La hantise du spectateur (It Follows)

IT Follows de David Robert Mitchell

Un article de LUDOVIC SANCHES

1ère publication le 27/10/23-MAJ le 17/04/24

Cet article porte sur le film IT FOLLOWS de David Robert Mitchell, il est disponible sur de nombreuses plateformes en VOD et en DVD/BluRay chez Metropolitan. Ce film méritant d’être vu avec le moins d’information possible, je vous avertis, pour ceux qui ne l’aurait pas encore vu, que le texte qui suit contient de nombreux spoilers.

© It Will Follow INC./Metropolitan Filmexport

En 2010, sort aux Etats Unis le premier film d’un jeune cinéaste américain David Robert Mitchell, THE MYTH OF THE AMERICAN SLEEPOVER. Bien que présenté en sélection à la Semaine de la Critique à Cannes puis au festival de Deauville où il sera récompensé par le Prix du Jury, le film n’aura pas les honneurs d’une sortie en salles chez nous et n’émergera en DVD qu’après cinq ans d’attente. C’est pourtant l’un des beaux teen movies de ces dernières années. Un film d’autant plus singulier qu’il ne s’y passe presque rien, l’argument dramatique minimal tournant autour d’une soirée pyjama organisée par une bande de jeunes filles, dont les personnages masculins sont exclus. Ces ados, tous campés par une troupe de comédiens débutants, errent lors d’une nuit de fin d’été, le film déployant sur un rythme languide un charme indolent et une douceur cotonneuse qui enrobe ces moments éphémères.

En 2014, son film suivant, IT FOLLOWS aura plus de chance. Présenté à Cannes et primé à nouveau à Deauville puis doublement primé au festival du film fantastique de Gerardmer (il obtient même le Grand Prix), le film finit par se frayer une place dans les salles françaises en 2015. On pourrait dire que c’est en substance le même film que le précédant: une bande d’ados errant dans une banlieue de Detroit (dont David Robert Mitchell est originaire, il est né à Clawson dans le Michigan) tandis que le monde des adultes y est comme laissé hors champ. Pourtant cette fois ci, par le prisme du genre et plus particulièrement des codes du film d’horreur, le récit vient faire peser une menace sur ces personnages, une malédiction que les personnages se transmettent les uns aux autres.

L’ouverture pose d’emblée le décor, celui d’une banlieue résidentielle de la classe moyenne telle que le cinéma américain et le cinéma d’horreur en particulier l’a déjà beaucoup filmé. Soudainement, une jeune fille terrifiée sort de chez elle comme si elle fuyait un danger. Mais au lieu de poursuivre sa fuite vers le monde extérieur qui s’offre à elle, elle revient inexplicablement sur ses pas.

Il faut voir la tension qui se crée entre la vaste perspective offerte par la profondeur de champ et la sensation d’étouffement qui nous gagne: la menace venant moins d’un espace qui serait bouché que du sentiment que c’est le cadre de l’image qui agit comme un étau qui se resserre autour du personnage. D’abord, un léger zoom, puis surtout ce panoramique circulaire qui enferme le personnage dans une boucle dont elle ne semble pas pouvoir sortir. Dans la séquence suivante, le phénomène s’accentue, les plans larges faisant de la jeune fille une petite créature perdue au milieu d’une immensité de l’espace, soulignant paradoxalement qu’il n’y a pas d’issue possible. La menace restant invisible, hors champ, son surgissement se produira lors d’une ellipse, nous n’en verrons que les conséquences, aussi horribles que terrifiantes.

© It Will Follow INC./Metropolitan Filmexport

Ce qui saute aux yeux déjà, c’est que clairement David Robert Mitchell connait bien ses classiques. IT FOLLOWS s’inscrivant dans cette veine du cinéma d’horreur qui a conscience de venir après toute une tradition du genre, un héritage partagé autant par le film que par ses spectateurs. D’où ici de nombreuses réminiscences du cinéma de John Carpenter ou de Wes Craven tandis que le climax du film peut être vu comme une relecture de la mythique scène de la piscine de LA FELINE (1942) de Jacques Tourneur. Néanmoins, IT FOLLOWS s’inscrit à contrecourant de beaucoup d’aspect de ce cinéma d’horreur contemporain: une tendance à la distanciation, à l’ironie, à l’humour, la potacherie, redoublée par une esthétique de train fantôme, une surenchère d’effets chocs et un gout pour les films à concepts ou à dispositifs, propres à être facilement déclinés d’un film à l’autre en ces temps où les franchises commerciales sont reines. Rien de tout cela ici.

IT FOLLOWS raconte comment des jeunes gens contractent une forme de malédiction qui se propage suite à un rapport sexuel avec quelqu’un étant sujet à cette malédiction. Le mal se met alors à vous traquer sauf si vous arrivez à le transmettre à quelqu’un d’autre en couchant avec cette personne. Il est intéressant de noter deux reproches qui ont été adressé au film de David Robert Mitchell. D’abord on a reproché au scénario de manquer de cohérence ou d’être trop désinvolte dans sa manière de suivre les règles de la fameuse malédiction. Mais clairement, le film ne se joue pas là (Mitchell revendiquant en interview une « logique onirique » dans la construction de son récit), ce qui le différencie donc de ces films d’horreur reposant sur des concepts et autres dispositifs éventuellement séduisants (une partie de chat version mortelle) mais souvent aussi cache-misères pour des productions médiocres.

Certains ont pris le film de manière littérale, y voyant un propos réactionnaire et moralisateur: le sexe est dangereux, le sexe tue. IT FOLLOWS s’inscrit clairement dans une tradition du cinéma d’horreur pour ados et plus spécifiquement le genre du slasher movie dont on sait qu’il est presque intrinsèquement conservateur: le Mal y est une entité incarnée, seul un personnage pur pourra le détruire, les autres, ceux qui sortent des normes, ceux qui couchent par exemple seront punis. Mais IT FOLLOWS ne raconte jamais cela, il se sert de tous ces codes du genre comme d’une toile de fond de son récit mais pour en faire quelque chose d’infiniment plus riche et complexe. En ce sens, certains ont fait le lien entre IT FOLLOWS et la bande dessinée de Charles Burns, BLACK HOLE (disponible aux éditions DELCOURT), qui racontait l’histoire d’une bande d’ados monstrueux vivant en marge du monde des adultes dans les années 70. Si les deux œuvres sont très différentes, on retrouve cette même appropriation des codes du genre mais dans une œuvre qui ouvre à une bien plus grande multiplicité de ses pistes de lecture.

© Fantagraphics/Delcourt

IT FOLLOWS peut être vu comme un film cinéphile, un méta-film d’horreur postmoderne, mais il l’est de manière plus subtile, plus souterraine que bien d’autres films du même genre. Il est d’ailleurs parfaitement appréhendable au premier degré, et ce avec une efficacité redoutable, atteignant totalement son but premier : captiver, amuser, émouvoir, terrifier. Il faut voir comment IT FOLLOWS se construit par rapport à ses modèles : prenons le plus évident d’entre tous, HALLOWEEN de John Carpenter (1978), dont certains plans du film semblent reproduits presque à l’identique (ces jeunes gens se baladant dans la rue d’un quartier résidentiel, suivis ou précédés par la caméra en de longs travellings ou bien cette scène de salle de classe où l’héroïne voit son attention détournée du cours par l’intuition d’une présence menaçante qui viendrait de l’extérieur).

Des échos d’HALLOWEEN (à gauche) dans IT FOLLOWS (à droite) © It Will Follow INC./Metropolitan Filmexport/Warner Bros/Splendor Films

Rappelons une évidence: Carpenter, comme la plupart des grands cinéastes de films d’horreur, est un cinéaste du hors champ. Le hors champ, c’est ce qui n’est pas dans l’image mais qui pèse sur elle, la conscience d’un danger qui peut y surgir à chaque instant. Mais HALLOWEEN, rappelons le, est plus subtil que cela (contrairement à la quasi totalité des films qui l’ont copié par la suite): il s’agit moins pour le Mal (pourtant incarné par une figure, Michael Myers) de surgir brutalement (ce qu’on appelle le jump scare) que de venir progressivement envahir, contaminer tout l’espace. D’où un autre enjeu important du film, la problématique du regard. Michael Myers, dans le film, est d’abord un regard (par le biais de la caméra subjective), regarder, c’est déjà tuer et donc pour nous spectateur, la mise en scène ne cesse de nous poser la question « qui regarde ? ». Quand nous voyons quelque chose (des jeunes femmes se promenant dans la rue par exemple) c’est moi qui les vois mais n’y a-t-il pas quelque chose qui les observe en même temps que moi, les traque : un tueur, le Mal ?

Dans le cinéma de David Robert Mitchell, la question du regard se pose de manière très directe (elle se posait d’ailleurs déjà des son premier film et ce, rien que par son dispositif narratif, dans THE MYTH OF THE AMERICAN SLEEPOVER, les garçons, étant exclus de la pyjama party des filles, étaient comme des spectateurs d’un récit qui se déroulait sans eux ou dont ils étaient les intrus, les voyeurs). Dans IT FOLLOWS, la mise en scène privilégie des longs plans, parfois avec de légers mouvements d’appareils ou de focale qui mettent en valeur les jeux de regard en jouant sur les échelles de plans. Quand nous découvrons pour la première fois l’héroïne du film, Jay (incarnée par Maika Monroe) elle est vue de l’extérieur de chez elle, dans son jardin, s’apprêtant à se baigner. Il y a la un point de vue un peu voyeur qui laisse percer un sentiment de menace. En fait, le point de vue bascule dans le déroulement de la séquence, une fois qu’elle est entrée dans la piscine, le monde extérieur potentiellement menaçant n’existe plus. Dans l’espace flottant et rassurant de la piscine, elle est en sécurité, nous voyons désormais le monde à travers ses yeux à elle, partageons son sentiment de plénitude.

Ces jeux de regards (qui regarde qui et pourquoi ?) sont essentiels dans la construction des personnages et le récit va en développer diverses variations (voire la séquence où Jay se regarde elle-même dans un miroir avant d’aller à un date avec son petit ami ou le regard du gamin voyeur qui vient espionner Jay par la fenêtre de sa salle de bain). Puis cette mécanique est très explicitement intégrée au récit au début du film par la séquence du rendez vous entre Jay et son petit copain dans une salle de cinéma (comme par hasard). C’est sans doute l’une des séquences clés du film à bien des égards. Jay et son boyfriend du moment font la queue et Jay lui propose un petit jeu: il s’agit pour l’un des deux de choisir secrètement quelqu’un dans la foule autour d’eux avec qui il s’imaginerait bien échanger sa vie. L’autre doit deviner qui son partenaire a bien pu choisir. Le regard et l’observation sont la clé de leur petit jeu. La légèreté de la scène se nimbe soudainement d’une forme de mélancolie quand le petit ami avoue avoir porter son choix sur un petit enfant accompagné par ses parents, avouant une sorte de nostalgie face à l’image d’une forme d’insouciance désormais perdue.

Mais c’est une fois rentré dans l’enceinte du cinéma que le petit jeu se détraque: le petit ami désigne quelqu’un dans la salle mais le plan nous montre bien que, dans les yeux de Jay, il n’y a personne devant eux. Soudain pris d’un malaise, le jeune homme met brutalement fin à la soirée sans que la vraie raison nous soit révélée. Ce n’est que plus tard que nous comprendrons: le jeune homme est possédé par la malédiction et voit les entités qui le traquent. Et son but n’est autre que de la passer à Jay. Et pour cela, il va falloir s’assurer qu’elle n’en soit pas la victime (car si la malédiction tue quelqu’un, elle revient à la personne qui avait contaminé la victime). Pour survivre, Jay va devoir non seulement accepter de voir le danger mais aussi apprendre comment le déceler. Et pour cela, le garçon va l’attacher à un fauteuil et la forcer à voir. Et nous avec elle. Difficile de ne pas faire le lien entre la position de Jay et notre position de spectateur, cloué nous aussi à notre fauteuil et ne pouvant détourner le regard.

Jay (Maika Monroe) attachée au fauteuil © It Will Follow INC./Metropolitan Filmexport
Jeffries/James Stewart cloué sur son fauteuil dans FENETRE SUR COUR ©Paramount pictures/Carlotta Films

Dans les dernières pages de CINEMA 1: L’IMAGE MOUVEMENT (Editions de Minuit), Gilles Deleuze analyse les phénomènes avant-coureurs qui vont faire basculer le cinéma de la période du classicisme à ce qu’il appelle la modernité. Il fait du cinéma d’Alfred Hitchcock un des jalons de ce basculement en prenant pour exemple notamment FENETRE SUR COUR (1954). Il écrit « Et, dans l’histoire du cinéma, Hitchcock apparaît comme celui qui ne conçoit plus la constitution d’un film en fonction de deux termes, le metteur en scène, et le film à faire, mais en fonction de trois : le metteur en scène, le film, et le public qui doit entrer dans le film, ou dont les réactions doivent faire partie intégrante du film » En effet, dans FENETRE SUR COUR, Jeffries, le personnage principal joué par James Stewart, est cloué sur un fauteuil et forcé de fait de regarder ce qui se passe par la fenêtre, l’image que lui renvoie la cour d’immeuble en face de chez lui. Deleuze conclut : « S’il est vrai qu’une des nouveautés d’Hitchcock était d’impliquer le spectateur dans le film, ne fallait-il pas que les personnages eux-mêmes, d’une manière plus ou moins évidente, fussent assimilables à des spectateurs ?« 

Des lors, l’idée centrale et tres ingénieuse de IT FOLLOWS, c’est de faire du moteur de la peur moins ce qui est vu que le mécanisme même du regard du spectateur : qui est en train de voir ? quel est ce point de vue ? que dois-je regarder ? Et c’est cela qui rend si efficace la terreur provoquée par le film: la mise en scène organise tout un dispositif qui nous oblige en permanence à scruter les images, à scanner l’espace pour anticiper le danger. Tandis que les jeux de changement de point de vue déploient toute une mécanique de suspense, selon que l’on puisse voir ou pas quelque chose que le personnage lui même a vu ou ne peut pas voir. C’est ce qui explique que IT FOLLOWS fonctionne avec une rare économie de moyens car c’est la mise en scène qui est le carburant de la frayeur que le film provoque.

C’est d’autant plus le cas que David Robert Mitchell fait preuve d’une vraie maestria : l’esthétique du cinéma de John Carpenter y est non seulement convoquée (ce sens du cadre, de la gestion de l’espace, ce gout du vide tendant à l’épure) mais surtout remarquablement assimilée. Le chef opérateur Mike Gioulakis réussit un beau travail, exploitant les potentialités du format Scope et de l’image anamorphique en jouant aussi sur la profondeur de champ, attirant l’attention du spectateur ou au contraire le laissant se perdre dans l’image. Ce sens de l’espace (et aussi la beauté plastique de la photo) permet de surcroit de mettre en valeur le décor et d’en faire un personnage à part entière du film, surtout quand Jay, avec l’aide de ses amis, décidant de remonter la source de la transmission du Mal, sort de son quartier résidentiel rassurant pour s’aventurer dans la banlieue de Détroit, errant dans une véritable « ville fantôme », faite de quartiers abandonnés et d’immeubles en ruines, vestige d’une cité durement touchée par la crise économique et déclarée en faillite en 2013.

Les rues désertes et les quartiers abandonnés de Detroit © It Will Follow INC./Metropolitan Filmexport

Telle une Alice, Jay voir alors surgir sous ses yeux un monde qu’elle ne soupçonnait pas, un monde parallèle, version négative ou cauchemardesque de son monde à elle. Ce monde là, c’est évidemment le monde des adultes, un monde qui, jusque là, leur avait été caché. Si la malédiction trouve un des ses aspects les plus terrifiants dans le fait de s’incarner dans n’importe qui, l’identité des poursuivants est un des éléments les plus mystérieux du film, même si à force de scruter les images, le spectateur attentif sera récompensé par quelques indices. On peut surtout remarquer que dans le déroulement du récit, la nature des incarnations du Mal évolue, passant de figures évoquant la marginalité et l’exclusion à des figures plus familières, des proches des personnages comme les parents pourtant volontairement mis à l’écart du récit.

La fin de l’adolescence, la perte de l’innocence, c’est la révélation comme une possession par le regard d’un monde hanté de spectres, visages de la peur, de la solitude, du dépérissement et de la mort, ces images viennent les hanter comme nous hantent celles du film, elles mêmes hantées par les images qui les ont sans doute inspirées. Cette dimension spectrale suscitant une forme de mélancolie (déjà présente dans THE MYTH OF THE AMERICAN SLEEPOVER) ici venant se teinter d’une profonde terreur et pouvant, face à une profusion d’images et de signes, basculer dans le délire, la folie. Ce sera l’objet du film suivant de David Robert Mitchell : UNDER THE SILVER LAKE.

Une incarnation de la malédiction
© It Will Follow INC./Metropolitan Filmexport

60 comments

  • JP Nguyen  

    Merci pour ce chouette article et ces propos analytiques sur le regard. J’ai presque l’impression d’avoir vu ce film grâce à ta plume et ça me permettra d’en rester sagement éloigné.

  • zen arcade  

    Wouaw !
    Je suis épaté par cette très belle et convaincante analyse d’un film que j’aime également beaucoup. Les références sont choisies avec beaucoup de pertinence, Tourneur et le hors-champ, Carpenter, Deleuze, en passant évidemment par le lien avec The myth of the american sleepover, premier film du réalisateur et très beau teen-movie.
    Voilà qui donne matière à réfléchir et surtout donne envie de revoir le film.

    La BO : parfaitement choisie par rapport au film

    Bon sinon, petit quizz cinéphile :
    Une séquence dans un film français récent (moins de cinq ans) montre un personnage regarder « It follows » sur une télévision. Les images du film illustrent de manière métaphorique l’enfermement dans lequel la personnage principale est en train de s’enfoncer.
    Quel est ce film ?
    Une médaille en chocolat et ma considération éternelle pour celui qui trouvera.

    • zen arcade  

      Personne pour le quizz ?
      Deux indices : l’actrice principale est une des actrices les plus en vue du cinéma français de ces dernières années et le film a été réalisé par une femme.

      • Jyrille  

        Non mais c’est mort : je ne sais pas. Si je ne sais pas, je réponds pas.

        • zen arcade  

          Un nouvel indice, spécialement pour Tornado : le film a été présenté en sélection officielle à Cannes mais n’a remporté aucun prix. 🙂 🙂

          Bon, ça commence à se préciser, non?
          * film français de moins de 5 ans
          * sélection à Cannes mais pas de prix
          * actrice principale médiatiquement très en vue
          * réalisatrice

          • Jyrille  

            Titane ?

          • zen arcade  

            Titane a reçu la Palme d’or et n’a pas d’actrice principale médiatiquement très en vue, donc non.

            Nouveau gros indice : l’acteur principal est mort depuis

          • Ludovic  

            C’est dans SYBIL de Justine Triet si je ne m’abuse, autre cinéaste palmée depuis mais pas pour ce film !

          • zen arcade  

            Par une coïncidence étrange, il se fait que j’ai justement vu Sybil hier soir et que les images de It follows m’y ont frappé.
            Et là, ce matin, qu’est-ce que je lis en me connectant sur Bruce lit, ton analyse du film.
            Il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous, comme chantait Daho…

          • Fletcher Arrowsmith  

            SYBIL : une de mes plus grande déception cinématographique de ces dernières années. J’ai encore moins aimé lors de mon second visionnage.

            Par contre j’ai complètement adhéré à l’ANATOMIE D’UNE CHUTE de la même Justine Triet (une belle Palme d’Or).

          • zen arcade  

            Oui, Anatomie d’une chute est d’une toute autre trempe.

    • Ludovic  

      Merci beaucoup pour tes compliments, Zen Arcade !

  • JB  

    Merci pour cette présentation !
    Si je n’ai pas encore vu le film, j’ai déjà lu pas mal de critiques qui se limitaient à évoquer une métaphore de MST, cet article va plus loin en englobant un symbolisme plus large et des références culturelles de haute volée.
    Reste plus qu’à le voir pour ma part

  • Jyrille  

    Je pense ne pas lire l’article car cela fait longtemps que je veux voir ce film et malheureusement, je ne le trouve nulle part sauf en VOD sur Prime. Et il est hors de question que je loue ce film pour 4 euros, je paie déjà assez comme ça. Je vais encore attendre donc, et repasserai dès que possible, lorsque je l’aurais vu.

    La BO : jamais entendu parler de ce groupe, c’est sympa mais pas exceptionnel. Ca date de quand ?

    • Jyrille  

      Ah et j’ai oublié de le dire : très bon titre. Ca fait référence à l’émission qui a été diffusée le plus longtemps sur les chaînes françaises si je ne me trompe pas, La séquence du spectateur. J’adorais, je ratais rarement un épisode.

    • Matt  

      M’enfin pourquoi personne ne veut jamais dépenser un rond pour un film alors que ça dérange personne d’acheter des comics/BD ?

      C’est quand même une oeuvre aussi un film.
      C’est tellement passé dans les moeurs de pirater que es gens sont choqués de devoir payer pour un film. Mais bon quand même quoi…c’est un peu normal.

      • Jyrille  

        Je ne dis pas le contraire. Je vais très souvent au cinéma. Mais comme je paye plusieurs plateformes, je n’ai pas envie de payer plus pour le droit de voir un film une seule fois.

        • Matt  

          Ah ces plateformes…
          Les gens recommencent à pirater depuis qu’il y en a 30 différentes et que ça coute finalement beaucoup plus cher qu’avant de s’abonner à un service qui diffuse des films…

          Le mieux c’est que tu prends un DVD sur Rakuten à 5€ et tu le verras plein de fois si tu veux^^
          Et si ça te plait pas tu pourras même le filer à quelqu’un. Truc incroyable qui n’existe plus ça ! Pouvoir donner physiquement un film à quelqu’un.

          • Jyrille  

            Je ne connais plus beaucoup de gens qui ont un lecteur, que ce soit DVD, Blu-ray, CD, VHS ou K7. Et ça prend de la place or tu regardes moins un film que tu n’écoutes un disque.

          • Matt  

             » tu regardes moins un film que tu n’écoutes un disque. »

            Parle pour toi^^
            J’écoute de la musique sur Internet, j’ai zéro place prise par des disques.
            Mais j’ai plein de blu-ray.

            Chacun son truc quoi^^
            Mais je pense que le support physique n’est pas mort parce que ça commence à vraiment poser des problèmes aux gens la multitude de plateformes auxquelles il faut s’abonner, la disparition des films des catalogues, etc.
            On en parlait récemment dans l’article d’un invité (oublié le nom, sorry) de la surconsommation due au fait que tout est accessible et qu’on zappe et consomme n’importe comment sans prendre le temps. J’ai un collegue qui revient aux disques pour la musique justement pour éviter de zapper sans arrêt sur le net.

          • Jyrille  

            Tu peux aussi mixer les deux. Mes enfants ont quelques DVD et Blu-ray et commencent à avoir un peu de vinyles mais la plupart de ce qu’ils consomment se trouve en streaming.

            Moi je n’ai plus de place pour les DVDs (et je compte bien me débarrasser de nombre d’entre eux), les BDs, les CDs. Et si je peux éviter et bien je m’en passe. Là en ce moment je fais le tri dans mes K7 audio. Je redécouvre des trucs et je ne vais pas en garder beaucoup, seulement les originales, celles qui portent un souvenir ou de la musique faite par nous ou des potes à l’époque. Ca ne va pas faire beaucoup, une petite cinquantaine.

            Désormais si je dois acheter un DVD, c’est parce que je sais que je voudrais revoir le film, idem pour un CD. Plus pour le découvrir.

    • Ludovic  

      J’aime beaucoup MELODY’S ECHO CHAMBER, projet pop de la chanteuse française Mélody Prochet, qui a sorti trois album. Le premier étant issu de sa collaboration le leader de TAME IMPALA et très influencé par son son. Elle s’en émancipe peu à peu pour ses deux albums suivants, que j’aime énormément surtout le second qui s’appelait BON VOYAGE. Le dernier est sorti l’année dernière.

  • Tornado  

    Superbe article, très pédago et qui donne surtout envie d’y aller. Les références font toutes mouche pour le cinéphile fan de fantastique et de teen movies que je suis. Je vais regarder le film aujourd’hui. Parfait pour cette période d’Halloween où je suis en vacances et où j’aime me regarder ce genre de films.
    La seule chose qui me fait peur, qui ne transparait pas forcément dans l’article sauf au détour d’une phrase (« Il est d’ailleurs parfaitement appréhendable au premier degré, et ce avec une efficacité redoutable, atteignant totalement son but premier : captiver, amuser, émouvoir, terrifier« ), c’est de tomber sur un cinéma d’auteur qui se regarde filmer. Car je déteste profondément ce genre de cinéma (je déteste les films d’Hanneke ou Soderbergh, par exemple). Pour moi, le réalisateur doit se faire oublier derrière son film et se mettre avant tout au service de son histoire (et non l’inverse). C’est ce qu’arrivait brillamment à faire Hitchcock, d’ailleurs. Dans ses films, on commence par se plonger dans l’histoire, et ce n’est qu’ensuite, lorsque le film est fini, qu’on se rend compte de la prouesse et qu’on a envie de revenir l’analyser. Tout y est fait, et c’est très bien expliqué dans l’article, d’ailleurs, pour que le spectateur soit immergé au plus-près des personnages.
    Je reviendrai après l’avoir vu pour commenter encore ! 🙂

    • zen arcade  

      « un cinéma d’auteur qui se regarde filmer. »

      Le bon gros cliché tout moisi. 🙂 🙂 🙂

      • Tornado  

        Non, ce n’est pas un cliché. Les cinéastes que j’ai cités, leurs films m’ennuient profondément. C’est quand même très mauvais signe. Je préfère un réalisateur plus modeste mais plus doué pour raconter des histoires. Hitchcock était un génie et plus d’un « auteur » va se casser les dents à essayer de le suivre dans l’histoire du cinéma sans tomber dans l’oubli à long terme.

        • zen arcade  

          C’est un cliché dans le sens où ça ne veut rien dire. Ca n’exprime de manière stérile rien d’autre qu’un dédain pour un type de cinéma.
          Par ailleurs, il y a des tas de cinéastes qui oeuvrent dans un cinéma dit « commercial » et dont on pourrait très bien également dire qu’ils se regardent filmer.
          Et ça ne voudrait rien dire non plus.

          Sinon, oui, évidemment, Hitchock était un génie.

          • Tornado  

            Il est fort probable que mon propos soit généré par le fait que j’ai trop fréquenté les milieux artistiques snobs où le cinéma de genre (et l’entertainment en général) est méprisé et où seuls les cinéastes cannois ont droit de cité, y compris dans le domaine du fantastique ou du thriller. En retour, j’ai probablement développé une allergie à cet état d’esprit ellitiste et, oui, sans doute, j’éprouve du dédain pour ce cinéma et son public en ce qui concerne certains de ses représentants emblématiques que je trouve par ailleurs surrestimés.
            On a souvent eu des discussions comme ça sur le blog et souvent les copains ne me comprennent pas. Mais j’ai passé de longues années dans les milieux intellectuels de l’art et je fréquente des enseignants depuis 26 ans. Il y a bien sûr des gens très bien dans tout ça mais on va dire que, dans l’ensemble, c’est pas tous les jours une sinécure…

            Bon cela-dit on s’égare. Je voulais juste dire que j’espère que le film va droit au but et n’est pas avant tout un exercice de style autocentré. Mais apparemment ce n’est pas le cas ! Je reviendrai bientôt pour faire mon CR ! 🙂

          • zen arcade  

            Ne jamais confondre un film et son public.
            Quand je regarde un film, quand j’apprécie un cinéaste, je me fiche bien de savoir s’il sont adulés par des snobs élitistes.
            Et rien ne m’énerve plus que, sous prétexte que j’apprécie nombre de cinéastes dits « élitistes », on me classe dans cette catégorie de spectateurs, moi dont la cinéphilie part du cinéma de genre, de la série B et du cinéma d’exploitation avant de s’être plus largement ouverte.
            Pour moi, la magie du cinéma, c’est ce qui fait qu’on peut aimer à la fois Bergman et De Funès, à la fois un film de la Hammer et un Hou Hsiao-Hsien, à la fois Desplechin et un film de kaiju, un Jackie Chan et un Rohmer,… Je pourrais citer les exemples à l’infini.
            Ca ne veut pas dire qu’il faut tout aimer, loin de là. Ca veut juste dire que le champ des possibles est infini.

          • Tornado  

            Dans le fond tu as raison, bien sûr, mais mon rapport à l’art, au cinéma et à la musique en particlulier est énormément influencé par mon vécu.
            Par exemple, entant qu’enseignant vivant sur la côte d’azur, j’ai eu la chance et le privilège d’être convié, pendant des années, au festival de Cannes pour voir une partie de la sélection en avant-première. Je pourrais y aller encore mais justement j’ai fait une overdose. Une overdose de films politisés, une overdose d’un seul genre de cinéma écrasant tout le reste, et de son public exclusif.
            Je raconte souvent cette anecdote : Je suis devant la salle où l’on va visionner notre « marathon » (une dizaine de film en 24h). C’est la pause. Épuisé après voir vu trois films éprouvants et glauques, égyptiens, chiliens et serbo-croâtes, j’essaie de détendre un peu l’atmosphère en rigolant avec mes collègues et amis en disant que « tout ça manque un peu de karaté, quand même« . À proximité, une nana prout-prout entend ce que je dis et m’alpague comme ça : « IL N’Y A AUCUN MAUVAIS FILM À CANNES ! » Pour le coup, il n’y avait en tout cas pas de place à l’humour et à la décontraction ! ^^

        • Jyrille  

          Même OCEAN’S ELEVEN ?

          • Tornado  

            OCEAN’S ELEVEN c’était cool. Vu une fois au cinéma. C’était maniéré, mais ça passait bien grâce à la coolitude du projet (et à la bande-son !).

          • Jyrille  

            Tu vois que Soderbergh n’a pas fait sue des films « élitistes »…

          • zen arcade  

            Ha ha, bonne anecdote.
            En même temps, cette nana prout-prout a dû s’étrangler quand Pulp fiction a reçu la Palme. 🙂 Moi, mon expression pour détendre l’atmosphère après un film plombant, c’est plutôt « C’était pas mal mais ça manquait quand même de poursuite de bagnoles. » 🙂
            Sinon, plus sérieusement, comme partout ailleurs, il y a de très bons films qui passent à Cannes et d’autres qui le sont beaucoup moins.
            Et pour ce qui est d’un genre de cinéma qui écraserait tout le reste, je préfère me dire que le festival de Cannes est sans doute la seule période de l’année où ce cinéma reçoit une très grande exposition médiatique.
            Il est facile d’oublier devant le strass cannois que le genre de cinéma qui écrase tout le reste, c’est dans les 350 autres jours de l’année qu’il se manifeste.
            Bon sinon, la palme de cette année, Anatomie d’une chute de Justine Triet, est un film que j’ai trouvé formidable.

          • Tornado  

            Alors je n’ai pas vu la palme de cette année, mais pour moi celle de l’année dernière (TRIANGLE OF SADNESS), c’est un navet de première bourre ! 🤢

          • zen arcade  

            « Alors je n’ai pas vu la palme de cette année, mais pour moi celle de l’année dernière (TRIANGLE OF SADNESS), c’est un navet de première bourre ! 🤢 »

            Pas aimé du tout non plus.

          • Fletcher Arrowsmith  

            TRIANGLE OF SADNESS : je vous suis. Je n’ai pas compris l’engouement du jury pour ce film. (déjà que THE SQUARE…)

    • Matt  

      Tu ne l’as pas encore vu ce film Tornado ?

      Non franchement j’ai pas trouvé que le film était prétentieux « film d’auteur » dans le mauvais sens ni rien. C’est un sympathique film qui utilise les codes de plusieurs genres tout en réussissant à installer une vraie tension.
      Je vais pas dire « ça fait peur » parce que ça dépend des gens, ça veut rien dire, mais il y a de la tension.

    • Ludovic  

      Merci pour tes compliments.

      Ta remarque est intéressante. Tu opposes un cinéma « classique » (au sens noble du terme, pas du tout péjoratif) à un cinéma d’auteur affichant plus directement ses ambitions artistiques et tu prends le cinéma d’Hitchcock comme référence : Hitchcock, on le sait, a longtemps été vu comme un talentueux faiseur de divertissement avant que la critique française n’en fasse un « auteur » pour toute une génération de cinéphile, mais ce n’est pas si simple.
      Aux USA, Manny Farber, un des critiques les plus importants et les plus controversés de son époque, avait théorisé une vision du cinéma opposant ce qu’il appelait le « cinéma termite » et les « films éléphants blancs », dans une optique assez proche de ta distinction à toi: d’un côté un cinéma classique où le cinéaste est au service d’un récit et de l’autre un cinéma servant à gonfler l’égo d’artiste de son réalisateur. Et bizarrement, Farber classait plutôt Hitchcock dans la catégorie des « éléphants blancs »; il voyait dans ses films de vaines acrobaties, rejoignant ainsi les accusations qu’il portait sur Orson Welles qu’il abhorrait carrément et dont il considéraient les films comme des sommets de boursouflure et de prétention, tandis que pour la critique française, Welles fut vite canonisé comme l’Auteur avec un grand A. A Welles et Hitchcock surestimés selon lui, Farber préférait Hawks, Walsh, Fuller ou Aldrich.

      Il ne s’agit pas de distribuer des bons points, savoir qui a tort ou raison mais c’est marrant de prendre en compte toutes ses opinions divergentes qui nous amène à considérer une chose, c’est que chez Hitchcock, la mise en scène se voit, le style est immédiatement reconnaissable (contrairement à un Losey ou un Lumet par exemple) et j’ai tendance à penser que ce n’est pas pour rien que Hitchcock a été pour moi (mais je dois pas être le seul) une porte d’entrée idéale dans la cinéphilie et le cinéma en général. Quand on regarde LES OISEAUX ou PSYCHOSE, il est impossible d’ignorer que quelqu’un derrière la caméra guide notre regard et nous raconte cette histoire. Ce que Gilles Deleuze théorise dans le passage cité plus haut, j’ai l’intime conviction que je l’ai ressenti découvrant gamin ou jeune ado les films d’Hitchcock, sans pour autant que je puisse me le formuler ainsi car je n’avais ni la maturité ni les outils théoriques pour le comprendre comme ça !

      Reste que c’est sans doute ce qui explique que du cinéma de Hitchcock découle aussi un cinéma populaire classique (de James Bond à Spielberg jusqu’à Mission Impossible) que le cinéma moderne parfois dans ce qu’il peu avoir de plus avant gardiste et expérimental.

