Le Zorro de Guy Williams
Un Z et quelques autres lettres signées JP NGUYENNon, ce n’était pas une série Z
Cet article propose une évocation de la série télévisée ZORRO, produite par Walt Disney Studios entre 1957 et 1961, avec l’acteur Guy Williams (1924-1989) dans le rôle-titre.
Un cavalier qui surgit hors de la nuit
Court vers l’aventure au galop
Son nom, il le signe à la pointe de l’épée
D’un Z qui veut dire Zorro
Zorro, Zorro, renard rusé qui fait sa loi
Zorro, Zorro, vainqueur tu l’es à chaque fois !
C’était un samedi soir de 1985, sur la troisième chaîne française, dans l’émission DISNEY CHANNEL. J’avais sept ans et si mon panthéon de figures héroïques comptait déjà un prince venu de la planète Euphor et un shérif de l’espace en scaphandre de combat, les super-slips de Marvel ou DC ne l’avaient pas encore envahi. Sur le petit écran, en noir et blanc, je découvrais le premier épisode de ZORRO et j’étais immédiatement conquis par son générique simple mais entraînant qui serait entonné un nombre incalculable de fois dans la cours de récréation.
Dans cette adaptation des romans de Johnston MacCulley (1883-1958), Don Diego de la Vega rejoint la Californie depuis l’Europe afin de venir en aide à son père Don Alejandro, confronté à la tyrannie du Commandant Monastorio. S’avisant qu’une approche frontale et à découvert ne serait pas des plus indiquées, Diego s’invente une identité de justicier masqué. Le jour, Diego jouera le rôle du riche oisif, tourné vers les arts mais pas du tout doué pour le combat, au désespoir de son père, qui comptait sur lui pour tenir tête au Commandant.
La nuit, Zorro luttera pour redresser les torts et venir en aide au peuple opprimé. Ses prouesses d’escrimeur lui permettront de surpasser tous ses ennemis, que ce soit la fine lame Monastorio ou ses subalternes le Sergent Garcia ou le Caporal Reyes, militaires peu efficaces servant de ressorts comiques. Secondé par Bernardo, son valet muet, qui feindra d’être également sourd pour mieux épier l’entourage, chevauchant un étalon noir du nom de Tornado (aucun rapport avec notre chroniqueur, a priori), Zorro ferraillera vaillamment jusqu’à l’épisode 13, qui verra Monastorio discrédité et mis aux arrêts par le gouverneur.
Not your average Guy – source Image : allociné
C’est surtout ce premier arc qui s’est imprimé dans ma mémoire, bien que la série compte deux saisons pour un total de 78 épisodes d’une vingtaine de minutes chacun, plus une sorte de troisième saison composée de seulement 4 épisodes doubles. Elle serait rediffusée encore moult fois, notamment en version colorisée mais jamais je n’ai entrepris de me faire l’intégrale. A l’occasion, j’ai pu visionner sporadiquement un épisode ou deux. Je sais qu’au cours de la série, Don Alejandro découvre le secret de son fils, qui devient du coup un peu moins lourd à porter. Le sergent Garcia, au départ un adversaire peu capable, deviendra un allié plus ou moins fiable. J’ai un vague souvenir d’un arc assez long basé sur un complot ourdi par un méchant surnommé l’Aigle… Mais en fait, cette série, ce n’est pas pour la méta-intrigue ou les twists scénaristiques que je l’aime mais plutôt pour l’image indélébile du Héros qu’elle a imprimé dans mon esprit.
Excepté qu’il n’a pas été mordu par un renard noir radioactif, Zorro a tout du superhéros archétypal. Un masque, un costume, une double-identité, des qualités exceptionnelles de combattant, une intelligence fine pour ourdir des plans et piquer verbalement ses adversaires, ainsi qu’un cœur vaillant et sensible. Peut-être que si je découvrais ce personnage seulement maintenant, je le trouverais trop parfait et ennuyeux mais pour mon jeune alter-ego, c’était le héros idéal.
Le Sergent Garcia, ressort comique de la série – source Image : allociné
Par la suite, j’ai connu d’autres adaptations du vengeur masqué, dont certaines de qualité, mais aucune n’est parvenue à éclipser l’aura de la série Disney de 1957. “Mon” Zorro, ça restera celui-là. J’ai gardé en tête la musique accompagnant les conversations par signes entre Diego et Bernardo. Gravés dans ma mémoire, les combats à l’épée (non-mouchetée !) versant rarement du sang et se terminant plutôt par un Z dessiné sur le bidon du Sergent Garcia. Toujours vivace, l’image du justicier sur son cheval cabré saluant le public à la fin de l’épisode.
L’acteur principal, Guy Williams, de son vrai nom Guido Armando, n’aura pas eu une carrière très prolifique. Après Zorro, il jouera dans la série LOST IN SPACE pour 3 saisons et dans quelques films avant de prendre sa retraite à la fin des années 70. En tant que Don Diego, il incarnait parfaitement l’aristocrate davantage porté vers la lecture que le conflit physique. Et lorsqu’il revêtait le costume de vengeur masqué, il assurait les scènes d’action sans doublure.
Invité dans les pages du Journal de Mickey
En BD, cette version de Zorro a connu quelques épisodes d’une dizaine de pages, parus dans le Journal de MIckey, dessinés par l’artiste italien Marcello (1929-2007). Je n’ai plus eu l’occasion de les relire depuis belle lurette mais à l’époque, sans VHS et encore moins de replay, c’était le moyen parfait de prolonger la rêverie. Il existe aussi une adaptation par Alex Toth (1928-2006), qui signa une douzaine d’aventures pour les éditions Dell Publishing. On y retrouve tous les personnages majeurs de la série mis en scène avec un dessin en noir et blanc maîtrisé mais sans grandes envolées. Toth déclara d’ailleurs que ce n’était pas son travail favori car il aurait souhaité plus de libertés dans l’adaptation des scripts.
Près de quarante ans après ma rencontre avec le renard rusé, les projets d’adaptations ne tarissent pas. J’ai vu qu’il y en avait une prévue au second semestre 2024 avec Jean Dujardin. Si j’étais taquin, je lui souhaiterais que cela soit plus réussi que son LUCKY LUKE… Mais tant mieux que le mythe perdure, se reformate et se réinvente. Dans l’univers DC, c’est en allant voir Zorro au cinéma que le jeune Bruce Wayne vécut une soirée de cauchemar qui changea sa destinée. Dans l’univers d’ici, le jeune JP rêva sagement devant sa télé mais fut également marqué à vie.
Le Z by Ed – © Ed Illustratrice
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La BO du jour et de la nuit
Merci de partager ces souvenirs. J’ai les 2 saisons en DVD, et ai probablement vu le tout, mais comme toi et, de manière générale, la mémoire populaire, je n’ai retenu que la période Monastorio, pourtant moins d’1/6 de la série. Si le sourire et la moustache de Guy Williams y sont pour beaucoup, le Monastorio de Britt Lomond, au bouc à la Guy Delorme, n’est pas non plus étranger au succès de ces premiers épisodes. Fin matois malheureusement (pour lui) entouré d’idiot et/ou de fainéants (son « Lanciers ! » est presque un cri de désespoir tellement ses hommes sont à la traîne), il est également un grand escrimeur tant dans le feuilleton que dans la vie réelle. Les comics Zorro de Topps l’utilisent également comme antagoniste : Monastorio y créé bien involontairement un autre justicier en aveuglant d’un tir de pistolet le frère de celle qui deviendra Lady Rawhide.
Je ne connais pas le récit original, le Fléau de Capistrano, mais je me demande si le héros qui cache son identité derrière une image de riche indolent (qui inspirera notamment la description de Batman/Bruce Wayne) n’est pas tirée du Mouron Rouge.
Zorro, comme pour beaucoup, ce sont pour moi des souvenirs d’enfance.
Des souvenirs des Visiteurs du mercredi sur TF1.
Mais plus que la série elle-même, dont je n’aurais manqué un seul épisode pour tout l’or du monde, Zorro pour moi, ce sont des rituels.
Si mes souvenirs sont corrects, dans la grille de programmes Zorro suivait la Parade des dessins animés (un florilège de petits cartoons).
Chaque mercredi c’était pareil, ma mère nous appelait ma soeur et moi qui jouions dans nos chambres ou dans le jardin en criant « C’est la parade !!! ». Et alors, nous nous précipitions dans le salon et on s’installait devant la télévision avec un petit goûter qu’elle nous avait préparé. Et après la parade, c’était l’épisode de Zorro que nous attendions avec impatience.
C’est surtout de cela que je me souviens, plus que des histoires elles-mêmes dont je n’ai qu’un souvenir diffus autour de quelques images iconiques.
Je n’ai aujourd’hui pourtant aucune envie de revoir ces épisodes. Ils sont trop liés à des souvenirs d’enfance qui font mieux de le rester.
Sinon oui, comme JB, les similitudes avec le Mouron Rouge de la baronne Orczy dont je lisais les romans avec avidité quand j’étais enfant me semblent manifestes. Don Diego de la Vega et Sir Percy Blakeney partagent de nombreuses caractéristiques communes.
Il est des héros qui marquent et sont immortels. Le Zorro de Guy Williams est de ceux-là. Son charme, son sourire, sa prestance, sa manière si particulière de jouer ce hors-la-loi naturellement bon qui protège la veuve, l’orphelin et les pauvres de Californie. Dénué complètement d’égo, qui jette ses trophées d’escrime pour mieux se cacher avant de débarquer d’Espagne. Je n’ai pas vu Tyrone Power. Je n’ai pas aimé Delon ni la chanson de Salvador. Duncan Regehr manquait de souffle dans la série des années 90. Antonio Banderas était fort sympathique mais pas Don Diego et Anthony Hopkins fatigué. Je ne connais et reconnais que Guy Williams.
Duncan Regehr restera toujours pour moi le Charles de la série V 😉
Excellent article JP ! Plein de nostalgie en effet, je crois bien que nous avons à peu près tous les mêmes souvenirs : oui, on était fan de Zorro, on voulait être ce gars droit et défenseur des opprimés. Un vrai héros. J’en ai des souvenirs diffus et comme Zen je ne pense pas avoir envie de revoir ça, par contre je ne connaissais pas le roman le Mouron Rouge, jamais entendu parler. Evidemment que Zorro est une influence pour Batman et la plupart des super-héros. Encore maintenant je me demande comment ils faisaient ce Z si parfait à l’épée, était-ce de l’animation ? Merci pour la BO c’est la première fois que j’entends la chanson en VO et ma foi la traduction française est très bonne !
Je ne me souviens pas du tout de la version des années 90. Je n’ai pas vu le Delon ou alors aucun souvenir. Mais j’avais bien aimé Banderas, excellent lorsqu’il joue la comédie (mais aussi très bon dans l’excellent 13ème guerrier). Le seul Zorro restera aussi Guy Williams pour moi.
Lors de la préparation de cet article, j’ai revu quelques scènes voire épisodes sur YouTube. J’ai trouvé que cela avait bien vieilli, dans le sens où je n’ai pas ressenti d’embarras. Le duel final entre Diego et Monastorio est plein de tension et Guy Williams donne beaucoup de panache à son personnage.
Je suis d’accord que Britt Lomond peut être salué pour son interprétation du méchant. J’ai eu une approche relativement light pour cet article, même si j’ai collecté quelques infos, je n’ai pas blindé de références sur les acteurs et les coulisses car d’autres sites le font déjà et mieux. D’où le terme d’évocation en début d’un article écrit relativement vite.
Et encore merci à Ed pour le dessin, également réalisé avec une courte deadline !
Bonjour JP
On ne t’arrête plus.
Bien aimé cet article madeleine de Proust. Je suis comme mes collègues et débatteurs du site avec le lot de souvenirs qui va avec.
Etrangement je n’ai jamais essayé d’aller plus loin et ce Zorro là reste bien rangé dans ma case souvenirs. J’ai apprécié les deux films avec Antonio Banderas. Je ne connais pas les livres, ni les comics même si je pense qu’il doit y avoir quelques pépites (du Toth même moyen doit être très intéressant).
Muchas gracias
Oh que de souvenirs !
Bel article et très chouette illustration d’Edwige. Zorro, c’était Disney Channel, le samedi sur la 3 et en noir et blanc, on en loupait pas un avec mon frère et ma sœur. Il était l’un de nos héros qu’on adorait parmi tant d’autres, je le trouvais classe en vengeur masqué sur son destrier. Même si bon nombre d’acteurs ont incarné ce rôle, Guy Williams sera à jamais Zorro pour moi.
Je n’ai connu la version couleur que beaucoup plus tard.
