Pouvez-vous voler seul dans le ciel bleu du chagrin ? (Biographies de Dōji Morita et Hako Yamasaki)

Focus : Dōji Morita et Hako Yamasaki

Un article de PATRICK 6

1ère publication le 12/11/21 – MAJ le 19/08/22

Cet article aura pour but de vous faire découvrir deux chanteuses japonaises ayant illuminé les années 70 de l’archipel : DOJI MORITA et HAKO YAMASAKI.

A notre époque d’hyper connexion, les mystères musicaux ne sont plus légions. Je me souviens des glorieuses années 80 où je découvrais plein d’étonnement les disques de JOY DIVISION . Une musique sombre et dense, pour parfaire le tout, pas de photo sur leurs disques, aucune info… Si l’on trouvait par miracle un petit article sur eux dans Rock & Folk on pouvait s’estimer heureux ! (Pour une interview par contre vous pouvez toujours vous brosser). Loin de nuire à la popularité du groupe ce mystère deviendra même partie intégrante de leur charme. Bref basé sur la règle de « La musique se suffit à elle-même » on ne pouvait que se tourner vers l’essentiel : leurs disques ! Tout le reste n’était qu’accessoire.

40 ans  plus tard la donne a littéralement changé. Internet (et un peu plus tard le téléchargement) sont apparus, ravageant en quelques années seulement le paysage musical. Alors que l’on pensait que l’accès direct aux groupes et à leurs musiques allait contribuer à l’explosion de nouveaux courants musicaux et encourager la créativité, c’est exactement le contraire qui s’est produit ! Pas besoin que j’en fasse trop, il suffit que vous allumiez votre radio ou votre télé pour que vous compreniez de quoi je parle… Mais je m’éloigne du sujet.

Quoi qu’il en soit de nos jours nous sommes abreuvés d’informations avant même d’en avoir le désir. Dites-moi le nom de votre groupe préféré et je peux avoir sa discographie complète en quelques secondes sur mon téléphone. Le mieux étant l’ennemi du bien, on regrette un peu l’époque où la musique (en tous cas le Rock) était encore un continent à découvrir. Une terre inconnue. Qui a envie de connaitre les derniers états d’âme de la dernière starlette de la téléréalité ? Qui veut savoir ce que pense Camélia Jordana ? (Camélia Jordana pense ?). C’est ici que l’idée de mon article est née : je vais vous parler de deux chanteuses japonaises… dont je ne sais absolument rien ! (Pour l’une d’entre elle j’ai acheté son disque sans rien savoir de son contenu, juste parce que la pochette exprimait une mélancolie qui me parlait…). Mon amour pour leur musique étant inversement proportionnel à ma connaissance de ces deux artistes, je partage donc mon ignorance avec joie !

DOJI MORITA
森田童子

Alors la seule information avérée dont je dispose à son sujet je vais vous la donner immédiatement (histoire de m’en débarrasser). Il s’agit de son année de naissance 1952 et de son décès en 2018 à l’âge de 66 ans.
Voilà, c’est tout pour le factuel.

Pour le coup le mystère a été savamment entretenu car personne ne connait son vrai nom. De plus, sur ses pochettes de disques, ainsi que dans ses vidéos, elle apparaissait invariablement avec une imposante perruque frisée (Jackson 5 attitude) et des lunettes noires lui mangeant la moitié du visage… Bref si vous assistiez à un de ses concerts vous pourriez très bien la croiser à la sortie sans la reconnaitre !

On raconte que sa carrière a commencé après le suicide de l’un(e) de ses ami(e)s proches. (J’emploie l’inclusif -pardon- car selon les sources le trépassé serait une fille ou un garçon). Elle aurait commencé à écrire des chansons pour exprimer son deuil et son désespoir. Du reste, son premier 45t SAYONARA BOKU NO TOMODACHI (Adieu, mon ami) a été écrit pour lui rendre hommage. De même, son premier album ne s’appelle pas GOODBYE pour rien.
Ça commence bien.

Bien que sa musique soit emprunte de noirceur et de mélancolie, Dōji Morita rencontra un assez grand succès au Japon tout au long des 6 albums studio qu’elle réalisa entre 1975 et 1983. Et puis un jour, soudainement, à l’âge de 31 ans, elle disparut aux yeux du monde ! Evaporée, purement et simplement !

Qu’est-elle devenue ? Pourquoi a-t-elle disparu ? Personne ne le sait ! Des rumeurs prétendent qu’elle a interrompu sa carrière pour se consacrer à ses enfants. D’autres prétendent qu’elle avait essayé de se suicider… Bref tout a été dit et son contraire. La musique de Dōji Morita étant essentiellement crépusculaire et les thèmes de ses textes tournant habituellement autour de la mort, de la souffrance et de l’inadaptation au monde, on imagine volontiers un destin tragique. Mais, quoi qu’il en soit, la chanteuse a emporté son secret avec elle dans la tombe…

Lorsque l’on entend pour la première fois Dōji Morita on est forcément marqué par la fragilité de sa voix. On pense immanquablement à une Jane Birkin version sensuelle et dépressive. Une fragilité et une féminité qui tranchent nettement avec son apparence plus « rude » ou disons plus masculine. Sous sa perruque et ses vêtements trop grands pour elle (dissimulant toutes ses formes) pourrait tout à fait se cacher un homme. Sans compter que, si j’en crois Wikipedia, son pseudo vient de « Fuefuki Dōji » (ce qui veut dire « Garçon joueur de flûte »), accentuant encore l’ambiguïté sexuelle.
D’une drôle de façon la chanteuse évoque (et annonce) les créatures androgynes et transgenres qui défileront pendant les décennies suivantes.

« Aujourd’hui est un matin miraculeux »

La seconde chose qui interpelle à l’écoute de ses chansons est la tristesse évidente qui s’exprime à travers ses mélodies. Contrastant agréablement avec la fragilité de la voix de la chanteuse, la musique se révèle incroyable puissante ! Essentiellement Folk sa musique est cependant emprunte de psychédélisme expérimental, le tout porté par des envolés lyriques de violons. A la croisée des chemins, ses mélodies expriment une mélancolie indicible.

Le traitement des cordes pourra faire penser à NICK DRAKE (notamment pour son fabuleux morceau WAY TO BLUE) pour ses arrangements complexes tout en restant directs et émouvants. En tous cas on devine un imposant travail de production derrière tout ça.

たとえばぼくが死んだら
En supposant que je sois morte

Par exemple, quand j’allume une allumette
Et que la tristesse brûle dans mon cœur
Quels sont ces sentiments qui amènent les larmes si facilement ?
En supposant que je sois morte,
J’aimerais que tu m’effaces progressivement de ton esprit.
Et lorsque tu ne peux plus supporter la solitude,
pleure simplement dans le champ de colza que j’ai aimé.

Ses concerts étaient de véritables messes, au sens premier du terme, puisqu’elle jouait régulièrement dans les églises catholiques du Japon pour s’inspirer de la spiritualité du lieu. Son album live de 1978 a, du reste, été enregistré dans la cathédrale Sainte-Marie de Tokyo .

Au niveau de ses textes, comme dit plus haut, c’est la grande tourmente. Chacune de ses chansons installe invariablement une atmosphère nocturne et mélancolique. Étonnement ils sont parfois écrits au masculin, brouillant un peu plus la piste de son identité sexuelle. Le ton étrange et mortuaire de ses morceaux est un peu devenu sa marque de fabrique. Tel un oxymore auditif, la noirceur la plus désespérée semble cohabiter harmonieusement avec un univers onirique d’innocence enfantine. Peut-être chante-t-elle précisément la fin de l’enfance… En tous cas elle évoque quelque chose qui a été perdu et qui ne pourra jamais plus être retrouvé…

驟雨 
Pluie soudaine

Mon imperméable couleur pastel
Les souvenirs sont si lointains et délavés
Je ne fais que tourner en rond
J’ai traversé seule la saison solitaire
Je me souviens de la tristesse dans le vent
La solitude de la fumée de cigarette
Seule dans la ville sans toi – prise dans la pluie

HAKO YAMASAKI
山崎ハコ

La force du désespoir.

Cette deuxième chanteuse est tout aussi mystérieuse que la précédente, mais pour des raisons totalement différentes : elle n’a tout simplement jamais rencontré le moindre succès hors du japon ! Moralité, impossible de trouver quoique ce soit sur elle qui ne soit pas écrit en Kanji !

Même sa spartiate page Wikipedia est quasi aphone ! (au niveau factuel c’est le minimum syndical : naissance en 1957 dans la préfecture d’Ōita au Japon, son vrai prénom est Hatsuko, et basta !).

Voici les éléments biographiques que j’ai pu glaner au cours mes recherches (vous m’excuserez les inexactitudes éventuelles, je me suis bien souvent retrouvé Lost in translation). Tout commence pour elle à l’âge de 17 ans, puisqu’un concours radiophonique lui permet de financer son premier album qui sortira l’année suivante en 1975 (sorti à un tirage modeste, il sera réédité par la suite à plus large échelle, avec une pochette différente). A peine majeure la jeune Hako accouche déjà d’un chef d’œuvre ! Que la production soit minimaliste (l’appellation Folk n’est ici pas un vain mot) sert parfaitement la voix incroyablement puissante d’Hako ! Difficile de croire qu’une frêle gamine à peine sorti du collège, du haut de ses 1m50, puisse produire une telle énergie et surtout faire passer une telle émotion ! L’album s’appellera 飛びます (traduisez S’ENVOLER). Une grâce aérienne semblant envelopper ses morceaux, jamais un album ne porta aussi bien son nom !

Non ce n’est pas Hako sur cette vidéo, mais les grandes eaux sont néanmoins assurées…

Les mélodies d’Hako sont immédiatement mélancoliques, mais les textes ne sont pas en reste et sont d’une beauté extrêmement touchante. Je ne les recommande cependant pas pour illustrer vos jours heureux… Les disques de la chanteuse sont bien plutôt les compagnons des jours tristes. Votre compagne de chagrin, votre amie d’infortune. Une voix profonde et chaude qui comprend votre peine et qui semble vous murmurer « ça va aller ».

Alors que l’on imagine une artiste torturée et froide, elle est au contraire d’une personnalité affable et joyeuse. Cependant sa maison de disque lui interdit formellement de sourire sur les photos ! Elle doit se donner une image « sombre, peu communicative et misanthrope ».  En jeune Japonaise obéissante Hako se soumettra, pour les 20 ans à venir, à la stratégie de sa hiérarchie (mais bon elle n’est pas la seule dans cette démarche, après tout, est-ce que Ian Curtis souriait sur les photos ? Est-ce que Nick Cave se fend la poire devant la caméra ? Que nenni)

Hako une sirène terrestre (les sous-titres en prime).

Les 6 premiers albums studio d’Hako, sortis entre 1975 et 1980, seront tous parfaitement remarquables, tous admirables. Partant d’une ambiance un peu Jazzy et Folk elle évoluera (toute en gardant une étonnante cohérence) vers des sonorité plus organiques et vintages d’une instrumentation acoustique résolument émouvante. 6 albums, 6 chefs d’œuvre. Un tir groupé impeccable.

On ne peut hélas pas en dire autant pour les albums qui suivirent tant l’artiste négocie mal le virage des 80’s ! Sans doute pour s’extraire de son registre maniacodépressif (ou pour suivre, une nouvelle fois, la volonté de son label) la chanteuse tente (maladroitement) de s’orienter vers la City Pop. Pour ceux qui l’ignore (chanceux que vous êtes) la City Pop était un genre musical très prisé au Japon au début des années 80. Sous haute influence occidentale, le genre est un mélange infâme de Funk, de Boogie, de musique latine… Considéré à l’époque comme le top de la hype locale, il est de nos jours tombé dans la ringardise la plus extrême. Bref si le chant d’Hako garde toute son intensité et toute sa force, il est cependant gâché par une production abominable et des arrangements has been. Seuls les plus motivés d’entre vous pourront la suivre sur cette période.

Dans son bourbier 80’s Hako se permet malgré tout quelques moments de grâce (même entrecoupés de fou-rire). La musique commence à 2m15, mais il serait cependant dommage de manquer le visage illuminé et incroyablement gracieux d’Hako lorsqu’elle rit…

Les choses s’arrangent pour elle avec les années 90 (sans qu’elle parvienne toutefois à retrouver complètement sa majesté passée). Par contre, comble de malchance, en 1998 sa maison de disque fait faillite. La chanteuse n’ayant jamais mis le nez dans ses comptes, elle réalise avec effroi que, non seulement la compagnie l’a copieusement arnaquée pendant plus de 20 ans, mais qu’en plus le label va l’entrainer dans sa chute !

La voici donc à 40 ans totalement ruinée et au fond du trou. Elle mettra une dizaine d’année pour en sortir… Dix ans pendant lesquels elle aura tourné le dos à la musique pour ne s’occuper que de sa survie immédiate via des Arubaito (travail à temps partiel, généralement mal payé). La légende prétend que c’est alors qu’elle est serveuse dans un restaurant chinois quand elle entend une de ses propres chansons à la télévision ! Fonctionnant comme un déclic elle décide de reprendre du service et de remonter sur scène !

Hako vu par Ed

Quoi qu’il en soit ce n’est qu’en 2006 qu’elle enregistre enfin un nouvel album. Si la voix a un peu perdu en puissance et en intensité (le poids des années – et très probablement de ses excès divers et variés – se font clairement sentir dans le timbre de sa voix), le chant d’Hako reste cependant toujours aussi émouvant.

Hako Yamasaki a produit pas moins de 26 albums studios. Elle se fait désormais plus rare puisqu’elle se consacre surtout à ses activités d’actrices (au théâtre comme au cinéma) ou de scénariste.

Nostalgia, l’un des titres emblématiques d’Hako, sublimé ici live.

Réunir Hako Yamasaki et Dōji Morita dans le même article fut une expérience assez étonnante car, bien qu’utilisant des moyens d’expression totalement opposés (le minimalisme de la musique Folk servi pour une voix puissante dans le cas d’Hako, et les expérimentations psyché mélangées à une production somptueuse pour soutenir une voix fluette dans le cas de Dōji), elles arrivent cependant exactement au même résultat : parler à l’âme tout autant qu’au cœur des auditeurs, médusés par leur grâce hypnotique.
Le ménage à trois, je suis pour.

Hako en 2019 : la beauté n’est pas éternelle mais l’émotion est infinie…

32 comments

  • Eddy Vanleffe  

    ARIGATO GOZAÎMASSUUUU!

    Très bonne idée de découverte, très bonne démarche.
    Moi aussi j’étais hypnotisé par ces vieux new waveux dont on ne connaissait pas le visage, ni les nom et dont les titres était écrit en minuscule à l’envers voit même parfois avec des symboles…
    aujourd’hui c’est plus pareil et on ne s’étendra pas pour ne pas se faire insulter de « boomer » la génération fasciste « Y ».
    j’ai eu le temps d’écouter deux musiques avant de partir au boulot et j’ai été transporté au loin dans mes souvenirs…
    Excuse moi à l’avance mais comme on peut le deviner, ma principale interface vis à vis du Japon fut l’animation et un peu le ciné (via les dvd de la collection Dionnet…). j’ai déjà entendu ce genre de chanson à la fois acoustique et puissante dans la mélancolie dans les vieux film d’animation de Rin Taro ou en générique de fin. les mélodies appuyaient des séquences intenses dramatiquement parlant… je me souviens nettement de ce genre de voix dans KAMUI NO KEN ou GALAXY EXPRESS 999

  • Bruce lit  

    HELP ME est une chanson qui me brise le coeur.
    Ce n’est pas une image. C’est déchirant et effectivement je l’écoute depuis des mois et à chaque écoute, elle me bouleverse autant que le clip. Je continue de penser que c’est la plus belle chanson du monde et ne te remercierai jamais assez de me l’avoir fait découverte. L’orchestration reste très moderne puisque minimaliste : tu as remarqué ? Il n’y a pas de refrain, c’est un enchaînement de couplets plus déchirants les uns que les autres.
    Je reste convaincu qu’écouter cette chanson, voir ce clip fait de toi un meilleur être humain.
    Merci merci merci merci.
    Je reviens commenter le reste plus tard.

  • Surfer  

    Bah comment te dire…C’est pas bien gai tout ça !😩

    J’ai quand même fait l’effort de tout écouter. En ouvrant les volets de mon bureau je me suis dit que la journée brumeuse parisienne s’y prêtait bien.

    En écoutant Hako Yamasaki sur HELP ME je n’ai eu qu’une seule envie : Me précipiter au secours de cette charmante jeune fille afin de lui éviter l’irréparable !
    J’ose espérer que le petit sourire timide de fin de clip nous donne une lueur d’espoir.

    Décidément je n’y arriverais jamais avec cette musique exotique qui essaie de singer les occidentaux. Cette folk nippone a vraiment le goût de Canada Dry. Nike Drake doit se retourner dans sa tombe.
    J’ai aussi déjà écouté quelques morceaux de ce funk japonais ou nippon boogie (au choix) des années 80 dont tu fais référence. Mes pauvres oreilles ne s’en sont pas encore remises. Heureusement que tu nous as pas mis d’extraits.
    Manifestement le Japon a aussi suivi ce courant musical occidental tout comme d’autres pays d’ailleurs. Au passage le Funk carioca des favélas du Brésil n’est pas mieux.

    Quite à écouter de la musique exotique, autant écouter de la musique traditionnelle. D’autant plus qu’au Japon il existe des instruments assez atypiques qui sonnent vraiment bien😉

  • Patrick 6  

    @ Eddy : Doitashimashite !
    J’ai de moi-même réduit mon introduction pour ne pas passer pour un vieux con ^^ (je ne suis pas si vieux que ça après tout ahah)
    Oui la mélancolie colle finalement très bien avec la culture nipponne. On la retrouve souvent dans la musique des Animés ou dans certains films. La musique japonaise lorsqu’elle se fait mélancolique a une puissance d’évocation tout à fait étonnante.
    Mais je dois avouer être tout simplement tombé amoureux de la voix d’Hako Yamasaki, qui pour le coup, est parfaitement unique.

    @Bruce : Pas mieux ! Le morceau HELP ME me bouleverse déjà en lui-même, mais avec l’image en plus ce sont les grandes eaux systématiques ! Oui, pas réellement de refrain sur ce morceaux (et sur pas mal d’autres d’ailleurs) mais il n’en est que plus bouleversant !

    @ Surfer : « Pas très gai » tu as le sens de l’euphémisme 😉
    Finalement même si la musique d’Hako Yamasaki n’est manifestement pas ta tasse de thé (vert) je constate que tu as quand même été ému par le morceau Help me ! Ce n’est déjà pas si mal.
    (et merci de t’être donné la peine d’écouter les liens !) 
    Pour le reste, s’il est vrai que les nippons essaient parfois de « singer », en moins bien, la musique occidentale (la terrifiante City Pop pour ne citer qu’elle), cependant dans le cas présent des chanteuses utilisant une guitare acoustique peuvent-elles vraiment être accusées de « copier » ce qui se fait en occident ? Pas sûr du tout.
    Il y a bien sur des influences, mais de là à dire qu’elles singent… Après tout la guitare acoustique ou le violon me semblent largement répandus à travers le monde, du Groenland à l’Afrique du sud ! Donc…

    • Surfer  

      « Je constate que tu as quand même été ému par le morceau Help me ! »

      Oui j’avoue.

      Alors, c’est vrai que j’y suis allé un peu fort en utilisant le mot « Singer ». Je m’en excuse.
      Toutefois, en écoutant ta playlist et si on fait abstraction au langage, j’ai eu l’impression d’écouter de la musique occidentale en moins bon.

      Je me trompe peut-être, mais quand on évoque la folk j’ai tendance à l’associer à une région géographique donnée. Je sais que cette catégorisaton divise les musiciens, mais dans mon esprit par extension on est pas loin de musique traditionnelle voir folklorique.

      Du coup je n’ai pas du tout été dépaysé. Et dans ce cas précis où l’on évoque le Japon, une musique plus traditionnelle aurait suscité en moi un peu plus d’intérêt.

      Au final, on est sur une musique folk un peu fade lorsque l’on a habitué ses oreilles à du Bob Dylan, Léonard Cohen, du Simon & Gargunkel, Neil Young…

      • Patrick 6  

        Merci de tes précisions.
        Ceci dit si je me base sur tes exemples, par « occidental » je crois que tu entends « américain » ^^
        Du coup ça pose de bonnes questions : un portugais est-il légitime pour jouer du Metal ? Un Hollandais est-il pertinent pour jouer de la Cold Wave ? Je pense que la réponse à ces questions est oui ! Un Japonais peut donc tout à fait faire du Folk sans rougir.
        Pour le reste il est vrai qu’aucune des deux chanteuses dont je parle ne joue vraiment la surprise musicale (quoi que Doji Morita a une production très travaillée) l’essentiel réside (à mon humble avis) dans leur voix et leur interprétation… Et pour le coup en effet nous sommes ici sur le terrain du subjectif.

        • Eddy Vanleffe  

          Les hollandais peuvent et doivent faire la cold wave: Clan ox Xymox en témoignent !
          ils doivent être autorisés à faire du métal aussi: The Gahtering en témoigne aussi…

          pour la débat sérieux, oui la duo guitare/voix ou Piano/Voix c’est quand même assez « mondial » comme feeling. en tout cas « non-racisé’ (OMG INternet que m’as tu fais?) .
          Je vois énormément d’artistes asiatiques de toute sorte, mais il ressort un fait commun à chaque, c’est le grand respect, application/implication qu’ils ont pour les choses qui leur sont au départ étranger. J’ai vu une chanteuse philippine présenter le passage de la flûte enchantée en allemand dans le texte.
          j’ai vu un gamin japonais de dix ans déifier le guitariste Randy Rhoads mort il y a 40 ans.
          ce coin de la planète vibre d’amour pour le « genre humain artistique ».
          J’ai beaucoup de mal à se pas en être ému parfois.
          Je pense aussi au programme nippon pour les enfants intitulé le « World Masterpiece Theater » qui consistait à rendre accessible des ouvrages classiques d’un peu partout. NOUS en avosn nous même bénéficier par ricochet… Incroyable! (Tom Sawyer, c’est l’amérique… )

        • Surfer  

          « Si je me base sur tes exemples, par « occidental » je crois que tu entends « américain » ^^ »

          Pas du tout, Nick Drake est britannique, Léonard Cohen et Neil Young Canadiens!
          La culture occidentale ne se cantonne pas qu’aux États Unis !

          Et puis je suis d’accord : N’importe quel musicien peut jouer n’importe quelle musique! Là n’est pas le problème ! Paul Simon , Peter Gabriel ou les Beatles se sont bien inspiré de sonorités exotiques pour faire de la world Music.
          Personne n’a plus de légitimité qu’un autre !
          Ce que je voulais dire, peut être un peu maladroitement, c’est pour de la musique japonaise je ne m’attendais pas du tout à cette musique qui ne fait pas forcément partie de la culture japonaise.

          Quand je vais dans un restau asiatique j’aime bien manger quelque chose d’un peu différent.

  • Présence  

    Inutile de dire que je ne connaissais rien de Dōji Morita et Hako Yamasaki avant de lire cet article. Enfin si puisque j’avais écouté et regardé la vidéo de Save me qu’and tu l’avais mise sur ton mur.

    On regrette un peu l’époque où la musique (en tous cas le Rock) était encore un continent à découvrir. Une terre inconnue. – D’un autre côté nous étions aussi plus jeunes et plus avides de découvrir, car tout était plus neuf à nos oreilles. Personnellement, je suis plutôt ravi d’avoir à portée de clic autant d’informations et d’albums disponibles, de pouvoir explorer aussi facilement, au gré de ma fantaisie.

