The Gauntlet + Robin Year One + Batgirl Year One, par Collectif
Par : TORNADO
VO : DC Comics
VF : Urban Comics
Cet article portera sur un one-shot et deux mini-séries issus de l’univers de Gotham City. Soit L’Epreuve de Force (The Gauntlet), Robin Year One et Batgirl Year One.
Il s’agit dans l’ensemble de trois récits revenant sur les débuts de ces deux personnages attenants à la bat-family que sont le premier Robin (Dick Grayson) et la première Batgirl (Barbara Gordon).
L’ensemble a été publié en VF chez Urban Comics sous la forme de deux recueils de la collection DC Deluxe (The Gauntlet et Robin Year One étant regroupés dans le même album).
1) Robin Year One :
On commence avec ce gros pavé de plus de 250 pages qui réunit deux récits distincts mais qui reviennent tous les deux dans le passé du personnage de Robin et mettent en lumière ses premiers pas dans l’ombre de Batman, son mentor et père adoptif.
Ils ont été publiés à peu-près à la même époque et constituent une suite parfaite au superbe Batman Amère Victoire , récit lui-même conçu, avec Batman Un Long Halloween , comme la suite directe du mythique Batman Year One de Frank Miller et David Mazzucchelli…
a) L’Epreuve de Force (The Gauntlet) : Scénario Bruce Canwell et dessin de Lee Weeks. Publié initialement en 1999 (43 pages).
Après plusieurs mois d’un entrainement drastique, Robin est prêt pour partir au combat auprès de son mentor. Batman décide alors de le mettre à l’épreuve : Robin devra le semer au cœur de Gotham City. Le « jeune prodige » réussira-t-il à relever le défi ? D’autant qu’il va rapidement tomber sur le règlement de comptes d’un groupe de maffieux dirigés par Joe Minette, le nouveau caïd du coin…
Ce premier récit est excellent ! Les auteurs décident de rendre hommage à Batman Year One en reprenant au détail près le style narratif développé alors par Miller & Mazzucchelli. C’est ainsi que le très bon Lee Weeks réalise un travail très proche graphiquement, parvenant à reprendre le même type d’approche quant au découpage, à l’atmosphère et la tonalité picturale (sobre, ciselée et baignée de clairs-obscurs). Et c’est ainsi que Bruce Canwell épouse également l’écriture de Miller, réintroduisant le principe des soliloques (les monologues intérieurs des personnages principaux), encadrés dans des couleurs respectives.
Cette première aventure de Robin se lit d’une traite, dans un exercice de style classieux et raffiné.
Le dessin de Lee Weeks, un vétéran habitué au personnage de Spiderman, est un régal de simplicité et de précision.
b) Robin Year One : Scénario de Scott Beatty & Chuck Dixon, dessin de Javier Pulido. Publié initialement entre 2000 et 2001 (quatre épisodes d’une quarantaine de pages chacun).
A la fois étudiant et coéquipier de l’Homme chauve-souris, Robin fait ses premières armes au combat dès la nuit venue. Si au départ tout fonctionne à merveille, il va soudain être confronté à la terrible réalité du terrain. Il va en effet rencontrer Double-face, le premier véritable psychopathe qu’il va devoir affronter. Le traumatisme sera terrible, au point de remettre en question la légitimité de sa présence auprès de Batman…
Ce second récit est développé de manière à constituer une suite directe de L’épreuve de Force. Cette fois, les auteurs vont davantage lorgner du côté du diptyque Un Long Halloween et Amère Victoire afin de développer l’atmosphère générale ainsi que leur style narratif.

Un élément souvent absent des séries principales : Des adultes qui s’inquiètent pour un enfant !© DC Comics
Beatty et Dixon font des merveilles avec leur script et embrassent cette relecture des jeunes années du héros avec une justesse et une maturité admirable. A maintes reprises, les deux scénaristes s’évertuent à gommer ou à justifier toutes les naïvetés véhiculées jadis par les aventures de Batman au cours du Golden et du Silver Âge. C’est un exercice qui rappelle les travaux d’Alan Moore dans son entreprise de déconstruction et de reconstruction des héros surannés, même s’il est pratiqué ici avec davantage de classicisme. Il n’empêche qu’avec finesse, les auteurs réussissent à justifier toutes les incohérences qui pouvaient jusqu’ici naître de cette alliance improbable entre un adulte déguisé en chauve-souris et un petit garçon combattant des fous criminels à ses côtés. Grâce à une remarquable analyse psychologique, à une caractérisation optimale du quatuor de personnages principaux (Bruce Wayne, Dick Grayson, Alfred et le Capitaine Gordon), tous les événements deviennent naturels, cohérents, justifiables. C’est ainsi que chaque protagoniste est sans cesse confronté aux doutes et aux remords, évacuant le postulat ridicule qui voulait jusqu’ici qu’un jeune garçon de douze ans fut balancé la nuit dans la rue face à divers épouvantables criminels, le tout avec un sourire !
Qui plus-est, le récit est en lui-même rondement mené et l’on évite les clichés habituels, chaque retournement de situation et chaque dénouement évitant les grosses ficelles trop pratiques.
Une vraie réussite !
Le dessin de Javier Pulido m’a régulièrement laissé sur un sentiment partagé, sans que je n’arrive jamais à le dénigrer. Sans cesse à cheval entre le simplisme et l’épure, entre la maladresse et l’élégance, entre le bâclage et la justesse, il aura réussi à faire preuve d’un équilibre assez surprenant !
Dans l’ensemble, ces auteurs sont pour moi en dessous de leurs modèles (Jeff Loeb & Tim Sale), mais ils réalisent néanmoins un travail formidable, adulte et raffiné. Décidément, j’adore Monsieur Dixon (qui multiplie ici les clins d’œil à la série Robin, dont il a écrit les cent premiers numéros !), car il ne m’a jamais déçu !
Ce recueil est une aubaine pour les lecteurs qui préfèrent lire ce genre de relecture des origines des personnages, plutôt que de relire les anciens comics à la narration trop naïve et enfantine (il en faut pour tout le monde !). Dans le genre (j’ai pensé à maintes reprise à Captain America & Bucky, un arc de la série Captain America par Ed Brubaker & Chris Samnee), on tient là le haut de gamme !
Nul doute que j’allais me précipiter, après ça, sur la sortie de Batgirl Year One, réalisé par les mêmes auteurs et publié dans la foulée !
2) Batgirl Year One :
Batgirl Year One est une mini-série réalisée en 2004 et l’on retrouve le duo de scénaristes Scott Beatty & Chuck Dixon, assistés cette fois du dessinateur Marcos Martin.
Il s’agit ici aussi de revisiter les débuts de la carrière de l’héroïne de manière moderne, pour un récit autonome, inscrit dans la continuité (avec un clin d’œil appuyé au Batman : Killing Joke d’Alan Moore !), mais pouvant se lire comme un tout.
Nous retrouvons donc la jeune Barbara Gordon à l’aube de ses aventures super-héroïques, alors qu’elle habite encore avec son père (futur commissaire Gordon), qu’elle se fait remarquer par Batman & Robin et qu’elle cherche à rencontrer son idole, Black Canary…
Chose incompréhensible, Urban Comics a publié cette mini-série sur du papier glacé, alors que Robin Year One avait été publié, dans la même collection, sur papier mat ! Il serait peut-être bon que l’éditeur français, qui réalise par ailleurs un travail de très grande qualité, prenne soin d’harmoniser ses collections avec davantage de cohérence (et une très nette préférence pour le papier glacé en ce qui me concerne) !
Le personnage de Batgirl est apparu pour la première fois en 1966 dans les pages de la série Detective Comics. En réalité, la jeune femme est née dans le sillon de la série télévisée des années 60, qui avait généré une première « batmania » bien des années avant le film de Tim Burton), puisqu’elle a été créée à la demande du producteur de la chaine télévisée afin d’apporter une touche féminine à l’univers de Batman, et ainsi attirer un public plus large !
Batgirl voit ainsi le jour entant que fille du commissaire Gordon, avec un ennemi attitré : Killer Moth, l’homme-mite ! (en réalité un super-vilain de troisième choix issu d’un vieil épisode de Batman datant de 1951).
Comme l’avaient fait Bruce Canwell & Lee Weeks dans L’épreuve de Force, Beatty & Dixon optent pour une narration qui rappelle celle de Frank Miller dans Batman Année Un (soliloques au premier plan). Mais comme ils l’avaient également fait avec Robin Year One, les auteurs s’inspirent des créations de Jeff Loeb & Tim Sale, développant une ambiance tantôt rétro et cartoon, tantôt universelle, qui apporte une note de poésie enfantine, idéale pour soutenir ce genre de lecture.
Qui plus-est, le duo de scénaristes souligne cette prise de recul avec une délicieuse note d’humour qui unit les personnages dans un univers de conte familial, plutôt irrésistible.
Par dessus tout, ce que j’ai aimé entant que lecteur d’âge mur, c’est bien ce parti-pris artistique qui consiste à préserver la pureté, l’innocence et les atours enfantins du récit sans pour autant tomber dans l’infantilisme et sans jamais verser dans la vulgarité. On retrouve ainsi les sensations de notre enfance que l’on est venu rechercher dans ce type d’histoire de super-héros classiques, sans avoir l’impression de régresser à un état arriéré puisque l’ensemble trouve un équilibre parfait entre ses aspects naïfs et cartoon, et un style narratif mature, bien écrit, bien dialogué et plein d’esprit. On peut alors parler de récit universel, qui réussit à franchir le temps et les générations pour s’adresser au plus grand nombre, sans non plus tomber dans les travers consensuels d’une production commerciale.
On notera enfin une bien belle écriture au sens purement formel, non linéaire, avec un récit s’articulant à travers divers aller-retour dans le temps, déroulant ainsi une intrigue qui livre ses éléments par petites touches successives.
Toutes ces connotations enfantines laissent bien évidemment leurs marques. Avec Robin Year One, les auteurs tentaient encore d’apporter à leur univers un soupçon de réalisme. Ici, ils ont laissé tomber : Batgirl réalise des prouesses physiques complètement improbables et intègre sa famille de super-héros de manière tout aussi cocasse.
Les lecteurs les plus exigeants et les plus pointus quant aux ressorts de l’intrigue peuvent rebrousser chemin. Scott Beatty & Chuck Dixon privilégient ici, de manière rétro et légère, davantage la poésie que le réalisme.
Parallèlement, certaines scènes sont étrangement violentes (avec des personnages qui meurent brûlés vifs) et peuvent surprendre certains lecteurs qui trouveront peut-être que ces passages dénotent au beau milieu d’un ensemble plutôt candide…
Le dessinateur Marcos Martin a trouvé le sujet qui lui correspondait à la perfection. Et il s’est appliqué avec un style épuré qui vise la perfection avec maniaquerie. Constamment à la recherche d’une certaine pureté à la fois rétro et intemporelle (le récit se déroulant dans une époque parfaitement indéterminée), le dessinateur a réalisé une série de planches dont la simplicité côtoie l’élégance, avec des notes poétiques et humoristiques au diapason du travail de Scott Beatty & Chuck Dixon. Quelque part entre Tim Sale, Darwyn Cooke ou encore Chris Samnee, voilà un bien bel ouvrage, magnifié par l’encrage subtil d’Alvaro Lopez et la somptueuse palette de couleurs appliquée par Javier Rodriguez.
Soyons clair : Au départ, les personnages de Robin et de Batgirl, je m’en fiche autant que de ma dernière paire de chaussettes trouées. Je n’apprécie pas du tout ces personnages secondaires qui parasitent l’univers de Gotham City. Ils servent très souvent de prétexte à des crossovers chroniques et je préfère largement Batman lorsqu’il vit ses aventures tout seul comme un grand. Mais avec de tels auteurs, je pensais que le traitement pourrait dépasser mes réticences et que je pourrais adorer les aventures de ce gamin et de cette adolescente en costume de chauve-souris qui agissent dans l’ombre des plus grands. Et bien vous savez quoi ? J’avais raison !
Alors, ces comics là ne méritent peut-être pas d’être considérés comme des chefs d’œuvre du genre. Mais dans leur propre genre, c’est-à-dire celui des relectures modernes d’anciens comics au style narratif ayant extrêmement vieilli ; dans le genre qui trouve le bon point d’équilibre entre les histoires pour les petits et les histoires pour les grands, ils sont parfaits…
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C’est pas parce qu’on est des Sideckicks qu’on pas le droit d’avoir sa mini série ! Voici les Year 1 de Robin et Batgirl, 2 récits atypiques à découvrir chez Bruce Lit.
BO : En amour comme en famille, on aime bien se rappeler des débuts. Quand tout était neuf et excitant.
Avant de devenir les grands frères et sœurs de cette famille dysfonctionnelle et agitée au service de la justice qu’est la Bat-family, certains de ses membres avaient débuté à l’adolescence…
Maudit sois-tu, Tornado ! J’avais réussi, jusqu’à présent, à ne pas tomber dans l’envie d’acheter de nouvelles bds (hors les séries que je continue) et voilà que coup sur coup, je me remets à Batwoman (j’ai acheté et lu le tome 1, puisque le tome 0 je l’ai chez Panini, dans un format un peu plus grand et plus agréable à l’oeil mais moins à la main), j’ai super envie de lire ces deux tomes qui sont parus chez Urban (je suis allé voir sur la zone) et nom de dieu, j’avais oublié cet Arrowsmith (à près de 19 euros en commande) que Mattie a remis à la lumière aujourd’hui !
Je ne sais que faire. Mais je sens que je vais en acheter une ou deux dans le lot.
J’ai également pensé au Captain America White lorsque je lisais cet article, et même si comme toi je me fiche de Robin et Batgirl (mais j’aime bien Damian Wayne dans le run de Morrison), tu donnes super envie ! Les scans de Pulido auraient cependant tendance à me faire fuir. Les autres, pas du tout (surtout ceux de Lee Weeks).
La BO : je viens d’écouter pour la toute première fois un album de Stephen Stills (Stills) et c’est un peu le même genre pour moi. Americana et Middle of the road… Pas désagréable mais pas intéressant non plus. Musique d’ambiance pour ma part.
Houlah ! Le 1° album de Stills est un pur joyau. les autres sont plus inégaux. Son chef d’oeuvre est néanmoins l’album éponyme qu’il a réalisé avec son 3° groupe en 1972) : Manassas. « Pas intéressant » ? Purée, tu vas me mettre en colère, là !!! ( 😀 )
Oh vas-y, j’ai pas peur 🙂
Le titre I’m Your Man que tu as mis, de Chicago, est largement plus intéressant. Une sorte de tentative blanche de faire du Sly Stone.
Bon, écoute, là tu attaques l’un de mes styles de musique préférés (americana et country-blues). Comme pour le Rock progressif, je vois que tu n’aimes pas (et tu n’es pas le seul puisque Bruce est réfractaire aussi). Mais il se trouve que dans les deux cas (avec le jazz, la soul, le disco et le funk), c’est la musique avec laquelle je me suis découvert une oreille et une aptitude de musicien. Je mets ces styles de musique très au dessus du tout venant rock’n roll et pour moi c’est mieux, beaucoup plus riche et beaucoup plus puissant que du rock binaire, du punk, du noisy ou du garage (et je ne parle même pas du rap). C’est une affaire de goût, on est d’accord. Mais entendre que ce n’est pas bien parce que « c’est trop propre », « pas intéressant » ou que c’est « une musique d’ambiance », c’est juste inacceptable et stérile (j’écris ça avec douceur et avec le sourire, ne t’inquiète pas 😉 ).
J’écoute de la musique passionnément depuis l’âge de 10 ans environ. J’ai joué de la batterie pendant 15 ans, écumé les bars et les concerts pendant autant de temps et tapé le boeuf avec tous les meilleurs musicos de ma région. Je ne suis pas un novice ni un inculte en la matière. Mais je sais que mes goûts ne sont pas ceux du rocker branché. Je me fous complètement de l’intention qu’il y a derrière une chanson et de l’attitude de son chanteur et de son musicien. Je cherche dans la musique autre chose. Un son. Une sensation. Une communion. Là encore, je sais très bien que ce n’est pas le crédo des rockers branchés. Mais je m’en fous.
J’ai de plus en plus de mal à garder mon calme avec les rockers que je trouve arrogants et condescendants. Et soumis à une doctrine de « musicalement correct » et de « rock attitude » qui m’emmerde.
En même temps, j’ai toujours été comme ça. Je vous ai déjà raconté qu’au lycée, à l’internat, les seuls mecs avec qui je m’entendais bien c’était les punks et les rockers. Alors que les mecs qui écoutaient la même musique que moi, je les supportais pas. C’est pour ça que je me permets de répondre comme ça : Vos réactions sur la musique et principalement sur le rock, Cyrille et Bruce, elles me gonflent. Elles sont souvent condescendantes. Toutefois, les gars, je sens que vous êtes quand même mes potes (pour Bruce, je le sais, puisqu’on s’est déjà vus plusieurs fois). C’est un truc que je ressens, aussi. Alors voilà, quoi. Je réponds un peu à la dure, mais je sais que je peux le faire, et qu’on s’aimera quand même encore ! 🙂
C’est pour ça que ça sert à rien de causer musique^^ Ou du moins de chercher à savoir qui a raison car après oui, on peut toujours échanger. M’enfin souvent ça mène à rien. L’un va dire qu’il préfère ceci, l’autre que le premier a tort parce qu’il n’a pas lu 3 tonnes d’ouvrages sur l’artiste et ses intentions (dont je me fous tout pareil), ou que c’est le machin le plus populaire qui est forcément mieux, etc.
Moi aussi je m’en balance de la rock attitude et ce qui se passe derrière la musique.
Tout au plus j’aime bien partager des musiques. Mais après si les gens n’aiment pas, tant pis, c’est pas la peine de trop épiloguer, où ça finira en eau de boudin.
Mais oui qu’on s’aimera encore ! Et même après mon message je n’aurai aucune animosité envers toi. Mais là tu es condescendant avec moi, alors que je n’ai jamais essayé de l’être avec toi. Cela ne se sent peut-être pas mais crois-moi que c’est le cas car je ne discute plus les goûts des autres, et je comprends très bien ce que tu peux trouver dans cette musique. Si je te dis que je ne la trouve pas intéressante, je parle pour moi, pas comme si c’était une vérité universelle. Elle ne m’intéresse pas et pour moi c’est de la musique d’ambiance, c’est un fait.
Avec Bruce, nous avons des goûts communs, mais une vision souvent diamétralement opposé du rock, et les exemples de nos divergences abondent dans nos discussions.
J’ai été un mélomane condescendant mais ne le suis plus depuis longtemps, et je pense sincèrement que quand c’est de la merde il faut le dire. Parce que la bienséance (ou bienpensance ?) et le respect n’ont parfois pas le droit de cité, surtout lorsque je suis certain d’être pris pour un con par une musique.
J’aimerai sincèrement que tu ne me vois pas comme un rocker ayant le monopole du bon goût, car je ne le suis pas. Je sais ce qui me fait vibrer et je sais ce que je n’aime pas. Désolé de ne pas avoir tes goûts.
Sache qu’en ce moment, j’ai pas mal repris la basse car je bosse des morceaux pour des anniversaires, deux fois les quarante ans d’une copine et d’un copain. Voici ce que j’ai bossé :
Pour elle :
– Metallica – For Whom The Bell Tolls
– Clutch – Mercury
– Led Zeppelin – Immigrant Song
– France Gall – Résiste
– Queens of the Stone Age – No One Knows.
Pour lui :
– Gold – Un peu plus près des étoiles
– Téléphone – Au coeur de la nuit
Suite à nos répètes, un copain m’a demandé de rejoindre son groupe qui vient de perdre son bassiste pour cause de soucis de santé (mais il est vivant hein !). Il m’a demandé de bosser des titres que je n’avais jamais entendus :
– Thin Lizzy – Hollywood
– Deep Purple – Perfect Strangers
– Stephen Stills – Buyin Time
– Gil-Scott Heron – Lady Day and John Coltrane
Voilà pourquoi j’ai écouté Stills. Je sais que cela ne me plaît pas (tout comme Thin Lizzy et Deep Purple) mais je peux tout à fait prendre du plaisir à les jouer. Dans tous ces titres, trois sont vraiment cools à jouer : le QOTSA, le France Gall et le Gil-Scott, le QOTSA étant de loin le plus dur à réussir. Je n’aime pas les titres de Metallica, Clutch et Gold, mais pareillement, ils sont marrants à faire. Celui de Téléphone est super, mais chiant à jouer. Tout l’intérêt réside dans le jeu, avant d’aimer ou non un titre.
Cela n’a donc rien à voir pour moi et étant donné que j’ai accepté de jouer tous ces titres pour mes amis, pour avant tout leur faire plaisir (mais y trouver également du plaisir), je ne vois pas où je donne des leçons ou me montre condescendant.
« je pense sincèrement que quand c’est de la merde il faut le dire. Parce que la bienséance (ou bienpensance ?) et le respect n’ont parfois pas le droit de cité, surtout lorsque je suis certain d’être pris pour un con par une musique. »
Quand même c’est bof comme phrase ça. La merde c’est subjectif aussi^^ Comment tu fais pour te sentir pris pour un con par une musique ? Bon oui forcément si tu prends des exemples comme maître Gims…là oui avec des paroles de ce niveau, c’est difficile à défendre^^ Mais sinon je ne vois pas comment on peut se sentir pris pour un con par une guitare, un piano…
Tu as de la guitare et du piano dans la musique de Maître Gims. Ce sont des instruments, c’est tout ce qu’ils expriment qui peut être de la merde, tout dépend de qui en joue et de quelle musique.
Ouais enfin je pense que sans les paroles ce serait déjà moins à chier^^
@Matt : Je vois que tu as une dent contre Merde Gimms (comme je te comprends). Mais il y a Black M…erde et M…erde Pokora aussi…
Ouais…j’avais bien rigolé sur cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=zvCE4_KiaEo
Surtout au début quand le gars dit « entre maitre Gims et Black M…c’est maitre Gims qui réfléchit. Tu sens la douleur arriver là ? »
Tu as bien de la chance de jouer le Gil-Scott Heron (qui ne doit pas être évident à chanter au passage) !
Ce n’est pas mon titre favori mais je l’aime beaucoup quand même (c’est le 1° que j’ai entendu de lui, avant qu’il ne devienne l’une de mes idoles).
En ce moment, j’ai mon voisin qui se cherche un groupe (il est guitariste) et qui m’exhorte à reprendre les baguettes. Dans le fond, j’aimerais beaucoup lui dire oui. Mais mon boulot et ma vie de famille rendent la chose complètement impossible.
Un de mes collègues de boulot qui a mon âge a repris la batterie après des années d’arrêt et joue à présent avec un groupe qui tourne à fond la caisse. Mais il est fraichement divorcé ! 😀
Pour revenir au titre que j’ai choisi pour la BO : Ce n’est pas une chanson que j’ai adorée à la 1° écoute. Comme ça arrive souvent, il s’agissait d’un album qui tournait beaucoup à un moment donné dans mon entourage, et il a fini par y avoir le déclic. Ce moment où tu capte le truc qui te fais dire : « Ah ouais, ça c’est fort ».
Je t’encourage à réécouter du Stills dans toutes ses formations, Buffalo Springfield (le 2° album surtout), CSN & Y, Manassas. En espérant que le déclic puisse se faire parce que c’est drôlement chouette comme musique (Antoine DeCaunes, que je n’apprécie pas du tout au passage mais qui connait quand même son histoire de la musique, fait son mea-culpa à propos de Stills dans son bouquin sur l’histoire du rock). Et c’est pas de la musique d’ambiance nom de Dieu !!! 😀
Merci ! En fait je ne connaissais que quelques titres de Gil-Scott Heron, dont le fameux Revolution Will Not Be Televised, mais je vais en profiter pour m’y mettre. Pour ce qui est du chant, avec un peu de recul, TOUS les titres que j’ai mis sont difficiles à chanter. C’est le plus pernicieux des instruments, le plus ingrat, la voix.
Ah ah tu m’as bien fait rire avec ton collègue 🙂 Je vois tout à fait les problèmes… Pour ma part, pour le moment, nous n’avons pas encore répété, et on m’a promis deux heures par semaine, pas plus, pas loin de chez moi, et aucun concert en vue (ils ont dû en faire deux en dix ans).
Je suis très content que tu parles du temps qu’il faut pour apprécier une chanson ou un album. Il m’est souvent arrivé de tenter un style ou un album sans que cela ne m’intéresse, puis de le redécouvrir dans d’autres circonstances (BO de film, soirée…) et de comprendre le truc à ce moment-là. Il peut se passer des années avant ça. C’est pour ça que ma politique musicale est de ne plus forcer les choses, d’attendre qu’elles viennent à moi. C’est toujours payant. Je viendrai peut-être un jour à ce premier album de Chicago. Comme je l’ai dit précédemment, I’m The Man m’intéresse bien plus.
De Buffalo Springfield, je ne connais que le premier album (bien cool) et leurs greatest hits, je tenterai leur second. Je sais que Buyin Time est sur Illegal Stills, mais en cherchant ce dernier, j’ai récupéré Stills et un autre album, Thoroughfare Gap, j’ai donc commencé par Stills.
J’ai écouté tout l’album de Thin Lizzy (Renegade) et c’est vraiment pas du tout ma came. Comme j’avais déjà essayé par le passé, je sais qu’à l’exception d’un ou deux titres de-ci de-là, je n’aimerai jamais Thin Lizzy.
Effectivement, la chanson que tu as mises ne me parle pas spécialement, mais par exemple, elle serait parfaite dans la BO des Gardiens de la Galaxie. Et là, elle prendrait toute sa saveur. Elle n’est pas désagréable, mais dans mon palmarès personnel, elle fait partie des bonnes chansons nostalgiques, à écouter en soirée ou autour d’un repas, en voiture… Pas d’une chanson dont j’ai besoin.
Au fait, « Buyin Time » fait partie de l’album « Illegal Stills », qui est inégal, mais qui contient une de mes chansons préférées de Stephen Stills, lumineuse et enjouée (peu de chances que tu aimes, cela-dit) :
https://www.youtube.com/watch?v=5NKjhsf6zKE
J’ai oublié de te dire qu’il y a un album de David Crosby que j’adore et qu’il faut absolument que je récupère, If Only I Could Remember My Name : https://www.youtube.com/watch?v=Q18Tht5bBtg&feature=youtu.be
Les goûts musicaux, c’est vraiment une sorte de formation tout au long de la vie.
j’ai été aussi je pense un sale snob.
il ya toujours un mouvement musical qui sort par les trous de nez et qu’on méprise à fond les ballons.
Le rap.
j’y arrive pas. mais mon ignorance est telle que je ne sais pas faire la différence entre le bon rap et le mauvais rap comme pour la galinette cendrée…
cet indice m’a incité à repenser tout ça. j’ai lu des interviews, découverts des artistes et j’ai pu discerner certaines choses…
IAM est évidemment au dessus du lot, formé par es gens talentueux qui avaient des choses à dire.
Eminem possède un talent mélodique et une patte qui fait qu’on le reconnait même quand on l’entends au super marché entre deux annonces pour la promotion sur la salade…
Will I am a une curiosité musicale qui force le respect. voilà un gars humble, curieux et toujours ouvert.
De la Soul avait un bon groove de mémoire…
le reste, je peux pas dire.
j’aime toujours pas mais j’essaie de ne pas être condescendant non plus, même si je m’enflamme dès que je parle de DIO et que du coup je parais mettre le métal au dessus du reste, c’est juste le reflet de ma passion pour cette musique là, pas une expression de mon rejet du reste…
Je suis d’accord avec ton point de vue (mais je préfère NTM et même Assassin au début que IAM) sur la culture et les goûts musicaux tout au long de la vie. Je te conseille de jeter une oreille sur Deltron 3030, Edan, A Tribe Called Quest, The Roots, Orelsan, Public Enemy (surtout le second album, It Takes A Nation of Millions to Hold Us Back), Cypress Hill (les trois-quatre premiers)… mais je manque énormément de culture dans ce domaine.
@Cyrille : Comme quoi on est tous pétris de paradoxes ! Si tu aimes le Crosby (qui est effectivement une petite perle), c’est que tu peux aimer le genre ! 🙂
@Eddy : Tout comme toi, je ne supporte pas le rap. C’est épidermique. C’est plus fort que moi. Ce n’est même pas que pour des raisons musicales d’ailleurs, mais davantage lié à un état d’esprit. Le genre en lui-même me ramène à tous les pires élèves que j’ai jamais eus. Des gamins atroces. C’est inscrit en négatif et en profondeur dans mon ADN.
Si j’entends Orelsan, par exemple, il faut immédiatement que je change de chaine ou de station. Les rares titres de rap que je peux écouter se comptent sur les doigts de quelques mains et ont souvent des connotations rock (Beastie Boys, Eminem) ou groove (les premiers rappeurs genre GrandMaster Flash ou Run DMC). Je n’arrive même pas à écouter Grand Corps Malade, du fait qu’il y a des intonations hip hop dans son phrasé. C’est dire à quel point je suis vacciné !
Pour IAM et NTM c’est juste impossible. Je ne les supporte pas en peinture ou en interview et je déteste leur bouillie musicale. Là dessus, je l’avoue, je n’ai aucune ouverture d’esprit. C’est de l’allergie pure.
Toutefois, il est certain, par extension, que je manque aussi de culture sur le sujet. Mais c’est mal barré… 😀
Tu vois, Tornado, ce n’est pas une question de genre ou de style, pour moi c’est juste une question de sensibilité. C’est pour cela que je ne rejette rien mais que je suis virulent si je suis certain d’être pris pour un imbécile. L’album de Crosby est pour moi à des années-lumières de l’album « Stills ».
Ouaip, le ressenti c’est fou. Pour moi, ces albums sont très proches, malgré les nuances.
Comme je n’y connais rien en musicologie, c’est sans doute moi qui ai tort et ces deux albums sont peut-être très proches. Mais quand j’entends Orleans et le titre de Stills au-dessus, pour moi, ça n’a rien à voir…
Ah, tu as raison. Dans mon souvenir, « Stills » était le titre du 1° album. Hors, je viens de vérifier dans ma collec et il s’agit en fait du 3°.
– Stephen Stills (1970)
– Stephen Stills 2 (1971)
– Stills (1975)
– Illegal Stills (1976)
Les deux premiers albums sont davantage dans l’esprit de l’abum de David Crosby et là, je pense que tu les aimeras beaucoup plus. Et si c’est le cas (si tu en as l’envie), tu peux ensuite te pencher sur le 1° album de Manassas, qui est un chef d’oeuvre.
Merci pour toutes ces précisions ! Je verrai 😉
C’est un peu le soucis quand tu écoutes la musique sur ton I-pod : Tu n’écoutes plus la musique par album et tu oublies les fondamentaux…
Ah ah ! Malgré mon iPod, j’écoute toujours par album. Plus rare : mon fils écoute par album ! C’est une habitude qui se perd avec Spotify, Deezer, Youtube etc… la plupart des gens que je connais, au travail, n’écoutent plus que des playlists.