Sans conséquence (Gwenpool 2)

 

Gwenpool 2 – Head of M.O.D.O.K. par Christopher Hastings

Je suis le boss

Je suis le boss© Marvel Comics

PRESENCE

VO : Marvel Comics

VF : Panini

En juin 2015, les lecteurs voient apparaître un drôle de personnage sur une couverture variante du numéro 2 d’une minisérie au titre improbable : Deadpool’s Secret Secret Wars. Dès la découverte de ce personnage, les lecteurs ont été scindés en 2 groupes bien distincts. Dans le premier, les amateurs de fun décomplexé et autoréférentiel (trop cool !). Dans le deuxième, les amateurs de bonnes aventures furent écœurés à la vue d’un personnage dérivatif au point d’en devenir un mélange imbécile de tendances à la mode, à l’opposé de toute démarche créative.

À la base, il ne s’agissait, que d’une couverture parodique, pour le fun, dans un registre coloré et autoréférentiel. Bien vite, les employés de Marvel se rendent compte que cette couverture a généré des émules sous forme de cosplayeuses dans les conventions spécialisées comics. L’occasion est trop belle pour vendre du papier et l’éditeur commande 2 histoires courtes au scénariste Christopher Hastings. Le mal est fait : la série mensuelle arrive peu de temps après.

Contrairement à ce que laisse penser le titre, Gwenpool n’a aucun rapport ni avec Gwen Stacy, ni avec Deadpool. Elle est persuadé de venir d’une dimension parallèle dans laquelle elle lisait tous les comics Marvel, ce qui lui permet en particulier de connaître l’identité secrète de Thor version féminine Goddess of Thunder de Jason Aaron & Russell Dauterman, de se souvenir que MODOK s’était retiré des affaires à la fin de la série Secret Avengers d’Ales Kot & Michael Walsh, dans God level. Arrivée sur la Terre 616, elle se fait confectionner sa tenue dans la boutique de costumes de superhéros tenue par Ronnie, apparue dans la série Howard the Duck de Chip Zdarsky & Joe Quinones. Cet amalgame entre Deadpool (personnage déjà surexploité) et Gwen Stacy (personnage emblématique de la mythologie de Spider-Man, plus récemment exploité au travers du personnage de Spider-Gwen) semble dépasser le cadre du simple recyclage, pour tomber dans la nécrophilie. En outre, les éléments roses et modes semblent viser un public jeune, féminin, avec un petit aspect adulescent fétichiste.

Tout baigne pour Gwenpool© Marvel Comics

Chris Hastings a créé un personnage qui emprunte à Deadpool sa capacité de briser le quatrième mur, mais avec une explication différente de celle pour Wade Wilson. La série indique que le vrai nom du personnage est Gwen Poole, sans rapport avec Gwen Stacy (ou Spider-Gwen, même de loin). Il appartient au lecteur de choisir s’il y a tromperie sur la marchandise, ou si le scénariste fait un réel effort pour transformer une blague sur une couverture variante en un personnage original. Il n’en reste pas moins que les responsables éditoriaux ont souhaité réaliser des ventes qu’ils pressentaient assurées uniquement sur l’apparence du personnage.

Ce tome 2 fait suite à Believe It (épisodes 0 à 4, + Gwenpool Special qu’il faut avoir lu avant pour comprendre les références faites aux événements antérieurs et la situation actuelle de Gwenpool. Il comprend les épisodes 5 à 10, initialement parus en 2016/2017, écrits par Christopher Hastings. Les épisodes 5 & 6 sont dessinés et encrés par Irene Strychalski, avec une mise en couleurs de Rachele Rosenberg. Les épisodes 7 à 10 sont dessinés et encrés par le studio Gurihiru qui assure lui-même sa mise en couleurs. Les 9 pages de retour dans le passé au début de l’épisode 8 sont dessinées par Danilo Beyruth & Tamara Bonvillain. Les couvertures sont réalisées par Stacey Lee (épisodes 5, 6 et 8) et par Helen Chen (épisode 7), David Lopez (épisodes 9 & 10).

Attends, j' t'explique (page récapitulative en ouverture)

Attends, j’ t’explique (page récapitulative en ouverture)© Marvel Comics

Finalement tout s’est bien terminé puisque Gwenpool est à la tête de sa propre organisation criminelle M.O.D.O.K. qu’elle s’est appropriée après s’être débarrassé de MODOK lui-même et de quelques extraterrestres (des Teuthidan) traficotant dans la vente d’armes. Pour le même prix, elle a même récupéré la base secrète qui est un sous-marin. Elle a donc sous ses ordres Batroc (Georges Batroc), Mega Tony et The Terrible Eye (Sarah). Ils lui indiquent ce qu’elle doit faire ensuite : prendre contact avec leur mystérieux commanditaire pour qu’il leur confie leur prochaine mission, avec les rémunérations afférentes, ce qu’elle fait. Il lui demande de se présenter seule et discrètement chez lui. Elle se change donc en civil et prend le train de banlieue pour s’y rendre. Elle se rend compte qu’elle voyage dans le même wagon que Miles Morales. Elle lui adresse la parole en lui faisant comprendre qu’elle connaît son identité secrète et qu’elle est une grande admiratrice. Il s’en suit une explication délicate qui amène Gwenpool à faire équipe avec Spider-Man, suite à une explosion dans le lycée de Miles.

Suite à ce petit contretemps, Gwen Poole finit par se présenter à la porte du pavillon de banlieue du commanditaire. En patientant dans son salon pour qu’il arrive, elle taille la bavette avec le fantôme de Cecil. Un homme d’âge mûr entre dans la pièce et se présente comme étant Vinnie Doonan. Il souhaite engager Gwen Poole et son équipe pour qu’ils s’occupent d’éliminer les Teuthidan encore présents sur Terre à New York. D’une certaine manière ça tombe bien, puisque ces Teuthidan sont également à la recherche de Gwenpool qui a tué un des leurs (en fait c’est plus compliqué que ça) et qu’ils ont capturé un petit cochon rose habillé en Gwenpool qu’ils ont pris pour elle. Mais ils sont revenus de leur erreur et ont fait pression sur un commissaire de police pour que la tête de Gwenpool soit mise à prix. En outre, de la même manière que Gwenpool n’est pas ce qu’elle semble être, Vinnie Doonan non plus.

On se connaît ?

On se connaît ?© Marvel Comics

Sous réserve de ne pas être ulcéré par la création artificielle de ce personnage, le lecteur avait pu finir le premier tome sans déplaisir, et même en regrettant que le scénariste ne se soit pas plus lâché dans les métacommentaires et dans l’humour absurde. Pour ce deuxième tome, Gwen Poole reste toujours une jeune demoiselle, une adolescente pas forcément encore majeure, avec un franc sourire et une bonne humeur désarmante, sans aucun rapport avec Gwen Stacy, et sans lien direct avec Deadpool. Il s’agit donc d’une humaine normale et sans pouvoir qui a la particularité de venir de notre dimension dans laquelle elle lisait des comics Marvel ce qui lui procure un avantage qu’elle sait mettre à profit dans ce monde de comics Marvel.

Ce tome comprend 2 histoires qui s’enchaînent : la première aboutissant à la rencontre de Gwenpool avec Spider-Man, la seconde consacrée à résoudre le conflit avec les Teuthidan. Bien sûr, Gwen est aux anges de pouvoir bénéficier d’un team-up avec Miles Morales. Mais le scénariste s’ingénie à montrer que les valeurs et le mode opératoire de Gwen ne font pas bon ménage avec ceux de Miles Morales. L’intrigue n’est pas bien épaisse (neutraliser Damian, le poseur de bombe du lycée) et l’intérêt réside dans les interactions entre Gwen et Miles.

La féminisation du lectorat de comics

La féminisation du lectorat de comics© Marvel Comics

Gwen fait tout ce qu’elle peut pour impressionner Miles Morales, tout en se rendant bien compte que si elle déclare franchement qu’elle vient d’une autre dimension et qu’il n’est qu’un personnage de comics pour elle, le résultat sera désastreux. D’ailleurs le résultat final de cette rencontre est désastreux. L’intrigue reprend son cours avec la deuxième partie dans laquelle Gwenpool doit faire face à plusieurs vaisseaux extraterrestres et les renvoyer chez eux, tout ça sans disposer d’aucun pouvoir particulier. L’intrigue est plus conséquente que celle de la première partie, et elle fait apparaître plusieurs personnages de l’univers partagé Marvel dont Tinkerer (Phineas T. Mason), une variation d’un supercriminel plus célèbre, et une version alternative de Squirrel Girl (Doreen Allene Green) le temps d’une scène se déroulant dans le passé. L’aventure retrouve une dimension plus grand spectacle, toujours mêlée à la dérision puisque l’apparition des vaisseaux extraterrestres se déroule dans une banlieue pavillonnaire.

Pour les 2 premiers épisodes, le studio Gurihiru a laissé la place à Irene Strychalski, une jeune dessinatrice. Elle réalise les contours des formes avec un trait plus épais, des exagérations qui restent cantonnées aux visages, et un degré de détails très fluctuant en fonction des cases et des séquences. Le lecteur éprouve la sensation de dessins tout public, avec une forte propension au jeunisme pour les personnages, et des expressions de visage exagérées comme dans un dessin animé pour la jeunesse. En outre, Miles et Gwen ont des bouilles bien rondes, avec des expressions d’enfants, plus que d’adolescents, et la direction d’acteur fait également plus penser à des enfants.

Je l'ai lu dans le comics

Je l’ai lu dans le comics© Marvel Comics

Les décors décrivent un monde un peu simplifié, mais varié. De temps à autre, le lecteur peut se projeter dans certaines cases plus fouillées comme la rame de métro, la bibliothèque avec ses bibelots dans le bureau de Vinnie Doonan, le bazar dans la chambre de Gwen, ou encore l’atelier de travaux manuels dans le lycée de Miles Morales. L’artiste effectue des changements d’angle de prise de vue très réguliers, ce qui donne plus de dynamisme à ses pages. Le lecteur lit 2 épisodes tout public, plus particulièrement destinés aux enfants, sans ironie ou prise de recul, sans touche d’absurde, mais sans condescendance ou niaiserie non plus.

Le lecteur retrouve le studio Gurihiru pour les 4 épisodes suivant, à savoir Chifuyu Sasaki & Naoko Kawano, les 2 artistes qui composent ce studio. Le ton de la narration visuelle change dès la première page, avec l’attaque d’une demi-douzaine d’extraterrestres chacun sur leur plateforme volante, tirant pour essayer d’atteindre un petit cochon en train de s’enfuir dans la rue, portant un costume de Gwenpool. Le dessin est très propre sur lui, avec des traits de contour fins et précis, et une exagération dans l’angle de la prise de vue, qui insiste sur l’absurde de la situation. Les dessins restent tout public, immédiatement lisibles même si la densité d’informations visuelles a augmenté de manière significative.

Pas le petit cochon !

Pas le petit cochon !© Marvel Comics

Les 2 dessinatrices profitent de chaque occasion pour montrer Gwen Poole se conduisant de manière enfantine, en exagérant son comportement. C’est ainsi qu’à la fin de l’épisode 7 elle plonge sa tête dans son sac à dos en forme de requin pour essayer de se cacher comme une autruche, que dans l’épisode 8 Batroc se met à sautiller sur une table, qu’on retrouve le petit cochon attaché dans un salon dans l’épisode 9, ou qu’on fait la connaissance d’un couple de personnes à la retraite plus patachons que nature dans l’épisode 10. Chifuyu Sasaki & Naoko Kawano embrassent la fibre absurde du personnage pour placer un dessin loufoque à bon escient chaque fois qu’une séquence s’y prête.

Les dessins du studio Gurihiru participent beaucoup à la tonalité de la narration. Les 2 artistes utilisent régulièrement des couleurs claires et gaies, à commencer par le rose du costume de Gwenpool, mais aussi pour le bleu clair de la peau des extraterrestres Teuthidan. Cela donne une impression de récit destiné aux enfants, mais aussi d’ambiance pop un peu sucrée, d’entrain enfantin. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut l’apprécier comme une forme de parodie, ou alors s’agacer de cette façon de fétichiser la fausse candeur de Gwenpool. La finesse des traits de contour donne une impression de lisibilité très facile et dessins peu étoffés. Mais s’il prend un peu de recul, le lecteur se rend compte que chaque environnement est représenté avec un bon niveau de détails, nettement supérieur au strict nécessaire, parfois avec l’aide d’un logiciel de modélisation 3D. Dans ces 4 épisodes, la narration visuelle se fait plus malicieuse, participant à la loufoquerie du récit.

Le bondissant Batroc

Le bondissant Batroc© Marvel Comics

Effectivement, Christopher Hastings raconte des aventures, avec une intrigue assez linéaire et claire, aboutissant à un dénouement qui n’est pas forcément celui qu’envisageait le lecteur. Il campe des personnages un peu consistants et bien distincts, sans se lancer pour autant dans une étude de caractère. Il se sert de la nature de Gwenpool pour jouer à briser le quatrième mur, et pour faire dérailler la logique du récit, quand le personnage fait remarquer un artifice narratif.

Alors que Gwenpool semble loufoque et inoffensive, elle estime qu’elle agit dans un univers fictif, et qu’elle peut donc se lâcher puisque finalement ses actions n’ont pas de conséquences réelles. C’est ainsi qu’elle n’hésite pas à utiliser des armes à feu pour tuer, au grand dam de Miles Morales. Elle pervertit ainsi son image d’héroïne pure et rose. Ne pouvant pas se montrer convaincante quant à son origine vis-à-vis de Miles, elle n’hésite à prétendre qu’elle a obtenu des secrets de la part d’un Watcher à l’agonie, le scénariste tournant ainsi en dérision un deus ex machina bien pratique dans des séries classiques. Un peu plus tard, elle se rend compte qu’elle connaît l’identité du poseur de bombe dans le lycée parce qu’elle l’a lue dans un comics d’Ultimate Spider-Man, élément cohérent avec sa nature.

La stratégie de l'autruche

La stratégie de l’autruche© Marvel Comics

Son utilisation de ses connaissances lui permet d’établir des constats qui ne sont pas accessibles aux autres personnages. C’est ainsi qu’elle a l’idée d’affubler un petit cochon d’un costume de Gwenpool, parce qu’elle sait que ces extraterrestres sont racistes, et incapables de distinguer une race terrienne d’une autre, fusse entre un humain et un animal. À d’autres moments, elle peut expliquer à un personnage que les événements ne vont pas se dérouler selon tel schéma parce que ça ne fonctionne pas comme ça dans un comics. Ainsi le scénariste n’utilise pas sa capacité à briser le quatrième mur de manière aussi basique dans celle de Deadpool, et le résultat est plus drôle que dans un comics dudit personnage.

Alors que le lecteur n’était pas entièrement conquis par le premier tome, il a du mal à résister à l’envie de retrouver ce personnage amoral et irresponsable. Il découvre avec plaisir la rencontre un peu artificielle entre Miles Morales et Gwen Poole, souriant de temps à autre. Il se rend compte que le retour du studio Gurihiru pour les épisodes 7 à 10 améliore la qualité de la narration, en particulier pour la fibre absurde, et que Christopher Hastings est conscient qu’il peut tenter plus de choses dans le registre de l’absurde et du métacommentaire, avec une sensibilité plus amusante et plus fine qu’un comics de Deadpool.

Une retraite tranquille dans une banlieue pavillonnaire

Une retraite tranquille dans une banlieue pavillonnaire© Marvel Comics

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Il a osé ! Présence a osé lire et écrire sur Gwenpool ! Et apparemment ce n’est pas si mal ! La (-gasp-) review juste ici :

La BO du jour : et derrière le quatrième mur, y’à quoi ?

30 comments

  • Tornado  

    Oh la vache ! La vache !
    Présence a osé, le bougre !

    Tout ce que je déteste est là. Ce fétichisme adulescent et ce plaisir régressif référentiel. C’est trop pour moi. Aaaarghhhhhhhhhh… Damned…

    • Présence  

      HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA !

      Rires sadiques

      HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! HA !

    • Présence  

      Oui ???

  • Tornado  

    Toute la différence est là. On a d’un côté un lecteur comme l’ami Présence, ouvert d’esprit, qui ne se met pas de barrières, et nous autres, pauvres hères, qui sont empêtrés dans des considérations snobes de fond.
    M’enfin, quand même ! quel cynisme que de créer cette série d’après une hype de cosplayeuses à la noix qui n’ont sans doute jamais lu un comics en allant plus loin que la couverture ! Et quelle défaite intellectuelle que de se contenter de ce postulat pour introduire ce personnage de manière aussi capilotractée, factice et assumée !

    Ah oui, c’est vrai. Cette séparation entre deux types de lecteur était illustrée en intro…

    • Présence  

      Plutôt que de cynisme, je parlerais d’opportunisme.

      Ta remarque me fait me demander qui est le plus cynique, entre les responsables de Marvel qui sautent sur l’occasion de générer du dollar, ou moi qui lit quand même ce genre d’histoire en toute connaissance de cause, sans m’offusquer ni de la démarche mercantile, ni de l’artificialité du personnage, comme si tout ça allait de soi.

  • Tornado  

    Comme quoi c’est pas sans conséquences… 😉 ( 😀 )

    • Présence  

      Pour éviter toute incompréhension, mon paragraphe introductif sur le personnage et sa genèse a été rédigé en réaction à des avis lus sur différents sites internet, et pas en pensant à vous.

  • PierreN  

    Là ça va pas le faire, c’est vraiment trop « girly » pour moi sur le plan visuel. Présence ne fait pourtant pas parti du public cible, mais il a tout de même trouvé le moyen d’apprécier. Mais comment fait-il ?

    • Présence  

      C’est vraiment trop girly. – J’ai sciemment évité de trop focaliser sur ce point parce c’est écrit par un homme, donc l’authenticité du caractère girly est fortement sujet à caution à mes yeux. Du coup, je ne saurais dire si Christopher Hastings écrit intentionnellement pour ce segment de ce lectorat potentiel, ou si ça fait partie de l’exagération relevant de la parodie.

  • Eddy Vanleffe  

    Comme le dit Tornado, Présence fait visiblement de ces lecteurs pas encore usés, ni aigris avec suffisamment d’ouverture pour encore se motiver pour lire Gwenpool…

    A une époque, j’aurais été client si il n’y avait pas eu d’autres BD pour avoir fait ça avant…
    Je dois dire que je préfère lire My little pony comme titre girly/rose/références.

    Marvel fait du superficiel et se contente de ça: c’est assez frustrant…
    le pastiche c’est un métier que n’est pas le référentiel…
    le référentiel c’est facile, c’est le débrief de la cour de récréation. pasticher, c’est observer, trouver ce qui ne va pas.
    anecdote: je lisais je ne sais plus quel titre « rigolo » de marvel et je trouvais ça drôle, ouarf!
    puis le lendemain je me suis relu un « gai luron », puis d’autres Gotlib dans la foulée, puis des autres fluide glacial et là j’ai réalisé un truc…
    le truc de marvel, c’est du bidon à coté, c’est pas vraiment drôle, il n y’ a pas de sens du gag, du truc bien trouvé, du truc qui tombe juste.
    Ellis sait être comique de par son cynisme
    Ennis sait être comique de par son sens du cartoon et son « contentieux » vis à vis des super héros
    Bendis peut-être comique quand il bosse
    Peter David est drôle parce qu’il sait mettre le doigt où il faut et qu’il a un sens aigu du dosage
    Slott aussi
    les autres se coulent dans le cahier des charges d’un ton inventé par les précédents en moins bien en balançant des vannes n’importe comment, sans structure, sans but, sans propos,
    ce sont des fleurs coupées dans un vase en plastique. il n’y a plus rien derrière. et le méta cache souvent une absence d’idée vouée à s’étouffer puisque se nourrissant de l’originalité de départ.
    si les premiers deviennent de plus en plus idiots, il n’y a aura plus rien pour nourrir les seconds…

    • Présence  

      A un degré moindre que Tornado, je trouve les séries comiques de Marvel sont généralement ratées et navrantes, et que comme tu le soulignes ça ne marche que s’il y a un auteur digne de ce nom comme Ennis ou quelques autres.

      De mon point de vue, le sous-genre superhéros se prête particulièrement mal à l’humour, même référentiel, parce qu’avec un soupçon de recul, avec un tout petit peu moins de suspension consentie d’incrédulité, c’est déjà un genre parodique par essence, avec cette façon de valoriser la virilité et de résoudre tous les problèmes en tapant dessus, et je ne parle même pas de se balader en collant moulant. Du coup, il faut un auteur particulièrement habile pour intégrer de l’humour sans faire s’effondrer le postulat de départ.

  • Matt  

    Bon bon bon…
    Saluons la capacité de Présence à trouver du bon dans n’importe quel recyclage de personnage opportuniste et commercial. Son absence d’apriori en fait le parfait lecteur bienveillant qui se fait son idée lui-même.

    Bon cela dit…c’est pas pour moi^^

    • Présence  

      Mince ! C’est un échec sur toute la ligne. 🙂 Je n’aurais convaincu personne, snif…

      🙂 🙂 🙂

      Comme hier, si j’ai choisi ce tome, c’est parce qu’il est plus consistant que le premier. Pour continuer d’être honnête, le troisième tome était plutôt mauvais, à mes yeux… c’est dire. 🙂

  • Clovis Totenkopf  

    J’avais lu le #1 en VO que j’avais DÉTESTÉ. Je m’étais juré de pas prendre la VF, mais lors de l’annonce j’ai repensé à la maxime de mon prof de français au collège : « y’a que les cons qui changent jamais d’avis. »

    J’ai donc acheté le truc en tout état de cause et au final j’ai trouvé ça très fun. Je ne regrette pas d’avoir laissé une seconde chance au bidule parce que c’était amusant au final. C’est encore plus sympa dans les derniers numéros que Panini a publié !

    • Présence  

      Merci de venir me soutenir, je me sentais un peu seul.

      Je trouve la série inégale en fonction des tomes, avec une baisse de qualité significative quand ils ne sont pas illustrés par Gurihiru, mais j’ai quand même décidé d’aller jusqu’au bout car il s’agit d’une série assez courte, en 5 tomes.

      • Matt  

        Tout seul, tout seul…
        Je veux pas faire le cynique moi-même mais il y a toujours plus de commentaires que sur des BD franco belges ou certains mangas^^
        Toute merde commerciale rendue populaire par une mode fait couler plus d’encre que des trucs moins connus^^

        • Présence  

          Je ne peux que faire le même constat que toi sur la sur-représentation de comics commerciaux, par rapport aux BD, mais heureusement le présent site constitue un village d’irréductibles gaulois qui résistent et parlent de BD moins connues.

      • Bruce lit  

        Pardon pour la formule laconique….
        Je ne suis pas du tout intéressé par cette formule de tout tourner en dérision chez Marvel. Et pourtant j’ai de l’humour (je crois). Il y a surement eu l’équivalent de ce truc dans les années 70. Mais cette formule Poppy de Hitgirl : une gamine mimi qui fait couler l’hémoglobine mais c’est pas grave parce que héy, c’est pour de rire, je m’en fous, elle est moche et je ne supporte plus les ados Marvel : Jean Grey, Karima Bidule, Gweenpool, Miles Morales, allez hop à la poubelle….Non seulement ces conneries c’est une autre brique dans le mur d’une compagnie s’auto célébrant mais en plus celà participe à la déforestation….
        Heureusement, pour enseigner de temps à autre en établissement scolaire, les ados ne ressemblent pas à ces glands…
        Pardon Présence 😉

        • Présence  

          Tu n’as pas à t’excuser, je préfère de loin cette franchise rafraîchissante. C’est un thème sur lequel nous (commentateurs divers et variés sur le site) revenons souvent : l’écart entre les récits de superhéros et les préoccupations du vulgum pecus, leur effet cathartique (de pouvoir clouer le bec aux méchants ce qui ne marche pas dans le monde réel plus complexe), les valeurs pas toujours reluisantes sous-jacentes, le potentiel de divertissement premier degré des comics… En lisant Gwenpool, je ne cherche pas un reflet de la société ou un portrait réaliste d’une adolescente.

  • JP Nguyen  

    Quelle ouverture d’esprit ! Présence est vraiment un lecteur tout terrain. Je passe mon chemin sans regret…
    Une petite remarque quand même : « De mon point de vue, le sous-genre superhéros se prête particulièrement mal à l’humour, même référentiel, »
    Ah mais alors, ça veut dire qu’avec Figure Replay, je parviens à tirer mon épingle du jeu dans un registre difficile ? Ca ne va pas faire du bien à mon ego boursouflé, ça…

    • Présence  

      Oui, sans flagornerie aucune, Figure Replay est un contre exemple remarquable, presqu’un cas d’école. Tu sais conserver la personnalité des superhéros et leurs superpouvoirs, leur premier degré en quelque sorte, tout en les mettant en scène comme des personnages d’une comédie reposant sur des réparties humoristiques et un barrage incessant de calembours, mais aussi un comique de situation, un comique relevant de l’absurde, ou encore un humour référentiel, et j’en oublie sûrement. De mon expérience de lecteur, c’est un point d’équilibre instable difficile à trouver. Pour reprendre la formule d’Eddy, Figure Replay, ce n’est pas du débrief de cour de récréation.

  • Zelphur4  

    Hmmm, je veux bien être tolérant mais mémé moi qui n’a seulement que 4 ans de lectures a son actif, je ne peut pas lire cette….chose ?
    J’aime beaucoup tes critiques Présence, mais bon je sais pas, le perso m’attire pas, ainsi le fait que cette série a eu 25 numéros alors que « Venom :Space Kngiht » en a eu seulement 13. 🙁

    • Présence  

      Merci de ton retour.
      Le tome 3 n’était vraiment pas terrible. Par contre, je suis en train de me régaler avec le tome 4.

    • PierreN  

      Et la dernière série Nova n’en a eu que 7. C’est dommage, puisqu’il s’agissait sans doute-là du meilleur run sur le personnage depuis celui d’Abnett & Lanning.

  • Jyrille  

    Oh que j’aime quand l’univers Marvel se tourne en dérision ! La couverture de début, celle qui est une version alternative, est franchement chouette à mes yeux. Mais de quelle minisérie s’agit-il à la base ?

    De toute façon, mon problème est ici simple : je ne connais que Deadpool de loin (via le film), Gwen Stacy de loin aussi (via les films et mes souvenirs enfouis de mes lectures de Spider-Man lorsque j’étais un enfant), et je ne sais pas qui sont Spider-Gwen et Miles Morales (ce n’est pas un nouveau Spider-Man ?) et plein d’autres que tu cites, et je n’ai jamais lu Howard the duck (je devrai puisque j’adore Sex Criminals de Zdarsky… il arrive quand le tome 4 en VF d’ailleurs ??). Je louperai sans doute donc tout le sel de cette série, et c’est dommage car j’aime bien ce genre d’humour.

    Je passe donc allègrement malgré toutes les qualités et le ton que je pense apprécier. Cela me rappelle, de loin, le 1985 de Millar.

    La BO : trop facile, Bruce !

    • Présence  

      Pour la couverture alternative, il s’agit de la minisérie Deadpool Secret Secret Wars, parue en marge de Secret Wars de Jonathan Hickman & Esad Ribic.

      Pour Howard the duck, j’avais moi aussi été alléché par le nom de Chip Zdarsky, mais il officie en tant que scénariste et pas en tant que dessinateur. Je n’avais pas accroché aux premiers épisodes. Je le trouve meilleur en tant que scénariste de la série Peter Parker: The spectacular Spider-Man. Commentaires sur le site marchand habituel pour les 2 recueils mentionnés.

      Je viens de me remettre à la lecture de Sex Criminals (les tomes 3 & 4)et c’est toujours aussi excellent. 🙂

      • Jyrille  

        Merci Présence ! J’irai jeter un oeil à tes articles dès que possible. Et oui pour Sex Criminals ! Je viens de voir que le tome 4 est sorti en septembre 2017. Je vais donc devoir patienter encore quelques mois j’imagine avant d’avoir la VF (j’ai commencé en VF je continue en VF).

  • PierreN  

    « Miles Morales (ce n’est pas un nouveau Spider-Man ?) »

    Ce n’est autre que le second Spider-Man de l’univers Ultimate, intégré dans l’univers central suite à Secret Wars. Un film d’animation lui étante dédié va sortir à la fin de l’année si je me souviens bien.

    • Jyrille  

      Ok merci. J’ai vu la bande annonce de cet animé, avec mes enfants, et ma fille, fan de Spider-Man depuis ses deux ans (elle a dû voir le premier film de Sam Raimi une bonne cinquantaine de fois et le second presque autant) en a elle-même un peu marre de toutes ces variations autour de son personnage fétiche Marvel (l’autre étant Captain America, celui des films bien sûr).

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