Suicide is painless (SPAWN: THE UNDEAD)

SPAWN: THE UNDEAD par Paul Jenkins et Dwayne Turner

Un article de JB VU VAN

VO : Image Comics

VF : Semic, Delcourt

Profitez de la couverture, Spawn se fait rare dans les pages intérieures !
© Image Comics
© Delcourt

SPAWN: THE UNDEAD est une série dérivée de SPAWN, écrite par Paul Jenkins (assisté, pour un numéro, de Beau Smith), illustrée par Dwayne Turner et encrée par Chance Wolf. Initialement traduit par Sophie Viévard, il est paru sous plusieurs formats en VF : chez l’éditeur Semic dans le magazine SPAWN HORS SÉRIE n° 11 à 13 en 2000 et dans les 2 tomes de SPAWN UNDEAD [sic] sous la collection Semic Book entre 2003 et 2004, puis chez l’éditeur Delcourt dans l’album SPAWN THE UNDEAD en 2021.

Depuis SPAWN n°75, Al Simmons s’est vu attribuer une nouvelle mission. Ciel et Enfer préparent la bataille finale, l’Armageddon, et interviennent auprès des humains pour récupérer leurs âmes et s’en servir de chair à canon dans cette guerre imminente. Mère Nature a alors choisi d’entrer en jeu. Le Parlement d’Emeraude, lassé de l’interférence des anges et des démons, a convaincu Simmons d’empêcher cette moisson et de contrecarrer leur influence sur Terre. Le Spawn renégat se charge donc de protéger l’humanité, une âme après l’autre. SPAWN THE UNDEAD est ainsi constitué d’histoires sans grand rapport avec la série mère, et surtout de récits autocontenus (seuls les numéros 5 et 6 se suivent).

Through early morning fog I see / Visions of the things to be
© Image Comics

Dans SPAWN: THE UNDEAD n°1, un homme au bout du rouleau se tient sur le bord d’un pont, une bouteille à la main, prêt à sauter. Un inconnu l’approche et, s’engageant à ne pas l’empêcher de sauter, l’invite à lui raconter ses problèmes. Dans l’ombre, Spawn veille… Ce récit joue sur un film bien connu des Américains, à savoir LA VIE EST BELLE de Capra, où George Bailey, le personnage incarné par James Stewart voit sa vie s’écrouler et s’apprête à se suicider avant de rencontrer un ange. Paul Jenkins, peu de temps avant de créer SENTRY chez Marvel, pose les bases de la série en détruisant l’argument du film de Frank Capra : le Ciel “triche” en faisant un miracle pour George Bailey et le prive de son libre arbitre. Rendre celui-ci aux hommes, c’est également les mettre face à leur responsabilité. Après tout, selon la mythologie judéo-chrétienne, c’est bien le libre arbitre qui a damné l’humanité mais qui l’a également émancipé… La conclusion est choquante, et montre une direction plus dure, bien moins héroïque de la mission de Hellspawn.

Dans le second récit, un magicien aux pratiques occultes extrêmes, genre sacrifice d’enfants, a trouvé un moyen original d’échapper à la damnation : il a vendu son âme afin de savoir comment échapper à celui qui viendra la chercher. Devant ce roublard, l’enfer choisit un Hellspawn particulier : Al Simmons, le rebelle. Paul Jenkins ne s’en cache pas, cette histoire est une variation moderne sur Faust. Elle vaut principalement pour son twist final, qui révèle le destin du pseudo-Constantine. Mais elle permet surtout à l’artiste Dwayne Turner de proposer plusieurs visions de l’enfer, de la Divine Comédie à Jérôme Bosch. Spawn devient une figure obsédante, incarnation de la damnation imminente du mage. Je me suis même demandé si Paul Jenkins avait la Légende des Siècles de Victor Hugo à l’esprit. “L’oeil était dans la tombe, et regardait Caïn” !

Highway to hell
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La troisième histoire porte sur un démon intérieur, un souvenir d’une enfance traumatisante qui hante la protagoniste, la plongeant dans la dépression. Elle trouvera peut-être le salut dans les mots murmurés par un ancien soldat des abysses infernales. Si l’Armageddon est toujours présent en sous-texte (un ange apparaît à Spawn), Jenkins s’intéresse plus à la spirale de la dépression due au souvenir d’une parente abusive, aux sentiments de culpabilité d’une ancienne enfant maltraitée et aux émotions ambiguës, mêlant haine et amour, qu’elle a envers son ancien bourreau.

