Le Disney Panel (Walt Disney par Nikolavitch)

DEUX FRÈRES A HOLLYWOOD DE ALEX NIKOLAVITCH ET FELIX RUIZ

Une interview de BRUCE LIT

VF : 21 grammes 

1ère publication le 25/03/20 – MAJ le 12/08/20

Le Disney World de Walt et son frère ©21 grammes

Le Disney World de Walt et son frère
©21 grammes

Suivre l’actualité de Nikolavitch, c’est un peu comme dans les années 80 digérer le dernier Prince : à peine l’écoute de la galette terminée, tu t’apercevais qu’entre-temps le mec en avait sorti 10 autres…
J’avoue avoir un statut enviable  : après avoir été son voisin, son coco (co-coférencier), je suis devenu son copain.
Et privilège du scénariste-romancier-traducteur serbe, je suis aussi celui qui lui offre quelques récréations, le mec qui lui paie un verre quand il me dit : »putain j’en peux plus, j’ai encore 10 000 signes à faire pour demain et Komiks Initiative qui vient de me contacter pour… « . Le reste est souvent noyé dans les litres d’alcool et des confidences de ses fantasmes sexuels que je garderai (pour le moment) protégés par le sceau du secret professionnel.

C’est aussi dans ces moments, entre deux défis que je lui lance, que Nike me lâche, « ah, ouais mais c’est le truc dont je parlais dans la BD sur Walt Disney que j’ai sorti ».
Bigre, voilà qui est intéressant, d’autant plus que notre ami est un vrai historien et que l’on peut toujours s’attendre à un rédactionnel solide de sa part. Accompagné du dessinateur Felix Ruiz dont le style ACHILE TALON peut surprendre dans un premier temps, avant de se révéler fluide et très agréable, Nikolavitch livre une biographie menée tambour battant de l’homme qui révolutionna le divertissement populaire.
C’est toujours difficile de passer en revue le travail d’un copain quand bien même on a trouvé ça génial. Heureusement, il existe des interviews où le gars se tape tout le boulot, et que je lui balance un soir dans la gueule, comme ça, sans le prévenir. Depuis, le mec m’appelle Black-Pete…

Walt Special Origines  ©21 grammes

Walt Special Origines
©21 grammes

Alors, mon petit Alex, comment ça va ? Les rumeurs voudraient que tu sois débordé ?

Gné ? Qui ? Moi ? Où ça ?
**regarde le planning**
Oh la vaaaache.
**cherche fébrilement un couteau à huîtres pour faire hara-kiri**
Moi ? Qui t’a mis une idée pareille en tête, voyons ?
Bon, c’est vrai que cette année, j’ai bouclé deux romans, plusieurs scénars de BD et une pleine brouette de traductions. Et c’est pas parti pour s’arranger.

Passer de la bio de Lovecraft à celle de Disney, quelle drôle d’idée ! Raconte-nous !

En fait, ça a été l’inverse. Je bossais sur le Disney (plus ou moins un boulot de commande, mais le gars est venu me voir parce qu’ils savait que je sauterais sur l’idée), qui a été long à réaliser pour plein de raisons, quand j’ai proposé à l’éditeur la bio de Lovecraft, qui a été bouclée plus rapidement et est donc sortie avant. Mais sinon, pour moi, il n’y a pas de différence fondamentale : Lovecraft et Disney, ce sont deux grands pourvoyeurs d’imaginaire. Donc forcément, ça m’intéresse dans les deux cas, même s’ils n’ont pas opéré dans le même registre.

Le néophyte ès Disney que je suis a découvert des détails incroyables : à commencer que Walt Disney ne savait pas dessiner, le design de Mickey, ce n’est pas lui !

Techniquement, si. Disney savait dessiner. Mais il s’est rapidement entouré de gens bien meilleurs que lui dans ce domaine, comme Ub Iwerks, qui a finalisé le design de Mickey à partir des croquis fournis par Walt. Après, le talent de Walt Disney était ailleurs, dans sa façon de renifler la tendance, d’organiser les choses

Ma scène préférée est lorsque un enfant lors d’une séance de dédicace lui renvoie dans la gueule que sa signature est moche et qu’elle ne ressemble pas à celle des Comics Strips !

Eh bien oui ! La signature iconique de Walt, celle qu’on voit sur tous les produits… C’est un logo. Elle a donc été conçue comme telle. Et du coup, sa vraie signature… Eh bien c’est une signature et c’est tout de suite moins joli…

Une dédicace qui tourne au vinaigre... ©21 grammes

Une dédicace qui tourne au vinaigre…
©21 grammes

Tu ne fais rien pour épargner le personnage : il dénonce ouvertement ses employés en plein MacCarthysme….

Sur cette séquence, j’ai récupéré le verbatim de sa déposition devant la commission sénatoriale, et je la livre telle quelle… Il était violemment anticommuniste. Pour le coup, on est dans l’individualisme à l’américaine. Après, le copinage avec J. Edgar Hoover, c’est vrai aussi. Il a blacklisté des gens.

Il envoie son frère chez Hitler pour tenter de distribuer Blanche Neige….

Les premières années, il était coincé par des contrats de distribution peu favorables. Mais qui ne concernaient que le territoire américain. Du coup, il est allé négocier les droits pour l’Europe directement sur place. Son frère Roy a donc fait la tournée des capitales. Et pour la petite histoire, la liste des films préférés d’Hitler que je donne dans l’album est authentique. Bon, ensuite, quand l’armée lui a demandé de faire des cartoons antinazis, il a pris l’oseille et il a fait les films sans état d’âme.

Il traite ses employés comme de la merde notamment les syndiqués…

Comme tout le monde, tu as dû lire des histoires de l’oncle Picsou exploitant ses neveux. Je ne sais pas dans quelle mesure Carl Barks ne parodiait pas délibérément le fonctionnement de la maison Disney dans ses BDs… Mais oui, le conflit avec Babbit (le créateur de Dingo), notamment, est resté assez légendaire. Il avait une gestion très paternaliste, qui a montré ses limites aussi bien face aux succès que face aux échecs. Et si Disney est de nos jours un ogre énorme, à l’époque c’était une boite très fragile, qui est passé plusieurs fois au bord de la faillite.

Walt Disney, c’est une histoire très américaine : explique-nous pourquoi elle n’aurait jamais pu se dérouler en Europe.

Il y a cette figure de l’entrepreneur, qui en France, notamment, est toujours un peu suspecte. Et le rapport des milieux culturels face aux phénomènes populaires s’est brisé pile vers cette époque-là, chez nous, avec l’exacerbation du fossé entre « haute culture » et « culture de masse ». Il suffit de voir chez nous, pendant des décennies, le mépris institutionnel et bourgeois face à la BD, à la SF (alors que la SF française est florissante chez nous jusqu’aux années 30), face aux séries télé. La façon dont la Nouvelle Vague s’est construite contre le cinéma d’André Hunebelle ou de Claude Autan-Lara, la politique de l’auteur, ou le Nouveau Roman. On a eu en Europe de grands créateurs de dessins animés, des René Laloux, des Paul Grimault, etc. Comme, par contre, les auteurs, ici, sont rarement des businessmen… Un studio intégré comme l’est Disney dès qu’il s’émancipe d’Universal, c’est un peu étranger à notre fonctionnement, aussi. Il n’y a que Besson, d’une certaine façon, qui ait tenté de la jouer comme ça, et il est méprisé par l’intelligentsia cinématographique, et ce n’est pas qu’une question de personnalité. Aux US, Mickey a été tout de suite recyclé par l’art contemporain, avant même le Pop Art et Warhol.

Une enfance malheureuse ©21 grammes

Une enfance malheureuse
©21 grammes

L’homme n’est pas totalement antipathique : on entrevoit dans ton bouquin des blessures d’enfance.

Son père était un raté intégrale, à la personnalité qu’on qualifierait de nos jours de toxique. C’est clair que Disney ne s’est pas marré, pendant son enfance. C’était du Steinbeck. Après, il en a gardé un sale caractère pour lequel il était réputé. Il y a un côté crapule, chez Disney, mais je lui concède quelques circonstances atténuantes.

Je ne l’ai pas senti non plus obnubilé par le pognon. C’est un conquérant qui aime partir en croisade….Le reste du temps, comme Sherlock Holmes après une enquête, il s’ennuie.

Dès qu’il a du pognon, Disney le réinvestit. Pendant très longtemps, c’est un grand innovateur. Il a un côté très radin, sans doute dû à son enfance assez pauvre, mais il est près à mettre des sous dans ses visions. FANTASIA a été un gouffre financier, par exemple, et c’est sans doute ce qu’il a fait de plus personnel.

Tout au long de sa vie Disney est poursuivi par des problèmes d’argent : il doit constamment adapter sa vision du monde au prix de la réalité.

Son frère Roy le dit à un moment : sa façon d’envisager la fabrication des dessins animés coûte très cher. Et le boulot de Roy, jusqu’au bout, aura été de faire tenir la boite. Et il y a eu parfois à faire des choix douloureux : au début des années 40, la boite va mal. ALICE AU PAYS DES MERVEILLES, un projet auquel Walt tenait beaucoup, était déjà commencé. Pour éviter de le réaliser à l’économie, il préfère le mettre de côté. Le film ne sort qu’en 1951. Et à la place, il produit DUMBO, sur lequel il a moins d’investissement personnel, et qu’il peut produire à l’économie sans avoir l’impression de gâcher un sujet qui lui tient à cœur.

Un grand fan qui va faire führer !  ©21 grammes

Un grand fan qui va faire führer !
©21 grammes

Le rôle de son frère Roy est primordial : c’est lui qui lui sauve constamment la mise financièrement !

Quitte à faire des montages hallucinants. L’entrée en bourse au début des années 40, c’est quasiment une arnaque : la boite est en faillite et il la remet en route comme ça. Le prix des actions a servi à payer les dettes et à financer le dessin animé de la dernière chance : DUMBO, justement. S’ils s’étaient plantés derrière, ils auraient pu finir en prison.

Quelle était la relation entre ces deux frères ?

Très forte. C’étaient les deux derniers fils de la famille. Les deux grands, nettement plus âgés, se sont tirés dès qu’ils l’ont pu pour échapper à leur père. Roy et Walt ont pris, petits, l’habitude de se serrer les coudes. Elle leur est resté jusqu’au bout, malgré des désaccords parfois profonds. Le nom de la boite, d’ailleurs, c’est Disney Brothers, au départ, jusqu’à ce que Walt comprenne qu’il peut capitaliser sur son nom, comme le fera d’ailleurs plus tard Stan Lee.

Une anecdote incroyable : Chaque seconde de PINOCCHIO coûtait 1000 Dollars ?

1000 dollars de l’époque. Pas sur tout le métrage. Mais la séquence d’ouverture, la caméra se déplaçant dans le village, a couté une fortune. C’était une prouesse technique, une fausse 3D en 1940 ! La technologie pour ça n’était pas nouvelle, mais ils l’ont poussée dans ses retranchements.

C’est en s’ennuyant dans le parc de ses enfants qu’il a l’idée de fonder DISNEYWORLD : un projet qu’il financera en fondant la Disney Chanel…

Le MICKEY MOUSE CLUB, une émission de télévision sur ABC. En échange de programmes, la chaîne a financé Disneyland, le tout premier parc. C’est de ce deal que sont nées les séries télévisées DAVY CROCKETT, ZORRO, etc.

Une promenade ennuyeuse qui va vite devenir très rentable... ©Felix Ruiz

Une promenade ennuyeuse qui va vite devenir très rentable…
©Felix Ruiz

Bien avant Stan Lee, Disney capitalise l’attention sur lui, alors qu’il n’écrit rien. C’est un visionnaire de génie, pas un artiste.

C’est un artiste dans son genre. Il a une vision très claire de ce qu’il veut, visuellement, et il participe à l’élaboration des scénarios. Mais dès les années 30, il sait aussi déléguer, et à qui déléguer. Bien que fâché à mort avec son vieil ami et assistant Ub Iwerks, il le rappelle le jour où il a besoin de ses compétences techniques. Quitte à ce qu’ils continuent de se faire la gueule pendant 20 ans, tout en travaillant ensemble d’ailleurs.

On peut aussi voir beaucoup de point commun avec George Lucas : cet empire fondé pour plus d’indépendance !

En cherchant à s’émanciper des studios et du système hollywoodien, ils ont tous les deux fondé des empires emblématiques d’Hollywood, reproduisant sur d’autres les travers auxquels ils avaient voulu échapper pour eux-mêmes. C’est cyclique. Plus récemment, dans les comics, on a vu le processus se répéter avec des gens comme Todd McFarlane ou, dans une certaine mesure, Jim Lee.

J’ai beaucoup aimé les dessins de Felix Ruiz et ses couleurs. Tu nous parles de votre collaboration ?

Il m’a été présenté par l’éditeur, mais on s’est remarquablement bien entendus. C’est un dessinateur espagnol assez épatant, capable de passer d’un style à l’autre. Ses planches sur BATMAN ETERNAL n’ont rien à voir, en termes de style, avec celles de DEUX FRERES A HOLLYWOOD. Et en plus c’est un type adorable, réactif quand il faut modifier des planches, avec un sens du cadrage et de la mise en scène absolument formidable. On travaille ensemble sur un nouveau projet, d’ailleurs.

On aurait pu imaginer qu’il opte pour un style cartoon ou plus américain. Or, il choisit le style franco-belge !

Il est espagnol, et il y a là-bas comme chez nous une tradition du gros nez, représentée notamment par la série MORTADEL ET FILEMON. C’est assez naturellement qu’il est allé dans cette direction quand on s’est décidés pour un style cartoony.

Ça  Cartoon !  ©21 grammes

Ça Cartoon !
©21 grammes

Qu’est ce que Walt Disney a apporté au XX ème siècle selon toi ?

Une exigence dans la pop culture. Il produisait pour les masses qui allaient au cinéma, mais ne sacrifiait pas la qualité visuelle et narrative. Il vendait un produit, mais il voulait que ce soit un beau produit. Et puis le sens du merchandising. Ça a commencé très tôt, dès les années 30, et c’est devenu avec le temps un gros fond de commerce.

Peut-on le considérer comme le précurseur de la dictature de l’émotion actuelle ?

Est-ce que c’est vraiment actuel, ça ? On pourrait voir les romantiques allemands comme des précurseurs de ça, aussi. Après, les émotions, dans les grands Disney, sont démesurées. La mort de la maman, dans BAMBI, a traumatisé des générations de jeunes spectateurs. Ses méchants ont toujours été spectaculaires aussi.

On se revoit bientôt ?

Chez toi, chez moi, ou au bar du bout de la rue ? Ça va, on n’est plus tricards là-bas ? (C’était avant le confinement, putain de Dieu Ndr).

L'envers du décor ©21 grammes

L’envers du décor
©21 grammes

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La BO du jour : et Mickey Mouse devint aussi gros qu’une vache

45 comments

  • Manu  

    Déjà que je suis très client des biographies ( à condition que ce ne soit pas romancé), mais là c’est tout bonnement du velours de luxe! Comment ne pas être attiré par cet ouvrage? Bravo à Nikolavitch pour cet investissement personnel, et à Bruce pour le partage des coulisses.

    • Nikolavitch  

      Y a toujours une part de romancé dans ce genre d’exercice, il faut reconstituer des scènes, des dialogues, des moments dont on sait qu’ils ont eu lieu, mais dont on ne sait rien de plus. y a forcément un peu de mise en scène (je l’explique d’ailleurs dans la préface). toute la difficulté est de créer ces scènes en étant au plus proche des sources.

  • Tornado  

    Interview passionnante. Quel plaisir de voir ce type d’approche nuancée, où l’on sait différencier l’humain de la légende et de tous les clichés qui lui collent aux bottes. Ça, ça fait chaud au coeur.
    « Dictature de l’émotion » ? Je ne connaissais pas cette expression. Pour moi l’émotion a toujours guidé ma vie. Je ne me vois pas vivre sans… Et je suis fan de Disney.

