu : elle a plein de voix dans sa tête. Que le joueur entend bien sûr. Ces voix vont nous permettre de suivre certains éléments de l’histoire en même temps que certains souvenirs de Senua qui vont remonter à la surface au fil de son périple. Car l’histoire ne commence pas vraiment par le début. Enfin…si. On va progresser chronologiquement mais disons que Senua a déjà vécu pas mal de choses horribles avant le début de l’aventure dont nous ignorons tout. L’introduction du jeu nous la montre en train de ramer à destination du pays des morts : Helheim. Ce jeu est évidemment empreint de mythologie nordique avec pas mal de références et anecdotes (certaines optionnelles) que le joueur pourra découvrir au fil du jeu.

On comprend assez vite que Senua a perdu un être cher, son amant Dillion, dont elle conserve la tête dans un sac accroché à sa ceinture. Son objectif ? Emprunter le chemin que seuls les morts sont normalement autorisé à fouler pour rencontrer Hela, déesse des enfers, fille de Loki et de la géante Angrboda, afin de marchander pour récupérer l’âme de son aimé.
Pas peur la Senua ! En fait si. Senua est terrifiée, comme elle l’a été toute sa vie. On peut d’ailleurs au passage saluer la performance de Melina Juergens qui a prêté ses traits à l’héroïne et a été modélisée en 3D pour le jeu. La performance capture a permis de reproduire le jeu de l’actrice qui se donne à fond dans toutes les scènes du jeu sans être pourtant une actrice de carrière (elle travaillait chez NINJA THEORY comme monteuse quand, suite au désistement d’une actrice, elle prit sa place.) Cela rend toutes les expressions du personnage très réalistes, notamment lorsqu’elle pleure, hurle (et la pauvre, ça lui arrive souvent !) De plus, cela fait du personnage une héroïne qui n’est pas forcément un canon de beauté (enfin Melina n’est pas vilaine mais vous me comprenez, ce n’est pas le top-modèle aux gros seins toute pomponnée) et correspond mieux à l’idée qu’on peut se faire d’une guerrière de l’époque.

Bref…Senua va progresser dans un monde très inhospitalier où elle sera attaquée par de nombreux guerriers aux visages masqués par des casques en crâne ou autres armures qui les rendent anonymes, manifestation des « ténèbres » qui la hante.
Mais de quoi je parle ? Eh bien au début ce n’est pas clair, c’est bien le but. Le jeu commence comme une épopée « classique » de dark fantasy dans laquelle Senua doit vaincre Surtr, démon du feu puis Valravn, démon des illusions (davantage emprunté au folklore danois celui-là.) pour pouvoir accéder à un pont qui mène aux portes du domaine d’Hela.


Interview de Melina Juergens (pour les anglophones)

Je précise que nous ne sommes pas dans un jeu comme GOD OF WAR, hyper bourrin et décérébré. Donc ça peut surprendre qu’une humaine parte botter les fesses de dieux. Surtout quand j’ai dit que l’un des points forts du jeu était son histoire. Mais attendez un peu, vous allez comprendre.
Au fil de l’aventure, via les voix dans sa tête (des voix inconnues de son propre subconscient ou les souvenirs des histoires que lui racontaient Druth, le vieux fou de son village qui a lui aussi échappé à de terribles épreuves par le passé), nous allons comprendre que Senua est obsédée par des histoires de ténèbres qui la rattrapent, qu’elle se croit maudite comme sa mère, qu’elle se sent responsable de la mort de son amant, etc.

Et nous allons découvrir par petits bouts jusqu’à la fin que sa mère avait des visions, et entendait des voix tout comme elle. Pour cette raison, son père, Zynbel, a fait bruler vive sa mère et a retenu Senua enfermée dans leur maison pendant plus de 10 ans. Zynbel est dépeint comme un fanatique qui n’a rien à envier à un grand inquisiteur impitoyable persuadé que les dieux s’expriment par sa main et que lui désobéir, c’est défier les dieux. Senua a grandi dans cet état d’esprit, avec un père lui rappelant sans cesse qu’elle est maudite et apporte le malheur. Elle avait 5 ans quand sa mère est morte, et son père lui a raconté qu’elle avait donné sa vie aux dieux de son plein gré. Et que Senua devrait faire pareil si elle lui désobéissait. Sa vie entière est un mensonge façonné par un fanatique qui a diabolisé sa propre fille. Le seul réconfort de la jeune Senua fut Dillion, un épéiste fils d’un chef de village, qu’elle va d’abord observer avant de tomber amoureuse pour finalement entamer une idylle. On comprendra que Senua a réussi à tenir tête à son père pour quitter la maison et entamer sa vie. Mais les blessures mentales ne se sont jamais refermées.

