Le défi Nikolavitch : Pente savonneuse

Le défi Nikolavitch : Pourquoi les couples Marvel sont si toxiques?

Un article d’ALEX NIKOLAVITCH

Pas facile d’être la copine d’un type pareil. Daredevil n°220, dessin de David Mazzucchelli

On était attablés dans une brasserie des quais, en bonne compagnie, devisant des malheurs de Matt Murdock, les mauvais scénaristes d’une part, depuis quelques années, et les gonzesses d’autres part, parce que pour le coup, il n’a pas été très heureux en amour, le rouquin.

Et là, notre bon Jonah J. Monsieur Bruce a subitement levé le nez de son assiette, tendu vers moi une fourchette accusatrice et éructé « d’ailleurs, Niko, c’est pas le seul ! À part les Richards, y a pas un couple chez Marvel qui n’est pas complètement toxique ! Comment ça se fait ? »

J’ai marqué une pose, essuyé avec un bout de pain un reste de sauce dans mon assiette, méticuleusement posé ma propre fourchette en travers, pour signaler au serveur de l’enlever afin de ne pas me laisser un tel objet à portée de la main parce qu’un accident est si vite arrivé, je me suis élégamment essuyé les coins de la bouche avec ma serviette et j’ai fait un signe discret à nos deux compagnons de tablée en mode « laissez, je gère. »

« Ben en fait », ai-je répondu, « quand tu regardes de près, même les Richards, un peu, à ton avis, pourquoi est-ce que Sue il lui arrive de tournicoter autour du fils caché de Monsieur Spock et Patrick Duffy, hein ? »

En fait, quand on y réfléchit, et pour en revenir à Matt Murdock/Daredevil, c’est clair qu’il n’a pas été gâté. Ses histoires d’amour finissent mal, en général, comme dirait l’autre, et ses copines plus encore, et c’est souvent de sa faute. Pas à l’autre, Murdock se débrouille très bien tout seul. Même lorsqu’il est en couple. Le fait est qu’il est compliqué dans sa tête, ce garçon, entre l’histoire de ses parents, les absurdités qu’il est capable d’inventer pour se couvrir, le fait qu’il doive défendre des gens qu’il a coffrés la veille, il passe son temps à raconter n’importe quoi.

Est-ce à dire qu’il est toxique ? Peut-être bien. Pour un type capable de sentir l’état psychique des gens, leur peur, leur malaise, leurs mensonges, il se montre parfois d’une insensibilité absolue. Son camarade Foggy semble nettement plus fin que lui de ce point de vue.

Bon, on fait le bilan. Karen Page, elle finit par se tirer vu qu’elle végète dans un emploi de merde. Elle tombe dans les filets des recoins les plus sordides d’Hollywood et dans la came. Quand elle parvient à décrocher, c’est elle qui vient tirer Matt de sa merde à lui. Il la remercie en se tapant Typhoid Mary, qu’il enverra ensuite à l’hôpital psychiatrique. Karen se fait trucider par la suite, par quelqu’un qui veut atteindre Matt.

Perdu, tu l’as toujours été, jeune crétin. Daredevil n°297, dessin de Lee Weeks

Heather Glenn, qui ne pige rien à rien, surtout que quand elle a des problèmes avec la boite héritée de son père, Matt l’aide à sa façon, du genre en l’enfonçant encore plus et elle finit par se suicider après que Matt l’a ignorée pour de bon alors qu’elle multipliait les appels à l’aide. Ah, et avant ça elle était aussi tombée entre les griffes de l’Homme Pourpre, ça n’a pas dû aider, paye des Charybdes et Scyllas relationnels

Gloriana O’Breen aurait pu mieux s’en tirer. Elle comprend vite à qui elle a affaire et se tire, se met avec Foggy et… se fait tuer par un vilain de merde. Mia, une aveugle avec qui il a une relation, fini elle aussi à l’asile. Celle-là il l’avait épousée.
Celle qui s’en sera tiré le mieux, c’était Kristen McDuffie, l’adjointe du procureur, qui finit par lâcher l’affaire après s’être encanaillée avec lui.