Houlà, gros coup de vieux tout d’un coup, puisque je regardais cette série quand elle était diffusée en 1979.
Pour reprendre les mots de Zen Arcade : Je n’ai aujourd’hui pourtant aucune envie de revoir ces épisodes. Ils sont trop liés à des souvenirs d’enfance qui font mieux de le rester.
Pour autant, j’ai été assez curieux pour lire la version d’Alex Toth, moins épurée que ce que j’espérais comme dit dans le présent article, et la version de Matt Wagner, suite au roman d’Isabel Allende qui constitue une biographie fictive de 1790 à 1812, sobrement intitulé Zorro.
brucetringale.com/justice-capitalisme/
Comme les camarades, cet article a aussi un fort effet « Madelaine de Proust »: le Disney Channel le samedi soir avec les épisodes en noir et blanc (moi non plus je n’ai jamais trop regardé les rediffs tardives en versions colorisées).
Guy Williams restera le Zorro de mon enfance même si gamin j’ai aussi beaucoup regardé le ZORRO tourné en Italie par Delon avec Stanley Baker dans le rôle du méchant (réalisé par Duccio Tesasari un de ces artisans tout terrain du cinéma italien de l’époque), le film repassait de temps en temps à la télé, je l’avais en VHS et je le revoyais souvent, il n’a pas très bonne réputation pourtant, je n’ai jamais osé le revoir depuis.
Pareil que Zen : Je regardais la série en NB après la parade des Visiteurs du mercredi. Ça faisait un effet boeuf de découvrir chaque épisode qui, dans mon souvenir, surgissait dans ce noir et blanc nocturne au moment même où la nuit tombait en hiver… Le mystère n’en était que plus prenant !
Guy Williams a tout de même interprété Sinbad dans le très culte CAPITAINE SINBAD de 1963.
J’ai vu aussi la version Delon à chaque fois qu’elle passait à la télé quand j’étais gamin. Comme Ludovic j’en garde un excellent souvenir (avec un Delon étonnant dans le registre de la comédie puisque son Diégo était très efféminé !), mais j’hésite franchement à la revoir…
La version Banderas est également très recommandable, mais pour moi rien ne surpasse la première, c’est-dire celle avec Tyrone Power réalisée par l’immense Rouben Mamoulian en 1940. Je l’ai découverte quand j’étais étudiant, sûrement dans un Cinéma de minuit, et depuis, c’est ma version préférée. Personne ne la cite. Si vous avez l’occasion de voir ce film, n’hésitez pas. Il garde aujourd’hui encore toute sa superbe, son peps et sa fraicheur.
Super idée que cet article nostalgie ! Et bravo à Edie pour son illustration simple mais iconique.
J’ai évidemment oublié de dire que dans un registre différent qu’habituellement, le dessin de Ed est super, très efficace.
« réalisée par l’immense Rouben Mamoulian »
Voilà un nom trop oublié. Un réalisateur qui a eu de beaux succès de son vivant mais qui a un peu disparu des radars de la cinéphilie mondiale.
Pourtant, il reste dans sa filmographie des films très estimables.
Rien que la scène d’ouverture de Love me tonight est une pure merveille d’inventivité pour l’époque.
Et Rouben Mamoulian a fait comprendre à un petit garçon arménien fraîchement arrivé en France que l’on pouvait être arménien et un grand réalisateur de cinéma. Le petit garçon allait être connu sous le nom d’Henri Verneuil, anecdote qu’il raconte dans Mayrig.
Techniquement, la première version ne serait-elle pas celle de Douglas Fairbanks. La version Tyrone Powers est mémorable, surtout avec l’affrontement entre le héros et le vilain campé par Basil Rathbone, les 2 acteurs étant eux-mêmes des bretteurs émérites. Un élément intéressant du Signe de Zorro est d’ailleurs qu’il y a finalement peu de différence de comportement entre Don Diego et Zorro ; il affronte même son ennemi à visage découvert !
Oui, tu as raison pour Douglas Fairbanks. En fait je fais pareil avec le FRANKENSTEIN de Boris Karloff et le TARZAN de Johnny Weissmuller : J’occulte les versions précédentes que je n’ai jamais vues, et qui ont été écrasées par ces versions canoniques.
Ah voilà un article qui a le don de me faire remonter dans le temps ! N’ayant jamais revu la série depuis (tousse tousse tousse) quelques années, l’effet de la pâtisserie de Marcel fonctionne donc à fond ! A l’instar des commentaires précédents, je ne me souviens que de la première période ! Peut-être a t-elle été d’avantage rediffusée ?
En tous cas je me souviens avoir refusé de regarder la version colorisée, qui n’apporte vraiment rien à l’original (euh à part des couleurs approximatives).
Tiens c’est aussi la première fois que j’entends le générique en anglais ! Pour le coup il me semble que la version française avait de plus jolies sonorités…
Pour finir, outre la parenté avec Batman, j’aurais aussi trouvé une parenté avec Superman : personne n’est foutu de le reconnaitre avec son costume alors qu’il est évident qu’il s’agit du même personnage ^^
« Ah voilà un article qui a le don » diego
Ce qui est drôle c’est que je me souviens bien plus du cérémonial pour regarder le disney chanel sur notre télé en noir et blanc le samedi soir que des épisodes en tant que tels.
Guy Williams avait une classe folle mais le casting était formidable. Je ne sais plus si Davy Crocket y passait aussi.
Ton article m’apprend que le Sergent Garcia (qui donnera son nom à un groupe de reggae dans les années 90) s’alliera avec Alice, ce dont je n’ai aucun souvenir.
C’ets bien que ce genre de show culte trouve sa place ici. Merci JP.
Etrangement, j’ai réellement savouré cette série quand mon jeune fils s’en est épris et que notre rituel du dimanche soir était de regarder un épisode avant d’aller se coucher. La version colorisée donc.
Bien sûr, ça réveillait quelques vieux souvenirs, mais rien d’extraordinaire, bien trop vieux. Je n’aimais pas trop ce moustachu qui me rappelait Tony Stark. C’est vraiment adulte que j’ai pu apprécier le charme et le charisme de ce Zorro interprété par le charmant et charmeur Guy Williams. Bien sûr, rien de transcendant dans les scénarios, mais voir les yeux de mon fils briller en attendant son épisode, ça vaut tous les trésors du monde.
Et j’entends encore ma mère me dire qu’elle regardait aussi quand elle était jeune… J’aime ces transmissions familiales qui nous lient un peu plus…
… Moi, outre Goldorak, mes parents -un peu inconscients de la profondeur de perception des gamins de sept-huit-dix ans !- m’ont laissé regarder les séries Historiques Racines et Holocauste, l’après-midi, après le journal… Il m’a fallu toute une vie pour enfin laisser partir mon enfance, tant elle m’avait demandé d’efforts d’auto-suggestion pour que j’arrive à en profiter encore un peu après ces prises de consciences radicales sur la nature humaine.
C’était une autre époque aussi télé-visuellement.
Je me souviens avoir vu Racines à l’époque, en effet l’après-midi. C’était sur Antenne 2. Je n’ai peut-être pas vu la première diffusion mais j’en ai des souvenirs encore très vifs alors que cela date d’il y aura bientôt 50 ans. Ca m’avait beaucoup marqué.
Je me souviens également de Holocauste diffusé à la même époque mais je ne pense pas que ce soit passé l’après-midi. Je n’ai pas vu la série mais je me souviens des polémiques que sa diffusion avait générées. Mais c’était diffusé le soir (un check wikipedia me confirme que c’est passé dans l’émission Les dossiers de l’écran). Peut-être que ça a été rediffusé plus tard dans l’après-midi mais j’ai des doutes.
Tu as raison : j’ai associé les deux séries dans ma mémoire, rapport à leur impact similaire sur mon développement, probablement. Encore plus fou que mes parents m’ai laissé devant l’écran -sauf qu’il n’y avait pas école, le lendemain.
Je pensais regarder une sorte de truc imaginaire, pour Holocauste (un « film de guerre », quoi), jusqu’à ce qu’on en arrive à la question des camps. Je crois que ma mère a fait un peu tilt -rapport à la situation !- quand je lui ai demandé, en pleine diffusion, si c’était réellement arrivé. Mon aversion pour les grands récits Historiques doit dater de là (entre autres rejets tout aussi infantiles) : niveau horreur, j’ai très tôt estimé que j’avais eu plus que mon quota d’informations « utiles » sur la condition humaine.