      • zen arcade  

        Je ne connaissais pas cette distinction entre « termites » et « éléphants blancs ».
        C’est intéressant.
        De toute façon, quelle que soit l’approche critique, c’est toujours passionnant de s’interroger sur les raisons pour lesquelles un réalisateur chosit tel cadre, tel mouvement de caméra, telle manière de monter,… Comment tout ça « raconte » quelque chose, comment ça sert (ou pas) le projet du film.
        C’est ça qui fait la grandeur du cinéma, contrairement à la série télévisée, qui est bien plus le royaume de la progression narrative inféodée au scénario tout puissant. Ce n’est pas nécessairement un mal mais c’est autre chose que ce que peut être le cinéma, autre chose que les possibilités infinies qu’il peut se donner pour « raconter ».
        Je mets des guillemets parce que « raconter » au cinéma, ça me semble quelque chose de bien plus vaste que de juste faire progresser un récit.

        • Ludovic  

          Zen Arcade : totalement d’accord avec toi et aussi sur ta distinction entre la série télévisée et le cinéma. Ce n’est effectivement pas du mépris pour la série télé que de dire ça, c’est un médium qui offre des possibilités formidables et qui a prouvé qu’elle pouvait produire des objets tout à fait dignes d’intérêt. Dont acte.
          Mais cette distinction n’en reste pas moins pertinente et on a un peu tendance à l’oublier au détriment du cinéma parfois.

  • JB  

    En parlant de John Carpenter, forcer un personnage à voir un monde caché, inquiétant, ça me rappelle beaucoup INVASION LOS ANGELES / THEY LIVE (la longue scène où le perso de Roddy Piper se bat avec un type pour lui faire mettre des lunettes…)

    • Ludovic  

      JB : Absolument pour THEY LIVE ! je suis tout à fait d’accord !

  • Tornado  

    Je viens de voir le film. Excellent. Très bon film d’horreur, très efficace. Avec l’article en tête, le jeu des références était limpide. Le film aurait pu n’être qu’une petite production horrifique comme tant d’autres s’il n’y avait pas derrière cette métaphore sur le (fifficile et effrayant) passage à l’âge adulte et, surtout, comme très bien disséqué dans l’article, toute cette mécanique formelle et cette déclinaison sur le thème du regard. La fin est un poil frustrante mais cohérente.
    Un cinéaste à suivre, c’est clair.

    Sur le débat du « cinéma servant à gonfler l’égo d’artiste de son réalisateur », c’est très subjectif. Je suis tombé dans Hitchcock quand j’étais petit et j’ai écrit ici sur le blog en quoi je relie son cinéma à la pop-culture. Et puis il y a des cinéastes avec lesquels ça ne passe pas. Je ne cherche pas à théoriser la chose. Certains réalisateurs ne me plaisent pas. Leurs films ne me plaisent pas. J’essaie de comprendre en quoi ça m’irrite et il y a à chaque fois ce désagrable arrière-goût de m’as-tu-vu. C’est vrai qu’Hitchcock est un cinéaste à très forte personnalité. Mais je n’ai jamais trouvé ses films « m’as-tu-vu ». Il n’y a jamais eu un arrière-goût suspect ou désagréable Je les ai juste trouvés magiques. De cette magie du cinéma qui fait son envoûtement.

    • Ludovic  

      TORNADO : Ravi que ça t’aie plu ! 🙂 l’expérience lecture/visionnage a bien fonctionnée !

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Ludovic.

    J’ai pris mon temps pour lire ton article. Je l’ai trouvé aussi hypnotique que le film (c’est un compliment). Plus je lisais plus je il me semble avoir finalement regardé IT FOLLOWS.

    Passionnant la partie technique sur le hors champ.

    Et une très bonne analyse de l’adolescence et de son traitement dans les teens movies avec notamment ces deux mondes : celui des ados et l’autre, celui des adultes.

    Je n’ai vu que UNDER THE SILVER LAKE (sûr) de David Robert Mitchell qui m’avait fait une très forte impression.

    Très sympa la BO.

    • Ludovic  

      Merci Fletcher !

      Bientôt la suite donc avec un article sur UNDER THE SILVER LAKE !!!

  • Fletcher Arrowsmith  

    Comme Tornado, je reviendrais donner mon avis dès le visionnage du film.

  • Présence  

    Ces jeux de regards (qui regarde qui et pourquoi ?) : une analyse passionnante et entraînante qui m’a ouvert les yeux (elle était facile celle-là) sur ce jeu de manipulation avec le point de vue du spectateur, qui fonctionne aussi bien sur ceux qui en sont inconscients que sur ceux qui s’en rendent compte et peuvent apprécier ce niveau de lecture ludique.

    • Ludovic  

      Merci beaucoup Presence ! effectivement, il y a ces deux niveaux de lecture, et ce n’est pas parce qu’on ne l’analyse pas que pour autant ca n’a pas un impact sur l’expérience du spectateur !

  • Eddy Vanleffe  

    Hello,
    J’aurais été bien incapable d’avoir une analyse plan par plan aussi profonde de ce film qui m’a pourtant laissé une forte impression à l’époque.
    Je ne l’ai vu qu’une fois, pour la bonne et simple raison qu’il m’a fait flipper pour de bon.
    C’est à dire que cette impression de malaise, diffus, cette logique de cauchemar auquel on ne peut échapper m’a laissé un sentiment de mal être persistant bien après la vision du film.
    La métaphore des MST, ok, j’avais vu, l’hommage de l’horreur sobre à froid avec ce refus du « jumpscare », C’est évident.
    Le reste, j’avoue que j’en suis resté au fait que la bobine était bien troussée, efficace avec ce qu’il faut d’originalité pour sortir du lot.
    Bon film!

  • Bruce lit  

    Passionnant et forcément un exercice de littérature comparée comme je les affectionne. Si je ne t’avais pas embauché, je l’aurais indubitablement fait après la lecture de cet article. Je n’ai pas vu ce film, Tornado où l’as tu trouvé en streaming ?
    Seul bémol : le regard bovin de l’actrice sur la photo attachée. Elle joue bien ?
    Bravo Ludo !

    • Ludovic  

      Merci beaucoup Bruce ! c’est flatteur !

