Interview Hyper Heros

Interview Camille Salomon

Propos recueillis par BRUCE LIT

1ère publication le 17/02/22- MAJ le 14/01/22

HYPER-HEROS est un essai qui raconte la sanglante prise d’otage de l’Hyper-Cacher de Vincennes et tente de théoriser ce qui, dans des situations de stress intense, transforme un individu ordinaire en héros comme dans les comics.

Le blog ne fait pas dans la politique. Mais n’oublions pas que tout ceci arrive 2 jours après que la BD soit assassinée à Charlie Hebdo et que le rock soit canardé quelques mois plus tard. N’oublions pas non plus la dimension antisémite de cette attaque et l’on comprendra que l’interview de Camille Salomon sa coautrice avec Yohan Perez a toute sa place chez Bruce Lit.

Bonjour Camille, cela fait des années que je te croise sur le mur de Nikolavitch. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Ha ha ! Je plaide coupable ! Par où commencer ? Je suis Bretonne, c’est déjà important de le souligner, et je suis un cliché de ma région : j’aime le chant des mouettes, regarder béatement la mer, le cidre et le kouign-amann. Je suis une grande passionnée, et ce, de beaucoup de choses ! Les pirates par exemple, l’Histoire en général, mais aussi l’écologie ou la psychologie. Je suis du genre à avoir voulu faire 50 métiers différents quand j’étais gamine, de bibliothécaire à volcanologue en passant par vétérinaire ou chasseuse de tornades. Et puis j’ai compris qu’en étant autrice, on pouvait être tout ça si on le voulait, il suffit de savoir se glisser dans la peau d’un personnage ! En dehors de lire ou écrire, j’aime manger (du coup je me force à faire un peu de sport, au moins j’ai la conscience tranquille quand je m’enfile un Camembert). Sans rire, j’adore la rando depuis peu, une nouvelle passion !
Sinon j’ai deux enfants qui m’occupent pas mal et sont aussi une grande source d’inspiration au quotidien !

Tu es correctrice et autrice de romans jeunesse. Comment en es-tu arrivée à écrire un livre sur le terrorisme ?

C’est comme passer d’un travail bien payé à la banque à freelance dans la correction : il faut oser, et être curieux. J’entretiens depuis longtemps un rapport assez complexe avec mes origines. Une part de moi n’arrive pas à bien se situer et je me dis depuis longtemps que j’aimerais creuser la généalogie de mon nom de famille. Dans l’arbre de famille se mêle le Salomon et le Isaac et ça m’intrigue depuis mes années collège. Lorsque Yohan m’a parlé de ce projet, je ne saurais expliquer pour quelle raison, mais ça m’a parlé, ça a résonné en moi d’une façon assez inattendue. Et puis, ce sont des sujets qui ne me sont pas si étrangers que ça. Ma maman est une très grande lectrice et lit beaucoup d’essais de société, dont ceux sur ces sujets-là. Mon beau-père est Marocain donc j’imagine que ça m’a aussi intriguée. Hyper-Héros aborde le terrorisme, mais mêle étroitement la religion juive et le Maroc donc finalement, ce n’était pas si incohérent avec mon univers familial.

Une Jean Grey bretonne ?
Non, Camille Salomon face au mur.

©Camille Salomon

Tu cosignes cet ouvrage avec Yohan Perez. Peux-tu nous dire en quoi a consisté cette collaboration ? Qui a fait quoi ?

Yohan a été le porteur de projet. Il a réalisé l’interview de l’Homme à la casquette mais aussi de nos quatre intervenants. Il avait le fond du livre, je lui en ai donné la forme !

HYPER-HEROS est un livre insolite : c’est à la fois un récit très détaillé de la prise d’otages de l’hyper cacher quasiment heure par heure, une enquête sur la personnalité de l’homme à la casquette qui va réussir à sauver des vies en canalisant la violence du terroriste et un essai sur l’héroïsme. A-t-il toujours été conçu comme cela ou avez-vous avec Yohan été happés par le projet ?

Depuis le début on avait dans l’idée de faire « deux livres en un ». À un moment nous nous sommes demandé s’il ne valait pas mieux les dissocier. Les maisons d’édition restent ancrées dans des schémas très cadrés où il n’y a pas beaucoup de place à l’artifice. J’ai déjà testé en jeunesse le deux en un : le récit accompagné d’inter chapitres plus sérieux, mais on m’a souvent répondu que c’était soit le récit, soit le dossier pédagogique et non les deux. C’est pareil concernant les reportages, vous voyez très peu de témoignages accompagnés de la réflexion qui va avec. Et c’est dommage ! Moi j’adore ce type de format qui change un peu des normes. Finalement nous sommes restés sur notre idée de départ : du deux en un ! Voire trois en un ! On estimait que le lecteur aurait ainsi toutes les clés nécessaires pour comprendre le sujet.

Pour tenter de comprendre ce qui fait un héros, vous êtes partis à la rencontre de grandes figures médiatiques parfois controversées notamment Raphaël Enthoven…

Yohan avait une idée précise du récit, il avait déjà rencontré ces intervenants en amont. Lorsqu’il m’a proposé le projet, il était déjà bien pensé, je l’ai accepté dans sa globalité. Sur Europe 1, Raphaël Enthoven avait déjà abordé en philosophie les notions d’héroïsme et de courage, c’est ce que nous attendions de nos intervenants dans notre récit.

Vous interviewez également Boris Cyrulnik qui a popularisé le concept de résilience en France, le Rabbin Merovah Zerbib et Mariacha Drai.

Nous voulions d’une part des figures populaires, dans les domaines de la psychologie et de la philosophie Boris Cyrulnik et Raphaël Enthoven sont connus du plus grand nombre, mais nous voulions également un point de vue sociétal et talmudique. Le témoignage raconte l’horreur de cet attentat perpétré contre les Juifs, il était donc important pour nous d’avoir le point de vue de figures reconnues de ce milieu-là. Le rabbin Mevorah Zerbib est rabbin à Paris mais intervient également sur Radio J depuis de longues années, quant à Mariacha Drai, autrefois ingénieure en Israël, s’est dédiée en France au questionnement identitaire. C’est une figure féminine importante, thérapeute familiale et conférencière.

Boris Cyrulnik, Raphaël Enthoven, Mevorah Zerbib et Mariacha Drai : 4 fantastiques invités pour comprendre le concept d’héroïsme.
©Felix Ruiz

Vous tentez une incursion dans la culture populaire en rapprochant ces 4 personnalités des 4 Fantastiques. N’aviez-vous pas peur d’y perdre votre crédibilité ?

Nous avions conscience que le choix des intervenants pouvait être controversé par certains. Je ne pense pas qu’il faille prendre au 1er degré ce rapprochement. Nous parlons d’héroïsme, c’est le thème central du livre et nous avions également l’ambition de toucher un public très large. Nous avons voulu rendre hommage aux victimes, et pour toucher un public aussi large que possible, nous nous sommes amusés avec ce point de comparaison. Qui ne connaît pas les Quatre Fantastiques ? Par ailleurs, ils sont fortement ancrés dans l’histoire juive eux aussi. Stan Lee, Stanley Lieber, est fils d’immigrants juifs roumains, Jack Kirby est fils d’immigrants juifs autrichiens. D’ailleurs, en 2019, le Musée juif de Belgique a consacré une belle exposition aux superhéros : Superheroes never dies – comics and jewish memories. Joe Simon, l’un des papas de Captain America était juif lui aussi. Finalement, la culture populaire et nos superhéros sont en partie nés de grandes figures juives. Là encore, le parallèle n’est pas si incohérent. Mais à prendre au second degré !

Vous avez pu approcher l’homme à la casquette pour l’écriture de ce livre. Pourquoi avoir fait le choix de le mettre en scène plutôt que de l’interviewer ?

Nous l’avons interviewé. Le récit est né de cette interview. En revanche, c’est un homme qui souhaite rester dans l’ombre pour des raisons de sécurité. Il n’était pas question pour lui de mettre son nom sur la couverture ni même un nom fictif. C’est un témoignage mais que nous présentons davantage comme une enquête vu qu’il s’agit bien de nos deux noms sur la couverture.

Pourquoi avoir voulu l’incarner et écrire son témoignage à la première personne ?

Pour une immersion plus forte. C’était notre objectif : une immersion dans les 4 h 04 qu’a duré la prise d’otages. L’interview était évidemment à la première personne, nous avons choisi de garder ce format.

Son héroïsme calme et stoïque m’évoque parfois celui de Bruce Willis dans INCASSABLE. Il avance caché, son héroïsme est subtil et peut porter à confusion.

D’où la petite polémique qui a vu le jour lorsque les otages sont sortis de l’hyper cacher. Vous pouvez voir tous les otages sortir d’un côté, et cet homme à la casquette sortir et rejoindre les forces de police. Ce qui a pu engendrer cette confusion c’est notamment le fait qu’il soit Marocain. Juif, mais Marocain. Il a pu se rapprocher du terroriste en se remémorant les quelques mots d’arabe qu’il connaissait, en se remémorant les prières que le terroriste lui-même ne connaissait pas. Beaucoup de personnes de nationalités variées rejoignent Daesh. Amedy Coulibaly était français d’origine malienne, il a rencontré l’un des frères Kouachi en prison. Il ne semblait pas connaître beaucoup la langue arabe, ce fut je pense, d’autant plus facile pour notre témoin d’exercer sur lui une petite autorité. La confusion s’entretient surtout par le fait que les autres otages devaient le croire du côté du terroriste, il n’a pas dévoilé son stratagème pour conserver l’authenticité de ce qu’il faisait et gagner ce temps si précieux.

Une otage témoigne.

Dans le prologue puis plus tard dans le déroulé des attentats, vous racontez les doutes de Coulibaly et les quelques parcelles d’humanité qui l’habitent encore. Ce doit être très angoissant à écrire ces passages où le terroriste peut être transformé en anti-héros.

Ça m’a valu de très nombreux cauchemars, oui. Pour humaniser un monstre, il faut aller chercher dans sa vie, écouter, lire les témoignages de sa famille. Et puis tout recouper pour dresser un portrait aussi authentique que possible. Souvent, quand je vois des criminels se faire arrêter, je pense aux familles, aux parents. À combien ce doit être terrible et culpabilisant de voir son enfant devenir cet être si horrible. Je me dis qu’avant ce point de non-retour, le monstre avait certainement des rêves, des ambitions. Il a beau être monstre, il n’en reste pas moins humain et possède forcément ces petites parcelles d’humanité. Amedy Coulibaly, à la lumière des témoignages, n’était pas forcément prêt au massacre. Il y a hélas eu 4 victimes, mais il y aurait pu en avoir bien d’autres. Son objectif, je le cite, était de tuer le plus de Juifs possible. En 4 h 04 le bilan aurait pu être bien plus terrible, preuve de son hésitation, de son humanité.

L’hyper Cacher a ceci d’analogue avec Le Bataclan qu’après une entrée meurtrière, les terroristes semblent stagner dans leur impréparation et ne plus savoir que faire de leurs otages ni quoi demander…

Là, je ne saurais dire pourquoi. Je pense, d’après les témoignages que j’ai pu lire, que beaucoup s’embarquent aux côtés de Daesh, sans vraiment mesurer ce que ça implique. On a vu à la télévision des témoignages de parents de mineurs, partis parce qu’embrigadés. Ils ont l’esprit façonné mais une fois devant le fait accompli… je ne sais pas ce qu’ils peuvent avoir en tête. Si une part d’eux hésite à un moment donné.

Certains passages sont tellement dramatiques : ce vieil homme abattu alors que le magasin est fermé et qu’il force le passage pour acheter du pain…

Pour écrire ces passages-là, encore une fois, ça a été un véritable travail de recoupement d’informations. Pour dresser les quatre portraits au début, j’ai épluché toutes les interviews des familles, tous les portraits faits par les médias. Tout est vrai, je me suis servi de tous les adjectifs dont les familles se servaient pour décrire cet être perdu, tous les traits de caractère qui ont été dressés. Et j’en ai créé une personnalité. Mais je n’ai fait qu’enrober. Je pense que les portraits sont fidèles à qui ils étaient réellement.

Amedy Coulibaly : itinéraire de la délinquance au terrorisme

Votre livre a des passages d’une analyse pénétrante que j’aime beaucoup : la volonté de sauver des vies, inscrite dans l’ADN Juif, et un équilibre des forces de la société qui se vérifie dans les faits : chaque attentat a son lot de héros pour contrebalancer la terreur.

J’ai écouté de nombreux podcasts de Mariacha Drai pendant l’écriture du récit, par ailleurs, j’avais déjà lu beaucoup de témoignages liés de près ou loin à la Shoah puisque ce sont des sujets qui me touchent beaucoup et depuis longtemps. Et l’ADN Juif est un sujet qui revient souvent. J’ai vraiment senti, chez nombre de ces témoins, cette envie de tout faire pour sauver leur peuple. En faisant mes recherches sur la guerre du Kippour et des Six Jours, c’est une notion que j’ai vue revenir souvent. Depuis la nuit des temps, le peuple Juif, mais c’est valable pour d’autres communautés, n’est pas accepté. Il y a une volonté de survie chez beaucoup d’entre eux. Après, je ne suis pas forcément la mieux placée pour en parler, je ne m’appuie là que sur des lectures.

J’apprends également le concept de Logothérapie. Peux-tu en parler à nos lecteurs ?

Je ne connaissais pas non plus avant l’écriture de ce livre ! La Logothérapie est un principe développé par Viktor Frankl, ce professeur viennois a été déporté e 1942 au camp de concentration de Theresienstadt puis en 1944 à Auschwitz. De ces deux expériences, il a remarqué une chose : dans les camps, les plus robustes étaient souvent les premiers à mourir, tandis que les plus faibles, vivaient plus longtemps. Il dira : « Face à l’absurde, les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui leur laissait une place pour garder l’espoir et questionner le sens. »

La Logothéraphie c’est ça : une thérapie basée sur « le sens de la vie ». Selon lui, nos névroses naissent de la perte de sens, il dira : « Lorsqu’on trouve un sens aux événements de sa vie, la souffrance diminue et la santé mentale s’améliore ». Le thérapeute n’est donc pas là pour guider le patient mais pour l’aider à renouer avec ses convictions profondes afin de redonner un sens à sa vie, qui en vaille le coup.

Le livre se termine sur un travail qui m’a beaucoup touché : nommer et dresser la biographie des 264 victimes à ce jour du terrorisme islamique.

Nous nous sommes servis des bilans officiels, ces informations ont déjà été données par la presse et sont donc publiques. Néanmoins, cela conclut notre ouvrage comme nous le voulions : par un hommage. Avant toute chose c’est aux victimes que nous avons pensé.

Suis-tu les comptes-rendus du procès du 13 novembre ?   Le travail des journalistes, notamment ceux de France-Inter est remarquable.



Oui, à la télévision comme dans les médias en ligne, ce sont des sujets qui m’intéressent beaucoup et qui font échos à l’histoire que nous avons racontée donc c’est intéressant pour nous de suivre ce qu’il se passe.


Que faisais-tu le jour de l’attentat de l’Hyper Cacher ?

J’étais à la maison avec mon petit garçon qui avait alors 2 ans et demi et j’étais enceinte de ma fille. J’ai suivi les informations au fil de la journée. Ce sont des situations très étranges. Vous êtes là à voir l’horreur tandis que vous portez la vie. Je ne me souviens plus trop de mon ressenti, en revanche, je me souviens de ma tristesse lors des attentats du Bataclan, ma fille avait alors 2 mois et demi.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

À la lecture de Hyper-Héros, j’espère que les lecteurs auront comme nous, une seule chose en tête : une pensée pour les victimes. Au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo, nous avons été nombreux à acheter le journal, moi y compris, pour montrer notre soutien. Notre récit est un hommage aux victimes de l’hyper cacher donc n’hésitez pas à en parler autour de vous !

Yohan Perez, co-auteur de HYPER HÉROS
Auteur des Best-Sellers LE CODE d’ESTHER et LE SECRET DE LA MÉNORAH

La BO du jour

28 comments

  • Nikolavitch  

    C’est l’occasion de découvrir Camille qui est une super autrice et une personne formidable, curieuse et ultra déterminée.
    Ravi de la voir passer par ici !

    • Bruce lit  

      Une rencontre grâce à toi Niko. Merci. A noter la cover d’un certain Felix Ruiz.

      • Nikolavitch  

        Félix dont on aura bientôt l’occasion de reparler

        • CamilleS  

          La participation de Félix est largement dû à Alex ! Merci à lui !!

  • Présence  

    Voilà une interview totalement inattendue et totalement logique sur le site : bravo. Comme d’habitude une conduite d’interview palpitante, total respect.

    Malgré la description, j’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre la structure du livre, l’articulation entre les chapitres de la reconstitution romancée de la prise d’otages et les interviews. En revanche, l’articulation des thématiques apparaît de manière limpide.

    La couverture de la version collector m’a pris par surprise : pour autant, cette question d’immigrant fait totalement sens, puisqu’elle est déjà présente dans Superman.

    Un article absolument remarquable.

    • Bruce lit  

      Merci Présence.
      La structure du livre :
      Partie 1 le récit de l’attentat et la prise d’otage raconté par l’homme à la casquette. Une retranscription exceptionnelle puisque l’homme ne s’était jamais livré à la presse puisque sous protection judiciaire pour le restant de ses jours.
      Partie 2 : Une interview des 4 intervenants qui analysent cet acte héroïque sous l’angle de leur spécialité : Philosophie, Judaïsme, Résilience et Psychologie.

  • Glen Runciter  

    Le « Et si on ne nous avait pas tout dit… » du bandeau me gêne. Ce n’est peut être pas très malin de jouer avec le sentiment « conspirationniste » irrationnel de l’époque. Mais ce n’est qu’un léger grief, plus sur la forme que le fond. Je vais acheter ce bouquin.

    • Bruce lit  

      Bonjour Glen Runcifter.
      Le merchandising n’est pas des plus heureux j’avoue.

  • Kaori  

    Il faut aussi du courage pour aborder ce thème et approfondir autant les faits, se confronter à ces horreurs…
    Je ne comprenais pas la forme (bd ?), ton interview permet d’y voir plus clair et donne envie de lire l’ouvrage… J’étais passée à côté de tous ces éléments…

    Bravo pour le choix des questions, et bravo à Camille Salomon…

    • Bruce lit  

      Oui.
      Comme mis dans l’interview, je suis très très admiratif du courage des journalistes qui couvrent les procès du 13 Novembre. Ils encaissent des horreurs quotidiennes entre les images et les récits des survivants. Chaque journée a son article que je lis tous les midis.
      Compte rendu remarquables et entièrement gratuits
      https://www.franceinter.fr/theme/attentats-de-paris

      • Kaori  

        J’ai lu quelques témoignages, oui… c’est très dur…

  • Tornado  

    ITW extrêmement intéressante, comme d’hab, avec un thème autrement plus sérieux et en même temps un éclairage très original qui lui offre sa place au sein du blog.
    A fond avec les deux auteurs.

    La BO : Je m’attendais à quelque chose de ridicule mais pas du tout. Je n’ai jamais suivi Renaud et jamais écouté un seul album (je ne connais que les tubes). C’est sans doute pour ça.

    • Kaori  

      J’avais les mêmes craintes, non pas parce que je ne connais pas Renaud, mais plus parce que ces dernières années, il n’a pas brillé par la voix ou par les textes. Mais finalement, c’est bien.

  • Jyrille  

    Très jolie interview d’un livre dont je n’avais pas entendu parler. Cela peut être super mais je ne pense pas avoir envie de lire ça (pas en ce moment pour sûr). En tout cas cela a l’air remarquable et profondément intéressant, merci donc, Camille et Bruce !

    La BO : je dois la réécouter, mais pareil, pas envie là…

  • Eddy Vanleffe  

    Autant le récit de l’homme à la casquette doit être passionnant, autant je crois que je passe sur la seconde partie….

    • Bruce lit  

      Je confirme que le témoignage d e l’homme à la casquette est édifiant.
      Il calme Coulibaly alors qu’il a exécuté 4 personnes devant lui en lui proposant à manger, en lui montrant comment prier en lui cachant qu’il est juif-marocain. Il ramène l’homme après le monstre. Il joue un double jeu à tel point que les otages croient sur le moment qu’il fait partie des terroristes avant de comprendre qu’il gagne du temps en sachant que l’assaut se prépare.
      Je ne suis pas fan de Boris Cyrulnik non plus, ses théories sur la résilience me dérangent souvent.

      • Surfer  

        Pareil : l’ADN juif m’a un peu perturbé

        • Bruce lit  

          Merci de faire part de vos réserves si diplomatiquement.
          Je rappelle juste que cette théorie est celle de Mariacha Drai et non celle de Camille Salomon qui s’en fait l’écho.
          Il s’agit de tenter de montrer qu’une persécution entraine un témoignage génétique qui sert à la génération précédente. Si tu as lu Y THE LAST MAN, c’est exactement la même théorie que BK Vaughan développe pour expliquer la faillite de l’espèce humaine. Il montre aussi que cette faculté d’apprentissage est présente chez l’animal le plus proche de l’homme : le singe. Si un singe apprend à ouvrir un pot de confiture, sa descendance acquiert cette experience par le gêne.
          C’est la théorie de Drai : A force d’être persécuté, le peuple juif apprend à se préserver naturellement.
          Je comprends que cette théorie puisse…gêner !

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Bruce,

    c’est pour ce type d’entrée, le fond et la forme (une interview) et se confronter à un sujet à priori éloigné d’une étiquette geek, que je ressens une certaine fierté d’avoir intégré ta rédaction.

    Je suis admiratif de cet article. Il m’a fallu du temps pour rentrer dedans, je m’y suis pris à plusieurs fois. Le choix et la pertinence de tes questions m’impressionnent.

    Sur le fond : je suis très intéressé par la construction de ce livre. J’ai immédiatement compris que cela sortait des sentiers battus. Il y a un véritable travail journalistique qui va au delà du recueil des faits. Cela se rapproche encore plus d’un univers comics ou bd.

    Très intéressant ce parallèle avec les origines juives de meilleurs créateurs de comics. Michael Chabon les met également en évidence dans LES EXTRAODINAIRES AVENTURES DE KAVALIER ET CLAY.

    Je ne connaissais pas cette chanson de Renaud. J’en suis resté à BOUCAN D’ENFER et son Manhattan Kaboul. Mais j’aime Renaud, il tourne souvent à la maison. Bon choix, Bruce.

    Et je suis très FRANCE INTER également. C’est un de mes premiers gestes du matin, allumer FI qui nous accompagne une grande partie de la journée. Comme toi, leur couverture du procès en cours est intéressante, avec le recul et la pudeur qui vont avec.

    C’est toi le photographe sur l’image de Camille Salomon ? j’adore.

    • Kaori  

      J’écoute France Inter sur le trajet du travail depuis les attentats de Charlie et de l’Hyper Cacher… Comme si j’étais devenue adulte ce jour-là…

      • Eddy Vanleffe  

        La seule radio que j’écoute, c’est Classic 21, parce que ce qui me détend c’est la musique.
        les chroniqueurs, je m’en méfie ils sont souvent politisés jusqu’à la moelle et représentant d’un monde qui n’a plus vu la rue depuis longtemps.
        pour autant, je suis friand d’humoristes et you tube propose énormément de passages radio. je n’ai pas de station préférée… pas non plus de station taboue…
        En revanche Guillaume Meurice est le seul humoriste a avoir provoqué un dégoût chez moi allant jusqu’à la nausée. cette façon de poser des questions ambiguës et orientées et de « cutter » les réponses afin de transformer tous les gens qu’il veut en fachos (tu te doutes qu’un vieux bonhomme de 70 ans n’a pas les même repères qu’un trentenaire) c’est traître et mal intentionné.

  • Surfer  

    Interview qui donne envie de lire le livre.
    Il pourrait venir en complément de la CELLULE une BD que je viens d’acheter. Elle revient sur l’enquête de l’attentât du bataclan.
    Je ne l’ai pas encore lu mais j’espère qu’elle va m’aider à comprendre certaines choses. Mais, j’ai bien peur que malheureusement, il n’y ait pas grand chose de rationnel à comprendre 😔.
    Les motivations des terroristes me dépassent complètement. Arriver à de tels extrêmes est juste incompréhensible .

    La BO : De Renaud je ne connais que les tubes qui passent dans les médias. Je n’ai écouté aucun de ses disques. Il a souvent fait des chansons engagées. C’est tout à son honneur de vouloir faire passer des messages via son art.

  • JB  

    Belle interview. En découvrant les origines de la co-autrice, je me demande si ses similitudes avec l’homme à la casquette (membres de la famille juif et marocain) n’ont pas contribué à cette rédaction à la 1ere personne.
    Je me suis demandé si l’on peut parler de monstres (plutôt que d’humains perdus). Mais remettre en cause l’existence de monstres à visage humain reviendrait à questionner celle des héros bien réels, j’imagine.
    Ce qui est triste, c’est que je ne me souviens pas de ce que je faisais quand j’ai appris pour le Bataclan ou l’Hyper Cacher alors que plus de 20 ans après, je me rappelle de ma découverte des attentats du 11 septembre. Depuis 2001, je trouve que l’horreur des actes terroristes s’est malheureusement banalisée.

    • Eddy Vanleffe  

      POur Charlie j’était au boulot quand le gars qui s’occupait du courrier et qui reste seul dans un bureau toute la journée est sorti annoncer à tout le monde qu’on tuait les dessinateurs de Charlie…
      on ne l’a pas cru, mais un par un on a finit par quitter nos postes pou vérifier nos téléphones, les sites d’infos tout ça et une atmosphère faite de silence et d’exclamation à intervalles réguliers a rythmée la journée entière…. c’était très bizarre…
      arrivé au soir, cette angoisse sourde de savoir que le monde qu’on avait connu était mort aussi….

      • Bruce lit  

        Pour tirer à la kalash sur des vieillards et des enfants en rigolant, il concourt sans grande difficulté à la monstruosité. Celle de la guerre. Même sur un territoire civil.

  • Seb  

    Cher Bruce.
    Ta curiosité n’égale que ton talent. Je suis époustouflé par la pertinence de tes questions. Qui est l’éditeur de ce livre dont je n’ai jamais entendu parler ? Où l’as-tu connu, ?

    • Bruce lit  

      C’est gentil et probablement disproportionné ces compliments Seb. Il n’y a pas d’éditeur, c’est un kickstarter. Comme précisé en Intro, je suivais Camille sur Twitter via Nikolavitch. Les réseaux sociaux correctement paramétrés sont un formidable outil de découverte.

  • zen arcade  

    Le choix d’écrire le témoignage de l’homme à la casquette à la première personne pour renforcer l’immersion, comme le précise l’autrice dans l’interview, me laisse très dubitatif.

Répondre à Bruce lit Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *