Policer l’univers (Green Lantern Earth One 1)

Green Lantern Earth One  par  Corinna Bechko & Gabriel Hardman

PRESENCE

VO : DC Comics

VF : Urban

Que la lumière soit ! ©DC Comics ©Urban Comics

Que la lumière soit !
©DC Comics
©Urban Comics

Ce tome est le premier d’une nouvelle série qui ne nécessite aucune connaissance préalable sur le personnage de Green Lantern. Il est initialement paru en 2018, sans prépublication, écrit par Gabriel Hardman & Corinna Bechko, dessiné et encré par Hardman, avec une mise en couleurs réalisée par Jordan Boyd.

Dans un futur où l’homme envoie des vaisseaux spatiaux pour aller effectuer des opérations minières dans le système solaire, Harold Jordan et Volok sont en train de sonder un astéroïde dans la ceinture entre Mars et Jupiter, pour le compte de la société Ferris. Ils reçoivent un message comme quoi un autre tandem a découvert un gros filon sur un autre astéroïde, et que par voie de conséquence leur mission est annulée. Jordan (un ex-pilote de la NASA) décide de terminer son exploration de l’astéroïde avant d’obtempérer. Il découvre un vaisseau spatial à demi enterré. Malgré les consignes, il décide de s’y introduire pour voir ce qu’il contient. Il est rejoint par Volkov. À l’intérieur, il découvrir un robot de forme humanoïde à la taille imposante, à la surface abimée par l’usure du temps. Un peu plus loin dans les entrailles du vaisseau, Volkov découvre une batterie en forme de lanterne, émettant une douce lumière verte. Jordan arrive devant un extraterrestre avec une poutrelle métallique fichée en pleine poitrine et un anneau vert au doigt.

Alors qu’ils continuent à avancer dans le vaisseau, Volkov et Jordan perçoivent un bruit de frottement : le vaisseau est en train de glisser de son perchoir. Ils parviennent à en sortir de justesse. Volkov a ramené avec lui la lanterne et l’anneau. De retour dans leur propre vaisseau, Volkov passe l’anneau au doigt et touche par mégarde la batterie. Il se produit une déflagration d’énergie verte qui occasionne une brèche dans la coque du vaisseau. Volkov est aspiré dans l’espace avec la batterie.

 

Exploiter les ressources minières spatiales

Exploiter les ressources minières spatiales ©DC Comics

Alors qu’il tentait de le ramener dans l’abri du vaisseau en l’agrippant par la main, Jordan se retrouve avec seulement l’anneau dans la sienne. Il est soudain enveloppé d’un halo vert. Il tente de rejoindre le vaisseau orbitant autour de l’astéroïde, mais les astronautes lui indiquent qu’ils ne peuvent l’accueillir à bord, pour des raisons de risque de contamination. Alors que Harold Jordan réfléchit à ce qu’il va pouvoir faire, il est violemment percuté dans le dos par une forme humanoïde.

Avec la collection Earth One, l’objectif de l’éditeur DC Comics est de disposer de produits dans un format plus noble que celui des comics habituels pour pouvoir les distribuer dans les librairies non spécialisées. Pour ce public, DC a demandé à quelques auteurs triés sur le volet de réaliser des histoires mettant en scène leurs personnages mais sous une forme repensée, et en repartant de zéro pour qu’ils soient accessibles à un public qui ne les connait pas. C’est ainsi que le lecteur a découvert Superman Earth One (2010) par Joe Michael Straczynski & Shane Davis, Batman Earth One (2012) par Geoff Johns & Gary Frank, Teen Titans Earth One (2014) par Jeff Lemire & Terry Dodson, et Wonder Woman Earth One (2016) par Grant Morrison & Yanick Paquette. Ces titres ont connu une ou deux suites, et DC sort les nouveautés au compte-goutte. Lorsqu’il prend connaissance du projet Green Lantern, le lecteur estime a priori qu’il est digne d’intérêt car les auteurs Corinna Bechko & Gabriel Hardman sont également les auteurs d’une série mêlant science-fiction et politique fiction de haut vol : Invisible Republic.

Réinventer un personnage aussi iconique que Green Lantern (ou les autres) tient de la gageure, car il faut en garder l’essence, tout en proposant une version moins ancrée dans des origines enfantines. Le défi pour les auteurs réside donc dans les choix qu’ils font, dans leur capacité à réaliser un récit qui tienne la route de manière autonome pour les nouveaux lecteurs, mais aussi à proposer une version susceptible de plaire au lectorat des comics de superhéros. Or ces derniers savent par avance les événements qui vont survenir dans l’histoire. Effectivement, Harold (et plus Hal, mais c’est un changement mineur) trouve un anneau vert nécessitant d’être rechargé dans une batterie ayant une forme de lanterne verte. Effectivement, il va rencontrer d’autres individus porteurs de ce même équipement. Effectivement, il a tout à apprendre. Pourtant les auteurs introduisent un décalage dès la première page, puisque le récit ne se déroule pas au temps présent, mais dans un futur indéterminé. En plus l’histoire commence dans l’espace, sans passage par la Terre.

