10 chansons où le sexe tourne mal !

Focus : 10 chansons où le sexe tourne mal !

Doc Gyneco = BRUCE LIT

Tout est parti d’une réflexion d’un de nos lecteurs comparant  la lecture de Grant Morrison à l’apprentissage de la sodomie : mieux valait être consentant si l’on voulait pouvoir s’asseoir convenablement pour les jours qui aillaient suivre la lecture d’un de ses bouquins.
Me vint alors immédiatement à l’esprit la chanson de Gainsbourg VU DE L’EXTÉRIEUR et tout à coup me voici…pénétré par une idée sans…fondement : s’amuser à lister les chansons où l’expérience sexuelle n’est plus une partie de plaisir mais source de frustration, de dégoût ou de maladies…

Dit comme ça, c’est pas glop, mais vous allez voir que les artistes qui en parlent mettent beaucoup d’humour dans leur beurre parisien…
Vous êtes prêts ? Sortez vos capotes et le numéro de la PMI la plus proche, j’envoie la purée !

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Pictures of Lily- The Who – 1967 :  la masturbation n’est pas la solution

Honneur aux aînés, histoire de rappeler que le groupe de Pete Townshend n’a pas fait que composer la musique des EXPERTS et que dans le Swingin London des années 60, ils disputaient aux Stones la palme du scandale. Sauf qu’à l’inverse de la bande à Brian Jones, les Who étaient des méchants, des vrais, avec un batteur complètement dingue et un chanteur jamais en retard pour casser la gueule à son guitariste lui-même complètement caractériel.

Le groupe qui a commencé sa carrière en hurlant « Plutôt crever que de devenir vieux » ouvre la voie aux punks en cassant ses guitares sur scène 10 ans avant tout le monde. Pourtant sous les décibels et une puissance de feu inédite pour l’époque se cachent des fabuleuses chansons typiquement anglaises que le groupe délaissera malheureusement pour un rock américain de stades.

Avec PICTURES OF LILY, The Who signe son chef d’oeuvre avec cette histoire d’un adolescent qui trouve parade à ses insomnies et son mal-être en se masturbant sur les photos de Lily, une playmate dont son père lui a donné la photo. A tel point que le jeune homme en tombe amoureux et demande à son père s’il peut l’épouser. Celui-ci se fout de son rejeton en l’informant que l’objet de ses fantasmes est morte dans les années 20, le laissant dans le désarroi le plus total.

Voix angélique de Daltrey, rythmique époustouflante, les choeurs suraigus de Townshend et cor de chasse achèvent de faire de ce chef-d’oeuvre l’hymne des branleurs au sens littéral et des perdants.
https://www.youtube.com/watch?v=7BmkBroiw1s

 

Alice Cooper – Raped and Freezin- 1973 : violé par une groupie

Un autre méchant du rock, Alice Cooper dont nous vous avions déjà raconté la story.  Nous sommes en 1973 et le groupe vient de sortir BILLION DOLLAR BABIES son grand oeuvre enveloppée dans une pochette en (fausse) peau de croco avec de (faux) billets de banque dedans.  C’est une véritable usine à tube encore gueulés en concert par le Coop’ aujourd’hui : NO MORE MISTER NICE GUY, BILLION $ BABIES, I LOVE THE DEAD, l’hymne nécrophile que les jeunes John Lydon et Sid Vicious jouaient dans le métro londonien avant la formation des Sex Pistols (on imagine le cauchemar…).

Pourtant, BILLION DOLARS BABIES recèle aussi une chanson méconnue du Coop’ : celle où en plein désert mexicain, il envisage de se sauter une groupie qui s’avère être une vraie furie qui le  poursuit , le plaque au sol et le…viole ! L’humour de Cooper fait des ravages dans cette chanson enlevée où le prédateur devient la proie et qui rappelle, que sous ses tonnes de provocation, le chanteur au prénom de fille était un féministe avant l’heure.

 

Vu de l’extérieur – Serge Gainsbourg – 1973 : la sodomie, c’est sale !

Au moment de l’enregistrement de VU DE L’EXTÉRIEUR, l’heure n’est pas franchement à la rigolade : le beau Serge se remet d’un infarctus. Comme à son habitude, il compose ses morceaux la veille pour le lendemain. Après avoir fait un premier bras d’honneur à la mort, Gainsbourg n’a pas de temps à perdre: tout semble enregistré dans l’urgence, dans la même journée avec les mêmes sons de guitares et des lignes de basse identiques d’un morceau à l’autre.

Comme toujours Gainsbourg n’est pas là où l’on l’attend : il a porté l’étoile jaune ? en avant la déconnade sur ROCK AROUND THE BUNKER ! Il a failli crever ? il signe un album délicieusement régressif où l’on parle gros nénés, petites pépées, de pets, de poums et de pratiques sexuelles cracra, 2 ans après le délicat MELODY NELSON qui fit un four.

Si le titre le plus connu tiré de l’album, JE SUIS VENU TE DIRE QUE JE M’EN VAIS est l’hymne typiquement Gainsbouresque avec trois niveaux de lecture (la rupture amoureuse, le va-et-vient du coït amoureux mais aussi un testament spirituel où le Serge évoque sa mort de manière détachée), rien ne peut préparer son auditeur à VU DE L’EXTÉRIEUR et son histoire, que l’on suppose vraie, d’une sodomie qui tourne mal.

Avec sa voix de dandy blasé, Gainsbourg assume ce plaisir tabou mais, vu ce qui se trouve dans le popotin, il préfère le voir VU DE L’EXTÉRIEUR. Un bijou de muflerie et d’humour au dernier degré où il est possible d’entendre Gainsbourg se marrer de bout en bout.
https://www.youtube.com/watch?v=gjvEfbcNOpE

Le bras mécanique – Jacques Dutronc – 1975 : prothèse anti-bite

On ne le sait peut-être pas assez mais Gainsbourg et Dutronc, les deux enfants terribles de la chanson française, en plus d’être amis intimes (Serge sera le parrain de Thomas Dutronc, né  dans le même hôpital au moment lors de son infarctus de 1973.  Très affaibli,  il tiendra tout de même à venir embrasser son filleul), les deux ont ponctuellement collaboré musicalement parlant. Tel ce BRAS MÉCANIQUE qui décrit les tourments et l’impuissance sexuelle du héros de la chanson face à sa femme et ses prothèses dignes de ROBOCOP.

Faux seins, un oeil de verre, une  pince de crabe, un cul à plastique, voilà le menu qui attend le Grand Jacques qui lui aussi se marre tout au long de la chanson. Et pour cause, elle est dans la même lignée que VU DE L’EXTÉRIEUR, un album composé, selon les dires de Gainsbourg, à la Dutronc. La rythmique reprend le beat martial de ET MOI, ET MOI, ET MOI tandis que  Gainsbourg cisèle ses rimes en -X  et en -QUE, un défi métrique qu’il affectionnait particulièrement et donne ici la portée de son talent.

 

 The Jack – AC-DC – 1975 : l’attaque des morpions

Question quéquette, alcool et petites pépées, le premier chanteur d’AC/DC n’avait rien à envier à Gainsbourg et Dutronc. Gageons même qu’il aurait pu être leur copain de beuverie tant Bon Scott maniait aussi bien l’argot et le double sens avec cette chanson issue de TNT dont beaucoup crurent à l’époque qu’il s’agissait d’une partie de poker entre un mec et sa copine (les paroles seront changées entre temps). WRONG !
THE JACK est l’argot de la chaude-pisse, une maladie vénérienne très douloureuse qui donne beaucoup de pus et surtout envie de hurler en pissant.

La légende veut, qu’à force de se partager leurs groupies, les membres du groupe attrapèrent la chaude-pisse conjointement, ce qui permettra à Bon Scott de désigner du doigt sur scène les membres du groupe un à un au moment de la création de la chanson (He’s got the jack) . Étrangement, ce soir là, les groupies furent moins nombreuses…

 

Déréglée – Marie-France 1977 : pas ce soir, chérie !

Nous sommes en 1977 et il y a de quoi se flinguer en regardant la liste des hits de l’époque : Michel Sardou, Michèle Torr, François Valery ou Gerard Lenormand.  Pour les artistes non-francophones, c’est ABBA et Boney M qui dominent les charts ; de très bonnes chansons discos pour sûr mais de l’autre côté de la manche c’est la distorsion punk qui se fait entendre : les Pistols, Clash ou même le Floyd qui livre avec ANIMALS un album d’une rare violence pour un groupe estampillé baba-cool.

Heureusement, la chanteuse transsexuelle, égérie underground du Paris de l’époque qui se rêvait en Factory Warholienne, sauve l’honneur avec la première chanson française ouvertement Punk : DÉRÉGLÉE. Il s’agit des confidences mondaines d’une prostituée qui sert de plan C (ul) lorsque Madame a ses règles et ne peut pas satisfaire Monsieur.

Marie-France se propose donc de servir de bouche-trou déréglé et engage tous les fantasmes à condition qu’elle soit..réglée, en cash, bien entendu. Un petit bijou pop saturé signé par Jacques Duval et Jay Alanski, les compositeurs de Lio et d’Alain Chamfort ! Preuve de sa place au panthéon rock, la chanson est brillamment reprise par Nouvelle Vague, le groupe bobo, spécialiste de la transformation de hits punk et post-punk en bossa-nova de salons parisiens.

 

Too drunk to fuck – 1981 – Dead Kennedys : No sex and rock’n’roll

A part les bons samaritains de U2, nul n’ignore que la vie en rock est émaillée d’excès en tout genre et qu’en général, le rocker de base ne se couche pas à 20h00 avec sa tisane (sauf Radiohead). Il n’empêche, avec 16 bières dans la tronche, même un costaud comme Jello Biafra ne va pas passer une soirée sexe hardcore. Incapable de bander, assailli de sueurs froides et de diarrhée, le mec est tellement cuit qu’il congédie la nana qui lui proposait pourtant de commencer la soirée en tirant sur les bagnoles de flic. Euh….

Chanson également reprise, cette fois au féminin, par Nouvelle Vague. Eh, qui a dit que les femmes n’avaient pas le droit de se bourrer la gueule ?

 

Papa don’t preach – Madonna -1986 : Sortez couverts !

Où l’image de Pute au grand coeur du début de carrière de Madonna n’a rien à envier à Marie-France.
Lorsque PAPA DON’T PREACH sort en 1986, on est dans le post-sex accident : la Ciconne s’imagine dans la peau d’une collégienne accidentellement enceinte qui annonce à son père qu’elle veut garder son bébé.

Une époque où il ne fait plus bon baiser : le virus du SIDA commence à faire des ravages, va tuer des millions de personnes sur tous les continents du globe, bouleverser la sexualité mondiale (capote/pas capote ?) et provoquer un schisme entre la Papauté et la jeunesse.
Pour Madonna, le tour de force (rentrer dans la peau d’une gamine de 13 ans à 25 ans passés) n’est pas seulement artistique : les féministes l’accusent de renoncer à l’IVG dans sa chanson quand les pro-vie applaudissent l’artiste réputée pour sa vie sexuelle débridée.
Go Figure…

 

Paranoir de Marilyn Manson – 2003 : et les sentiments alors ?

Impossible de ne pas évoquer Manson dès qu’il s’agit de quéquette. En 2003, l’homme est encore très séduisant et réussit même à s’épouser Dita Van Teese avec Alejandro Jodorowski pour prêtre ! Sous l’influence de la belle stripteaseuse allemande, il enregistre un album étrange à la fois très réussi et complètement raté façon cabaret des années 30.

Pendant les sessions enregistrement, il demande à une centaine d’admiratrices de décrire leur motivation pour coucher avec une rockstar. Il copie colle alors les réponses les plus pertinentes : pour le pognon, pour prendre le contrôle, pour passer le temps mais jamais par amour. Le sexe n’est ici qu’un outil de manipulation et de domination. Une chanson qu’il demandera à Dita de chanter avec lui avant que leur divorce ne le plonge dans une profonde dépression dont il ne semble toujours pas remis (on le comprend).

 

Mycose par La Femme – 2017 : Champignon vénéneux

On finit avec les gamins de La Femme qui réussissent à accoucher d’une jolie ritournelle sur les démangeaisons et les brûlures de la mycose de l’appareil génital de la chanteuse à la voix faussement ingénue. Ou comment rendre sexy une chanson vénérienne avec une basse toute droit échappée des Pixies. Peu de mythologie rock hélas à partager avec vous sur ce groupe. Et vous, quelles seraient les chansons incidents de quéquette ?

 

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37 comments

  • Bruno :)  

    … Complètement largué ! Aucune de vos références ne me parle, sinon Brassens que j’ai du entendre sur une radio à vocation libertaire, culturellement parlant.
    Ni la chanson de Madonna ni celle de Georgino ne sont à résonance négative : à peine politiquement incorrectes -et encore : ça dépend vraiment de la manière dont on choisi de les interpréter. Madonna, c’est soit pro-féministe (je fais ce que je veux et je vous dis fuck !) soit conservateur (l’avortement, c’est pas bien !) et, la connaissant comme on la connait aujourd’hui, c’est probablement les deux. Georgino, c’est juste un peu cochon : on voit clairement un jet « d’eau » cascader entre les jambes de la fille, dans le clip…
    Au sujet de la chanson de Rod Stewart, c’est assez instructif, si c’est vraiment arrivé : preuve supplémentaire qu’il ne faut pas forcer la nature…
    C’est bizarre que l’Homosexualité de Morrissey surprenne, par contre : c’est à peu près tout ce que je sais sur lui, moi qui ne connais que très peu sa musique.

    Sinon, j’ai bien peur de n’avoir mémorisé que des chansons plutôt très rigolotes sur la question… RELAX !

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