Le quatrième numéro tranche avec les précédents, et s’oriente vers un ton plus léger… enfin, dans l’humour noir. Une secte suit les préceptes d’un gourou auteur de romans de science-fiction. Maître Bloo, le guide de cette Confrérie Galactique, a en effet promis à ses abonnés, pardon, fidèles, que le grand Arkon le Timide leur réserve une place dans le Vaisseau Mère qui les emportera vers la félicité. Le hic dans cette combine, c’est que son Arkon made in China commence à faire des miracles imprévus devant ses fidèles. Et certains l’ont reconnu dans une silhouette drapée de rouge. Bon, bien entendu, toute ressemblance avec la Scientologie serait purement volontaire. Mais loin de se limiter à une critique de la secte, c’est le principe de la religion organisée, une entreprise financière autour de la foi en un au-delà, qui est visé (c’est en effet le Ciel plutôt que l’Enfer qui est derrière cette combine). C’est drôle, l’histoire m’a beaucoup rappelé un épisode comique de la série d’habitude très sérieuse MILLENIUM : “Le Jugement dernier” (Jose Chung’s Doomsday Defense en VO), diffusé un peu moins de 2 ans avant ce numéro. On y trouve déjà un gourou escroc, des imbéciles heureux dans les rangs des fidèles, et une conclusion particulièrement noire pour un récit humoristique. En effet, Al Simmons ne va pas faire dans la dentelle pour empêcher le Ciel d’attirer d’innombrables fidèles amateurs de romans de gare.

I’m Bloo, dabbadi, dabadda…
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L’histoire suivante est en deux parties. L’accident de voiture qui a rendu Richard Doyle tétraplégique a également fait de lui un veuf. Brisé tant physiquement que moralement, il ne tient que grâce à la présence de sa chatte Roxie. Mais, à la lisière de sa perception, une ombre rouge et noire lui souffle que ce seul bonheur n’est qu’un piège. Cette fable marque pour moi le ventre mou du titre SPAWN: THE UNDEAD. En effet, on approche de la redite avec un protagoniste empêchant une âme de trouver le repos en se raccrochant au passé. De plus, le caractère forcément statique de l’histoire (le personnage est cloué sur un fauteuil roulant) empêche tout changement de lieu. Dwayne Turner tente de contourner cette limitation en illustrant par métaphore visuelles les souffrances de Richard, mais les pages sont bien vides et privées d’arrière-plan. Et après l’épisode comique qui l’a précédé, le propos nihiliste de la morale est pesant : il n’y a pas d’amour, rien qu’une peur de la solitude.

Au milieu d’un centre commercial dont la foule fait face à ses plus grandes phobies, notre Hellspawn favori rencontre l’incarnation de la Terreur, Bélial. Il tente d’ordonner à ce dernier de cesser d’influencer l’humanité. Mais si l’on intervertit les mots d’une certaine réplique issue de DAREDEVIL: BORN AGAIN, un homme sans peur n’est-il pas un homme sans espoir ? Autre épisode que j’ai moyennement apprécié, car j’ai trouvé son propos incertain. Si l’on suit toujours – en pointillé cette fois – une âme en perdition, celle-ci ne croise pas la route de Spawn et son histoire n’a ni conclusion ni morale. L’échange qui se veut tendu m’a paru aussi contradictoire que confus. Belial accuse par exemple Simmons d’être un hypocrite car il intervient lui-même dans les affaires humaines… ce qui aurait été plus convaincant s’il avait interagit avec un autre personnage dans ce récit. Cette confrontation vaut surtout pour son impact dans le numéro suivant.

Stairway to heaven ?
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Dans SPAWN: THE UNDEAD n°8, Kerry, une serveuse, vit la même routine depuis 30 ans. Jusqu’à ce qu’un soir, un client, un habitué de longue date au visage brûlé (un vétéran ?), se décide à lui parler. Pour cet avant-dernier numéro, c’est Al Simmons qui se livre à l’humain en danger du jour. Il lui fait part de sa fatigue et de ses doutes sur sa mission. Paul Jenkins propose une belle construction, donnant des indices sur les révélations à venir : ici une télé diffusant le Pinocchio de Disney, ailleurs des clients très figés et silencieux. Soit dit en passant, carton rouge à la couverture VO qui spoile joyeusement la conclusion. Dwayne Turner imagine Whoopie Goldberg dans le rôle de Kerry – j’aime à penser que c’est une référence à Star Trek – The Next Generation où elle jouait une tenancière de bar et servait de confidente aux héros.

L’ultime histoire de SPAWN THE UNDEAD se déroule dans le couloir de la mort d’un pénitencier. Rumeal Lincoln voit ses voisins de cellule parcourir l’un après l’autre le chemin qui mène à la chaise électrique. Il croit en peu de chose, y compris en sa propre culpabilité, mais il croit en un croquemitaine : le vieux Sparky, qui l’attend au bout du couloir qu’ont emprunté les autres condamnés. S’il est visuellement très présent, notre ami Spawn ne va agir que très peu dans ce récit, ne prononçant qu’un mot à Lincoln. Son mutisme fait que l’histoire est totalement coupée de la motivation initiale de la série. En effet, aucune influence angélique ou démoniaque ne touche le personnage de Lincoln : l’horreur qu’il a commise est entièrement humaine. Pourtant, dégagé du contexte de l’Armageddon, l’objectif d’Al Simmons reste ici celui des premiers numéros : mettre l’humanité face à ses responsabilités. Le protagoniste en tire une épiphanie qui lui fait réaliser sa véritable nature.

L’envers du décor
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Comme de nombreux spin-off de SPAWN, SPAWN: THE UNDEAD tente de créer une série autour du personnage-titre en ne l’utilisant que de manière parcimonieuse. Ici, Spawn joue le rôle d’adjuvant de personnages humains, les guidant vers la liberté, quel que soit le coût pour eux. Les meilleurs récits de ce titre sont ainsi ceux qui développent la personnalité l’homme ou la femme dont s’occupe Spawn. Plus celui-ci est présent (notamment dans les numéros 5 à 7), moins les histoires m’ont paru intéressantes. On notera également une tendance de l’auteur à exposer la mission de Spawn sur plusieurs numéros, une répétition qui devient rapidement lassante. Puisqu’on en est aux points négatifs, j’espère que vous êtes adeptes de la marotte des spin-off de SPAWN de l’époque, à savoir les dialogues et la narration à même l’image, sans phylactère. Pour ma part, je les trouve difficile à lire, mais tous les goûts sont dans la nature !

Mais le titre grandit quand Paul Jenkins s’intéresse à l’esprit humain, aux tourments s’incarnant sous la forme de fantômes, aux regrets prenant une forme physique, aux peurs. Je déconseille d’ailleurs la lecture de cette série si vous êtes sujets à la déprime ! Si le mal, la haine existent, l’amour n’est qu’une illusion égocentrique, un refuge face à la peur d’être seul. La noirceur de la série, son cynisme sera, en fonction de votre ressenti, le point vendeur du titre ou son plus grand défaut. Niveau graphique, Dwayne Turner est très irrégulier, tour à tour inspiré (le 8e numéro le montre sous son meilleur jour) ou en pilotage automatique (encore une fois, l’absence de décors des n°5 et 6…). Si chaque récit est autonome, on peut suivre en filigrane une subtile évolution du personnage d’Al Simmons, déterminé et ferme dans ses objectifs dans les premiers numéros, puis en proie au doute et à la solitude en fin de série – l’ultime page du comics le montre et le décrit comme seul, dans l’obscurité.

Noir, c’est (rouge et) noir !
© Image Comics

BO :

15 comments

  • PierreN  

    Il n’y guère que David Hine qui aura réussi à m’intéresser à cette série (juste le temps d’un run).

  • Nikolavitch  

    tiens, un Depeche Mode que je ne crois pas connaître !

    • Jyrille  

      Elle est uniquement sortie en single. Je la connaissais car elle est sur la compile THE SINGLES 81-85 qui est très bien.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour JB.

    J’ai un bon souvenir de SPAWN: THE UNDEAD. J’achetais tous sur SPAWN à l’époque et j’ai rarement regretté mes achats.

    Déjà cette série bénéficiait d’un excellent scénariste, parmi le plus intéressant à l’époque, Paul Jenkins. Il était capable décrire des histoire qui tiennent la route sur un seul numéro et j’ai toujours apprécié son approche psychologique mais surtout il se concentrait sur les personnages et leur tourments. Des tranches de vies assez glauque mais vivante. Il se passe plus de chose, plus d’émotion dans 22pages de Jenkins que dans 2 ans de production d’un comics actuel (ou bien de Bendis pour comparer avec l’époque).

    Et puis le travail de Dwayne Turner n’a jamais été aussi bon que quand il travaillait sur Spawn.

    J’aime le fait que Spawn rode dans l’ombre, n’est jamais loin, mais n’est pas le personnage principal des différents récits.

    Maintenant je faisais à l’époque à peu près les mêmes reproches que toi notamment dans le lettrage que je ne trouve pas bon, voire illisible. en tous cas c’est très désagréable à lire. Et puis on voyait bien que cela ne pouvait pas durer ad vitam æternam.

    tu t’en sors bien, en faisant un résumé de qualité (et j’insiste sur résumé) de chaque épisode. Belle exercice que tu maitrises.