Quoi ? J’oublie un truc ? Elektra qui ? Ouais, alors là ça devient compliqué. Plus compliqué je veux dire. Elle est encore plus cintrée que lui, avec des Œdipes pas résolus et tout le foutoir dans sa tête. Et elle finit pas bien. Même si elle revient après. Alors, on pourrait arguer que c’est Elektra qui a mis Matt sur la mauvaise pente, mais je suis pas complètement convaincu. En tout cas, d’un bout à l’autre, la relation aura été élektrique.
Il n’empêche que pour elles toutes, la vie aurait été plus simple si elles ne s’étaient pas mis dans l’orbite de Matt Murdock.

On peut supposer qu’elle aura eu une mauvaise influence sur lui, mais c’est un peu facile. Man Without Fear n°3, dessin de John Romita Jr

S’enticher du mauvais mec, c’est peut-être aussi le problème fondamental de Jean Grey. Elle voit ce qui se passe dans la tête des gens, y compris d’un gars réprimé et frustré comme Scott Summers (on mettra de côté la tension sexuelle existant entre Jean et Logan, c’est un sujet qui en énerve certains à la rédaction, me suis-je laissé dire), mais si ce n’était pas déjà assez compliqué comme ça, voilà que ce niquedouille se lance dans une histoire d’adultère psychique avec Emma Frost.

Dans le domaine de la toxicité, Emma coche pas mal de cases. Elle a néanmoins pour elle d’être moins souvent morte que Jean, ceci dit, et si Scott a plein de défauts, rédhibitoires (et dans rédhibitoire il y a… non, bref) la nécrophilie n’en fait pas partie à la base.

Ah, les histoires de tigres et de jackpot c’était déjà pris, faut croire. New X-Men n°128, dessin d’Igor Kordej

Continuons, entre les amours de sa vie qui lui claquent dans les pattes (un peu par sa faute) et celles qu’il épouse et où ça se passe avec des hauts et des bas (voire Daho et débats, si on veut s’engueuler en parlant musique), Peter Parker, c’est pas super la joie, quoi que lui en dise Johnny Storm dans les SPIDER-MAN ET HUMAN TORCH de Dan Slott. Le pauvre Peter, notons-le, c’est ONE MORE DAY qui va bien le foutre dedans, mais on y reviendra.

Médusa et Black Bolt, bon, ça doit pas être facile de prendre son petit dèj’ tous les matins avec un type qui vous décroche pas un mot. Sersi des Eternals qui se maque régulièrement avec des humains en sachant très bien comment ça se finira à chaque fois, ça sent un trauma mal digéré.

Betty Ross et Bruce Banner, y a papa le général qui vient foutre sa merde dans une histoire déjà rendue pas trop soluble par les problèmes personnels de Bruce. C’est même plus que la relation est en zigzag et souvent à sens unique, c’est que c’est irrattrapable malgré les efforts ponctuels des uns et des autres. Notons que Rick Jones a eu en parallèle son lot de relations foireuses, dont une avec une ex de Mr. Fixit qui n’est qu’une des personnalités de Banner. Vous voyez d’ici la gueule des repas de famille. Mariko et Logan en comparaison, c’est tranquille.

Bref, chez Marvel, les relations de couple c’est la fiesta del eslipo.

Dès que la belle-famille s’en mêle, de toute façon… Hulk Gray n°1, dessin de Tim Sale

Allons quand même voir en face, chez la Distinguée Concurrence si elle peut nous servir d’échantillon témoin. Pas grand-chose à signaler du côté Lois et Clark. Y a des hauts et des bas, mais comme dans n’importe quel couple. Et franchement, le leur tient depuis longtemps. Ralph et Sue Dibny, pareil (on ne rentrera pas dans des considérations sur IDENTITY CRISIS, ça a fait trop de mal cette histoire). Barry Allen, ce sont aussi les CRISIS machin-truc qui ont fait qu’il n’a pas tout le temps été avec Iris, mais sinon c’est souvent un couple emblématique.

À Gotham, c’est plus compliqué. Sans même parler du Joker et de la Harley qu’il essaie de monter comme le premier Hell’s venu, on a quand même notre gars sûr dans la famille problématique : pour maintenir sa façade de playboy évaporé, Bruce Wayne doit passer d’une bimbo à l’autre et se comporter comme un connard. Et quand ce ne sont pas des bimbos, ses occupations nocturnes font  qu’il n’est pas le candidat idéal. Et avec son caractère obsessionnel par ailleurs, même les femmes qui pourraient le soutenir dans sa vie s’éloigne, lorsqu’il ne les repousse pas purement et simplement, au grand dam d’Alfred, qui aimerait bien le voir se caser et reprendre des activités normales. Comme si ce rôle de connard n’était pas tout à fait un rôle, en somme.

Des Bruce désagréables on en connaît tous, mais celui-ci tient le pompon quand même. Batman n°682, dessins de Lee Garbett

Entre celles qu’il vire plus ou moins habilement et celles qui ne lui en laissent pas le temps parce qu’elles fuient, qui reste-t-il ? Selina, qui de son temps a été une professionnelle, selon Frank Miller. Et j’ai cru comprendre que même ça, ça n’avait pas duré, malgré des décennies à se chauffer l’un l’autre.

Quand on y réfléchit, hormis Reed et Sue (Namor a dû lâcher l’affaire, il est dé-Sue) et Lois et Clark (mais Superman a toujours eu un statut et une dynamique particuliers), le couple, c’est le bordel. (bon, je relis cette phrase et je me dis que le couple ça devrait être l’antithèse du bordel, ou l’inverse, enfin bref, vu qu’on a fermé les maisons closes ce n’est plus le cas, mais on se comprend, enfin moi je me comprends et… alerte parenthèse trop longue et trop bordélique, le patron va encore me faire des remarques).

Oh oui, fais-moi mal, attache-moi au radiateur et insulte-moi en atlante. Namor the sub-mariner n°2, dessins de Pasqual Ferry

Une des raisons évidentes, et Batman/Bruce Wayne en est l’exemple éloquent, c’est que la double identité et le secret n’aident pas à avoir des relations saines. D’accord, dans un couple, il est important que chacun ait son jardin secret, mais quand le jardin est de la taille d’un parc national, ça devient vite compliqué. Chez les super-héros, dès lors que le partenaire est pas au jus, c’est pas tenable. Mary-Jane, Sue et Lois, elles savent ce qu’il en est.

Il n’empêche, quand la moindre soirée en amoureux risque d’être perturbée par l’irruption du gang de, mettons, KGBeast, puisque les méchants russes devraient revenir à la mode, madame voit le dîner aux chandelles changer de dynamique : elle se retrouve à tenir la chandelle dans des empoignades viriles et parfois ambiguës.

Et ça, c’est si elle n’est pas prise à partie. Kyle Rainer a vu sa copine mise au frigo pour l’atteindre (c’en est devenu proverbial, avec le verbe « fridge » employé par la critique de comics pour parler des femmes dont les malheurs servent à relancer l’intrigue), ça ne rend pas non plus les affaires de cœur tout à fait sereines. Mais c’était déjà le principe de la mort de Gwen Stacy en son temps.

Les scénaristes sont-ils donc sadiques, misogynes, hostiles à voir leurs héros trouver le bonheur autrement que de façon fugace entre deux draps ou deux portes pour les plus pressés ?