Alors le jour où Senua s’éloigne de son nouveau chez-soi qu’elle partage avec Dillion pour réfléchir, affronter ses peurs, et qu’elle revient pour découvrir son village pillé et son amant massacré par des envahisseurs (vikings ?), toute forme d’espoir qu’elle avait pu trouver auprès de cet homme qui lui a appris à se battre et la traitait avec respect et amour, a disparu.
Voici ce qui s’est passé avant le début du jeu et que nous découvrons au fil du temps. Plus nous avançons dans l’histoire, et plus nous doutons de ce que traverse Senua. Le Helheim qu’elle traverse, n’est-ce pas simplement son enfer personnel ? Est-ce que tout ce que nous faisons ne se déroulerait pas simplement dans sa tête ?

Il y a un parallèle efficace fait entre l’Enfer mythologique et l’enfer mental d’une personne en dépression. D’ailleurs tous les dieux et démons que les hommes ont inventés, ne l’ont-ils pas fait pour donner corps à des angoisses, des espoirs ?
Lorsque le boss final, Hela, nous apparait comme une version déformée de Senua (ou de sa mère peut être ?) et qu’une des voix dans sa tête se révèle être celle de son père qui n’avait de cesse de lui donner (et de nous donner) de fausses pistes ou réprimandes au fil du jeu, il devient clair que Senua affronte son passé et une partie d’elle-même qui a cru n’être qu’un monstre à cause des paroles de son père.


Souvenir d’un moment heureux ?

Un combat mental en gros qui aborde le sujet de la dépression, de la perte totale d’estime de soi, emballé sous la forme d’un récit de dark fantasy dans lequel nous affrontons des gardiens des enfers, soldats morts, démons, et autres ombres symboles de la souffrance que Senua s’inflige à elle-même en refusant de lâcher prise et en s’accrochant à sa culpabilité.
Après…est-ce qu’elle se rend vraiment à Helheim et affronte ses peurs pour mourir et revenir à la vie ? Est-ce que Helheim n’est qu’un endroit qui donne vie à ses propres démons ? Ou est-ce que tout n’est qu’une illusion, un combat mental ? Au final peu importe, le résultat est le même et la métaphore reste efficace.

Passons à la partie technique. On fait quoi dans le jeu ? Parce qu’un jeu, c’est fait pour jouer quand même, alors qu’est-ce qu’on peut contrôler dans tout ça ?
Eh bien comme mentionné plus haut, on contrôle Senua, on doit résoudre des énigmes et taper du méchant. Le jeu alterne régulièrement entre combats intenses et phases calmes (enfin…sans combat, mais parfois bien horrifiques) de réflexion.
Les énigmes se résument souvent à devoir trouver des formes dans le décor. Pour ouvrir des portes mystiques marquées de symboles runiques, le joueur doit trouver dans le décor des éléments qui ont la même forme. Attention, il ne s’agit pas juste de trouver une branche qui ressemble au symbole. Parfois il faut combiner un élément de premier plan et d’arrière-plan en se mettant bien en face pour que les 2 éléments, dans notre champ de vision, forment la bonne rune. Il y a des variantes à ces énigmes, comme certains passages ou il faut passer, au moyen d’un portail, d’un monde ensoleillé à un monde pluvieux et en ruines. Le but ? Certaines portes seront ouvertes dans le monde en ruines alors qu’elles seront fermées dans le monde ensoleillé, et passer d’un décor à l’autre permet d’accéder à un lieu autrement inaccessible.