    • Présence  

      Un bel article sur la dictature des émotions :

      https://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/ROBERT/54709

      L’émotion devient l’un des ressorts majeurs de l’expression sociale et du décryptage des événements, en lieu et place de la réflexion et de al prise de recul.

      • Bruce lit  

        Le genre d’articles que j’aime.
        Merci Présence. Très instructif.

  • Surfer  

    « Suivre l’actualité de Nikolavitch, c’est un peu comme dans les années 80 digérer le dernier Prince : à peine l’écoute de la galette terminée, tu t’apercevais qu’entre-temps le mec en avait sorti 10 autres… »

    Mais mon pauvre Bruce, si du as du mal à digérer la musique de Prince il ne faut pas en consommer 🙂

    Ce n’est pas non plus mon artiste préféré mais je lui reconnais beaucoup de talent.
    C’est vrai que c’était un songwriter extrêmement prolififique. Mais, que tu le veuilles ou non, beaucoup de ses compositions restent des modèles du genre. Il a influencé énormément d’artistes et il en influencera encore. Aussi bien dans la musique noire que dans le pop et le rock.

    Cette capacité et cette facilité a créer m’a toujours impressionné. De plus c’est un multi-instrumentiste. Et quand tu l’écoutes attentivement jouer de la guitare tu te rends vite compte que le gars n’est pas un manchot (Loin de la)
    Ce mec mérite tout mon respect et il est bien plus rock que beaucoup d’ artistes que certains magazines français veulent mettre en avant. N’en déplaise aux puristes !

    Tu aurais d’ailleurs pu nous mettre en BO du jour un morceau de Prince 😉
    Mais, aujourd’hui, tu es tout excusé, tu nous propose du Bowie et je ne peux que m’incliner 😉

    Concernant l’interview, j’ai appris beaucoup de choses. Comme à chaque fois grâce au blog.

    Je ne savais pas que le don de Disney pour le dessin était surestimé. Qu’il n’a pas créé le design définitif de Mickey à lui tout seul !
    Le parallèle avec Stan Lee est pertinent.
    Si je comprends bien, pour percer aux États-Unis, le talent n’est pas indispensable, même dans les métiers artistiques.
    Il vaut mieux avoir de bonnes notions de management et de marketing .
    En gros , savoir s’entourer et diriger des ressources humaines talentueuses et appropriées est beaucoup plus important !
    Et pour couronner le tout, donner de la notoriété à son non et en faire une « Marque ».

    J’ai tout compris, je crois que je vais déménager aux États-Unis après une formation de management ! 😉

    • Nikolavitch  

      attention, le talent, il l’avait, c’était un type bourré d’idées, et qui savait renifler la tendance, savoir là où il fallait être.

      • Tornado  

        On peut faire le parallèle avec plein d’autres »stars » de la création artistique : Gustave Eiffel par exemple. Il n’a jamais inventé ni dessiné la Tour Eiffel. C’est un de ses employés aujourd’hui tombé dans l’oubli qui l’a dessinée et en partie conçue. Mais Gustave Eiffel a été l’ingénieur qui savait coordonner, innover, être là où il le fallait quand il le fallait. Sans lui, pas d’empire Eiffel. Et donc pas de Tour Eiffel.

    • Bruce lit  

      @Tornado : Interview passionnante.
      Si on m’avait dit que je lirai ça il y a 5 ans 😉

      La dictature de l’émotion
      L’article a été écrit pendant la polémique SJW. La dictature de l’émotion est réelle : accuser sans prouver, faire de faits divers une norme sociale, réclamer têtes et condamnations, on a déjà parlé de tout ça.
      Je ne suis pas fan de Disney du tout. Très peu de films m’ont conquis. Peut-être le Livre de la Jungle que j’arrive encore à regarder. Idem pour les films Pixar que je ne supporte pas. J’ai été voir EN AVANT avec les enfants. Je trouve ces personnages à la Shrek à vomir, ils me débectent.

      @Surfer : je n’aime de Prince qu’une dizaine de morceaux dans tout son répertoire. A chaque fois que j’ai tenté d’écouter un album, je n’ai jamais réussi à aller jusqu’au bout. Je n’aime ni sa production, ni les sons utilisés encore moins les arrangements. Je lui préfère sans aucun doute Michael Jackson. C’était un performer hors-pair Prince, mais ses disques je ne les supporte pas. Il a été toujours soutenu par la presse française, notamment Olivier Cachin dans Rock’n’Folk.

      • Surfer  

        Ok, sorry… je ne savais pas que Prince avait été soutenu par Rock’n’Folk. Je n’ai pas beaucoup lu ce magazine.
        Sinon je préfère de loin Prince à Jackson. Pour moi Prince est un créateur (un songwriter accompli). Un musicien hors pair un virtuose de la guitare. Il à toujours crée sa musique tout seul. Le résultat est ce qu’il est mais il est de lui et de lui seul.
        Contrairement à Jackson. Car malgré son immense talent, Jackson tout comme Disney, a toujours bien su s’entourer et notamment de Quincy Jones.

        • Bruce lit  

          Jackson est souvent pop voire rock
          Prince, funk, rap, soul, jazz. Une musique qui ne m’attire pas du tout. Il a signé des titres grandioses ceci dit : Sign of the times, Girls and boys, toute la deuxième face de PARADE, Kiss c’est fantastique.

          • Surfer  

            Prince n’a pas fait de Rock, Pop !!!
            Il n’y a cas écouter l’album 1999 pour s’apercevoir que c’est faux !
            Le Rap ! il en a peut-être fait mais je ne connais aucune chanson.
            Par contre; Il est vrai qu’il a beaucoup été samplé par des rappeurs qui en ont fait leur égérie !
            Et je m’en fous car je n’aime pas le Rap.

            Il est vrai aussi que Jackson sur ses derniers albums a aussi fait du rock. Il voulait créer des ponts avec un public blanc. Ce qui est tout a son honneur et respectable. Et je plébiscite cette initiative. Il a la même vision de la musique que moi: La musique doit rassembler et ne pas diviser ! Il existe des mélomanes et des bons artistes dans tous les mouvements musicaux.
            Cela n’empêche pas d’avoir ses propres préférences.
            Se cloitrer dans du pseudo purisme va a l’encontre de ce que j’attends de cet art.

            Pour conclure l’initiative de rassembler les gens en faisant du rock a été prise par Prince bien avant Jackson!
            1999 de Prince date de 1982 et Bad de Jackson de 1987

          • Bruce lit  

            Je ne demande qu’à me tromper sur Prince car je respecte l’artiste. Je n’ai juste jamais trouvé la porte d’entrée. Je vais écouter 1999 aujourd’hui.
            Pour le vrsant rap, je pense à sa période New Power Generation, notamment avec ce titre (excellent) https://www.youtube.com/watch?v=w0g9Qkrc8nE

          • Bruce lit  

            Bien, voilà j’ai écouté tout 1999.
            Un vrai cauchemar à mes oreilles. Tous ces synthés dégoulinants, les agencements des voix, cette production emmurée dans les 80, ces mélodies qui se barrent dans tous les sens, j’ai détesté, j’ai souffert mais j’ai tenu.
            Je suis fier de moi (quelle horreur !).

          • Surfer  

            Oui, effectivement ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux…..

          • Surfer  

            Les gouts… les couleurs tout ça…. Tu as le droit de ne pas aimer 😉
            Moi j’aime bien cet album et je ne suis pas le seul. C’est une référence musicale pour beaucoup d’artistes.

            Mon post du dessus: « Oui, effectivement ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux….. » concerne le morceau de musique du lien que tu m’as indiqué. Pas de confusion SVP

          • Présence  

            Mes albums préférés de Prince :

            – Sign o’ times (très diversifié, avec des morceaux incroyables comme The Cross).

            – Batman (1989), Chaos and disorder (1996) : 2 albums plus guitare que je trouve très faciles d’accès

            La chanson Endorphinmachine, avec un cri qui me file un frisson à chaque fois

          • Tornado  

            Tout comme Bruce j’ai du mal à écouter tout un album de Prince. Et pourtant dieu sait que j’ai essayé.
            Le problème quant à moi vient de cette production et de ce son 80’s ultra aseptisé et froid ou chaque instrument semble être synthétique.
            Sign o’ The Times aurait pu être pour moi un album immense s’il n’y avait pas ce son atroce. J’écoute parfois la version longue de U Got The Look (rallongée par rapport à celle de l’album avec une intro funky extraordinaire), et à chaque fois je me fais la même réflexion : « Mais pourquoi ce son Bontempi de merde ???? »
            Du coup j’ai une préférence pour les album de Love Symbol, au son beaucoup plus chaud (mon titre favori : Sexy Mother F…).

          • Bruce lit  

            C’est lorsque Prince fait dans le sobre qu’il est le meilleur.
            Kiss : juste guitare basse batterie – chanson exceptionnelle. Si il y a un spécialiste de Prince ici, qu’il m’explique en quoi cette production vintage et dépassée est exceptionnelle. C’est inécoutable.
            Je suis très surpris que Tornado, toi fan de musiques noires n’y trouve pas ton compte.

          • Présence  

            Le confinement s’y prêtant bien, je suis allé écouter Plectrumelctum (2014), également plus rock que funk, et très accessible.

          • Bruce lit  

            Bien je vais faire un dernier effort.
            Cette journée sera déterminante en Prince alors.

          • Bruce lit  

            Bien…
            C’est effectivement plus rock, nettement plus plaisant.
            Il me manque des chansons.
            Là pour moi c’est un enregistrement de Jams et c’est inintéressant au possible. Ça reste frimeur et démonstratif.
            Je comprends pourquoi cet artiste ne m’a jamais parlé.

          • Eddy Vanleffe  

            Les années 60 avaient leur son, les années 70 aussi et fatalement les années 80.. ce sont les seules qu’on critique pour ça…
            aberrant!

            je n’aime pas Prince, je ne dois en connaitre que trois ou quatre morceau où il minaude et j’ai envie de l’abattre. je déteste ce genre de chant. mais pour autant je sais qu’il écrivait de bonnes chansons…j’ai souvent vu son nom sur des crédit et ils m’ont tous surpris par leur éclectismes..
            une énigme pour moi.

          • Surfer  

            @Bruce
            « Si il y a un spécialiste de Prince ici, qu’il m’explique en quoi cette production vintage et dépassée est exceptionnelle »

            Personne, pas même un spécialiste de Prince ne peut changer tes goûts ! C’est idiot !
            Cette production est inaudible et dépassée pour toi.
            C’est propre à la subjectivité de chacun de nous !
            Si tu veux quelque chose d’objectif je dirai simplement que 4 albums de Prince sont considérés par le très sérieux magazine américain Rolling Stone comme faisant partie des 500 meilleurs albums de tous les temps.
            Ce n’est pas pour rien !

          • Surfer  

            @Bruce,
            Que l’on se comprenne bien, je ne suis pas là pour te faire changer d’avis. Ce n’est pas mon objectif. Tu écoutes ce que tu aimes. Et je respecte ton approche du rock.
            Tu as ton histoire et j’ai là mienne. Pas de problème.
            J’interviens simplement lorsque je trouve que certaines affirmations sont fausses ou pas justes.
            Comme le fait de dire que Prince est moins rock que Jackson

          • Tornado  

            « Je suis très surpris que Tornado, toi fan de musiques noires n’y trouve pas ton compte. »

            Et bien justement la musique de Prince se dénote par un son qui tourne le dos à ses racines soul et funk. Ce n’est que plus tard qu’on trouve un son plus chaud (période Love Symbol).
            Et attention je ne dis pas que le son 80’s bourré de synthés c’est forcément du cacaboudin. Mais en tout cas ce n’est pas mon truc !

          • Jyrille  

            Je connais bien les dix ou douze premiers albums de Prince, et j’ai mis du temps avant vraiment de l’apprécier. Je suis d’accord (mais Chip non) sur le son parfois trop daté, mais ses meilleurs albums se trouvent là-dedans, jusqu’à ses premiers NPG. J’ai encore tout le reste à écouter même si j’en ai tenté de-ci de-là. Je peux te conseiller :

            – 1999 : tu n’as pas aimé, arrête-toi au premier titre. Pour moi cette chanson c’est une tuerie intergalactique, et un vrai funk, de la vraie musique noire, tout au fond
            – Dirty Mind : une demi-heure, des textes on ne peut plus graveleux, ça dépote
            – Lovesexy : l’album qui m’a fait comprendre ce que je ne saisissais pas chez lui
            – Sign O The Times : un de ses meilleurs
            – Purple Rain : rien à jeter
            – Around The World in a Day : un album un peu plus enjoué, moins grandiloquent que d’habitude, sans vrai tube connu, mais un excellent opus
            – One Nite Alone : un triple album live de 2002 avec un CD uniquement au piano que je n’ai pas encore écouté en entier

            https://www.youtube.com/watch?v=NTuWyO2ps6Y
            https://www.youtube.com/watch?v=MyAbvColWWU

  • Présence  

    Cette année, j’ai bouclé deux romans, plusieurs scénarios de BD et une pleine brouette de traductions. – Ah ouais, quand même ! Chapeau bas !

    Une interview passionnante de bout en bout. J’en ressors avec la sensation que Walt Disney n’a pour lui que d’avoir été un entrepreneur extraordinaire, ce qui est déjà énorme. Pour le reste, la liste est accablante : il a mis son nom sur tout, sans rien dessiner, sans rien écrire, en exploitant ses employés, sans faire preuve de reconnaissance, voire en les dénonçant, et il a même poussé son frère Roy en dehors du cercle du projecteur. Du coup la remarque sur Carl Barks est vraiment irrésistible.

    Effectivement, le principe de s’émanciper des studios en place pour se libérer de leur système injuste m’a tout de suite rappelé la création d’Image Comics où McFarlane, Jim Lee, et pire encore Liefeld ont tout de suite reproduit les mêmes schémas d’exploitation que ceux de Marvel.

    J’ai également beaucoup aimé les développements sur la fragilité financière et les prises de risque.

    FANTASIA a été un gouffre financier, par exemple, et c’est sans doute ce qu’il a fait de plus personnel. – D’un côté, l’interview donne l’impression d’un individu essentiellement intéressé par la réalisation de produits de qualité ; de l’autre, cette phrase semble indiquer qu’il est aussi à l’origine des projets de films, avec un point de vue artistique, ou au moins culturel.

    Avec les rachats hallucinants effectués par Disney ces 20 dernières années, Walt Disney laisse un héritage de concentration dans une entité qui impose ses standards, qui promeut une vision morale unique, qui continue à utiliser les créateurs comme de la main d’œuvre interchangeable, avec une machinerie marketing imposant une hégémonie culturelle.

    • Nikolavitch  

      attention, Roy n’a jamais voulu être sous le feu des projecteurs. Il était très content de laisser Walt se mettre en avant.

      et oui, c’était lui qui proposait les sujets. Alice aussi, c’était un vrai travail d’amour pour lui.

  • Surfer  

    Oui bien sûr, j’ai bien compris. De toute façon quand tu démarre de rien tu es souvent seul.
    Surtout dans ce domaine, Il te faut quand même un talent artistique pour pouvoir commencer a percer.

  • Matt  

    C’est très intéressant ça^^ Je pense que je vais me prendre le bouquin.
    Et c’est un exemple parfait de ce dont on parle souvent : les grands qui ont beaucoup apportés à la pop culture doivent-ils être des saints ? Faut-il être gentil pour être un génie aussi ?
    Eh ben non.
    Même si on préférerait sans doute que tout ceux qui ont fait des choses impressionnantes et admirables dans le domaine artistique soient des mecs super sympas.
    Mais en fait beaucoup d’artistes ont des problèmes personnels aussi et peuvent être odieux.
    Sauf que l’humain est complexe. Et tu peux avoir une vision, produire de belles choses, être un visionnaire et apporter du bonheur aux gens…tout en étant douteux sur le plan personnel.
    On l’a vu aussi avec Stan Lee.

    Disney, je respecte le bonhomme pour ce qu’il a fait. Est-ce que ça veut dire que tout est admirable chez lui ? Non, c’est sûr que dénoncer des communistes c’est pas la classe…
    Mais il est indéniable que le monde dont nous sommes fans nous tous, geeks, ne serait pas le même sans lui.

  • Matt  

    Pour ce qui est de la rencontre avec Hitler, c’est pareil je ne vois pas en quoi c’est choquant.
    Hitler était un chef d’Etat. Et les cheds d’Etat rencontrent beaucoup de gens. Voilà.
    Il faut avoir honte d’avoir rencontré Marine Le Pen par exemple ? ça ne fait pas de toi le type qui presse la détente sur un juif.
    Les idées politiques c’est pareil. on peut avoir plein d’idées pas très saines. Mais entre dire ou penser un truc douteux et organiser des massacres…il y a une légère nuance quand même.

    Les gens qui se servent de tout ça pour décréter que tel ou tel personnage historique (comme Hergé qui a bossé sous l’occupation) sont des nazis assassins en puissance…c’est de la connerie.
    On aurait beaucoup de génocidaires sinon chez nous vu le nombre de gens qui votent extrême droite^^

  • Matt  

    Le danger aussi c’est de penser que ce qu’on sait d’une personne, ou ce qu’il montre publiquement, ça le définit complètement.
    Les gens changent, ont des conflits internes, ont des coups de colère, sont frustrés et peuvent mal agir par fierté mal placée, colère, etc. Et il y a tout ce qu’ils pensent en coulisses qu’on ignore. Donc on s’imagine que quelqu’un qui fait du mal va ricaner le soir en pensant au mal qu’il a fait. Sauf que peut être qu’il a eu peur, qu’il a fait un choix de merde qui l’empêche de dormir, etc.

    Lovecraft avait écrit lui-même vers la fin de sa vie que s’il pouvait, il paierait bien des maitres chanteurs pour faire disparaitre certains éditos racistes qu’il avait publié ou il disait du mal des étrangers.
    Parce que voilà…les gens…sont les gens. C’est pas un seul ton de couleur noir ou blanc, c’est des nuances, des erreurs, des colères.
    Et ils sont beaucoup plus exposés à la critique parce qu’ils sont célèbres et qu’on les imagine merveilleux. Mais je pense qu’on a tous aussi des trucs à se reprocher : des paroles dures lancées à quelqu’un, de l’inaction lâche vis à vis de quelqu’un qui s’est fait humilier sous vos yeux par des connards, une embrouille familiale ou vous n’avez pas voulu reconnaitre vos torts, etc.

    • Bruce lit  

      Ce qui est compliqué dans la rencontre avec Hitler, c’est que le gars va rencontrer un tyran pour vendre des films. Rien ne l’oblige si ce n’est l’envie de vendre des bobines. L’album montre quand même le malaise de Disney quand il comprend là où il a mis les pieds.
      Pour la différenciation vie privée / vie publique tu prêches un convaincu. Je ne vois pas comment Van Gogh, Lovecraft ou Céline aurait pu créé ce qu’ils ont créé en étant sain d’esprit et bien dans leur peau.
      @Surfer : oh j’ai bien compris. Je ne suis pas à une ânerie près. C’est pour ça que j’aurais voulu avoir l’avis d’un spécialiste, non pour me convaincre mais m’instruire sur ce que je manque.
      Je ne dis pas que Prince est moins Rock que Jackson puisque guitariste émérite. Je dis que la musique de Jackson est infiniment plus accrocheuse à la première écoute, c’est formaté pour. Le côté club privé de de celle de Prince ne me touche pas.
      Maintenant je dis ça en ayant 2 disques de Jackson à la maison, hein… Mais je les écoute toujours avec plaisir. La production de billie Jean est intemporelle. Ce qui n’est pas le cas de la plupart des morceaux de Prince que je connais.

      • Surfer  

        @Bruce,
        Je savais bien que l’on finirait par s’entendre ;-).
        Sur le fait que la musique de Jackson traverse mieux les années, je suis assez d’accord là dessus.
        Certains albums de Prince des 80’s sont, comme cela a été judicieusement souligné, très emmurés dans cette décennie.
        À contrario, je trouve que les albums de Jackson « Off The Wall » et « Thriller » sont intemporels. J’ai les vinyles que j’ai acheté à leur sortie, je continue à les écouter avec autant de plaisir aujourd’hui et je ne trouve pas du tout qu’ils aient vieilli.

    • JP Nguyen  

      Je plussoie totalement sur ton commentaire, Matt…

  • Patrick 6  

    Et bien voilà une interview aussi étonnante qu’instructive ! J’ignorais tout de l’histoire de Disney… Well rentrer de l’histoire alors que l’on a finalement pas fait grand chose soi-même… c’est le signe que soit l’on est un génie absolu soit une ordure totale ^^ (comment ça l’un n’empêche pas l’autre ?)
    Quoi qu’il en soit cette BD a l’air tout à fait attrayante et originale.

    • Matt  

      Techniquement il a fait beaucoup, même si ce n’étais pas du dessin.
      Il ne faut pas croire qu’il suffit de dessiner pour avoir un succès fou.
      Il faut bien un businessman derrière pour réunir des gens, vendre, organiser, etc. ça parait moins glorieux mais sans ça, t’as rien du tout au final…

  • Tornado  

    J’ai logé 3 semaines à San Francisco chez un couple d’amis. Ils me racontaient qu’ils ne pouvaient pas se garer devant leur propre garage car les voisins les dénonçaient à la police dans les dix minutes qui suivaient…
    Une fois que je roulais sur une autoroute de Californie quasiment tout seul, je me suis fait doubler par une vieille mémé qui s’est foutu devant moi et a commencé à ralentir pour me faire ralentir aussi car je roulais trop vite.
    Une autre fois, je me suis approché d’un cerf au bord de la route et un type s’est arrêté en voiture pour m’engueuler parce que c’était interdit.

    Toutes ces choses-là sont inconcevable en France, où il est inenvisageable que l’on dénonce quelqu’un et que l’on se mêle de ce qui ne nous regarde pas. Ma théorie est que notre inconscient collectif français est traumatisé par le fait que des milliers de personnes ont été dénoncées pendant la 2nde guerre mondiale dans notre pays.
    Mais comme souvent, quand on passe de quelque chose, on tombe dans son extrême inverse. Aujourd’hui, dans les écoles, les caïds mettent une pression terrible aux autres élèves pour ne pas être dénoncés et menacent à tout va sous la bannière « balance » : Être une « balance » étant devenu le pire truc imaginable. Du coup, tout le monde laisse des ordures faire les pires trucs imaginable parce que « rien n’est pire que d’être une balance ».
    Laisser les salauds faire le mal sans rien dire : Un truc aussi malsain que la délation en elle-même !

    Des fois, je me dis que les américains ont raison de dénoncer ceux qui ne respectent pas la loi. Mais le problème c’est que dans un cas comme dans l’autre, il y en a toujours qui tombent dans les excès nuisibles.

    • Jyrille  

      Belle analyse Tornado. Je rejoins ta conclusion.

    • Matt  

      Hummm…
      C’est difficile quand même comme sujet.
      Laisser faire les salauds, c’est pas bien ok…mais si tu restes inactif, c’est par peur qu’on te fasse du mal. On peut prétendre que c’est lâche d’avoir peur blabla, mais on n’est pas tous taillés comme Schwarzy. Et puis même Schwarzy…face à 4 mecs avec des couteaux dans la vraie vie, il ne ferait pas forcément le malin.
      Ce que je veux dire, c’est que la délation ça ne t’apporte rien. Sauf bien sûr si tu dénonces un vol, un viol, une agression. Mais balancer aux flics un mec mal garé, ou qui a téléchargé un film illégalement, ou que tu soupçonnes d’avoir des idées communiste, ou ce genre de trucs…tu ne répares aucune injustice terrible, tu fais juste une action qui te donne de l’importance dans le gouvernement en place. Il ne s’agit pas de sauver des vies.
      Alors que laisser faire les salauds, tu ne le fais en général jamais par plaisir pour avoir l’air important. Tu as peur. Tu veux éviter le danger. Tu veux d’abord te protéger toi et tes proches avant les autres. Égoïsme ? Ou instinct de préservation ?

      Après évidemment ça dépend toujours du cas de figure. Si tu ne risques rien à dénoncer un acte grave, il faut le faire. Mais c’est trop facile d’accuser quelqu’un de lâche aussi. Il faut se retrouver dans une situation périlleuse pour se rendre compte déjà de ce qu’on serait capable de faire. C’est bien beau de parler mais parfois on est moins courageux qu’on se plait à le croire^^

  • Jyrille  

    J’ai un peu honte de n’avoir jamais entendu parler de cette BD. Comme celle sur Wertham, ça pourrait m’intéresser, surtout que j’aime bien le dessin au vu des scans… Pourquoi Black Pete ? Très bonne entrée bien marrante en tout cas, Bruce !

    Cela m’intéresse car Disney est devenu un tel empire que cela me fascine. J’aime beaucoup qu’il s’en soit inspiré pour faire le portrait du père Stark dans les films Marvel… qui appartiennent désormais à Disney. J’apprends déjà que la signature était un logo ! C’est terriblement cynique.

    Il est vrai que si les films Disney (les vieux en tout cas) ont un tel impact, c’est bien par leur animation et leur soin. 1000 dollars par seconde, ça ne m’étonne pas tant que ça. Je me souviens qu’au moment où Roger Rabbit est sorti, les cinq premières minutes faisaient renaître les Tex Avery. Pourquoi n’en avions pas revu entre temps ? Car cela coûtait trop cher de faire des dessins animés de cette qualité !

    Ca me rappelle que je devrai en voir quelques-uns que je n’ai toujours pas vu : Mulan, la Princesse et la Grenouille…

    La BO : chef d’oeuvre mais je ne vois pas le rapport.

  • Bruce lit  

    @Cyrille : BLack Pete est l’expression US pour Père Fouettard. Mais tu sais quoi ? Je n’ai AUCUN souvenir du pourquoi j’ai j’ai utilisé cette expression. Je l’ai sans doute entendue dans une chanson au moment de la rédaction mais où ???
    LIfe on Mars Bowie, pour la phrase Mickey Mouse has grow up as a cow.

    • Jyrille  

      Ah ok… Merci pour le terme anglais !

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