Faut avouer, ça jette un froid dans la relation. Green Lantern n°54, dessins de Derek Aucoin

Comme souvent, la vérité est ailleurs. La vie de couple, dans un récit feuilletonnant, c’est une dynamique particulière. C’est le point fixe de la vie des personnages. Dans un feuilleton qui dure (au hasard, un magazine mensuel dont le tout premier numéro date de la fin des années 30 ou du début des années 40 ou, dans le meilleur des cas, du début des années 60, ouais les enfants, le petit Peter Parker il est sexagénaire, en vrai, il a atteint l’âge de la retraite) et dans un feuilleton, il faut des enjeux personnels. Des problèmes de couple et de famille, pour ça, c’est du biscuit pour scénariste, qui peut intercaler des choses entre deux bastons contre Octopus, Luthor ou un vampire en maraude.

C’est déjà ce que met en place très tôt le vieux Stan Lee lorsque Marvel décolle vraiment dans les années 60 : une continuité, des enjeux de la vie de tous les jours, des façons de ce genre d’humaniser les personnages. La méthode est raffinée par la suite par Chris Claremont dans les X-MEN, qui deviennent un soap opera sous sa direction, où l’on découvre le fils caché de Moira, celui de Xavier, le papa perdu des Summers, le passé commun du prof avec Magneto. Tous ces éléments donnent plus de poids dramatique aux trahisons, morts et séparation. Ce sont des astuces de soap, ces séries d’abord radiophoniques puis télévisuelles du genre FEUX DE L’AMOUR, dans lesquelles toute relation doit avoir ses écarts, ses accrocs, ses ruptures pour pouvoir relancer les choses, toute paternité doit être contestable ou contestée, tout personnage doit se retrouver en carafe à un moment ou un autre.

Les comics de super-héros, c’est la même chose avec en plus une esthétique de match de catch, avec slip bariolés et invectives, les chaises pliantes étant fort opportunément remplacées par des bagnoles qu’on s’envoie à la gueule. Guère étonnant que Dave Bautista et John Cena aient pu passer de l’un à l’autre (et The Rock aussi, mais bon, lui il s’est un peu quiché au passage à force d’ego mal placé, j’ai l’impression).

On se sent seul, des fois. The Amazing Spider-man n°545, dessins de Joe Quesada

Bref, c’est parce que les scénaristes et la forme elle-même, la quantité de pages mensuelles avec une prime au cliffhanger de fin d’épisode, en ont besoin pour maintenir l’intérêt d’un numéro à l’autre que nos héros et héroïnes préférés s’en prennent plein la gueule. Bon, Matt Murdock c’est un peu aussi parce qu’il se comporte comme un connard, des fois. C’est aussi parce qu’ils ne savaient plus quoi foutre du mariage avec Mary-Jane que l’éditorial a infligé ONE MORE DAY à Peter Parker.

Je m’aperçois que mon assiette a refroidi et que la moitié des convives se sont barrés, épuisés par ma trop longue tirade, proférée quasiment sans reprendre mon souffle à la manière d’un Antoine de Caunes Canal Historique, ou même encore avant.

Mon arrêt brusque sort Monsieur Bruce de sa semi-torpeur digestive. Il a un hoquet, me jette un regard torve et me lance : « On est bien content de ne pas être des héros, alors ? »
Je jetai un coup d’oeil gêné au kaiju dont la silhouette se profilait au-dessus des arbres.

3 comments

  • Bruno. ;)  

    … ! « … Insulte-moi en Atlante… » 😀 !
    J’ai bien fait de passer : ça va me faire la journée, cette phrase !!

    Très riche, la réflexion sur le sujet (et, comme à chaque fois, particulièrement bien écrite.). J’avoue que, à l’instant, peu d’autres couples emblématiques me reviennent à l’esprit, pour confirmer ou infirmer ce constat tristounet mais Ô combien commercialement réaliste.

    D’autres couples, moins « célèbres » peut-être parce qu’ils fonctionnaient mieux ?!
    J’ignore comment à évolué la relation Steve Rogers/Bernadette (Bernie) Rosenthal, par exemple ; mais ils semblaient pas mal assortis, ces deux-là. Bien sûr, le fait qu’elle connaisse son alter-égo Super-Héroïque leur ôte au moins une bonne part des problèmes rencontrés par les couples pointés dans l’article.
    J’aimais bien la relation James Hudson/Eather MacNeil : la différence d’âge était intelligemment gérée et les valeurs très « avant-gardistement » inversées, le caractère fort et assuré de sa femme soutenant le côté assez manifestement placide/gentil de Vindicator -à priori, car ça n’a qu’à peine été suggéré dans le cycle originel de John Byrne.
    Hank Pym et Janet Van Dyne ont duré très longtemps, et ce malgré leurs emplois respectifs de Super-Héros, ainsi que ses troubles de dédoublement de la personnalité à lui (!). Bon, je ne m’étendrai pas sur leur relecture Ultimate, vu que leur union n’était plus qu’un prétexte sensationnaliste à exposer la laideur du monde.
    Alex Summers et Lorna Dane étaient particulièrement bien assortis : affligés de capacités paranormales proprement effrayantes de puissance, et tous deux complètement réfractaires à une carrière Super-Héroïque, ils incarnaient une variante plutôt crédible d’une relation amoureuse sur le long terme au sein du MCG. Bon, la « hype » est venue s’en mêler…
    Vision et Wanda Maximoff, c’était un joli intermède très agréable sur la nature du couple, au delà de leurs conditions originales de « Synthézoïde » et de mutante, ainsi que de l’incongru (à priori) manifeste de leur affection réciproque.
    Bon, je sèche un peu ; mais il dit y en avoir encore pas mal d’autres.

    • JB  

      J’ai l’impression que tout ça a quand même mal fini : Heather et James Hudson : mort, trouple avec un clone, trahison vers la période Fear Itself. Havok et Polaris : ben, Austen est passé par là et a rendu Polaris folle, et d’autres ont fait d’Alex le soumis de Maddie… Vision et Wanda : perte des gosses (un autre truc ingérable en comics, les mioches), perte de personnalité, virage vers la force obscur et relation trouble avec le « frère » de Vision (Simon Williams), meurtre, folie, etc…

      Pour Bernie et Rogers, a priori, c’est lorsque la jeune femme reprend des études qu’ils doivent se séparer et leur relation à distance finit par capoter. Pour d’autres romances, c’est la figure héroïque de Cap qui est un obstacle (Diamondback le quitte plus ou moins pour cette raison), tout comme Connie Ferrari (période Heroes Return)

  • JB  

    C’est vrai qu’avec l’exemple de l’abandon maternel, Matt semble avoir du mal à s’impliquer (quand il se marie, TOUT LE MONDE estime qu’il s’agit d’un signe de dépression…)
    Côté Scott Summers, le problème serait plutôt sa perception (et celle du lectorat Marvel, j’ai l’impression) de Jean comme d’une icône intouchable, accessoirement capable de conception immaculée (Rachel et toutes les variations sur Cable), le passage à une relation sexuelle se faisant souvent avec une figure qui finit invariablement par devenir trouble, que ce soit Phénix, Maddie ou Emma. Ses amours sont une incarnation du complexe de la Madone et de la putain cher à Freud !
    Niveau DC, j’ai l’impression que les auteurs n’ont jamais vraiment proposé qu’un véritable amour aux protagonistes : Wonder Woman et Steve Trevor (exception faite de la période Perez, et encore, Diana n’a pas vraiment de relation forte à cette époque), Clark et Lois (Lana n’a jamais vraiment fait le poid), Bruce et Selina (malgré de nombreuses autres romances, aucune n’est vraiment resté, au point que le meurtre de l’une des plus importantes, Silver St-Cloud, est resté sans suite)

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