Wolverine par Archie Goodwin et John Byrne
Un article de PRESENCE
VO : Marvel
VF : Semic, Panini
1ère publication le 03/06/19 – MAJ le 05/06/23
Ce tome fait suite à Wolverine Classic 3 (épisodes 11 à 16, scénario de Peter David & dessins de John Buscema) qu’il n’est pas indispensable d’avoir lu avant. Une connaissance superficielle du personnage de Wolverine suffit pour lire cette histoire. Il comprend les épisodes 17 à 23, initialement parus en 1989/1990, écrits par Archie Goodwin, dessinés par John Byrne, encrés par Klaus Janson (à l’exception de l’épisode 23 encré par Byrne lui-même), et mis en couleurs par Glynis Oliver.
Quelque temps dans le passé, Logan nu pourchasse un phacochère qu’il éventre de ses griffes et qu’il commence à manger cru, la chair encore chaude de sa chaleur animale. Il se souvient comment le seigneur Shingen Yashida l’avait ravalé à l’état d’animal. Il ressent alors une légère pluie qui le ramène au calme, merci Ororo Munroe. Au temps présent, Logan se trouve à Madripoor sous son identité de Patch. Il vient de traverser la vitrine du bar Princess, violemment éjecté par Roughouse. Il repart à la baston et calme rapidement Roughouse qui perd conscience dans une ruelle adjacente.
Logan repart se prendre un verre au bar, pendant qu’un mystérieux individu (Geist) achète Roughouse au général et chef de la police Nguyen Ngoc Coy. Le soir même ce dernier est reçu par le prince Baran qui lui explique qu’il serait de bon ton qu’il s’arrange pour que la cocaïne saisie la veille puisse quitter le local de preuves de la police et être rendue au transporteur initial pour qu’il la remmène d’où elle venait. Après le départ du général, le prince Baran reçoit Geist qui vient payer pour la libération de son chargement de drogue et avertir le prince des agissements de Patch.
Le lendemain, Logan se réveille dans le lit de Tyger Tiger, la propriétaire du bar Princess, mais aussi la responsable d’une des 2 familles du crime organisé sur l’île de Madripoor. Il va prendre l’air sur le balcon et son odorat surdéveloppé lui indique qu’un camion transportant un chargement de drogue passe dans la rue en-dessous, le même chargement qu’il avait fait saisir par la police. Il suit le camion jusqu’au port et assiste au transbordement des caisses et de Roughouse (ligoté et neutralisé) sur un petit esquif ralliant un navire de l’armée américaine, sous la supervision de Geist. À New York, dans le quartier d’Hell’s Kitchen, Daredevil essaye de maîtriser Hammer Cody, un ancien boxeur professionnel, pris d’une crise de fureur paroxystique.
En 1988, Chris Claremont finit par céder à la pression des responsables éditoriaux de Marvel, et il accepte de lancer une série mensuelle dédiée à Wolverine, dont il écrit les 10 premiers épisodes, avant de laisser la place à Peter David. Pour pouvoir disposer d’assez de marge de manœuvre à l’écart des X-Men, Claremont installe Logan dans une île fictive à la frontière de la Mer de Chine occidentale et de la Mer de Chine orientale : Madripoor. Il crée 2 supercriminels de toutes pièces, assez génériques : Roughouse & Bloodscream. Le ton général des aventures évoque une forme d’hommage à Casablanca (1942) de Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart.
C’est l’époque où la série des X-Men est la locomotive des ventes de Marvel, et l’éditeur décide de capitaliser dessus en multipliant les séries dérivées. Claremont ne croît pas trop à une série portée uniquement par Wolverine, et le type d’aventures ne correspondant pas à ce qu’il souhaite écrire. C’est la surprise quand Marvel annonce que John Byrne va participer à la série, alors qu’il avait clairement annoncé qu’on ne l’y reprendrait plus, à tel point qu’il ajoute à sa signature de l’épisode 17 la mention : ne jamais dire jamais. Le scénario est signé par un auteur chevronné : Archie Goodwin. L’autre surprise réside dans le choix de l’encreur Klaus Janson dont le travail a évolué vers un rendu plus brut et grossier, dans une direction très différente des dessins de Byrne.
Effectivement en découvrant les planches, le lecteur constate que Klaus Janson plaque ses choix graphiques sur les crayonnés de John Byrne, au point de plus évoquer ses propres dessins. C’est un choix délibéré de Byrne qui souhaitait un rendu plus agressif, moins peaufiné. Le lecteur peut donc retrouver ces traits très courts et très secs qui délimitent certains contours ou qui viennent donner une texture abîmée ou usée aux accessoires et même à la peau des personnages. Il observe également les aplats de noir très irréguliers de Klaus Janson qui marquent une forme de désordre, d’absence de maîtrise des éléments matériels par les personnages.
S’il le souhaite, le lecteur peut se livrer à une comparaison entre l’encrage de Janson et celui de Byrne car ce dernier s’encre lui-même dans le dernier épisode. Il peut alors aussi relever le recours à de courts segments droits et rigides par Janson, alors que Byrne choisit systématiquement la courbe. Pourtant, le lecteur sent comme une dissonance visuelle dans l’encrage de Janson car pour certaines cases, il respecte les choix des crayonnés rapides (qualifiés de breakdowns dans les crédits) de Byrne, reproduisant ses traits avec fidélité, à commencer par les arrondis. Ainsi dans les 4 pages où il apparaît, Daredevil ressemble plus à sa version par Byrne, qu’à celle par Frank Miller dont Klaus Janson a régulièrement été l’encreur attitré, à commencer sur les épisodes de la série mensuelle de ce personnage.
Sous l’encrage très particulier de Klaus Janson, le lecteur retrouve la narration visuelle impeccable de John Byrne et son talent pour réaliser des images qui restent en mémoire. Parmi elles, le lecteur apprécie la férocité de Wolverine sur la couverture, le mouvement de ses griffes quand il éventre le pauvre phacochère, Wolverine en train de monter le long de la chaîne de l’ancre du vaisseau militaire, Nuke s’élançant à l’assaut avec une énorme mitrailleuse dans les bras, Tiger Shark regagnant l’eau de l’océan dans un saut d’une rare élégance, La Bandera s’élançant au combat, une bonne sœur décapitant Wolverine agenouillé dans la neige, etc.
Comme à son habitude la narration visuelle de Byrne est impeccable le regard du lecteur passant d’une case à la suivante avec une grande fluidité. Il observe également que l’artiste a su reprendre les éléments visuels spécifiques de Madripoor, à commencer par un urbanisme de petite ville, avec des rues serrées et des constructions de quelques étages. Pour le coup, l’encrage de Janson apporte une texture qui rend les bâtiments moins factices et plus organiques. Le lecteur voit également que Byrne dose les informations visuelles des arrière-plans en fonction des séquences. Il prend le temps de décrire les bâtiments, les aménagements intérieurs, lors des séquences civiles ; par contre dès qu’il s’agit d’un affrontement physique de grande ampleur, les arrière-plans deviennent totalement vides. Du fait de l’époque de la parution de ces épisodes, Glynis Oliver applique encore des aplats unis de couleur, sans dégradé, sans possibilité de camaïeu, sans pouvoir atténuer cette absence flagrante de décor.
À l’évidence, Archie Godwin est lui aussi familier de la référence au film Casablanca, et il sait très bien en restituer l’esprit. Voilà Logan embarqué dans une histoire de trafic de drogue, d’expérimentations sur des cobayes humains pour créer un supersoldats, de de révolution dans un pays d’Amérique Centrale, d’égérie d’un peuple (La Bandera) et d’ennemis hauts en couleurs que ce soit le cyborg Geist ou le supercriminel Tigershark. Le scénariste fait même apparaître Hitler le temps d’une séquence dans le passé pour enfoncer le clou de cet esprit de serial movies, d’aventures un peu bon marché.
Au cours du récit, le lecteur ne peut pas s’empêcher de remarquer que Goodwin s’acquitte des obligations de continuité avec l’univers partagé Marvel, que ce soit avec l’apparition de Storm le temps d’une planche, de Daredevil le temps d’une séquence, ou de Nuke le temps d’une case, ou encore la participation de Tigershark dans le cadre du crossover Acts of Vengeance. Il va même plus loin en évoquant à plusieurs reprises le statut un peu particulier des X-Men à cette époque : le monde entier les croit morts. Du coup, en apercevant Wolverine dans son costume, tout le monde pense qu’il s’agit d’un imposteur se faisant passer pour le héros décédé, et doutant que ce gugusse dispose des pouvoirs de l’original. Néanmoins le lecteur peut très bien lire ce récit en ignorant tout de ces éléments contextuels, Goodwin prenant bien soin que son récit reste intelligible pour le plus grand nombre de lecteurs.
L’intrigue peut parfois sembler un peu étirée, partant de la situation politique de Madripoor avec le prince Baran faisant tout pour conserver le fragile équilibre des pouvoirs (et sa position de chef du gouvernement), pour partir vers un trafic de supersoldat en Amérique Centrale, jusqu’à une menace trouvant son origine dans la guerre entre les Eternels et les Déviants, 2 races créées par Jack Kirby en 1976, lors de son retour chez Marvel. Le lecteur peut y voir la volonté d’Archie Goodwin de se conformer au genre superhéros, d’utiliser les conventions parfois infantiles propres à ce sous-genre, jusqu’à une peuplade d’indiens indigènes un peu trop nature pour être crédible. Dans le même temps, le lecteur se rend compte que Logan existe vraiment en tant que personnage, qu’il n’est pas juste un héros générique doté de griffes. S’il y prête attention, il se rend compte également que le scénariste parsème son récit de concepts ou de thèmes qui dépassent les stéréotypes de ce genre d’aventures. Comme le fait remarquer Logan, le principe du pouvoir de La Bandera (alimenté par ceux qui croient en sa cause) la hisse au niveau de l’allégorie.
Dans le même ordre d’idée, Archie Goodwin intègre à son récit un thème aussi classique que le prix payé par les civils en temps de guerre, lorsque le président fait détruire une mission religieuse à caractère hospitalier pour pouvoir arriver à ses fins. Il entremêle également des thèmes moins primaires comme la traque des criminels de guerre, les prises d’intérêt des États-Unis en Amérique Centrale avec la présence d’agents peu regardants sur les moyens (incarnés ici par Jack Bascomb). Il montre que les moyens utilisés par le président Felix Guillermo Caridad sont moralement abjects, et dans le même temps il devient un personnage tragique, pour qui la fin justifie les moyens dans le cadre de l’exercice du pouvoir, mais aussi de ses responsabilités. Son objectif est de parvenir à assoir sa nation sur une position de pouvoir lui permettant de sortir de la tutelle des États-Unis, et de l’exploitation des ressources de son pays par ce pays hégémonique qui en profite. Si le lecteur y est sensible, il peut aussi détecter une forme de sadisme discret avec l’obsession du rasage de Geist.
A priori, le lecteur vient pour une histoire d’un de ses mutants préférés, réalisée par des créateurs de renom. Il constate que l’encrage de Klaus Janson tire les dessins dans une direction notablement différente du rendu habituel de John Byrne, apportant une touche de noirceur cohérente avec le récit, et avec la nature violente du personnage. Byrne apporte tout son savoir-faire en termes de narration visuelle, et s’ingénie à conserver les caractéristiques visuelles de la série, que ce soit l’urbanisme de Madripoor ou l’apparence de Patch évoquant celle d’Indiana Jones. Archie Goodwin & John Byrne raconte une histoire qui utilise toutes les conventions classiques des superhéros, y compris quelques-unes des facilités inhérentes à ce sous-genre. Mais le scénariste incorpore également plusieurs thèmes adultes qui élèvent ce récit au-dessus du simple divertissement, sans parvenir totalement à gommer les rebondissements trop mécaniques.