      Oui l’actrice Maika Monroe est très bien, je trouve, dans cette version « teenage » de la blonde hitchcockienne. Un emploi qui lui sied bien. Un autre film dans lequel elle a tourné depuis, WATCHER (que je n’ai pas vu malheureusement) lui a donné un rôle tout à fait similaire et le pitch du film est hitchcockien à donf.

  • Patrick 6  

    J’arrive après la bataille, mais en tous cas je te félicite pour cet article ! J’avais vu le film à l’époque mais je dois avouer qu’il m’avait moins marqué que toi. De belles scènes assez prenantes (la piscine notamment), oui, une jolie métaphore du sida, oui, mais j’avais trouvé que le film ne parvenait pas à se démarquer de ses glorieux ainés. De telle sorte que je n’ai plus beaucoup de souvenir de ce film ! Je me souviens surtout de la scéne de début, avec la fille sortant paniquée en nuisette, mais en ayant pris néanmoins le temps de mettre des chaussures rouges à talon ! Je me suis toujours demandé ce qu’avait voulu dire le réalisateur avec cette scéne ^^

  • Fletcher Arrowsmith  

    Vu et beaucoup aimé. Au delà des métaphores, un vrai film d’ambiance, avec un regard intéressant sur l’adolescence. On n’est pas dans le film d’horreur.

    Parmi les influences que j’ai ressenti (non cité, car déjà brillamment fait par Ludovic) :
    – David Lynch (TWIN PEAKS surtout, LOST HIGHWAY)
    – Kubrick (SHINING)
    – David Kelly (DONNIE DARKO)

    Et puis sa vision de DETROIT, organique Je me serais cru chez Yves Marchand et Romain Meffre.

  • Jyrille  

    Merci Bruce d’avoir averti que le film passait sur Arte jusqu’à ce soir : j’ai enfin pu le voir. J’ai beaucoup aimé. Le film dispose d’une très belle photo. J’étais étonné de voir notre autiste de la série ATYPICAL dans un des rôles principaux. Et je vois que plein de Haneke sont dispos sur Arte jusqu’en octobre, je vais au moins pouvoir enfin voir FUNNY GAMES.

    Le film est clairement angoissant et stressant, il se rapproche des trucs les plus flippants de Lynch comme le début de LOST HIGHWAY. Mais avec un côté teen movie, ça m’a pas mal rappelé les bds de Burns. Mais aussi un peu au ciné de Larry Clark dont je n’ai vu que BULLY (qui m’a bien traumatisé alors que j’étais bien âgé déjà).

    Carpenter est clairement une référence, ne serait-ce que par la bande son. Il est vrai que l’histoire de cette malédiction n’est pas claire et qu’on a tous les critères des films d’horreur qui ne font pas peur comme SCREAM : des slashers avec des ados plein d’hormones. En parlant de regard, Jay est également matée depuis sa piscine par deux jeunes pré-ados (ou gamins), qui reviendront plus tard dans le métrage.

    Encore un très bel article, Ludovic ! Merci bien.

    La BO : je ne connaissais pas, sympa sans être marquant.

    • Ludovic  

      Merci Jyrille !
      Il y a souvent plein de trucs excellents sur la plateforme d’ARTE, il faut le dire !
      Je suis d’accord avec toi, c’est pour ça que les éventuelles « lacunes » du scénario ne me gênent pas plus que çà, le film fonctionne plus comme un cauchemar qui peut évoquer les films de Lynch ou effectivement certaines BD de Burns !

  • Bruce lit  

    Voilà, c’était le dernier soir hier sur ARTE et je l’ai vu in extremis.
    Tout d’abord, je ne trouve pas que ce soit un film d’horreur. Un film d’angoisse à la rigueur mais rien d’horrible visuellement ou psychologiquement. Le pitch est original mais quand même -et tu le pointes dans l’article- très limité.
    Il y a même des situations absurdes comme le mec qui attache notre amie pour lui expliquer ce qui va lui arriver. C’est sans doute très sympa à mettre en scène pour faire jouer le suspense mais quelques scènes après prouvent que l’on peut le faire sans droguer et ligoter sa meuf.
    Et puis quid si la nana vivait au milieu de la mer ? Le sort du follower serait définitivement réglé, non ?
    Bref, la force du film réside d’avantage dans sa mise en scène et son ambiance que l’histoire très légère. J’ai bcp aimé qu’à l’inverse de films où les héros deviennent locos, que le personnage vive cette angoisse partagée avec ses amis.
    Ta comparaison avec BLACK HOLE est fort à propos : les ados semblent complétement abandonnés de figures adultes (et on se rappelle aussi que BLACK HOLE avait ses faiblesses a scenario).
    Je suis d’accord avec toutes tes références (je n’aurais jamais parié sur Hitchcock mais ok) et j’en propose une autre : cette désolation, cette angoisse contemplative dans une banlieue perdue m’a a beaucoup évoqué DONNIE DARKO.
    Un film assez mémorable oui mais pas non plus un chef d’oeuvre auquel je m’attendais.
    Je reste content de l’avoir vu.

    • Eddy Vanleffe  

      C’est quoi l’horreur finalement?
      J’ai tendance à bien me marrer avec le gore/slasher/monstres etc…
      Mais il y a des films qu’on appelle souvent « horreur » que personnellement j’appelle plutôt « trouille »
      avec une belle ambiance, des idées stressantes, angoissantes…
      La comparaison avec Donnie Darko est bien vue, lui aussi était étrange, malaisant avec une figure inquiétante…

    • Ludovic  

      Oui, Bruce la comparaison avec DONNIE DARKO est pertinente, c’est deux films qui utilisent les codes du fantastique et de la science-fiction pour explorer l’univers mental de personnages adolescents aux prises avec les angoisses liées à l’entrée dans le monde des adultes. C’est un film qui j’aime énormément aussi d’ailleurs et je pense que Richard Kelly était un cinéaste extremement doué qui s’est complément cramé à Hollywood suite au échecs de ses deux films suivants. J’espère qu’il n’arrivera pas la même chose à David Robert Mitchell.

      • Jyrille  

        C’est marrant parce que (je dois être un des rares) j’ai détesté Donnie Darko.

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *