ROGUE TROOPER, LA SALE GUERRE EDITORIALE DE L’ESPACE

Focus : ROGUE TROOPER, LA SALE GUERRE EDITORIALE DE L’ESPACE

SPECIAL GUEST : Sébastien SCHENKEL

Sébastien SCHENKEL a 56 ans et est un fidèle lecteur et commentateur de BRUCE LIT. Il empile les comics depuis 1986 et travaille auprès d’adultes autistes en Normandie depuis 1994. Il a deux chats, un potager, une hernie discale, une fort mauvaise vue, une compagne psychologue et beaucoup trop de centres d’intérêt pour son bien. Passionné de comics britanniques, il vient nous causer de ROGUE TROOPER, une série récemment reprise par Garth Ennis pour Delirium en VF.

1981, le magazine de bd britannique 2000ad, dirigé par Pat Mills existe depuis maintenant plus de 3 ans et a besoin de nouveaux « thrills », comme il baptise ses séries régulières. Bâti sur les ruines d’ »Action », magazine censuré pour cause d’ultra-violence, il a recyclé avec un immense succès le concept de proposer des séries d’aventure,et de flics impitoyables en le situant dans un contexte SF avec sa série phare « Judge Dredd ». Mills récupéré les droits de Dan Dare, qu’il avait co-écrit un temps avec John Wagner pour un reboot radical, qui transforme le blond capitaine aux airs de boy scout en explorateur de l’espace pisto laser au poing. Steve Moore, le futur mentor d’Alan Moore a inauguré « Future Shocks », des histoires courtes d’horreur et de SF qui mettront le pied à l’étrier à TOUTE la nouvelle génération de scénaristes et d’artistes, dont Moore, Morrison, Milligan, Gaiman. Le magazine jumeau SF Starlord se soldant par un échec, il en a récupéré certains personnages récurrents avec Strontium Dog (un chasseur de prime mutant) et Ro Busters (qu’il recycle en ABC Warriors et intégera à l’univers de sa future création Nemesis). Une adaptation du roman de SF « Stainless Steel Rat » de Harry Harrison (Soleil Vert) par Carlos Ezquerra fonctionne un temps, tout comme la série de guerre futuriste the VC’s (Gerry Finley Day avec Mike McMahon, puis en alternance Cam Kennedy et Gary Leach). Pat Mills introduit dans un court récit ce qui deviendra Nemesis the Warlock, qui permet à Kevin O’Neill de développer son style agressif. On mêle vampirisme et Grande guerre avec Fiends of the Eastern Front (Finley Day, encore, et Carlos Ezquerra).

Si ce dernier mélange de guerre et de fantastique ne prend pas (encore, il faudra attendre les années 2000 pour voir le mélange prendre), un sondage auprès des lecteurs révèle que celui entre guerre et SF accroche bien plus.

Justement, Gerry Finley Day, vieux complice de Pat Mills du temps de Battle Pictures Weekly est c’est le cas de le dire, un vétéran du genre. Et même un vétéran toiut court, il a été militaire de carrière et fait partie de l’Armée de Réserve. Sa spécialité : les chiens de guerre ou le conflit vu du point de vue allemand. Il n’a pas peur du sale. Il vient de créer the VC’s, dans la même veine,a rédigé quelques fills in. Mais ses propres créations n’arrivent pas à durer, à l’instar de celles Mills, John Wagner et Alan Grant, les autres piliers. Il a besoin d’un début un milieu et une fin pour construire ses intriques. Avec Dave Gibbons, qui vient de réaliser avec lui un long run (encré par Brian Bolland) sur la version 2000ad de Dan Dare qui s’il n’est pas encore la star internationale, est déjà un artiste accompli, il propose un nouveau personnage : Rogue Trooper.

©2000ad 228 Dave Gibbons

Dans un lointain futur, la Guerre Froide a évoluée en un conflit interplanétaire entre les forces du Sud démocratique et et celles du Nord, des sortes de germano slaves néo fascistes, et dont l’épicentre est Nu Earth, une ancienne colonie paradisiaque devenue invivable à la suite de l’utilisation d’armes bio chimiques et nucléaires. Si l’on doit s’y battre, c’est vêtu d’une combinaison étanche. Les pertes humaines y sont plus que massives. Un bourbier empoisonné devenu terrain de batailles absurdes et sanglantes.

Or le Sud a développé une arme secrète, les GI, Genetic Infantrymen, fécondés artificiellement, entraînés depuis l’enfance et dont l’ADN a été modifié pour résister aux radiations et aux toxiques. En résulte une peau bleutée. Une opération de grande envergure doit être lancée sur Nu Earth depuis la base stellaire Millicom, mais un haut gradé du Sud a vendu la mêche et tous les GI sont massacrés à peine débarqués. Tous sauf un : Rogue. Bien décidé à se venger. Mais pour ça, il doit survivre à une planète aussi hostile qu’en guerre totale, tout en étant considéré comme déserteur.

Pour éviter le cliché du héros solitaire, Finley Day a une idée originale : chaque GI possède un bio implant qui concentre sa personnalité et son ADN. Le Trooper parvient à récupérer ceux de 3 des ses frères de combat et les rebranche sur son propre matériel en fonction de leur spécialité dans le peloton: il se retrouve donc avec un fusil d’assaut (Gunnar), un paquetage (Bagman) et un casque (Helmet) « intelligents » (en fait une sympathique bande de bourrins). Les discutions viriles entre troufions sont donc assurées par un seul homme, ce qui donne un ton surréaliste, où le héros  parle tout seul et se dispute avec lui-même comme un psychotique. Gibbons trouve l’idée ridicule mais s’exécute (ivre de pouvoir et de vengeance, le misérable se vengera bien plus tard).

L’essentiel de la série va consister en la recherche du traître. Durant son périple, le Trooper va croiser des batailles absurdes, des survivants hagards, des bandes de déserteurs, des détrousseurs de cadavres, des contrebandiers, et des fous dangereux. Et quelques femmes, dont son équivalent féminin : Venus Bluegenes. Comme toute rares les femmes de la séries, celle ci se révèle une garce. J’avais oublié de préciser que la série est particulièrement misogyne : toutes des sa…. sauf maman (et d’ailleurs Rogue n’en a pas, comme ça c’est réglé).  Mais la tranchée se creuse entre l’auteur et l’artiste. Pour Finley-Day, le Rogue est un soldat en mission, point barre, quitte à passer pour un déserteur. Gibbons trouve l’approche primaire, il imaginait un fugitif qui cherche la sortie des Enfers.

Dave Gibbons assure le dessin du numéro 228 à 250 de 2000ad, parfois remplacé par l’australien Colin Wilson, bien connu en France pour avoir remplacé Jean Giraud sur La Jeunesse de Blueberry. A compter du 265, c’est Cam Kennedy qui le remplace, dans un style rugueux, son suppléant étant Brett Ewins, au trait plus psychédélique. Steve Dillon réalise un épisode, et l’espagnol José Ortiz  les derniers. Finley Day va, comme a son habitude, jusqu’au bout de sa storyline avec la fin de la traque du général félon, qui paie pour sa traîtrise. Le Nord signe la paix. Pour l’auteur, la saga est terminée.

Mais l’éditeur tient un personnage récurrent. Pour preuve, les annuels et autres numéraux spéciaux qui ont permit à deux jeunes auteurs de proposer leur vision du personnage : Alan Moore avec Brett Exwins et Jesus Redondo , Pete Milligan avec José Ortiz.

Pat Mills a même proposé une version interactive pour le magazine de jeu de dés DiceMan illustrée par Mike Collins. On demande à Simon Geller de donner une suite. Le Trooper devient un sniper à gage pour une mystérieuse organisation interplanétaire ralliant Nord et Sud dans « Hitman » illustré par Steve Dillon . Mais cette version provoque le rejet du lectorat : Rogue est un combattant intègre, pas un assassin de sang froid. John Smith est le premier à proposer un récit flashback, ce qui deviendra un moyen de continuer la série dans son ton originel jusqu’à aujourd’hui.. « Cinnabar » revient sur les années d’entraînement du personnage, réalisé par Steve Dillon et encré par Kevin Walker. On y découvre comment chaque GI a hérité de de son surnom en fonction de sa spécialité et comment les modèles féminins, les GI Dolls ont été reléguées aux tâches subalternes (Venus compris, qui le fera payer aux humains en général). Le tout dans une ambiance cauchemardesque (la signature de Smith).

Question édition, on arrive  à  la  période où 2000ad cherche un nouveau souffle. Hormis Judge Dredd, la locomotive du magazine, on cherche à créer de nouveaux personnages, quitte à sacrifier les plus anciens. Strontium Dog se fait ainsi tuer, (son univers persistera) quant au Trooper, il disparaît dans les brumes de Nu Earth, ou plutôt d’une autre planète du même genre. C’est l’époque où le magazine lance des séries au ton plus Rock et grinçant, souvent menées par les duos Millar et Morrison ou Abnett et Lanning. Ou Mills adopte un ton très politique. Ce sera un échec en termes de vente, et le départ d’une autre génération d’auteurs pour les USA. 

Reste que le concept reste riche, pourquoi pas un reboot ? Dave Gibbons propose une nouvelle version dans le cadre d’un graphic novel « War Machine » illustré en couleurs directes par Will Simpson. En fait la mise en image d’un projet d’adaptation cinématographique avec Rutger Hauer. L’origine est cette fois différente, les GI sont ici les clones de leur créateur, un genre d’Elon Musk, et destinés à mourir. L’ambiance est celle de la Guerre du Vietnam plutôt que la Seconde Guerre Mondiale. Ici pas de puces, le Trooper est seul. Il n’en est pas moins le jouet d’un comportement programmé, sa révolte comprise. Le personnage tue son créateur et prend le pseudonyme de Fr1day. Et puis voilà, mais on fait quoi maintenant ? Gibbons a posé ça là, mais l’éditeur ne sait pas quoi en faire. Pas de potos à ressusciter, pas de salaud de gradé dont se venger. « Les gars, j’ai une idée, si on engageait un scénariste américain ? mais un pas cher, ; hein ! ».

War Machine ©Gibbons et Simpson

Ce n’est pas le succès escompté. Le sérial qui suit est écrit par l’américain Michael Fleisher et provoque la déception des fans en plus de la colère des autres auteurs maison : tous sont unanimes : c’est de la merde ! Un stagiaire aurait fait mieux ! Ou on vire Fleisher ou ils partent ! Ils sont un peu durs, c’est disons, professionnel, mais plat, et le nouveau type de colorisation rend tout très laid.

Il faut agir vite, on engage Steve White et histoire de relancer le personnage, un crossover avec Judge Dredd est organisé pour le numéro 900. (insérer rogue 4, couv Jason Brashill).C’est que Mark Millar a signé pour reprendre le personnage et Grant Morrison pour Venus Bluegenes. Cela ne durera que 3 épisodes pour l’un et un seul et unique pour l’autre. Steve White, auteur maison, et surtout grand spécialiste de la continuité lance une saga ambitieuse dont l’apothéose sera de se faire rencontrer les deux versions du Trooper, et de faire revenir Venus Bluegenes. Fr1day hérite de nouveaux bio chips (l’idée n’étant finalement pas si mauvaise) et donc de compagnons à ressusciter aussi !

On y apprend que Rogue original était devenu tueur à gage en échange de pouvoir faire cloner ses compagnons d’armes. Las, à peine nés, ils sont atteints d’un vieillissement accéléré. Fr1day est lui une nouvelle version élaborée dans le cadre d’un nouveau conflit, cette fois entre corporations multinationales. La série se rebaptise « Rogue Troopers » et conte leur quête d’un remède. Rogue se sacrifiera avec les clones survivants des bio-implants dans l’explosion d’un laboratoire spatial pour laisser échapper Fr1day et Venus, qui deviennent un temps mercenaires avant de disparaître quelques épisodes plus tard dans un trou noir. Là, c’est bien fini, même si d’aucun trouve le tout assez tiré par les cheveux et assez bourrin, on a au moins pu démêler l’écheveau et donner une conclusion.

Mine (anti-personnel) de rien, White vient de poser les bases d’un univers étendu : que sont devenus les autres prototypes, cette bio technologie en général, comment les forces du Nord ont réagi à cette menace ?

C’est ainsi que vont apparaître des spin offs :
The 86ers raconte l’histoire de la GI doll Rafe Blue, recyclée en pilote de navette de reconnaissance dans un autre secteur de la galaxie (Gordon Rennie et PJ Holden) accompagnée de son robot Gabe.

Venus Bluegenes obtient sa propre série. Cette ex GI Doll n’était pas destinée au terrain mais après avoir été sauvée d’une tentative de viol durant leurs séjour sur la basse Millicom par Rogue et ses hommes, elle est restée proche du peloton. Echouée sur Nu Earth, elle déteste les humains (au point d’avoir tué ses compagnons humains de navette de secours) et trouve son compte sur la planète en guerre, où elle devient un impitoyable contrebandier. Elle en doit cependant une à Rogue et va l’aider dans sa quête puis sa rencontre avc Fr1day. C’est que l’époque a changée et les bad girls sont à la mode.

Mercy Heights, située dans un futur lointain de la série, écrit par John Tomlinson, raconte le quotidien d’un l’hôpital militaire spatial, dont le personnage principal est Tor Cyan, ambulancier de guerre qui se découvre peu à peu des réflexes et des qualités de guerrier. Et pour cause, il est un clone de Rogue créé par une race extra terrestre. Il vit ses propres aventures qui se terminent par une forme de recap de toute la saga, dans un épisode émouvant dessiné par Dave Gibbons où Nu Earth est devenue un mémorial aux combattants perdus, d’où qu’il viennent. C’est en fait la vraie conclusion, dans un épisode baigné de lumière et de nature, Nu Earth, désertée par les hommes étant redevenue un paradis. Pour autant, la pulsion de mort est maintenant intergalactique et concerne diverses races, humaines ou non. Y a-t-on vraiment gagné ? C’est la certitude de ce futur qui avait d’ailleurs motivé le Général Félon : Nord et Sud seraient un jour forcés de s’associer contre un ennemi commun alien. Et surtout Jaegir, mais nous y reviendrons

Gordon Rennie propose alors des épisodes flashbacks sur le GI original. En 2010, Gerry Finley Day sort de sa retraite pour un épisode. Guy Addams propose quelques épisodes dans des annuels. James Robinson et Alex de Campi (une femme pour une fois) sont invités à écrire quelques histoires. Mais C’est en 2016 que le vrai coup de canon arrive : Garth Ennis accepte de reprendre le personnage à condition de pouvoir le rédiger comme il l’entend. Avec Patrick Goddard, il renoue avec sa passion des récit de guerre sanglants et inutiles en faisant ressortir Rogue de son Trou noir seul et le fait se battre au côté d’un bataillon de jeunes britanniques durant la Première Guerre Mondiale. L’Horizon des événements ayant créé un vortex où cohabitent différentes époque et lieux de bataille.  Le succès et la reconnaissance sont enfin là, et le plein potentiel du personnage enfin utilisé. Rogue est devenu l’archétype du Guerrier Eternel (Moorcock, Haldeman). De nouveaux épisodes sont commandés, et pour faire patienter le public, de nouveaux courts récits par divers auteurs proposés.

Lors de l’accord entre Rebellion et l’éditeur américain IDW, une version comics US est proposée l’écrivain Brian Buckley et l’artiste Alberto Ponticelli, elle ne durera que 4 numéros, malgré un travail de synrthèse assez réussi.

Revenons à Jaegir. Le spin off The Hunted proposait de revisiter la saga initiale du point de vue du traître, le général passé à l’ennemi. Ecrit par Gordon Rennie et dessiné par Simon Coleby, il introduit le personnage du Capitaine Inspecteur Atalia Jaegir, officier de police militaire des forces du Nord spécialisée dans la traque des criminels de guerre, et en premier lieu le Général, le Nord ayant décidé que s’il a trahi le Sud, il les trahira aussi au bout du compte (ses motivations semblant fantaisistes, voire démentes). Même si elle doit admettre que son camp n’est pas innocent (sa propre mère, Nordiste, y a péri dans un camp de concentration), c’est une femme de conviction, patriote et intègre à sa manière, horrifiée par la création des GI qu’elle considère comme un crime contre l’humanité Elle découvrira que le Nord, dans un programme dirigé par son père, un genre de Mengele, a cherché à créer sa propre version, les Strigois, incontrôlables, et dont elle possède des traits génétiques (sous la forme d’un énorme cicatrice purulante en travers du visage) : à savoir, des capacités surhumaines, mais accompagnées de crises de rage sanglantes. Le Trooper est présent, mais comme une sorte de croque-mitaine, dont elle sait qu’il est bien réel pour l’avoir vu décimer ses compagnons d’armes alors jeune recrue. Pratiquement indépendante de la série initiale, c’est un serial d’espionnage sombre et tendu, le Nord y étant une sorte d’URSS-Reich sur industrialisé, miné par la pollution et la corruption. La série connaît un succès pas encore démenti, au point de commencer à générer bientôt ses propres séries dérivées. (insérer rogue 12, 2000ad 1878 par Simon Coleby). Rennie expliquera qu’il souhaitait faire une série Rogue Trooper sans le personnage éponyme, qu’il trouve assez primaire, et que la série initiale ne donnait jamais le point de vue du Nord.

Ce qui va rendre le personnage célèbre pour toute une nouvelle génération intervient avec le rachat de l’éditeur de 2000ad par Rebellion, une boîte de jeux vidéos. Rogue Trooper est le personnage rêvé pour jeu de simulation de tir et d’infiltration, avec un background idéal pour réaliser des cinématiques étendues. Et il va en sortir une floppée. Je ne suis pas un gamer, mais je sais que ça a eu assez de succès pour générer des romans, des fanfilms et des produits dérivés. (insérer rogue 13, caption du jeu vidéo)

C’est d’ailleurs cette version qui va inspirer le film de Duncan Jones (fils de David Bowie et réalisateur de Moon et Warcraft), qui, grand gamer devant l’éternel, choisit d’écrire et réaliser en motion capture à la place du projet live action proposé par Grant Morrison  avec Sam Wortington (décidément condamné à se la peindre en bleu). Ce qui nous vaut cet article, le film devant sortir incessement sous chenille. Le rôle titre sera interprété par le nouveau venu  Aneurin Barnard (Dunkirk),  Hayley Atwell (Captain America: The First Avenger, Mission: Impossible – Dead Reckoning, Jack Lowden (Slow Horses, Dunkirk), mais aussi Jemaine Clement (Avatar 2: The Way of Water)Matt Berry (What We Do in the Shadows)Diane Morgan (l’hilarante série anglaise Cunk on Earth, où elle joue une journaliste aussi inculte que sentencieuse), , Asa Butterfield (Sex Education, Hugo Cabret) et Sean Bean (Game of Thrones, The Lord of the Rings, qui va sûrement mourir avant la moitié du film).(insérer rogue 14, image du film à venir)

En France, c’est simple, seule la reprise récente de Garth Ennis est publiée. Et oui, c’est du Ennis à son meilleur, quand il écrit des personnages humains et ordinaires. Et puis c’est un bel hommage à Finley-Day, auteur de certaines de ses séries préférées. En GB, Rebellion réédite régulièrement des TPB. Je recommande bien entendu ceux qui concernent la période Finley-Day. Le GN de Gibbons et Simpson est vraiment réussi. Le reste fait mal aux yeux. Tor Cyan est une série qui vous cueille par son changement de ton, en ce sens que son sujet aborde les conséquences physiques et psychiques du combat. Les récits de John Smith tant pour Rogue que Fr1day apportent un vraiu ton de folie guerrière à la Apocalyse Now. Enfin, chaque tome de Jaegir se lit comme un bon thriller d’espionnage.


Les deux récits d’Alan Moore :

Pray for War (2000AD Annual 1983) 6 pages
Script: Alan Moore, Artist: Brett Ewins, Letters: Bill Nuttall
Reprinted
Judge Dredd Megazine 4.18
2000AD Extreme Edition 15
Rebellion: Rogue Trooper Tales of Nu-Earth 1

First of the Few (2000AD Annual 1984) 6 pages
Script: Alan Moore, Artist: Jesus Redondo, Letters: Steve Potter
Reprinted
The Best of 2000AD Special Edition 1993
2000AD Extreme Edition 15
Rebellion: Rogue Trooper Tales of Nu-Earth 1
2000AD Winter Special 1988

Ceux de Peter Milligan :

Nort by Nortwest (2000AD Annual 1987)
Script: Peter Milligan, Artist: Jose Ortiz as Jaimie Ortiz
Reprinted
The Best of 2000AD Special Edition 1994

The Fanatics (2000AD Sci-Fi Special 1986) 6 pages
Script: Peter Milligan, Artist: Jose Ortiz as Jaimie Ortiz
Reprinted
2000AD Extreme Edition 15

Ceux de John Smith:

Cinnabar 10 episodes (Progs 624 to 635) 52 pages
Script: John Smith, Artist: Steve Dillon (pencils), Kevin Walker (inks), Letters: Gordon Robson
Not in Prog 631 or 632.
Reprinted
Judge Dredd Megazine 4.16 (1-2)
Judge Dredd Megazine 4.17 (3-7)
Judge Dredd Megazine 4.18 (8-10)
The Best of 2000AD 107
2000AD Extreme Edition 15

Enfleshings (2000AD Yearbook 1993)
Script: John Smith, Artist: Chris Weston
Reprinted
Judge Dredd Megazine 291

Hollow Town (2000AD Sci-Fi Special 1991) 8 pages
Script: John Smith, Artist: Simon Coleby
Reprinted
Judge Dredd Megazine 292

Shock Tactics (2000AD Sci-Fi Special 1993)
Script: John Smith, Artist: Chris Weston

5 comments

  • JB  

    Merci pour ce panorama ! J’ai pas mal de magazines 2000AD, je vais voir ce que j’ai de ce … héros ? anti-héros ? J’avais bien aimé en TPB un strip de Milligan issu de 2000AD sur une idée proche, Bad Company. C’est assez fascinant de voir les différentes interprétations qu’a suscité un concept finalement assez basique.
    Avec le recul, je me demande si le Valiant des années 90 ne s’est pas… disons charitablement « inspiré » des diverses incarnations de Rogue Trooper pour Bloodshot et Rai.

    • sebastien schenkel  

      Finley-Day était un excellent créateur de concepts originaux. Mais il avait un grand défaut pour un éditeur: ses histoires avaient toujours une fin. Bad Company a immédiatement rendu la reprise par Fleisher ringarde. A noter que Brett Ewins a débuté sur Rogue Trooper. Le concept du Super-Soldat n’est pas si original, mais il vrai que les britanniques y introduisaient une noirceur qui a infusée dans les comics US avec la migration de nombres d’auteurs…..

      • zen arcade  

        « Finley-Day était un excellent créateur de concepts originaux. Mais il avait un grand défaut pour un éditeur: ses histoires avaient toujours une fin. »

        Il était réputé aussi pour rendre des scripts parfois proches de l’illisible.
        D’où l’anecdote du « scrotnig » qui est devenue ensuite une expression répandue chez 2000AD alors qu’au départ c’était juste un mot illisible dans un script de Finley-Day et qui a été maintenu comme tel dans l’histoire publiée.
        Il s’agirait sans doute en fait du mot « escorting » mal orthographié. 🙂

        Bad Company, excellente série de Peter Milligan et Brett Ewins en effet.

  • zen arcade  

    Superbe article super complet.
    J’ai beaucoup lu 2000AD, j’ai lu la plupart des séries historiques du magazine (Strontium Dog, Ro-Busters, ABC Warriors, Slaine, Nemesis et des pelletées de Dredd,…) mais, je ne sais pas trop pourquoi, je me suis toujours tenu éloigné de Rogue Trooper, à quelques exceptions près (War machine, Cinnabar, les deux histoires courtes de Moore). Plus récemment, j’ai lu un peu de Jaegir aussi.
    Ton article me redonne envie de me plonger enfin dans le Rogue Trooper de Finley-Day et d’embrayer ensuite sur le rester.
    Super merci pour l’article.

    Juste une petite remarque, mais c’est juste pour le plaisir de pinailler, à propos de :
    « Steve Moore, le futur mentor d’Alan Moore a inauguré « Future Shocks », des histoires courtes d’horreur et de SF qui mettront le pied à l’étrier à TOUTE la nouvelle génération de scénaristes et d’artistes, dont Moore, Morrison, Milligan, Gaiman.  »

    La contribution de Gaiman à l’aventure 2000AD est vraiment marginale (4 petits épisodes de Future shocks et c’est tout), contrairement aux autres auteurs que tu cites (parmi beaucoup d’autres) qui ont en effet vraiment fait leurs classes dans le magazine.

  • Jyrille  

    Bienvenue Sébastien et merci pour le tour d’horizon ! Je n’ai aucun 2000AD, je n’ai acheté aucune réédition Delirium de Judge Dredd ou même de Pat Mills mais j’aimerais bien… manque d’argent et de place… C’est une sacrée aventure éditoriale, compliquée à suivre a priori, merci donc pour le boulot abattu !

    Le dessin de Dave Gibbons en introduction est très beau je trouve. Tous les scans présentés ici sont classes en fait. Par contre le peu d’albums de La jeunesse de Blueberry que j’ai vus après Giraud ne m’ont pas du tout convaincu.

    Le film peut être sympa, j’aime les noms cités, mais je n’ai vu qu’un seul film de Duncan Jones, celui sur Netflix : Mute. Et il n’est pas bon du tout.

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