Exemple d’énigme

A un moment, après avoir vaguement croisé une apparition de Hela et s’être fait salement amocher, Senua va se retrouver sans arme. Ici le jeu prend une dimension plus « horreur » (même si tout le jeu est assez angoissant en fait) et nous plonge dans 4 épreuves dans divers endroits pour pouvoir récupérer une nouvelle arme, une épée plus puissante capable de vaincre les dieux. Ces épreuves vont par exemple consister à ouvrir une porte avec des runes encore, mais avec un démon de feu aux fesses qui ne doit surtout pas vous approcher ou c’est la mort instantanée (donc il faut courir en cherchant des formes…sans doute le passage le plus stressant du jeu.), ou encore à devoir progresser dans un noir quasi-total en se fiant à un bruit d’eau pour trouver une sortie, et tout ça avec d’horribles bestioles difformes indescriptibles (il fait noir…on ne les voit jamais bien mais ça ressemble à des amas de chair enflée) qu’il ne faut surtout pas frôler au risque d’être détecté et mourir (ok là aussi c’est bien stressant en fait.)

Pour l’aspect combat, le jeu ne dispose d’aucun indicateur de vie pour une meilleure immersion (c’est assez fréquent dans les jeux modernes) et c’est surtout l’écran qui devient rouge et Senua qui titube qui va vous indiquer que le prochain coup que vous vous prendrez, ce sera la mort ! Le système de combat est simple mais prenant et intense. Le joueur dispose de 5 touches utiles pour affronter les horreurs de Helheim : attaque à l’épée légère, attaque à l’épée puissante, coup de pied, esquive et parade.
L’attaque légère est celle qui sert le plus pour attaquer, elle a l’avantage d’être rapide. L’attaque puissante fait plus de dégâts aux ennemis mais est plus lente (donc mieux vaut la faire quand l’ennemi titube, sinon il vous frappera plus vite), le coup de pied est lent également et sert surtout contre les ennemis dotés de boucliers pour les déstabiliser avant de frapper à l’épée (sinon vous ne percerez jamais leur défense avec l’épée seule), l’esquive sert évidemment à esquiver les attaques des ennemis, et la parade à parer (merci captain obvious !)

Oui bon, mais c’est important ! Par exemple il ne faut pas parer une attaque très puissante d’un ennemi, ça va vous faire tomber à terre, il vaut mieux l’esquiver. Et pourquoi ne pas juste esquiver tout le temps ? C’est un poil plus lent que la parade, et si vous parez au bon moment, pile avant que l’attaque ennemie vous touche, cela déclenche une parade parfaite qui, en plus d’un petit effet de ralenti et d’un bruit très satisfaisant, vous permet de rapidement enchainer une attaque derrière alors que l’ennemi accuse le contrecoup de votre parade. Bref…peu de boutons, mais pour un gameplay de combat un minimum tactique. Très important de ne pas se faire encercler aussi, car en mode difficile, 4 ou 5 coups peuvent suffire à vous tuer.


Passage épique dans la mer de cadavres

Une petite feature très sympa également : puisque Senua entend des voix sans arrêt (ou presque), vous entendrez un « behind you ! » ou « careful Senua ! » si un ennemi que vous ne voyez pas à l’écran (genre derrière vous comme un fourbe !) est sur le point de vous toucher. Une rapide pression sur la parade ou l’esquive quand vous entendez votre petite voix peut vous sauver la vie.

Le bestiaire des ennemis est raisonnablement varié aussi. Nous avons les soldats « oiseaux » (je les appelle comme ça parce qu’ils semblent avoir un énorme bec en guise de casque) qui sont les plus simples : toutes leurs attaques sont blocables. Ils ne sont dangereux qu’en groupe. Nous avons le gros costaud à la massue, plus rapide, plus résistant, mais pas bien plus difficile. Puis le gros costaud à la massue + bouclier : tout de suite plus chiant à vaincre car il a une bonne défense, et il peut s’avérer très dangereux s’il n’est pas seul.) Vient ensuite un énorme bonhomme avec une hache qui ressemble à un bourreau : très lent, mais fait très mal, coups difficiles à parer sans se casser la gueule, donc mieux vaut esquiver mais attention quand même : certains coups horizontaux font presque un 180° donc mieux vaut esquiver en arrière que sur les côtés. Il y a ensuite le chaman guerrier, rapide et fort, avec quelques attaques imparables, qui lance aussi des projectiles, sans doute le plus dangereux.
Puis il y a les boss. Ils sont au nombre de 4 (le jeu n’est pas très long et parfois on a droit à des combats intenses avec une bonne dizaine de guerriers costauds qui peuvent faire office de boss)


Combat contre Surtr

Les 2 premiers sont Surtr et Valravn. Le jeu nous laisse nous occuper de ces deux-là dans l’ordre qu’on veut. Avant d’affronter Surtr, il faudra déjouer quelques pièges aux allures d’énigmes avec des décors qui prennent feu. Et une fois face à lui : ne bloquez jamais ses coups ! Il a une épée qui ressemble à un tronc d’arbre plus grosse que votre personnage. Esquive + attaque. Il sera parfois en feu et il sera déconseillé de le toucher. Heureusement le jeu introduit une mécanique de combat dont je n’ai pas encore parlé : le focus. Si vous esquivez ou parez très bien un certain nombre d’attaques, vous aurez une jauge de focus sous forme de triskèle qui vous permettra de ralentir le temps dans un effet de lumière (puisque Senua est pourchassée par les ombres de son passé, on peut voir ça comme une lumière d’espoir) qui peuvent rendre tangibles quelques ennemis fantomatiques ou éteindre les flammes de Surtr.

Valravn, lui, proposera des énigmes à base de portails qu’il faut traverser pour révéler d’autres décors (un mur préalablement en bon état sera cassé et ouvrira un chemin) avant de l’affronter. Lui, il saute dans tous les sens et lance des lames. Il faut se montrer rapide. Parfois il disparait et laisse place à quelques guerriers, puis revient sous forme de brume (à nouveau un coup de focus pour le faire apparaître et être capable de le toucher.)
Le 3ème boss, Garm, est le plus coriace. Déjà il nous pourchasse pendant 1h avant l’affrontement. Senua doit se munir d’une torche ou rester dans la lumière sinon une chose ténébreuse qu’on ne verra pas tout de suite la tuera sans qu’on puisse rien faire. Evidemment le jeu nous offrira quelques frayeurs en nous obligeant à plonger sous l’eau, ce qui va éteindre la torche, et nous forcer à courir jusqu’à la prochaine zone illuminée avant de se faire bouffer.
Garm est une sorte de chien/loup/sanglier (rayez l’intrus, je suis pas sûr vu qu’il est à moitié décharné et que sa tête n’est qu’un crâne) Bon c’est une grosse bête quoi !
Lui, impossible de le frapper avec l’attaque légère, ça rebondit tant il a la peau dure. Seule l’attaque puissante fonctionne, mais elle est lente. Et lui…il est rapide le bougre. Parfois il plonge la zone dans le noir et là c’est un peu au pifomètre pour esquiver. Il se cache aussi dans l’ombre pour bondir d’un coup sur nous. Bref le combat est assez intense.


Garm (qu’on peut aussi associer à Fenrir…c’est pas moi qui le dit c’est wikipédia. Les 2 gros chiens légendaires existent et apparemment on ne saurait pas trop la différence entre eux)

Le dernier boss…est un faux boss. C’est Hela mais…elle envoie des vagues d’ennemis sur nous. Et au final…on ne peut pas gagner. Libre à vous d’essayer de tenir le plus longtemps possible mais il n’y a pas d’issue. Puisque tout le parcours de Senua est une sorte d’exorcisme de ses démons intérieurs, d’acceptation de la mort et du deuil, d’une renonciation à la culpabilité et à l’auto-flagellation, elle doit perdre face à la mort et l’accepter.
Le jeu se termine avec une Senua qu’on devine plus saine d’esprit, libérée, et qui dit adieu à son amour décédé.
Le tout emballé dans une lutte épique sur des musiques aux sonorités scandinaves originales.

Donc ce n’est pas un jeu chiant, hein ! Malgré le propos plus cérébral, on a droit sur la forme à un bon jeu d’action/réflexion doté d’une ambiance de dark fantasy horrifique réellement efficace.
En guise de bonus, il y a des runes gravées sur des stèles qu’il faut trouver dans le jeu, chacune nous contant une histoire de Druth, le vieux fou et ancien ami de Senua. Druth raconte l’histoire du Ragnarok, de la mort de Baldr, des manigances de Loki, du héros Sigurd (Siegrfried dans la version allemande) qui a terrassé le dragon Fafnir, etc. Ce n’est pas utile à l’histoire mais ça nous raconte quelques légendes nordiques sympathiques.
Par conséquent, c’est un jeu original à tester pour tout amateur qui aimerait tester le mélange drame social/maladie mentale/épopée héroïque.

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BO du jour :

31 comments

  • Présence  

    Hellblade a un côté narratif assez poussé et l’histoire est un des points forts du jeu. – J’ai été très impressionné par toute la première partie de ton article : effectivement il s’agit d’une histoire complète avec une dimension métaphorique, une véritable histoire passionnante pour elle-même.

    Du coup, je me suis dit que la deuxième moitié de l’article allait moins m’intéresser : grossière erreur. Ta description et tes explications sont limpides et enrichissantes, même pour un néophyte comme moi. Arrivé à la fin, je crois que je serais en mesure de vanter ce jeu à n’importe qui sans y avoir joué : une rédaction d’article qui donne la sensation d’avoir joué en éprouvant le même enthousiasme que toi.

  • Eddy Vanleffe  

    Ça a l’air très abouti graphiquement , plus que certains films dont les fonds verts sont dégueulasses…
    effectivement si l’héroïne faisait parti du staff, elle joue très très bien…
    Thanks Matt

    • Matt  

      Bah l’avantage c’est que tout est en CGI^^ C’est au final plus proche d’un film d’animation que d’un film avec vrai acteurs.
      Du coup c’est homogène quoi. Et la performance capture a surtout servi à recréer un visage très proche de l’actrice en CGI.

      • Eddy Vanleffe  

        J’avais bien aimé la cinématique d’un jeu star wars sur la l’ancienne république, l’histoire était mieux (mais alors sans problème) que les derniers films…

        • Matt  

          Jamais joué à celui là.
          Mais la cinématique il s’agissait d’un mélange de FMV pour les acteurs (FMV = full motion video) où là ce sont en effet de vrais acteurs incrustés dans des décors en 3D.
          Il y a encore quelques jeux de ce type qui sont plus des films interactifs. Tu ne controles rien, tu choisis des réponses dans des dialogues ou 2 types d’action différentes qui ont été prévues et filmées.

          Et dans ce jeu Star Wars, forcément c’était uniquement dans les cinématiques. Tu ne pouvais pas « jouer » avec un acteur réel.
          De nos jours, ils modélisent en 3D des acteurs (mais ça ne choque pas autant qu’au cinéma parce que TOUT le jeu est en 3D.)
          Je pense que ce serait possible en théorie de jouer un vrai acteur du moment qu’ils filment l’acteur faire tous les mouvements possibles dans le jeu et qu’ils calent ça sur une armature 3D contrôlable par le joueur.
          Mais l’intérêt est limité parce que s’il évolue aussi dans des décors en 3D, ça fera tâche.
          Et utiliser de vrais décors là par contre ça me parait monstrueux. Il faut savoir que dans un jeu 3D t’es capable de regarder tout autour de toi et de regarder les alentours depuis n’importe quel point au sol (voir en l’air si t’as un personnage qui vole^^)
          ce serait impossible à filmer sous tous les angles depuis n’importe quel angle et à rendre ça fluide.

        • Matt  

          En fait je dis une connerie : le problème serait le même pour un acteur filmé. Comme souvent de nos jours tu as la possibilité de tourner la caméra autour du personnage pour l’admirer sous tous les angles…ce serait une sacrée galère aussi de filmer un bonhomme sous tous les angles.
          Juste un poil moins galère que les décors^^

        • Matt  

          Pour Senua ils ont donc créé un modèle 3D du visage de Melina, et l’avantage c’est qu’ensuite tu peux le tourner dans tous les sens^^
          La différence entre jeu et film, c’est que les films tout est pré-calculé. Tu ne peux pas aller faire le tour d’un décor si t’as envie. Le film est « plat » et tu ne contrôles rien.
          Le jeu te permet d’aller de partout (enfin…pas de partout mais à pas mal d’endroits) dans des décors, donc la 3D (la vraie !) est la solution pour que tout soit visible de n’importe quel angle.

