C’est un beau jour pour mourir

Scalped par Jason Aaron et R.M Guera

AUTEUR : TORNADO

Première publication le 18 juillet 2014. Mise à jour le 02 janvier 2015.

Scalped – La terre de tous les extrêmes©Vertigo

Chef d’œuvre. Je sais, le terme est galvaudé. Et d’ordinaire, j’essaie d’éviter le discours d’éloge. Mais aujourd’hui tant pis, je ne vais pas être avare de superlatifs, puisque je vais vous parler de mon amour pour l’une des plus belles séries de comics qu’il m’ait été donné de lire…

Le pitch de cette saga est simple : Un jeune indien Lakota, parti de sa réserve depuis quinze ans, revient aguerri et se trouve confronté au grand caïd local, ainsi qu’à ses vieux démons. Il fait en réalité partie du FBI et doit infiltrer et démanteler un gigantesque réseau de trafiquants…

Parti de là, on va en fait plonger dans un entrelacs d’intrigues ultra complexes, empruntant tout autant au polar noir à la Raymond Chandler, avec son réseau tentaculaire de coupables et d’intrigants, qu’à la satire sociale et historique chère à Paul Auster. Il s’agit donc d’une lecture riche, d’une grande densité.

Pas de place pour les belles gueules...

Pas de place pour les belles gueules…©Vertigo

Mais Scalped, c’est tout d’abord une narration tendue et percutante, qui vous prend à la gorge dès les premières cases pour ne plus vous lâcher jusqu’à la fin. C’est un style narratif tellement écorché qu’il vous plaque sur votre fauteuil ! Rarement la violence, la dépravation et les insultes en continu auront été aussi addictifs ! Les dialogues incisifs et le sens de la tension dramatique débordent de chaque planche. Le tout se lit d’une traite et c’est un pur bonheur.

Enfin, quand je dis bonheur, je le dis dans la mesure où l’on aime les histoires glauques, sombres et violentes. Car Scalped est un modèle de roman noir dans le sens le plus extrême du terme ! Âmes sensibles s’abstenir ! Aaron et son équipe ne vous épargneront rien : Sexe graveleux, règlements de comptes ultra-violents, scènes de tortures, villages et bungalows crasseux, meurtres d’enfants, jeunes paumés drogués et damnés… La liste est longue !

La violence, toujours la violence...

La violence, toujours la violence…©Vertigo

Scalped est l’un des récits les plus noirs et les plus désespérés qu’il m’ait été donné de lire. A ranger à côté de Arrivederci Amore Ciao (le livre et le film).

Le récit en lui-même est d’une richesse folle (en plus des références relevées plus haut) : un soupçon de roman noir à la Dashiell Hammet (le héros de l’histoire se prénomme Dashiel !), une pincée de références à Scarface version DePalma, une cuillère à soupe de drame familial à la Dallas, une larme de « film de rednecks » à la Délivrance, une large dose de parabole raciale faisant de Scalped l’héritier direct des grands films sur la réhabilitation du peuple indien tels Les Cheyennes ou Little Big Man

Par ailleurs Scalped est également le « cousin graphique » du film néo-zélandais L’Âme des Guerriers, qui focalisait sur les aborigènes contemporains et leur vie dépravée au cœur des bidonvilles océaniens. Ici, il s’agit des indiens d’Amérique du Nord et de leur condition misérable.

Mais dans les deux cas, on développe la même toile de fond, à savoir le drame de la colonisation et la destruction d’un peuple, hier libre et fier, doté d’une culture profonde et unique, aujourd’hui réduit à l’état de souillure, errant tel un défilé de morts vivants dans un pays qui ne lui appartient plus.

Le drame, toujours le drame…©Vertigo

Tel est le background de la série, passionnant et fataliste, comme une autopsie cruelle du monde moderne colonialiste. Jason Aaron creuse au final un passionnant sous-texte sur la violence du choc des cultures et compose une forme de polar mâtiné de « soap opéra » tragique et halluciné.

Mais la réussite de Scalped est encore éblouissante sur de nombreux points : Ses protagonistes échappent à tous les clichés possibles et imaginables. Alors qu’ils sont plus abjects les uns que les autres (même « Dash » le « héros » de l’histoire est un vrai cauchemar !), ils deviennent fascinants et attachants, ce qui n’est pas le moindre des tours de force ! Ou la preuve absolue que ce ne sont définitivement pas les personnages manichéens qui sont les plus intéressants, bien au contraire !

Tout au long de la série, ces figures patibulaires auront acquis une profondeur et un charisme sans commune mesure, bien aidés en cela par le dessin de R.M. Guéra, particulièrement précis sur les visages, conférant aux divers protagonistes une présence incroyable !

Le sexe, toujours le sexe...

Le sexe, toujours le sexe…©Vertigo

Son graphisme s’est affirmé de numéro en numéro, mêlant efficacité et finesse dans un style écorché, marqué par un encrage aux pleins et déliés unique, reconnaissable entre mille. Le résultat est d’une expressivité lyrique extraordinaire. Il faut également revenir sur la toile de fond : Pourquoi une réserve indienne ? Après tout, ce cadre précis est plutôt inhabituel pour une série noire !

En réalité, au fur et à mesure que l’on avance dans le récit, l’aspect polar laisse peu à peu la place au drame humain, et l’on se focalise davantage sur la destinée et les rapports entre les personnages principaux que sur l’histoire du génocide indien. C’est ainsi que le prétendu héros finit par se fondre dans la trame générale, dans laquelle chaque personnage compte, pour finalement former une immense parabole sur l’Amérique, la civilisation et ses tragiques racines colonialistes.

Le génocide indien - une parabole du drame humain...

Le génocide indien – une parabole du drame humain…©Vertigo

Arrivé à ce stade, le lecteur peut prendre la mesure de la toile de fond que Jason Aaron a patiemment tissé depuis le début de la série : Le contexte des réserves indiennes d’Amérique du nord est exploré comme un des visages de la tragédie humaine. Il ne s’agit pas d’une analyse sociologique et historique détaillée du peuple indien et des effets du colonialisme. Mais par extension, il y a bien cette idée que l’être humain est lié à son contexte culturel et social.

Ainsi, Aaron a choisi celui qui lui permettait de plonger loin dans la tragédie. Et ainsi, une thématique nourrit l’autre. Ce n’est donc pas à proprement parler une histoire sur le génocide indien, mais plutôt une parabole tragique de la condition humaine. Quand on y réfléchit, cette subtilité est franchement admirable, alors que l’intrigue aurait pu être basique et larmoyante si l’auteur avait appuyé le côté sociologique et historique de manière insistante et poussive.

Le dessin lyrique, écorché et expressif qu'il fallait à la série...

Le dessin lyrique, écorché et expressif qu’il fallait à la série…©Vertigo

Et puisqu’on parle de subtilité, on terminera en remarquant qu’il n’y a pas de place pour la complaisance dans cette histoire d’indiens spoliés de leur culture. Malgré le pathos qui en découle, Jason Aaron ne tombe jamais dans la bienpensance et ne développe pas de discours démagogique puant. Il ne se fascine pas gratuitement pour ces losers au point de laisser penser qu’il y a de l’héroïsme romantique derrière la criminalité, le trafic de drogue et le métier de tueur à gages.

Les personnages principaux de Scalped ne sont jamais des gentils ou des méchants, ce sont des êtres de chair et de sang qui subissent un destin impitoyable, et qui sont victimes de leur nature et de leurs choix. Il n’y a donc pas de fascination malsaine ou autre amalgame suspect dans cette série noire. Car chaque fois que l’on tombe dans la violence la pire que l’on puisse imaginer, chaque fois que l’on visite le côté obscur de l’âme humaine, ce n’est que pour rendre le récit le plus viscéral et le plus percutant possible.

Mais derrière l'horreur, la beauté...

Mais derrière l’horreur, la beauté…©Vertigo

Cette histoire nous prend aux tripes, et on ne l’oublie pas de sitôt, mais on en ressort en ayant appris une chose : Plus jamais ça. Que le monde ne crée plus ces atrocités. Que la machine colonialiste n’engendre plus ces génocides. Que la société cesse de créer des monstres criminels qui ne sont que des loups pour l’homme.

Quelque part, en filigranes, le message est passé : Peu importe le contexte et les origines de notre misère. Sachons faire les bons choix, et respectons les valeurs humaines. Car les véritables valeurs humaines demeurent sacrées et inviolables. Derrière cette noirceur se dissimule en réalité toute la richesse des relations humaines et la beauté cachée des êtres les plus sacrifiés par la vie.

L' autre artisan de la série - Jock, qui réalise l'intégralité des -superbes- couvertures originales (non reprises dans l'édition Urban Comics)

L’ autre artisan de la série – Jock, qui réalise l’intégralité des -superbes- couvertures originales (non reprises dans l’édition Urban Comics)©Vertigo

Il existe sur la Terre des endroits et des moments de notre Histoire où les êtres humains sont soumis aux pires tragédies, certaines devenant un héritage maudit qui s’étale parfois sur maintes générations.

Et comme une boucle tragique, il aura fallu attendre le dernier arc narratif pour que « Dash » prenne conscience que l’endroit qu’il voulait fuir était celui dans lequel il désirait en fait mourir. A condition que, comme aiment le dire les grands chefs de la nation indienne de jadis, ce soit « un bon jour pour mourir »… Et oui, Scalped a réussi un tour de force : celui de laisser percer sous le voile noir du polar poisseux, la beauté de l’Homme dans toute sa complexité…

25 comments

  • JP Nguyen  

    Belles envolées lyriques pour une série qui le mérite. Ces derniers jours, en lisant les critiques de Bruce sur Je ne suis pas un homme et le muret, je me disais que je ne serais pas trop partant pour lire des trucs aussi déprimant. Scalpel est très noir et désespéré et pourtant, il y a des moments lumineux, des instants de grâce.
    Certains personnages (peu) sont aussi foncièrement bons : Granny Poor Bear , Falls Down… ce qui compense un tout petit peu la galerie d’affreux.
    Et RM Guera est super bon (découpage, scènes muettes, ambiance).

    • Bruce lit  

      @ JP : Scary Godmother, Tony Chu, Bêtes de sommes autant d’articles sur le blog qui donnent envie de rigoler. Et les Xmen de Bendis aussi…

      • JP Nguyen  

        Il en faut pour tous les goûts. Je voulais juste exprimer que dans la gamme des lectures sombres et désespérées, il y avait encore tout un tas de nuances, entre celles qui te collent le bourdon, celles qui te secouent ou celles qui te font relativiser. Peut être que l’ancrage fictif de Scalped me permet de mieux apprécier le récit par rapport à des histoires plus proches de la réalité. Je ne suis pas sûr de bien exprimer ce que j’ai en tête…

      • nicolas  

        C’est comme mon café le matin. C’est pas mauvais, ca donne un peu d’énegie, mais c’est pas vraiment nutritif.

        Rien ne vaut un bon X-Force ! lol

        • Bruce lit  

          Completement d’accord sur le côté Fast reading de cette série. Je pense que c’est aussi Fast Writing pour Bendis.
          Le Parrain : Coppola n’a jamais caché son envie de faire de la trilogie une version gangster du Roi Lear. Le Parrain fait partie de mon Top 5 des films de ma vie. Il fait partie des survivants de la purge DVD que j’ai revendue pour faire de la place aux bouquins de la bibliothèque. J’aime même le 3 .

  • Bruce lit  

    @ Tornado : tu te spécialises dans les synthèses de série géniales ?
    Je n’ai jamais rien lu à ma grande honte de Dashiell Hammett. J’ai vu un comics façon comic strip de lui en médiathèque.
    Scarface : je n’ai jamais compris la fascination de cet espèce de Sarko des gangsters : vulgaire, bête, inculte. La famille Corléonne et sa tragédie familiale m ‘a toujours semblé plus puissante.
    J’ai bcp pensé à Twin Peaks aussi, le volet fantastique en moins avec cet exploration des secrets d’un territoire pourri par les histoires souterraines.

    • jyrille  

      Scarface, c’est un film dense, où la chute est aussi rapide que l’ascension, c’est assez fascinant, il n’y a justement pas de grande famille, mais un lyrisme de l’entêtement et du machisme exacerbé.

    • Nicolas  

      Bruce : les Corleones sont pires que Scarface. Des raclures, des parasites sociaux, des gangsters recouvers du strass hollywoodien mais des ordures quand même.

      • Bruce lit  

        Pas d’accord ! En dépit de leurs crimes, il y a de la noblesse chez les Corleone, une sorte d’aristocratie du Crime. Vito Corleonne dans son refus de toucher à la drogue est respectable. Michael Corleonne en impose. L’amour de ses enfants, ses remords en font un personnage de tragédie que je ne trouve pas chez Scarface.

  • jyrille  

    Je dois avouer que je ne l’ai pas encore lue. En fait j’ai les trois premiers tomes, j’ai trouvé ça très bien mais je n’ai pas été happé. Ca viendra sans doute, il faut que je recommence. Combien y a-t-il de tomes en VF ? C’est vraiment dommageable de ne pas avoir les couvertures de Jock qui ont l’air magnifiques.

  • tornado  

    Il y a 10 tomes en VF. Tout est bon , et même plus.
    Les mecs d’Urban Comics ont fait les marioles en proposant à Guéra de leur faire des couvertures exclusives pour cette nouvelle édition française. A mon avis, ils ont commis une bourde parce qu’effectivement celles de Jock étaient splendides.

    La comparaison avec « Twin Peaks » ne m’avait pas effleuré l’esprit. Mais c’est pas bête du tout, surtout que « Scalped » tente deux ou trois fois une discrète percée vers le surnaturel…

  • jyrille  

    Merci. Série finie alors ? Plus que 7 à acheter ?

    Rien à voir mais j’ai acheté la réédition Urban de Arkham Asylum. Je l’avais lu en VO il y a très longtemps, puis plus récemment (quelques années) toujours en VO (l’édition de 1989), et là, enfin, je l’ai.

    J’ai très envie d’en faire la chro 😛

    • jyrille  

      J’avais oublié à quel point vous êtes rapides et moi lent ! Même si je me doutais que Présence en avait fait une, bref, je te laisse la place volontiers car ta chronique est parfaite et je la partage complètement.

      Cependant je vous propose d’en faire un commentaire / chronique de ma part, en occultant les redites (la présentation notamment), ça suffira amplement, non ?

      • jyrille  

        Je vais essayer !

      • Bruce lit  

        Si tu le detestes autant que Liefeld 😉 Au fait je garde 0 étoiles ?

  • Matt  

    Je viens de finir le tome 3 et j’ai commencé juste hier soir. Je suis en effet pris dedans. C’est vraiment excellent pour l’instant. Et je vois parfaitement ce que tu veux dire par le fait que des personnages sont fascinants même en étant des salauds. Pour l’instant je trouve Red Crow très intéressant même si c’est un chef impitoyable. Parce qu’à côté de ça il respecte certaines personnes, peut verser une larme, et est tenu par les couilles par des mecs encore pires.
    Pour l’instant l’agent Nitz du FBI reste par contre un gros sac à merde qui n’a rien de fascinant.

    Il y a aussi un gros souci du détail de la part de Aaron. Ayant lu et vu un film sur les légendes indiennes, j’y retrouve des noms connus comme Iktomi l’esprit araignée et autres histoire de grands esprits. J’aime la façon dont certain essaient encore de s’accrocher à leurs racines culturelles. ça me fait penser à un téléfilm américano-canadien appelé Dreamkeeper dont le sujet est justement de préserver les rêves et les légendes. Un film avec un casting entièrement amérindien qui est construit comme une succession de courts métrages racontant des légendes indiennes. On passe très peu de temps à s’intéresser aux conditions dans les réserves, ce n’est pas le sujet…mais le protagoniste qui est un petit délinquant va apprendre la valeur de son héritage auprès de son grand-père conteur d’histoires.

    • Bruce lit  

      Le récit est à la hauteur du début à la fin. Et Nitza va aussi avoir son « instant de grandeur »

  • Matt  

    Je suis cela dit étonné par la déclaration de Tornado sur « le récit le plus noir jamais lu »
    Bon ok je n’ai lu que 3 tomes, ça va surement empirer. Mais même si c’est bien évidemment horrible ce qui se passe dans ces réserves, je n’ai encore pas ressenti chez Aaron le désespoir que Ennis peut faire naitre en moi. Le thème est peut être noir, mais Ennis peut me faire déprimer en me racontant une histoire de « Ghost Rider la vallée des larmes » Quand Ennis veut être noir, il me prend aux tripes. Même quand il est censé être drôle, il me fait peur alors bon…
    Une preuve s’il en fallait qu’un auteur ne fait pas naitre les mêmes émotions chez tout le monde.

  • Matt  

    J’ajouterai que je trouve la narration très fluide et plaisante. Pas d’abus de l’utilisation de la voix off non plus qui, même si ça reste mieux que les bulles de pensées, ont tendance à être parfois trop envahissantes dans les comics.
    ça se lit tout seul, presque « vite ». C’est une des rares fois où la durée de la série ne me dérange pas puisque j’en suis déjà à la moitié sans avoir vu le temps passer.

  • Jyrille  

    Pour ceux qui suivent, je me suis offert l’intégrale chez Urban au milieu de janvier. Et j’ai fini Scalped… Ca m’a pris plus de temps que prévu car je ne voulais pas quitter les personnages. Comme toute série (que ce soit en bd, télé, livres…) que j’aime, la fin de l’aventure me rend triste. Parce que c’était génial.

    Je ne suis finalement pas d’accord avec toi sur les personnages : aucun ne me semble abject, à part Diesel. Ils sont tous attachants dès le départ (bon, pour Red Crow il faut plusieurs épisodes), même les pires comme Nitz et Catcher, on comprend leurs motivations.

    « le dessin de R.M. Guéra, particulièrement précis sur les visages, conférant aux divers protagonistes une présence incroyable ! » Totalement vrai. Par moments, il me rappelle beaucoup le trait de Risso sur 100 bullets, et à d’autres, pas du tout, il est exagéré et précis comme les couvertures de Glenn Fabry pour Preacher.

    Les couvertures de Jock sont absolument fantastiques. Et elles sont toutes reprises dans l’édition Urban, mais parfois pas en pleines planches, et souvent en bonus.

    Je le redis, mais cette narration, les épisodes centrés sur des personnages secondaires, ceux se focalisant sur le passé d’un ou plusieurs personnages, tout cela me fait énormément penser aux séries télé de haute volée (ou pas, même les correctes ou pas mal ont ce genre de choses… ALTERED CARBON par exemple). Je ne connais quasiment pas les références que tu cites (soit je n’en ai pas entendu parler, soit je ne les ai jamais vues ou lues), je rapprocherai donc SCALPED de THE WIRE (écrite par des auteurs renommés du roman noir) avant tout. Je n’y vois pas du tout DELIVRANCE.

    De même, je ne trouve pas l’histoire si sombre et désespérée. Au contraire, malgré les morts, j’y vois beaucoup de rédemption et de renouveau, beaucoup d’affection entre les personnages, et la fin est plutôt positive même si je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ça.

    « une parabole tragique de la condition humaine » Là-dessus je suis totalement d’accord. Tous tes passages sur ce sujet sont impressionnants. Et c’est pour ceux-là que l’on aime la série.

    Merci encore de m’avoir poussé à craquer pour SCALPED, car elle faiut clairement partie du haut du panier dans ma bibliothèque désormais.

  • Tornado  

    Et bien je pense que tu peux enchainer direct avec SOUTHERN BASTARDS… 🙂

    • Jyrille  

      Ahah non merci c’est bon j’ai des dizaines de bds en retard… puisque désormais j’achète directement les sorties. Et encore, je n’achète pas tout ce que j’aimerai !

      • Bruce lit  

        C’est pas pour faire le contradicteur Cyrille, mais si je comprends ta comparaison avec THE WIRE en terme d’intelligence (ce que je ne nierai jamais), je ne suis pas vraiment d’accord. Parce que THE WIRE m’a vraiment ennuyé alors que SCALPED jamais. La première est une enquête administrative avec un refus obstiné, intègre de la moindre notion d’action et de sensationnalisme tandis que SCALPED est vraiment un thriller noir assez violent (rien que la séquence d’ouverture).
        @Tornado : j’ai décidé de donner une troisième chance à SOUTHERN BASTARDS.

        • Jyrille  

          C’est parce que 1) tu t’es arrêté à la première saison (crois-moi, il y a de la violence par la suite, sans jamais tomber dans le plan-séquence à la TRUE DETECTIVE ou DAREDEVIL, mais paraphrasant par moments le western) et 2) au-delà de la violence et des scènes d’action, toute la saveur et la valeur de SCALPED tiennent du même traitement infligé aux personnages dans THE WIRE : pas de manichéisme, conséquences subies et actions menées à tous les niveaux sociaux (du dealer de la rue au sénateur en passant par les gros bonnets, les flics, les chefs des flics, les journalistes, les enfants, les profs des enfants etc…).

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