    J’ai une histoire compliqué avec Spawn, faite de je t’aime moi non plus. J’y reviens en fait très fréquemment. J’achète, j’apprécie puis j’arrête puis j’y reviens…pour un auteur (David Hine), un dessinateurs (Greg Cappulo, Whilce Portacio), des évènements comme autour du 200 puis du 300, puis le Spawn verse ou encore récemment le nouvelle rencontre avec Batman (qui est une catastrophe au niveau de l’écriture au passage). Je relis fréquemment du Spawn notamment les spin-off ou la production d’Alan Moore ou Neil Gaiman (perso je ne rencontre pas dans les conflits opposants les auteurs).

    La semaine dernière je me suis trouvé pour 1€ un numéro de la malédiction de Spawn (les épisodes avec Angela).

    La BO : je suis complètement passé à côté de Depeche Mode étant jeune. Cela passe bien des décennies après.

    • JB  

      Merci pour ta lecture !
      Bendis n’était-il pas sur la série Sam & Twitch à l’époque ? Il faudrait que je relise ça.
      Mon problème avec la série mère est surtout qu’il manque un bon auteur. McFarlane a un concept mais pas vraiment d’histoire sur le long terme

    • JB  

      Merci pour ta lecture !
      Bendis n’était-il pas sur la série Sam & Twitch à l’époque ? Il faudrait que je relise ça.
      Mon problème avec la série mère est surtout qu’il manque un bon auteur. McFarlane a un concept mais pas vraiment d’histoire sur le long terme

      • Fletcher Arrowsmith  

        Je suis d’accord avec toi sur la série mère, mais sur la durée la destiné et les aventures de ce personnage arrivent finalement à toujours l’intéresser. On parle quand même d’une série indés régulières qui a plus de 300 numéros derrière elle. Chez Image comics seuls SAVAGE DRAGON peut rivaliser et ensuite INVINCIBLE ET WALKING DEAD.

        Les débuts sont chaotiques et inintéressants mais près l’apport des 4 scénaristes puis l’arrivée de Greg Cappulo la série prend son envol, surtout à partir du 50, pour assumer son côté horreur et glauque. Il y a quand même des numéros où il faut s’accrocher (pauvreté, mafia, inceste, pédophilie ….). Jusqu’au 100 cela va. Ensuite cela dépend, comme toutes les séries mainstream, du scénariste. Clairement Brian Holguin et David Hine (mais aussi Alan Moore et Neil Gaiman) se détachent. Mais aussi Bendis et Jenkins sur les spin-off.

        En effet Bendis était plus sur Sam&Twitch mais il fallait surtout voir une pic à son écriture au sens large, lui le pape de la décompression, des gaufriers aux cases identiques et au dialogues interminables. Jenkins est un excellent scénariste, qui sait écrire une histoire bien troussée en peu de page.

        Et puis graphiquement il y a toujours eu de sacrés dessinateurs, une qualité constante et impressionnante.

  • Jyrille  

    Je n’ai jamais lu SPAWN de ma vie donc merci pour les infos JB ! Je dois avoir vu le film, mais c’est vague (et je sais que c’est un cataclysme…). Bref tout ça pour dire que je découvre à peu près tout ici. Respect pour la citation de Victor Hugo.

    En tout cas je comprends un peu mieux : fan de MASH jusqu’au bout (et aussi de Star Trek Next Generation que je n’ai toujours pas regardée (et ça n’arrivera peut-être jamais)). Est-ce que tu aimes la version de Suicide is Painless par Marilyn Manson ?

    La BO : bon choix, merci !

    • JB  

      J’ai toujours adoré cette citation (et ma mère m’a éduqué en ce sens, connaissant par coeur la Légende des Siècles), symbole d’une culpabilité obsédante.
      Je n’ai pas écouté cette version, je vais me pencher dessus !

  • Présence  

    Une série dérivée que je ne connaissais pas du tout : merci pour cette présentation détaillée très éclairante et très agréable à lire.

    Toute ressemblance avec la Scientologie serait purement volontaire : il me semblait bien reconnaître la démarche de L. Ron Hubbard (toujours une bonne source de comique, comme L-Ron dans la Justice League de Giffen & DeMatteis).

    Paul Jenkins : un scénariste que j’aime beaucoup également.

    Les dialogues et la narration à même l’image, sans phylactère : une marque de fabrique de la série Spawn depuis ses débuts.

    Dwayne Turner : je me rends compte que je n’ai rien lu de lui, même si Panther’s prey (de Don McGregor) m’attend dans une pile de lecture. En allant sur internet, je vois qu’il a travaillé pour le Continuity Studio de Neal Adams.

    • JB  

      Merci pour tes retours !
      J’ai tâché d’associer à un court résumé une brève analyse de chaque numéro.
      L-Ron, Manga Khan, Mr Nebula et son Skieur, toute une époque !
      Pour les textes à même l’image, j’ai l’impression que c’est quelque chose propre aux spin-offs, je ne me rappelle pas de son usage dans la série SPAWN elle-même (en même temps, j’ai moins suivi au-delà du 100e numéro)

  • Bruce lit  

    Les dessins ont l’air supers.
    Je n’ai jamais été convaincu du grand talent de Paul Jenkins (pardon Tornado) et surtout quelque entrée j’ai pu chercher dans le monde de SPAWN je n’ai jamais réussi à m’y intéresser à l’exception de l’animé HBO qui était du très haut de gamme pour l’époque.
    Sur ce que tu racontes, on est un peu quand même sur le concept de Sandman : un minimum d’apparitions pour pouvoir évoquer dans une série fantastique des problématiques sociales. Neil GAiman appréciera…Encore….
    Respect pour exhumer ce DM méconnu. Pour moi le groupe est assez inintéressant avant Shake The Disease qui laisse entrevoir le formidable potentiel du groupe. Mine de rien, tu touches ta bille JB !

    • JB  

      J’ai un peu une relation amour-haine avec les comics de Paul Jenkins. J’ai bien aimé ses Spider-Man, ses Inhumans ou ce qu’il a écrit pour l’univers Witchblade/Darkness. Par contre, je n’oublie pas qu’il est le créateur de l’infecte Sally Floyd pour Generation M et des séries « Front Line » durant les grands crossovers Marvel.
      Pour les parallèles avec le Sandman de Gaiman, MacFarlane en est-il encore à quelques « emprunts » prêt ?

  • Tornado  

    Il fut un temps où je me serais rué sur ce bouquin. La seule mention de Paul Jenkins sur ce genre de concept où il excelle aurait motivé l’achat compulsif.
    Et oui, je suis grand fan de ce scénariste (que fait-il aujourd’hui ?), capable d’insuffler de l’épaisseur à toutes ses histoires, et particulièremennt doué pour incarner un petit récit dans un numéro auto-contenu (voir aussi les minis CAPTAIN AMERICA THÉÂTRE DE GUERRE et THOR HEAVEN & EARTH, des réussites).
    Et oui, je suis convaincu qu’il fait partie des grands. Texte et sous-texte. Il y a toujours avec lui une méthode qui lui permer de raconter quelque chose d’intéressant, voire de profond derrière l’histoire de façade. Et non, je ne suis pas d’accord avec ceux qui trouvent que ses récits sont banals, mous, prétentieux ou je ne sais quoi d’autre. C’est surtout qu’il contourne les habitudes des comics bourrins pour s’intéresser à des concepts.
    Après, il n’échappe pas aux impératifs de l’éditeur. Longuement cantonné aux FRONTLINES des events Marvel, par exemple, on voyait bien qu’il finissait par en avoir marre, et ça devenait de moins en moins intéressant. Son SPIDER-MAN a été critiqué à l’époque. Mais c’est surtout parce qu’il était dans l’ombre du run principal de JMS et qu’il ne bénéficiait pas de la même liberté. Parce que, à le relire, c’est quand même malgré tout un bon matériel sur le tisseur. Et, avec le recul, c’est suffisemment rare pour ne pas le rappeler.

    Merci en tout cas pour ce focus sur cette série qui m’avait échappé. Je surveillerai les rayons quand j’irai chiner chez les bouquinistes. Ça a quand même l’air d’être au-dessus du tout-venant.

    La BO : Du Depeche Mode un peu vieillot avec ce son synthétique tonitruant, mais comme d’habitude avec ces Beatles des années 80, on se laisse finalement emporter par les mélodies et les harmonies imparables. J’aime bien ce titre quand même.

  • JP Nguyen  

    Merci pour cette présentation très claire. J’ai lu la première grosse vingtaine de fascicules SPAWN en VF avant d’arrêter et de ne jamais m’y remettre. Le fait que ce soit la même équipe scénariste/dessinateur sur l’ensemble de cette mini et que les récits soient auto-contenus sont deux points positifs pour tenter cette lecture, en médiathèque ou en ligne…
    La BO : j’aime bien !

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