Interview Yaneck Chareyre

100 ans de BD par Yaneck Chareyre

Propos recueillis par Bruce Lit

VF : Larousse

Lorsque j’ai rencontré pour la 1ère fois Yaneck Chareyre en avril dernier, il me confiait être sur l’écriture d’un dictionnaire de la BD pour Larousse. Le voici publié depuis octobre dernier et bien entendu Bruce Lit était sur les starting blocks.

Des bulles et des couleurs
©Larousse

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bien sûr. Je m’appelle Yaneck Chareyre, je suis communiquant digital, journaliste (chez Zoo le mag), scénariste BD et depuis cette année, auteur du livre 100 ans de Bande Dessinée, chez Larousse.

Comment en vient-on à écrire un dictionnaire pour Larousse ?

Quand j’écrirai un dictionnaire je pourrai te répondre… (rires)
Pour ce qui concerne ce livre, j’ai été contacté par l’éditrice qui m’avait trouvé via mon site web et mes réseaux sociaux. Je pensais qu’elle me contactait pour parler d’un de leurs livres, mais non, c’était bien en tant qu’auteur qu’elle me sollicitait.
Autant dire que je n’ai pas tardé à dire oui, même si je savais le projet dantesque à mener en plus d’un travail temps à plein salarié.

A ce propos, ne pourrait-on pas parler davantage d’une anthologie thématique que d’un dictionnaire ?

Absolument, d’où ma boutade juste avant.
Le dictionnaire mondial de la BD existe chez Larousse. Il a été écrit par Patrick Gaumer avec Claude Moliterni. D’ailleurs, si un jour Patrick voulait le mettre à jour, j’adorerais l’accompagner, il fait partie de mes références.
Mais ce n’est pas le même exercice, ni le même public.
Pour ma part j’ai rédigé un « Beau-Livre », à destination du grand public. On est donc plus dans l’anthologie, en effet, que dans le dictionnaire.
Lisez le manga La grande traversée (Le Lézard Noir) pour en savoir plus sur ce métier de rédacteur de dictionnaire, c’est passionnant.

Rahaaa, lovely !
@Larousse

Couleurs chaleureuses, maquette soignée, équilibre entre le texte et l’image, tout ça est du bel ouvrage !

Merci. La maquette a été réalisée par Damien Payet chez Larousse. Elle déplait à tous les pros de la BD. Mais elle attire l’œil de tous les néophytes, amateurs ponctuels. Et ça tombe bien, c’est à eux que je m’adresse dans le livre. La collection est solide, Larousse a une belle expérience pour produire un livre de qualité sur la forme, à un prix abordable (29€95). Ils savent vendre des livres.

Comics, Bd, Manga tout est là ou presque. Comment se sont opérées tes sélections forcement subjectives ?

D’abord, en me plantant devant ma bibliothèque, dans sa section « ma bédéthèque idéale ». J’ai élaboré une sélection de 150 albums à mettre en focus, entre grands classiques, références récentes et coups de cœur personnels. A partir de là, j’ai travaillé à isoler des thématiques pouvant illustrer ces focus. J’ai proposé ce sommaire à mon éditrice, nous l’avons commenté, avons retiré des thèmes moins porteurs. Tout ça pour arriver aux 70 sujets traités dans le livre.

Des monuments comme Watchmen ou Dragon Ball  n’y figurent pas.  Tu sais que forcément il va falloir te justifier ? Globalement c’est le risque à courir lorsque l’on écrit une anthologie ?

C’est une évidence. Mais à mes yeux, ce n’est pas un risque, c’est une chance.
Le risque, ce serait que vous ne trouviez RIEN, qui ne vous fasse plaisir dans ce livre. Là j’aurais échoué. Mon objectif, c’est que vous trouviez de ci, de là, les petites pépites qui vous font vibrer. Elles vont vous permettre de faire des découvertes autour des albums que vous ne connaitriez pas. Et donc, vous feront repérer les manques, dont nous pourrons discuter.
Émotion, découverte et échanges. Ce sont les trois piliers sur lesquels j’ai voulu construire ce livre.

Donc oui, Watchmen et Dragon Ball auraient sans doute du s’y trouver. Mais il a fallu faire des choix, et choisir c’est renoncer. Et je n’aime pas particulièrement Watchmen, en plus… (oui, c’est une provocation gratuite…)

Les comics indépendants ont aussi droit de cité
©Larousse

Ecrire ce genre d’ouvrage confine au stakanovisme. Il faut avoir tout lu quel que soit le genre. Je t’admire, pour ma part, je serai bien incapable d’écrire la moindre ligne sur les BD d’aviation….
Est-il un genre qui te rebute et pour lequel tu as souffert ?

Plus qu’un genre, ce sont les années 50 qui m’ont le plus posé problème. Je ne suis pas un nostalgique et je ne considère pas que l’âge d’or de la BD se situe à cette période. Donc là, j’ai pu galérer un peu parce que j’avais moins travaillé les sujets liés par le passé.
Mais pour le reste, j’ai fait un livre qui m’a permis de capitaliser sur 37 ans de lectures, dans les trois sphères géographiques culturelles. Je n’aurai pas pu écrire UN livre sur chacun des 70 sujets. Mais ce regard global, oui, c’est ma force en tant que journaliste BD aujourd’hui. J’ai eu de la chance que Larousse me propose de valoriser cette posture, pas simple à tenir au quotidien.

Tu lis entre 6 à 7 albums par semaine. N’y a-t-il pas un risque de passer à côté d’une œuvre majeure à ce rythme ? Es-tu capable de revenir sur un album, en bien ou en mal d’ailleurs ?

Il est plus facile de rater une œuvre majeure en lisant peu. L’an dernier, j’ai lu environ 300 sorties sur les plus de 5000 publications annuelles. C’est ridicule. Mais si je n’en avais lu que 50, alors je n’aurai perçu que l’écume, le haut de la vague. En lisant beaucoup, je m’assure justement d’aller à la découverte de titres au-delà des grands vendeurs ou des titres poussés par les attachés de presse.
Je considère que cela doit faire partie de mon hygiène de vie professionnelle.
Et comme on rate forcément des sorties, je veille à lire des choses plus anciennes aussi, pour rattraper mon retard. Et là, je remercie les réseaux de bibliothèques municipales…

Je ne suis pas asséché par mon rythme de lecture. Je garde ma curiosité, mon esprit d’émerveillement. Donc pour l’instant, je peux continuer dans cette direction.

En évoquant Walking Dead, tu écris que sa « vision de la fin du monde est typiquement américaine ». Peux-tu développer ?

Volontiers. Je reprends notamment la vision portée par le collapsologue Pablo Servigne.
Il pointe que l’imaginaire postapocalyptique américain repose sur leur propre philosophie politique. Une vision individualiste, avec beaucoup de violence dans les rapports humains.
Ce n’est pas notre imaginaire européen et notamment français, qui est bien plus marqué par les écrits de Karl Marx ou Émile Durkheim. Nous avons une vision bien plus collective et solidaire que les Américains. Servigne théorise donc que nous européens, aurions une tout autre réaction face à l’adversité, comme l’ont montré la crise COVID ou les vagues d’attentats islamistes.
D’ailleurs, pour moi, cela s’incarne très bien en BD, entre Walking Dead aux US et Zombies, d’Olivier Péru et Sophian Cholet, en bd franco-belge. On y retrouve parfaitement cette différence philosophique.

Merci pour ce focus sur Ayako parmi toute la bibliographie sur Tezuka. C’est exactement le choix que j’aurais fait !

Je t’en prie. Tezuka était incontournable dans ce livre. Il a fallu choisir quel titre retenir. Défi fou, forcément. Mais il me semblait que parler d’Ayako me permettrait aussi de montrer une évolution du maître ainsi que de de la BD japonaise, en un seul article. Donc j’ai retenu celui-ci, notamment aux détriments du cultissime Astroboy.

Ton livre est dédié à l’historien du comics Xavier Fournier. Qu’est-ce que ses livres t’ont apporté ?

Ce ne sont pas tant ses livres, qui m’ont apporté, que son parcours.
J’ai acheté en kiosque, adolescent, Comic Box #1. J’ai demandé à mes parents de m’y abonner la même année. Je l’ai lu pendant des années en magazine, et j’ai continué à suivre la carrière de Xavier sur le web.
Il est une référence pour ce que moi, je ne suis pas. J’ai un grand respect pour les spécialistes comme lui. Je suis toujours, pour ma part, un généraliste. Mais la masse de travail qu’il a fourni, la somme de connaissances qu’il brasse, m’impressionne toujours autant.

Et par ailleurs, il m’a fait l’amitié de quelques coups de pouces discrets mais sincères et très profitables pour moi. Et je suis toujours loyal aux gens qui me témoignent leur soutien. Donc le citer avec d’autres dans ce premier exercice d’écriture d’un essai, me paraissait une évidence.

Une large place réservée aux femmes dans la BD
©Larousse

Ton ouvrage fait une large place aux autrices de BD et à leurs héroïnes. C’était une injustice à réparer selon toi ?

Oui, clairement. Et j’espère même ne pas en avoir fini avec ces questions dans ma carrière d’auteur.
L’invisibilisation des femmes dans la BD est forte. Certes elles sont moins nombreuses que les hommes, proportionnellement, que ce soit comme autrice, lectrice ou personnage. Mais elles ont toujours été là, depuis Bécassine jusqu’à Miss Marvel.
Alors même si je suis un homme, puisque l’on me donne la parole, je considère comme un devoir de travailler à leur redonner la juste place qui est la leur.

Lorsque que l’on écrit ce genre d’ouvrage, il y a forcément des moments de doutes et de solitude ?  Il s’agit de se repérer dans 100 d’histoire de BD !

Oui, quelques-uns. Pas sur le fond, là, tout a toujours était très clair et facile à porter.
Mais sur la forme… J’ai du renoncer à parler de certains albums par manque de place, ou parce que nous n’avions pas les droits sur les iconographies (d’où l’absence d’Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave McKean, par exemple). Certaines classifications au sein de la ligne du temps, aussi, ne sont pas tout à fait satisfaisante à mes yeux. J’aurai aimé faire encore plus pertinent…
Mais le plus dur, ce fût le dernier mois, les derniers articles. J’étais épuisé et je perdais un peu de vue ma méthode d’écriture… Maintenant, je sais ce que ressentent les auteurs de BD quand ils arrivent en bouclage. Et clairement, c’est rude.
Mais je suis fier du résultat.

La cover de ton dictionnaire ne mentionne que des albums francobelge. C’est dommage, ça va à l’encontre de l’éclectisme de l’ouvrage…

Je me suis dit exactement la même chose. Mais il y a une explication très technique : les droits d’utilisation des images. Je ne le mesurais pas à ce point, mais on ne décide pas d’illustrer un livre vendu dans le commerce comme on le veut. On doit demander l’accord à l’éditeur ou aux auteurs, pour pouvoir utiliser ces images. Et Larousse paye des droits pour pouvoir utiliser les visuels.
En l’occurrence, les éditeurs américains et japonais ont refusé de nous autoriser à mettre leurs séries en couverture. Mon éditrice a donc du se contenter de titres franco-belges, avec une tonalité internationale dans les origines des autrice et auteurs.
Cela a été frustrant pour nous tous.

Tu fais un choix risqué : de tous les albums de Tintin, tu choisi Les bijoux de la Castafiore, le plus pépère où tout le monde reste au château !

Oui, je sais. En première intention, j’avais en tête de parler du diptyque de la Licorne, qui est pour moi un summum en BD d’aventure. Mais dans mes recherches, j’ai rapidement identifié que l’album des Bijoux de la Castafiore revenait souvent comme l’incarnation du concept de Ligne Claire dans l’œuvre d’Hergé. Alors comme ce focus devait illustrer un article sur le dit concept, j’ai choisi de renoncer à mon coup de cœur pour mieux coller à mon sujet.
Mais cela m’a permis aussi de lire autrement Hergé d’un point de vue politique, alors je ne le regrette pas.

Quels sont les auteurs qui ont fait naître en toi la passion de la BD et des comics  ?

Peyo, Akira Toriyama et Stan Lee. Oui, décidément, j’ai raté Toriyama dans le livre.
J’ai eu la chance de naître en 1982, au moment où la BD francobelge se portait très bien, où Strange vendait les super-héros Marvel comme jamais et où le manga s’est installé par l’entremise du Club Dorothée.
J’ai pu accéder à ces trois univers. Via mes parents pour la BD européenne, mon grand-père maternel pour le comic-book et moi-même pour le manga. J’ai eu beaucoup de chance et la BD est entrée dans ma vie à l’âge de 3 ans, pour ne jamais en ressortir.

Tes derniers coups de cœur ?

Tout chaud, la lecture de l’album Les guerres de Lucas, de Renaud Roche et Laurent Hopman, chez Deman Editions. C’est le récit du parcours dantesque de Georges Lucas pour la création de Star Wars Un nouvel espoir. Je suis fan de la saga et ce livre m’a procuré beaucoup d’émotions, tout en m’apportant beaucoup d’informations sur ce processus créatif. J’ai été bluffé d’être entrainé à ce point par le récit. C’est simple, mais brillant, je vous le recommande, que vous soyez fan ou non de Star Wars.

Ta préface rappelle que 6500 BD ont été publiées en 2022 en France. Quelle est ton analyse sur le marché actuel ?

C’est compliqué. D’un côté, jamais on n’a pu lire autant de styles différents en bande dessinée en France, en création locale comme en traduction. Mais dans le même temps, les auteurs et autrices s’appauvrissent de plus en plus, avec des ventes qui baissent collectivement.
Se pose donc la question du volume d’acheteurs et de leurs moyens financiers. Ce sont les lecteurs qui font vivre les auteurs professionnels. Il faudrait travailler à augmenter le nombre de lecteurs pour chaque album, insister sur des budgets marketing et publicitaires quasi inexistants pour 90% des publications françaises.
Demandez à Burger King ou McDonalds de vendre leur nouveau burger sans publicité, ils vous riraient au nez. Mais dans le monde de l’édition, qui est un monde de vente comme l’est la restauration rapide, ça ne pose aucun problème…
Les livres sortent tout en passant inaperçu. C’est un non-sens.
Et il faut aussi travailler la question des prix. La tendance à proposer des livres de plus en plus chers pose problème et je sais que Doop, ici, s’en fait l’écho régulièrement pour les comic-books. Une politique de petits prix se développe, mais seulement sur les best-sellers. Ce n’est pas cela qui donnera du pouvoir d’achat aux lecteurs pour prendre le risque de payer pour un auteur ou une autrice inconnue.

Mais bon, jamais on a parlé autant de BD qu’aujourd’hui, donc tout n’est pas perdu n’est-ce pas ?

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Curiosité. Je sais que les lecteurs de Bruce Lit sont là dans cet esprit, je le partage avec eux.
J’ai écrit ce livre parce que les communautés en BD m’agacent profondément. Le 9e Art repose sur les mêmes concepts partout sur la planète. Il n’y a aucune raison à se priver d’une bonne histoire racontée en BD, sous prétexte qu’elle aurait été éditée au Japon, aux USA ou au Maroc.
Tissez des ponts entre vos lectures. Découvrez ce que le manga a à vous offrir en tant que fan de polar. Ou l’Amérique pour la BD Jeunesse.
C’est en ce sens que j’ai écrit ce livre, en tous cas.

Allo, micro ?

27 comments

  • Présence  

    Je n’avais pas entendu parler de cet ouvrage : merci pour cette découverte.

    J’ai pris plaisir à retrouver l’intervieweur tout terrain et ses questions pénétrantes, dont certaines taquines, par exemple :

    Des monuments comme Watchmen ou Dragon Ball n’y figurent pas. Tu sais que forcément il va falloir te justifier ?

    En vrac les points qui m’ont marqué :

    300 BD lues par an : respect, beau score.
    L’analyse de la vision américaine de l’apocalypse dans The walking dead : passionnant et éclairant.
    Pour Osamu Tezuka, mon choix se serait porté sur Bouddha, mais au vu de sa production pléthorique, difficile de n’en choisir qu’un.
    Bel hommage à Xavier Fournier
    Très intéressant de découvrir que les choix sont aussi contraints par les droits sur l’iconographie.
    Terrible constat sur l’appauvrissement de créateurs en concomitance avec l’enrichissement de la qualité des œuvres.

    • Yaneck  

      Merci Présence.
      Piquantes, mais surtout pertinentes les questions de Bruce qui m’ont en effet permis de lever le voile sur des aspects techniques autant que de parler de collapsologie.

      un vrai plaisir !

    • zen arcade  

      « L’analyse de la vision américaine de l’apocalypse dans The walking dead : passionnant et éclairant. »

      Oui, il y a des analyses sur les capacités de résilience des sociétés face à des catastrophes en fonction de la manière dont elle se sont structurées et organisées.
      C’est assez intéressant.

    • Bruce lit  

      3000 BD lues par an : tu dois te rapprocher de ce score, non Présence ?

      • zen arcade  

        Avec 300 bds lues par an, quand on s’intéresse à la bande-dessinée sous ses formes et provenances les plus diverses (séries, albums courts, « romans graphiques », gros et petits éditeurs, fb, manga, comics,…), je pense qu’on peut commencer à avoir une vue assez vaste de ce qui est disponible sur le marché.
        Après, chacun appuiera évidemment plus sur tel ou tel segment plutôt qu’un autre selon ses affinités.
        Je dois me situer pour l’instant aux alentours de 250 cette année et je ne devrais pas être loin de la barre des 300 avant le 31 décembre.
        Comme premier constat, je dirais que l’année 2023 n’est pas une cuvée exceptionnelle.
        Le comics tient surtout grâce à quelques superbes albums indés, le manga est un peu tristoune (peu de nouvelles séries vraiment emballantes), la bd européenne offre quelques albums très enthousiasmants (notamment une belle production d’auteurs espagnols) mais la production moyenne m’a paru assez… moyenne.
        Mais bon, je m’égare par rapport au sujet de l’ouvrage de Yaneck.

        • Yaneck  

          pas tant pas tant…. et je partage relativement ton point de vue.
          j’ai eu peu de grandes claques cette année dans ce que j’ai pu lire .
          côté manga, je désespère, même. mais j’ai malgré tout ou rater plein de bonnes choses.
          6000 sorties en 2022, quand on en lit 300, ça reste une portion ridicule…

          • zen arcade  

            Je pense que 300 ça peut être représentatif.
            Si tu élimines les tomes 5, 9, 17, 32 ou que sais-je de telle ou telle série dont tu connais déjà ce qu’elle peut valoir, tu élimines déjà une grosse partie de la production.
            Et puis, il y a un effet prescripteur que l’on peut trouver via des canaux d’information très divers et qui aident à élaguer.
            Si tu combines ça avec des visites régulières dans une bonne librairie où tu peux passer du temps à fouiner à l’aise, je pense que ça le fait.

            On sait de toute façon très bien que la grande majorité de ce qui est produit, que ce soit en bande-dessinée ou ailleurs, ne possède qu’un intérêt artistique très limité.

          • Jyrille  

            Reste le sujet des classiques pas encore lus et parfois non réédités, ne serait-ce que pour avoir une idée, pour sa culture. Par exemple, je n’ai toujours pas essayé de lire ou de m’offrir Barbarella.

  • zen arcade  

    Très chouette interview et belle mise en avant d’un ouvrage qui semble à la fois bien conçu et réussi dans son exécution. Je souhaite beaucoup de succès à l’ouvrage et à Yaneck son auteur.
    J’y jetterai un oeil attentif, ne f^t-ce que par curiosité par rapport aux choix des oeuvres recensées.

    « La cover de ton dictionnaire ne mentionne que des albums francobelge. C’est dommage, ça va à l’encontre de l’éclectisme de l’ouvrage… »

    Euh… Mafalda, c’est argentin quand même, ça fait un peu loin de la France et de la Belgique. 😉

    • Yaneck  

      certes, mais mafalda reste dans une tradition très européenne de la bd. J’aurai aimé mettre du comicbook ou du manga, mais les éditeurs étrangers ont refusé.

    • Bruce lit  

      Oui tu as raison pour Mafalda mais comme le dit Yaneck c’est un Parangon de BD respectable digne d’être montrée en couverture d’un tel ouvrage.

      • zen arcade  

        Ca, c’est certain. 😉

    • Jyrille  

      « un ouvrage qui semble à la fois bien conçu et réussi dans son exécution. Je souhaite beaucoup de succès à l’ouvrage et à Yaneck son auteur. »

      Tout pareil 😊

      • Yaneck  

        Merci beaucoup. je croise les doigts pour qu’il ait une belle carrière pour Noël, mais aussi sur l’année 2023.

  • Jyrille  

    Je n’avais pas entendu parler de cet ouvrage non plus donc merci pour la présentation ! Ce doit être en effet un boulot de titan de faire ça, et encore plus de faire des choix.

    J’ai beaucoup aimé l’analyse sur Walking Dead car je crois profondément que cette différence culturelle est réelle. J’avais eu la même discussion avec un ami après la lecture de LA ROUTE.

    Je suis très heureux que les autrices soient mises en avant dans ce livre ! Et je suis complètement d’accord avec sa conclusion.

    Sinon ben super interview comme d’hab. Merci Bruce et merci Yaneck !

    • Yaneck  

      pour les autrices, c’est vraiment un sujet important sur lequel j’ai encore envie de travailler. et sur lequel j’ai commencé à me mettre en réflexion en vue d’aller plus loin.

      • zen arcade  

        Cool.
        C’est en effet un sujet important.

  • Eddy Vanleffe  

    J’ai écrit ce livre parce que les communautés en BD m’agacent profondément. Le 9e Art repose sur les mêmes concepts partout sur la planète. Il n’y a aucune raison à se priver d’une bonne histoire racontée en BD, sous prétexte qu’elle aurait été éditée au Japon, aux USA ou au Maroc. »

    Je pense totalement la même chose.
    j’adore les listes, les guides, etc…
    J’achetais régulièrement des hors séries reprenant des sélections et elles me frustraient à chaque fois soit par leurs manques d’ouverture (90% de franco-belge+Akira+Watchmen pour schématiser)
    soit par le profil snob, soit pour d’autres raisons.
    J’ai fini à l’époque par en faire un qui me ressemblait (il y a bien 20 ans…)
    La rédaction de Bruce lit pourrait se prendre au jeu aussi sur une forme ou une autre…
    Larousse fait de beaux objets et je gage que celui là aura une jolie carrière lors des fêtes de fin d’années.
    Bravo pour ce travail qui doit être passionnant à faire.

    Je lit sans doute pas loin de 300 bds moi aussi, mais il faut bien entendre que vous parlez sans doute de 300 sorties, Or j’achète pas mal d’occasions et pas mal de rattrapage, puis que je me fous de l’air du temps.
    Je viens de me choper Barbarella tiens justement, je l’ai trouvé dans un marché aux puces de Rennes (la version J’ai lu Bd…^^) et puis j’ai enfin lu LEGION que conseillait Doop, il y a de ça déjà quelques années.

    • Yaneck  

      je te rejoins sur les sélections laissant peu de place à des titres moins best sellers dans les sélections. j’ai aussi essayé d’en tenir compte dans ce livre.

      Et pour ce qui est du nombre de lectures, tu pointes un point important. l’an dernier j’ai lu 600 bd, cette année je serai autour de 500. Je trouve indispensable de rattraper le retard, de me nourrir d’oeuvres plus anciennes, de suivre les conseils d’autres lecteurs.
      quel bonheur de devoir lire l’ethernaute pour nourrir ce livre, par exemple…

    • Bruce lit  

      Tu soulèves un point important Eddy.
      Bruce Lit a commencé comme un amusement sans conséquences ni ambitions avant de …
      Presque 3000 articles plus tard se posent la question du Et Après ?
      Je veux dire que ça fait 11 ans que nous nous amusons ici mais que tout cela reste virtuel.
      Un jour Bruce Lit sera amené à disparaître. Je le dis sans dramas ni tristesse. Je ne me vois pas payé un hébergement OVH jusque mes 70 ans. Or tout ce travail finira par disparaître.
      La question de faire vivre ces reviews sur un support papier se pose parfois. Mais je n’ai pas trouver la disponibilité pour m’intéresser à quelle formule étudier.
      Pour l’instant seul compte le moment présent.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Salut Yannick.

    On se retrouve (Doop et JB savent de quoi je parle).

    très intéressant. Je retiens ce type d’ouvrage comme un possible beau cadeau pour la période des fêtes à venir.

    . La maquette a été réalisée par Damien Payet chez Larousse. Elle déplait à tous les pros de la BD. Mais elle attire l’œil de tous les néophytes, amateurs ponctuels Mais oui, c’est peut être du marketing de base, mais il est essentiel de savoir à quel public on s’adresse.

    J’aurais quelques questions supplémentaires, non posées pas Bruce :

    – est ce toi qui a effectué le travail de maquette intérieur ou bien tu proposais tes textes et illustrations à Larousse ?

    – quel ration entre les différentes décennies ? Je sais d’expérience et c’est un grand écueil des réseaux sociaux (dont tu exprime à travers le côté communautaire tous le mal que j’en pense) que souvent on prend pour bible et mètre étalon que le très très récent (c’est encore pire dans le cinéma et les séries).

    Au plaisir.

    • Yaneck  

      pour la maquette, je n’ai pas eu d’action particulière. Même si j’ai quelques compétences en la matière, pas suffisamment pour juger et demander des modifications. Quand j’aurai un peu plus de légitimité sur l’exercice, peut être que je serai plus exigeant.

      concernant les répartitions de périodes, c’est drôle, nous avons une perception différente à priori.
      Pour ma part, je constate un culte à l’ancien, à l’esprit de nostalgie des sexagénaires qui mènent encore la danse dans l’étude de la bande dessinée en France. Avec un âge d’or de la grande période belge, Spirou tintin.
      pour ma part, sans doute aussi par effet de génération, je donne une grande place aux quarante dernières années, notamment les vingt dernières qui ont connu une explosion du nombre de publication.
      Mais je n’ai pas délaissé pour autant les grands sujets des années 60/70.

    • Eddy Vanleffe  

      Sur les réseaux, On constate toujours un peu deux camps (je grossis le trait aussi ici), les « académiques » qui vont revenir toujours aux incontournables et une frange « amnésique » tourné vers l’actualité et l’instant.

      On l’a vécu souvenez vous en lors des débats (sur un forum qui est un peu devenu le vivier de l’ami Bruce ^^) On en parlait confusément en débattant du vieux et nouveau Marvel etc… Certains ne voient pas de fracture, d’autres ne peuvent lire un truc avant 2000 tandis que les derniers ne parviennent pas à lire au delà.
      Outre le ressenti qu’on peut avoir des choses, on constate quand même des tendances.
      Ce qui fait que vous avez un peu raison tous les deux.
      Pour ma part, Je viens de me prendre TEIZE NUITS DE VENGEANCE de Kazuo Kamimura (Lady Snowblood). est-ce de la nostalgie? je ne connaissais pas l’existence de ce manga il y a encore 15 jours. néanmoins c’est ancien et ça se sent. L’émotion que j’ai à contempler les superbes déliés en encre de chine des anciens mangakas me feront toujours préférer cette esthétique à celle des palettes graphiques (je lis aussi des trucs modernes mais…mon coeur balance)
      Au niveau des sorties, bien entendu, cela dépend des gouts mais
      Naban va publier les manga de Yasuhiko Yoshisaku (Arion et Venus Wars)
      Heritages, un label d’Akata va revenir sur des titres franchement très qualitatifs oubliés (LE CLAN DES POE, JOURNAL D’UNE PROSTITUE etc…)
      NABAN encore a publié sous le radar OBJECTIF TERRA (un shojo de space opera) .
      Glénat a republié SANCTUARY et commence CRYING FREEMAN;
      L’HABITANT DE L’INFINI ressort aussi ( My god! Ces planches de malade!)
      Je trouve donc pour ma part qu’on est pas trop mal lotis cette année.
      YASHA de l’autrice de Banana Fish aussi…

      • Yaneck  

        Le plus important à mes yeux, c’est l’esprit de curiosité.
        En ce moment, j’ai BEAUCOUP de mal avec la production Marvel.

        Mais je fais l’effort de m’intéresser et de capter ce qui peut être vraiment pertinent.
        A rebours, je me réjouis aussi de la sortie du Chant du bourreau, qui sortait à l’époque où je me suis mis aux comics adolescent, et où je n’avais pas l’argent pour le prendre.
        Ca va peut-être aussi me faire chier, mais ça a été un moment important pour pas mal de lecteurs, alors je m’intéresse.

        Mais cet esprit, j’en ai conscience, est peu partagé, de même que celui de rompre les communautés géographiques en BD. Mais tant pis, j’assume qui je suis et je trace cette route bizarre. ^^

  • Doop O'Malley  

    Comme j’avais pu te le dire, c’est un livre que j’ai vraiment bien aimé ! C’est très lisible, bien fichu et j’ai appris plein de choses, moi qui suis (un peu) enfermé dans ma bat-grotte avec mes comics. J’espère qu’il rencontrera un vrai succès, il le mérite !

    • Yaneck  

      Et encore merci Doop, je suis sincèrement ravi que cette lecture t’ait plu.

  • JP Nguyen  

    Bravo à Yaneck pour avoir concrétisé ce projet !
    Ca me rappelle un numéro spécial d’animeland qui était sorti il y a bien des années et qui donnait un panorama d’animes et mangas. J’y avais pioché pour découvrir certaines oeuvres.
    Je me rappelle aussi d’un ancien collègue qui découvrait la BD à l’âge de 30 ans… Tout ça pour dire que ce bouquin peut toujours servir de passeur, pour les lecteurs aguerris ou non…
    Après, la sélection à opérer pour ce type d’ouvrage, c’est terrible et les choix doivent être cornéliens…

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