Romita Junior mi armor ! (Armor Wars 2)

Armor Wars 2 par John Byrne et Jr Jr

Special Guest : LIONEL GARCIA

VO : Marvel

VF : Panini

1ère publication le 31/08/21- MAJ le 24/04/23

Si vous lisez SCARCE, vous avez forcément repéré la plume brillante d’un de ses principaux collaborateurs : Lionel Garcia. Il a lui-même souhaité s’inviter chez Bruce Lit ! Qui suis-je pour le lui refuser ?

Juillet 1990, le temps d’une histoire concoctée par John Byrne, John Romita Jr revient sur IRON MAN, la série qui le révéla au grand public. Retour sur 9 petits numéros d’anthologie (Iron Man 258 à 266).

John Byrne et John Romita Jr : une certaine idée des comics.
© Marvel Comics

ARMOR WARS II tire son nom d’une première saga éponyme orchestrée par David Michelinie, Bob Layton et Mark Bright. L’histoire voit alors Tony Stark partir en croisade contre tous ceux, bons ou méchants, qui utilisent sa technologie. Mais contre toute attente, le nouvel opus écrit par Byrne ne fait aucune allusion à ces épisodes. Le choix du titre ne parait être là que pour faire écho au succès du duo Michelinie et Layton. Qui a dit que le marketing devait être intelligent ? Au-delà de ces recettes éculées pour attirer le chaland, il convient de louer la prestation de Byrne et de Romita Jr. Un John Byrne ravi de collaborer avec son dessinateur et qui va lui écrire un récit sur mesure.

Car ARMOR WARS II semble avant tout un prétexte. Une opportunité pour permettre à John Romita Jr de réaliser ce qu’il fait de mieux. A savoir, développer une narration parfaitement explicite. Et enchaîner les séquences comme autant de climax qui galvanisent le récit. Pour arriver à ces objectifs, John Romita Jr développe un trait qui conjugue, avec un égal bonheur, stylisation, lisibilité et économie de moyens.

L’artiste réduit ses personnages à quelques lignes. Il adopte un trait dépouillé qu’il étend jusqu’aux objets et architectures. De fait, aucun détail superflu ne vient parasiter le bon déroulement des scènes. La compréhension du récit ne souffre d’aucun accroc. Le lecteur est (em)porté par l’histoire. Et en même temps, ces lignes épurées qui nous semblent si fragiles vont happer le lecteur dans un déferlement d’énergie paroxystique. Sous notre regard subjugué, celles-ci se transforment en lignes de force qui se démultiplient et gagnent en épaisseur afin de traduire la vitesse et la puissance du héros ; l’impact d’un coup ; la déflagration d’une explosion ; un corps à corps mortel etc. La diversité formelle de ces lignes va permettre à John Romita Jr, de nous offrir des séquences d’action parmi les plus belles jamais réalisées par le dessinateur.

L’énergie exhale des planches. Elle crépite de toute part. Elle jaillit des répulseurs d’Iron Man. Elle suinte du Laser Vivant. Un Laser Vivant redéfinit pour l’occasion et qui confine à l’abstraction graphique. Le créateur de Blackheart représente cette énergie à la manière de masses noires. Des surfaces plus ou moins sphériques qui s’agglutinent les unes aux autres. Et qui évoquent les célèbres « Kirby Krakles » créées par Jacob Kurtzberg.

Avec le Laser Vivant, le dessin de John Romita Jr frise l’abstraction.
© Marvel Comics

Mais la réussite de John Romita Jr au dessin ne s’explique pas seulement par sa virtuosité et la qualité de ses influences. Elle doit également beaucoup à l’encrage de Bob Wiacek. Celui-ci sublime la finesse des traits du dessinateur sans pour autant lui donner, un aspect cassant. La froideur et la rigidité éventuelles d’une telle approche graphique laissent la place à une épure délicate et vivante. L’adéquation entre le dessin et l’encrage associé à une mise en couleur en aplat donne à chaque vignette un éclat si particulier qu’elle confère à l’ensemble des planches une élégance intemporelle.

L’osmose entre le dessinateur et l’encreur est telle que l’on a l’impression de quitter le domaine du comic-book pour rejoindre celui du design. La symbiose entre les deux artistes accouche d’un univers fait de lignes somptueuses et modernes dont la force résonne comme un hommage au kid du Lower East Side.

Un hommage et un manifeste à une certaine écriture qui évoque fortement les ascendances populaires du comic-book. Du fun, de l’action, de la tension, du mystère. L’ensemble des ingrédients propices à l’écriture d’un bon pulp. Et justement, à l’image de Lester Dent dans les pages de DOC SAVAGE, John Byrne écrit un récit où chaque scène à sa raison d’être. Présenter une intrigue ; faire avancer l’histoire ; développer une action ou un suspense ; questionner le lecteur ou satisfaire sa curiosité etc. En homme de métier, le scénariste pose ses pièces. Des pièces qui ont tout d’un jeu de domino. Chaque scène est un domino qui s’insère dans une construction préétablit. A charge pour l’ensemble des séquences d’amener les personnages et le lecteur jusqu’à la chute finale.

Une chute en apothéose qui conserve néanmoins son mystère. Car l’ennemi de Tony Stark emporte, ses mobiles et son identité. dans la tombe. Suite au départ de John Romita Jr, John Byrne écourte vraisemblablement son histoire et laisse nombre d’intrigues en suspend. Après tout pourquoi pas ? Et si, pour une fois, la BD prenait exemple sur la vie en conservant une part de mystère ? Au diable la nécessité de devoir tout expliquer, tout expliciter. D’une contrainte involontaire, Byrne fait œuvre d’authenticité en laissant à ses personnages leurs secrets et leurs questionnements…

Iron Man, un géant aux pieds d’argile.
© Marvel Comics

Le cycle de John Byrne et John Romita Jr ne dure que 9 épisodes. 9 comics au cours desquels, Iron Man ne cesse de voir sa vie mise en danger. Chaque numéro comporte son lot de menaces et d’enjeux. Tout au long des péripéties d’ ARMOR WARS II, John Byrne rappelle au lecteur que Tony Stark reste un homme en perpétuel lutte contre lui même. A ses débuts, c’est un cœur moribond qui l’amène à construire son armure. Sous le règne de David Michelinie et Bob Layton, l’ancien marchand d’armes se débat avec l’alcool. A l’orée des années 80, Denny O’Neil le confronte, à nouveau, à ses addictions et en fait un SDF. Dans les pages d’ ARMOR WARS II, c’est le corps entier du milliardaire qui le trahit. Le scénariste accentue ainsi la caractérisation du personnage. Un homme en lutte contre lui même. Un paradigme de la série qui participe, plus que tout autre point, à l’humanisation d’un archétype. Celui du milliardaire à qui tout réussit.

Byrne renoue avec l’essence même du personnage. Aux oubliettes, le riche entrepreneur imbu de lui même et trop souvent mis en scène par une cohorte de scénaristes en mal d’inspiration. Mais l’humanisation prônée par Byrne n’a pas pour but de faire trembler le lecteur, devant une hypothétique mort du personnage. L’aspect feuilleton des comics a invalidé, depuis bien longtemps, l’éventuel trépas des héros et des vilains. Seul le porte monnaie des lecteurs décide ou pas de la pérennité des icônes du comic-book.

Contrairement à ce que tout laisse à penser, la véritable victime de John Byrne n’est pas Tony Stark, mais bien le lecteur. Le créateur de la DIVISION ALPHA tient le lecteur dans son viseur. L’objectif du scénariste est le plus simple qui soit dans un média descendant des pulps. Il veut distraire.

Il multiplie les difficultés et intensifie la problématique physique d’Iron Man afin de casser toute monotonie dans le déroulé de son histoire. A chacun de ses épisodes, il fait tomber Iron Man de Charybde en Scylla. Il le plonge inévitablement dans un enfer de plus en plus inextricable pour le plus grand plaisir du lecteur.

Et en même temps, Byrne ne sacrifie pas pour autant l’intégrité de son personnage à la seule soif d’émotion du lecteur. En amoureux éclairé des icônes de la Marvel, celui-ci n’oublie pas que Tête de fer est avant tout un inventeur. Un homme de science habitué à utiliser son intellect. Et qui vaincra sa mystérieuse Némésis en utilisant son cerveau. Mais la prestation de Byrne ne se limite pas à valoriser les atouts narratifs de John Romita Jr. Avec ARMOR WARS II, le créateur des NEXT MEN entend redonner une stature et une aura digne de ce nom, à l’un des plus anciens ennemis d’Iron Man.

Lors de sa première apparition dans « TALES OF SUSPENSE » 50, en 1964, le Mandarin n’est rien d’autre qu’un cliché lié au péril jaune. Une vision xénophobe de l’étranger. Un étranger qui a trop reluqué du côté du GREEN LANTERN de la Distinguée Concurrence. A une époque où « les faces de citron » ne sont que des suppôts communistes, le Mandarin rejoint, somme toute, les épigones du Fu-Manchu de Sax Rohmer. Un indétrônable génie du Mal qui aura su s’inscrire, à jamais, dans l’imaginaire collectif.

Alors comment changer l’aura d’un personnage réduit depuis des décennies à un grossier stéréotype raciste ? La réponse apportée par Byrne brille par sa simplicité. Celui-ci associe au Mandarin un mentor. Il fait de son antagoniste le disciple d’un être plus vieux que les étoiles. Il initie une quête qui donnera à son personnage la pleine maîtrise d’un pouvoir ancestral. Une puissance capable de rendre à la Chine sa gloire d’antan. Une force qui prend la forme du dragon Fin Fang Foom. Un mentor, un disciple, une quête, un dragon, autant d’archétypes qui amènent le Mandarin à glisser de l’univers des comics à celui des contes. Un changement de registre qui permet au personnage d’abandonner son statut de caricature raciste pour prétendre à l’aura d’un Dark Vador ou d’un roi Arthur maléfique.

Fing Fang Foom dans le rôle du méchant dragon. Et Iron Man dans celui de Siegfried ?
© Marvel Comics


Si à cause du départ de John Romita Jr, Byrne ne terminera sa redéfinition du Mandarin qu’avec l’arc « Dragon seed saga » dessiné par Paul Ryan. Cet aléa éditorial n’empêchera pas notre tandem de réaliser un nouveau classique dans la mythologie de tête de fer. Un classique qui doit forcément beaucoup à leur talent. Mais qui relève également d’une pratique éditoriale quasiment révolue de nos jours.

Lors du renouveau de la Maison aux Idées en 1961, Stan Lee abandonne très vite la notion de scénario prédécoupé. Afin de gagner du temps, il ne livre plus qu’une intrigue à ses dessinateurs. A eux, de créer le découpage de l’histoire. Une histoire sur laquelle le monsieur caméo d’Hollywood viendra coller ses dialogues. La méthode Marvel est née. Avec sa roublardise légendaire, Stan Lee s’approprie, en définitive, une méthode de production qui existe depuis les années 30. Mais ce faisant, il va permettre à des générations d’artistes d’exprimer leur inventivité sans la moindre limitation. Des artistes de légende dont font partie John Byrne et John Romita Jr.

A ce titre, ARMOR WARS II reflète pleinement la méthode Marvel. Un scénario volontairement réduit à sa plus simple expression. Pour un résultat débordant d’action et de suspense. Le récit se crée alors de manière organique. L’histoire représente une matière malléable. Une terre glaise qui n’attend que le souffle épique de ses auteurs pour prendre sa forme définitive. La progression dramatique du récit l’emporte sur toute autre considération.

Vous reprendrez bien un zeste d’action ?
© Marvel Comics

L’intrigue ne constitue plus qu’un support. Un tremplin sur lequel le dessinateur élabore un graphisme à l’entrain échevelé. De ce magma créatif naît une énergie débridée. Une ardeur tempérée ou exhalée par les encres de Bob Wiacek. A charge pour John Byrne de finaliser l’histoire et de valoriser le dessin de John Romita Jr, à travers la composition de ses dialogues.

Si le procédé ne comporte pas que des avantages et ne convient pas à tous les artistes. La formule a fait la fortune de l’ancienne Maison aux Idées et a donné au comic-book, un attrait et un pouvoir de séduction jamais démenti, à ce jour.

Il suffit de se jeter sur ARMOR WARS II pour s’en convaincre. Alors, n’hésitez plus et plonger, tête la première, dans un merveilleux concentré de vitalité décomplexé, mitonné par deux géants de Marvel. Il n’est jamais trop tard pour se faire du bien.


La BO du jour

L’armure de Tony, une protection ou une cage ?

25 comments

  • JB  

    Belle analyse du run de Byrne et Romita Jr. Je dois avouer avoir un avis moins positif ^^ Par contre, il me semble que l’antagoniste revient dans une série d’annuals dans lesquels on en apprend davantage sur ses motivations. John Byrne fait également le lien avec son run sur Namor en faisant des jumeaux Marrs les partenaires de l’ennemi de Stark.

  • Eddy Vanleffe  

    Et bien, quel plaidoyer….J’avoue que ce volume manque à ma collection….Pourtant le dessin de Romita Jr est normalement une raison suffisante pour que je me jette dessus.
    aurjourd’hui plus encore. ^^
    Un épisode que j’adore par contre, c’est celui juste avant annonçant cet arc. dessiné par Romita jr également. c’est un huis clos dans une station spataile, j’avais adoré le climat claustrophobe et la narration en deux temps…

  • JP Nguyen  

    Une évocation fort laudative d’un run qui m’avait moins séduit.
    Le scénario ne créait pas d’attachement aux personnages et le dessin me dérangeait sur certains détails : les paraboots énormes d’Iron Man et certains doigts devenant carré/cubiques.

    Mais cet article me rappelle aussi qu’il y avait des séquences fortes. Je me rappelle Tony perdant le contrôle de son corps et affrontant Rhodey à mains nues. Plus fort encore : le Mandarin marchant vers les deux gardes de la prison de Fin Fang Foom, qui le laissent passer sans combattre, subjugué par l’assurance qu’il dégage ! Fin Fang Foom, libéré, qui déchire la roche comme si c’était du papier…

    Je plussoie aussi sur Eddy pour l’épisode dessiné par JR Jr dans la station spatiale, un chouette huis-clos !

  • Présence  

    Je souhaite la bienvenue à Lionel Garcia.

    L’artiste réduit ses personnages à quelques lignes. […] Et qui évoquent les célèbres « Kirby Krakles » créées par Jacob Kurtzberg. – 2 magnifiques paragraphes, j’aimerais réussir à écrire aussi bien pour évoquer les qualités de la narration visuelle. J’avais également beaucoup apprécié l’encrage de Wiacek que ‘avais trouvé très adapté aux choix de JRjr.

    J’ai également dévoré la 2ème partie de l’article car j’ai lu Armor Wars II pour la première fois il y a 4 ans dans le recueil Epic Collection 16 et je n’ai pas du tout aimé. Dans l’article, le développement sur l’intention de Byrne, les avantages d’une écriture en méthode Marvel sont passionnants et me font dire que je suis complètement passé à côté de la nature du récit : du goût réel de cette collaboration.

    Merci beaucoup de m’avoir ainsi ouvert les yeux à une réalité que j’étais incapable de voir.

  • Kaori  

    Voilà exactement le type d’article que j’aimerais être capable d’écrire ! Rien n’est oublié, que ce soit le fond ou la forme, tout est analysé et mis en valeur. Autant je peux ressortir des thématiques, parler des personnages, autant toute la partie graphique m’est complètement étrangère et m’intéresse beaucoup moins, je ne sais jamais quoi en dire !
    Chapeau bas Monsieur Garcia !

    Concernant l’arc présenté, je ne suis pas du tout fan d’Iron Man, je n’ai donc jamais lu ces épisodes et n’en ai pas plus envie. Mais l’article est prenant et très instructif. Ca donne envie d’en savoir plus : est-ce que la méthode Marvel est toujours utilisée ? Et chez DC, comment ça se passe ? J’imaginais que chaque collaboration se faisait en commun accord entre les deux partis auteur/dessinateur, selon leurs habitudes, leurs préférences etc…

    • PierrreN  

      « est-ce que la méthode Marvel est toujours utilisée ? »

      Beaucoup moins (les scénaristes actuels favorisent le « full script »), Dan Slott est un des rares à encore l’utiliser (il évoque cela dans un documentaire récent).

  • phil  

    Tu ne seras pas trop surpris, Lionel, si j’indique être en accord avec tout ce que tu peux écrire ici
    Et belle plume
    C’est, pour moi, le meilleur taff de Romita jr après DD et Punisher, ce qui n’est pas peu dire
    Il a tellement participé à l’histoire, vsuellement (des séquences de plusieurs pages sortaient parfois de 3 lignes de plot ) que Byrne a mis son nom devant le sien
    L’encrage est bon c’est sur, mais saurez vous trouver les quelques planches encrées, pour dépanner, par Williamson 🙂
    Même si cela donne un peu de mystère il est quand même dommage que la fin ait été un peu expédiée, le dessinateur étant appelé sur d’autres titres, c’est mon seul bémol

    • Lionel GARCIA  

      Alors tant pis pour un nouvel opus 🙂 Je suis d’accord avec toi Phil, sur le côté expédié de la fin. En même temps comme je le dit, je trouve bien de ne pas toujours tout expliquer. Les comics ont tendance à vouloir tout nous prémâcher. Le mystère a également ses charmes. En plus, je trouve que cette fin rappelle celle du passage de Denny O’Neil avec la mort de Stane.

      • phil  

        c’est vrai mais quand même je trouve dommage la petite rupture de rythme avec cette précipitaion finale dans la dernière ligne droite, en terme de mise en page moins aérée même
        Ca reste extrèmement bon

        Anecdote amusante qui nous fait oublier les vieux que nous sommes : la plus petite de mes filles aime bien le principe du « floppy » et a voulu prendre qques comics, elle a pris les plus accessibles physiquement : les Romita jr, et donc en l’occurence ce run de IM (je lui en conseillais d’autres mais elle est tétue)à Sa réaction : le script (bon elle, elle a dit le scenario) répète ce que le dessin montre déjà!!!
        C’est marranrt car je n’avais pas ce ressenti, que j’associais à mon idole de jeunesse par contre, Rahan (Lecureux créait une redite quasi systématique, que j’aimais, mais je m »égare)

        • Lionel GARCIA  

          Incroyable. Je n’ai jamais eu ce ressenti. Une nouvelle raison pour relire à nouveau l’histoire. Ni dans mes souvenirs de Rahan. Tu me donnes l’ excuse parfaite pour acheter la version noir et blanc de Chéret, chez Soleil 🙂

  • Fletcher Arrowsmith  

    C’est peut être avec ce run que j’ai compris que j’étais un grand fan de Romita Jr et puis de tête de fer. Ce fut alors une grande époque dans Strange où John Byrne arrivait à squatter 3 séries sur 4 (Namor et Avengers complétant Iron Man). Mon histoire préféré d’Iron Man et une place particulière dans mon coeur la prestation de Romita Jr avec un encreur discret mais bon et terriblement efficace, Bob Wiacek. La suite est bonne également, Paul Ryan s’essayant à faire du Romita Jr et c’est loin d’être dégeu, bien au contraire.

    • Eddy Vanleffe  

      Je me souviens oui que Paul Ryan gardait une esthétique proche de Romita Jr, ce que je trouve très respectueux du lecteur, il avait notamment gardé l’aspect de l’armure aux boots élargies comme un mécha et cet éloignement de la matière chromée typique de Bob Layton
      la comparaison de l’armure entre l’histoire avec Morgane Lefay et Fatalis par Bob et celui de Romita est d’ailleurs fascinant de ce point de vue.

  • Jyrille  

    Je ne connaissais pas du tout cette histoire et les scans sont alléchants (je suis assez friand du dessin de JRJr), mais je ne vais clairement pas en faire une priorité. Sait-on jamais si je la vois…

    Merci en tout cas Lionel pour la présentation et l’enthousiasme ! Tes explications sur le dessin sont pénétrantes.

    La BO : bien vu pour le choix du titre. Maintenant je n’ai jamais bien écouté ce disque, je me suis arrêté à leur premier album. Le troisième est sympa aussi mais clairement moins marquant (Suburbs je crois).

  • Lionel GARCIA  

    Merci à tous pour vos commentaires plus que positifs. Navré pour ces réponses bien tardives mais ma journée de travail s’est terminée plus tard que prévue et mon ordinateur bien aimé a fait des caprices.

    Pour ce qui est de l’éventuelle qualité de mon texte, celle-ci tient, en définitive, énormément à la lecture assidue de Scarce et des articles de Bruce Lit. Ce texte est ma manière, de remercier, justement, l’ensemble des signataires du blog et des participants à Scarce.

    J.B tu m’apprends que lesieur Dewitt n’est pas mort dans les décombres de l’usine Stark. Mais est-ce vraiment une surprise dans l’univers bariolé des comics ? Peux-tu me dire qu’elles étaient finalement la raison de sa haine à l’égard de Stark ? Tu as raison de mentionner la présence des jumeaux Marrs dans Armor Warrs II. J’ai volontairement omis leur présence dans mon article pour une raison toute simple. J’ ai adoré la série NAMOR par Byrne. Et j’avais peur de m’égarer vers celle-ci, tant je trouve cette série sous-estimée.
    La relation de la fratrie des Marrs mériterait un article à elle toute seule.

    L’épisode dont tu parles Eddy, ainsi que Nguyen, s’intitule dans Strange « Soliloque en silence ». Il a été écrit par Bob Layton. Et je me suis également fait violence pour ne pas l’aborder car il n’est pas considéré comme faisant partit de la seconde guerre des armures. Mais j’éprouve pour celui-ci une profonde affection. Peut être parce qu’il décrit un Tony Stark désireux d’œuvrer pour une science au service de l’Humanité ? Une thématique trop rarement abordée dans la série.

    Nguyen, contrairement à ton ressenti, j’ai vraiment adoré la caractérisation massive de cet Iron Man. Pour une fois, j’avais l’impression que l’armure traduisait visuellement toute sa puissance. Tu as entièrement raison, Armor Wars II possède d’innombrables séquences fortes. Je reste convaincu que celles-ci résultent de la méthode Marvel.

    Cette méthode est elle encore d’actualité aujourd’hui, chez Marvel ? Je serai incapable de te répondre Kaori. Pierre m’apprends que Dan Slott est le seul à l’utiliser à ce jour. En tout cas, lors de l’âge d’or de cette pratique, celle-ci ne trouvait grâce qu’à l’ancienne Maison aux idées. D’après les entretiens de différents artistes, DC a toujours demandé un scénario complet. Ce qui me laisse perplexe, car à l’époque de la création des Jeunes Titans, Wolfman et Perez étaient des transfuges de Marvel. Je serai surpris qu’ils n’aient pas utilisé cette méthode de travail. D’autant plus que Len Wein, leur rédacteur, venait également de Marvel. Et si l’on regarde attentivement les épisodes des Jeunes Titans, ces derniers, à mon sens, expriment aussi ce mélange intense d’action et d’émotion. Si quelqu’un a plus d’informations ?

    Effectivement Phil, je ne suis pas surpris par ton attrait pour cette histoire. Il n’en sera peut être pas de même, concernant un article en cours, sur John Romita JR. Non, il ne s’agit pas de son Superman avec Miller:) Mais cette méthode Marvel, pourrait être à l’origine d’un nouvel John Romita Jr : Storyteller, non ? J’imagine très bien, un opus reprenant l’intégralité de certains scripts (Claremont, Byrne, Miller, Jenkins, Jones…) et l’épisode correspondant. Chiche ?

    Encore merci à tous pour vos commentaires. Et à Bruce d’avoir accepté ma bafouille. Et mille excuses pour ces réponses tardives.

    Amicalement, un ours plus à l’aise devant une feuille de papier que devant un ordinateur.

    • phil  

      Mais cette méthode Marvel, pourrait être à l’origine d’un nouvel John Romita Jr : Storyteller, non ? J’imagine très bien, un opus reprenant l’intégralité de certains scripts (Claremont, Byrne, Miller, Jenkins, Jones…) et l’épisode correspondant. Chiche ?

      pas assez de matos Lionel, et 600 pages en 2 volumes ont (presque) suffit à mon bonheur
      Il faut passer à autre chose
      Cela dit je découvre,cette semaine, qu’il me reste qques Storytellers II donc il va me falloir sous peu faire une annonce pour les retardaitaires fans de Jr

  • Lionel GARCIA  

    « La suite est bonne également, Paul Ryan s’essayant à faire du Romita Jr et c’est loin d’être dégeu, bien au contraire. » Je partage entièrement ton avis, Fletcher Arrowsmith. D’autant plus que le dessin de ce dernier, moins dans la démesure que celui d’un John Romita Jr aurait pu créer un contraste qui aurait amoindri l’impact souhaité. Mais il n’en fut rien. Et Ryan apporte en plus un classicisme particulièrement attrayant.

    « … la comparaison de l’armure entre l’histoire avec Morgane Lefay et Fatalis par Bob et celui de Romita est d’ailleurs fascinant de ce point de vue. » Eddy, je crois que c’est tout l’intérêt des comics. Permettre à des artistes de donner leur propre vision/interprétation d’un personnage. Il serait intéressant, également, de comparer le travail de Micheline et Layton sur les deux récits où ils mettent en scène Fatalis/Iron Man/Merlin. Peut être l’objet d’un prochain article ?

    « Merci en tout cas Lionel pour la présentation et l’enthousiasme ! Tes explications sur le dessin sont pénétrantes.  » Ce fut un plaisir, Jyrille.

    • Eddy Vanleffe  

      La comparaison peut se faire sur l’histoire avec Merlin facilement. Panini a eu la très bonneidée de publier les deux hjistoires dans le défunt magazine Marvel Classic…. les épisodes d’un romita tout jeune montre déjà le potentiel qu’il avait pour dessiner les faciès des personnages.

      • Lionel GARCIA  

        Et on voit également, Eddy, à quel point John Romita Jr apportait une assise au travail de Layton. L’association des deux donnait un résultat particulièrement séduisant. Alors qu’il me semble que seul, Layton a tendance à avoir un dessin quelque peu figé. Hormis son travail sur Hercule. Sur Iron Man, l’adéquation des deux était vraiment supérieure au travail de chacun, seul. Du moins à l’époque. Mais ce qui est aussi intéressant avec la lecture de ce Marvel Classic, c’est le traitement scénaristique des personnages. La dramaturgie ayant laissé place à un certain humour.

        • Eddy Vanleffe  

          Totalement d’accord!
          La seconde manche (par Layton seul au dessin) est bien plus raide en effet et le Fatalis manque de charisme… restent donc les effets de lumière dans l’armure d’iron Man totalement uniques… La seconde partie semble avoir plus vieilli aussi…Pourtant j’ai les Strange et j’avais super bien aimé…en le relisant, j’étais bien plus reservé.

          • Lionel GARCIA  

            Je te rejoint sur ta perception du dessin de Layton. Mais je crois que notre relative déception à la lecture de cette seconde confrontation Iron Man/Fatalis vient de l’humour présent. Ce dernier m’a semblé particulièrement déplacé avec ces personnages. Alors que j’ai adoré l’humour développé par Layton dans ses séries d’Hercule. Je pense que le personnage s’y prêtait plus. Je vais essayer de relire tout ça dès la frénésie de la rentrée terminée. Et en plus, sur le plan scénario, j’ai l’impression que le duo Michelinie/Layton a vraiment fait de Stark une sorte d' »American Gigolo » loin de l’humanisation prônait par Denny O’Neil. Non ?

  • Barbüz  

    Très bel article ! Merci de m’avoir fait découvrir cet arc, que je ne connaissais que de nom et de réputation (positive).

  • Penelope  

    C’est passionnant ! Pour une lectrice occasionnelle comme moi de comics (je n’aurai jamais assez d’une vie pour lire tout ce que je souhaiterais lire ! ), c’est précieux de pouvoir se plonger dans ce type d’analyse, moi qui suis beaucoup plus « évanescente »…
    Merci pour la tentation, ça me donne envie de s’y mettre !

    • Lionel GARCIA  

      N’hésite pas Pénélope. Tu devrais te régaler. Et pour ajouter à ta longue liste de lecture, si tu peux également jeter un œil à la série NAMOR évoquée plus haut. Byrne y brosse le portrait d’un personnage féminin bien loin des clichés trop souvent présents dans les comics. Et je pense que l’on est tous comme toi. On n’aura jamais assez d’une vie pour lire tout ce que l’on souhaite. Ce qui veut dire que l’on aura toujours des choses à découvrir. Donc, la vie est belle.

  • Nikolavitch  

    En relisant l’article, je m’avise d’un truc : et si le côté « décevant » du méchant était un hommage à Ditko et aux raisons de son départ d’Amazing S-M ? Il voulait que le Bouffon Vert soit un homme dans la foule, un individu lambda. C’est Stan Lee qui tenait à un coup de théâtre et à un proche de Parker.

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