EDIE NOUS TOUT ! (Interview Edwige Dupont )

EDIE NOUS TOUT !

Un autoportrait d’Edwige Dupont au micro d’ Eddy Vanleffe le gueux.

1ère publication le 18 juin 2020- MAJ le 02/05/21

L'artiste toujours indissociable de ses outils... ©Edwige Dupont

L’artiste toujours indissociable de ses outils…
©Edwige Dupont

Bon, c’est le trac.
Bruce il est comme ça, il ne prévient pas, et pouf, il m’envoie faire une interview et pas n’importe laquelle celle d’Edwige Dupont, l’illustratrice peintre officielle du blog. Rien que ça!
Ok je prends une petite Zubrowska avant de commencer parce que pour vous situer, Ed’illustratrice, c’est la signataire d’à peu près tous les portraits de Gainsbourg, Ian Curtis, Saez, Dio, Marylin Manson que vous avez pu admirer depuis déjà trois-quatre ans sur ce blog où vous traînez vos guêtres, là, présentement.

Si vous êtes pris de curiosité, que vous la suivez sur les réseaux sociaux, comme Facebook ou son compte instagram, vous pouvez justement constater qu’elle est très loin de se borner à cette activité. Non, Ed’ est protéiforme dans son art, qui va du portrait, peint délicatement ou griffé sauvagement, à l’illustration de Livres, à la fantasy et de tout un tas de choses. Parfois vous verrez des «work in progress» fascinants ou l’écouter jouer du piano ou lire des vers de sa compositions, bref, ce n’est pas une fée, mais toute la famille avec les sœurs, les cousines et les tantes qui se sont penchées sur le berceau d’Edwige qui connaît bien les deux côtés puisqu’elle a été modèle pour dessin académique également pendant sept ans.
Mais moi interviewer, ce n’est pas mon métier, si je pose les questions d’usage de mon travail civil, ça donne ça:

Eddy: Heu… t’as bien pensé à mette ta carte vitale à jour?

Ed’: Et bien effectivement, elle Bugue constamment. J’ignore pourquoi !! Je ne dois pas rentrer dans le même moule !

-Voilà, c’est plié….Allez! Je finis de sniffer ma colle UHU, et je m’y mets-

Eddy: Bon Edwige, tu sais que j’admire ton boulot depuis qu’il m’est tombé sous les yeux, mais pour les autres, les silencieux, les timides qui n’osent peut-être pas te poser la question. Qui es-tu? D’où viens-tu?

Ed’: D’où je viens. Hum… Excellente question. Toi Eddy, sais-tu réellement d’où tu viens ? Cependant sur cette fameuse carte plastique verte, on me fait savoir que je suis rémoise. N’étant contrariante pour deux sous, j’acquiesce, même si je vis en bord de mer en Loire Atlantique, dorénavant . Oui, je suis très résiliente. Ça s’apprend aussi, c’est comme la peinture ! Mais très honnêtement, je pense que je viens de beaucoup plus loin que ça …
Qui je suis ? C’est difficile de rester pragmatique face à ce genre de question mais je vais faire un effort. Je suis ce genre de personne qui n’a pas besoin de substance chimique pour atteindre une transcendance intergalactique (et j’ai fait un effort…)

Eddy: Et cum spiritu tuo! Quelle est ta formation artistique de base?

Ed’:Non placet (rires). Après la Sorbonne, j’ai eu la chance en 2006 de faire une année à l’École Supérieur des Arts Modernes de Paris. Durant une année scolaire, j’ai pu donc découvrir un monde incroyable sans pour autant tout expérimenter. Une année scolaire c’est court pour tout découvrir. Ayant très peu de bases, je me suis contenté surtout d’observer et de boire littéralement les paroles de ma prof d’Histoire de l’Art. Élève très studieuse et disciplinée, je suis sortie de cette année avec un diplôme d’infographiste quand même.
Cependant, je n’ai pas pu poursuive, j’ai dû me soigner d’un cancer.