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Un Logan qui se prend pour Bogart à Madripoor, Tyger Tiger, DD et Nuke : le Wolverine de Archie Goodwin, John Byrne et Klaus Janson taille son chemin chez Bruce Lit. Séquence souvenir.
La BO du jour :
Je garde un bon souvenir de cette période de la série. c’était fun, décomplexé… ça se lisait tout seul.
Oui : des histoires d’aventure sympathiques, entre superhéros classique et hommage à d’autres genres, avec des personnages peu fouillés. Ça m’a fait plaisir de retrouver Byrne et des piques contre la politique interventionniste des États-Unis en Amérique centrale.
Je suis touché par la délicate attention en légende du dessin du monstre Spore !
J’aime bien le Byrne de cette période mais je préfère son propre encrage à celui de Klaus Janson. Le dernier scan est une cover qui m’avait fait craquer pour acheter la revue kiosque… Nostalgie…
Pour la dédicace, je me suis souvenu de notre article à 4 mains sur Byrne.
J’ai également une préférence pour un encrage plus doux sur les dessins de Byrne, mais sans savoir si c’est parce que j’ai d’abord été habitué à l’encrage de Terry Austin, ou si c’est pour un rendu final tiraillé entre courbes et traits cassants.
Bob Wiacek a été un très bon enlumieur de Byrne… il affinait là où Byrne a tendance à être gras…
Parmi les encreurs de John Byrne, j’aime bien également le travail d’Al Gordon sur Fantastic Four, Dick Giordano sur Man of Steel, Keith Williams sur Superman et Avengers West Coast, Tom Palmer sur Star Brand, entre autres.
Une très bonne histoire agréable à lire.
Archie Goodwin écrit un vrai film d’aventures comme le souligne Présence. bien plus relevé que la plupart des blockbusters actuels…
le talent discret de parvenir à faire vivre leurs personnages au delà des stéréotypes et leur donner une résonance véritable et cohérente.
Comme le fait observer Alex, Goodwin écrit ici en mode détendu. Quand je regarde sa carrière, je suis épaté par sa production sur Eerie, Creepy et Blazing Combat, par son rôle éditorial sur la ligne Epic Comics, et par l’une des meilleures histoires de Batman, commentée ici même par Tonrado.
brucetringale.com/the-dark-night/
Le run de Byrne sur sur Wolverine présente une séquence dans laquelle Magneto règle son compte à un ancient Nazi, comme il fait aux deux ancien SS en Argentine dans X-Men : Le Commencement.
Et curieusement Magneto demande à Wolverine de s’occuper d’un ancien nazi dans le Uncanny X-force de Remender au lieu de le faire lui-même.
Bon ça reste un bon épisode, mais Magneto se serait-il assagi avec l’âge ?^^
Ces épisodes de Wolverine datent de 1989/1990 : le lecteur pouvait encore croire à l’existence de nazis tranquillement planqués en Amérique de sud. Les épisodes d’Uncanny Avengers datent de 2012-2014 : ils commençaient à ne plus être très frais les nazis, à la fois en âge, à la fois comme cliché maintes fois éculés.
Il y en a eut! Le reseau Odessa n’est pas qu’un mythse, de nombreux Nazis on fuit l’Allemagne à la fin de la guerre pour se refugier en Amerique Latine, en Syrie.
c’est clair…
ça peut faire cliché aujourd’hui mais dans l’épilogue de cet arc c’était diablement efficace…
c’est sûr q’une 2014, c’est plus des tombes nazies en Argentine qu’on risquait de trouver…
Retrouvés dans les années 2010 ?
Je sais pas où vous partez là, ou alors ne répondez pas à mon commentaire si vous racontez autre chose^^
Je disais juste que Magneto ne s’occupe pas lui-même du nazi dans le run de Remender. Il demande à Wolverine de le faire. Comme s’il n’avait plus envie ou qu’il ne tuait plus aussi facilement.
Sinon ces épisodes sont aussi sortis dans les intégrales Panini. Surement traduites par vous savez qui, mais je le précise tout de même puisqu’au début de l’article il est écrit VF : Semic. Alors oui c’est pas faux, mais il y a eu réédition plus récente.
Effectivement, je répondais à Nicolas.
Je reconnais bien volontiers que j’ai renoncé à chercher une logique dans l’évolution du comportement et des valeurs de Magneto, y voyant plus les exigences ponctuelles des responsables éditoriaux, ou l’inspiration du moment d’un scénariste.
« une séquence dans laquelle Magneto règle son compte à un ancient Nazi »
Ce que j’aime bien dans cette scène, c’est qu’elle joue la carte de la suggestion. On se doute que le Nazi cyborg va passer un sale quart d’heure, mais ça reste hors-champ (il y a du plantage de couteau dans la scène en Argentine de First Class, mais sans pour autant montrer du sang à l’écran).
Difficile de faire plus complet comme article.
L’idée de ces aventures exotiques à Madripoor, île fictive au croisement de Los Angeles et Macao était vraiment rafraîchissante. Dommage que ce style old-school infantilise direct l’aspect Indiana-Jones de ce Wolverine en mode globe-trotter.
J’avais lâché la série rapidement, après les premiers épisodes de Peter David. L’aspect « combat contre le vilain du mois » m’avait très vite fait tomber les bouquins des paluches.
Ces derniers temps je m’inflige la lecture d’Amazing Spiderman dans mes derniers Strange achetés à l’époque de mon adolescence, juste avant que je ne cesse temporairement la lecture de comics de slips. Soit les Strange 200 à 213. C’est une véritable torture pour moi. Les scénarios de Tom DeFalco avec également le vilain du mois, Les dialogues et les dessins affreux. Je n’aime plus du tout ça. Je trouve ça très mauvais.
Du coup, même si j’aime beaucoup l’écriture d’Archie Goodwin en règle générale, je ne pense pas essayer ces épisodes de Wolverine dont le style a l’air du même acabit que les autres séries de la même période.
J’ai en tout cas pris un grand plaisir à lire l’article, notamment dans le soin apporté au décorticage de l’association Byrne/Janson. Et puisqu’on est dans les discussions de geek, je dirais que mon encreur préféré sur Byrne, c’est Terry Austin.
Terry Austin : oui, mais quelle période ? Uncanny X-Men ou Superman ?
X-men.
Superman : J’ai lu la 1° partie du run de Byrne, mais je ne me souviens pas du dessin.
TU AVOUES!
Y’a un truc que t’as bien aimé dans la saga du phénix noir….
je vais le dire à tout le monde!
je sais je suis infantile… :):)
Ben oui, je le dis dans l’article d’ailleurs ! 🙂 (pas que tu es infantile, juste que l’encrage de Terry Austin apport de l’élégance au dessin de Byrne 😀 ).
En règle générale, j’ai beau trouver ces BDs pas bonnes dans la forme, j’adore très souvent les dessins. Mais il se trouve que dans la période DeFalco que je suis entrain de lire sur Amazing Spiderman, c’est bâclé d’une force ! Hier j’ai relu un épisode dessiné par Sal Buscema, et c’était une purge à tous les niveaux. La veille un épisode dessiné par Ron Frenz, et c’était pire !
Pour ce qui est de ce brave Ron Frenz, je sais qu’il a voulu renouer avec le style de Steve Ditko, au niveau des postures etc…
le comics nourrit sa propre nostalgie de manière particulièrement bizarre parfois.
j’aime « assez » cette période, c’est mon « sanctuaire » où je me vois dans mon lit avec cinq-six strange à relire, relire et relire encore…
avec le temps? je ne sais pas….
je continue à trouver la course-poursuite avec Firelord très réussie. on y sent le gras au bout de ses limites, qui se dépasse, se relève, retombe et ne se décourage toujours pas… L’essence de Spider-man pour moi…
les fans reparlent souvent des duels avec le fléau mais je préfère celui-là…
J’ai relu effectivement cet épisode (un double, d’ailleurs) avec Firelord. Je ne te cache pas que c’a été très pénible pour moi. Ce personnage cosmique flashy qui parle comme au moyen-âge, cette mise en forme ampoulée. Il y a vraiment des moments où j’aimerais être dans ta tête de lecteur pour savoir comment vous faites pour réussir à relire ces épisodes en vous remettant au même niveau que lorsque vous étiez gosse. Ça doit être chouette. Moi je n’y arrive plus…
Honnêtement je ne sais pas…:)
je crois que j’ai pas de césure… je sais pas argumenter parce que je peux dire plei de choses positives sur cet épisode, mais rien de..raisonné pour convaincre qu’il est mieux qu’autre chose…
Bon j’aime le langage semi médiéval…j’adore déclamer des strophes des Rois maudits, Cyrano etc… du coup je suppose que ça ne me choque pas…
mais de même que je ne sais quasiment rien lire d’anthropomorphique, je n’arriverais pas à « goûter » du Picsou de Don Rosa… même si on m’en dit énormément de bien…
il y en a à la bibli… je tenterai..;qaund il n’ya aura plus rien d’autre…
pour revenir aux comics.. je viens de jeter un oeil sur la série SUPERMAN/WONDER WOMAN très moderne, et j’ai trouvé sans imagination, sans peps, sans rien c’est indigent et là je peux t’assurer que malgré les lourdeur je préfère largement le run de De Falco/Frenz sur Spidey…
de toute façon je crois que De Falco est une sorte de nouveau Balzac … 🙂
Héhéhé. Et Roger Stern c’est Proust ! 😉
Bah… Comme je l’ai déjà dit pour moi il faut que la forme soit adulte, ou au moins universelle et classe. Là, c’est trop basique. Je n’arrive pas à percevoir ce qu’il y a de l’autre côté…
Je mets trop la forme avant le fond. je sais pas faire autrement ^^
Effectivement, un article toujours aussi complet et à la minutie impeccable quant aux techniques d’encrage. Eh…même moi j’ai compris.
J’ai lu ce recueil il y a quelques temps et mon dieu que ce dessin de Logan en fin d’article est sublime. A vrai dire on y voit toute l’influence que Byrne a eu sur Jim Lee.
D’ailleurs pour la saison 7 j’aimerais bien une thématique Jim Lee. Celui qui fut consacrée demi dieu du comic book dans les 90’s n’a quasiment pas d’article en son honneur.
Pour ces aventures, tu m’apprends l’origine de Patch.
Ce sont des histoires qui continuent de peu m’attirer . On les retrouver en VI SERVAL et XMEN et je trouvais ça un peu
ringardrococo. Les seules qui m’aient jamais attirées auront été la rencontre avec Cypher par Sma Kieth et la branlée que se prend Logan face à Creed.@Matt : je suis d’accord avec toi. Il n’a jamais été très logique que Magnus ne tue pas le nazi lui-même. C’est Magneto quand même…
« à l’exception de l’épisode 23 encré par Byrne lui-même »
Et d’une case par Williamson (la dégustation du phacochère par un Logan voûté et au regard bestial).
Oui, merci pour cette précision. J’étais allé chercher l’image sur google et la différence est patente. Je n’ai pas voulu faire un article trop long : c’est pour ça que je ne ai pas inclus cette information.
C’est vrai qu’on va loin dans le geekisme parfois, pourtant, le comics américain est le seul art où l’encrage est un metier à part entière…
En Franco-belge ou en manga, on appelle ça « assistant » et le boulot est de reproduire le trait du maître…
Chez les ricains, c’est vraiment autre chose.
souvent utilisé pour « corriger » les défauts des dessinateurs débutants ou ou pressés, ils ont développé parfois un style. En l’occurrence Klaus Janson donne un rendu particulier et unique sur John Byrne…
je ne suis pas un grand grand fan..
je trouve ça intéressant et ça, ça doit être mon côté passionné de comics..
mais par contre j’ai adoré le rendu sur JOhn Romita Jr sur le Batman/Punisher..;l’histoire n’est pas renversante mais vraiment l’encrage m’a tué….en plus ce fut mon premier comics VO
@Eddy: Et encore, c’est amené à changer à changer au fil des décennies et des tendances (à part peut-être pour les grands anciens genre Janson ou Palmer, l’encreur et moins crucial qu’avant dans le rendu final).
Maintenant que les encreurs n’ont plus autant qu’avant le rôle de finisseur (pour compléter les breakdowns) en plus de l’encrage, et surtout que les crayonnés des dessinateurs se font de plus en plus poussés, la marge de manoeuvre de l’encreur, pour interpréter le crayonné à sa sauce, est nettement moindre (sans compter les dessinateurs qui ont fini par se passer d’encreurs, au grand dam de certains de leurs fans).
Les coloristes sont plus mis en avant ces temps-ci (les réactions suscitées par l’annonce surprenante du décès du jeune et talentueux Justin Ponsor ont tendance à le démontrer dernièrement).
D’Armata ou Dean White ont aussi une patte bien reconnaissable (pas fan, mais là n’est pas la question). En rejetant un oeil aux FF de Lobdell/Davis, ça me rappelle que le type de colorisation de Liquid! n’était guère à mon goût (une tendance à la main lourde au niveau des effets). J’ai failli oublier Laura Allred dans ceux dont j’apprécie le travail.
Honte à moi : j’ai oublié Dean White !
J’aime beaucoup aussi Jesus Aburtov sur les planches d’Howard Chaykin, Elizabeth Breitweiser sur Sean Phillips, Mark Chiarello, Owen Gieni (sur la série Shutter), Tom Luth sur Groo, en passant sous silence les artistes qui travaillent à la couleur directe, ou qui font leurs couleurs eux-mêmes.
On avait déjà un peu discuté de cette spécificité à l’occasion de l’interview avec Phil Cordier.
brucetringale.com/point-dencrage-une-interview-de-phil-cordier/
Un article effectivement très complet et qui m’apprend plein de choses.
N’étant pas fan de Wolvie, je ne lirai pas cette histoire, mais j’ai beaucoup aimé tous ces commentaires sur le dessin et l’encrage.
Cela ne fait que depuis que je suis sur le blog que je sais vraiment ce qu’est l’encrage. Il faut dire qu’en découvrant les comics à 6 ans, je me suis dit que l’encreur devait être celui qui écrivait les lettres ! Oui vous pouvez rire 😉
Bref, la différence est nette avec l’encrage de Terry Austin.
Ah, et c’est aussi en ouvrant le « ICONS » sur Jim Lee (merci frangin, encore une fois !) que j’ai réalisé l’importance de l’encrage.
J’adore les dessins de Jim Lee, mais il faut savoir les mettre en valeur.
Je suis contente qu’il soit au programme de la saison 7 !!
Et c’est vrai, Bruce, qu’avec le dernier scan on ne peut nier l’impact sur Jim Lee. En a-til déjà parlé, d’ailleurs ?
Oui Kaori, Jim Lee a du talent mais quand on regarde ses planches en noir et blanc, limite on comprend rien, trop de détails pas forcément mis en avant. En couleur ça change pas mal (bon du coup c’est encore différent de l’encrage mais on se comprend^^)
Je parle vite fait de ça dans mon article sur Mardi Gras Descendres, mon premier article pour le blog^^ (ceci n’est pas un message pour t’inviter à aller le lire…)
Mais sinon j’ai quasi rien de Jim Lee moi, à part Batman Hush ou les X-men.
C’est ça, en noir et blanc, ça fait fouillis, c’est presque décevant ! Alors que le rendu sur HUSH est magnifique…
Et j’irai lire ton article par curiosité 😉 mais pas tout de suite.
