ON S’ETAIT DONNE RENDEZ-VOUS DANS 10 ANS (TITANS)

Les Titans de Devin Grayson et Mark Buckingham et collectif

Un article d’ EDDY VANLEFFE

VO : DC Comics de 199 à 2003

VF : pour les crossovers THE TECHNIS IMPERATIVE dans SPECIAL DC n°5 et GRADUATION DAY dans SPECIAL DC n°22 publiés par SEMIC

Cet article va tenter de survoler la série TITANS lancée par Devin Grayson et Mark Buckingham en 1999. Cette série tiendra pas moins de 50 numéros tandis que la scénariste passera la main à Jay Faerber et que Paul Pelletier lui reprendra les crayons avant lui-même de les laisser à Barry Kitson. Les huit derniers épisodes seront eux, écrits par Tom Peyer.

Souriez, vous êtes filmés.
©1999-Mark Buckingham-DC Comics

Un peu d’histoire, parce que je sais que vous aimez ça bande de petits canaillous! Vers 1999, le projet de faire renaître la franchise des TEEN TITANS refait surface. C’est vrai quelque chose a dû foirer. Au début des années 1980, le titre tient la dragée haute aux mutants de la maison des idées et ces derniers sont devenus une véritable machine à succès. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Titans n’ont pas vraiment eu le même destin. Il y a sûrement quelque chose à faire mais il va certainement falloir faire un tri dans le bordel éditorial que tout cela est devenu.

Et qu’est-ce qu’on fait dans ces cas-là? Hein? Hein? Et bien au choix, on fait un crossover ou un Event, ou les deux à la fois quand on est gourmand!
C’est Devin Grayson qui va se charger de tout ça, et elle va réussir à débaucher le minutieux dessinateur Phil Jimenez véritable disciple de George Perez pour faire une mini-série en trois épisodes: JLA/TITANS: THE TECHNIS IMPERATIVE.

Il ne reste plus grand-chose de l’équipe des Titans, mais une nouvelle menace surgit de l’espace. Une sorte d’être techno organique en perpétuelle expansion. Une fois identifiée il s’agirait en fait de Cyborg, perdant le contrôle de son corps et devenu fou, qui voudrait prendre le contrôle de toute la technologie terrienne. Lorsque les anciens Titans comprennent la chose, ils veulent évidemment porter secours à leur camarade alors que la Ligue de Justice veut sauver le monde peu importe le coût! Va donc s’ouvrir une course contre la montre afin de pouvoir sauver Cyborg et tenir à distance ces emmerdeurs de justiciers.
C’est un résumé à l’arrache, la chose à retenir, c’est que les TITANS, c’est une histoire d’amitié avant tout!

Mais où est Charlie ?
©1999-Phil Jimenez-DC Comics

Ce sera le fil conducteur de Devin Grayson, nouvelle venue dans le «game» du super héros. La jeune femme a découvert l’univers DC en regardant BATMAN THE ANIMATED SERIES et s’est tout de suite attachée à Nightwing à cause de leur patronyme commun?). Aussi va-t-elle particulièrement soigner les personnages, leurs personnalités et leurs interactions.

La série débute dans un restaurant par une réunion des anciens. Et il est évident que le mot «teen» ne convient plus du tout.  Dick Grayson (Nightwing) est devenu flic à Bludhaven, Wally West (Flash) est un membre important de la JLA, Donna Troy (Wonder Girl ouTroya) ne sait plus vraiment qui elle est, mais elle a vécu l’équivalent de plusieurs vies, Garth (Tempest) est un diplomate Atlante et Roy  (Arsenal), après avoir surmonté ses addictions est devenu papa célibataire d’une petite Lian. Le constat est aussi simple que terrible, plus question de faire semblant: ils sont devenus adultes. Néanmoins ils décident de remettre le couvert après moult hésitations un peu comme Deep Purple en 1984 ou Led Zeppelin il y a quelques années.

Devin Grayson a compris aussi que la recette des Titans depuis la relance de Marv  Wolfman et George Perez   était qu’il fallait panacher membres fondateurs avec de nouvelles têtes qui pourront ainsi représenter le nouveau lecteur et l’œil neuf.

Chaque membre fondateur va donc parrainer un nouveau venu. Outre Cyborg qui doit refaire ses preuves après sa perte de contrôle, le lecteur va faire connaissance avec Argent (pouvoir TK), Damage (ondes de choc), et Jesse quick (bolide). Starfire reviendra également malgré les embrouilles qu’elle et Nightwing ont pu avoir dans le passé (il l’a plantée à l’autel le jour de leur mariage! Pas cool!).

réunion de vieux potes et réformation de groupe mythique.
©1999-Mark Buckingham-DC Comics

On sera surpris de voir le rôle des apports de Marv Wolfman relégués au second plan, mais c’est peut-être pour pouvoir renouveler sans rien renier. Pour s’attaquer à une série portant le vocable de «Titans», il faut savoir en extraire la moelle qui va pouvoir effectivement donner une «saveur» commune aux titres précédents. Ici, Devin Grayson choisit cet indéfectible lien entre les membres fondateurs et tout ce qui fait d’eux des EX-sidekicks et leur rôle de de «formateurs» envers d’autres cadets tout en évitant un maximum l’aspect embrigadement militaire propres à AVENGERS ACADEMY ou encore «THE INITIATIVE». Non le feeling, «TITANS», c’est plutôt: Bienvenue dans la famille!

Le premier antagoniste est quant à lui, un témoignage criant de son époque. Damian Darkh Un jeune entrepreneur, portable vissé à l’oreille, lui permet d’être en contact en permanence avec d’autres interlocuteurs, dont un mystérieux personnage restant prudemment dans l’ombre. Son premier fait d’arme est de vendre les stocks d’armes du H.I.V.E. à un groupe d’anarchistes sans cause bien établie. Les nouveaux Titans fraîchement rassemblés considèrent que tout ce qui concerne la technologie du H.I.V.E. est de leur responsabilité et interviennent. Superman lui aussi sera tenté de régler la question. Par une pirouette, Nightwing parvient à le convaincre en murmurant spécialement pour son ouïe, de laisser la main à la jeune génération et de faire confiance aux Titans, sous peine de ne jamais pouvoir devenir vraiment autonome. Le plaidoyer de Nightwing convainc l’homme d’acier qui partira de lui-même.

Le rêve de Victor Stone : récupérer son corps humain.
©2000-Mark Buckingham-DC Comics

Bien entendu, nous ne sommes pas à un niveau élevé de littérature, mais DC creuse la différence avec sa concurrence, en mettant en avant les notions de transmission, de discussion, et de passation. Chose assez rare dans les univers de super héros, où taper constitue parfois l’alpha et l’oméga des personnages.

S’en suit donc un petit arc sur GOTH, un acteur de film d’horreur très inspiré de Marilyn Manson qui manipule des adolescents seuls, mal dans leurs peaux et influençables pour les offrir à L’Enfer afin d’absorber leur énergie vitales. En attendant, les crimes suivent le schéma des scénarios de ses films. C’est une sorte d’épisode de Buffy au pays de a morale à deux balle, où le rock c’est mal et ça incite à la violence.  On peut y voir comme un écho à la thématique récurrente comme quoi les Titans aident en priorité les gamins en détresse, comme de par le passé, les toxicos ou les fugueurs. Il s’agit ici  d’exorciser  les tueries scolaires comme à Colombine. Les Titans se veulent le reflet de leur époque.

Plusieurs fils rouges filent donc à toute allure. Devin Grayson tient à cimenter les liens distendus que d’anciens amis devenus adultes peuvent avoir. Pour ce faire, l’autrice va procéder de manière un peu inattendue.  Elle va les faire se déchirer. Ainsi Nightwing absent, Flash préoccupé par sa propre série, vont laisser gérer seuls Troïa, totalement perdue depuis qu’elle a dû faire face à ses reflets du multivers, et Arsenal dépassé par son rôle de père. Ils auront bien du mal à chapeauter les nouveaux comme Argent qui cache sa famille mafieuse, Jesse Quick bien trop psychorigide et Damage qui semble cacher des fêlures plus profondes qu’il n’y paraît. L’union sacrée explose en plein affrontement contre Vandale Savage qui s’est entouré d’une équipe de mercenaires dans le seul but de se procurer du sang O+ de personnages immortels comme celui de Deathstroke ou de son épouse, pour pouvoir le synthétiser et le revendre à l’infini. Deathstroke va demander de l’aide au Titans et maintenir un semblant de cohésion entre eux, alors qui lui aussi tente de déjouer le plan de Savage, pour sauver sa femme. Les possibilités infinies de ce sang pourraient même permettre à Cyborg de redevenir humain. Résistera-t-il à ce pacte faustien?  Un autre Titan trouvera une réponse aussi brutale que définitive à ce problème en incinérant le donneur.

La conception Tamaranienne de la compassion….par l’incinération.
©2000-Mark Buckingham-DC Comics

Si Devin Grayson semble écarter les personnages iconiques au profit de figures plus confidentielles, c’est pour mieux assimiler l’ADN d’une série qui porte le nom «TITANS» sur la couverture. Chaque arc va mettre en lumière soit un conflit parental ou une thématique sur la jeunesse livrée à elle-même. Ainsi Red Panzer est un orphelin traumatisé par le meurtre sauvage de sa mère par son père suprémaciste, parce qu’elle avait du sang noir. Son cerveau d’adolescent lavé, il tente de laver cette souillure sous une défroque néo-nazie. Pourtant Troïa va jusqu’au bout lui tendre la main, plutôt que de lui répondre par la violence. Troïa n’est pas apolitique ou non engagée, elle est simplement au-dessus de ça, elle est une héroïne. Elle fait simplement de son mieux pour sauver tout ce qui peut l’être. Comble de l’ironie elle doit même garder le secret de son ennemi afin d’éviter que ses propres hommes le mettent à mort et ainsi avoir son sang sur les mains. Red Panzer est donc pour l’instant prisonnier de son propre rôle.

Un peu plus tard, ce sera Damage qui confessera le sort que lui réservait son beau-père enfant, auprès d’Arsenal. Lian, la fille de ce dernier saura apporter le réconfort à l’enfant intérieur et blessé que Damage cache en lui. Elle porte aussi le lourd fardeau d’avoir une mère assassin et coupable de génocide: Cheshire. 

Devin Grayson met en scène aussi un épisode débrief’, prétexte à de multiple départs tout comme le faisaient aussi Marv Wolfman et George Perez, elle leur emprunte aussi le concept de retraite sur une île déserte, cette fois,  où les membres fondateurs vont pouvoir se retrouver et renouveler leur amitié. Après un premier cycle de 12 épisodes, L’autrice laissera progressivement les intrigues à Jay Faerber avec qui elle va collaborer jusqu’au numéro 20.

La relation entre Arsenal, Cheschire et leur fille Lian sera au cœur des intrigues.
©2001-Phil Jimenez-DC Comics

Le jeune scénariste est jusque-là, réputé pour savoir prendre en main les «jeunes personnages». Il s’est fait la main sur GENERATION X et sur une timide relance des NEW WARRIORS, il semble être donc l’homme de la situation. De fait, il se coule très bien dans le moule et l’ambiance qu’a su réinstaller sa collègue. Leur collaboration se fera le temps de ranger les jouets de Devin Grayson comme le fait de boucler l’intrigue sur le corps techno-organique doré de Cyborg. Starfire et Nightwing vont enfin statuer sur leur relation.  Les fondateurs se sont réconciliés et peuvent repartir de sur bonnes bases.

Jay Faerber va donc se lancer dans un chantier, là encore en écho à une intrigue des années 80 : « Qui peut bien être Donna Troy ? ».  Cet arche narrative viendra mettre de l’ordre dans la continuité du personnage, victime d’une malédiction : DarkStar l’a maudite à vivre une infinité de vies qui finiront toutes tragiquement. De mystérieux Titans inconnus venus d’on ne sait où (dont une guerrière Tamaranienne comme Starfire mais en brune, une archère rousse aux yeux bridés, et un blondinet très proche de Donna), empêcheront Darkstar de prélever les divers fragments de la personnalité de Donna à travers diverses lignes temporelles, dans le but de restituer à cette dernière l’entièreté de sa personnalité. Une fois le labeur terminé, ils repartiront comme ils sont venus d’où ils viennent en lançant une dernière phrase:« Adieu, Papa, maman… ! »

Une vision des Titans du futur directement inspirée de KINGDOM COME
©2001-Paul Pelletier-DC Comics

Ainsi Jay Faerber va accentuer l’aspect soap-opera familial en développant certaines facettes plus sombres des nouveaux membres. Il va aussi augmenter la dimension sexuelle du titre. Thèmes qu’il développera encore et avec talent sur ses propres titres plus tard comme DYNAMO 5 (un super héros ayant 5 pouvoirs décède laissant chaque pouvoir à l’un de ses 5 enfants illégitimes) et NOBLE CAUSES (Une version super héroïque de THE CROWN).

Dès le numéro 28, le titre prend une direction étrange lorsque les Titans, toujours fidèles au principe de transmission et de protection,  accueillent cinq jeunes orphelins dotés de pouvoirs qui étaient soumis à un certain nombre de tests contre leur volonté par le DEO (Département des opérations Extranormales) . Dès lors, l’intrigue va traîner un peu en longueur. Cette sensation est  surtout due au fait qu’en coulisse, ces enfants étaient pressentis pour avoir leur propre titre. TITANS leur servait un peu de lancement, et cela en supplément des idées de Jay Faerber. Le tout va donc partir en deux directions différentes simultanément de manière autonome. Tandis que le scénariste veut développer les intrigues autour du mariage de Tempest, ou explorer la relation houleuse du triangle entre Arsenal, sa fille Lian et son ex et psychopathe Cheschire, il va devoir composer avec cette équipe de fugueurs assez peu intéressants, même si par eux, l’auteur recase le thème du Traître infiltré.

En effet, Epsilon est un nouveau héros postulant pour devenir un Titans, mais il cache un secret qui le rattache aux orphelins de la DEO. Kevin un jeune homme faible et alité a la capacité de manipuler d’autres personnes pour vivre à sa place. Il n’a pas pu suivre ses amis , mais se sert d’Epsilon. Mais s’il manipule ce nouveau venu, qui peut être en réalité ce mystérieux personnage? Argent va s’amouracher de cet imposteur et va commettre l’irréparable quand la vérité fera surface. Blessée de cette relation non consentie, elle va lâcher toute sa colère sur le jeune garçon qui va se laisser mourir quelques pages plus loin. Une fois  informée, Argent, laisser échapper « ainsi mon vœu s’est exaucé. »

Là où les Titans échouent à transmettre leurs valeurs, comme de ne pas se réjouir de la mort de quelqu’un…
©2002-Barry Kitson-DC Comics

 Tout en jouant avec les côtés les plus sombres d’Argent,  l’auteur va aussi pousser Jesse Quick dans ses retranchements. Elle  va entretenir une liaison avec l’homme qu’il ne faut pas.: Le fiancé de sa propre mère. Les deux femmes devront s’expliquer mais le verdict de la vieille femme est sans appel. Être Titan, c’est incarner certaines valeurs d’honnêteté et de loyauté et d’un certain sens de la famille, Jesse n’en est pas digne à ses yeux.

Au bout d’un moment, las de ne pouvoir s’exprimer qu’à moitié, Jay Faerber va jeter l’éponge  à l’épisode 42 laissant la place à Tom Peyer ,qui va conclure sur les derniers numéros de la série.

Il écrit deux arcs, le premier sur une dimension parallèle où le Traffic de drogues et de psychotropes est la base de l’économie et le dernier sur une invasion extraterrestre nommée le Consensus pouvant annihiler l’individualité de l’homme transformé en bête docile. La seule parade? Porter un casque en aluminium.

A ce stade, le lecteur sent que la série n’a plus vraiment de direction et il accueille mollement le retour  de Starfire, dans sans doute la moins originale et la moins pêchue des invasions aliens que j’ai pu lire.

Tom Peyer a sans doute essayé d’apporter des thèmes nouveaux mais rien n’y fait.  TITANS est un comics qui se lit comme une performance de patinage artistique. Une suite de figures imposées comprenant des  propos sur les enfants laissés pour compte. Ils peuvent être intégré à l’équipe ou se retrouver au nœud des intrigues comme les jeunes tentés par la violence dans les collèges ou des orphelins. TITANS parle toujours de cette fracture qui sépare une frange de la jeunesse paumée vis-à-vis d’un monde adulte orthonormé. Devin Grayson a eu l’intelligence de muter cette idée en confrontant les personnages plus matures à leur propres contradictions comme pouvaient le faire également ces année-là, les dernières saisons de BUFFY TUEUSE DE VAMPIRE. Jay Faerber, lui a tenté de rajouter une notion de transmission, elle-même biseautée, les mentors s’avérant assez imparfaits.

La série s’achève donc au 50 en eau de boudin comme beaucoup de titres lancés en fanfare et se vautrant allégrement quelques années plus tard, une fois partis les auteurs engagés pour la relancer.

Déjà Mark Buckingham testait ses mises en page qui feront le succès de FABLES
©2000-Mark Buckingham-DC Comics

Au dessin, C’est Mark Buckingham qui inaugure la série et les plus attentifs remarqueront qu’il s’essaye déjà aux mises en pages tarabiscotées sur fond de motifs qu’il développera encore dans FABLES. Son dessin est rond et ses personnage souriants. Le tout possède une patte agréable. Paul Pelletier épaissit les silhouettes et n’a pas tout à fait la stature qu’il aura sur les GARDIENS DE LA GALAXIE, faisant de lui l’un des héritiers d’Alan Davis. Enfin Barry Kitson termine la série en beauté, même si les histoires ne suivent pas forcément.

L’éditeur, qui  a déjà dans l’idée de relancer sa gamme «jeunes héros», décide que TITANS et YOUNG HEROES doivent passer l’arme à gauche et renaître sous de nouveaux atours.

Un nouveau crossover est donc organisé un peu comme une fête d’adieu. Ce sera GRADUATION DAY scénarisé par Judd Winick et dessiné par Alé Garza. Pour la faire courte, Indigo un androïde perd les pédales et se met à tout casser autour d’elle en prenant le contrôle des robots-Superman. Il ne faut pas moins de deux équipes pour la neutraliser. Au dernier moment TINTINTIN, un membre clé des Titans va succomber.
HAHAHAHAHA
Non mais laissez-moi finir!

Oh non, un méchant croupier va rebattre les cartes et nous empêcher de repartir avec nos gains.
©2003-Alé Garza-DC Comics

Donc Un Titan meurt…pour de vrai…. Voilà…. Les équipes dépriment et jettent leur costumes à la poubelle, parce que tout ça, ça vaut pas le coup. On l’enterre, on pleure et on se jure de ne plus jamais y revenir.  Sans transition,  les mois suivants, DC Comics relance les titres suivants THE TEEN TITANS  par Geoff Johns et Mike Mc Kone et THE OUTSIDERS par Judd Winick et Tom Raney où tout le monde rempile joyeusement parce que il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis!

Voici l’état un peu du monde comics book où un événement chasse l’autre parfois dans l’allégresse et l’excitation, parfois au contraire dans la boue et la précipitation.

Titans était un titre méritant qui avait la jugeote  de faire vieillir ces éternels sidekicks  et on peut en conseiller vivement la lecture des deux premières années (épisodes 1-25) et même poursuivre au-delà jusqu’au 40. Mais la dernière année fut une dégringolade assez triste et la conclusion, une sorte de caricature de mercato où l’éditeur s’est  permis de redistribuer une fois de plus les cartes annonçant la nouvelle itération des Titans, qui s’enracinera profondément pour devenir la meilleure depuis le modèle des années 1980.

And in the end, the love you take is equal to the love you make…
©2001-Adam Dekraker-DC Comics


EN BO: Quand de vieux amis se retrouvent quelques années plus tard, ne deviennent-ils pas de parfaits étrangers?

22 comments

  • JB  

    Je dois avouer que je n’ai pas un souvenir impérissable de la série. Les éléments qui me restent sont surtout des éléments qui inversent les récits de Marv Wolfman. Alors qu’après The Judas Contract, Deathstroke devenait un antihéros faisant parfois équipe avec les Titans, The Immortal Coil marque son retour parmi les « méchants ». À l’inverse, alors que Cheshire commet un génocide dans la série Deathstroke The Terminator en balançant une bombe nucléaire sur le « Qurac », son procès et ses diverses apparitions font d’elle un personnage plus ambigu.

    Mais la série a également le défaut d’être publiée en parallèle de Young Justice, titre bien plus mémorable de Peter David, et semble parfois en être une pâle copie. Le personnage de Goth par exemple ressemble à Harm, autre vilain sacrifiant ses victimes à des démons. Même Lian, la fille d’Arsenal, semble faire écho à la fille adoptive de Red Tornado, Traya.

    • JB  

      Et merci pour ce tour d’horizon de la série !

      • Eddy Vanleffe  

        Ahlala…Peter David, un auteur que je snobais en 1999. de loin (et donc sans lire) avoir rendu Hulk rigolo était hors sujet et je ne me penchais guère sur ce qu’il écrivait…
        J’ai depuis corrigé mon erreur.
        J’aimerais qu’Urban mette à l’honneur son Aquaman (modèle de Jason Momoa quand même…) son Supergirl et ses Young Justice…( même si Todd Nauck, perso j’ai du mal…)
        tu noteras aussi que si es persos changent comme tu le dis, l’histoire nous explique pourquoi…Deathstroke n’a plus envie de faire ami/ami avec les Titans à l’issue de THE IMMORTAL COLI et on comprend pourquoi. Si Cheschire est ambiguë, c’est parce qu’on a un point de vue parental qui la fait évoluer (on est dans le même type d’ambiguïté que Magneto à mon sens…)
        la série m’a séduite pour les toutes les raisons que j’expose à savoir « que sont devenu ces anciens gosses? »

  • JP Nguyen  

    Merci pour ce survol d’un run que je n’ai jamais lu. À l’exception peut-être de Technis Imperative, dont il me semble avoir acheté la VF en kiosque.
    As-tu prévu de parler du run de Johns et McKone ? J’avais bien aimé mais lâché aux alentours de Final Crisis avec la mort d’un des membres de l’équipe…

    • Eddy Vanleffe  

      Oui JP j’ai prévu de faire TOUT ce que j’ai sur les Titans… (sauf peut -être ceux de Winnick…)

      • JB  

        Le run de Dan Jurgens aussi ^^ ?

        • Eddy Vanleffe  

          Non je l’ai pas celui là…Je devrais?

          non mon programme, c’est simplement les Wolfman/Perez de chez Urban
          -le run de Geoff JOhns
          -peut-être si j’ai du courage celui de Dan Abnett

          • JB  

            Pour les débuts d’Argent, un Ray Palmer rajeuni après Zero Hour, ou encore une virée à Skartaris, des épisodes « flashbacks » sur les premiers Titans illustrés par Gil Kane ?

      • Kaori  

        C’est lesquels ceux de Winnick et Jurgens ?

        • Eddy Vanleffe  

          la série de Winnick et Chruchill a été partiellement publiée dans DC Universe chez Panini, mais c’était assez hyper sexualisé de mémoire.
          et la série de Jurgens , on peut en voir des visuels ici: https://comicsvf.com/us/634.php

  • Surfer  

    Salut Eddy,

    Je dois dire que j’ai simplement lu ton article par curiosité. Je ne connais absolument rien des TEEN TITANS et je ne veux pas mourrir inculte.😀

    Mais je dois t’avouer aussi que je n’ai rien compris… Tu m’as complètement perdu . Ça n’a rien avoir avec ta plume ( que j’apprécie au passage). C’est simplement que je n’ai pas les pré requis pour saisir les tenants et les aboutissants d’une série dont je n’ai jamais été la cible.
    Cette multitude de personnages adolescents interchangeables qui partent dans tous les sens.
    Malheureusement je n’arrive à m’identifier à aucun d’entre eux. Leurs problèmes d’ados me dépassent complètement.

    Merci tout de même pour cette rétrospective de la série car même si je n’ai pas tout saisi je sais, maintenant à minima, de quoi ça parle😉

    La BO: Je ne suis pas un grand fan de Hard Rock pourtant j’arrive à apprécier certains groupes. LED ZEPPELIN (dont tu fais mention dans l’article) mais aussi certains morceaux de DEEP PURPLE. Celui que tu nous proposes aujourd’hui est écoutable.

    • Eddy Vanleffe  

      Dans mon grand but que celui de réhabiliter DC, j’ai peut -être eu les yeux plus gros que le ventre. j’ai tenté de tout expliquer, tout expliciter (même parfois à l’arrache) mais il faut bien avouer que parler de tous ces personnages sans se casser les dents, c’est pas facile et j’ai peut-être noyé ceux qui ne connaissent pas.
      En revanche je ne trouve pas les Titans plus interchangeable que la multitude de mutants actuels…
      Nightwing, Starfire, Troia et Arsenal sont à l’époque des personnages très forts.
      Pour la BO, c’est toujours une gageure que de trouver un titre qui fasse écho et celui là m’a particulièrement fait tilt « une reformation de personnes qui réapprennent à se connaitre »

      • Surfer  

        Ton but de réhabiliter DC est tout à fait louable car contrairement à Marvel cette maison d’édition n’a jamais eu une bonne visibilité en France. 👍
        Heureusement depuis qu’URBAN à repris la licence la balance s’équilibre. Sauf que c’est un peu tard pour moi, j’ai toujours été biberonné à Marvel.
        Aujourd’hui, il me faut un minimum d’affect pour les personnages et de lien avec l’enfance pour que je m’intéresse à des comics de super-héros.

        Sinon oui, pour la BO c’est très bien vu 👍.
        Mais même au-delà de la reformation qui est raccord avec les propos de ton article. Ce groupe mythique mérite tout mon respect.
        D’une part, pour tout ce qu’ils ont apporté à la musique ( précurseur d’un genre, faut pas oublier !) et d’autre part, aussi, pour leur diversité : À une époque ils se sont aventurés dans le FUNK et même la SOUL …et ça…Ça me plait 👍

  • Kaori  

    Je ne sais pas comment tu as fait pour résumer aussi facilement les 50 numéros sans t’emmêler les pinceaux ! Tu les as relus ? Parce que j’ai lu tout ça, mais je garde moins de souvenirs !
    J’avais bien aimé Damage et Argent… Et les retrouvailles des anciens amis bien sûr.
    L’épopée sur l’île déserte m’avait beaucoup fait rire aussi.
    J’avais oublié les enfants venus du futur…
    J’avais bien aimé le cross-over avec la JLA, où les « enfants » défiaient leurs aînés.
    GRADUATION DAY était un sacré truc aussi, mais je n’ai pas trouvé la fondation des Outsiders si facile. Roy rame pas mal pour convaincre Nightwing de mener l’équipe. Sous l’impulsion de Batman (qui n’est en fait pas Batman, si je me rappelle bien). Et la conclusion qu’il n’est pas fait pour le sale boulot. J’avais bien aimé certains passages de ce run.

    Tu mets bien en lumière tout ce qu’il faut respecter pour écrire les Titans, je n’y avais jamais pensé et je suis assez d’accord.
    J’ignorais que Devin Grayson était venue à Batman via la série animée et qu’elle avait craqué sur Dick rapidement. En même temps, je la comprends, j’ai fait pareil 😀 (même si pour ma part c’est l’épisode « Robin se rebiffe » qui a vraiment marqué quelque chose). Je me suis aussi demandée si ça avait un lien avec son patronyme…

    PS : petite coquille au niveau de la « VO » : je pense que c’est de 1999 à 2003 plutôt !

    • Eddy Vanleffe  

      Ah tiens, tu les as lu ceux-là? on est trois alors avec JB….^^
      j’ai travaillé les thèmes des Titans en voyant la séries TV et même les deux films animés et en apercevant ce qui en faisait une truc unique… adulte/transmission et jeunes paumés, ça m’a paru évident.
      j’ai encore les premiers numéros de OUTSIDERS et il faut quoi ? Dix pages à Nightwing pour revenir…
      j’avais bien aimé le début parce que c’était dessiné par Tom Raney et Crisscross mais quand Semic a cessé d’éditer GENERATION comics et que Panini n’a pas repris la suite, j’ai pas bifurqué sur la VO…

  • Présence  

    Merci pour cette rétrospective de 50 épisodes : une saison dont je n’avais jamais entendu parler. Je viens de lire les 2 tomes de Gotham Knights de Devin Grayson, et elle m’a très fortement impressionné par sa capacité à donner des émotions à Batman.

    Du coup, si DC Comics parvient à retrouver une stratégie pérenne de réédition en recueil, je tenterai volontiers les premiers épisodes de cette série que tu as si bien présentée.

  • Bruce lit  

    En fait, dîtes-le…
    Cette semaine, les contributeurs vous avez juré ma perte entre les BO du jour et les clins d’oeils à Bruel…
    Voici un article qui n’aurait pas démérité dans un SCARCE des années 90. En ce temps-là avec une édition VF, j’aurais pu m’y intéresser. Là c’est foutu. En VO / VF, Deluxe ou Omnibus, ce n’est plus ce que je cherche mais visiblement ces interactions entre les personnages semblent t’avoir suffisamment marquées pour établir des passerelles avec des Xmen bien écrits.
    Je note aussi la référence à Marilyn Manson.
    C’est assez paradoxal : à la délicatesse des dessins de Mark Buckingham dont j’apprends ici le dépucelage s’oppose l’épouvantable couverture criarde de l’ouverture de l’article.
    La BO : du hard rock de bonne facture. Je crois que c’est la 1ère fois que je vois Blackmore sourire de ma vie. Reste le chant que j’ai souvent trouvé faiblard pour ce groupe (Mise à part la superbe ballad of a blind man et Hush).

    • Eddy Vanleffe  

      La première illustration est de Buckingham aussi.
      et pour Blackmore, c’est la première fois et la dernière rassure-toi. il fait trop peur!

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir Eddy,

    JLA/TITANS: THE TECHNIS IMPERATIVE fait parti de mes comics VF DC que je garde précieusement. Et il y avait à la fin un court récit prologue à la série The Titans.

    Il n’y a que l’an dernier que je me suis enfin penché dessus. Je dois avoir les 10 premiers numéros dans mon ordinateur …..que je n’ai jamais lu. Donc merci de réparer à moitié cette erreur avec ton excellent résumé.

    J’aime bien Devin Grayson et Jay Faerber (NOBLE CAUSE), des scénaristes sous estimés.

    Bon après lecture je me rends quand même compte que cela recycle encore une fois les mêmes thèmes/ennemis …. Comme pour les New Mutants chez Marvel qui se sont jamais arrivé à retrouver un autre ton (ou alors grosse évolution comme X-FORCE ou X-STATIX ou WOLVERINE AND THE X-MEN). On voit bien qu’il y a des arcs ou des numéros très sympas, mais sur la durée ?

    J’aime bien le Mark Buckingham de cette époque qui s’émancipait enfin de Chris Bachalo.

    Bravo pour ta prose. entrainante, ponctuée de références avec ce qu’il faut d’humour.

    • Eddy Vanleffe  

      Oui NOBLE CAUSES c’était vraiment cool à lire
      .Pour les thèmes, on est quand même dans un genre qui recoupe tous les trucs où devenir adulte, c’est pas évident. on retrouve ça dans BUffy aussi…

  • JP Nguyen  

    @Bruce : « Cette semaine, les contributeurs vous avez juré ma perte entre les BO du jour et les clins d’oeils à Bruel… »
    C’est parce qu’on a appris que tu écrivais pour un magazine musical, alors on veut t’aider à parfaire ta culture…

  • Jyrille  

    Merci Eddy pour ma culture, puisque je n’avais aucune idée de l’existence de cette bd. Bon, je ne la lirai sans doute jamais, ce n’est pas du tout ce qui m’intéresse, mais c’est toujours un plaisir d’avoir une présentation ici, profonde et généreuse. Pour mon fils, les Titans sont avant tout le dessin animé et moi, et bien la dernière série télé…

    La BO : je déteste. Mais j’ai le droit de le dire parce que c’est un des titres que je joue avec mon groupe, et ils savent que je n’aime pas. Etonnamment, sans doute à cause de l’habitude, cela ne me dérange pas plus que ça de la jouer, et j’ai toujours envie de mettre une cape (façon Spinal Tap) lorsque l’on commence à la faire…

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