La frustration fut énorme, puisque je ne savais toujours pas peindre ni dessiner correctement. J’ai donc laissé la vie en décider ainsi. Sachant que si je m’en sortais, je saurais quoi étudier par la suite. De toute façon, je reste une acharnée du travail ! Quand je me lance un défi, c’est plus fort que moi, je dois aller jusqu’au bout ! En 2016, je me suis dit,  »je veux faire du réalisme, moi aussi je veux en être capable. » Le truc improbable quand tu n’as aucune notion.
Puis 3 ans après, défi relevé. Mais pas les doigts dans le nez non plus. Il a fallu travailler dur. 7 jours sur 7, 10 à 13 heures par jour et je n’exagère en rien. Mais ce qu’il y a d’autant plus de jubilatoire c’est que tout ce travail je l’ai réalisé uniquement pour moi. Je ne bosse pas pour épater la galerie ou être connue, m’en cogne de tout ça, c’est de la dope si tu pars dans ce genre de raisonnement. Ça ne t’amène nulle part et ça peut être destructeur. Se contenter de ce que l’on possède, puis bosser pour progresser et atteindre ses objectifs. De ce fait, pas besoin d’être approuvé par qui que ce soit. Je suis peut-être un peu cash dans mes propos mais je ne sais pas tricher. Donc je ne fais de l’ombre à personne, nous avons assez à faire avec les nôtres.

Photographe aussi, elle capture la pierre et le céleste.

Photographe aussi, elle capture la pierre et le céleste.

Eddy: L’art est pour toi une sorte de thérapie?

Ed’: Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’avoir un diplôme de psy pour le deviner. Ils ne sont pas tous très bons d’ailleurs…
Toutefois, chacun est libre de choisir comment panser ses blessures. A travers mon travail bien évidemment je traite des sujets comme la perte, la souffrance, les trahisons aussi auxquelles j’ai dû faire face. Mais ce n’est pas tant explicite que cela. Probablement plus il y a 4 ans. Le temps travaille pour nous. Très peu de personne savent décrypter mes productions, ce qui en retourne réellement. Travailler est ma nourriture. Je compense de ce que j’ai perdu et de ce que l’on m’a volé. Je ne suis pas amère pour autant. C’est mon chemin de vie. Le travail du deuil est extrêmement long mais je suis d’une patience déconcertante et je m’en sers également dans mon travail. Je tire profit de chaque épreuve. Autant qu’elles me servent pour le meilleur aussi ! Donc, j’ai la foi pour soulever des montages mais faire une course à pieds c’est plus complexe. Effectivement parce qu’il ne faut pas non plus se mentir, si je pouvais gambader pieds nus dans l’herbe fraîche du matin, courir en tournoyant pour attraper des papillons (tu visualises l’image ? et j’ai une belle robe, les cheveux au vent) je bosserai sacrement moins et je profiterais de l’extérieur.
Ça fera 10 ans l’année prochaine. J’assume pleinement mon handicap. Depuis 6 mois, je prends mon temps pour tout. Réapprendre différemment aussi. Depuis tout ce temps j’étais en rééducation. Faut savoir lâcher prise aussi à un moment et de se contenter de ce qu’il te reste. Mais depuis ma greffe, c’est beaucoup mieux ! Toujours est-il, si j’ai réussi à me sortir les fesses de mon fauteuil roulant, cette victoire je ne la dois qu’à une seule et unique personne:Moi. Et j’interdis quiconque de s’attribuer mes mérites. Et on m’avait bien dit que c’était terminé dès le départ. Aucun espoir.

Eddy: Comment as-tu fait connaissance de Bruce Lit sachant que tu as surtout fait des portraits de musiciens et qu’il s’agit d’un blog orienté comics et BD, possèdes tu une connexion particulière avec ces univers?

Ed’: Par le biais de mon compte Facebook, je suis d’autres illustrateurs. Je voyais des articles du blog passer sur leurs pages respectives. Je me rappelle fort bien quand je lui ai fait ma demande d’amis. Avant de l’accepter, il m’a envoyé un message privé ou il me demandait ce que je voulais en gros. Je lui ai fait savoir que je recherchais effectivement quelque chose: L’information, la connaissance. Il a vu mon sérieux, moi son professionnalisme. Je pense que la confiance s’est installée assez rapidement. De plus, je ne m’entoure que de gens corrects et respectueux.
Puis un temps est venu où après quelques échanges, Bruce m’a demandé si jetais d’accord pour lui fournir des «illus» de temps en temps. Un soir nous avons échangé au téléphone. Il m’a demandé de quoi je vivais, je lui ai répondu, d’amour et d’eau fraîche, on s’est marrés !! J’ai été très surprise par cette proposition et fortement honorée bien évidemment. L’aventure commençait !

La Bd m’a toujours fortement intéressée puisque à l’époque, j’intervenais dans des classes primaires non pas pour l’enseigner puisque je n’ai pas encore ce statut, mais la faire découvrir aux plus jeunes. L’objectif était qu’ils créent la leur. J’en garde un très bon souvenir. Et c’est génial ce que les enfants peuvent nous transmettre à leur tour.
L’univers de la Bd étant tellement vaste, il y a vraiment de quoi se faire plaisir ! Entre les scénars et les graphismes qui diffèrent d’un auteur à un l’autre, ce sont de vraies sources d’inspiration. Gou Tanabe, Gess, Murat , Zezelj, Charb Lacombe, Manara, Jean-Paul Gal, Schuitten et Peteers, Bilal sont des artistes que j’affectionne particulièrement. Leurs talents offrent des univers complètement différents. Leur travail est époustouflant et il y a de bonnes baffes à recevoir.

J’ai eu également la chance de rencontrer un Grand de la Bd lorsqu’il était de passage sur Nantes. Notre entretien fut trop court bien évidemment mais ça m’a tellement apporté. J’avais pris avec moi mon travail pour avoir ses avis, et même s’il suivait mon travail depuis mes tous débuts sur Facebook c’était important de recueillir ses conseils. Une phrase raisonne encore d’ailleurs  »Edwige, vous n’avez rien à prouver et à personne  ». Sur le moment ça m’a tuée dans le sens «déstabiliser». Mais cette simple phrase est allée bien au-delà de son sens premier. Depuis, je chemine avec ses mots qui sont devenus miens. Et quand tu as vraiment intégré cela, tout prend une toute autre dimension et aujourd’hui plus que jamais! Ce fut un moment extrêmement porteur pour moi et je lui en suis bien évidemment très reconnaissante. C’est un auteur discret, il saura que je parle de Lui s’il nous lit.

La littérature joue un rôle énorme également dans mon travail. Mes auteurs préférés bien évidemment, Michel Houellebecq. Baudelaire, Whitman et tellement, tellement d’autres. La liste serait interminable.
Pour ce qui est de la musique, je ne peux pas produire sans. C’est très simple, c’est mon fil conducteur. Pas de musique, pas de prod. Mes goûts musicaux ? Arf… c’est très aléatoire. Selon mes envies, mes humeurs. Le métal, Rock, l’épique !  Mais aussi de bons kiffs avec Kim wilde, Indochine! Mais également des artistes comme Manchester Orchestra Zimmer Murkof. Tout est propice à l’éveil de toute évidence ! Mais j’ai cependant deux trois liens musicaux que je garde secrètement qui me permettent de trouver les voies qu’il me faut dès que j’en ai besoin. Aaah la magie ! On a celle que l’on se crée.

Eddy: Sur les réseaux sociaux, il est un truc qu’on peut constater qu’avec ahurissement, c’est le fait que tu bosses sans arrêt, tu postes presque chaque jour un nouveau dessin et cela dans des voies parfois les plus inattendues. D’où te viennent cette énergie et cette inspiration?

Ed’: Ah ça… c’est mon carburant ! Ça déborde tellement !! Tout est sujet à l’inspiration ! Trop parfois parce qu’il est vrai que du coup, mon cerveau est toujours en activité. Même mon sommeil est très actif et mes rêves me guident, c’est super précieux. Je n’ai qu’à noter à mon réveil: un mot, une mélodie, une sensation, une image, un courant d’air, la lecture d’un texte un article, un éclairage, mes promenades au cimetière, mes virées aux musées, une situation, mon humeur… Absolument tout est inspirant même mon petit chat (rires). Pas besoin de sortir de chez soi. Nous avons tout à disposition. Suffit de savoir regarder à l’intérieur et à l’extérieur de soi et j’ai tout à disposition dans mon château. Mais c’est chouette de vivre ainsi. C’est un véritable luxe que je m’offre depuis 4 ans. Tu te lèves le matin en te demandant  » Quel est le programme d’aujourd’hui ? J’étudie, je joue du piano, je peins ou je dessine ? Pis nan… ce sera coloriage ! Et le soir, tu te couches avec ce sentiment d’accomplissement. Non pas que tu te fous de tout le reste mais un p’tit peu quand même. Tu laisses rentrer uniquement ce qui te semble pertinent. Et tu dégages quand ça ne porte plus ou que ça devient destructeur. Tu passes probablement à coté de choses tout autant intéressantes mais là aussi, c’est un choix fait en toute conscience, assumé a 100%. C’est un mode de vie qui me convient très bien, celui que j’ai choisi et non celui que l’on me dicte. C’est davantage libérer les poids qui te tirent vers le bas, garder les armes nécessaires pour avancer. Les obstacles, c’est ceux que l’on se crée. Après, est ce qu’ils sont réels ou ne sont-ils tout simplement pas le fruit de notre mental?