          • Eddy Vanleffe  

            pour le Star Wars, c’est Old Republic: Knights of the Fallen Empire. avec une histoires de jumeaux élevés pour être des sith…
            Je ne dis pas que c’est l’histoire du siècle mais plutôt que la soupe froide qu’on a eu, c’était bien plus excitant, plus innovant dans les décors, les véhicules, les perso qui n’avaient rien à voir avec les Skywalker et tout ça… pas de nostalgie juste du gros Space Opera qui regarde devant soi… *
            la cinématique a été remonté en film amateur sur You Tube et fait plus de 3 heures…

          • Matt  

            Ah oui
            Bah en général les jeux Star Wars, même si je ne suis pas fan (et même certains comics de l’univers étendu) c’est mieux que les dernières bouses au cinoche^^

  • JP Nguyen  

    Cet article restitue très bien les spécificités de ce jeu et la richesse de ce medium, notamment au niveau de la narration. C’est déjà ça que tu avais relevé sur un autre jeu, The Witcher, auquel tu avais fait référence en commentaire de l’article sur la série Netflix…
    J’ai écouté l’interview Melina Juergens et comme elle n’a pas trop d’accent, j’ai quasiment tout compris…
    Bref, tout ça semble de qualité et passionnant mais… les jeux video, je ne pratique plus depuis des lustres. Ca bouffe trop de temps et j’ai du mal avec la frustration de l’échec où il faut tout recommencer. Ma dernière rechute doit remonter à un an quand j’avais téléchargé un shoot’em up sur mon smartphone. J’avais passé des heures pour upgrader le vaisseau et arriver au dernier niveau.
    Bon, j’ai bien compris que sur Hellblade, la mécanique du jeu est très différente, avec une histoire élaborée et tout et tout mais bon… ça reste un jeu, avec des heures nécessaires pour arriver au bout…
    Je préfère des trucs plus courts (une partie de billard ou de baby-foot). Je me sens moins prisonnier/contraint par ce qui à la base doit être un loisir.

    • matt  

      C’est marrant je me sens davantage « prisonnier » d’une série TV moi. Le machin qui continue tant que ça a du succès.
      Le jeu tu sais qu’il y a une fin au moins^^

      Bon il peut toujours y avoir des sagas ou des suites mais bon…c’est plus proche d’un film pour moi.

      Et sinon, tu sais que dans les jeux modernes (depuis genre…20 ans) il existe des sauvegardes qui font que tu ne recommences pas au tout début quand tu meurs ?^^

      • JP Nguyen  

        C’est vilain de se moquer, m’sieur. 😉
        Oui, il y a des sauvegardes. N’empêche, j’ai aussi regardé la video sur l’exemple d’énigmes et typiquement, j’aurai l’impression de tourner en rond car je ne suis pas très habitué à ce genre de jeux. Je n’ai pas les bons réflexes. Et ça me fait chier de faire des allers-retours dans un paysage. En fait, c’est l’expérience du jeu video en « immersion » qui ne me plait pas.
        Mais c’est bien d’avoir fait cet article qui valorise cette création (t’as quand même beaucoup spoilé, même si le jeu est déjà ancien. Je ne sais pas si le public des joueurs est du genre à être allergique aux spoilers comme celui des séries…)

        • matt  

          Ouais bah tant pis pour les spoilers.
          Difficile de parler de la qualité du titre et des ambitions de certains jeux qui ne sont pas tous des « trucs pour attardés » si je ne révèle rien sur le scénario.

          Ah bah ça si tu n’aimes pas farfouiller des des décors…je peux rien pour toi^^
          Tu aimes juste avancer et taper des trucs sans jamais revenir sur tes pas ?^^ Bon ça existe aussi encore ces jeux-là hein. Mais j’aime bien des trucs variés moi.

  • matt  

    Après je me doute que je ne vais pas intéresser grand monde (du moins dans l’équipe) quand j’écris sur le jeu vidéo.
    Mais bon…c’était ça ou j’écrivais pas^^
    L’inspiration m’est venue pour ce jeu, alors hop un article.
    Tant pis pour ceux que ça n’intéresse pas.

  • Bruce lit  

    Quels graphismes splendides ! C’est magnifique. Avant la fin de l’année, je me remets au jeu vidéo, c’est sûr.
    Sur le gameplay, c’est pas un peu lourd de jouer avec un personnage aussi abattu ? Mis à part les combats avec les boss, j’ai pas l’impression qu’elle fasse autre chose que de marcher en écoutant des voix.

    • matt  

      Bah ce n’est pas du God of war avec du combat sans arrêt, donc quand on ne combat pas, on marche oui. Pour résoudre quelques énigmes.
      Mais ça arrive de courir quand on a un truc qui nous pourchasse dans le noir, et il y a des combats assez régulièrement quand même, sans parler des boss.
      Mais bourrin comme tu es, je ne sais pas si tu aimerais les passages horrifiques ou il faut esquiver es dangers dans le noir ou débloquer des portes, etc.
      Il y a un côté survival horror…sans armes (quand on perd notre première épée)
      Mais la fin est épique, on défonce du soldat à la pelle, ça rend le truc intense, contrairement à certains jeux où, d’un avis purement personnel, on combat tellement que ça en devient lassant.

      Après oui le perso entend des voix. Elle n’est pas si abattue que ça, elle a aussi la rage, c’est davantage dans les passages qui nous rappelle son passé qu’on la voit s’auto-flageller et se reprocher tous les malheurs du monde pour cause d’abus psychologique de son père qui lui a bien bourré le mou qu’elle était une erreur de la nature.
      Mais je ne te cachera pas qu’évidemment on n’est pas dans la peau d’un perso super cool en pleine forme qui fait des vannes. Et moi je trouve que ça change.

    • matt  

      Remarque dans God of war (au moins le premier, le meilleur, rien à foutre de ce qu’on va me dire sur les suites^^), il y avait quelques énigmes aussi pour déplacer des plate formes pour faire des sauts et accéder à d’autres endroits.
      Là c’est pas tout à fait pareil mais il y a fréquemment des passages où il faut trouver son chemin dans des décors mystiques.
      Et les combats ressemblent plus à des duels. D’ailleurs moi je joue en mode difficile, c’est plus intense^^ T’as pas le droit de te faire toucher trop de fois. Quand t’as 3 ennemis à la fois ça devient chaud.
      Dans la vidéo sur la mer de cadavres on a la 2eme épée très puissante. Mais avant ça, les ennemis de base résistent vachement plus à tes coups. Du coup c’est moins souvent, mais tu te sens vraiment dans un combat de guerrier ou de samouraï ou t’as pas trop le droit à l’erreur. C’est pas vraiment bourrin. Je ne dirais pas que c’est tactique, ça reste assez simple mais tu peux pas masher les boutons comme un fou, il faut être patient et esquiver, parer, etc.
      Pour moi c’est très satisfaisant comme style de combat.

      • Bruce lit  

        C’est sûr que c’est atypique.
        Tiens j’ai vu l’animé MORTAL KOMBAT hier. Y’en a que ça intéresse ?

        • matt  

          C’est lequel ? Scorpion’s revenge ?
          Parait que c’est sympa. Pas vu encore.

          • Bruce lit  

            Oui, sympa si on accroche aux dessins. C’est pas parfait, mais distrayant. Je connais quelqu’un qui peut te le prêter si tu veux…

          • matt  

            Ouais dessins simples, style américain comme les Batman et tout ça.
            Bon en général c’est bien fichu, mais c’est clair que graphiquement c’est rarement la folie.
            Je veux bien que ce quelqu’un me le prête alors^^

          • matt  

            Et au fait, Street of rage 4 c’est une tuerie^^
            Un jeu old school comme à l’époque avec des graphismes de dessin animé, de chouettes musiques, boss, tout ça.
            Bon je l’ai déjà fini forcément vu qu’il n’y a que 12 niveaux. Mais c’est le genre de jeu qu’on refait plein de fois pour le fun, et pour être meilleur.
            Punaise je crois que Adam est le meilleur personnage ! (pour mon style de jeu) Il a détrôné Blaze.
            Axel est cool mais toujours un peu lent.
            Le nouveau perso Floyd est…bien, j’imagine. Mais les persos très forts et lents, c’est pas mon truc. Je suis pas bon avec. Faut que je sois capable de bouger vite.

    • matt  

      Tout dépend après ce que tu cherches dans un jeu. Moi je sais que j’ai des gouts éclectiques. Du coup un jeu comme ça ne me posera pas de problème.
      Je peux enchainer ensuite sur un Streets of Rage 4 qui est super cool et dynamique^^

      Celui ci c’est un jeu un peu lent, oui.
      Mais curieusement, à cause de l’atmosphère étrange et des décors, du travail sur le son aussi, tu n’as pas forcément envie de te dépêcher d’avancer. Tu peux courir sans arrêt si tu veux, il y a un bouton pour ça^^ Mais des fois tu te surprends à prendre ton temps pour apprécier.
      Ce n’est pas vraiment parce que c’est « beau » vu que c’est quand même quasiment un jeu d’horreur, mais il y a quelques passages après des fight intenses, ou un passage stressant dans le noir, ou t’as juste envie de regarder les reflets du soleil sur la mer dans le prochain décor plus accueillant qui t’attend^^

  • Jyrille  

    Cool, un article sur du jeu vidéo ! Mais qu’entends-tu par « jeu à la troisième personne » ? Toutes les plateformes, y compris la PS4 ?

    « elle a plein de voix dans sa tête » : on les entend bien dans la bande annonce et effectivement c’est très original ! Ca donne super envie !

    Graphiquement le jeu a l’air chouette déjà (même si j’ai vu THE LAST OF US II ce week-end : c’est terrible). Mais l’histoire a l’air géniale et surtout, l’ambiance très originale.

    « aucun indicateur de vie pour une meilleure immersion (c’est assez fréquent dans les jeux modernes) » Ah ça je ne savais pas. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en voir.

    La BO : j’imagine bien un album de Godspeed You! Black Emperor. J’essaie justement celui-ci qui est censé être leur meilleur : https://www.youtube.com/watch?v=PZwQeZh6rP0
    Mais n’importe quelle BO de film récent aussi, celles de Reznor et Atticus Ross, celles de Johann Johannsson…
    Ici ça fait plus nordique en effet, ça ressemble beaucoup (mais vraiment) à du DEAD CAN DANCE. Tu as déjà essayé, Mattie ?
    Bref, pas mal, j’aime bien ce titre. Merci pour l’article, je n’avais jamais entendu parler de ce jeu !

    • matt  

      « jeu à la troisième personne »

      Euh…rien à voir avec les plateformes.
      ça veut dire que tu vois ton personnage à l’écran. Contrairement à un jeu à la première personne ou tu vois à travers les yeux du personnage (comme les jeux de tir) Tu ne vois donc pas ton visage ni ton corps, à part tes bras ou pieds. Et ton flingue.
      Là ça veut juste dire que tu contrôles un personnage visible à l’écran.

      Non je ne connais pas DEAD CAN DANCE, je vais jeter…une oreille.

      • Jyrille  

        Aaah d’accord. Tu veux dire que ce n’est pas en caméra subjective. Merci.

    • matt  

      Ah et merci pour ton retour !
      Tu es un des seuls vaguement intéressé par la thématique des jeux. J’étais déçu que tu ne sois pas passé commenter^^

      • Jyrille  

        Désolé mais j’ai eu pas mal la flemme et d’autres occupations ces derniers temps. Mais je note tous les articles que je dois lire et commenter ! 😉 (et écrire aussi bon sang…) Et quand je peux / sens que je peux le faire, je fonce.

        Petit check-up : encore 53 dont 11 dont je dois d’abord lire les bds…

      • matt  

        Pas de souci. J’ai pas le temps de tout lire non plus…

        Sinon j’ai vu aussi the last of us 2.
        Je n’y jouerai jamais parce que je n’ai pas la console pour, mais ça semble chouette en effet. Et très beau.
        Après…j’aime bien aussi les jeux aux graphismes non-réalistes. Par exemple un jeu annoncé dans une ambiance Burtonesque qui semble avoir une chouette direction artistique : Lost in Random

        https://www.youtube.com/watch?v=QdM8pFtjtcI

        Ce n’est pas bluffant de réalisme, mais ce n’est pas le but. C’est comme le dessin. T’es bien placé pour le savoir, toi qui aime parfois les dessins abstraits par rapport à la prouesse technique.

        • Jyrille  

          Ah oui ça a l’air sympa. Ca fait très burtonien en effet ! Et oui j’aime plein de graphismes…

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