    Alors la seule information avérée dont je dispose à son sujet je vais vous la donner immédiatement (histoire de m’en débarrasser). […] Impossible de trouver quoique ce soit sur elle qui ne soit pas écrit en Kanji ! – Je me demandais (je n’ai pas essayé) s’il ne serait pas possible de faire traduire sa page en japonais à Google ?

    https://ja.wikipedia.org/wiki/%E5%B1%B1%E5%B4%8E%E3%83%8F%E3%82%B3

    La musique de Dōji Morita étant essentiellement crépusculaire et les thèmes de ses textes tournant habituellement autour de la mort, de la souffrance et de l’inadaptation au monde.

    Lorsque l’on entend pour la première fois Dōji Morita on est forcément marqué par la fragilité de sa voix. – Je reconnais bien volontiers que c’est l’un des attraits d’écouter ces chansons, car oui je les ai toutes écoutées au moins deux fois avant de commenter.

    Tristesse évidente […] Au niveau de ses textes, comme dit plus haut, c’est la grande tourmente. – Du coup, j’ai écouté une fois en regardant les paroles, une autre fois sans. C’est tout le paradoxe de ces chansons auxquelles je ne comprends rien de ce qui est chanté, elles ne font pas forcément naître de la tristesse en moi, plutôt de la mélancolie avec une pointe de nostalgie. Je ressens cette même forme de décalage en écoutant les chansons des BOF d’Hayao Miyazaki.

    Hako Yamasaki : des chansons très agréables. C’était amusant de pouvoir voir le décalage entre ses textes et sa personnalité affable et joyeuse.

    Merci pour la définition de la City Pop, car je n’avais aucune idée de ce que c’est.
    Le poids des années – et très probablement de ses excès divers : même au Japon, les artistes se défoncent !?!

    Les expérimentations psyché dans le cas de Dōji : j’ai peut-être raté quelque chose parce que je n’ai pas trouvé ces sonorités dans les chansons proposées dans l’article.

    On pouvait compter sur toi pour une ouverture tellement poétique sur le ménage à trois. 😀

  • Tornado  

    Ça commence fort avec un titre poétique… 🙂

    Bien sûr le blog est fait pour ça : Faire connaitre des choses encore inconnues… et les partager !
    Quand j’écoute ces chansons, des images issues d’obscurs animes japonais se dessinent dans mon esprit, comme une sorte de musique devenue universelle ! Surtout Dōji Morita puisque la musicalité de Hako Yamasaki est un poil plus occidentalisée (je suis d’accord, HELP ME est une très jolie chanson).
    Pour en revenir à cette question du partage de la musique je trouve que seule la musicalité de la langue peut emmener une rupture et se révéler gênante. Pour le reste n’importe quel pays peut jouer du rock ou autre chose aussi bien que les anglo-saxons. Par exemple, je suis fan de bossa-nova et je trouve que les japonais sont ceux qui ont su le mieux saisir l’esprit de cette musique après les brésiliens (pour les curieux : https://www.youtube.com/watch?v=SMeTaQkhMak&list=PLlBGRcIwRvkF_DUVJmzxoTVjf0wxC_gai).

    Je suis peut-être le seul dans ce cas mais je trouve que le blog manque d’article sur la musique. Si ça ne tenait qu’à moi j’en mettrai autant que sur la lecture ou le cinéma/TV. Il n’aurait pas fallu appeler ça Bruce Lit et démarrer cette aventure comme un blog de comics ! 😀

    • Surfer  

      « Pour en revenir à cette question du partage de la musique je trouve que seule la musicalité de la langue peut emmener une rupture et se révéler gênante. »

      Ta bossa nova nippone en est le parfait exemple. Autant les instrumentaux que tu nous présentes sont très bon…Autant j’ai plus de mal à écouter les morceaux chantés.
      J’ai tellement habitué mes oreilles à écouter de la bossa en portugais que n’importe quelle autre langue me gêne.
      Pourtant des artistes de renom si sont frottés les KINKS en anglais ou Nino Ferrer en français…

    • Bruce lit  

      « Je suis peut-être le seul dans ce cas mais je trouve que le blog manque d’article sur la musique »
      Même si j’adore faire et lire ces articles, je ne suis pas sûr que cette tranche ait toute sa place ici.
      On en a déjà parlé : nous avons des storys, des bio, des formidables analyses (La chute du mouvement hippie) pour un impact quasi nul (à peine 50 visites sur l’article du jour) ici ou sur les groupes de musique. C’est aussi le cas pour ceux sur des personnalités comme Alice Cooper, Manson, Pink Floyd.
      En ce qui me concerne, j’y renonce progressivement quand je vois que mon article le plus populaire reste le Top 10 des chansons pour envoyer chier son monde alors que j’ai mis toute mes tripes dans la story d’Alice In Chains.
      Publier pour parler musique entre copains c’est très bien mais à la limite nos murs Facebook peuvent y suffir.

      • Tornado  

        C’est dommage. Avec le recul c’est peut-être avec ces articles que je prends le plus mon pied, si je puis m’exprimer ainsi…

  • Tornado  

    « elle apparaissait invariablement avec une imposante perruque frisée (Jackson 5 attitude) et des lunettes noires lui mangeant la moitié du visage… »
    Tu ne voulais pas plutôt parler de « Polnareff attitude » ? 🙂

  • Patrick 6  

    @ Surfer : « Léonard Cohen et Neil Young sont Canadiens » ah oui pardon c’est vrai que c’est complétement différent, c’est un autre monde :))
    Blague à part ce que tu me dis me fait penser à une amie américaine venu récemment à Paris et en écoutant de la musique française dans un bar elle m’a dit « Hey mais c’est la même merde qu’aux US ! Où sont les accordéons ? » Bienvenue dans la mondialisation ! Nous écoutons tous la même chose ^^

    @ Présence : J’ai parfois l’impression que la surabondance est nuisible au désir (en musique comme pour le reste) mais c’est peut être personnel…
    Merci pour la page wikipedia d’Hako Yamasaki, je l’ai bien entendu passé au Google translation et au DeepL pour en tirer une ou deux info pertinentes… Mais ce n’est pas là que j’en ai appris le plus ^^

    Autrement bravo à toi d’avoir écouté tous les morceaux… deux fois ! La vache ça c’est du professionnalisme ^^ Même si je me doute bien que ce n’est pas exactement ton univers musical habituel.
    J’ai choisi les morceaux les plus accessibles de Doji Morita, certains sont plus barrés et plus « expérimentaux » (enfin ça reste quand même assez pop malgré tout hein)
    Et autrement oui la défonce est international, le Japon n’y échappe pas, mais les groupes ne se défoncent simplement pas aux mêmes choses ^^

    @ Tornado : Ta référence à la Bossa-nova est amusante car la dernière fois où je suis allé au Portugal j’étais dans un restaurant de Fado (car j’adore écouter du Fado en buvant du vinho verde ! La meilleure combinaison Musique/Alcool du monde entier !). Les chanteurs/euses se succèdent jusqu’au moment où… deux Japonais sont arrivés sur scène pour jouer du Fado ! Le truc impossible ^^
    En tous cas habituellement je n’aime pas la Bossanova mais pour le coup ton lien est excellent ! Japan rules !
    Et autrement ta référence à Polnareff est pertinente, mis à part la couleur de la perruque 😉

    @ Bruce : Est-ce à dire que les lecteurs de comics ne s’intéressent pas à la musique ?

    • Bruce lit  

      Pour moi, la musique et donc l’émotion est universelle. L’émotion que me procure les chansons de Hako, je ne les ressens que très rarement. A tel point que je tente de les apprendre phonétiquement pour les jouer à la guitare.
      Encore un mot sur le clip qui pour moi nécessiterait presque un article en soi : cette caméra si lente, cette évolution du personnage perdu dans ses pensées, le moment d’écroulement puis de pudeur et enfin le lever de rideau où elle lève les yeux vers nous avec ce sourire si timide et cet espoir si fragile.
      Doji Morita c’est un autre style effectivement mais j’aime bien. Ca me touche moins que Hako mais ce contraste entre cette voix fragile et le look Ramones me parle. Je promets d’aller plus loin dans les albums.
      Sur les articles musique, ils m’ont permis de faire des rencontres fabuleuses mais concrètement je n’ai plus envie de faire des interviews qui vont n’éveiller qu’une partie de la Team. Bandits Bandit triomphe sur scène, Jacqueline Taieb est une légende dans le milieu et l’accueil des articles ont été tièdes.
      Je n’ai aucune modestie là dessus : le contenu proposé est bien au dessus de ce que je peux lire ailleurs. Mais nous n’avons pas le réseau nécessaire si ce n’est de booster nos articles par nos propres deniers. De plus en plus de blogs deviennent semi payants pour les mêmes raisons.
      Les lecteurs comics écoutent-ils de la musique ? Oui, mais hélas, on sait très bien que le mainstream finira par engloutir l’indépendant. Les Inrocks sont à deux doigts de déposer le bilan, Urban COmics ou Image interrompent des séries qui ne se vendent pas au profit de plus de super slips. C’est ainsi.
      Depuis 1 an de Vendredi Rock, nous n’avons pas eu la même fanbase que celle de notre spécialité : les comics. Et les groupes ne jouent pas le jeu non plus.
      Donc, je suis toujours plus que motivé pour le blog mais il faut savoir durer.
      Si demain je fais un article sur Adrian Tomine il marchera dix moins bien qu’un autre sur Millar.
      La porte n’est pas fermée pour les articles musicaux mais ils seront sans doute moins obligatoires qu’avant le vendredi.

      • Surfer  

        @Patrick
        Trop drôle 😀. Et moi qui demandais de la musique traditionnelle japonaise ! Je comprends mieux pourquoi ma requête n’a pas été acceptée. Pour le coup, j’aurai aussi eu ma part de responsabilité dans le manque de popularité du blog.
        Tant pis pour la culture japonaise. C’est pourtant un pays que j’adore 😩.

        @Bruce
        C’est dommage pour les articles sur la musique …Mais c’est toi le Boss…C’est toi qui gère.
        J’aimais bien intervenir ici sur ce thème. Les échanges ont toujours été passionnants et enrichissants .
        Mais, je ne me fais pas de soucis, je sais que tu es un rockeur dans l’âme. Tu vas bien réussir à toujours nous glisser 2 mots sur la musique dans un article sur Millar. Ils seront à peine dissimulés et je viendrai encore te casser les couilles sur tes goûts musicaux de chiottes.😀😀😀

      • Eddy Vanleffe  

        L’identité du blog, Voilà qui est sujet je crois pour de nombreuses personnes a des malentendus.
        Pour ma part j’accueille la diversité des sujets comme un avantage évident. le fait de causer manga, cinéma, musique rock ou non, c’est une richesse incroyable…
        J’ai même cru que la partie comics allait mourir de sa belle mort et je men étais ouvert l’année dernière.
        Mais il y a cette fanbase., je suis un des derniers arrivés, donc je n’ai pas connu le blog en
        2015, un blog qui revenait sur l’actu de l’ère post-Quesada très souvent et qui a entretenu donc une interactivité soutenue avec des fans et des moins fans.
        mais chacun des membres s’est peu à peu éloigné de ces comics là, pour ne lire plus que des « vintage » ou des « indépendants » dont il suffit de surfer sur FB 5 minutes pour constater que ça indiffère totalement.
        L’actu nous intéresse pas du tout ou presque. je lis des nouveautés totalement au hasard et presque par accident.
        les articles les plus intéressants sont souvent ceux qui concerne autre chose d’ailleurs.
        Aussi je suis surpris de voir que finalement ce qui fonctionne le mieux c’est ces bons vieux Marvel et les quelques polémiques qu’on peut y coller… avec le résultat de réussir à démotiver le boss pourtant prolixe en la matière.
        Bon moi je vous avoue que l’audimat, je m’en fiche un peu, je ne le vois pas, il ne m’intéresse pas. j’écris pour moi d’abord et puis pour intéresser le l’éventuel chaland ensuite, donc…
        je n’écris plus sur la musique essentiellement parce que …je suis bloqué, je dois en avoir 3 ou 4 en cours en stand by… et puis j’essaie de raccrocher les wagons avec un certain quota d’articles comics avec des thèmes persos que j’essaie de mettre en valeur.
        Je me doute que le gros dossier wu-xia-pian n’est pas le truc le plus porteur mais ça a été une une putain d’expérience que j’ai aimé faire (note à moi même c’est qu’il faut mettre dans le bilan…^^)
        Dommage qu’on ait pas de « réseau manga/cinéma/rock » pour trouver un public plus diversifié. le fait est que ce sont des poches culturelles remplies à ras bord d’intégristes de leur petits ghettos chéris…
        les spécialistes du comics, je ne veux même plus leur parler…
        les autres, je les connais pas… (les rares interlocuteurs mangas que je connais, pinaillent tellement qu’ils ne sont pas non plus très conviviaux)

  • JP Nguyen  

    En écoutant quelques chansons ce matin (bonne ambiance : c’et un matin gris et brumeux…), je donne ma préférence à Doji Morita… Il y a un côté lanscinant dans sa musique et aussi, le sentiment, comme tu l’as élégamment formulé Patrick, que « elle évoque quelque chose qui a été perdu et qui ne pourra jamais plus être retrouvé… »
    Pour Hako, j’ai été frustré que tu évoques la City Pop sans en donner plus d’extraits (ou alors je les ai loupés) !

    L’écoute de ces chansons interprétées dans une langue à laquelle je ne comprends rien m’a un instant replongé dans mon enfance, lorsque mes parents passaient des cassettes audio de chansons vietnamiennes… Je pigeais que dalle mais certains airs m’avaient marqué… Tiens, ça ferait un sujet d’article encore plus confidentiel, ça, je suis sûr que Bruce est partant 😉 !

  • Tornado  

    Un article sur les origines de l’Americana m’a demandé un très gros boulot de rédaction.
    L’air de rien, construire un dossier historique sur la musique comme ça, sans dire de connerie, sans faire de répétitions, en faisant le maximum pour rendre l’ensemble cohérent, fluide et aéré quand on a une tonne de choses à dire, ça prend un temps fou.
    Idem pour celui sur la chute de l’idéologie hippie.
    Et pourtant… ce sont, de très loin, les articles avec lesquels je me suis le plus éclaté. Le plus enrichi. Les retours de la part des copains sur ces articles-là m’ont suffit pour m’épanouir dans cet exercice. Evidemment, je ne nie pas que si plus de lecteurs en dehors de la team m’avaient fait des compliments, j’en aurais tiré une certaine fierté. Mais déjà, rien que le fait de générer des discussions passionnées avec les copains, ça m’a suffit.
    Franchement, quand je rédige un article sur les Dark Avengers de Bendis pour le blog, c’est quasiment à contre-coeur, pour fournir à Bruce de la matière au blog. Et encore je ne le fais que parce que je recycle ainsi d’anciens commentaires Amazon qu’il me suffit d’épaissir un peu. Mais bon… chercher sur Google les scans de ce genre de lectures que j’ai foutu à la poubelle depuis des lustres, c’est vraiment pas mon kif… Mais écrire sur le rock californien ou sur les histoires d’amour entre le rock et le cinéma, sur chaque membre de Pink Floyd pour construire peu à peu un puzzle complet, sur le New-prog que personne ici (ou presque) ne connait alors que pour moi c’est 80% de ce qui se fait aujourd’hui de meilleur, chercher sur Youtube les plus beaux extraits pour les articles en question, là j’ai vraiment pris mon pied.
    Donc, même si peu de monde abonde, même si Bruce n’est pas hyper enthousiaste dans ce cas précis, et si ma liberté me le permet, je continuerai d’en écrire quelques uns, rien que pour le plaisir…. 🙂

  • Présence  

    Je me permets d’ajouter que ces articles musicaux me sont aussi précieux, car ils me donnent l’occasion de m’aventurer sur des territoires où je ne serais jamais allé s’il n’y a pas eu un guide éclairé.

    • Jyrille  

      Tout pareil que Présence. J’apprends plein de trucs et tes articles encyclopédiques sur ces périodes et mouvements sont extrêmement formateurs et remettent pas mal de choses en perspective.

      Pour ma part je serais bien incapable de faire ce genre de choses. Je ne suis pas assez attaché à tout ça, je n’ai pas la fibre universitaire qui me ferait me pencher sur des mouvements. Par contre je suis preneur.

      La musique, comme Bruce, ne me parle que pour l’émotion, et je me fous qu’elle soit faite avec des instruments ou des ordinateurs. Elle se suffit à elle-même, et plus j’avance plus j’en suis persuadé. Même mes artistes préférés peuvent se planter, ce sont les disques, les concerts qui comptent avant les artistes eux-mêmes.

      Si je devais écrire sur la musique, ce serait donc toujours sur ce format, sur un album ou deux, comme j’avais pu le faire pour Talk Talk. Je n’ai pas d’autres artistes à faire découvrir, ou alors on en a parlé des dizaines de fois, comme Bowie. Et il y a des articles de référence ici sur Joy Division, Cure; Beatles, Marvin Gaye, le métal etc…

      • Tornado  

        Je vois aujourd’hui Bruce Lit comme un pot-pourri de culture geek, dans lequel la BD, les écrans et la musique peuvent se bousculer.
        Quand j’y pense il n’y a pas beaucoup d’autres endroits où tous ces médiums spécifiques à la culture geek sont rassemblés. J’ai toujours eu envie de voir arriver sur le marché un magazine comme ça. Pour moi Les Inrocks avec juste deux pages pour la lecture et le cinéma, c’est pas suffisant. Mad Movies ou l’Ecran Fantastique avec deux pages pour la musique et les bouquins, c’est pas suffisant. Mais un magazine qui mélangerait tout ça, j’adorerais m’y abonner !
        Il me semble que Bruce Lit pourrait s’approcher de cette idée. Il y a longtemps que je ne viens plus ici pour les comics. Je viens ici par curiosité et pour partager avec les copains. Et c’est finalement la musique qui me branche le plus parmi tous les articles, même si la plupart des articles me branchent, même quand ils ne parlent pas de musique…

  • Kaori  

    Bon, je n’ai pas encore osé me lancer dans l’écoute de cet article. D’abord parce que la semaine, je n’ai pas le temps d’écouter autant de titres (et je pense que c’est aussi le cas des lecteurs, du coup peut-être que c’est une des raisons pour laquelle ces articles marchent moins…), ensuite, parce que j’avais déjà le moral en berne, j’avais pas envie de m’en rajouter une couche ! Mais promis, je reviendrai…

    De mon point de vue, les articles musicaux, et les encyclopégeeks sont les plus compliqués à lire, parce qu’ils demandent une plus grande disponibilité que je n’ai pas souvent. Mais je suis ravie que le blog les propose, j’aime la diversité du blog, c’est enrichissant. Et même si je ne commente pas (je n’ai toujours pas fini les articles sur les vieux Marvel et le cinéma asiatique…), ça ne veut pas dire que je suis déçue du contenu ! Il a une grande valeur à mes yeux, parce qu’il a été écrit avec le cœur. Et là-dessus, je ne peux pas marcher autrement. J’aime bien savoir que mes articles ont été lus, mais ce n’est jamais mon intention première. D’ailleurs avec JP on va certainement faire un four avec notre COLDPLAY, mais c’est pas grave, j’ai aimé faire ce team-up pour partager un peu ce que j’aime 🙂 .

    • Patrick 6  

      Les lecteurs ne connaissent pas à l’avance le nombre de titres à écouter, donc du coup je pense que ça ne joue pas sur le nombre de visite.
      Effectivement si tu n’as pas le moral mes 2 chanteuses ne sont pas exactement recommandées ^^ Même si à titre personnel je trouve beaucoup de réconfort dans l’idée que d’autres personnes ressentent les choses un peu comme moi à un moment T.
      Concernant Coldplay, le groupe étant NETTEMENT plus populaires que mes chanteuses je pense que tu n’auras aucune difficulté à exploser mon score ^^

    • Eddy Vanleffe  

      oui les commentaires sont trompeurs, il n’y a que nous ou presque… du coup quand l’équipe se sent moyennement investie, on a l’impression de faire un bide…
      Ce qui compte aujourd’hui c’est qu’il y a peut être un gars ou une fille au fin fond de la Lozère qui s’est procuré un CD de Doji Morita sur Rakuten en lisant l’article…

  • Jyrille  

    Voilà un très bel article original et nécessaire : je ne connaissais aucune de ces deux chanteuses, bien évidemment, même si vous aviez posté, toi et Bruce, un titre sur FB de la seconde.

    Pour le moment je n’ai pas écouté les morceaux, je n’ai que lu ton très bon texte : je vais m’y atteler dès que possible. Ce qui est certain c’est que toute ton intro me parle beaucoup et qu’en effet, à nos âges avancés, la découverte se fait rare.

    Un énorme merci Pat.

  • Loredan  

    Bonjour à l’équipe

    Merci à Patrick pour ce joli article, bien développé. Pour parler de la scène féminine japonaise de l’époque on évoque souvent Meiko Kaji (même si on l’aime beaucoup la femme scorpion) et son Urami Bushi, donc c’est plaisant de voir Hako Yamasaki, sur une tonalité plus sombre certes (Doji Morita aussi, mais là c’est affaire de préférence).

    Je suis entièrement d’accord avec l’évolution de carrière d’Hako Yamasaki. Il faut avouer que les 70’s forment sa plus belle partie. Si « Help me » est évidemment superbe, j’avoue avoir une préférence au global pour son album « Indigo Poetry’ (1977), mais bon les coups et les douleurs comme on dit.

    Au rayon des jolis morceaux mélancoliques , je citerais pour les curieux « Hyouryuusen » (par ex.) de Yoshiko Sai (une des plus belles voix de l’époque dans tous les cas).
    Je parlerais également des incursions folks de Rabi Nakayama (il faut bien trier) ou encore de l’album « Blue Spirit Blues » de Maki Asakawa.

    • Patrick 6  

      @Loredan : Et bien merci de ce message ! Oui « Indigo Poetry » est magnifique (comme les 5 autres premiers d’ailleurs) mais il est vrai qu’en nombre d’écoutes les 2 premiers remportent la palme pour moi, à tort à raison 😉
      Meiko Kaji et aussi Maki Asakawa comptent en effet parmi les références les plus souvent évoquées en matière de Folk 70’s (à juste titre d’ailleurs). Il est vraiment dommage que leurs disques soit si difficiles à trouver (à prix raisonnable) en France !
      J’ai essayé par le passé d’écouter Yoshiko Sai, mais j’ai du mal à réellement accrocher à sa voix. Il faudra que je lui donne une seconde chance…
      Par contre je ne connaissais pas du tout Rabi Nakayama ! Je viens d’écouter quelques morceaux et c’est en effet magnifique ! Je vais me pencher sur la question. Arigato !

  • Jyrille  

    Je prends enfin le temps d’écouter tout ça. Allons-y par vidéo.

    1. Ah ouais c’est très mélancolique. Mais pas du tout désagréable. Un petit côté hippie / Maxime le Forestier non ?

    2. Plus enjouée, très années 70 aussi, mais c’est bien sympa.

    3. Y a même de l’accordéon ! Vraiment chouette.

    4. Est-ce vraiment une bonne idée d’écouter ça un 3 janvier ? On sent toute la détresse, super bien même.

    5. Je l’avais déjà écoutée via FB celle-ci, je la trouve étonnamment moderne dans le son.

    6. On change de registre, on dirait une chanson engagée, politique. Limite du Dylan.

    7. Super beau.

    8. Pareil.

    9. La voix a changé, mais pas l’émotion.

    Merci beaucoup Patrick pour ces découvertes, c’est très beau tout ça, mais là il va me falloir un peu de soleil maintenant 😀

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