Pour avoir lu le BATMAN de Gaiman et Kubert, j’ai eu la même impression avec mon édition noir et blanc, ça pique les yeux .
Dessins & encrage : c’est devenu l’une de mes marottes de me demander en quoi les dessins apportent des saveurs à la narration de l’intrigue. Je le fais avec des termes de profane parce que je n’ai jamais dessiné. C’est comme ça que Bruce m’avait incité à interviewer Phil Cordier qui tient un blog spécialisé dans l’encrage.
philcordier.blogspot.com/
Un article en forme de madeleine de Proust vu que j’avais lu ces comics à l’époque (et jamais relu depuis) lorsqu’ils étaient publiés par Semic dans leurs premières Versions Intégrales. Du reste sans vouloir dire de bêtise mais il me semble que le nombre d’exemplaires vendus a été multiplié par deux lorsqu’ils ont arrêté de titrer SERVAL mais WOLVERINE à la place !
Bref à l’origine j’avais été un peu dérangé par l’encrage de Janson, comme tu le soulignes, radicalement différent de celui de Byrne ! Avec le recul je trouve ce choix très courageux.
Finalement ce qui m’avait le plus gêné c’est le sentiment de voir des épisodes un peu « bouche trou » en marge de la continuité où rien d’important n’arriverait jamais. Des épisodes sympas mais finalement un peu anecdotiques. Hey au niveau charisme les ennemis de Wolvie peuvent se rhabiller ! C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai tout revendu !
Ah autrement oui I think it’s begining of a beautiful friendship 😉
Des épisodes bouche-trou – C’était également mon sentiment à l’époque. C’est l’autre manière de ressentir ces aventures, l’autre face de la pièce par rapport au côté pile exprimé par Alex : c’était fun, décomplexé… ça se lisait tout seul. Avec le recul des années, que dis-je des décennies, ces épisodes se relisent avec plus de plaisir que ceux perclus d’une continuité révisée et contredite maintes fois depuis.
Présence tu as tout juste 🙂
Et je rajoute une couche : Klaus a fini puis encré les dessin, qui étaient loin de crayonnés finis C’était un choix, assumé par Byrne qui a souvent dit qu’il a aimé ce rendu particulier; mais déroutant pour qui aime reconnaitre Byrne plus que ça. j’ai montré pas mal d’exemples mais on en voit déjà sur ces qques entrées
http://philcordier.blogspot.com/2017/07/klaus-byrne.html
http://philcordier.blogspot.com/2014/07/wolverine-par-byrne-et.html
http://philcordier.blogspot.com/2012/11/une-chose-de-byrne.html
Je ne me doutais pas du tout de l’existence de ces bds… Même si les scans donnent très envie (celui avec la nonne fait énormément penser à du Miller), sachant que j’adore le trait de Byrne, je ne peux pas en dire autant de la colorisation ni même de l’histoire, qui a pourtant l’air très sympa : j’aime beaucoup ton analyse sur la situation politique.
La BO : plus tard…
Comme l’ont indiqué Alex et Patrick, assez vite cette série s’est éloignée d’une approche centrée sur l’histoire personnelle de Logan pour plus s’inscrire dans une série d’aventures. Ces épisodes étaient donc avant tout l’occasion de retrouver John Byrne sur Wolverine, et avaient l’avantage de pouvoir être lus sans connaissance des épisodes précédents écrits par Peter David, et sans lire les suivants écrits par Jo Duffy.
J’ai écouté la BO : mais oui ! « Play It Again, Sam » (c’est de là que vient le nom de la maison d’édition musicale PIAS)… Je crois que je n’ai jamais vu Casablanca.
A lire vos commentaires, j’ai un peu le même sentiment que sur le Batman de Gaiman et Kubert : bien mais anecdotique. Ca pourrait tout à fait me plaire en fait. Surtout que j’adore ces ambiances de pulp, de Indiana Jones. Peut-être à l’occasion. Merci en tout cas, ton article me servira de repère pour plus tard !