J’ai dans ma communauté des personnes qui me suivent depuis mes tout début. C’est touchant  ! Ils suivent mon travail et voient en même temps ma progression graphique. Ça me fait tout simplement plaisir et je les en remercie ici. Mais je ne suis pas non plus sans ignorer qu’il y a encore des efforts à fournir. À présent je peux me permettre de dire que j’ai gagné mes bases. Cela ne suffit pas pour autant, je dois continuer à progresser dans les techniques diverses et il y a toute la partie créativité à développer encore. Et les sujets sont vastes. Cela dit, je laisse le macramé pour les pros ! Le chemin est encore long mais tellement bon… Et je vais prendre tout mon temps pour perdurer le plaisir ! Il m’est souvent arrivé de coacher certains abonnés, ça me prend du temps mais ça me fait plaisir quand je vois le résultat et que les consignes suggérées ont étés mises en applications.

Eddy: La peinture, c’est une chose qui se contemple en réel, comment peut-on donc profiter de ton art en dehors de ce qu’on peut deviner en ligne?

Ed’: Avant effectivement je faisais des expositions pour dire de  »faire comme tout le monde  » Mais très honnêtement, c’est bien trop de contraintes par rapport à mon handicap. Et puis, je suis très méticuleuse avec mon matériel. Les expositions suggèrent de la manutention et retrouver ton travail avec des empreintes de doigts qui ne t’appartiennent pas c’est assez dérangeant. Je ne suis pas prête psychologiquement ni physiquement pour ré-attaquer ce genre d’expérience pour le moment. A moins que l’on fasse tout le taf de l’installation pour moi mais je doute que cela puisse exister ! Et puis cela suggère aussi que durant ton temps de présence, tu ne peux pas produire. Donc…

Eddy: tu as choisi dix illustrations, peux-tu donc nous les raconter ? Comment ça t’est venu, ce qu’elles signifient ou des souvenirs qui y sont attachés.

1-SAEZ

 Un chanteur qui n'est pas rasoir, mais alors pas du tout...


Un chanteur qui n’est pas rasoir, mais alors pas du tout…

Toutes les techniques sont un véritable terrain de jeu pour moi. Alors j’explore. Du crayonnage (ballpoint) a l’encre de Chine tout y passe. Au pinceau avec une brindille de bois. Tout est faisable. Sauf la peinture à l’huile. J’ai pourtant tout le matériel nécessaire mais avec tous les efforts du monde, l’odeur met vraiment trop incommodante. Même avec les fenêtres de mon atelier ouvertes. Ça me fait vomir(rires) !
Ça m’a été assez facile de me pencher sur Damien. Tellement inspirant… Il n’y a qu’a se laisser porter par sa poésie. On ouvre les vannes et ça sort. Il m’a semblé pertinent de le réaliser à l’encre de Chine pure… Brut, compacte à certains endroits à sec aussi.

2- DAVID BOWIE

Let's Trance....

Let’s Trance….

Arf… vu le faciès ça porte forcement! Je l’ai réalisé à l’aquarelle, au crayon graphique. Il y a des personnalités comme la sienne que tu visualises plus facilement que d’autre.C’était top cette demande. L’aquarelle est très subtile. Selon la luminosité, la pigmentation diverge. Et à l’œil nu, c’est encore différent que le visuel sur photo. J’apprécie beaucoup de gris de Payne que j’arrive à reproduire avec un Noir Bougie et un Bleu Outre-mer. Du moins, je m’y rapproche fortement. Le portrait en aquarelle se traduit dans la construction des zones d’ombre aquarellées. C’est chercher aussi à capter et à saisir une lumière qui disparaît.Un jeu subtil entre la pigmentation et l’eau, maîtriser ses transparences. Le gris de Payne est un coloris fascinant.

3-ORORO

Une héroïne qui s'est relevée.

Une héroïne qui s’est relevée.

Oui forcément ! Très grande personnalité ! On a voulu la détruire. Elle à su se relever dignement et elle déchire tout ! Mais comme je dis souvent aussi, ce n’est pas tant le résultat qui prime, ( bon, un petit peu aussi bien évidemment) mais davantage ce qu’il se passe lors de la réalisation, ce que ça apporte. Ce que cela soulève aussi. C’est comme une ouverture vers d’autres mondes, c’est complexe à expliquer en restant pragmatique. On est porté et on explore. Donc pas besoin de parcourir des kilomètres, je voyage en restant dans mon atelier . Et ces expériences me rendent vivante. Un voyage dans la matière. ( un bon trip quoi !)

4- JEAN PIERRE DIONNET

Une fée au plafond?

Une fée au plafond?

Ha ha ha, je me suis marrée quand je le sortais. Bah une fée et des paillettes. Quand même quoi. Oser sortir Dionnet ainsi (j’en rigole encore)! Et vraiment très très honorée par ses remerciements, vraiment. Parfois lors de mes réalisations je pars un peu loin dans mes délires mais ça me permets aussi de diversifier mon travail. Et c’est probablement pour cela que l’on me retrouve dans des univers complètements divergents, diversifié aussi avec mes montages vidéos. Je m’ennuierais rapidement si je ne passais pas d’un support à un autre ou si je devais me limiter dans les outils. Un grand besoin de découvrir constamment. Donc on explore et puis dans l’Univers artistique, il y a aucune limite. Faisons-nous plaisir …

5- JAMES DEAN

Sur le papier, le regard est plus vivant...

Sur le papier, le regard est plus vivant…

Je savais qu’il était important pour Bruce qu’il soit réussi. Tout comme Christophe. Donc concentration optimale . Et puis une sacrée icône. (pas Bruce heiiin, James-rires )

6-CHARLOTTE GAINSBOURG

Un air de musique dans la tête.

Un air de musique dans la tête.

Tous mes portraits de la famille Gainsbourg. C’était mes débuts chez Bruce. J’ai grandi en écoutant Serge. Puis le beauté de Charlotte et ce qu’il s’en dégageait m’a vraiment fascinée.
La petite voleuse fut ma première séance au cinéma. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Une famille d’artistes a part entière.

7-ROGER WATERS

Roger Waters, peinture à l'eau? Non mais pas non plus à l'huile, ça pue on vous a dit.

Roger Waters, peinture à l’eau? Non mais pas non plus à l’huile, ça pue on vous a dit.

Mon premier différent avec Bruce  ! Je le voulais avec moins de cheveux. Il a insisté pour que sa coupe de cheveux soit plus dense. Le boss à eu raison de moi! La aussi, je me suis fait plaisir.
Crayon pastel, encre de Chine, un peu d’acrylique, crayon graphique et tout ça sur un support en Kraft  ! C’est l’expérience qui compte comme je dis à chaque fois.

8-ALICE COOPER

Tout droit sorti d'un vieux comic book Eerie ou Creepy...

Tout droit sorti d’un vieux comic book Eerie ou Creepy…

Je commençais a explorer la technique du crayon pastel. Ici ça m’a semblé compliqué au début puisque le fond est noir et que le visage est en blanc. Fallait trouver la bonne technique pour que le rendu soit d’une part pertinent et que la lecture se fasse correctement.

9- ALICE IN CHAINS

Rien ne nous mettra à terre.

Rien ne nous mettra à terre.

Le chien à trois pattes d’Alice. Il lui en manque une, cependant il est bien ancré et debout ! Cette technique est amusante quand tu la maîtrise. C’est dynamique, ça va très vite et tu n’as pas le temps de réfléchir. Ça pulse ! Quand je me lance dans une production grand format avec cette même technique, j’ai l’impression de faire un marathon, c’est très sportif vraiment ! Et il m’arrive aussi de travailler en apnée. Lors de mes finitions… Je suis une grande sportive mine de rien.

10- IAN CURTIS

Sépia, c'est plus fort que toi.

Sépia, c’est plus fort que toi.

J’ai réalisé ce portrait sur un châssis entoilé. Avant de maîtriser l’encre de Chine, j’ai énormément travaillé l’encre sépia. Ça m’a paru évident dans le sens ou mon tout premier travail photographique était lui aussi réalisé en sépia. J’ai dû faire une trentaine de toiles. C’est pertinent aussi puisque l’encre ne réagit pas de la même manière sur un papier ou sur une toile en lin voir coton. Il y a des choses qui se passent et il faut y être attentif. Pour Ian, il a eu une communication. Du moins une interaction. Et c’est essentiel pour retranscrire les émotions, ça m’est utile. Si je veux les faire réapparaître, elles doivent aussi être en résonance avec moi. Bon, c’est un peu logique aussi.Et pour ma part un portrait souriant m’ennuie. Je n’arrive pas encore à capter se qu’il se passe à l’intérieur. Donc plus ils font la gueule, mieux c’est.

Eddy: Bon on est presque à la fin de l’interrogatoire je voudrais juste te demander si tu as des projets particuliers qui te tiennent à cœur aujourd’hui et si tu as des événements qui t’attendent en 2020.

Ed’: Toujours un tas de projet en cours, ça ne manque pas. Je refuse des collaborations c’est pour te dire !
Un qui me tient vraiment à cœur oui. Que je laisse infuser depuis le début de ce confinement. Parce qu’effectivement, il y a mon travail que je publie et celui qui reste secret pour le moment. Qui a besoin d’être peaufiné. Mais j’ai fait la plus grosse partie. C’est à dire la production graphique. Le restant me demande d’étudier divers sujet extrêmement complexe. Un éditeur est intéressé par mon travail. Mais il y a encore du chemin à parcourir avant qu’il ne soit sous blister. Je mets des choses en place mais je reste très discrète.
Donc très terre à terre et objective quand il le faut aussi, je ne mets pas non plus la charrue tant que mes bœufs ne sont pas assez rassasiés. (Oui j’aime aussi inventer de nouvelles expressions)
Très bel adage n’est-ce pas ? Donc oui, des projets très sérieux. Mais pour être performante dans mon travail, j’ai besoin de m’amuser en même temps. Ça va de pair. Et en premier lieu, trouver la bonne musique qui m’accompagnera.

Eddy: peinture, musique, poésie, photographie, digital, couvertures de romans: y a-t-il un truc que tu ne sais pas faire?

Ed’: Être méchante. Me prendre au sérieux. Hey! C’est quoi la Zubrowska ?

Eddy: De la potion magique à base d’herbe de bison, on ne sait pas si le bison a pissé dessus où s’il l’a déjà brouté un petit peu mais ça m’aide à atteindre une transcendance intergalactique.

Ed’:Toi aussi tu connais donc la transcendance intergalactique? Cela étant dit, je me doutais un petit peu quand même. Ça ne trompe pas …

Désormais membre active de la Bruce Team ! (c) JP Nguyen

Eddy: Pour finir Et Dieu dans tout ça?

Ed’:Aaaah, je vois que tu évoques mon petit chat ici et ça me fait grand plaisir, je t’en remercie Eddy. J’ai un rapport particulier avec les religions en général. Les trucs célestes, ceux qui y sont moins aussi. A plumes ou à cornes. De miel ou de fer. J’aime énormément tout ce qui se rapporte aux mythologies aussi et beaucoup de choses se terminant en «gie».

Eddy: Un petit mot de la fin pour les lecteurs de Bruce Lit ?

Ed’: Et bien un grand merci pour tous les commentaires que vous laissez sous les articles dans ce blog. Ils sont tout autant pertinents que les articles, des mines d’informations. J’apprends énormément. Parfois, vous me perdez. Je fais des recherches et là: l’éclaircie Céleste, ça matche.
Concernant ma contribution, je compte progresser encore et encore mais sans aucune prétention ici, vraiment pas. En souhaitant par avance que ce qui va venir sera à la hauteur de vos attentes aussi. Je ferais au mieux, mon adage. Un mot pour l’équipe, allez c’est le moment approprié aussi. Merci à vous tous. Votre gentillesse et votre professionnalisme qui me rend admirative forcement. Il en faut des tronches comme vous. Le monde en à besoin. Faire partie de cette équipe est un honneur. Je sais aussi que je n’irai pas non plus jusqu’au bout de ma quête. Je m’y suis mise bien trop tard. Cependant, ce n’est pas grave, je poursuis malgré tout en souhaitant que je retrouverai tout mes acquis dans ma prochaine vie.

