Very Modern Old School (Le rayon U)

Le Rayon ‘U’, par E.P. Jacobs

Un article de : TORNADO

VF : Dargaud

1ère publication le 2/10/19 – MAJ le 17/08/20

Petit pot-pourri de l’art de Mister Jacobs…  ©Dargaud

Petit pot-pourri de l’art de Mister Jacobs…
©Dargaud

Cet article portera sur la première œuvre entant qu’auteur d’Edgar Pierre Jacobs, le créateur de la série Blake & Mortimer  Il s’agit bien évidemment du Rayon ‘U’ publié initialement en 1943, puisque Jacobs n’a jamais créé d’autre bande-dessinée originale en dehors de sa série principale.

Tout comme Le Rayon ‘U’ peut être considéré comme une sorte de prologue pour les albums de Blake & Mortimer, cet article peut également se lire comme le prologue de tous ceux qui seront, au final, publiés sur Bruce Lit en l’honneur du plus célèbre collaborateur d’Hergé.

 La publication originelle

La publication originelle

De la même manière qu’Hergé avait publié les premières aventures de Tintin dans les pages d’un journal belge, Le Rayon ‘U’ fut initialement imprimé sur le quatrième de couverture de Bravo, un hebdomadaire de bandes-dessinées créé dans les années 30.
Si Bravo ne publiait au départ que des séries de comics provenant des USA, comme Flash Gordon, Jungle Jim et Félix le Chat, il accueillit peu à peu des auteurs belges appelés à connaitre un jour le succès, tels Jacques Martin (un autre futur collaborateur d’Hergé) et un certain Albert Uderzo…

A partir de 1940, la Belgique est annexée par l’Allemagne nazie et celle-ci prend le contrôle de toutes ses publications, y compris celles qui sont destinées à la jeunesse. L’une des premières retombées de l’occupation allemande sur la publication du journal Bravo se fait ressentir lorsque la série Flash Gordon est promptement interrompue, entendu que tout ce qui provient de l’Amérique est conspué par les teutons. En catimini, le dessinateur E.P. Jacobs est appelé à la rescousse pour la poursuivre, afin que les lecteurs ne soient pas frustrés par l’arrêt prématuré de leur série favorite. Pendant cinq semaines, le futur créateur de Blake & Mortimer va imaginer la suite du space-opéra d’Alex Raymond en s’appliquant à imiter le style de ce dernier. Mais au bout du compte, les allemands remarquent la supercherie et somment le journal de mettre fin à cette inacceptable et odieuse publication. Et Jacobs de mettre en œuvre la fin de son histoire en une seule et unique dernière planche…

 Exemples de planches (superbes) de la série Flash Gordon par E.P. Jacobs

Exemples de planches (superbes) de la série Flash Gordon par E.P. Jacobs

Mais tout n’est pas perdu : Le journal Bravo ayant vu son unique série de SF passer à la trappe, Jacobs est immédiatement chargé d’en créer une nouvelle. Ce sera donc Le Rayon ‘U’, à travers laquelle l’auteur en devenir s’évertuera à reprendre tous les thèmes et les codes des comics d’Alex Raymond.

Le pitch de cette nouvelle série (nous ne sommes pas encore dans le registre de la publication sous forme d’album, voire de one-shot) est d’une naïveté extrême, voire caricaturale : Sur un monde qui n’est manifestement pas le notre, le royaume de Norlandie est en guerre contre celui de l’Austradie. Les norlandiens, gentils, doivent constamment faire face aux agissements odieux de leurs ennemis, qui sont méchants. Le jour où le professeur Marduk, de Norlandie, invente une formule révolutionnaire à base d’Uradium, il est décidé de mener une expédition sur l’archipel des Îles Noires, au cœur duquel s’élève le volcan Urakowa, qui regorge de cette matière. C’est sans compter sur la perfidie de l’infâme capitaine Dagon, un espion austradien qui va tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues. Par sa faute, l’équipage en route pour les Îles Noires, composé du professeur Marduk, de la belle Sylvia, du Major Walton, d’un explorateur nommé Lord Calder et de son serviteur Adji, atterrit en catastrophe sur une île peuplée de dinosaures, d’animaux géants préhistoriques et d’hommes-singes belliqueux…

Pris au piège par l’infâme Capitaine Dagon !

Pris au piège par l’infâme Capitaine Dagon !

Ce qui frappe aujourd’hui, à la lecture du Rayon ‘U’, ce n’est pas tant son antédiluvienne naïveté que la ressemblance que les personnages entretiennent, autant avec ceux des comics de Flash Gordon qu’avec les protagonistes de la future série Blake & Mortimer !
Le professeur Marduk, ersatz du professeur Zarkov (le principal compagnon de Flash Gordon l’intrépide), possède déjà les traits du professeur Mortimer. Idem pour la belle Sylvia, qui joue ici les dindes en péril pour lesquelles les héros sont prêts à affronter mille dangers, et qui ressemble à s’y méprendre à Dale Harden, la fiancée de Flash. Personnage qui n’apparaitra pas dans les aventures de Blake & Mortimer à cause de la censure de l’après-guerre, qui refusait la perspective d’une relation amoureuse dans toutes les publications destinées à la jeunesse !
Le Major Walton et Lord Calder ressemblent tous deux à Flash Gordon autant qu’au futur Capitaine Blake, et le serviteur exotique de service (gasp !), nommé Adji, annonce le Bezendjas qui jouera le majordome auprès du professeur Mortimer.
L’empereur austradien est évidemment un clone de l’Empereur Ming. Quant à l’infâme Capitaine Dagon, il porte les traits du Colonel Olrik, la némésis de Blake & Mortimer…

Des personnages fusionnés !

Des personnages fusionnés !

Soyons sincères : Le Rayon ‘U’, entant que lecture pure, n’est pas une sinécure. Le scénario est inepte, les personnages sont d’un vide abyssal et l’ensemble n’est qu’une succession de clichés extrêmes. Jacobs mêle tous les thèmes de la série Flash Gordon à ceux d’Arthur Conan Doyle dans ses récits d’aventures tels Le Monde Perdu et à ceux d’Edgar Rice Burroughs dans son Cycle de Caspak, notamment Le Monde Oublié avec cette idée que l’on avance dans le temps et l’évolution en remontant dans le cœur de l’île sauvage.

Il faut dire aussi que les modèles de comics dont s’inspire Jacobs ne brillent pas par leur profondeur, quand bien même on appelle cette période l’Âge d’Or des comics de super-héros dont Flash Gordon représente un peu la première ébauche (et quand bien même les puristes vont venir pinailler en prétendant que c’est pas pareil, alors que d’un certain point de vue, comme dirait le vieil Obiwan, le Guy en question est une sorte de super-héros, avec panoplie, logo et tout).

Pour autant, on peut tout à fait se laisser prendre au charme de l’ensemble si l’on suit cette aventure en toute connaissance de cause, en y admirant justement tout le travail effectué par Jacobs, à l’aube de l’histoire de la bande-dessinée, afin de réaliser une entreprise postmoderne avant l’heure, où l’on condenserait tous les acquis des histoires d’aventures et de science-fiction.
De la même manière, on peut également regarder chaque planche avec l’œil d’un reporter, et repérer avec plaisir tous les éléments qui vont ensuite effectuer leur mutation pour aboutir à la série Blake & Mortimer.
Enfin, il convient de reconnaitre que les dessins de Jacobs, pourtant ici au début de sa carrière artistique, sont déjà d’une élégance magistrale et que ses planches, brillamment retravaillées dans la version définitive de l’album, sont vraiment de superbes tableaux rétro-futuristes.

La version définitive, dans son nouveau format ©Dargaud

La version définitive, dans son nouveau format
©Dargaud

Car, comme ç’avait été le cas avec les premières aventures de Tintin, Le Rayon ‘U’ va connaitre moult publications différentes avant sa version définitive, en album chez Dargaud.
Publié initialement sur le dos du journal Bravo dans une première version couleur entre 1942 et 1945, il sera interrompu à la fin de la guerre, et poursuivi en noir et blanc dans la revue Phénix pas moins de 20 ans plus tard (en 1966 pour être précis). Jusque là, les planches sont au format italien (horizontal). En 1974, Jacobs redécoupe entièrement ses planches et les fait publier en couleur au format vertical dans le Journal Tintin, avant de leur offrir une édition en album à la fin de cette même année.

Dans les articles dédiés à Blake & Mortimer, nous faisons remarquer la densité des planches réalisées par E.P. Jacobs, qui souffrent d’une très grande quantité de vignettes (souvent une bonne quinzaine !) et, contrairement à celles d’Hergé, d’une abondance de texte pas toujours indispensable. C’est l’autre grande surprise qui frappe le lecteur qui redécouvre aujourd’hui Le Rayon ‘U’, que ce soit dans sa version définitive ou même dans celle, initiale, publiée dans le journal Bravo. Car les planches y sont étonnamment dépouillées. Certes, on y retrouve les textes et le style extrêmement ampoulé propre à son auteur, mais l’ensemble dégage une sensation d’épure très moderne qui s’avère surprenante si l’on considère qu’il s’agit d’un travail effectué plus ou moins dans la précipitation (Jacobs devant tout faire tout seul lors de la publication hebdomadaire dans les années 40), tandis que les albums de Blake & Mortimer sont sensés bénéficier d’une maturité supérieure.

Des planches aérées, n’est-il pas ?

Des planches aérées, n’est-il pas ?©Dargaud

Mieux encore : En regardant attentivement la composition de chaque planche, on remarque très vite que l’auteur y bâtit systématiquement une structure sur le modèle du gaufrier évolutif (6 vignettes pour la version initiale à l’italienne, 9 pour la définitive, avec possibilité de varier le nombre selon la largeur des cases), un procédé qui sera repris plus tard par de grands auteurs de bande-dessinée, et notamment par Alan Moore dans Watchmen

Pour le reste, on remarque bien évidemment que Le Rayon ‘U’ annonce déjà toute une palanquée de séquences que l’on retrouvera, de manière plus développée, dans les aventures de Blake & Mortimer.
Le design des avions (dont il est impossible de deviner le mode de propulsion !) et les scènes de combats aériens seront ainsi repris dans le très ambitieux Secret de l’Espadon, première aventure du célèbre duo. Les déambulations souterraines qui aboutissent dans les temples disparus reviendront aussi bien dans Le Mystère de la Grande Pyramide que dans L’Enigme de l’Atlantide. Quant aux monstres préhistoriques et aux civilisations cachées, on les retrouvera dans L’Enigme de l’Atlantide et Le Piège Diabolique, dans un décorum tout à fait similaire qui donne l’impression que Le Rayon ‘U’ aura été créé par Jacobs comme une sorte de véritable patron graphique et thématique !

Des images que l’on reverra plus tard… ©Dargaud

Des images que l’on reverra plus tard…
©Dargaud

Au final, Le Rayon ‘U’ est une expérience de lecture surprenante si l’on considère qu’il s’agit là d’une œuvre ancienne, dont la perception recèle quelques fulgurances très modernes. Entant que lecture seule, il s’agit d’une purge old-school d’une naïveté à faire pâlir les aventures de Martine à la Plage mais, si l’on passe au dessus de son récit, on peut trouver l’expérience d’investigation très intéressante dans la perspective de remonter le temps afin de recoller les morceaux qui ont fait l’histoire moderne de la bande-dessinée, celle de l’école franco-belge et même, dans un retour de boomerang, celle du cinéma hollywoodien puisque certains auteurs, comme Steven Spielberg, se seront nourri de cette école européenne. Enfin, du Monde Perdu de Conan Doyle à King Kong , De Flash Gordon  à Sky Captain , de Tintin à toutes les histoires de genre, Le Rayon ‘U’ s’impose avec le recul comme une étape incontournable de l’histoire de la culture geek…

Et avant tout, une imagerie universelle. ©Dargaud

Et avant tout, une imagerie universelle.
©Dargaud

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 la fois hommage à FLASH GORDON et prémice de BLAKE ET MORTIMER, LE RAYON U est LA pièce maîtresse de l’œuvre de E.P. JACOBS. Tornado revisite le mythe chez Bruce Lit.

BO : Van Morrison : Celtic Ray

Une BO avec le mot « Rayon » dedans ? Alors je choisis une chanson de Van Morrison, histoire de profiter un peu de cette voix magnifique…

23 comments

  • Nikolavitch  

    Houlà, j’ai pas relu ça depuis que j’étais minot (ils l’avaient à la bibli du quartier) et je me souviens, en effet, d’avoir été frappé par la façon dont certaines séquences se sont retrouvées par la suite revisitées dans Blake et Mortimer.

    la page avec l’idole à tête de mort m’avait particulièrement frappé à l’époque, mais j’aurais été bien en peine de raconter l’histoire, depuis le temps.

  • Eddy Vanleffe  

    le Premier « french-comics »….

    Je l’ai mais autant les planches font documentaire, autant l’histoire me laisse de marbre…

    • Tornado  

      Ben voilà : Tu as résumé en une petite phrase tout mon article… 😀

  • Matt  

    Ah je me souviens que je n’avais pas trop aimé. Mais j’avoue que j’en apprends beaucoup dans l’article, je ne savais pas que c’était si vieux et j’ignorais tout du contexte.
    En voyant le titre de l’article j’ai confondu avec un autre Blake et Mortimer que j’ai trouvé étrange à la première lecture : le piège diabolique. L’histoire ou Mortimer est seul et voyage dans le temps je crois. J’avais trouvé ça curieux.

  • Matt  

    Je me souviens quand même que l’univers faisait « rêver » dans le sens ou t’as des dinosaures, de vieux avions (enfin… »vieux » pour le gosse que j’étais qui découvre ça en 1995^^)
    Mais pareil je me souviens pas de l’histoire, j’avais été un peu largué et pas super intéressé.

  • Présence  

    Ce tome-là, je suis sûr de ne pas l’avoir lu : c’est donc une double découverte au premier degré et par le commentaire que tu en fais. Dans ton article, il y a deux commentaires qui me parlent directement.

    (1) Pour autant, on peut tout à fait se laisser prendre au charme de l’ensemble si l’on suit cette aventure en toute connaissance de cause, en y admirant justement tout le travail effectué par Jacobs, à l’aube de l’histoire de la bande-dessinée, afin de réaliser une entreprise postmoderne avant l’heure, où l’on condenserait tous les acquis des histoires d’aventures et de science-fiction. (2) De la même manière, on peut également regarder chaque planche avec l’œil d’un reporter, et repérer avec plaisir tous les éléments qui vont ensuite effectuer leur mutation pour aboutir à la série Blake & Mortimer.

    En lisant ces 2 phrases, je me suis rendu compte que c’est exactement l’état d’esprit dans lequel j’étais en découvrant les premiers épisodes des Fantastic Four, puis de Spider-Man et des autres superhéros Marvel, avec à la clef une forte déception parqu’en première lecture le charme n’avait pas opéré.

    Il m’aura fallu des années pour pouvoir prendre du recul sur la carrière de Jack Kirby et regarder ses planches des premiers numéros des Fantastic Four comme une étape dans une carrière, un point de passage dans sa maturation d’auteur.

    J’ai également beaucoup apprécié de découvrir en quoi EP Jacobs a créé et développé les fondements de l’école franco-belge.

  • Bruce lit  

    Je passe dire bonjour parce que ploum ploum, tralala (pulp,scifi etc.), je ne vais pas radoter…
    Ton article m’apprend cette histoire de censure absurde de la part des Nazis. Ceci-dit, lorsque l’on voit ce qui arriva avec le comic code par suite, on se dit que ces gens n’avaient pas le monopole de l’abrutissement collectif et idéologique.
    Si j’étais fan de cette littérature, je trouverai le graphisme de Jacobs phénoménal. La position des squelettes assoupis rappellent celle de la momie de TINTIN.

  • Matt  

    Ah il me semble que dans le piège diabolique, il y avait une référence au rayon U, c’est pour ça que je confonds. Est-ce que Jacobs a rendu l’histoire du rayon U canon dans l’univers de Mortimer ?…

    • Tornado  

      Non, le Rayon U est une histoire à part.
      J’ai lu le Piège Diabolique il y a une éternité, quand j’étais ado. J’étais malade, fiévreux et cloué au lit. Je reprenais la lecture dès que la fièvre retombait un peu ! Mais je me souviens d’une expérience de lecture fascinante, malgré un côté très ampoulé dû aux tonnes de textes jacobsiens et aux multiples péripéties étirées.

      • Matt  

        Bon ben je me souviens plus bien.
        Mais il y a quelque chose qui m’a aiguillé vers la lecture du rayon U. Peut être juste une mention de la BD sur la 4eme de couverture^^ du genre « par le même auteur »
        Et le piège diabolique je me souviens que le professeur qui piège Mortimer était issu d’une autre histoire. SOS métérores je crois. Et j’avais pas lu SOS météores, donc je pigeais pas tout^^
        Pour une fois que c’était pas Olrik le méchant…

      • Matt  

        Sinon moi la SF quand j’étais petit, c’était Yoko Tsuno^^

  • Jyrille  

    Encore un article qui m’apprend une tonne de choses. Il faut dire que je ne compte pas (re)lire de Edgar P Jacobs de si tôt donc je ne me pose aucune question sur cet auteur… résultat tu réponds aux questions auxquelles je ne pense pas ! Je ne savais même pas que LE RAYON U n’était pas une aventure de Blake et Mortimer.

    Je ne savais pas qu’il avait été dessinateur de Flash Gordon, c’est ahurrissant. Tu as raison, les planches sont d’ailleurs très belles, elles me rappellent un peu LE ROI ET L’OISEAU (DVD que j’ai dû racheter, mes enfants ayant perdu notre première édition (enfin je crois), qui était bien meilleure…).

    En lisant le pitch, je suis quasi certain de ne jamais lire ça. Cela me rappelle les premiers Batman que j’ai lus en bonus du Batman et les monstres de Matt Wagner : mal dessinés, histoires ultra-naïves… Je devrai relire l’article de Présence à ce sujet tiens. Ca m’ouvrirait peut-être un peu les yeux.

    Tu me perds : c’est une oeuvre ancienne postmoderne ? Anciennement postmoderne ? Postmoderne de son temps ? Tout tient dans le fait qu’elle reprenne les codes des livres et comics dont elle est inspirée, c’est ça ?

    Je me rends compte en te lisant, comme je ne connais que très peu Blake et Mortimer, combien EP Jacobs se base sur des aventures d’explorateurs connus et fantasmés, comme Hergé parfois et comme Warren Ellis le développera dans PLANETARY.

    Mais bon, non, même une pièce maîtresse, je peux me passer de sa lecture…

    La BO : un Van The Man que je ne connaissais pas. Pas mon truc du tout celle-ci…

    • Jyrille  

      Ah mais non, l’article sur les Archives Batman est déjà de toi et pas de Présence ! Mea culpa. Sorry.

    • Tornado  

      Oui, c’est postmoderne avant l’heure. Idem pour la série Blake & Mortimer. Jacobs faisait vraiment un gros travail de compilateur des grandes figures littéraires des histoires d’aventure et de SF.

  • Kaori  

    Article très instructif autant historiquement parlant que dans l’aspect « geek » !

    Bon, je dois avouer que je n’ai jamais lu aucun BLAKE ET MORTIMER, donc je serai bien incapable d’en faire une quelconque analogie-comparaison.
    Par contre, les planches de FLASH GORDON sont impressionnantes de mimétisme !
    Et c’est amusant de retrouver tous ces personnages dans sa première oeuvre.
    Intéressant d’ailleurs, cette histoire de continuer à publier du Flash Gordon par un autre auteur alors que la BD elle-même est interdite. Ils pensaient peut-être que ça passerait !
    Ça fait drôle d’ailleurs, d’imaginer que le média bande-dessinée remonte à si loin et qu’elle a énormément évolué.
    Tout le monde semble dire que ces histoires étaient nulles car trop naïves. En même temps, elles étaient vraiment destinées aux enfants.
    Maintenant que c’est fini, que c’est devenu « pour les adultes », je trouve qu’on a perdu de la fraîcheur, de la simplicité. Tout doit être complexe, violent, ou sombre, pour être pris au sérieux. C »est à celui qui écrira l’histoire la plus complexe pour révolutionner le genre. Bon, là, je parle principalement des comics.
    Je ne dis pas que les vieilles histoires manichéennes (j’ai adoré ton résumé, il m’a rappelé ce qu’on pouvait lire en 4ème de couverture et dont on devait s’inspirer pour faire des rédactions au collège 😉 ) sont mieux ou auraient dû perdurer, mais un mix des deux, ça ne serait pas mal, par les temps qui courent.

    Les petits personnages qui ornent la 4ème de couverture du magazine Bravo m’évoquent quelque chose…

      • Kaori  

        C’est ça Cyrille !!

        Merci… Je me demande bien dans quel magazine je pouvais les lire…

        • Eddy Vanleffe  

          La Journal de Mickey il me semble…
          je suis pareil que Kaori, le temps de la naïveté me manque aussi…
          j’adorais mes grands albums des Quatre Fantastique de la même manière que mes Strange avec Born Again de DD…
          maintenant que je forme mon esprit à la critique et j’ai aussi lu des milliers de comics depuis, je sais et je ne peux plus passer outre et retrouver cette « folie » de lecture….
          De plus en ce qui concerne Marvel et DC, certes, ça a les habits plus matures mais la plupart du temps la géopolitique n’existe pas et la réflexion est la même que dans les manuels d’éducation civique de primaire….du coup mon moi adulte n’y trouve plus son compte non plus…
          J’ai pris le rayon U au Furet du Nord parce que comme je le dis plus haut c’est pour moi le premier « French-belgian-comics », et ça m’a paru être une pièce à posséder pour qui comme moi on aime le patrimoine de la BD, mais il y a des limites et c’est vrais que le format propre à Alex Raymond et ses énormes pavés sur des illustrations figées sont très dures à ingurgiter…
          et puis il y a tout ce contexte où la notion de droit d’auteurs était encore balbutiante… MiacleMan a la même genèse finalement, un rip-off à peine déguisé…
          Je pense aussi à tous ces italiens anonymes à l’époque qui faisaient du Picsou et du Mickey au kilomètre en rajoutant parfois des personnages qui n’existaient même pas outre Atlantique (oui c’est à toi que je pense Yga Biva…) ou encore à ces bds Goldorak pas du tout manga mais alors pas du tout…

  • JP Nguyen  

    Merci pour cette page d’histoire de la BD que ne connaissais pas du tout. La capacité de Jacobs à émuler le style du strip « Flash Gordon » est bluffante.
    J’ai bien aimé la référence à Obiwan avec le fameux « d’un certain point de vue » :-)!

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