LA LOI DU NOMBRE (LEGION OF SUPER HEROES THE GREAT DARKNESS SAGA)

LEGION OF SUPER HEROES par Paul Levitz et Keith Giffen

Un bouillon du «Smiling mother-fucker» de EDDY VANLEFFE

VO : DC COMICS 1982

VF Urban comics 2020

Je voulais faire un disclaimer «spoiler», mais…. la couverture est claire, non?
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.


Dans cet article nous allons aborder l’une des plus grandes saga de science-fiction en comics publiée dans les numéros de LEGION OF SUPER HEROES 287, 289-296, et l’ Annual #1 de 1982.


Bienvenue dans l’un des comics les plus «premier degré» et les plus assumés de tous les temps. Une série d’un bordel sans nom datant de l’époque où les scénaristes se fichaient un peu de la continuité en assumant pleinement la «carte pass’» du multivers. Il y avait Terre 1 et Terre 2, Terre carrée, Terre où la petite maison dans la prairie est remplie de zombis, etc…
Le premier truc qui frappe en entamant un livre qui porte de logo de la Légion, c’est le nombre hallucinant de protagonistes réguliers, pas moins d’une cinquantaine et je ne compte pas les réservistes, les guests ni les Green Lanterns… Je suis sûr qu’on peut les compter pour s’endormir. Le pire là dedans, c’est qu’ils recrutent encore plus que l’armée de Terre, une vraie start-up en expansion …


Le second truc qui marque tout de suite, ce sont bien évidement les noms des héros. Saturn girl, Shadow Lass, Colossal Boy, Element Lad, Chameleon Kid, Jesuimal Lad, Sextoy Boy ou encore Dream Girl et meme Bouncing Boy… (Grand jeu de l’été: deux intrus se sont glissés dans la liste, je vous laisse deviner lesquels). On ne peut que rester pantois devant une telle déferlante de ringardise, lâchée sans le moindre remord comme des ballons rouges à un enterrement. Ça en devient presque fascinant comme à la lisière de la parodie.
Je les ai d’ailleurs détestés à la première lecture et c’est tout à fait normal. Ils étaient vendus en France dans une revue nommée très sournoisement: LES VENGEURS. Il est donc évident que ma mère, cette brave dame distraite, se goure. Ma réaction d’enfant très calme et bien élevé fut sans appel, j’ai jeté le bouquin contre un mur, le pauvre ouvrage se perdit derrière un meuble et attendit des années avant que je remette la main dessus. Vous savez ce que c’est, je ne voulais pas le lire, mais voilà un dimanche, il pleuvait, mes playboys étaient trop usés…J’ai craqué!

photo de classe année scolaire 3082-3083 on a retrouvé ça sur les copains d’avant 2.0
©1982-Keith Giffen-DC Comics.

Passé le filtre du «qui est qui?» je me suis vite attaché aux personnages et les scènes d’actions s’avéraient tout à fait efficaces. Non vraiment le simple fait pour un scénariste de manipuler un casting aussi vaste sans que l’intrigue en pâtisse, est déjà un exploit en soi.

Au début, ils n’étaient que trois Cosmic Boy, Saturn Girl et Lightning lad. Trois adolescents du XXIème siècle qui, fascinés par Superman décidèrent de traverser le temps pour rencontrer un Clark Kent lui-même boutonneux et lui proposer des aventures. Ensemble avec Superboy, ils formèrent donc la Première Légion dans ADVENTURE COMICS 247 de 1958.
Et puis… génération spontanée sans doute, ils retrouvèrent des dizaines et des dizaines, tous munis de pouvoirs plus ou moins utiles, tous issus de planètes aux confins de la galaxie.

Bienvenue donc dans ce XXXIème siècle, un siècle de lumière et de progressisme. Héritage non dissimulé des récits pulps des années 1950. Paul Levitz offre une vision d’une science-fiction positive et décomplexée plus «fiction» que «science»où la notion de métaphore se fait souvent le véhicule d’un message fort.

Mis à l’amende par une préa-ado et un ordinateur de la génération «Tron»…Tron la honte!
©1982-Keith Giffen-DC Comics.

L’univers contient une multitude de mondes habités par des humanoïdes capables de communiquer entre eux surtout depuis l’invention de «portes» reliant les planètes entre elles. La terre a fini par se rassembler sous un seul et même drapeau et une entité nommée O.P.U (organisation des planètes unies) assure une certaine cohésion entre toutes ces cultures fédérées. Il est donc bien une chose dont l’humanité terrienne s’est débarrassée, c’est le racisme. La planète unie vit donc sous la lumière d’un certain progrès technologique au tant que social. La légion comprend plusieurs membres terriens qui ont choisi d’élire domicile ailleurs comme Karate Kid devenu prince consort de la princesse Projectra sur sa planète, tandis que Cosmic Boy adopte notre planète pour son mode de vie. Les cultures et les traditions se croisent et se brassent dans un joyeux mélange bigarré sans que cela soit remis réellement en question. Les préoccupations de l’époque étant différentes, on constatera qu’une planète entière est ainsi dédiée aux descendants des indiens d’Amérique dans le but de ressusciter leur culture disparue. Dawnstar la femme ailée vient donc de Starhaven. Une volonté sans doute alors de faire dans la fiction une réparation symbolique en appuyant sur un des tabous de l’histoire américaine. Un autre détail attire rapidement l’attention, la série n’est pas particulièrement «terra-centrée».

Dans un registre plus global et dans ce qui rattache la série à l’univers DC, Les Green Lantern Corps ont pris leur distance avec ce coin de l’univers. On comprend que l’O.P.U aurait plus moins fait un «brexit» et les deux se considéreraient plus ou moins comme illégaux de leurs points de vue respectifs. Les Green Lantern insinuent d’ailleurs que les terriens ne sont voués qu’à détruire et qu’ils sont parmi les humanoïdes les moins civilisés. Ceci avait sans doute pour but de ne pas impliquer les flics spaciaux aux bagues d’émeraude à tout bout de champ dans la série.

Dans l’espace personne ne vous verra danser le disco
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.

Pour résumer, les trois membres fondateurs de la Légion ont un jour sauvé RJ Brande un milliardaire philanthrope qui devint ainsi leur mécène. La légion est donc une sorte de milice privatisée à mission de service public, qui supplée la Police scientifique. Un commando à super pouvoirs.
Nous sommes donc dans une ambiance qui malgré le titre, fait d’avantage penser à une version BD de STAR TREK qu’à un comics habituel. Les missions pacifistes, la cohabitation, l’aide aux planètes en péril et le brassage culturel étant les grandes idées également de la série.

Abordons le livre à présent:
LA SAGA DES TENEBRES
Mon-El le daxamite (des démarques de kryptoniens, tous pareils mais sans le «S» bizarroïde) et sa nouvelle épouse Shadow lass cherchent une destination pour copul… leur lune de miel et c’est assez pressé…ils trouvent un astéroïde désert pas engageant du tout, mais ça fera bien l’affaire. Ils se font attaquer par des «ombres» qui manipulent une technologie étrange et dépassée. Au cours du combat, ils réveillent par inadvertance une entité venue du fond des âges. Mécontents de l’accueil, ils partent bien vite vers un autre endroit plus hospitalier pour terminer leur petite affaire.

Le dormeur soit se réveiller.
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.

Pendant ce temps…
Une mission menée par Chameleon Boy (putain!Je m’en lasse pas! Ouarf!), foire dans les grandes largeurs et après avoir manqué de peu l’incident diplomatique intergalactique, l’équipe se retrouve naufragée dans un paysage gelé. Une autre équipe cette fois menée par Dawnstar et Wildfire vient à leur secours. Les légionnaires montrent donc des faiblesses à la fois dans leur organisation et des dissensions parmi ses membres. De plus Leur leader Lightninig Lad fait un «burnout» et une nouvelle élection s’organise pour pouvoir diriger la Légion.

Au même moment…
Shvaughn Erin, nouvelle recrue de la Police scientifique est toute excitée. Elle vient d’obtenir l’autorisation de visiter le quartier général de la Légion. Mais la visite ne va se passer comme prévue. Alors qu’une grosse partie de l’équipe est partie en secourir une autre, un dernier contingent essentiellement composé de Blok, Element lad et Brainiac 5, sont restés pour soigner une jeune fille présentant un désordre psychologique certain. Brainiac 5 pense utiliser Computo, une intelligence artificielle pour la soigner mais celle-ci suite à une perturbation lors d’une attaque d’un spectre, parvient à rouler Brainiac dans la farine et manipuler les pouvoirs latents de l‘enfant afin de monter tout le bâtiment automatisé contre ses habitants. Brainiac 5 possède l’intelligence d’un ordinateur vivant mais cette histoire fut écrite du temps des Amstrad CPC 464, alors vous comprendrez qu’il rame le gars… puisque le programme peut voir tout le monde dans la base, Le grand frère de la jeune patiente, Jacques Focart (un ivoirien qui parle français en VO) parvient à trouver et boire une potion d’invisibilité dans l’armoire à pharmacie. Il n’échappe à la vigilance de Computo et téléphone à Darty pour se faire rembourser sa sœur. Vous comprenez tout? Toujours est-il que le jeune homme devient un membre de la Légion sous le doux vocable d’Invisible Kid (Bwa-ha-ha-ha!). L’originalité de l’épisode réside dans le fait de contenir le rapport de Shvaughn Erin à chaque page, commentant l’action de ses commentaires vibrants d’intelligence, montrant par-là que même dans mille ans, la police, reste la police.

il faut sauver la Légion…
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.

Plus tard…
D’autres spectres prennent d’assaut deux endroits simultanément, la Tour de Londres et le centre des arts mystiques. Deux équipes sont de nouveau réparties pour pouvoir faire face aux menaces, mais empêtrées dans leurs campagnes électorales internes et leurs incompatibilités d’humeur, elles se prennent une raclée mémorable. A peine ont-ils eu le temps de trouver ces êtres «familiers».
A quelques années-lumière de là…
Les spectres font la collecte de toute une panoplie d’artefacts à la fois magiques et scientifiques pour en faire l’offrande à leur maître, l’entité récemment réveillée qui cherche à regagner de la puissance.

De retour à la base…
Les légionnaires, qui ont nouvellement élu une nouvelle chef en la personne de Dreamgirl, (qui n’a postulé que parce qu’elle a eu la prémonition qu’elle allait gagner-Si-si!) doivent porter secours à la planète de naissance de leur nouveau leader, un monde uniquement constitué de puissants magiciens et de devins, qui se fait également menacer par des spectres. Cette fois le combat se déroule un peu autrement. Si les héros perdent une nouvelle fois l’artefact magique, ils parviennent à faire prisonnier l’un de spectres. Brainiac après analyse du sujet, l’identifie comme un clone vieux de mille ans. Cela lui rappelle vaguement quelque chose, mais il a la mémoire vive qui flanche, il ne se souvient plus très bien. De leur côté, les mages sont parvenus de la même manière que leur adversaire à canaliser l’énergie positive et parviennent à l’incarner dans un enfant.

Nous flottons tous dans les airs comme des ballions. Viens avec nous Billy….
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.

Cette fois le maître récupère suffisamment de force pour s’incarner, il reconnaît dans Mon-el un Daxamite : peuple voisin des kryptoniens, il sent alors toute la puissance qui émane de leur monde et décide de l’absorber et de faire de cette planète le reflet de son ancien domaine.
Le dénouement approche donc à grands-pas.

De leur côté…
Les légionnaires, au terme d’une enquête aux indices disparates, devinent confusément l’identité de la menace qui plane sur eux et décident de tenter le tout pour le tout en rappelant tous les réservistes pour foncer sur Daxam (un plan digne de Sun-Tzu). Là ils découvrent enfin l’identité de leur ennemi.
Le dernier épisode est donc une combat titanesque, où force démesurée, pouvoirs légendaires et dimensions hors normes sont à la fois un climax et une faiblesse du récit. Il est difficile de maintenir la tension de l’intrigue dans un débordement de rayons laser farfelus. Toutefois, l’ensemble prend la forme d’un hommage vibrant au «King» Jack Kirby, ses créations, ses innovations graphiques et ses concepts. Dans le bordel se glisse un swipe de Michel «I lie when I paint» Ange, reprenant de la manière la plus gratuite qui soit, le plafond de la chapelle Sixtine. L’enfant créé de toute pièces par les magiciens, se retrouve être une «réincarnation» pouvant battre le mal absolu. Dans un duel père contre fils, ces «Nouveaux Dieux» s’affrontent pour le sort de l’univers. C’est beau comme un solo de Kurt Cobain.

On se fait plaisir sur les «Kirby-crackles »
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.

Il est bien évidemment très difficile de séduire un jeune lecteur de comics biberonné aux séries décompressées et passées à la moulinette d’un certain réalisme, tant l’aspect vieillot et colorés des graphismes additionnés aux dialogues verbeux, peuvent apparaître comme des calvaires à parcourir. Pourtant, il y a bien un parfum d’improvisation mitonnée d’idées hétéroclites qui donne à l’ensemble une identité à la croisée des super héros et du space opera à la STAR TREK au sein d’une saga à la fois mystique (une relecture du jugement dernier) et SF pour rire héritée de l’époque des «pulps» où voyager dans l’espace ne demandait qu’un hublot de bocal à poisson sur la tête et une bonne capacité en apnée.


L’autre point faible est aussi la présence «contractuelle» de Superman afin de rattacher artificiellement l’histoire à l’univers DC. Aussi inutile que forcé.
Mais comment Paul Levitz et son complice Keith Giffen parviennent-ils à nous emmener avec eux, avec tous ces personnages saugrenus?
Bien conscients d’avoir à leur disposition un univers aussi vaste que laissé à l’abandon, ils s’efforcent de structurer le tout en disséminant tout un tas de détails bienvenus. Des climats, des coutumes, des lois, des paysages décrivent les différentes planètes et rendent le tout assez vivant. Giffen imagine même une planète magique où les bâtiments sont construits sur les vagues d’un océan furieux, tandis que Levitz précise que la faune terrestre à morflé en 1000 ans. Les corbeaux de la tour de Londres constituent un élevage protégé pour respecter le patrimoine des lieux alors que l’espèce semble donc avoir quasiment disparu. La préoccupation écologique ainsi que l’irresponsabilité humaine étaient déjà des marqueurs de la SF d’il y a quarante ans.

Mais qui sont tous ces gens? La file d’attente du Leroy-Merlin? Non ce sont les Daxamites….
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.

Et comment nous familiariser avec un casting pléthorique de personnages parfois uniquement définis par un costume et un pouvoir? Là, Levitz utilise un procédé d’une simplicité qui n’a d’égale que son efficacité. Il a mis à peu près chaque membre en couple. Ici le «soap» n’alourdit pas le propos, mais au contraire offre au lecteur, une porte d’entrée immédiate. Levitz ne fait pas ça comme un cochon, il parvient à varier les plaisir en faisant une exploration de la vie d’un couple à travers ses différentes phases: la rencontre (Shvaughn Erin et Element Lad), le coup de foudre (Colossal Boy et Shrinking Violet), les jeunes mariés (Mon-El et Shadow Lass), ceux qui répriment leurs sentiments (Dawnstar et Wildfire), le couple installé et solidaire (Saturn Girl et Lightning Lad), ceux qui sont en phase de séparation (Light Lass et Timber Wolf) et même la «friend zone» avec Supergirl et Brainiac 5. Chaque scénette, tout en faisant avancer l’intrigue nous donne des nouvelles très terre à terre de nos héros en décuplant l’affect du lecteur. On n’oublie pas non plus les meilleurs potes (Blok et Timber Wolf), les relations fraternelles (Light lass et Lightning lad) et même les liens familiaux (Chameleon Boy et RJ Brande). Enfin les compères tentent aussi des narrations un peu plus expérimentales dans les deux épilogues de l’ouvrage.


Suite à ce combat d’envergure, l’équipe a besoin de se reposer. Timber Wolf doit choisir entre une vie normale et sa vocation de Légionnaire. C’est en visionnant des images d’archives avec son ami Blok qu’il parviendra à trouver la réponse (et le suspense est insoutenable.).
Enfin le dernier s’attarde à récapituler ce qu’on peut bien faire après avoir sauvé l’univers à travers une vingtaine de pastilles différentes s’attardant sur chacun de protagonistes, une façon très intime de conclure une aventure de space-opera, après avoir sillonné de vertigineuses galaxies.

Giffen donne aussi à la série, une identité visuelle assez particulière. Il n’hésite pas à faire des compositions de pages tarabiscotées et donne aux vol des légionnaires un coté à la fois flottant et statique qui lui permet d’en mettre partout sur la page pavant la voie au futur CRISIS ON INFINITE EARTH dont cette histoire semble même être une sorte de brouillon.
Je ne cache pas le plaisir que j’ai pu éprouver à lire THE GREAT DARKNESS SAGA, comics vintage et souriant conservant ce parfum de ces revues qu’on empilait sur la table de chevet tandis qu’on les lisait à la lumière de nos torches sur la partie basse de nos lits superposés, pas la naphtaline de ceux qu’on entrepose dans nos bibliothèques-musées-mausolées.
Aujourd’hui la Légion n’est pas morte, la série a été reprise par Brian Michael Bendis…
Si, on me signale que la série est bel et bien morte…

Il fallait l’oser celle-là…
©1982-Keith Giffen-DC Comics-2020-Urban Comics.

BO une autre légion qui apprend à voler….


32 comments

  • Bruce lit  

    Coucou Eddy
    Tu m’as fait découvrir MAISON IKKOKU, RANMA 1/2 ou SCORPIONS, Renae de Liz mais là même pas en rêve… En fait, c’est quasiment un best of de tout ce que je fuis en comics.
    La bise.

  • Tornado  

    Bruce + 10, parce que je pense que je déteste tout ça peut-être 10 fois plus encore. D’ailleurs, dans le run de Geoff Johns sur Superman, l’arc que j’ai détesté est celui consacré à la Légion. J’en avais mal au crâne (pour le coup, son hommage à cette saga était total et le boulot abattu pour la restituer, colossal).
    C’est vrai que c’est une partouze en slips flashy décomplexée. Mon cauchemar, donc…
    N’empêche que l’article est bien frais et super rigolo à lire ! L’auteur ne se prend pas au sérieux et le second degré est très communicatif ! 😀

    La BO : Je passe. Rien à en dire. Pas mon truc.

    • Tornado  

      Au fait, j’ai failli éclater de rire en voyant le scan reprenant la Naissance d’Adam !
      😅
      Et explique-moi, il mentait, Michelange ?

  • JB  

    Histoire d’apporter un point de vue dissonant, j’adore la LSH depuis que j’ai découvert les revues françaises. Coup de bol, mes premiers numéros des « Vengeurs » avaient de courtes fiches qui présentaient les Légionnaires et leurs pouvoirs. Et c’était une série qui frappaient fort, n’hésitant pas à massacrer Karate Kid dans les albums La Légion des Super-Héros.

    Ecrire pour les séries implique de savoir jongler avec un immense cast, et c’est toujours un régal quand on a un bon auteur en charge. Les runs de Levitz et Giffen, les séries DnA sont des délices.

    The Great Darkness est vraiment le story arc où les membres de la Légion passent à l’âge adulte. Personnellement, je ne l’aurait pas qualifié de souriant car l’histoire marque vraiment le début d’une longue descente en enfer pour les personnages !

  • JP Nguyen  

    Je suis carrément surpris, je pensais que Tornado adorerait !

    Sinon, tu racontes bien, tonton Eddy… Mais c’est bizarre, je ne trouve pas les fiches de Jesuimal Lad et de Sextoy Boy dans l’encyclopédie DC ?

    La Légion des Super-héros ne m’a jamais attiré. Ethniquement, ça ne semble pas si diversifié que ça. Karaté Kid est un blanc et l’un des noirs est invisible !

    • JB  

      Et le personnage de Tyroc est… problématique

    • Eddy Vanleffe  

      C’était vraiment le balbutiement… durant les années 80, la diversité a du être accentuée.
      le message est surtout que tout le monde peut habiter partout sans que cela pose un problème de mentalités.
      Après tout les X-Men ont réussi l’exploit d’être une métaphore sur la différence avec 5 blanc-blancs, blafards même…
      comme je le dis, a l’époque on pense beaucoup à ce qu’on a fait aux amérindiens dans les comics (Epervier, dans Green Arrow et Green Lantern, The brave and the bold, ici…)
      Karate Kid m’avait un peu repoussé à l’époque pour cette raison, je me disait Mais qui est cet imposteur et en plus il ne pratique même pas le « Miyagi-do »…
      Mais pour tout dire Karate kid possède une scène finale dans la plus pure tradition des manga « nekketsu ». ^^

      • JP Nguyen  

        « Après tout les X-Men ont réussi l’exploit d’être une métaphore sur la différence avec 5 blanc-blancs, blafards même… »
        Mais si on prend les « nouveaux » X-Men de 1975, y’a Ororo qui est noire, Nightcrawler qui est bleu et Colossus qui est… gris (métallique) ! 😉

        • Eddy Vanleffe  

          donc Colossus est gris comme Michael Jackson? ^^
          LA LSH est si je ne dis pas de connerie, antérieure à la version 1975 (pas cette histoire mais dans sa conception) d’ailleurs Cockrum s’en est tiré pour faire les X-Men et Nightcrawler avait été prévu pour en faire partie…
          de plus la garde impériale Shi’ar est un rip off de la Légion…observez bien! ^^

  • Surfer  

    Une fois n’est pas coutume, je commance par la BO.
    Même si ce n’est pas mon style musical préféré j’aime bien la chanson. Et j’aime surtout le fait qu’elle soit reprise en cœur par une multitude de fans et de musiciens. C’est magnifique 👍j’aurais aimé être avec eux.
    J’ai écouté le discours de fin… Mon Anglais n’est pas terrible , mais de ce que j’ai compris, c’est une demande pour qu’un groupe de rock vienne chanter chez eux ? Sont-ils venus
    Si c’est le cas c’est extraordinaire 👍😉

    Par contre pour la chronique comics. Désolé Eddy mais la LÉGION DES SUPER-HÉROS ce n’est pas mon truc.

    • Kaori  

      @Surfer : comme toi, j’ai adoré la BO. ça me donne des frissons, ça me rend fière de faire partie de l’Humanité, c’est très con, hein ? Et pour la réponse à ta question, oui ils sont venus. Ils ont été très touchés par cette demande, ont joué en premier cette chanson et ont fait un très long concert pour commencer leur tournée en Italie, en commençant donc par la ville de Cesena. David Grohl leur a aussi dit de faire pareil pour les autres groupes de rock, et que s’ils refusent, ils peuvent leur répondre « vaffenculo » 😉

      Je te rassure, je ne connaissais pas cette histoire avant aujourd’hui, j’ai juste fait mes petites recherches car j’adore ce genre d’histoires….

      • Eddy Vanleffe  

        moi aussi
        j’ai emballé par le capital sympathie que possède le projet!

      • Surfer  

        Hello Kaori,

        Merci de ton implication active dans les recherches pour donner une réponse à ma question. C’est vrai que c’est une histoire incroyable. Elle fait du bien en cette période de confinement.

        J’ai aussi eu des frissons. Comme quoi la musique est capable de tout…même de rassembler des gens 😉

  • Nikolavitch  

    Jamais beaucoup lu la Légion, pour ma part, mais j’avais bien aimé cette saga, à l’époque, j’avais trouvé ça assez malin, même si très old school par certains côtés.

  • Nicolas  

    Allez je me fend d’un commentaire. Merci Eddy pour cet article rafraichissant et second degré, c’est un des runs les plus mémorables de l’histoires des super-héros DC Comics et en même temps clairement daté. Mais on ne boude pas son plaisir. Paul Levitz travaillait dans le temps avec beaucoup de plaisir sans se prendre au serieux (pas comme maintenent) et à tout prendre il vaut mieux lire ça que la version Bendis.

  • Présence  

    Génial ! J’aurais bien aimé avoir autant de verve pour défendre cette série.

    Il se trouve que moi aussi j’aime bien la Légion… enfin pas toutes les époques, ce qui est assez normale pour une série ayant connu différentes itérations depuis sa création en 1958.

    Je me souviens que j’attendais beaucoup de cette saga qui se classe régulièrement dans les meilleures histoires DC et que je lui ai attribué une demi-étoile de moins que toi (si, c’est possible, ça m’arrive). D’un côté, j’espérais Keith Giffen avec une maturité graphique qu’il n’aura qu’une demi-douzaine d’année plus tard, et des personnages un peu plus rutilants.

    Je suis en admiration devant ta capacité à exprimer ce qui rend cette série si unique : une science-fiction plus fiction que science (et même très opéra de l’espace), une science-fiction positive mettant en scène un siècle de lumière et de progressisme, une série pas trop Terra-centrée, et bien sûr un univers infini. Non seulement, il semble y avoir une infinité de personnages tous plus colorés les uns que les autres, mais en plus il y a cette sensation d’exploration nourrie par une inventivité un peu datée SF années 1950 (comme tu le soulignes) qui donnent cette sensation d’un monde sans limite, dans une seule série.

    Merci beaucoup pour cette évocation à l’analyse enjouée, enthousiaste et enamourée. Un régal.

  • Eddy Vanleffe  

    Thank you all!
    @Bruce
    je n’ai pas dit mon dernier mot… d’autres articles, d’autres auteurs….

    @Tornado
    merci d’être passé quand même, j’essaie d’être amusant à défaut de pouvoir frapper au coeur… ^^

    @JB
    oui quand on est fan de Claremont, on ne peut pas trop detester Paul Levitz

    @Surfer
    Merci de faire un détour de ton ZENN-LA natal. la galaxie est infinie. ROCK 1000 est une troupe itinérante qui sillonne l’Europe, il avaient rempli le stade de France en 2019. Le special guest ce soir là, c’était Nono de Trust.

    @Alex
    J’aime bien le old school et le space opera, c’est parfois un peu vieillot, mais j’aime le parfum de ces vieux arcs…

    @Nicolas
    Merci et oui j’aimerais bien prendre la suite, plein de turcs sont amorcés ici…

    @Présence
    Merci je vois que j’ai su véhiculer mon affection pour le vieux DC….

  • Kaori  

    Merci beaucoup pour cet article plein de bonne humeur, qui m’a fait rire des légendes jusqu’aux jeux de mots et petites chansons disséminées ici et là.

    Malgré le ton moqueur, tu la vends bien, ta Légion des Super-héros ! Le côté soap m’attire beaucoup, je suis sûre que je m’attacherais facilement aux personnages. Je n’avais jamais entendu parler de cette saga. Si je tombe dessus, il y a fort à parier que je jette un oeil, voire plus !

  • Daniel  

    Tout d’abord, chapeau d’avoir abordé ce que beaucoup de gens de mon côté de l’Atlantique évitent comme la peste justement à cause du nombre de personnages et l’histoire allongée. J’ai bien aimé ton approche raisonnée, enthousiaste mais non sans critique justifiée. Il faut admettre que je suis un fan fini de la Légion, faisant encore partie d’un Amateur Press Association (APA) nommé Klordny, qui publie encore régulièrement tous les deux mois, qui se centre sur tout ce beau fouillis de monde. La LSH, c’est l plus grand titre auquel DC n’a jamais complètement réussi à donner des ailes malgré tous les efforts d’autres fans finis à lui insuffler la vie. Keith Giffen, bien qu’il ait gardé la Légion en vie plus longtemps que n’importe qui d’autre, est un élément divisif. Après avoir copié le style de Kirby sur Defenders pour Marvel, il se ramasse sur la Légion en « empruntant » Philippe Druillet (LSH #287?) pour éventuellement tomber sur le style de José Munoz et trop étirer la sauce avec sa manie pour les 9 panneaux par planche. Certains adorent, d’autres détestent, particulièrement le style sombre qui nous amène au loin d’être rigolo « 5 ans après » (5 Years After)dans lequel tout finit dans la merde et la mort. J’ai bien apprécié le revival de Geoff Johns et Gary Frank. Et bien que j’apprécie l’effort courant de Bendis et Sook qui montre déja son essoufflement en manque d’artistes réguliers, je me demande touours si la Légion peut survivre plus longuement qu’un soubresaut aux quelques années.

    • Eddy Vanleffe  

      Tu ne parles pas de Legion Lost de DnA, c’est bien réputé et j’ai un pêtit volume dessiné par Olivier Coipel qui avait su garder une patte un peu franco-belge loin de son passage Marvel très stéroïdé

      moi si on l’écoute je ferais tout le run de Giffen mais bon ce n’est sûrement pas très viable comme trip…

      Merci de tes encouragements et d’être passé.

  • Bob Marone  

    J’ai beau aimer les comics old school, ce n’est vraiment pas mon truc. Les personnages me semblent manquer totalement de caractérisation, de personnalité, d’intérêt. Cosmique échevelé + smala bordélique + looks improbables + naïveté scenaristique = formule dangereuse. Je crains de ne pas avoir ta bienveillance. Et tu n’es pas sans souligner le côté un peu ridicule de l’entreprise… Tout cela est très subjectif, puisque je n’ai pas lu ce titre.
    Mais je me sens incapable d’adhérer à ces personnages DC qui me semblent en toc, pas charismatiques pour un kopeck. La magie du comics n’opère pas.

    Pourtant, dans le genre sci-fi old school, j’adore Flash Gordon (Alex fucking Raymond !!!!). Ou, plus contemporain de la LSH, The Micronauts, qui m’avait fait forte impression en son temps. Du Space, de l’Opera, du bruit, de la fureur, des trouvailles géniales. Pourtant ce n’était pas gagné au départ quand on sait que Mantlo a bâti un scénario à partir de jouets plutôt mochards dont Marvel avait acheté les droits.

  • Jyrille  

    Je ne connais cette bd ni d’Evey ni d’Adam Warlock. Jamais entendu parler. Ah et bien sûr Jesuimal Lad et Sextoy Boy sont nos gagnants.

    Très belle et très réaliste anecdote sur les playboys et le flegme enfantin. Coeur avec les doigts.

    Ca me rappelle pas mal de trucs avec Superman et aussi dans sa version Supreme de Moore. La base d’un concept que je n’ai appris que très tard donc, il y a 15 ans en gros.

    Je n’ai strictement rien compris à l’histoire mais ça a l’air aussi rigolo que ton article est superbement troussée.

    Comme tu le soulignes, il y a zéro fois l’infini pour cent de chances que je lise ça. Je me suis déjà fait violence pour la mort de Captain Marvel et un peu aussi pour les Daredevil (que je relis pourtant plusieurs fois…) : c’est trop vieillot pour m’intéresser. Trop psyché. Je pense que tu soulèves également un point intéressant : si l’imagination des auteurs n’arrive pas à aller plus loin que les Amstrad de l’époque, c’est qu’ils ne sont clairement pas des lecteurs de SF, qui des décennies plus tôt, voyait déjà les choses bien plus loin et complexes au niveau technologique.

    Excellente conclusion. Merci beaucoup Eddy pour le voyage et la culture !

    La BO : j’adore. Je ne sais plus qui est à l’origine de ce truc, mais au-delà de la pertinence de l’illustration de l’article, c’est également un titre heureux et joyeux qui sonne parfaitement bien avec cet énorme volume. Sont forts ces ricains. Je ne suis pas fan des Foo mais ils ont le bon esprit, ils rigolent, tentent des trucs toujours bienveillants et partageurs. Vous saviez qu’ils avaient fait un concours il y a quelques années (10 ? 15 ?) où les gens qui gagnaient (70 ou 80 je crois) voyaient les Foo débarquer faire un concert dans leur garage ? Je trouve ça tellement génial.

    • Eddy Vanleffe  

      chalut Jyrille

      pour la SF, je ne suis pas sûr de pouvoir extrapoler sur les connaissances en SF ces auteurs puisque l’anecdote AMSTRAD est une vaste blague de ma part… d’aucun diraient que Brainiac 5 étant une sorte d’hybride Ordinateur/humain préfigure presque en soi toute la thématique de l’IA le début de la machine et la fin de l’humain….
      Les auteurs de comics sont les fils spirituels du pulp d’ailleurs Edmond Hamilton ( Capitaine Flam) a beaucoup écrit pour DC et si c’est vrai qu’on est pas dans la grande SF (j’aime pas trop ce terme) on est plutôt dans un registre inspiré de Sturgeon, Jack Vance et les magazine astounding Stories ou ce genre là…
      De son coté il revendique plutôt Zelazny comme influence…

  • Chip  

    Ca fait quelques années que je tente, comme le blog, de refaire mon retard DC, et cette Legion a sur moi un effet attirance / répulsion, je cherchais une porte d’entrée et pas sûr que cette histoire la soit, mais merci pour la présentation, enlevée et aussi colorée qu’un héros golden age. J’aimerais arriver à apprécier ce côté foutraque et plutôt enfantin – et j’avoue avoir une indulgence considérable pour les costumes kitsch et les B-listers, ca se joue souvent à pas grand chose de pouvoir se laisser prendre au jeu.

    Sinon : « Jacques Focart », j’avoue, j’ai levé un sourcil. C’est pas d’un goût extrême.

    • Eddy Vanleffe  

      Je viens de checker Focart (c’était un homme politiquer du temps des colonies responsable de l’Afrique, c’est ça?) , oui en effet, je suppose qu’un américain des année 70 n’a pas vu le mal

      • Chip  

        En gros c’était l’homme de ce qui est maintenant appelé la Françafrique. J’imagine que c’était pour faire ref / couleur locale et je n’y vois pas de message particulier mais j’ai tiqué.

        • JP Nguyen  

          N’ayant pas cette culture historique, je pensais que le côté discutable venait de la sonorité du nom choisi : Mother-Focart ! 😉

          • Chip  

            « Hey, Jacques! »

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