Redécouvrez-les tous

Redécouvrez-les tous ©DC Comics

Corinna Bechko & Gabriel Hardman jouent le jeu de proposer une variation sur la version canonique du personnage, tout en reprenant les caractéristiques principales. Le lecteur habitué des comics joue lui le jeu d’anticiper ce qu’il va retrouver des éléments habituels de la série. Il ne peut pas être surpris par l’inclusion de tel ou tel personnage, ou par la dynamique entre les porteurs d’anneaux et ceux qui les ont construits. Néanmoins les coscénaristes réussissent à faire en sorte qu’il ne puisse pas reconnaître un enchainement d’événements déjà utilisé. Du coup, le lecteur de comics découvre bel et bien une histoire nouvelle, avec plusieurs surprises qui ménagent habilement les attendus de la mythologie des Green Lanterns, et des variations qui font sens. Le lecteur novice découvre une histoire qui prend le temps d’installer son héros, de raconter la découverte de l’anneau, de montrer qu’Harold Jordan ne sait pas comment l’utiliser faute de mode d’emploi, et d’ouvrir progressivement l’horizon du récit.

Gabriel Hardman réalise des dessins descriptifs avec un bon niveau de détails, ce qui donne de la consistance à cet environnement de science-fiction. Ses traits de contours présentent quelques aspérités et quelques angles, ce qui donne l’impression d’une réalité soumise à l’usure du temps, un peu rêche et abrasive, pas forcément très accueillante pour la vie humaine. Les contours des aplats de noir présentent les mêmes caractéristiques, avec des irrégularités, et soit une surface uniformément noire, soit un remplissage plus charbonneux et irrégulier. À nouveau ces particularités participent à écrire un environnement un peu âpre. Il représente des êtres humains à la morphologie normale, bien découplé pour Harold Jordan, mais sans musculature surdéveloppée, ou même entretenue par la musculation. Sans grande surprise, les représentants des différentes races extraterrestres ont tous une morphologie anthropoïde, avec quelques petites différences quant à la couleur de peau, la forme du crâne ou le nombre de doigts.

Environnement SF

Environnement SF ©DC Comics

L’artiste conçoit des combinaisons spatiales proches de celles existant dans la réalité, se tenant à l’écart des stéréotypes visuels des comics de superhéros. De la même manière, les engins spatiaux terriens restent proches des formes que l’on connaît pour les satellites et les navettes spatiales. Ceux utilisés par différents extraterrestres attestent d’une technologie plus avancée, tout en conservant des formes utilitaires et pragmatiques. Il en va de même pour les tenues vestimentaires qui restent utilitaires et qui ne reprennent pas les caractéristiques des costumes de superhéros.

L’histoire emmène Harold Jordan sur d’autres planètes, mais majoritairement dans des zones naturelles, ou industrielles, Hardman n’ayant donc pas à concevoir des architectures d’autres cultures. Il réalise donc à nouveau des décors fonctionnels. S’il n’y prête pas attention, le lecteur ne se rend pas compte que la densité de décors n’est pas très élevée. C’est justifié par le nombre de séquences se déroulant dans l’espace ou dans des zones désertes. Jordan Boyd effectue un travail de mise en couleurs, le plus souvent discret (sauf lors de l’utilisation des anneaux), installant une ambiance dans une scène par le biais d’une couleur dominante, ajoutant un peu de relief aux surfaces avec des dégradés très limités. Il se lâche beaucoup plus lorsque l’énergie verte est libérée par les anneaux.

Les dessins de Gabriel Hardman ressemblent quasiment à un reportage quand il s’agit d’activités ordinaires. Le lecteur note qu’il conçoit des plans de prise de vue, avec des mouvements de caméra permettant de voir les mouvements des personnages pendant les discussions, accompagnant les échanges verbaux. L’artiste se révèle redoutable pour la mise en scène des affrontements physiques, à la fois pour les effets pyrotechniques des anneaux (bien complémentés par la mise en couleurs), à la fois pour la force de frappe des coups, avec des angles de vue qui souligne la brutalité des impacts. Il sait tout aussi bien gérer les scènes de foule, que ce soit par les vues d’ensemble, ou par la gestion du placement des figurants.

Le lecteur peu familier des histoires des Green Lanterns peut un instant être décontenancé par la luminosité de la manifestation de leurs pouvoirs, mais c’est à la fois cohérent avec a version de l’univers partagé DC, et avec le principe qu’il s’agit à la base de policiers de l’espace, et qu’ils souhaitent être reconnaissables lors de leurs interventions, par les personnes à qui ils viennent en aide.

Jordan Boyd se lâche avec le vert.

Jordan Boyd se lâche avec le vert ©DC Comics

Les auteurs ont fort à faire dans ce premier tome, pour à la fois exposer la mythologie associée aux Green Lanterns à partir de zéro, pour raconter une histoire, et pour étoffer un peu leur personnage principal. Pour ce dernier, ils restent dans un schéma très classique d’individu cherchant l’aventure (il a été un pilote de la NASA), ayant vu la conquête de l’espace devenir une entreprise capitaliste comme les autres, et se faire arnaquer quand il est passé dans le secteur privé. Il s’agit donc d’un homme prêt à risquer sa vie mais un peu désabusé. Concernant l’intrigue, Bechko & Hardman doivent bien raconter comment Harold Jordan a acquis un anneau, comment il a appris à maîtriser les fonctions de base, d’où sortent ces anneaux, et s’il reste d’autres porteurs d’anneau. Ils sont donc contraints de suivre une intrigue bien balisée, et pourtant ils réussissent à jouer avec les attentes du lecteur et à le surprendre à plusieurs reprises.

S’il a lu Invisible Republic, le lecteur ne pas s’empêcher d’en faire le rapprochement, et il constate que la dimension politique reste bien présente dans ce tome d’Earth One, mais moins développée. Par ailleurs, le point de vue sur différentes formes d’écosystème ne se retrouve pas dans ce tome. Il n’empêche que les auteurs font apparaître que le projet des Oans (les créateurs des lanternes) est d’ordre totalitaire, même s’il part d’un bon sentiment. Ils surprennent plus le lecteur avec la place et le rôle qu’ils réservent à Harold Jordan. Ils n’en font pas un héros tout puissant qui résout tout par la force de sa volonté. De lui-même, Jordan constate que la situation dépasse le niveau du simple individu et qu’il faut rechercher une solution collective dont il n’est pas forcément le pivot central.

Ce premier tome (en espérant qu’il y a en aura d’autres) de Green Lantern version Earth One remplit parfaitement les objectifs qui lui ont été assignés : un récit complet qui peut être proposé à des lecteurs qui ne font pas partie du public habituel des comics, une version de Green Lantern un peu différente et moins infantile dans son origine. Gabriel Hardman réalise des dessins un peu durs et sérieux, avec un savoir-faire de bon niveau, à la fois pour les séquences de science-fiction, et pour les affrontements physiques. Le scénario sait ménager les différentes obligations : exposer l’histoire des anneaux de pouvoir, donner une personnalité à Harold Jordan, et raconter une histoire qui se tient. Cette nouvelle version ne constitue pas une révélation sur le personnage, mais en constitue une bonne variation moins superhéros.

Il y a aussi de la baston

Il y a aussi de la baston ©DC Comics

—–
Ben et lui alors ? On parle jamais de Hal Jordan, la Green Lantern. L’occasion fait le larron avec cet Earth-1 qui réunit des auteurs prestigieux pour un énième nouveau départ des héros DC. Ici ceux de Invisible Republic. La review chez Bruce Lit.

La BO du jour : pas besoin de reboot pour savoir que le vert est la couleur.

65 comments

  • Eddy Vanleffe  

    Rien que pour le dessin qui tabasse méchamment et l’éclairage encore une fois lumineux de Présence… je crois que je vais sauter le pas…

    • Présence  

      Merci de la confiance que tu accordes à mon jugement. 🙂

      Il se trouve que j’ai vraiment commencé à apprécié Hardman & Bechko avec Invisible Republic (publié en VF par HiComics). Malheureusement Hardman & Bechko sont passés à d’autres projets et je crois qu’il manque un tome pour qu’ils terminent leur histoire. Par contre, un deuxième tome de Green Lantern Earth One était annoncé pour août 2020, avant la mise en place du confinement.

    • Nikolavitch  

      ouais, ça a clairement de la gueule…

      • Bruce lit  

        Poussé par l’article de Présence et la tenue des dessins, j’ai tenté de lire ça. Le livre m’est tombé des mains au bout des trois épisodes : trop d’engins, de capsules spatiales, de scifi et puis, en fait, je me fiche totalement de ce personnage et cet univers.
        Tiens, hier j’ai regardé le 1er épisode de ALTERED CARBON.
        putain qu’est ce que c’était chiant. Je ne suis pas doué pour ces univers mais alors pas du tout.

        • Présence  

          Courage, tu finiras par retrouver des séries ou des histoires qui te plaisent dans l’océan de l’abondance de la production actuelle.

          • Bruce lit  

            Oh mais je ne suis pas découragé. Au contraire, je connais mes limites de lecteur et vraiment la scifi me sort par les yeux. Je n’y ressens qu’ennui, indifférence ou exaspération. ALTERED CARBON synthétise parfaitement pourquoi je hais ce genre. C’est au contraire du temps de gagné pour le reste.

          • Jyrille  

            Mais non voyons Bruce : ALTERED CARBON, c’est du pur cyberpunk. Bon, la saison 2 est vraiment ratée, c’est dommage, mais j’ai beaucoup aimé la première.

      • Présence  

        @Nikolavitch – Je ne suis pas sûr de comprendre si la remarque s’applique à Green Lantern Earth One ou à Invincible Republic ? 🙂

  • Surfer  

    À part la « sainte trinité », je ne connais pas grand chose de l’Univers DC.
    Je crois n’avoir rien lu du personnage dont il est question aujourd’hui.

    Ta chronique m’a été aussi utile qu’une lanterne pour me guider dans la nuit.
    Merci, de m’avoir donné la lumière et d’avoir pointé la porte d’entrée pour braver cette nébuleuse. 😉
    Même le Surfer à, quelques fois, besoin d’aide pour arpenter les univers inconnus 😉

    Cette histoire a l’air très intéressante .
    L’approche très science-fiction et le fait de l’ancrer dans le futur a tout pour me plaire.
    Cela rend le côté fantastique de l’intrigue beaucoup plus acceptable.
    Pour les mêmes raisons, belle initiative du dessinateur d’avoir choisi un design très réaliste pour les vaisseaux, les combinaisons spatiales. ..

    Tu fais aussi référence Invisible Républic, que je ne connais pas non plus ! Tu piques ma curiosité car j’adore le genre SF.
    Que vaut cette BD ? Tu as fait une chronique ?

    • Présence  

      Quand je suis passé à la VO dans le milieu des années 80, j’ai plongé à la découverte de l’univers DC, d’autant plus que c’était l’époque du Superman de John Byrne. J’ai pris le même plaisir à explorer cet univers partagé que celui de Marvel, à faire connaissance avec tous ces personnages et avec leur histoire, des fois très compliquée. Pour ce qui concerne Green Lantern, un bon point d’entrée est sa reprise par Geoff Johns à partir de 2004, une incroyable épopée.

      Pour Invisible Republic, tu peux trouver mes commentaires sur la VF, sur amazon et sur Babelio. C »est un comics que j’ai beaucoup apprécié même s’il faut un peu de concentration pour le premier tome (pour lequel Bruce doit avoir un commentaire dans sa réserve).

      https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R3LMSJ9I9GQ3D5/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=2811232796

      • Surfer  

        Merci du retour. Je vais, de ce pas, aller lire tes commentaires qui sont toujours très complets et pertinents.

        • Présence  

          Merci pour ce petit mot très gentil.

  • Tornado  

    Commentaire très alléchant.
    Sauf que je n’ai pas aimé du tout les versions EARTH ONE que j’ai lues avant (Superman et Batman)
    J’ai trouvé JMS mauvais sur Superman (sans aucune inspiration ni aucune profondeur). Et Geoff Johns a proposé une relecture des origines de Batman timide et consensuelle qui, à mes yeux, était totalement dénuée d’intérêt.
    Je ne semble pas être du tout le bon coeur de cible pour cette version : Je ne suis pourtant ni un néophyte, ni un lecteur assidu de l’univers DC. A en croire le point de vue de Présence, ce devraient être des comics parfaits pour moi. Il n’en est rien, je me suis profondément ennuyé car j’ai trouvé que ça n’avait aucun intérêt pour un lecteur ayant déjà lu ces histoires.
    J’ai très largement préféré les ULTIMATES de Millar. Là, au moins, il y avait une vraie relecture, un changement radical et un vrai point de vue affirmé d’auteur.
    Les Earth One me font penser à ces blockbusters hollywoodiens contemporains : A force d’essayer de plaire à tous les publics, ils finissent par être complètement dénués de toute personnalité.

    • Tornado  

      @Surfer : Présence a raison : Le Green Lantern de Geoff Johns (entièrement réédité en intégrales chez Urban Comics) est un must have (bien que j’en ai lu que la 1° partie mais c’était de mieux en mieux au fur et à mesure des arcs narratifs). Par contre c’est un run vraiment très long (l’équivalent d’une petite vingtaine de TPBs en comptant les crossovers (eux mêmes de très bonne qualuté car entièrement gérés par Johns pour les grandes lignes)).

      Et sinon la BO du jour : J’avais mis exactement la même dans l’article sur Swamp Thing… 🙂

      • Bruce lit  

        Me suis pas foulé…Pas plus inspiré que ça…

      • Surfer  

        Pourquoi pas, j’aime bien Geoff Johns. Son Green Lantern à l’air de faire l’unanimité.
        J’essaierai, peut-être le premier Arc narratif.
        Est-il aussi une bonne porte d’entrée, avec un rappel des origines du personnage ?
        C’est ce qui fait, pour moi néophyte, l’intérêt du comic chroniqué par Présence.

    • Présence  

      Je peux comprendre l’analogie avec les blockbusters hollywoodiens, d’autant que cela ressemble fortement au positionnement recherché par DC Comics pour cette gamme à destination des librairies généralistes. Dans la gamme Earth One, il me reste encore à lire les 2 tomes de Wonder Woman de Grant Morrison & Yanick Paquette.

      • Tornado  

        Je suis curieux de lire au moins tes articles sur le sujet (WW par Morrison), car je doute qu’un tel auteur soit aussi consensuel que les autres, même dans cette gamme extrêmement balisée).

        • Tornado  

          (et j’avais beaucoup aimé son ALL STAR SUPERMAN, qu’il parvenait justement à rendre extrêmement intéressant malgré une volonté d’épure très rare de sa part.)

        • Matt  

          J’ai lu le Wonder Woman de Morrison & Paquette
          Du moins le tome 1. Je savais même pas qu’un tome 2 était sorti.
          Moins consensuel ? Euh…c’est assez basique quand même. Bien fait, joliment mis en forme avec des cordes et autres trucs qui forment les contours des cases, mais niveau scénar…Steve Trevor est black…facilité scénaristique qui lui permet de faire remarquer aux amazones que le sexiste se rapproche du racisme et qu’il sait très bien où elles veulent en venir quand elles parlent du patriarcat, tout ça…(enfin du moins c’est comme ça que je l’ai ressenti. Comme par hasard en étant noir, il a un argument à balancer alors qu’un blanc aurait été bien emmerdé^^)
          C’était pas déplaisant mais je dirais que c’est assez consensuel quand même tu vois. ça joue la carte du féminisme avec parallèle racisme, et puis à la fin Diana se dit « allez pas grave je vais voir le monde des humains, on oublie l’isolationnisme »
          Très semblable à la version de Perez des années 80

          • Eddy Vanleffe  

            j’ai feuilleté et j’ai trouvé ça très con… sans poésie, sans emphase, le méta commentaire est juste as de plafond…

          • Matt  

            C’est pas bas de plafond, c’est simpliste^^ On faisait aussi bien dans le old school devenu ringard pour Tornado. Donc je doute que ça lui plaise en effet.

            T’as lu le run de Perez toi, Eddy ? C’est bien ?
            Enfin j’ai lu le début moi, mais juste le truc Eaglemoss qui contient les 6 ou 8 premiers épisodes je crois.

          • Présence  

            Merci pour ces informations. Je m’étais dit que j’allais mettre Wonder Woman Earth One plus haut dans ma pile à lire, mais finalement ce n’est pas si pressé que ça. 🙂

            Avant confinement, la sortie VF du tome 2 était initialement prévue pour le 20 avril 2020.

            https://www.urban-comics.com/wonder-woman-terre-un-tome-2/

  • Eddy Vanleffe  

    bizarre et je tiens à le signaler… JE SUIS TOUT A FAIT D’ACCORD avec TORNADO….
    oui la gamme EARTH ONE a une gout de « prêt à filmer » très superficiel…. le BATMAN est une version light et sans aucune idée qui ressort (à part celle de faire de Batman un maladroit…)
    et OUI le run de Geoff JOhns est 1/accessible 2/pleins d’idées 3/cohérent 4/moderne 5/mainstream sans en avoir honte sans être idiot non plus… c’est un excellent comics cosmique que je met à coté du run cosmique de Abnett et Lanning chez Marvel (moins accessible pour le coup mais fun et marrant)
    OUI, Blackest Night est un putain de crossover dans le bon sens du terme.

    Je crois que Urban a mis le « secret origins » en premier volume… je ne suis pas sûr.
    a noter un excellent animé en 3D totalement compatible avec le « green geoff JOhns »

    pour élargir, je trouve que JOhns est quand même un mec qui sait écrire du super héros, moderne, bien foutu, qui prend pas le lecteur pour un débile et qui respecte les personnages.
    il fait de l’alimentaire aussi mais dans l’ensemble, ça tient bien la route
    on m’a offert le DARSEID WAR et même si je n’accroche pas à la version New 52 de cet univers, il fait un bon boulot qui parvient à donner des enjeux humains dans un délire cosmique…
    je sais que c’est de la partouze de super slips mais bon…

    • Présence  

      J’ai vérifié : le tome 1 de Geoff Johns présente Green Latern intégrale contient Green Lantern Rebirth #1-6, Green Lantern #1-13, Green Lantern Secret Files Origins 2005.

      • Eddy Vanleffe  

        au temps pour moi…^^…

        @Matt: non, j’ai lu des bouts du run de Perez..mais je ne me suis pas fait les deux tomes de Urban…c’est en projet parce que c’est un dessinateur que j’idolâtre… (qui va me dire qu’il dessine mal… qu’il se dénonce…^^)…

        j’aime l’approche de la mythologie de ce run… et j’avoue que pour moi, on a pas besoin d’un relaunch… encore que le passage de Azzarello est osé et pour celui qui n »a pas envie d’un truc naif peut être une alternative…. c’est court auto conclusif… un what if pour moi ,mais c’est pas bâclé… et puis DC supporte mieux les récits alternatifs que Marvel…

        • Tornado  

          Je ne suis pas du tout fan du personnage de Wonder Woman (et surtout pas de sa mythologie bling bling). Alors d’après ce que vous dites Matt et Eddy du EARTH ONE de Morrison je pense que je vais passer mon chemin. ALL STAR SUPERMAN avait au contraire un coté conceptuel très poétique qui réussissait à synthétiser 50 ans de comics avec une grâce exquise et une geste élégante. Une pure épure, si je puis me permettre l’expression…
          Dans le TOP 10 des histoires de Supes en ce qui me concerne…

          • Matt  

            mythologie bling bling ?
            Bah…c’est de la mythologie de base pourtant. Grecque.
            Enfin je ne connais que la version de Perez techniquement, et c’est trop old school pour toi^^
            Mais Perez était un fan des films de Harryhausen, et il y a une ambiance très mythologie grecque avec les dieux sur l’Olympe, Zeus qui veut se taper Diana et les amazones qui se rebellent et vivent dans leur coin.
            Perez réinvente aussi l’origine du costume très américain à la con, en racontant que c’est en hommage à une femme pilote qui s’est crashée sur leur île et s’est sacrifiée pour les sauver. Je n’ai pas encore lu le truc mais :

             » In her post-crisis origin, revealed in « Challenge of the Gods », the costume was created years before Diana’s birth as ceremonial armor inspired by WWII U.S. Air Force pilot Diana Rockwell Trevor, who by an ironic twist of fate happened to be the mother of Steve Trevor. Diana Trevor had crash landed on Themyscira decades before Diana’s birth and sacrificed her life to save her Amazon sisters who were being attacked by the Cottus, who had broken through Doom’s Doorway, the barrier jailing numerous mythical monsters beneath Themyscira. In order to pay tribute to the unknown woman who had saved their lives, the Amazons created two costumes based on the patches and badges worn on Trevor’s jacket – one that was worn by Trevor at her cremation, and the other which would only be worn by a champion worthy of the armor. »

            En feuilletant les recueils de Perez, j’ai trouvé que ça faisait très « amoureux de la mythologie grecque » et de vieux films.

          • Présence  

            Mythologie bling-bling : je suppose que Tornado évoque l’aspect très littéral et superhéros de l’interprétation des dieux grecs dans Wonder Woman de George Perez : des temples grecs, des personnages en toge et des pouvoirs représentés comme ceux de superhéros.

            Je ne savais pas que Perez est un fan des films de Harryhausen, merci de l’information. Par contre, il avait expliqué à l’époque qu’il s’était renseigné sur la mythologie grecque. Effectivement, il a incorporé quelques divinités et personnages mythologiques qui ne sont pas les plus connus.

          • Tornado  

            Disons qu’il s’agit d’une mythologie greco-américaine, avec beaucoup de strass et de paillettes… 🙂
            Mais rassurez-vous, j’ai également du mal avec celle de Thor chez Marvel.

          • Matt  

            Ouais enfin c’est pas bien différent de la mythologie grecque de Jason et les argonautes ou le choc des titans hein, Tornado^^
            Du moins chez Perez hein.
            Oui Présence, des personnages en toge dans des temples sur une montagne tout ça…mais c’est une représentation classique. J’aime bien d’ailleurs comme Perez dessine un mont Olympe qui n’a ni haut ni bas comme ça :

            https://images.app.goo.gl/TjeuJZNF1XqgYNt66

            Enfin oui ça fait naïf mais ça fait mythologique quoi. ça ne me déplait pas.
            Faudrait que je lise la suite du run de Perez…

          • Tornado  

            Heu… Comment dire…
            Harryhausen, ça se passe en quoi ? 5000 avant JC ? C’est quasiment de l’heroic fantasy quoi…
            Wonder Woman et Thor c’est au 20° siècle. Et en plus, ils portent des fringues high-tech dans des décors de péplum qui côtoient des crossovers avec des vaisseaux spatiaux et des inventions spatio-temporelles de Reed Richards…
            Non, vraiment, pour moi, rien, mais alors strictement rien à voir…

          • Matt  

            Fais pas ton puriste en mythologie^^
            T’as bien aimé le Thor de JMS, non ? Et le Ragnarok de Oeming

            En plus de ce que j’ai lu ou feuilleté de Perez (mais qui ne te plairait pas de toutes façons pour cause de narration un peu old school, mais je ne fais que discuter, je n’essaie pas de te convaincre^^) l’île des amazones semble hors du temps. Les intrigues qui s’y déroulent pourraient bien se passer il y a 5000 ans. Il n’y a pas de machins high tech tout ça, ni d’avion invisible^^

          • Tornado  

            Ben oui, voilà. Il faut trouver le bon équilibre entre la mythologie et le monde moderne. Certains scénaristes y arrivent. Quand ce n’est pas le cas ça pique !

  • Présence  

    @Matt – Oui, j’ai lu l’équivalent des 2 premiers tomes Urban de Wonder Woman de George Perez en VO (commentaire sur amazon comme d’habitude). Je les avais lus numéro par numéro en VO à partir de 1987, et je les ai relus avec plaisir. La suite m’attend en VO dans ma pile de lecture. Comme Eddy, j’ai un gros faible pour les dessins de George Perez et je trouve qu’en plus sa version de Diana est très humaine (par contre à déconseiller à Tornado 🙂 ).

  • Jyrille  

    Je ne suis familier de rien ici : ni du personnage, ni des auteurs. Même si c’est un reboot ou relaunch, je ne suis pas certain d’être vraiment client : j’ai vu le film récemment, c’est une purge. Quelqu’un l’a vu ? Je pense que c’est tout à fait dommageable…

    Les scans ne sont pas repoussants, j’aime bien même.

    En tout cas merci de remettre dans le contexte éditorial, c’est toujours intéressant et pertinent. Et merci de répondre à la question sur Hal / Harold !

    Pourquoi dis-tu que la représentation des aliens est sans surprise ?

    Bon ça a l’air très sympa mais je ne tenterai pas de sitôt. Je suis tombé sur les éditions spéciales Urban à 4,90 euros, et j’hésite. Si le Earth One de Wonder Woman y était, je l’aurai pris, mais il s’agit de Année Un… Quelqu’un a des conseils à donner dans cette collection ? https://www.urban-comics.com/pdf/urbannews/2020/urbannews_cycle32020maxi.pdf (il faut descendre jusque juin 2020 dans le document)

    La BO : j’aime bien ce titre. Beaucoup moins la BO MORE dont elle est issue. Elle est bien choisie pour l’illustration de l’article, mais la prédominance du Floyd sur le blog ces derniers temps me donne envie de les fuir 😀

    • PierreN  

      « Quelqu’un a des conseils à donner dans cette collection ? »
      – white knight : il doit y avoir un article par ici
      – Red Son : pareil
      – Batman de Jenkins : pareil
      – Wonder Woman : article mais pas sur cette partie-là
      – Harley Quinn : article aussi
      – injustice, justice league & batman de Snyder : pas d’articles
      – silence : Tornado a couvert les Batman de Loeb/Sale, mais il ne semble pas y en avoir sur Hush

    • Eddy Vanleffe  

      Le problème pour te donner un conseil, c’est qu’il te faut répondra à une question:
      aimes tu le super héros DC?
      la plupart des volumes sont très bien réputés, et sont des récits complets alors de là ça devient difficile.
      Wonder Woman: Annee 1 revient sur les origines de l’amazone par Greg Rucka en mode moderne selon la tradition de Miller sur Batman. c’est sans doute bien meilleur au Earth One de Morrisson qui fait du bling-bling avec des messages ultra-démagogues.
      Justice League est une histoire hors continuité auto-conclusive peinte. certains planches tuent leur maman (l’Aquaman sur son hippocampe)
      WHITE KNIGHT est un classique moderne, ze comics to be.
      RED SON est très réputé aussi, je ne suis pas impressionné et préfère largement Divinity
      Batman Silence est un classique aussi. une histoire entière qui passe pour être l’une des meilleures cartes d’entrée pour le chevalier noir. perso je trouve qu’il y a plein de persos qui ne sont là que pour la photo. par contre le dessin de Jim Lee est somptueux.
      Injustice, je vais me le faire mais il y a des volumes derrière.
      Harley Quinn: beurk et je n’en dirais pas plus. c’est con et moche. vaguement écolo mais surtout très bête, un peu comme Deadpool.
      Batman la cour des hiboux et Deuil dans la famille. deux sagas qui se suivent. pas ma came mais c’est bien fait et surtout, d’habitude, on peut avoir tout ça pour une trentaine d’euros et la pour moins de 10, on a du matos. une occasion à saisir pour le curieux.
      Le chevalier noir, c’est du batman lambda, si on aime Batman, c’est bien, sinon, on est dans le comics plat. Tornado aime bien et il a signé un article là dessus.
      voilà à toi de voir.
      moi je vais prendre White Knight, Injustice et peut être le Wonder Woman et deuil de la famille. le reste je l’ai déjà ou j’en veux pas.

      • Jyrille  

        Merci Eddy !

        Comme je disais au-dessus, j’ai déjà White Knight et je sais ce que je ne veux pas lire. Mais j’aime les supers héros DC, surtout Batman en fait. Donc tes conseils sont les bienvenus !

        Parce que bon à moins de 5 euros le pavé, ce serait dommage de passer à côté… malgré la couve souple et le papier mat.

        • Jyrille  

          Finalement, j’ai réussi (oui parce qu’ils avaient disparu, et quand ils ont réapparu, le choix était restreint) à prendre trois tomes dans cette collection à 4,90 euros: Batman Silence, Batman La Cour des hiboux et Wonder Woman Année Un. Et encore, je les ai eux à 4,66 parce que cet hypermarché applique directement la remise de 5% (c’est moche mais j’en profite)… Donc les trois tomes pour un total de moins de 14 euros !

          Par contre je n’ai pas craqué pour l’intégrale Parker, ça fait une belle petite somme quand même.

          • Tornado  

            Ah ça m’intéresse ! Comment est l’édition de l’intégrale Parker ? Hardcover ? papier mat ? Apparemment c’est du grand format.
            Les Urban à 4,99, c’est plutôt du souple / petit format, c’est ça ?

          • Jyrille  

            Non les Urban sont en grand format, souples, papier mat je crois… le Parker c’est hardcover, pas pu voir le papier, format assez petit je trouve (comme un dictionnaire).

          • Eddy Vanleffe  

            papier mat mais lissé, ça vaut le coup à mon avis.
            je vient de finir de lire ceux qui intéressaient et…
            le Wonder Woman…. mais quel intérêt par rapport à la version de Perez?
            j’en vois pas: mieux écrit car plus moderne? Ce serait vraiment très très très présomptueux… bon pour ceux qui ne connaissent pas le personnage…. ça passe.
            le seconde histoire est bien mieux dans son ambiance….

          • Jyrille  

            J’aurai au moins réussi à lire un livre en vacances alors que comme d’habitude j’en ai pris 12 : La cour des hiboux. Le dessin est chouette (huhu) et dynamique, le scénario bien ficelé et haletant mais au final ça n’apporte pas grand chose. Ce n’est pas très original et cette nouvelle famille de bad guys n’est pas très charismatique. Du blockbuster très bien fait et divertissant et c’est déjà pas mal, mais évidemment je ne lirai pas les huit tomes suivants.

          • Présence  

            J’avais été un tome plus loin dans le Batman de Scott Snyder (le tome 2 donc) et j’ai laissé tomber parce que je ne reconnaissais plus le personnage.

          • Jyrille  

            Merci Présence pour ton retour. Je comprends, je n’ai aucune envie de lire la suite même si ce n’était pas déplaisant.

          • Jyrille  

            J’ai finalement trouvé le Harley Quinn à 4,90 euros. On va bien voir ce que ça donne. Là j’ai commencé à lire le Batman Silence. Les dessins sont chouettes.

          • Jyrille  

            Ce sont exactement ceux-mà ! Episodes 0 à 8 de Hot In The City.

          • Jyrille  

            Au fait, j’ai vu énormément de belles bds que je n’ai pas achetées aujourd’hui. Notamment un Van Gogh par Zelzej, tu l’as lu, Présence ?

          • Présence  

            🙂 Les grands esprits se rencontrent : je suis allé faire un tour à la FNAC hier après-midi, en quête du tome 2 de Moi René Tardi prisonnier du stalag IIB, et j’ai vu cette énorme BD sur Van Gogh par Danijel Žeželj : elle est maintenant dans ma pile de lecture.

          • Jyrille  

            Oh YEAH !! 😀

          • Jyrille  

            Bon, j’ai craqué, j’ai pris le Zezelj…

          • Présence  

            Je n’en ai pas commencé la lecture, juste feuilleté : les pages sont magnifiques.

          • Jyrille  

            Oui, j’ai fait comme toi.

            Le Frank Pé qui reprend Little Nemo me tente bien aussi (alors que je n’ai toujours pas l’original chez moi) mais il est pas donné.

    • Tornado  

      Purge + 1.

    • Présence  

      @Jyrille – La représentation des aliens : l’écrasante majorité des auteurs de SF opte pour des extraterrestres anthropoïdes, leur exotisme ne provenant que de la forme du crâne, la couleur de la peau, ou éventuellement un métabolisme un peu différent. Il n’y en a peu (ou quasiment pas) qui essayent de confronter leur personnage à des races d’une nature vraiment étrangère, qui ne soit ni anthropoïde, ni respirant la même atmosphère universelle quelle que soit la planète.

      • Jyrille  

        Merci pour la précision, je comprends mieux. Et doit avouer que ta remarque est malheureusement trop vraie…

  • Tornado  

    (le film)

    • Tornado  

      (Green Lantern)

      • Jyrille  

        Huhuh oui Tornado ! Merci.

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