Ed’:Un mot pour le Boss. Bruce, gratitude. Et puis merci à toi Eddy ! Bon ça va , on s’est bien marrés?? On s’fait une p’tite transe ?

Eddy: Merci à toi Edwige. Let’s trance.

 Le point de vue où rien n'est trop petit.


Le point de vue où rien n’est trop petit.

——

En BO :place à l’artiste:

33 comments

  • Ed'  

    Nous avons bien bossé avec Eddy, c’était très agréable ! Merci Nikolavitch 🙂

  • JP Nguyen  

    Alors, pour être honnête, je ne suis pas fan de tes sujets, qui font, il est vrai, souvent la gueule, mais question style, Ed, tu assures grave et j’ai bien vu tes progrès au fil des mois, avec notamment une diversification grandissante dans les techniques.
    Avec Eddy en intervieweur bienveillant et humoristique, ça donne un échange très agréable à lire, où les révélations sont glissées sans gravité.
    Et pour le futur…. ça te dirait de mettre davantage de couleurs dans tes illus ? ou préfères-tu exclusivement le charme du noir et blanc ?

    • Ed'  

      Je ne désavoue pas non plus que j’apprécie énormément le noir et blanc. Cela dit, me semble t’il que je travaille aussi la couleurs. Notamment très prononcé sur mon travail de 2018 en pastels et mes aquarelles ou j’utilise le gris de Payne de chez Winsor et Newton. Mais j’apprécie d’autant plus le retrouver quand je le crée moi même avec mes mélanges Sennelier. Il me semble plus soutenu, plus éclatant aussi selon mon dosage du bleu.
      Cependant je suis bien évidemment ouverte à toute nouvelles découvertes, techniques, coloris aussi. Je pense qu’il serait dommage de s’enfermer dans une voie sans aller découvrir se qu’il se passe ailleurs. Et c’est aussi pour cette raison que je pratique toutes ces techniques sauf l’huile.
      Et puis hormis mon travail pure et dur noir et blanc, j’ai toujours besoin de la couleur.
      Je ne sais pas si j’assure grave ^^ mais je vois aussi ma progression graphique. Mais tant que je ne serai pas satisfaite pleinement, je poursuivrai cette quête. Merci pour ce retour Jean-Pascal 🙂

  • Jyrille  

    Je n’aurai pas pensé à Eddy en premier lieu mais je suis idiot, c’est parfait ! Cette interview est top. J’avoue ne pas avoir eu la curiosité d’aller plus loin que le profil FB de Ed’, mais c’est réparé depuis : je me suis abonné à son IG.

    J’ai fait du latin il y a longtemps, une explication sur la blague de votre échange ?

    Je ne savais rien de la vie et du parcours de Edwige, c’est incroyable de force et de courage. Elle a raison, il faut d’abord se battre pour soi-même, et produire pour soi-même je pense, avant même de penser au regard des autres. Quoi qu’il en soit, je suis à chaque fois soufflé par tes dessins, Ed, le Bowie m’ayant tué.

    L’idée de commenter les dessins est extrêmement bien vue ! Ca m’apprend tellement de choses sur la technique. Si tu sors un livre Edwige, préviens, je prends sans hésiter !

    Let’s trance, super idée; je suis pour.

    La BO : c’est quoi tiens, tous ces titres qui servent d’illustration musicale ?

    • Kaori  

      Alors je crois avoir compris le « et cum spirit… tuo » (et avec votre esprit, que tu dis pas loin du Notre Père) mais pas le « non placet » ^^;;

  • Chip  

    Ce que je vais dire n’est pas pour dénigrer le travail d’interview : l’entreprise en soi est superflue. Les oeuvres, pleines de grâce, parlent d’elles-mêmes.

Répondre à Jyrille Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *