ARMOIRE A GUIDON

ULTIMATUM + ULTIMATE X par Jeph Loeb, Joe Madureira, David Finch et Arthur Adams

Par TORNADO

VO : Marvel Comics

VF : Panini Comics

© Marvel Comics / Panini Comics

Cet article portera sur l’event ULTIMATUM de l’univers Marvel ULTIMATE, publié initialement en 2009.

En VF, Panini Comics a publié un album de la collection Deluxe dans lequel on trouve tous les épisodes de la 3° saison des ULTIMATES (datant de 2008), ainsi que l’event ULTIMATUM. Tous ces épisodes font suite aux deux premières saisons de ULTIMATES. Les 5 épisodes d’ULTIMATES 3 sont dessinés par Joe Madureira. Les 5 épisodes d’ULTIMATUM sont dessinés par David Finch. Tout est écrit par le scénariste Jeph Loeb.
A noter qu’apparaît en début un court récit de 4 pages tiré de ULTIMATE SAGA écrit par C.B. Cebulski et dessiné par le trop rare Travis Charest…

Nous ajouterons à cette rétrospective les 5 épisodes de la mini-série ULTIMATE X, réalisés par Jeph Loeb & Arthur Adams, directement à la suite d’ULTIMATUM, et publiés en VF dans la revue ULTIMATE AVENGERS HORS-SERIE #4 par Panini.

Alors, on ne va pas faire dans la dentelle (by Joe Madureira)…
© Marvel Comics
ULTIMATUM

Commençons par un premier constat : Ces Ultimates-là sont vraiment très différents de ceux que le scénariste Mark Millar avait imaginés dans les deux premières saisons de la série. Alors qu’il avait développé un récit à l’action tonitruante doublé d’une solide charge politique, Jeph Loeb va opter pour dur mainstream pur et dur, très premier degré, sans le moindre recul. Aux douze épisodes déroulés par Millar, Loeb va n’en proposer que cinq pour la troisième saison ! Son récit est donc extrêmement compressé et bourré d’ellipses, ne laissant que très peu de place à la caractérisation et à la psychologie des personnages, éléments essentiels à la réussite du run de Millar. Du coup, on a du mal à reconnaître cette équipe, qui ne se comporte plus du tout de la même façon.

Qui plus-est, Loeb a préparé son run avec quelques épisodes publiés sous formes d’annual (ULTIMATE CAPTAIN AMERICA ANNUAL ou ULTIMATE HULK ANNUAL), dans lesquels il introduisait de nouveaux membres de l’équipe, comme la Panthère Noire ou Zarda, épisodes non publiés ici…

Deuxième constat : Ce Jeph Loeb-là n’a plus rien à voir avec le Jeff Loeb des grands jours, celui des BATMAN avec Tim Sale ou des mini-séries colorées Marvel. Ici, rien ne compte plus que l’action et la testostérone. Le récit est brutal et agressif, les personnages se comportent de manière vulgaire et prosaïque. La poésie et la classe narrative qui faisaient la qualité des anciens travaux du scénariste ont disparu. Le soin qu’il prenait à développer le découpage et les dialogues a laissé la place à un enchainement de séquences bâclé et hâtif, le dénouement se révélant contradictoire par rapport à certains événements mis en scène en amont !
La mise à mort de plusieurs héros (une bonne douzaine, pour le moins) se fait sans aucune empathie, sans prestance et, surtout, sans héroïsme ! C’est même carrément gratuit.

David Finch et ses statues grecques.
© Marvel Comics

Marvel avait décidé que l’univers ULTIMATE, version moderne des super-héros maison, devait se terminer, avant de subir un relaunch. La mission de Jeph Loeb était donc de proposer, sous la forme d’un event, une fin à toutes les séries de ce label, principalement celles des ULTIMATES, de ULTIMATE SPIDER-MAN, de ULTIMATE X-MEN et de ULTIMATE FANTASTIC FOUR. Le scénariste devait ainsi imaginer un crossover entre les diverses séries de la même ligne et devait jeter tout ce beau monde dans la mêlée, en faisant du personnage de Magnéto le destructeur du monde version ULTIMATE…

Lors de sa publication, le run de Jeph Loeb fut conspué par une majeure partie du lectorat, tout horizon confondu. La ligne ULTIMATE avait déjà sérieusement divisé les lecteurs Marvel, notamment les lecteurs historiques attachés aux valeurs séculaires de l’éditeur qui ne se reconnaissaient pas dans ce nouveau statuquo totalement désinhibé et affranchi des partis-pris manichéens habituels. Les anciens lecteurs ne comprenaient pas, par exemple, le volet clairement badass et irrévérencieux et son coup de pied au cul à l’héroïsme entant que valeur séminale jugée ringarde, où l’altruisme devenait soudain obsolète et irréaliste. Un concept à contrepied de quarante ans de publication Marvel !

Mais la plupart des autres lecteurs acquis à cette nouvelle orientation ne marchèrent pas non plus avec le crossover selon Jeph Loeb, eu-égard à la vacuité relevée plus haut ! Pour autant, la mise en forme de l’ensemble est loin d’être mauvaise. Par rapport aux saisons 1 et 2 des ULTIMATES, c’est très mauvais thématiquement parlant. Mais pris comme un divertissement défoulatoire, c’est plutôt bien emballé. Il faut dire que c’est surtout bien dessiné : Joe Madureira met la première partie en images de manière sauvage et décomplexée, façon bigger & louder. D’un certain côté, c’est très vulgaire. Mais d’un autre, ça colle bien à l’esprit du récit et nous mène droit à l’essentiel. Et puis c’est sacrément spectaculaire ! David Finch réalise la seconde moitié avec plus de retenue. Il offre un travail plus subtil en ménageant ses effets de manière à nous réveiller par de brusques morceaux de bravoures iconiques, tels qu’il en a le secret. Pour donner corps à ce genre de récit mythologique raconté au premier degré, il est de toute manière le dessinateur idéal.

Crossover ? Ou film d’horreur ?
© Marvel Comics

Pour ce qui est du scénario en lui-même, encore une fois ce n’est pas catastrophique du tout si on le prend comme il vient. C’est bourré de rebondissements et ça se lit d’une traite, sans que l’on puisse s’ennuyer une seconde. Loeb s’amuse à citer les classiques de l’univers Marvel en les incluant à celui de l’univers ULTIMATE, faisant ainsi fructifier certains des événements mis en place plus tôt dans la série des ULTIMATES et celle des ULTIMATE X-MEN. Ce qu’il fait de la figure de Pourpoint jaune et de Vif argent & la Sorcière rouge est même plutôt intéressant. Par contre, il ne faut pas être trop regardant sur certaines incohérences de script…
Les Fantastic Four n’ont guère droit qu’à quelques répliques. Quant à Spiderman, il est carrément le grand oublié du crossover ULTIMATUM !
Ainsi donc se termine l’histoire des ULTIMATES…
Ah… Attendez, on me rappelle que dans le monde des super-héros, rien n’est jamais définitif (voir ici et )…

© Marvel Comics / Panini Comics

ULTIMATE X

Cet arc narratif regroupe les 5 épisodes de la mini-série ULTIMATE X, réalisés par Jeph Loeb (scénario) et Arthur Adams (dessin). Ce devait être au départ une série régulière, mais le dessinateur n’arrivant pas à tenir le rythme, elle s’est limitée à 5 épisodes. Par contre, Adams a eu le temps qu’il lui fallait pour peaufiner son travail (d’avril 2010 à aout 2011 !). Il réalise ainsi un travail magnifique, très classique (le bonhomme est un vétéran), mais d’une perfection totale.

Comme expliqué plus haut, l’event ULTIMATUM avait été réalisé afin de clore la première ère de l’univers ULTIMATE. Ainsi, de très nombreux personnages y avaient trouvé la mort, en particulier chez les X-men. Jeph Loeb s’occupe ici de mettre en scène la nouvelle génération de mutants alors que le monde, débarrassé des X-men et de la plus-part de leurs ennemis, chasse les derniers survivants. En effet, ce monde les considère tous comme des terroristes, leur faisant porter le chapeau des événements tragiques survenus dans les jours terribles d’ULTIMATUM…

Voilà qui est tout de suite beaucoup plus fin…
© Marvel Comics

Jeph Loeb présente ainsi les nouveaux héros mutants de l’univers ULTIMATE. Il ne m’appartient pas de vous les dévoiler, puisque c’est justement l’effet de surprise lié à leur identité qui fait tout l’intérêt de cette lecture. Rappelons tout de même que notre scénariste nous a imposé un véritable « twist » dans son ULTIMATUM, revisitant complètement l’intégrité et les origines des enfants de l’atome...

Cette mini-série peut être considérée autant comme l’épilogue d’ULTIMATUM que comme le prologue de la nouvelle ère de l’univers ULTIMATE telle qu’elle était prévue au départ et, par extension, de ses séries dédiées aux mutants.
Dans le fond, Jeph Loeb y fait fructifier un certain nombre de choses qu’il avait esquissées dans son run sur les ULTIMATES et dans ULTIMATUM. Par petites touches, il revient sur de nombreux points restés en suspens dans ces épisodes controversés et s’applique à les développer, tout en nuances. Il parvient ainsi à donner de l’épaisseur à son crossover de manière différée. Lire ULTIMATE X est, en définitive, recommandé à tous ceux qui ont lu ULTIMATUM, qu’ils l’aient aimé ou non.

Petit coup d’œil sur les magnifiques crayonnés d’Arthur Adams…
© Marvel Comics

Sans vouloir verser dans le spoiler, j’ai remarqué que Loeb s’était attaché ici à réinvestir dans les personnages sur lesquels il avait le plus travaillé dans l’univers Marvel, version classique…
Dans la forme, notre scénariste se rappelle à notre bon souvenir. Ces cinq épisodes sont racontés de manière magistrale. Loeb y privilégie la voix-off en y mêlant un concept narratif tel qu’il en a le secret : Chaque épisode, centré sur un « héros » particulier, est raconté par une personne proche du personnage principal, mais ne faisant pas partie des mutants. Il s’agit d’un procédé narratif particulièrement subtil, qui va renforcer le concept même du mutant, à savoir le problème lié à sa « différence ». Le dernier épisode sera narré par un protagoniste les liant tous…
Contrairement à son run sur les ULTIMATES et à ULTIMATUM, Loeb prend son temps et s’applique à développer son récit afin de donner de la profondeur à ses personnages. Il réalise donc un travail superbe, à la hauteur de son talent véritable.

ULTIMATE X est ainsi une très bonne surprise, qui agit comme un acte de rédemption de la part d’un scénariste qui a peut-être pêché par excès de vacuité sur son travail précédent. Quoiqu’il en soit, avec le recul, la lecture d’ULTIMATES 3 et d’ULTIMATUM demeure une expérience de lecture beaucoup plus fascinante qu’il n’y paraît. Derrière des airs bourrins et vulgaires, elle recèle en fait une richesse qui gagne à être explorée. ULTIMATE X en témoigne, c’est très clair. Dommage que tout se soit arrêté là car pour ce qui est de la suite, comme dirait l’autre, ceci est une autre histoire…

C’est le drame…
© Marvel Comics

La BO :

ULTIMATUM : Voilà un menu sans doute pas très compliqué à cuisiner. Bien brulant, ça suffira. Jeph Loeb a fait ce qu’on lui a demandé…

23 comments

  • JB  

    Merci pour ce passage en revue !

    « Les anciens lecteurs ne comprenaient pas, par exemple, le volet clairement badass et irrévérencieux et son coup de pied au cul à l’héroïsme en tant que valeur séminale jugée ringarde, où l’altruisme devenait soudain obsolète et irréaliste » : Ah si si, perso, j’ai très bien compris, je ne suis juste pas d’accord sur la réussite, le réalisme ou l’originalité supposés de la démarche, mais je pense que nos points de vue sont irréconciliables en la matière. (PS : superbe prose 🙂 )

    Perso, pour ma part, même si je n’aime pas l’univers, je n’ai pas non plus goûté au jeu de massacre des personnages Ultimate (une pensée émue pour le destin de la Guêpe, la mort la plus ignoble dans un comics « charnier »).

    Le gros problème de l’univers Ultimate, c’est que, bâti sur l’idée que la continuité était trop lourde, il a duré bien trop longtemps et a fini par tomber dans les mêmes travers, et a refusé de mourir malgré de nombreuses sorties (Ultimatum, Cataclysm) et même Ultimate End n’a pas réussi à refermer la page.

    Paradoxalement, j’aime bien la dernière phase des comics Ultimate. Peut-être parce qu’ils retombent dans ce « travers » de l’héroïsme suranné… La faute, peut-être, au sacrifice de Peter Parker qui renvoie un véritable héroïsme à la face des Ultimates en général et d’Ultimate Cap en particulier ?

    Sinon, Ultimate X prépare bien le terrain à la fin des Ultimate X-Men, aux 2 visions des communautés mutantes et à la rivalité Kitty Pride / Jean Grey, je trouve.

    • Tornado  

      Ce billet (envoyé à Bruce il y a des lustres), est un recyclage d’un commentaire à ma zone écrit il y a 11 ans !
      Le passage que tu cites est l’un des seuls que j’ai ajouté à l’occasion de la réalisation de l’article ! 😃 (qui est bourré de fautes et de tournures de phrases affreuse je trouve. Comme quoi j’ai probablement progressé depuis…).
      Je n’aurais pas dû dire « le lecteur n’a pas compris », mais plutôt « le lecteur n’a pas apprécié ». Même si je trouve que c’était quand même une super idée que de défoncer ces valeurs et ces personnages unilatéraux. Je trouvais l’idée très mature. Entant que lecteur, j’avais besoin de ça et je ne comprenais pas que d’autres continuent de s’accrocher aux sempiternels modèles surannés.

  • Présence  

    Deux saisons d’Ultimates que je n’ai pas lues. C’est un plaisir que de les voir apparaître ici.

    Jeph Loeb va opter pour dur mainstream pur et dur, très premier degré, sans le moindre recul : je présume que le contraste avec son écriture habituelle, mais aussi avec les deux premières saisons de Millar doit être irréconciliable.

    Le récit est brutal et agressif, les personnages se comportent de manière vulgaire et prosaïque : Ah ben si, c’est du Millar. 😀

    Pourpoint Jaune : il m’aura fallu des années avant de tomber sur un article expliquant la mauvaise qualité de cette traduction de Yellow Jacket.

    Adams réalise ainsi un travail magnifique, très classique, mais d’une perfection totale. – Je me souviens qu’à l’époque j’avais fortement hésité à me lancer dans cette minisérie pour Art Adams, mais les critiques étaient tellement mauvaises et mon intérêt pour ce produit dérivé de l’univers Marvel était tellement faible, que j’avais fini par m’en détourner.

    Loeb prend son temps et s’applique à développer son récit afin de donner de la profondeur à ses personnages : du vrai Jeph Loeb. Mince ! De l’excellent Art Adams, et du vrai Jeph Loeb, ça fait terriblement envie.

    • JB  

      Pour Loeb, il me semble qu’Ultimatum sort quelques temps après la mort de son fils, il est possible que cette perte ait joué sur le côté très sombre de l’histoire

    • Chip  

      Pourpoint jaune : dis papy Présence, tu peux nous raconter? Steupléééé

      • JB  

        « Yellow Jacket » compris (et traduit) dans le sens littéral « veste jaune » plutôt que celui de l’insecte de la famille des guêpes, j’imagine ?

        • Présence  

          Je n’aurais pas dit mieux, JB.

          Pourpoint Jaune est une traduction trèèèèèès littérale de Yellow Jacket, comme si le traducteur n’avait pas conscience qu’il s’agit d’une race de guêpe. Impossible d’échapper à cette acception quand on considère la forme du superhéros rétréci, sa piqûre, les couleurs de son costume, ainsi que l’icone présente sur son torse.

          • JB  

            Je peux me tromper, mais il me semble que le nom « Pourpoint Jaune » est utilisé depuis l’époque Arédit/Artima. La force de l’habitude, ça aide ^^

          • Présence  

            Au temps pour moi, j’aurais dû préciser : Papy Présence a découvert le nom Pourpoint Jaune dans les publications Arédit / Artima, bien avant de faire connaissance avec Tornado. 😀

          • Chip  

            Merci les papys, même chose de mon côté; n’étant pas spécialement féru d’entomologie c’est assez récemment seulement que j’ai découvert que c’était une référence à un insecte et non un choix vestimentaire certes discutable mais indubitablement audacieux.

            Au passage si j’ai trouvé de la littérature sur les années LUG, je ne connais pas bien les détails d’Aredit / Artima, je suppose que le budget était serré vu le manque de lettreurs et la distribution erratique.

  • Chip  

    Je suis le bon gars, je lirais donc U-X, mais si on m’a trompé je vous préviens ça sera ma villain origin story.

  • Jyrille  

    J’apprends qu’il y a eu d’autres saisons aux Ultimates après les deux de Millar. Il me semblait bien avoir vu passer des couvertures mais je n’avais pas vraiment fait le rapprochement. Quoi qu’il en soit, sur la première partie, même les scans ne me donnent pas envie du tout. Du Loeb dont je me passerai donc surtout que je suis team Tornado sur le coup, forcément, puisque je n’ai pas lu de comics mainstream ou presque.

    Tu donnes beaucoup plus envie sur la suite U-X mais bon, je ne vais pas courir après, ce sera vraiment si je tombe dessus : clairement les scans sont très beaux (et je ne connais pas vraiment ce dessinateur).

    Vous m’apprenez un truc avec Yellow Jacket, c’est bien marrant !

    La BO : sympa. Bon album de AC/DC même si je m’en passe aisément.

    • Jyrille  

      Ah et j’aime le titre jpesque de l’article…

    • Tornado  

      Un des meilleurs albums de l’histoire du rock ! 😀

      • Jyrille  

        C’est possible ! 😀

      • Chip  

        Le meilleur riff de l’histoire d’AC/DC, c’est « Beating Around the Bush » et pis c’est tout.

  • JP Nguyen  

    J’avais lu en ligne Ultimatum, un peu blasé par le gros carnage sans véritable impact émotionnel. J’avais zappé la mini dessinée par Art Adams.
    Merci pour cette armoire à guidons en deux parties, qui pose bien le cadre et enchaîne les deux chroniques. On excusera le coup de pompe de Loeb dans le premier, puisqu’il se remet en selle dans le second.
    Les comics, c’est une histoire de cycles (hop).

  • Ben Wawe  

    Je devrais relire Ultimatum, car j’en garde un très mauvais souvenir. Il est pertinent de rappeler les différences de fond (dans l’approche) et de forme (dans le nombre d’épisodes et leur format) entre la première période Millar sur Ultimates et la période Loeb.
    Il est vrai que l’on ne peut pas demander un résultat similaire à un auteur qu’on laisse entièrement tranquille dans son coin, avec treize épisodes pour bâtir ses intrigues à chaque fois, et un autre qui doit composer avec moins de numéros, éclatés sous les formats, et avec l’obligation de relier tout un univers foutraque.
    De même, l’orientation « bordel bourrin » a aussi du sens en soi et peut être récréatif.

    Cela dit…
    L’abus de vulgarité de plusieurs morts et leur facilité me gênent malgré tout, et freinent la relecture.

    Merci de l’avis.

  • Eddy Vanleffe  

    Vous savez quoi?
    J’aime bien l’univers ULTIMATE en général.
    Comme le dit JB, le piège c’est la continuité mais ils avaient quand même de bonnes intentions. Plus de résurrections à la con, plus de mélanges hasardeux (magie-voyage dans le temps-mutlivers ou event parasites, Une certaine forme de rationalisation en terme de SF)
    chaque coup de canif a bousillé cet univers.
    sur la différence de philosophie, elle ne m’aurait pas dérangé, si finalement les personnages n’avaient pas été caricaturé à mort sur deux ou trois traits de caractères pas subtils et toujours sur le même angle d’attaque: rendre les personnages arrogants et odieux.
    du coup j’ai trouvé ULTIMATES assez peu intéressant en dehors du coté défoulatoire indéniable. Je concède à Millar la construction de Millar et la totale destruction de cet édifice par Loeb.
    j’avoue éprouver un certain plaisir coupable devant ULTIMATUM, c’est vraiment un jeu de massacre décomplexé et surprenant de la part de Marvel. Je sais que c’est nul mais ça m’a fait marrer.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Tornado.

    Si j’avais du écrire l’article j’en aurais fait un Bullshit Detector direct avec comme fil directeur Jeph Loeb va opter pour dur mainstream pur et dur, très premier degré, sans le moindre recul..

    Clairement ce n’est pas si « mauvais » dans le sens où cela se laisse lire, sans réel déplaisir. Mais tout ce qui faisait l’intérêt de la gamme Ultimate est jeté aux oubliettes. Jeph Loeb et surtout l’éditeur sont hors sujet, à côté de la plaque. Dommage mais à mes yeux cela devient sans intérêt dès que j’ai compris cela (donc dès le début). C’est comme on n’avait pas donné le cahier des charges au scénariste.
    Reste des scènes chic et choc ou plutôt toc comme la sex tape de Stark ou la mort de la Guèpe. Pas grand fan de Millar, mais lui au moins il sait manier ce type d’artifice.

    A l’époque Ultimate vol3 avait aussi monté sur le grand retour de Joe Madureira aux comics : prestation en demi tinte à l’arrivée (trop mainstream finalement). Idem pour David Finch alors grosse star.

    Reste Ultimate X, une pépite, un petit bijou d’émotion et surtout un excellent récit sur l’adolescence.

    La BO : sage pour du ACDC. J’ai presque écouté jusqu’au bout 🙂

  • Tornado  

    Inutile de préciser que tout ça a quitté ma bibliothèque depuis très longtemps (y compris UX). Une bibliohèque où ne subsistent désormais que mes personnal masterpieces dont la plupart, rayon superslips, sont des récits auto-contenus.
    Les ULTIMATES de Millar y sont toujours par contre. L’un des seuls comics des AVENGERS que je n’ai pas trouvé complètement débile. Ça reste pour moi la référence. C’est la version que je préfère, et de loin. Mais je suis beaucoup plus conservateur avec d’autres figures (par exemple Spiderman ou Daredevil, où je reste attaché aux versions classiques).

  • Bruce lit  

    Alors, détestant l’univers ULTIMATE pour son outrance et sa vulgarité, je ne trouve pas grande différence entre ce que j’ai pu en lire et ce que tu en décris. Bien évidemment, je ne vais pas investir là-dedans mais je ne savais pas qu’il y avait eu plusieurs histoires. C’est ce que j’appelle la politique interne de Marvel (ou DC) et en ce qui me concerne, seule la politique externe, celle capable de fédérer de grandes histoires sans se préoccuper de plein de paramètres m’intéresse.
    C’est aussi le récit historique d’un Tornado écrivant encore sur du super-héros mainstream.
    La BO, un album phénoménal. Bonne pioche. Les meilleures lignes de chant de Bon Scott se trouvent ici.

  • Doop O'Malley  

    Oulà, ULTIMATUM je n’avais même pas acheté. Et ULTIMATE X m’est tombé des mains. PLus aucun souvenir !

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