Blockbuster Apocalyptique (X-Men Apocalypse)

X-Men: Apocalypse par Bryan Singer

Photoshop fever

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AUTEUR PIERRE N

1ère publication le 21/05/16-MAJ le 25/11/18

Notre contributeur Pierre livrait une review à chaud à la sortie du film XMENAPOCALYPSE en 2016.

Après l’enthousiasmant First Class et l’inégal Days of Future Past, la lucrative franchise de la Fox revient avec ce nouvel opus, qui constitue le sixième volet de la saga si on fait abstraction des spin-off (Wolverine, Deadpool).

En ce qui concerne la trilogie initiale je dois préciser qu’elle n’a jamais été trop ma tasse de thé, loin d’être dans le haut du panier de la période des blockbusters post Matrix/Seigneur des Anneaux, constituant une sorte de chaînon manquant un peu bâtard entre les débuts de Blade, placé sous le signe de la série B, et la trilogie Spider-Man qui ramène le genre de manière durable dans le cadre du blockbuster spectaculaire.

L’ensemble est en outre assez daté au niveau de l’esthétique et de la direction artistique, avec des choix de casting contestables, que ce soit une Hale Berry assez fadasse, l’acteur interprétant Cyclope qui manque singulièrement de charisme, Xavier et Magnéto étant à l’inverse plutôt bien campés.

Apocalyspe vient de fumer l'auteur de cet article

Apocalyspe vient de fumer l’auteur de cet article

Après un Batman vs Superman indigeste et boursouflé et un Deadpool qui vole au ras des pâquerettes, cette année ne s’annonce pas être un grand cru pour le genre (à moins que Doctor Strange puisse se distinguer).
Ici c’est la comparaison avec les précédents films de la franchise se fait en sa défaveur.
Singer tombe dans l’écueil du syndrome X-Men 3, avec une intrigue plutôt mince et une trop grande profusion de personnages, quitte à y aller à fond dans le fan service et les caméos superflus (faut croire qu’un film X-Men sans Wolverine ce n’est toujours pas à l’ordre du jour).

Apocalypse est cette fois à l’honneur, un personnage imposant mais plutôt limité thématiquement je trouve, une fois que les scénaristes ont fait le tour de sa loi du plus fort et de sa tendance à corrompre certains mutants pour en faire ses cavaliers.L’histoire la plus emblématique du personnage reste Age of Apocalypse, qui est un crossover ambitieux, mais plutôt daté et inégal, et que je retiens surtout pour la mini-série Generation Next, qui m’aura permis de découvrir le génial Chris Bachalo, un des plus talentueux héritiers de Michael Golden (avec Art Adams).

Cette réserve mise à part, Apocalypse joue ici le rôle du mal ultime et tentateur, un fantôme du passé, qui jette sur le monde actuel un regard désapprobateur, prêt à tout brûler pour reconstruire sur de nouvelles bases. En dépit d’un look qui peine à en imposer, Oscar Isaac arrive à se débrouiller avec ce rôle de deus ex machina, dont l’étendue des pouvoirs reste assez floue.


Archangel et son arsenal qui ferait pâlir de jalousie le boucher du coin

L’un des reproches récurrents de ce film (et de la saga plus globalement) et le manque d’impact et d’investissement émotionnel dans les divers décès qui ponctuent le récit.
Là encore la comparaison avec la matériau original laisse songeur, notamment la scène impliquant Magnéto, qui dénote un manque de poids flagrant, tant dans la représentation que dans la direction d’acteur, échouant à restituer la puissante dramaturgique intense qui se dégage de l’histoire issue du Classic X-Men 12 de Chris Claremont et John Bolton.

La raison est aussi que ce n’est pas une finalité en soit, seulement un traumatisme de plus, vite amené et vite oublié par le principal intéressé, étant finalement de l’ordre du prétexte narratif pour que le personne renoue avec ses mauvais penchants.

Le choix d’ancrer chaque film de cette nouvelle trilogie dans une décennie permet d’intégrer la série dans un contexte spécifique et affilié à genre cinématographique particulier. Cette optique s’est établie à partir de First Class, qui permit à Vaughn de canaliser ses envies de faire un James Bond (à l’instar de Secret Service). Après les années 70, avec moustaches et pattes d’eph à gogo, Singer incorpore sa franchise dans les années 80, le contexte étant cette fois relégué au second plan (il y a bien la question du désarmement nucléaire mais cet élément est vite réglé).
Les références sont réduites à une portion congrue, qu’il s’agisse de la période Reagan et des références à la pop culture, notamment une mention du Retour du Jedi qui permet d’envoyer un tacle au film de Ratner.

20 ans ont passé et pourtant aucun personnage n’affiche de véritable signe de vieillissement, en dépit d’une certaine logique chronologique, en particulier Havok qui est beaucoup plus âgé que son frangin. Le manque de renouvellement se fait cruellement sentir, frôlant la redite, avec encore un décor de complexe militaire, une cage qui renvoie au premier film et une bande de jeunes qui s’affirment peu à peu dans l’utilisation de leurs pouvoirs et dans leur intégration progressive à l’école.


Même en Egypte, il fait un temps pourri

Du côté des héros, les nouveaux venus arrivent à prendre la relève des anciens qui incarnaient les mêmes rôles (de toute façon ce n’est pas comme si le Cyclope interprété par James Marsden allait manquer à quelqu’un).

C’est l’occasion pour Singer de reproduire le processus du premier X-Men, à savoir redécouvrir la situation à travers les yeux d’un nouveau venu, comme ce qui avait été fait avec Kitty Pryde au début des années 80 à la fin de la période Byrne. Ty Sheridan reprend le rôle du futur leader de l’équipe, qui est à ce stade encore un ado désinvolte.
Jean Grey est aussi présente, incarnée cette fois par Sophie Turner, une autre transfuge de Game of Thrones après Peter Dinklage. Les deux ado s’apprivoisent mutuellement et leur interaction et déjà plus satisfaisante par rapport à celle de leurs versions adultes.

Au niveau du casting la prédominance de Jennifer Lawrence se fait sentir, devenue bankable depuis la franchise Hunger Games. Mystique confirme qu’elle est au coeur du focus de cette trilogie, hésitant durablement entres les voies de Xavier et Magnéto.

Malgré les pistes entamées, certaines occasions sont manquées, en particulier en ce qui concerne la révélation des liens filiaux. Avec le retour de Moira le contact avec les humains sans pouvoirs persiste, et à cette occasion Xavier se montre assez chaud lapin (comme quoi il n’y a pas que Wolverine qui est un homme à femmes). Cette notion de normalité, est primordiale pour que les personnages restent en phase avec le commun des mortels, en dépit du repli communautaire des mutants dans les comics de ces dernières années.


Ororo arbore sa fameuse coupe mohawk

Quicksilver se distingue nettement par son pouvoir de speedster, comme dans le précédent film, dont les potentialités visuelles permettent d’amener un peu plus de dynamisme et d’humour à l’ensemble. Je persiste toutefois à penser que dans les mains d’un metteur en scène plus doué que Singer (Brad Bird par exemple) cela aurait donné quelque chose de plus jubilatoire et ludique, tant au niveau du cadrage que du découpage.

Avec une menace d’une telle envergure, l‘intrigue est placée sous le signe de l’action, tournant à la foire d’empoigne entre mutants. Les cavaliers d’Apocalypse ne sont pas très intéressants à suivre, en raison de leurs motivations pas assez développées, mis à part Magnéto. La progression des personnages se fait donc de manière accéléré, quitte à ne creuser que superficiellement quelques pistes.

Histoire de faire définitivement oublier la piteuse version de L’Affrontement Final, les enjeux requièrent l’intervention d’une entité sur-puissante, à savoir Le Phénix, qui pointe le bout de son bec pile poil à temps pour s’opposer à Apocalypse, troquant une menace certaine contre une autre potentielle dans un avenir proche. Les X-Men ont privilégié le moindre mal et il finiront par le payer tôt ou tard.

Xavier pour une fois fait preuve d’une certaine férocité au combat, par le biais du duel télépathique, un aspect trop peu utilisé d’habitude dans les films précédents.
Les thématiques sur le racisme, le droit à la différence, et la rédemption ont été utilisé à foison sur les anciens vétérans, désormais il serait préférable de mettre l’accent sur les jeunes pour que le flambeau de Xavier soit transmis aux autres générations.

Après tout il faudra bien un jour que cette version de Cyclope s’affirme et cesse d’être dans l’ombre du candien omniprésent, celui qui reste le x-man archétypal le mérite bien. Il serait également préférable que Singer se contente du poste de producteur, et laisse la mise en scène à quelqu’un de plus aguerri comme Matthew Vaughan avec First Class, décidément le meilleur du lot sur ce plan.


Ce soir, on vous met le feu !

Certaines diront qu’il vaut mieux que la franchisse atterrisse dans le giron de Marvel Studios, hors si Kevin Feige et ses collaborateurs ont le monopole du catalogue Marvel, cela amènerait une certaine hégémonie dans l’approche du genre, accentuant une possible lassitude du public à l’égard du genre. Les Quatre Fantastiques ne peuvent pas en dire de même, malmenés qu’ils sont avec les diverses adaptations, comme le Punisher en somme.

Singer a prévu de conclure son tour d’horizon de la seconde moitié du vingtième siècle avec le long -métrage suivant, qui devrait se situer dans les années 90. L’émergence du Phénix peut là aussi faire craindre l’effet de redite, à moins que l’aspect space opera soit plus développé, histoire de donner plus d’ampleur à la menace.
Reste à savoir si la Fox va foirer (ou pas) une seconde fois son adaptation de la mythique Dark Phoenix Saga, tout en restant dans l’air du temps par rapport aux tendances à venir.
C’est peut-être là le secret de la longévité des mutants de la maisons des idées, à savoir l’évolution constante comme meilleur moyen pour perdurer.

Claremont 1-Singer 0

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(C) Marvel Comics

33 comments

  • Le moustachue  

    Bon bah voilà la critique a laquelle je m’attendais 🙁 je le regarderai quand même mais pas au cinoche .
    Après je suis d’avis que ça retombe chez Marvel mais que la licence soit appart et pas ajouté au mcu ! Mais on parle de Marvel est c’est donc impossible….

  • Matt  

    Chouette chouette, plein de cameos inutiles ! Le truc que j’adore.
    Merci pour cet article qui vient offrir un autre point de vue, moins tendre celui-là.

    Je ne vais pas faire de commentaire du genre « ah ! Je le savais que ce serait nul », ça ferait vraiment le mec qui veut bien entendre (ou lire) que ce qui l’arrange et qui se complait à valider ses a-priori sur le film sans l’avoir vu. MAIS…une chose que je peux dire quand même…c’est que les costumes…mais bon sang ! Et les acteurs ! Mais c’est quoi ces tronches et ces cosplay du pauvre ? Désolé si j’ai l’air de faire le troll mais franchement les costumes de la première trilogie X-men étaient largement mieux fait !
    Et le fait de prendre des acteurs toujours plus jeunes, et en dépit du temps qui est passé d’après ce que tu dis, c’est également un choix que je n’approuve pas.

    Ce qui m’amène à un autre élément qui m’agace dans ces adaptations ciné, et qui ne relèvent pas de la comparaison avec les comics : les choix de casting. On ne cherche même plus à nous dégoter des acteurs qui seraient bien dans les rôles, ou du moins on les cherche parmi une petite brochette d’acteurs bankable du moment. Comme Omar Sy pour Bishop qui avait le vent en poupe suite à « intouchable ». Et on les garde en dépit du temps qui passe et de la vieillesse qui devrait pourtant pousser à changer d’acteur. En dépit de la logique quoi. Comment peut-on encore parler d’œuvre personnelle ou de vision d’auteur avec de telles contraintes commerciales ?
    Encore une fois je le dis, mais c’est frustrant. Voilà. Bruce disait hier que pour lui, aucun film de super héros n’avait su transcender le matériau de base pour offrir une nouvelle vision qui apporte quelque chose de plus grand ou d’intéressant (en espérant ne pas avoir mal interprété ses propos) et moi je pense qu’avec de telles obligations commerciales; c’est effectivement juste impossible. Même avec le meilleur réalisateur du monde. Parce que le meilleur réal du monde, de toutes façons, la production l’empêcherait de faire ce qu’il veut…

    J’aime le cinéma…mais plus les blockbuster. Ou alors il faut que le réal soit le maître, comme Peter Jackson qui a son propre studio et que, je pense, personne ne vient emmerder sur ce qu’il doit faire. Après ça ne veut pas dire qu’il ne réalise que des bonnes choses. Mais pour avoir une vraie vision personnelle dans un film, le réal doit être le seul maitre de son cahier des charges. Finalement les films c’est un peu comme les event en BD…c’est quand l’auteur n’a plus le contrôle de sa série et que Marvel lui dit qu’il veut un crossover commercial. Mais en BD les event, il n’y a pas que ça heureusement. Au ciné par contre…

  • Bruce lit  

    Ages of Apocalypse 3/3
    Après l’éloge, le déluge ! En contrepoint de l’enthousiasme de Thierry Araud hier pour Xmen Apocalypse, Pierre Navarre nous décrit aujourd’hui un film catastrophique, mal écrit, mal filmé, où les acteurs n’ont rien à jouer. Une révélation à lire chez Bruce Lit..

    La Bo du jour: Le premier mutant débarque sur grand écran, choisissant les années 80 comme destination, aka la décennie qui a vu naître sa version papier. En conséquence Jean Grey fait des rêves funestes, et Quicksilver met de côté Pink Floyd pour écouter Eurythmics: https://www.youtube.com/watch?v=qeMFqkcPYcg

    Merci Pierre pour cet article à chaud (cacao-kalips) toujours impressionnant d’érudition.
    Je me reconnais hélas d’avantage dans ta critique que celle enthousiaste de Thierry Araud hier.
    Premier film de super héros en 2001 qui nous fit oublier les nanars des 80’s, les Xmen au cinoche ne m’intéressent plus exactement pour ce qui est dit: des coquilles vides, loin bien loin de la force du matériel original. Scott Summers qui a droit à 5 séquences en deux films, on croit rêver….L’impossibilité de se concentrer sur les personnages, des acteurs bankables qui disparaissent après nous avoir été imposés pour rien : Rebecca machin, Halle Berry, Hugh Jackman….C’est à croire que Singer n’aura eu à son actif que Usual Supects de réussi et ça remonte maintenant….

    Les costumes sont effectivement ridicules, mention spéciale à ton scan impitoyable avec le fauve…c’est vraiment embarrassant…Et puis si je comprends bien mon Iceberg est mort hors champs ?

    Non, j’ai pas envie de voir ça en salle, c’est finalement aussi vide et creux que ces nanars des 80’s avec plus de moyens et une suite de caméos de 2h00. Un zapping dénué de toute ambition narrative. Parce que Xmen 1, c’était déjà naze quoi….Sabretooth en catcheur muet…. Comme j’ai du mal à envisager que Xmen soient en même des temps des Horsemen….Comme Angel à peine sorti du berceau et déjà recruté par Apocalypse (la beauté du recrutement dans le comics venait du choix d’un homme mûr….).
    Et puis comme je m’en fous de Game of Thrones (oui, j’assume !), leurs acteurs exportés m’indiffèrent.
    A ce propos, l’acteur de Jon Snow est nul dans la version ciné de Mi5….

    • Matt  

      Je te rassure, même quand on ne se fout pas de Game of Thrones, c’est pas forcément intéressant de voir débarquer leurs acteurs partout. ça pue trop le marketing.

      Moi j’ai apprécié X-men 1, mais sans comparer à la BD forcement. Parce que les persos sont différents. Rogue est une sorte de Kitty Pride chiante, Sabretooth c’est pas terrible non plus. Mais disons que ça, c’est pas forcement un défaut pour un non-initié aux comics. Tornado m’approuverait je pense^^
      Alors que voilà, le casting bankable, les cameos tout le long, les thématiques simples pour toute la famille, les morts hors champ pour cause d’indisponibilité des acteurs ET de prétention du réalisateur qui préfère les tuer que simplement ne pas les inclure dans l’histoire…ça, c’est naze.

  • Tornado  

    Voilà ce qu’on appelle un avis tranché, où le chro-niqueur n’y va pas avec le dos de la cuiller en pourfandant 99% de la production populaire ! 😉

    Bon, encore une fois je vais me faire l’avocat du diable face aux fanboys qui n’aiment pas les adaptations de leurs comics :
    On ne peut pas avancer sans cesse que les films ne sont pas à la hauteur des histoires de papier. Non pas parce que les films sont ratés, mais surtout parce que, les comics, c’est pas si bien que ça !!! La plupart des comics old-school, pour la plupart des gens qui ne sont pas des fanboys (et même d’autres, moi par exemple), c’est nul ! C’est daté, mal écrit, enfantin, ridicule. Et même dans la production actuelle en matière de comics, c’est nul du côté des X-men (Bendis ! Bendis ! Bendiiis !!!).
    Bien sûr qu’il y a de grandes histoires (« Dieu Crée l’Homme Détruit » fait sans doute l’unanimité, même pour moi !), mais tout autour, c’est pas terrible !
    Je me souviens de ma lassitude en me refaisant les intégrales X-men il y a trois ou quatre ans : Pour une bonne saga un peu enfantine (ou un peu adulte, c’est selon), il fallait se taper trois ou quatre sagas pourraves. J’ai jeté l’éponge arrivé à l’année 1984 et j’ai tout revendu.
    L’Ere d’Apocalypse ? J’ai essayé de lire la saga au moins 5 ou 6 fois. A chaque fois, elle m’est tombée des mains tellement c’était moche, mal écrit, mal découpé (on comprend rien à ces planches des 90’s !).
    Alors, pour plein de gens, l’argument « c’est moins bien que la BD » ça ne fonctionne pas. Surtout dans la perspective d’adapter une série qui s’étalle sur 50 ans et des centaines d’épisodes bourrés de continuité merdique. Ça peut éventuellement marcher dans la perspective d’une adaptation basée sur une mini-série (le film Watchmen est forcément moins bien que le comicbook, et le dessin-animé « Dark Knight Return » est forcément moins bien que le comicbook). Mais sur une série ongoing, l’argument ne tient pas.

    Enfin, le fanboy ne peut pas avancer un argument du genre « dans l’épisode N°16 de la série X de l’année 1976 Cyclope a dit ça donc dans le film il ne peut pas dire ça c’est nul » en espérant être entendu définitivement. Qu’est-ce que le spectateur lambada va penser de cet argument ? Il s’en fout !
    Quand je vais voir un film de super-héros au cinéma avec mes potes (ce sera le cas pour ce X-men bientôt), ces derniers n’y connaissent quasiment rien en comics. Les rares fois où j’ai tenté de leur sortir un argument du type « tel épisode telle année le personnage il a dit ça et donc dans le film il peut pas faire ça », je me suis ait envoyer bouler comme un malpropre ! 😀

    Voilà. C’est juste pour amener, encore une fois, un avis différent, un peu comme si j’étais l’avocat des spectateurs qui ne lisent pas de comics et qui n’aimeraient pas qu’on leur fasse la leçon sur la supériorité des comics sur les films.

    Et sinon, une question à Pierre : Je ne saisis pas vraiment pourquoi tu trouves que Singer est un mauvais metteur en scène. Non pas que je trouve qu’il soit si bon (un seul vrai bon film dans sa filmo, c’est « suspect » ! 😀 ), mais de là à trouver qu’il est mauvais, je ne suis pas sûr de bien comprendre.

  • PierreN  

    @Tornado: C’est une impression toute personnelle bien sûr, mais sa façon de mettre en scène ne m’a jamais transporté, et je ne le trouve pas non plus très bon directeur d’acteur (Fassbender était bien mieux dans First Class). Alors oui forcément dans le tas il y a quelques scènes réussies, comme la scène du manoir dans X-Men 2, mais ça ne fait pas un bon film dans l’ensemble. La réalisation est plus péchue surtout quand elle a recours eu effets spéciaux c’est un signe à prendre en compte.

    Enfin bref, pour moi il ne fait tout simplement pas parti de ces réalisateurs d’exceptions, ces maîtres du médium, dont on perçoit la mastria avec un seul plan (Ozu, Peckinpah, Spielberg, DePalma, Ford, Carpenter) et dont on sait à l’avance quand regardant un de leurs films on verra un vrai morceau de cinéma, et pas un produit interchangeable aussi vite consommé qu’oublié.
    Après dans l’ère des blockbusters actuels j’arrive tout de même à encore trouver mon bonheur (les films de Lord et Miller ou encore Looper de Rian Johnson par exemple).

    Pas plus tard qu’hier, j’ai revu Spider-Man, qui pour le coup est un représentant exemplaire de la transposition du genre au cinéma. Dommage que Marvel Studios se soit engouffré dans la brèche après l’échec de Spider-Man 3, j’aurais été curieux de voir plus de réalisateur ambitieux se pencher sur le genre (le Hulk de Ang Lee a ses défauts, mais on ne peut pas nier qu’il a une approche personnelle du sujet qui résonne avec ce qu’on pu faire des scénaristes comme Bill Mantlo ou Peter David).

  • Bruce lit  

    « Mystique confirme qu’elle est au coeur du focus de cette trilogie, hésitant durablement entres les voies de Xavier et Magnéto »
    Mais ça fait deux films qu’elle hésite non ?

  • PierreN  

    Justement, d’où cette l’impression de tourner en rond (pareil pour Magnéto qui oscille entre rédemption et son envie de revanche).

  • Matt  

    @Tornado : J’ai quand même envie de dire que c’est pas parce que les vieux comics sont enfantins qu’on doit forcement regarder le film avec clémence en se disant « oui bon c’est pas top mais y’a aussi des trucs nuls en comics ».

    C’est un peu déprimant si on est obligé de se dire ça pour aimer le film. Ou est passé le « wooah trop bien
    ce film, j’ai passé 2h géniales » ?

    Ensuite, c’est une question de goût personnel si telle ou telle vieille saga est bien ou pas. Et on ne parle pas vraiment de goûts là, vu que nous n’avons pas vu le film. On parle plutôt de ce qu’on attend d’un film adapté d’un comics. Et des points qu’il est légitime de critiquer.
    Ce n’est pas non plus très juste de comparer un vieux comics des années 70 à un film qui vient de sortir. Le côté plus enfantin de l’époque peut aussi s’expliquer par la présence du comics code ou tout simplement du public qui achetait, des moeurs de l’époque, etc. Ou alors c’est comme si on partait du principe qu’il est normal que les films soient du niveau des vieux comics naïfs.
    Ce sont 2 medias différents et les comparer mène droit dans le mur.

    Le problème, à mon sens, c’est que c’est peut être bien les real qui donnent des espoirs aux fans. De faux espoirs. Combien y a-t-il de teasers qui montrent les persos qui vont apparaitre avant la sortie du film ? Ils jouent sur le côté « fan service » qui s’adresse donc bien aux fans qui connaissent les persos. Et puis ils les font apparaitre 2min et les tuent. Et après il ne faut pas râler que le traitement des persos est nul ?

    Moi j’ai le sentiment que les réal veulent faire comme la BD. Mais comme ils ne peuvent pas dans un format film, ça résulte en des persos inutiles, pas développés, trop nombreux, etc. Et des scénarios à peine dignes de vieux comics naïfs oui. Parce que bon…c’est du blockbuster familial. Faut pas aller trop dans la réflexion.

    Si j’argumente contre toi, ce n’est pas parce que je pense que tu te trompes^^ Tu dis des choses juste, mais il est aussi possible de ne pas aimer ces films pour de vraies bonnes raisons, et pas juste par caprice de fan. Je connais pas mal de gens qui ont détesté X-men 3 sans rien connaitre des persos. Ils m’ont cependant dit qu’il y en avait trop qui faisaient office de meubles.

  • Tornado  

    Je suis d’accord avec toi. Je disais ça par rapport à des tas de gens que je connais, qui ne comprennent pas qu’on leur dise que le film qu’ils ont aimé est nul parce que « dans le comics c’est mieux », ou « dans le comics c’est pas comme ça ». Ils ne comprennent pas ces arguments.

    Essayons de se mettre à leur place : Ils vont voir un film (par exemple, « X men Days of the Future past »). Ils l’adorent. Et puis, vlan ! Voilà que des fans de comics les houspillent en leur disant : « t’es qu’un gros nul, t’y connais rien. Si dans le comics N°76 de l’année 1966 Xavier a dit à Magneto et patati et patata, alors que dans le film il ne lui dit même pas, alors ton film c’est de la merde ». Ces arguments (que je caricature, mais on en est pas loin parfois), ils ne les comprennent pas.

    Mon avis personnel, par contre, est que si tous les films ne sont pas bons (et c’est vrai), tous les comics ne sont pas bons non plus ! Parce que des fois on pourrait croire, via les fanboys, que tous les comics de l’âge d’argent ou de bronze sont des chef d’oeuvre 🙂

    • Bruce lit  

      Et puisque on est dans la provoc’ Tornado, à mon tour:
      Parce que des fois on pourrait croire, via les fanboys, que tous les comics de l’âge d’argent ou de bronze sont des chef d’oeuvre: je vais surement revendre mes illustrations de RIchard Corben des contes d’Allan Poe, magnifiquement dessinées mais qui me laissent insatisfait en terme scénaristiques…. Des ambiances souvent brillantes avec des fins terriblement plates…..

  • Matt  

    Non, c’est sûr. Je suis d’accord. Désolé si je fourre mon nez partout en mode « anti avocat du diable »^^

    Après l’ennui c’est que l’inverse existe aussi. Des gens qui n’aiment pas les films et qui viennent te dire « quoi ? tu lis du Marvel ? comme ces trucs de merde au ciné super héros kaboom truc avec un gentil et un méchant qui font des blagues ? » Et ça énerve d’autant plus que la BD existait avant donc qu’est-ce qu’ils viennent la ramener alors qu’ils viennent de découvrir un pauvre film pas du tout représentatif de 50 ans de comics.

    Le cinéma a une portée plus grande que le comics. Parce que tout le monde ne lit pas du Marvel, mais tout le monde (ou presque) va au ciné.

    Donc j’avoue qu’un mauvais film va davantage me foutre les boules qu’un mauvais comics que je vais me contenter d’oublier. Parce qu’il va me faire passer pour un attardé de lecteur de X-men aux yeux des gens qui ont trouvé le film à chier.

    Bon…après peut être que je devrais tout simplement essayer de me foutre davantage de ce que pensent les gens…
    Mais c’est vrai aussi qu’il n’y aura forcement jamais autant de films que de comics. Donc plus le nombre est petit, plus le pourcentage de trucs mauvais se voit.

    • Matt  

      Et tiens ! C’est gratuit, j’ajoute que c’est un plaisir d’argumenter ici avec vous. Ce genre de discussion a souvent dégénéré sur des forums où les gens étaient assez agressifs. Raison pour laquelle j’ai déserté ces endroits.

      J’espère d’ailleurs ne pas être moi même perçu comme agressif dans mes propos^^ Parce que ce n’est pas mon but, et j’en étais venu à me demander si je n’avais pas une part de responsabilité dans ces dérapages de forum.

  • Jyrille  

    Très bel article Pierre, où tu concrétises mes sentiments à l’égard de cette franchise cinématographique : comme toi, je trouve la nouvelle équipe bien meilleure, comme toi je pense que Vaughn et Brad Bird sont de très bons réalisateurs alors que Singer n’a réussi que son premier film (l’inusable Usual Suspects), que la volonté de faire un film par décennie est très bon, bref, je suis totalement d’accord. Merci pour le esater egg avec Dazzler, c’est marrant. Je ne comprends cependant pas ta notation car au final, tu ne pointes pas trop les soucis du film.

    Pour le reste, je ne sais pas et ces héros ne m’intéressent pas trop, mais j’irai peut-être le voir si on a le temps avec les enfants.

    Je viens de voir les trois saisons de MARVEL : Agents of S.H.I.E.L.D (oui je suis lourd, d’ailleurs je ne retrouve pas où j’en parlais récemment ici)et c’est tout le contraire des films : aucun trou de script, des personnages développés, des thèmes et des actions claires et logiques, une excellente utilisation du passé et de personnages secondaires, bref, si vous voulez voir du super qui tient la route, vous savez ce qu’il faut regarder (JP, ça devrait te plaire, je te promets).

  • Présence  

    Manque d’impact et d’investissement émotionnel dans les divers décès, et des mutants qui s’affrontent entre eux : finalement c’est exactement comme dans les comics de nos jours ?

  • Panda Furtif  

    J’aime bien la saga mais, alors, je trouve qu’elle ressemble de plus en plus à une lente déconfiture, chaque épisode étant pire que le précédent…
    Et si DAYS OF THE FUTURE PAST accusait déjà un net déficit d’intérêt, il restait quand même regardable et vaguement distrayant. Alors que celui-ci…

    D’abord, comme les récentes croûtes BATMAN v SUPERMAN et CIVIL WAR, ça dure près de 2h30 (!) sans montrer aucun sens du rythme.
    C’est long, plat et surtout inintéressant au possible. On ne ressent pas de progression de l’intrigue ou des évènements : pas de dynamisme, pas de peps, rien.
    C’est moooou…

    L’histoire, c’est bon : ça fait six (!) films qu’ils jouent sur les mêmes ressorts, conflits et antagonismes.
    À croire que pas UN scénariste et/ou producteur n’a jamais ouvert la moindre bédé du truc, histoire de voir qu’il existait un peu autre chose que les mêmes éternelles oppositions…
    Je ne demande pas forcément de s’attaquer aux runs de Morrison. Mais en l’état, on a juste l’impression que RIEN n’a évolué depuis les années 60, c’est d’un timoré…

    Pire : même au niveau de la mise en scène et de l’ambiance, les points forts de Singer (ceux qui lui permettent de se hisser au-dessus de la mêlée en réalisant au moins UNE scène mémorable par film), c’est générique au possible.

    Les costumes des mutants sont d’un goût qui défie l’entendement. Les CGI sont moches et surabondants. La scène avec Quicksilver n’est qu’un copier-coller de celle du précédent film. Et je ne vais même pas évoquer les dialogues car il est inutile de tirer sur l’ambulance.
    Seule la courte séquence avec Wolverine sort, un poil, du lot – même si à nouveau le faire apparaître sonne comme un aveu d’impuissance quant au potentiel des autres persos.

    l est quand même fou, quand on revoit le premier film de la série, de constater à quel point le niveau tire de plus en plus vers le bas. Comme si les gens en charge du projet avaient perdu la recette.
    Il suffit de comparer le présent produit avec la simplicité de celui de 2000 pour saisir l’ampleur du fossé qui les sépare : tout était alors exposé de manière limpide, en à peine 1h45, sans besoin d’en rajouter des caisses…

    Il faut dire qu’à l’époque, Singer était cinéaste. Et raconter une histoire qui se tienne semblait plus lui importer que préparer le terrain pour le futur épisode de la franchise.
    D’autant que ça le fait peut-être marrer de tacler Ratner (dans l’une des seules répliques rigolotes) mais au moins le film de ce dernier, tout supra-con qu’il était, présentait-il le mérite de ne pas être trop pénible à suivre.
    Alors qu’ici, misère…

    Un dernier point, sinon, qui m’a laissé dubitatif, est la gestion des timelines, entre DOTFP et celui-ci.
    À la fin du précédent, Wolverine n’avait-il pas été récupéré par Mystique, et non Stryker, sur le bateau ? En ce cas, pourquoi se retrouve-t-il enfermé ?
    Je ne comprends rien…

  • Tornado  

    Bon ben… Ça y est, je l’ai vu…
    Enfin… Hem… Je n’en ai vu que la motié en fait…
    Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé au cinéma mais… J’ai dormi la moitié du temps !
    Je crois que je devrais attendre que ma fille fasse ses nuits avant de retourner au cinéma avec les copains, parce que enchaîner le boulot, les nuits éveillées, le resto, le vin et les séances à 22H00, ça fait un peu trop pour un seul homme…
    Pour le peu que j’en ai vu en tout cas, ça a l’air vraiment axé sur de l’action et des effets spéciaux à outrance. Les personnages sont bien campés quand ils ont droit à plus que de la figuration. Mais le tout est quand même noyé sous les déluges d’effets pyrotechniques.
    Il ne me reste plus qu’à attendre de le revoir en entier, à la TV…

  • JP Nguyen  

    Bon, ben voilà, je l’ai vu hier soir, en VoD, après tout le monde… Et je me rallie plutôt à l’avis de Pierre.
    Ce n’est pas une honte absolue mais juste un simple blockbuster parmi tant d’autres, qui ne m’a pas vraiment fait vibrer…
    Comme dans quasiment tous les films des X-Men, la plupart des personnages n’ont pas le temps d’exister. Jubilee fait de la figuration comme Bishop en faisait dans DoFP, la séquence émotion de Magneto est ratée, l’acteur qui joue Cyclope a un charisme d’huitre…

  • Tornado  

    Je viens de le voir aussi, et cette fois je ne me suis pas endormi. Pour moi ça a été une bonne surprise en fin de compte, tant le film avait été descendu. Et je le préfère aux deux précédents. Notamment parce que je trouve qu’il y a un bon équilibre dans l’adaptation des personnages, qui sonnent juste même en dépit de leurs différences avec la version papier (Cyclope n’a aucun rapport, mais il me plait aussi comme ça).
    Bon, à la différence des fans, moi je trouve que les comics ne valent pas mieux que les films. Alors, tant qu’à faire, je préfère encore les films, c’est beaucoup moins indigeste ! 😀
    D’ailleurs, il est possible qu’un jour je fasse un crime de lèse majesté, en écrivant un article sur la Saga du Phénix. Mais à charge… 😀 😀 😀 (ohlala mais qu’il est méchant !!!)

    • Matt  

      Mais toi tu t’attaches pas aux persos aussi, c’est facile de dire que les comics ne sont pas mieux^^
      Le truc c’est qu’ils sont plus riches en développement de personnages qui sont juste ineptes en film.

    • Matt  

      Ah et j’ajouterais qu’ils pourraient développer leurs persos avec un certain nombres de films. Mais à force de changer de réal, de studios, de rebooter les timeline alors qu’il y a moins de 6 films…ou de les tuer hors caméra parce qu’ils n’ont plus les acteurs…ben il n’en est rien. Les persos sont des coquilles vides qui apparaissent juste pour certains pour faire coucou aux fans de la BD.

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