Man of Style (Les Superman de Richard Donner)

Encyclopegeek : Superman à l’écran

AUTEUR : TORNADO

Première publication le 02/06/2014- Mise à jour le 28/09/19

Et hop ! dans la mémoire collective !

Et hop ! dans la mémoire collective !
Source Allo Cine
(C) Warner Bros

Ce coffret intégral sorti initialement en décembre 2011 propose les cinq films initiaux de la franchise cinématographique dédiée à Superman.

Superman 1

On commence donc par le premier Superman de 1978. Le film demeure, plus de trente ans après sa sortie, un bijou à l’épreuve du temps (si l’on excepte évidemment ses effets spéciaux antiques…). S’il fut le premier véritable film de super-héros, dans le sens où il adaptait, sous la forme d’une production cinématographique à grand spectacle, un comicbook (genre en principe strictement réservé aux séries Z !), force est de constater qu’il demeure aujourd’hui LE film définitif en la matière. Une prouesse, quand on voit la horde d’adaptations qui pullulent sur nos écrans depuis quelques années, dans des versions luxueuses bourrées des effets spéciaux derniers-cris et faisant la part-belle à la technologie 3D (Superman Returns de Bryan Singer ayant été, lors de sa sortie, le premier film à tester ce retour à la 3D dans les salles de cinéma).

L’incomparable classe du film de Richard Donner n’incombe donc pas à son côté « grand spectacle », rendu périmé par les technologies actuelles, mais plutôt à son script de premier ordre : Rédigé par Tom Mankiewicz et Mario Puzo (le scénariste du Parrain de Coppola !), le scénario développe une adaptation d’une ampleur, d’une précision et d’une pureté si extrême, qu’il demeure aujourd’hui encore définitif.

Sont ainsi exposées tout au long du métrage les racines mêmes qui font l’intégrité du personnage. Le film développe sa mythologie depuis Krypton, dévoile l’origine du costume de Kal-el et de son insigne, condense remarquablement les concepts les plus édifiants liés à « l’Homme d’acier » (ses pouvoirs, la forteresse de la solitude, la connaissance de ses origines et de sa lignée, le génie visionnaire de Jor-el) avec une profondeur et une intelligibilité inouïes, et ose transcender les comics dont il s’inspire en inventant la fameuse planète Krypton : Un monde abstrait d’une blancheur immaculée, illustrant parfaitement la froideur d’une espèce intelligente devenue trop civilisée.

Et la réussite fut telle, qu’à partir de là, ce fut au tour des comics de s’inspirer du film qui proposait, à l’époque, le traitement le plus dense et le plus mature jamais effectué sur le personnage ! La partition musicale légendaire de John Williams (un an tout juste après celle, tout aussi mémorable, du premier Star Wars ajoute évidemment à l’autorité du film. Réécoutez-la, vous n’en reviendrez pas de fredonner autant de mélodies archi-connues, passées depuis longtemps dans le patrimoine musical et l’inconscient collectif !

Le casting n’est pas en reste, qui déroule Gene Hackman, Glenn Ford, Trevor Howard, Harry Andrews, Terence Stamp, Larry Hagman, Margot Kidder et bien entendu Marlon Brando, apparaissant pour la dernière fois à l’écran dans une silhouette relativement svelte, avant de tomber du côté obscur de l’obésité à partir de l’année suivante, au cours du tournage d’Apocalypse Now… Enfin, la réussite du film n’aurait jamais été la même sans la présence étincelante de Christopher Reeve dans le rôle-titre. Depuis, il demeure, envers et contre tout, l’incarnation définitive et irremplaçable de « l’Homme d’acier », au même titre que Schwarzenneger dans le rôle de Conan le Barbare.

Il suffit de regarder l’acteur Brandon Rough dans Superman Returns (choisi précisément pour sa ressemblance avec son illustre prédécesseur), ou même la dernière version des origines de Superman en comics (le dessinateur Gary Frank ayant choisi de donner les traits de Christopher Reeve à sa version papier !) pour s’apercevoir de la marque indélébile laissée par l’acteur, dont la fatalité voulu qu’il termina sa vie dans un fauteuil roulant, triste ironie pour la personne qui incarna la version ultime du surhomme sur un écran…
Le constat est immuable : Cette première adaptation prouve au monde que la valeur d’un film, par delà le temps, est une question d’êtres humains et de qualité sémantique. Tous les effets spéciaux et toutes les technologies du monde ne remplaceront ainsi jamais un solide scénario et des acteurs en état de grâce.

Une époque kitsch !

Une époque kitsch !

– Superman 2

Le coffret propose le film dans ses deux versions : La « version cinéma » demeure celle que tout le monde a vue. Soit le film terminé par Richard Lester et remonté par les producteurs.

Le Richard Donner’s cut est une version alternative. Il s’agit de la vision la plus fidèle voulue à l’origine par le réalisateur du premier film, avant qu’il ne soit viré en plein milieu du tournage sur le second, envisagé au départ non pas comme une suite, mais comme la deuxième partie d’un tout, comme si les deux métrages n’en formaient qu’un seul (un peu à la façon de la trilogie Star Wars). Du coup, certaines scènes furent tournées dès le départ (en 1978) dans cette optique, puis mises de côté (dont certaines avec Marlon Brando).

Richard Lester retourna certaines scènes et ainsi, un paquet de séquences furent mises aux oubliettes jusqu’en 2006. Cette année là, au terme d’une interminable supplique des fans qui encouragèrent la Warner à laisser Donner remonter SON film, le projet se réalisa.
Malheureusement, certaines scènes clés ne furent pas retrouvées. Mais le réalisateur s’attela tout de même à la tâche, accouchant d’une version un peu tronquée, mais au final plus pure et effectivement plus proche du premier opus.Certaines scènes sont ainsi entièrement différentes et d’autres ont été enlevées, comme la longue scène du début, se déroulant sur la Tour Eiffel.
Personnellement, le Richard Donner’s cut est la version que je préfère, notamment parce que les gags les plus lourds de la version de Lester ont été éjectés, et parce que les scènes avec Marlon Brando ont été restaurées…


The Richard Donner’s cut. Des scènes inédites avec un Brando tout neuf

Superman 3 et 4

Superman 3 et 4  demeurent ce qu’ils ont toujours été : des suites insipides, faisant la part-belle à l’humour et à la facilité (terminées, les visions splendides de Krypton, de la Terre vue de l’espace ou de la « forteresse de la solitude », ou même des vastes champs de Smallville).
Si l’épisode 3 fait aujourd’hui figure de série B sympa, très « BD » dans l’esprit, l’épisode 4 est tout bonnement irregardable, réussissant à produire des effets spéciaux plus nuls que ceux des films précédents, alors qu’il a été réalisé bien plus tard !

Ah oui, c’est vrai, c’est à cette époque que la franchise a été récupérée par la Cannon. Vous vous souvenez ? La firme (appelée aussi Golan-Globus) qui produisit tous les films d’actions les plus débiles et les plus nuls des années 80 (en vrac : Les Barbarians, Over The Top, Delta Force, Les Maîtres de l’Univers, American Warrior …) ! 

Superman IV. Une affiche qui en dit long sur le sérieux de l'entreprise.

Superman IV. Une affiche qui en dit long sur le sérieux de l’entreprise…

Superman Returns

– On termine le parcours avec Superman Returns. Le film de Bryan Singer est le plus récent de ce coffret. L’introduction de six minutes se déroulant dans les ruines de la planète Krypton, coupée au montage, est enfin proposée dans les bonus !Il suffit de la visionner (elle est fantastique, entièrement finalisée son et image) avant de commencer le film.

Quant au film lui-même, sachez qu’il ne s’agit nullement d’un remake, bien qu’il ait été réalisé 28 après le premier film, mais d’une suite directe au Richard Donner’s cut ! Ainsi, les deux films de Richard Donner et celui de Bryan Singer (qui fait abstraction totale des épisodes 3 et 4) forment une trilogie parfaite.

Superman Returns doit ainsi être pris pour ce qu’il est : une déclaration d’amour aux films de Richard Donner (se permettant au passage de faire revivre, numériquement, Marlon Brando en personne !).
Pour cette raison, le métrage est empreint de nostalgie et développe une atmosphère toute en retenue, presque béate.
Le public et même la critique ne semblent pas avoir compris ce parti-pris. Le premier s’attendait tellement à une version moderne faisant la part-belle à l’action et aux effets spéciaux qu’il bouda cette vision en quête de pureté. Et le second reprocha à cette suite un manque de personnalité, se moquant manifestement du côté « déclaration d’amour à un film », parmi les plus belles de l’histoire du cinéma.

Si je le pouvais, j’aimerais dire à tout ce monde à quel point le métrage de Bryan Singer est probablement sous-estimé. Non seulement il ne mérite pas sa réputation de film anti-spectaculaire (les scènes d’action sont peu nombreuses, c’est vrai, mais elles sont majestueusement chorégraphiés, réellement spectaculaires et superbement iconiques), mais vu à la suite des films de Donner, il est d’une cohérence remarquable, infiniment plus que le travail de sape effectué par George Lucas sur sa prélogie Star Wars !
Bien que le film soit lent, erratique et que son casting soit fluctuant (pas la meilleure Lois Lane de mémoire de Supermanophile…), il fait la part-belle à la mythologie développée dans le film original et tente de donner une vraie épaisseur à ses figures. 5 étoiles largement méritées…

Comme un air de famille

Comme un air de famille
Source Allo ciné
(C) Warner Bros

– Pour finir, quelques mots sur Man Of Steel : Ce dernier film de Zack Snyder n’est évidemment pas présent sur ce coffret et n’a finalement « aucun rapport » avec les autres. Alors que Superman Returns était la suite des films de Richard Donner, Man Of Steel impose une rupture et un relaunch. Pour ma part, je ne l’ai pas beaucoup aimé.

Très inspiré du Superman terre Un de J. M. Straczynski, le film de Snyder est un gros actionner qui ne laisse pas beaucoup de place aux personnages entre deux scènes d’action. Je n’aimais déjà pas beaucoup le comicbook, mais sa transposition à l’écran accouche d’une série de scènes de destructions répétées en boucles, jusqu’à donner mal au ventre. Je n’ai pas non plus adhéré aux choix esthétiques et à la cosmogonie du système solaire de la planète Krypton, tout droit sorti d’un jeu de rôle à la Donjon & Dragons. A mille années lumière de la planète aseptisée du film de Donner.

Tout cela n’aurait pas été si grave si le script avait permis au personnage principal d’exister un peu entant que Clark Kent, qui devient ici un punching-ball vivant… Bref, beaucoup de bruit et de fureur pour un jeu-vidéo un peu désincarné, qui finit par tourner la tête en répétant pendant cent quarante minutes les mêmes scènes d’actions boursouflées. L’histoire de Superman redémarre à zéro. L’acteur est très bon. Mais réussira-t-il à faire oublier Christopher Reeve ?

Ce coffret intégral sorti initialement en décembre 2011 ne regroupe pas moins de 8 DVD. Bien évidemment, il ne contient pas Man Of Steel puisque ce dernier est sorti au cinéma en 2013… Les films ont été retravaillés et rendent obsolètes les éditions précédentes du point de vue du son et de l’image. Néanmoins, le passage à la HD fait du mal aux bons vieux effets spéciaux : Les scènes de vol et autres incrustations sur maquette font désormais pitié. Comme quoi, à chaque fois que l’on gagne quelque chose, on y perd également !

Il y a une pléthore de bonus. Entre autres : deux très longs documentaires sur les comics, les séries TV et les films dérivés de la franchise. Des making-of à foison, soit d’époque, soit des plus récents. Des scènes coupées par dizaines. Une compilation de dessins animés des studios Fleisher (avec le fameux générique où les gens s’écrient « Est-ce un oiseau ? Est-ce un avion ? Non ! C’est Superman !!! ») et du serial avec George Reeves dans le rôle titre (qui n’est nullement parent avec Christopher !). Etc !

– « Superman Le Film » propose enfin les deux versions du métrage. Soit la version cinéma, qui ravira les fans en leur permettant de retrouver le doublage d’origine avec la voix de Pierre Arditi, ainsi que la version longue (une dizaine de minutes additionnelles, au passage très intéressantes), qu’il vaut mieux regarder en vo, tant le nouveau doublage, racoleur (et vas-y que j’t’y mets les voix de la série « Smallville »), est inécoutable.


It’s a bird. Non, c’est dans les bonus

59 comments

  • Présence  

    Whouaaaah ! Une rétrospective analytique chronologique des films de Superman : tu nous a gâté. C’est passionnant et très enrichissant de voir ainsi l’évolution comparatives des approches des différents réalisateurs. Tu t’es surpassé.

    Difficile de se remettre des moustaches du comique troupier ou de l’amateurisme de l’affiche du IV (du collage de maternelle).

  • Présence  

    La « théorie » développée vers 1997 à ce sujet ?

  • Matt & Maticien  

    Superbe! Très belle et consistante analyse. Merci.

  • Tornado  

    J’ai honte aussi : J’ai revu le premier « American Warrior » l’an dernier et je l’ai encore bien aimé !
    Par contre, j’ai réessayé « Les Barbarians » et « Les Maîtres de l’Univers » et je n’ai pas réussi à subir la torture jusqu’au bout…

  • jyrille  

    Superbe commentaire ! Surtout que je n’ai aucun souvenir des films et que je n’ai pas vu les deux derniers. Quant aux films Cannon, je ne les ai pas vus non plus, à l’époque j’avais déjà subodoré l’arnaque…

  • jyrille  

    Ah et Mario Puzo n’est pas seulement co-scénariste du Parrain ; il a écrit les romans dont les Parrains sont inspirés. Ce sont des romans de gare, bien loin de l’image des films, qui leurs sont meilleurs.

    • Bruce lit  

      Ah ! Je ne l ai jamais lu ! Par contre je garde un trés bon souvenir de Jaws de Peter Benchley qui m avait autant terrorisé que le film

  • Marti  

    Ah, enfin quelqu’un qui remet Superman Returns à sa place, c’est-à-dire un film agréable à regarder et un immense hommage à la vision de Richard Donner ! Je n’ai jamais compris l’acharnement qu’il y a eu contre ce film, est-ce parce que presque tout le monde s’attendait à un film plus bourrin, ? Ils ont dû être servi avec Man of Steel, tiens. Après il faut avoué que la démarche de « suite des deux films de Donner » était un peu obscure, puisque finalement si on enlève les images de Marlon Brando rien n’indique clairement que l’on est dans la même continuité, on s’attendrait notamment à ce qu’on mentionne que d’autres Kryptoniens ont attaqué la Terre. Le film de Brian Singer peut également être vu comme un reboot dans la mesure où les origines de Superman sont tellement connues de nos jours qu’on peut très bien commencer une nouvelle franchise avec le héros en activité, de simples flashbacks durant la progression du récit pouvant très bien faire l’affaire. Vu que les reboots des différentes franchises sont inévitables, je pense que c’est un peu la marche à suivre pour les plus connus d’entre eux comme Batman et Spider-Man où des énièmes « origin stories » seraient inutiles, Warner semble d’ailleurs en être conscient au vu du projet Batman vs Superman où le Dark Knight devrait être un justicier déjà aguerri.

  • Marti  

    Concernant les Super-nanars, il manque tout de même le très oubliable Supergirl qui fait bien partie de la même continuité, Marc McLure reprenant son rôle de Jimmy Olsen pour faire le lien avec la saga Superman. Chrisopher Reeve aurait dû apparaître, mais l’acteur déclina l’offre.

    Si Superman III ne comporte pas d’ennemis issus des comics, l’ordinateur au centre de l’intrigue semble être inspiré de Brainiac qui était le méchant de la toute première, et très différente, proposition de scénario où l’on retrouvait également Supergirl et Mister Mxyzptlk (comme quoi on n’aurait peut-être pas non plus échappé au comique pouet-pouet…).

  • Tornado  

    Moi non plus je n’ai jamais compris l’acharnement qu’il y a eu contre « Superman returns ». Je prédis néanmoins que le film sera réhabilité dans le futur, comme cela arrive souvent.
    J’avais oublié « Supergirl » ! J’aurais pu effectivement y consacrer une ligne…
    Merci en tout cas pour tous ces posts sympas !

  • Bruce lit  

    Et ben figure toi que oui, ça m’a donné envie de lire le run de Morrison car la relation entre Bat et Damain Wayne m’a passionné.
    @Présence, il faut dire que c’est aussi JM de MAtteis au scénario.

    • Jyrille  

      Woohoo ! Le run de Morrison t’as plu ?

      • Bruce lit  

        Non, non, ne rêvons pas j’avais trouvé ça insupportable, prétentieux et froid comme d’hab’. Mais je veux bien réessayer ! Et même écrire sur le DA !

  • Tornado  

    J’ai revu la saga American Ninja/Warrior il y a deux ou trois ans. Tout en trouvant ça bidon dans le fond, la nostalgie a plutôt bien fonctionné et j’avoue que je me suis bien amusé !

    • Bruce lit  

      bidon dans le fond, la nostalgie a plutôt bien fonctionné Dans le même ordre d’idée, j’ai revu hier le Shocker de Wes Craven un peu too much, où comment tourner un film en entier pour tourner la scène de la poursuite télévisée….La BO est chouette par contre.

  • Matt  

    Quelle serait ta réaction si je te disais que je crois n’avoir vu que le premier des 3 films de Donner ? ^^

    J’ai vu aussi Superman Returns et je ne l’avais pas aimé. Je ne me souviens plus pourquoi par contre. C’est vieux. Je me rappelle juste des cristaux/rochers géants à la fin avec Luthor qui a son petit bureau dedans, ce que j’avais trouvé ridicule. Mais je ne me souviens même plus s’il y a une explication cohérente à tout ça. Faudrait que je le revoie.

    Et Man of Steel, je n’ai pas bien aimé non plus mais pour des raisons différentes. Pour moi le pire c’est le style Snyder prétentieux et qui se prend beaucoup trop au sérieux avec un symbolisme sur lequel il insiste comme s’il avait fait une trouvaille incroyable en rapprochant Superman de Jesus, alors que c’est évident. Et tous les passages où les personnages parlent comme des livres avec des répliques censées être cool mais qui sont affreusement clichées.
    Le pire étant pour moi la scène où son père adoptif arrive à rester immobile avec un air solennel « cool » au beau milieu d’une tornade histoire de bien appuyer sur l’aspect dramatique de la scène qui en devient complètement conne au final. D’une part parce que c’est débile de se mettre dans cette situation pour sauver un chien (éh oh, j’aime les animaux…mais bon sérieusement c’est absurde), d’autre part parce que refuser l’aide de Clark au milieu d’une tornade est stupide car PERSONNE n’était là pour être témoin de ses pouvoirs au beau milieu d’un chaos meurtrier (et un mec qui vole au milieu d’une tornade, c’est bien le seul moment où ça paraitrait normal), et enfin parce que tu ne peux pas rester immobile pour lancer un regard d’adieu dramatique quand une tornade te rentre dedans ! Tu t’envoles comme une fétus de paille normalement ! Mais Snyder s’en fout, il veut faire cool et sérieux, et moi ça me fait marrer tellement c’est naze.
    Après voilà les scènes d’action sont cool, j’aime bien le casting. Mais en effet les persos ont peu de temps pour exister.

  • Léo Vargas  

    Hello,

    Je me répète mais Superman est mon héros de jeunesse et mon préféré avec les X-Men (époque Claremont) et Rom le chevalier de l’espace (cousin éloigné aux mêmes principes moraux et chevaleresques).
    Le film de Donner est pour moi le film de super héros définitif respectueux du personnage et la seule raison pour laquelle j’apprécier le Man of Steel de Snyder est qu’il a le mérite de remettre au goût du jour (ou sur le devant de la scène) un héros considéré comme désuet et ringard… Surtout devant des héros plus badass et noir comme Batman…
    Et aujourd’hui, je suis prodigieusement irrité quand je vous Superman servir de punching-ball…
    Il en même même ainsi dans l’adaptation de Bruce Timm (Superman la série animé et Justice League).

  • Bruce lit  

    Donc je viens de le voir avec ma fille qui a adoré mais qui ne comprend pas pourquoi Superman fait semblant d’être nul. Je trouve la destruction de Krypton loupée mais pour le reste j’ai retrouvé mon âme d’enfant avec des moments de pure poésie.
    Deux regrets : contrairement aux films de supe modernes, j’aurai voulu que ça continue, je pensais que l’affrontement aurait lieu dans ce film avec les trois vilains.
    Le partie pris humoristique de Luthor que j’ai trouvé chiant.

    • PierreN  

      En effet, la partie orientée comédie est moins plaisante, et l’interprète d’Ève Teschmacher est meilleure dans le film de Fosse (Lenny).
      À la revoyure, trouve que Brandon ne s’est pas foulé dans celui-là par rapport à d’autres de ses grands rôles des années 70’s (même Reeves s’en est plaint dans une interview).

      • Tornado  

        Je dois être tellement habitué à Gene Hackman cabotinant dans le rôle de Luthor que ça me parait naturel, en fait !
        Quand j’étais gamin, le passage que j’aimais le moins était celui où Superman emmène Loïs faire un tour dans le ciel…
        Tu devrais regarder le « 2 » dans la foulée (avec les trois vilains). Mais si c’est possible, essaie de regarder le Donner’s cut, qui évacue les scènes de comédies balourdes du remontage des producteurs et qui restitue celles avec Brando.
        L’acteur choisissait ses rôles pour ce qui était de faire plus ou moins le boulot apparemment. Je n’ai encore jamais vu La Comtesse de Hong-Kong (le dernier film de Chaplin), mais il parait que Brando assure le minimum syndical, dedans.

        • Bruce lit  

          J’ai trouvé le volume 2 hier soir à Carrefour pour 4€…..
          Concernant Brando, ne nous méprenons pas. L’homme a très vite perdu tout intérêt pour le cinéma dès le début des années 60. Il était souvent insupportable sur les tournages, a ruiné des films ce qui lui a valu d’être blacklisté.
          Lorsqu’il revient avec Le Parrain, c’est une chance pour lui inespérée. Lorsqu’il tourne Superman, il le fait avant tout pour le pognon, ce qu’il avouera cyniquement par la suite : il ne pouvait pas refuser un rôle qui lui proposait quelques millions de dollars pour 15 minutes à l’écran.
          Il arriva sur le plateau comme à son habitude sans avoir appris la moindre ligne de ses répliques….

  • Matt  

    « le Richard Donner’s cut est la version que je préfère, notamment parce que les gags les plus lourds de la version de Lester ont été éjectés, et parce que les scènes avec Marlon Brando ont été restaurées… »

    C’est le même Lester qui a fait deux films sur les 3 mousquetaires avec un ton humoristique plein de gags, non ? Je ne me souviens plus du tout de la qualité de ces films. J’ai du les voir petit.

  • Matt  

    Tiens j’ai revu le premier film après…houlà…20 ans. Et c’était bien sympa. Par contre je ne me souvenais pas de ce côté gentiment enfantin avec cette équipe de bras cassés à la Fantômas dans le rôle de Luthor et ses alliés. ça m’a fait un peu bizarre^^ Les effets spéciaux qui ont vieilli, je m’en fous par contre. C’est pas ce qui compte. Mais bon il y a des trucs bien kitschs dans le scénario quand même : Lex qui cherche au hasard une info sur une météorite qui s’avère comme par hasard être un truc dangereux pour Superman par pur chance. Le final à base de retour dans le temps en faisant tourner la terre c’est aussi très enfantin et over the top comme idée (sans parler du fait que je déteste ce genre de pirouette de retour dans le temps…car tant qu’à faire pourquoi il n’est pas revenu plus tôt pour arrêter Lex ? Et quid des paradoxes temporels avec un 2eme Superman du passé ?). Bref chef d’oeuvre, peut être pas quand même.

    • Tornado  

      Le retour dans le temps final se justifie dans le sens où Clark est tellement bouleversé par la mort de Loïs qu’il trouve soudain les ressources pour y parvenir. C’est plutôt impressionnant à mon sens. A noter que cette scène est reprise au détail près d’après un vieil épisode sur Silver Sufer par Stan Lee & John Buscema !

      Pour ma part je dirais chef d’oeuvre. Pas pour sa perfection formelle évidemment, tant il est kitsch aujourd’hui pour certaines raisons que tu soulèves, mais pour la qualité de son script et l’intelligence de ses choix scénaristiques quant à la mythologie kryptonienne et l’évolution du personnage principal face à son destin. Avec le recul, je trouve ces choix tellement brillants qu’ils surclassent encore largement la plupart des versions comics qui justifient cette même mythologie avec des idées souvent ridicules.
      L’idée même de Loïs trouvant le surnom du héros est proprement géniale, par exemple (expliqué dans l’article, donc merci de ne pas me demander de le réécrire ^^).

      • Matt  

        « L’idée même de Loïs trouvant le surnom du héros est proprement géniale, par exemple (expliqué dans l’article, donc merci de ne pas me demander de le réécrire ^^). »

        Euh j’ai revu le film donc j’ai bien vu la scène oui, merci^^

        @Tornado et PierreN : Ce n’est pas la justification du retour dans le temps le souci. Ni le fait que ce soit plus grand que nature. Avec une machine temporelle, why not ? Mais c’est vraiment la science en mode ultra kitsch qui me fait tiquer.
        Mais bon je suis très chiant avec les retours dans le temps et les paradoxes temporels, j’ai du mal à me lâcher et me dire « allez c’est une fiction, rêvons un peu », c’est trop dingue pour moi, je suis trop attaché à l’aspect scientifique impossible (encore moins en changeant le sens de rotation de la terre qui aurait plus de chance de provoquer des cataclysmes de fou que de remonter le temps^^) J’aime très peu de films ou séries qui sont basés là dessus. C’est souvent fait à l’arrache avec paradoxes temporels à la pelle.
        Même avec Terminator j’ai besoin du 3eme film et de son final couillu qui déclare que rien ne peut être modifié car sinon les 2 premiers films ne tiennent pas debout si on considère qu’il n’y a pas de ligne temporelle parallèle. Avec une ligne temporelle unique, si Skynet est stoppé, pas de Terminator. Sans Terminator, il ne revient pas dans le temps pour stopper Skynet. ça se mord la queue. Deux choix : plusieurs lignes temporelles comme dans DBZ ou les X-men (Marvel en général) ou alors un destin écrit impossible à changer (choix retenu pour Terminator).

        Alors un Superman qui revient dans le temps et sauve Loïs…comment fait-il pour ne pas être en retard cette fois ? Est-ce qu’il y a 2 Superman, un occupé à construire un barrage et un qui s’occupe de Loïs en même temps ? Et s’ils sont deux, comment ils ne redeviennent qu’un ?
        Oui, oui, je sais que tout cela n’est pas à prendre au sérieux mais je suis obtus pour certains concepts de SF^^

        • Tornado  

          Il n’arrive pas en retard la 2nde fois car il fait de Loïs sa priorité.

          Franchement, au delà de nos avis et de nos goûts respectifs, combien de films du genre super-héros aujourd’hui peuvent être comparables au niveau de leur qualité de fond ? Les effets de kitsch sont imputables au contexte de l’époque, mais à côté, c’est vraiment bien écrit, dans le respect total du spectateur, du personnage et de sa mythologie.
          En cherchant bien, je vois un peu « Logan » marcher dans ce sillon, mais les autres, c’est surtout le cahier des charges commercial et la surenchère d’effets spectaculaire qui vient primer. Le script, lui, il passe aux oubliettes ! 😀

          • PierreN  

            Et le quatrième: le pire (bourde/détail insolite, lorsque l’adversaire de pacotille de Superman emmène avec lui une terrienne dans l’espace, elle n’a pas l’air d’avoir trop de difficultés à respirer).
            La Cannon et les super-héros ça n’a jamais fait bon ménage.

          • Matt  

            J’ai pas dit le contraire Tornado^^ Et les acteurs sont bons.
            En fait je me rends compte aussi du fait que j’ai moi-même écrit je ne sais plus où sur le blog que j’avais lu une théorie pas conne sur le fait que Superman ne modifie pas la rotation de la terre. Il parvient juste à remonter dans le temps grâce à sa vitesse (bon…c’est magique) et c’est PARCE QU’il remonte le temps qu’on voit la terre tourner à l’envers. La rotation n’est donc pas la cause du retour dans le temps mais la conséquence. C’est déjà moins bête^^

            @PierreN : ah oui la scène du 4 avec la terrienne dans l’espace ! Mouhahaha ! Je n’ai pas vu le film mais j’ai vu des review sur le net assez hilarantes.

    • PierreN  

      « Le final à base de retour dans le temps en faisant tourner la terre c’est aussi très enfantin et over the top comme idée »

      Pour moi ça fait parti de l’intérêt des possibilités narratives permises par les capacités du personnage, ce surhomme capable de l’impossible pour le commun des mortels (la version pré-Crisis plus puissante, la figure solaire/paragon de bonté auquel Morrison rend un bel hommage dans son All-Star, capable aussi bien de récupérer un matou dans un arbre que de stopper l’éruption d’un volcan).
      Un traitement terre-à-terre ce n’est pas ce qui conviendrait le mieux au teint de ce personnage-là, fantaisiste et plus grand que nature.

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