La reine des mers de Chine (Shi Xiu)

Shi Xiu, reine de pirates Nicolas Meylaender et Wu Qing Song

Par MATTIE-BOY

VF : Les éditions Fei

1ère publication le 16/05/19- MAJ le 22/05/22

Aujourd’hui nous allons nous pencher sur la série Shi Xiu, reine des pirates du scénariste Nicolas Meylaender (également traducteur qu’on a vu passer chez Panini) et du dessinateur Wu Qing Song publiée aux éditions Fei, une maison d’édition spécialisée dans la BD chinoise. Il s’agit donc d’une BD franco-chinoise.

Initialement prévue en 6 tomes, la série n’en comporte finalement que 4, mais dispose d’un dernier tome agrémenté de 20 planches supplémentaires par rapport aux tomes précédents (68 pages au lieu de 48) afin d’éviter une fin précipitée. Shi Xiu, reine des pirates est une BD traitant de piraterie (sans blague ?) en Chine au début du 19ème siècle, et plus précisément d’une femme pirate cantonaise célèbre.

Puisqu’il s’agit d’une BD inspirée de faits réels, l’article sera parsemé de quelques faits historiques aux allures de spoilers.

Shi Xiu, une femme qui dirige des hommes ©Editions Fei

Shi Xiu, une femme qui dirige des hommes
©Editions Fei

A première vue, on pourrait penser que les auteurs ont choisi de donner d’autres noms aux protagonistes, ou du moins de les orthographier selon une transcription phonétique qui n’est pas la plus répandue. Toujours est-il que l’histoire est bien celle de Ching Shih, aussi connue sous le nom de Madame Ching, ancienne prostituée surnommée « la terreur de la Chine du sud », et qui a commandé une des flottes de pirates les plus importantes de l’histoire.

Il n’est pas évident de trouver des informations sur son vrai nom. Ching Shih signifierait « la veuve de Ching ». Or son mari s’appelait Cheng (ou Zheng dans la BD), donc on peut penser à une mauvaise transcription qui signifierait « veuve de Cheng ». Ce n’est donc pas son vrai nom, ni le nom qu’elle a utilisé avant la mort de son mari (on ne se surnomme pas « veuve » sans raison). Sauf qu’en tant que prostitué, il semblerait qu’elle se soit appelée Shi Yang. Ce n’est toujours pas Shi Xiu. Mais passons !
Vous ne le savez sans doute pas, mais je suis un grand fan de récits de piraterie, d’aventures en mer, de vieux bateaux. J’étais même l’heureux possesseur gamin du fameux bateau pirate Playmobil. Et la saga de films Pirates des Caraïbes , bien que bancale et bourrée de défauts, reste pour ces raisons des films que je regarde avec plaisir (madame Ching y fait d’ailleurs une apparition). Donc de temps en temps je regarde un peu ce qu’il se fait du côté des BD. J’avais déjà acquis le très plaisant Long John Silver de Xavier Dorison et Mathieu Lauffray, et cette BD sur une femme pirate des mers de Chine a également attiré mon attention.

A l’abordage, moussaillons ! ©Editions Fei

A l’abordage, moussaillons !
©Editions Fei

Tout commence en 1801 alors que les pirates du capitaine Zheng Yi (dont le nom plus connu serait Cheng I, pour le peu que ça change…) mettent à sac une ville. Shi Xiu (puisque c’est son nom dans la BD) est alors une fille de « joie » d’un bordel classieux sur le point de se marier avec l’un de ses clients réguliers, un marchand du nom de maître Jia. Shi Xiu s’interpose face aux pirates qui souhaitent venir profiter des filles sans payer après leur petit massacre. Elle obtient de Zheng Yi que ses hommes traitent au moins convenablement les filles afin qu’elles puissent leur prodiguer des attentions dont ils se souviendront plutôt que des hurlements et des pleurs. Zheng Yi sera intrigué par l’audace et l’intelligence de cette femme et l’emmènera à son bord. Il va découvrir qu’en plus de ses charmes auxquels il n’est pas insensible, elle est très habile conseillère.  Et après avoir fait en sorte qu’elle comprenne que son futur mari voulait l’épouser pour les mêmes raisons (profiter de ses talents de conseillère commerciale), il décide de la garder pour lui. Shi Xiu va se montrer ambitieuse dès le début, souhaitant être l’égale de Zheng Yi et non son instrument. C’est ainsi qu’elle devient la femme de Zheng Yi et capitaine en second de la flotte au pavillon rouge, une des 6 flottes de pirates alliées en coalition sur les mers de Chine (pavillon jaune, bleu, vert, blanc, rouge et noir).

Ce début d’histoire constitue globalement le premier tome. Au début je n’étais pas spécialement convaincu d’aimer. Les auteurs nous présentent une Shi Xiu peut être un peu trop « badass » pour être crédible. Déjà habile au combat grâce à un entrainement suivi auprès de Wang, l’ancien garde du corps de la maison close qui l’a suivie parmi l’équipage de Zheng Yi, elle ridiculise l’un des pirates en un combat singulier lorsqu’ils souhaitent profiter des filles. Elle sera bien sûr maitrisée par les autres, mais cette entrée en matière peut donner l’impression qu’on va se trouver face à une héroïne guerrière un peu trop super-héroïque. On peut en effet s’étonner de voir une fille de joie savoir lire, écrire et manier les armes aussi bien, même si je sais qu’il existait des prostituées asiatiques de « luxe » un minimum instruites. Cela dit, j’avais peur qu’elle passe son temps à décimer des armées à elle toute seule telle une héroïne de Wu xia pan (film de héros martial). Non pas que je n’aime pas ce genre, mais ce n’est pas toujours approprié pour un récit s’inspirant de faits réels. Mais mes craintes se sont arrêtées là puisque par la suite, le récit s’oriente vers un aspect bien plus stratégique et cérébral.

Le navire de Zheng Yi est peuplé de familles entières…et de femmes qui se battent quand les hommes cuvent leur vin ©Editions Fei

Le navire de Zheng Yi est peuplé de familles entières…et de femmes qui se battent quand les hommes cuvent leur vin
©Editions Fei

La force de la BD est de ne pas proposer uniquement un récit d’aventure à base de pillages, d’abordages ou autres éléments propres au récit de pirates. Elle en contient sa dose bien entendu, rassurez-vous, mais elle propose aussi un portrait de femme qui lutte pour se faire respecter dans ce monde d’hommes, les ambitions révolutionnaires des pirates au travers d’un soupçon de politique ainsi que la stratégie militaire et les codes établis par Shi Xiu pour unifier les flottes de pirates et remporter les batailles.
Ainsi, dès le tome 2, les auteurs nous montrent les réformes de Shi Xiu qui souhaitent que les prisonniers, plutôt qu’être exécutés, soient relâchés contre rançon. A la manière d’une mafia, elle propose à son mari de faire payer un tribut aux villes contre leur protection plutôt que de les piller sans arrêt. Les pirates de Zheng Yi s’opposant aux impérialistes, sa femme propose aussi de pérenniser des alliances afin que les pirates deviennent des figures populaires soutenues par la population pauvre persécutée par le pouvoir en place.

Certaines prises de bateaux seront disputées entre les chefs pirates Shi_05
Suite à quelques querelles internes entre capitaines, elle arrangera une alliance entre les flottes désorganisées des pirates afin de mettre au point de meilleures stratégies. Pour cela, elle proposera son mari Zheng Yi comme amiral commandant aux autres capitaines. Celui-ci étant issu d’une famille de marchands poussé à la piraterie par les abus de la dynastie mandchoue et ses fonctionnaires mandarins, il s’est souvent battu pour le peuple plus faible qui est venu grossir ses rangs. Elle estime donc qu’il est un symbole d’opposition aux forces impérialistes qui leur assurera l’aide d’une certaine population facilitant ainsi la création d’un réseau d’espions pour les informer des cargaisons à piller.
Elle va établir aussi un code de lois strict visant à garantir une meilleure efficacité et faisant appel à des notions de politique intelligentes. Elle n’oubliera pas de garantir un meilleur traitement des prisonniers et en particulier des femmes. Ainsi, il est interdit aux pirates de prendre des décisions non-collégiales, de donner des ordres non communiqués par le dirigeant de la flotte, de s’en prendre aux villages qui assistent les pirates ou les villes qui paient leur protection, de ne pas référencer tout le butin ou encore de violer une prisonnière, le tout sous peine de mort. Malgré cette sévérité, l’histoire nous dit que Richard Glasspoole, un captif sur un des bateaux de Shi Xiu, a témoigné que le code « soulevait une force intrépide dans l’attaque, désespérée dans la défense, et inflexible même surpassés en nombre. » Au final, en traitant mieux leurs otages et leurs adversaires, ils en retiraient plus d’argent et leur motivation grandissait.

Une héroïne qui virevolte un peu trop au début, telle une artiste martiale hors pair. ©Editions Fei

Une héroïne qui virevolte un peu trop au début, telle une artiste martiale hors pair.
©Editions Fei

Dans le tome 3, quelques temps ont passé et l’organisation de la flotte de Zheng Yi s’est grandement améliorée. Hélas, leurs agissements se retournent contre la population qui les soutient. Ainsi, puisque les soldats impériaux s’en prennent au peuple pour trouver des informations sur les pirates, ceux-ci, faute de pouvoir défendre leurs fidèles au risque de tomber dans un piège, vont se tourner un temps contre les occidentaux venus commercer avec la Chine.
Depuis le tome 2, Zheng Yi et Shi Xiu ont adopté un fils (déjà âgé) du nom de Baozai (nom plus connu : Zhang Pao Tsai) Sa mère adoptive et lui vont se faire passer pour des naufragés victimes des pirates pour infiltrer un navire anglais, se renseigner sur sa cargaison, ses faiblesses et le lieu où est entreposé la poudre. Un nouvel épisode qui met en avant les capacités de stratège de Shi Xiu qui se prétendra mariée à un marchand portugais et devra faire bonne figure devant des hommes qui la soupçonnent. C’est au cours de ce séjour sur ce navire que Shi Xiu rencontre le docteur Barton, un homme charmant qui lui fera les yeux doux. Si on comprend que la femme pirate joue le jeu pour préserver sa couverture, on se demande tout de même à ce moment là si elle n’a pas un petit faible pour le médecin. Le bateau sera finalement pris par les pirates et certains occidentaux relâchés contre rançon, dont ce fameux docteur.

Mais à terre, le capitaine Bai Ling de la flotte impériale qu’on devine plus malin que l’amiral Guo Lang, va tendre un piège à Shi Xiu qui sera arrêtée et menée à la potence. Elle s’en sortira grâce à une révolte de la population galvanisée par un discours de Zheng Yi qui était venu feindre une reddition. Mais dans la cohue, elle prendra une balle.
Le tome 4 propose une narration un peu différente. Dès le début, nous voyons Shi Xiu âgée et alitée à une époque où les anglais ont remporté une guerre contre la Chine, la fameuse première guerre de l’Opium (de 1839 à 1842). Le docteur Barton lui rend visite dans la maison close qu’elle dirige à présent, ce qui donne lieu à une discussion sur l’avenir de la Chine aux mains des anglais et nous permet de comprendre que quelques années plus tôt, l’empereur lui-même a demandé conseil auprès de Shi Xiu contre l’envahisseur. L’histoire continue avec un flash back qui nous permet d’assister à la suite de l’histoire, notamment comment Shi Xiu a survécu, et comment son mari Zheng Yi y est passé, pris dans un typhon au large du Vietnam en 1807. Cet évènement conduira à la reprise du commandement suprême de la flotte unifiée par sa femme. A ce stade là, sa coalition de pirates comprend plus d’un millier de navires et 70 000 hommes. Ah ouais, quand même…

Une véritable armée de pirates. ©Editions Fei

Une véritable armée de pirates.
©Editions Fei

Shi Xiu, devenue reine des pirates mais devant subir les lois des hommes qui menacent son autorité, s’arrangera pour se choisir un roi en la personne…de son fils adoptif Baozai qu’elle épousera et mènera dans sa couche. N’ayant pas vraiment d’autre alternative que de choisir parmi ses capitaines, et chacun d’eux représentant un danger ou une autorité trop forte, c’était pour elle un moyen de garder un contrôle sur sa destinée en se choisissant un prétendant influençable.
L’origine de la déchéance de cette flotte de pirates viendra finalement de l’intérieur puisque l’un des capitaines aux ordres de Shi Xiu vendra aux impérialistes des informations sur elle et ses navires en échange d’une amnistie. C’est ainsi que, n’ayant pas le choix, Shi Xiu va également devoir négocier une amnistie pour éviter un bain de sang. Cela dit, disposant tout de même d’une immense armée et d’une puissance de feu qui la rend jusque là invaincue par la flotte impériale, elle sera en position de négocier la liberté de tous ses hommes qui pourront même garder leur butin à condition d’entrer au service de l’empire, et se retirer de cette vie sans être inquiétée. Comme mentionné précédemment, l’empire fera même appel à ses conseils contre les occidentaux.

L’ajout de la narration se déroulant dans le futur est finalement bienvenu puisqu’elle permettra à notre « héroïne » de se confier au docteur Barton et de prendre du recul sur sa vie et la manière dont le pays a changé. Ce qui est un peu étrange est surtout le fait que cette narration en flash back arrive seulement au 4ème tome et pas dès le premier. Sans doute les auteurs avaient-ils prévu de raconter la fin autrement avec les 6 tomes prévus initialement. Mais malgré cela, et même si on pourra regretter que le nombre de pages consacré à la période où Shi Xiu règne sans Zheng Yi est un peu léger (une période de 3 ans, l’amnistie ayant été signée en 1810), ce n’est pas vraiment préjudiciable à l’histoire.
Le style du dessinateur chinois Wu Qing Song est agréable mais le premier tome a tout de même quelques défauts avec quelques gueules tordues et de légères étrangetés anatomiques. Pour moi il s’améliore grandement à partir des tomes suivants et en particulier les deux derniers. Comme l’indique quelques bonus à la fin du dernier tome, Wi Qing Song encrait au départ directement ses crayonnées informatiquement, avant de passer à un trait moins chargé complété d’un encrage à la plume. Le dernier tome est lui entièrement dessiné à la plume de manière très traditionnelle. Le style global est assez fin et les couleurs pastelles bien choisies. Le choix de recourir à un dessinateur chinois ayant étudié l’art de la gravure et de l’estampe aux beaux arts de Chine et par conséquent surement mieux au fait de la culture de son pays qu’un français n’ayant jamais mis les pieds là bas, est une bonne idée. Et ce dernier reproduit joliment des tenues asiatiques du début du 19ème siècle, tout en conservant un trait dynamique. Certains personnages paraitront parfois un peu rigides mais dans sa globalité, la partie graphique est très plaisante et dépaysante. Les bateaux sont dessinés de manière très réaliste avec moult détails, et même si j’avoue préférer voir des galions de pirates occidentaux, il faut reconnaître que les jonques chinoises ont aussi de l’allure entre les mains de Wu Qing Song.

Quelques incidents de parcours ©Editions Fei

Quelques incidents de parcours
©Editions Fei

C’est donc une aventure de piraterie assez originale, les femmes pirates étant plutôt rares, et même si on imagine qu’une partie est certainement romancée, cela reste un récit agréable assez éloigné des stéréotypes des BD occidentales se déroulant dans les pays asiatiques. De plus, contrairement à certaines BD historiques dont l’intérêt est surtout de retracer l’histoire et qui par conséquent peuvent souffrir de certains raccourcis ou approximations, cette BD reste captivante à suivre même si vous vous fichez de la réalité historique puisque son intérêt réside plutôt dans les intrigues commerciales et les stratagèmes intelligents de Shi Xiu au même titre qu’un Game of Thrones .
L’histoire nous rappelle aussi que, sans aller jusqu’à idéaliser les pirates (les forbans ayant quand même un certain nombre de crimes à leur actif), c’était aussi à l’époque pour une certaine partie de la population l’incarnation d’un esprit révolutionnaire, un idéal de rébellion s’opposant à un régime oppressant. Bien sûr, si on pense aux pirates somaliens modernes, on se dit qu’il n’y a rien qui fasse rêver, mais on parle d’une époque où une certaine tranche de la population n’était guère mieux traitée par le pouvoir en place que les nobles l’étaient par les pirates. C’est pourquoi, même si Shi Xiu se montre parfois impitoyable, on ressent bien cette ambiguïté de ce que les pirates inspirent chez la populace au moyen du jeu d’alliances politiques mis en place par la reine des pirates.

En conclusion, je dirais qu’au-delà de nous proposer des batailles navales et des abordages, c’est une BD qui se penche sur la politique et l’économie des pirates avec des dialogues consacrés aux réflexions entre chefs sur la gestion de leurs affaires, leurs contraintes, leurs conflits internes et le tout sur fond d’un portrait de femme forte et inflexible luttant pour ses ambitions dans un monde d’hommes. C’est une BD qui se dévore avec un réel plaisir une fois passé le cap du tome 1 certes sympathique mais encore peu représentatif de la richesse de la série.

Portrait de la véritable Ching Shih  Sourcehttp://thefemalesoldier.com/blog/ching-shih

Portrait de la véritable Ching Shih 
Source : The Female Soldier

—–
Plus fort que Daenerys : Shi Xiu, la célèbre pirate chinoise qui mènera une armée de 70 000 hommes accoste chez Bruce Lit.

Une autre grande dame qui en impose :

33 comments

  • Surfer  

    Je crois que je n’ai jamais lu de BD chinoise !
    Je ne sais pas si le médium a du succès en Asie ou dans d’autres pays ?
    Manifestement dans nos contrées ce n’est pas le cas ! On ne les voit pas trôner sur les étagères de nos librairies. Avec l’ambition du pays de s’ouvrir un peu plus au monde peut-être que cela va changer. Wait and see …
    Sinon, dans les comics Brubaker avait déjà été inspiré par cette légende :
    Il en avait fait un incarnation de Iron-fist. Elle s’appelait Wu Ao-Shi et c’etait la reine pirate de la baie de Pinghai.

    • Matt  

      Ah oui j’ai lu son Iron Fist. Je n’ai pas forcément fait le lien avec le perso historique mais c’était sympa comme histoire.

  • Eddy Vanleffe  

    hello,
    il me semble que c’est une bd franco belge mais il existe en France quelques bd chinoises que tu trouveras au rayon manga (manhua en chine) chez l’éditeur XIAO PAN notamment Ce sont des histoires publiés dans notre sens de lecture et le plus souvent en couleurs…il me semble.
    c’est souvent des histoires de chevalerie ou de fantômes en costume…

    pour les orthographes changeante en chinoirs il existe quatre systèmes officiels de transcription du chinois deux occidentales et deux chinoises… On a bien du mal à coordonner tout ça.
    C’est pour ça que mon frère a appris la montée au pouvoir de Mao-Tsé-Toung et moi Mao Zedong…
    L’actrice Shu Qi je l’ai déjà vue creditée HSU-Xi

    • Matt  

      J’ai précisé BD franco-chinoise^^ Pas chinoise.
      C’est comme ça que c’est présenté chez l’éditeur.

      Ouais les transcriptions phonétiques c’est chiant. C’est comme le réalisateur Chu Yuan qui a bossé pour la Shaw Brothers, il est parfois (notamment sur imdb) crédité Chor Yuen. C’est pas pratique^^

      • Surfer  

        Merci pour toutes ces infos;-)
        J’ai l’impression que cela reste, tout de même, très confidentiel. On est loin de la démocratisation de la BD chinoise en France,

  • Tornado  

    Je n’en avais jamais entendu parler.
    Tu vends bien la chose. Je mets l’idée de côté pour le cas où j’aurais envie d’une histoire de pirates, mais il faudrait déjà que je lise mes Long John Silver, Barracuda, Le Sang du Dragon et Hannibal Meriadec qui dorment sur mes étagères…

    • Matt  

      AH punaise t’as tout ça déjà ?
      Barracuda est très bien. Plus centré sur les persos que Long John SiIver qui est davantage une BD d’atmosphère.
      Je n’ai pas Le sang du dragon ni Hannibal par contre.

    • Matt  

      Par contre tu sembles n’avoir RIEN lu de ce qu’il y a dedans^^

  • Eddy Vanleffe  

    C’est vrai parlons BD
    graphiquement, c’est très très beau…
    les cadrages typiquement francobelge rendent le tout très illustratifs (une image qui me marque c’est celle où l’héroines met un coup de genou sur fond de nuage parfaitement peints…)

    • Eddy Vanleffe  

      argh pas fini…

      On sent que les auteurs ont voulu rendre hommage aux Wu Xia Pian,
      ceux de la shaw brothers avec ces costumes colorés et pimpants et ces décors en bois lustrés mais aussi aux plus chorégraphiés de Tsui hark comme Once upon a time in china…
      c’est un bel effort et si ça existe en intégrale…

      • Matt  

        Pas d’intégrale non. 4 tomes séparés^^
        J’avais mis plus de scans mais ça faisait trop avec les nouvelles règles, tout ça…
        ça fait presque 1 an et demi que j’ai écrit cet article quand même. Du coup il est un peu long aussi.

        • Eddy Vanleffe  

          Tu connais Rouge de chine de Thierry Roblin? un travail graphique passionnant sur une époque troublée de l’histoire chinoise ( la fin du règne des mandchous)

          • Matt  

            Tu l’as lue ce Rouge de Chine ? Je vois que ça existe en intégrale…

          • Jyrille  

            Je me répète mais avez-vous essayé de lire Le chien dans la vallée de Chambarra de Hugues Micol ? C’est un one-shot et graphiquement j’en pleurerai, tellement c’est beau.

          • Eddy Vanleffe  

            @matt

            le Furet du nord, c’est la plus grande librairie au nord de paris..et Paraît il de France…
            je pense que ça a été vrai avant les chaîne de magasins Gibert joseph etc…
            c’est notre seul sujet de fierté, laissez le nous.. ^^

  • pascal erhard  

    La troisième nouvelle du recueil Histoire universelle de l’infamie de Jorge Luis Borges (1935), intitulée La Veuve Ching, pirate, est consacrée à cette femme et, dans le style baroque de l’auteur, évoque le paradoxe de la vie de pirate. Du coup, cette chronique donne d’autant plus envie de lire la série. Je ne me lamenterai pas sur le passage de 6 à 4 tomes, la surproduction actuelle m’incitant de toute façon à préférer lire les séries une fois terminées, en intégrale si possible, même si les éditeurs prennent rarement la peine, désormais, d’y insérer des bonus intéressants.

    J’avoue que j’avais quelques réticences, à cause de la mention « vie romancée », mais si l’aventure est au rendez-vous…

    Quand on s’intéresse un peu à l’Histoire, on découvre que les femmes pirates, les aventurières n’ont pas manqué, souvent d’ailleurs pour échapper à un mariage arrangé.

    Concernant les prostituées, les geishas, confinées au service des classes les plus riches, elles savaient lire, écrire, danser, chanter et on les fréquenter aussi pour leur art de la conversation, un peu comme dans les salons occidentaux. On ne pouvait pas « conclure » dès la première visite, et il fallait prendre plusieurs rendez-vous pour mériter les faveurs de la dame.

    En règle générale, je n’apprécie pas les résumés trop longs, mais cette chronique m’aura permis de me faire une idée précise de la série. Merci.

    • Matt  

      « Concernant les prostituées, les geishas, confinées au service des classes les plus riches, elles savaient lire, écrire, danser, chanter et on les fréquenter aussi pour leur art de la conversation, un peu comme dans les salons occidentaux. »

      Oui je ne voulais pas paraitre méprisant ni rien, mais je pense qu’il y avait aussi plusieurs « catégories » de prostituées. Les geishas d’ailleurs n’étaient pas des prostituées. C’était plutôt les oirans qui se prostituaient.
      Mais ça devait dépendre des lieux et des propriétaires de ces « maisons ». Il devait bien y avoir des trucs de bas étage en cambrousse perdue avec juste des jolies filles qui n’ont pas appris grand chose et qu’on présentait comme des oirans ou geishas.
      Donc ouais ma remarque est peut être déplacée.
      Mais j’y connais rien en prostituées chinoises^^

      Le passage de 6 tomes en 4 tomes, ça ne me dérange pas non plus, sauf quand ça empêche l’auteur de conclure correctement. Là heureusement que le tome 4 est plus long.

    • Eddy Vanleffe  

      le fond du message ouvertement pro occidental insistant sur le martyre des chrétiens du Japon ne m’a pas transporté…
      quand on voit le mal que la chrétienté coloniale a fait par delà le globe, je m suis toujours dit des japonais que c’était un peuple qui avait su se défendre et réussi à rejeter cette peste… du coup les remords très politiquement corrects là bas deux cents ans plus tard, ça me fait penser aux films américains comme danse avec les loups, c’est trop tard les gars, ça les ramènera pas…
      et puis ce hip hop c’est à la fois rigolo et énervant…
      parc contre c’est très réalisé et avec une mise en scène époustouflante et une traduction VF à se pisser dessus …

    • Jyrille  

      Pour la traduction je ne peux pas te dire je les ai regardés en VOST. Pour la chrétienté, c’est une partie que je ne connaissais pas alors la considération de faire son mea culpa ne m’a pas sauté aux yeux. La BO, c’est comme Cowboy Bebop, en décalage, je trouve que ça donne une saveur vraiment particulière. Graphiquement et au niveau de la réalisation, c’est effectivement super.

    • Matt  

      De toutes façons les endroits ou les chrétiens n’ont pas été défoncés, ils défonçaient les autres. So…
      Dès qu’ils ont été reconnu religion légitime chez les romains, ils sont passés de martyrs à tortionnaires en s’attaquant aux juifs et en détruisant la bibliothèque d’Alexandrie et faisant régresser la science de plusieurs siècles avec leur terre plate que les grecs savaient déjà être ronde…

      On dirait des fans de musique en fait^^ Dès qu’ils ne sont plus les victimes de préjugés, ils sont les tortionnaires d’autres fans.

  • Jyrille  

    Voici une maison d’édition, une bd et une histoire que je ne connaissais pas du tout ! Tu parles de Long John Silver, qui a gagné plusieurs fois les BDGest’Arts de la meilleure couverture je crois (elles sont franchement splendides), la bd vaut le coup ? Ah tiens, hier je suis passé chez un dealer chercher le Conan… ils n’avaient que les tomes 1, 3 et 5. Pas de bol.

    Je ne suis pas convaincu par les scans que je vois… pas mon style de dessin ^^ Mais ça peut être très sympa à lire, surtout lorsque tu parles de l’évolution commerciale et stratégique des pirates. Et j’aime bien ton explication sur le choix du dessinateur.

    Pavillon jaune, vert, blanc… Mais c’est pas les Power Rangers ça ?

    Tu connais Polly et les pirates de Ted Naifeh ? C’est pas du tout pareil mais j’adore cette bd, qui était une des favorites de mes enfants lorsque je leur en lisais tous les soirs.

    La BO : pas trop ma came, je ne connais pas assez la carrière de madame.

    • Matt  

      Tu m’as déjà parlé de Polly. Toujours pas testé depuis^^

      Les power rangers…no comment…

      Long John Silver : bah ça dépend toujours de ce que tu attends d’une BD. C’est un peu la réponse à tout certes mais bon…
      Si tu veux une BD sur la piraterie qui s’intéresse à l’aspect humain des personnages, trahison, tout ça…prends Barracuda de Jean Dufaux.
      Si tu aimes les BD d’atmosphère et d’ambiance, Long John SIlver vaut le coup. Mais par exemple, je doute que ce soit la came de Bruce, pas assez « humain ». Toi je comprends toujours rien à tes goûts donc je sais pas^^

      • Matt  

        J’ai 3 BD de pirates moi : Barracuda, Long John SIlver et Shi Xiu. Toutes bien dans des domaines différents. Histoires personnelles et conflits dans Barracuda, avec un soupçon de fantastique à la fin. Ambiance sombre et inquiétante dans Long John Silver, avec aussi un peu de fantastique à la fin^^. Réalités commerciales, révolution et stratégies militaires dans Shi Xiu.

      • Matt  

        Jyrille, Polly et les pirates, il faut tout lire ? Les 6 tomes se suivent ?
        Non parce que va savoir pourquoi, le tome 6 coute un bras à lui tout seul. Mais pas les autres.

        • Jyrille  

          Oui. Sauf que personnellement, on l’a en un seul tome intégral, en noir et blanc, et il était pas cher…

          http://www.amazon.fr/Polly-Pirates-LIntégrale-Ted-Naifeh/dp/2731621931

          Là c’est pas le cas, il semble épuisé. Bon en même temps, c’est vraiment un truc très différent des histoires de pirates classiques. Mais ça fout la banane, c’est drôle, pour petits et grands !

        • Jyrille  

          @Matt : non ce n’est pas mieux que Courtney, qui a un ton largement plus adulte. Et puis c’est finalement très court. Donc c’est différent.

  • pascal erhard  

    @ Matt : Aucun problème avec ta remarque, mais n’ayant pas lu la série, j’émettais une hypothèse. D’une certaine manière, j’étais à côté de la plaque puisque les geishas sont japonaises et non chinoises. ^^

    On peut imaginer que la série n’a pas trouvé son public, d’où une réduction du nombre de tomes. L’éditeur aurait dû opter pour une intégrale plutôt que booster le nombre de pages du dernier. Enfin, on ne va pas réécrire l’histoire…

    Polly et les pirates est une série très agréable. Une fois n’est pas coutume, je conseille l’édition couleur, plus riche que la version noir et blanc.

  • Bruce lit  

    J’apprends deux choses ici : l’existence incroyable de cette femme pirate dont j’ignorais tout et le fait que Nick Meylaender dont je termine à l’instant la traduction sur les nouveaux mutants était aussi scénariste. Voici donc un frère d’arme de Nikolavitch dont il m’a dit le plus grand bien. Je note pour ma prochaine descente au bar en médiathèque ou à Aapoum. Tu as également les félicitations de lecteurs FB Matt.

  • Présence  

    Une bande dessinée et une reine des pirates dont je n’avais jamais entendu parler : merci pour a découverte.

    Le terme franco-chinoise m’a renvoyé à une époque où je m’interrogeais sur la production du BD dans d’autres région du monde. Comme évoque Eddy, je me souviens des mahnwa coréens et effectivement de quelques bandes dessinées chinoises, mais finalement peu nombreuses au regard de la population du pays.

    Je n’ai jamais été très attiré par le genre pirate, je ne sais pas pourquoi. Je me souviens de l’article sur Barbe-Rouge en début d’année. En découvrant ton article ce matin, je me suis dit que ça me rappelait un manga avec une femme pirate dont je n’ai pas réussi à retrouver le nom avant de rentrer chez moi : Tsuru, princesse des mers, de Hideki Mori en 3 tomes, mais en lisant ton article, j’ai compris qu’il y avait une grosse confusion dans mon esprit.

    En relisant ton article à tête reposée, j’ai mieux apprécié l’apport historique que tu as intégré et que je serais bien incapable de faire, cela apporte une perspective très enrichissante. Au fur et à mesure de l’article, je me suis que les auteurs avaient réussi un récit de genre, tout en en faisant un commentaire sur l’époque, et sur la politique, respect. Les planches présentées impressionnent également par la qualité de la reconstitution historique.

  • Kaori  

    J’aime bien les couleurs et ton résumé.

    Ce n’est pas mon genre, surtout tout ce qui est stratégie et politique, ça a tendance à m’endormir, mais je jetterai un oeil à l’occasion.

    (purée tu l’as écrit y a un an et demie ??)

    • Matt  

      Ouais environ.

      Punaise toi je sais pas ce qu’il faut pour t’intéresser^^ Pas de gore, pas de tristesse, pas de considérations politiques ou économiques, pas de fantasy, ni barbares ni pirates…
      La SF ça passe ou pas ?

      C’est pire que Bruce là^^

      • Kaori  

        Moi je marche aux persos, donc je peux trouver des persos intéressants dans pas mal de choses, mais ça je ne le découvre qu’à la lecture.

        Oui la SF ça passe, mais si c’est galactique, ça risque de partir dans des délires styles combats galactico-stratégiques et en général, ça m’ennuie.

        Je suis plus intéressée par le contemporain, je crois. Si je te dis que ma matière exécrée à l’école, c’était l’histoire, ça se tient 😉

  • JP Nguyen  

    Je savais que Matt était connaisseur de la bande à Picsou et voilà qu’il nous parle de la bande à Shi Xiu !
    Les dessins sont très beaux.
    Les considérations sur la piraterie en fin d’article sont bien vues. Je le ferai peut-être essayer à ma femme, qui aime bien les récits d’aventure.

Répondre à Bruce lit Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *