MON PETIT RENNE par Richard Gadd
Un article de DOOP O’MALLEY1ère publication le 7/05/24- MAJ le 07/08/24
Cet article vous présente la mini-série MON PETIT RENNE (BABY REINDEER) disponible depuis avril 2024 sur Netflix. MON PETIT RENNE est une série en 7 épisodes d’une demi-heure créée et écrite par Richard Gadd, adaptée de sa pièce éponyme.
Je suis très réticent face aux phénomènes de mode, surtout lorsqu’ils émergent d’Internet, qui a tendance à s’enflammer et à décréter que telle ou telle série est la meilleure de l’univers…pendant une semaine, avant d’être remplacée par une autre. Ce qui n’empêche toutefois pas d’être curieux cela dit.
Après avoir vu revenir le nom de cette série plusieurs fois dans mes fils d’actualité pendant mes vacances, j’ai donc décidé de tenter l’aventure. Même si NETFLIX n’a fait aucune promotion de cette œuvre, perdue dans les limbes de sa plateforme. Et si les premiers épisodes semblaient prometteurs, la série effectue au fil du visionnage une plongée malaisante dans la solitude, le désir de plaire et l’impuissance assez rapidement. Avec un cruel recul sur soi. Une série qui va laisser des traces, tant par son propos que par l’intransigeance et la lucidité malaisante de son créateur envers lui-même. Malaise renforcé par le fait que la série se base sur des faits réellement vécus par Richard Gadd. Oui, ces évènements ont bien existé !
Souvent, à l’issue d’une série ou d’un film, je me demande quelle question je poserais à l’auteur ou le réalisateur s’il était en face de moi. Là, l’unique question qui me viendrait à l’esprit, ce serait : « est-ce que ça va bien ? » en le réconfortant dans mes bras. MON PETIT RENNE montre une franchise et une mise à nu de la complexité de l’esprit humain comme j’en ai rarement vu, en tout cas à la télévision. Aux futurs spectateurs : ne vous laissez pas avoir par l’apparence un peu trop « netflixienne » de la série qui pourrait vous donner envie de ne pas cliquer. Préparez-vous plutôt à assister à un grand moment de vérité crue, qui semble tellement sincère qu’il ne peut pas vous laisser indifférent.
Le point de départ de la série est pourtant assez simple : Donnie est un jeune acteur écossais raté, qui a déménagé à Londres pour tenter sa chance dans la comédie et le stand-up. Sans argent et contraint de partager un appartement avec la mère de son ex-petite amie, Donnie travaille dans un pub le jour et parcourt les salles de spectacle la nuit, participant à tous les concours de comédie qui lui permettraient de pouvoir se faire remarquer. Ce qui ne risque pas d’arriver tellement ses blagues et sa volonté de choquer passent à des milliers de kilomètres de l’esprit des spectateurs.
Alors qu’il est derrière le comptoir de son pub, Donnie remarque une femme obèse d’une quarantaine d’années assise au comptoir. Elle pleure. Lorsque Donnie lui propose un thé, elle lui répond qu’elle n’a pas d’argent. Il lui offre donc gratuitement la boisson. Et c’est le début des ennuis. Car il est évident que dès la première seconde Martha est sous le charme de Donnie, lui racontant mille et un mensonges pour se faire remarquer. Son statut d’avocate d’affaires qui côtoie les Tony Blair et autres magnats politiques, ses diplômes, sa fausse vie, ses photomontages Facebook tout pourris. Et Donnie laisse faire. Cela peut se comprendre. Après tout, ça fait aussi partie du travail de barman. C’est toujours agréable de savoir qu’on plaît, même si on n’est absolument pas intéressé.
Et puis elle est touchante Martha, lorsqu’elle envoie dans ses messages internet « écrit sur mon I-Phone » depuis un vieux téléphone à clapet. On parle bien de l’amour fou, et finalement, ce n’est pas si gênant que ça si elle fantasme et délire un peu. Sauf qu’en réalité c’est beaucoup plus grave. Parce que non seulement Martha y croit, mais elle devient de plus en plus entreprenante, restant toute la journée au bar et proposant même un pique-nique pour son anniversaire. Donnie se doit de remettre les choses au clair en l’emmenant dans un café. Il se dit qu’il a peut-être été un peu loin, même si de fait il n’a rien fait de plus qu’être sympa. Mais c’est trop tard. Martha n’a vraisemblablement pas les codes et reste persuadée qu’elle et Donnie forment un couple. Elle a transformé la moindre phrase, la moindre hésitation dans l’attitude de Donnie, le moindre sourire comme preuves de son amour. Elle commence donc à le suivre, à le traquer sur internet, obtenant son adresse, les endroits où Donnie se produit, sa page Facebook. Heureusement qu’elle n’a toujours pas son numéro de téléphone ! En faisant quelques recherches, Donnie découvre que Martha a un sacré passif. C’est tout simplement une harceleuse professionnelle, qui a même passé du temps en prison. L’histoire de la série pourrait s’arrêter là et nous montrer tout simplement comment Donnie va pouvoir échapper à cette personne. Et la réponse est simple : la signaler à la police.
Et c’est précisément à partir de ce moment que la série prend un tournant radical. Il n’est pas de fait surprenant que la scène d’ouverture du premier épisode montre Donnie au commissariat, en train de dénoncer sa harceleuse. Et faire marche arrière. Parce que Donnie, même en connaissant les habitudes de Martha, ne peut pas s’empêcher de lui parler. Qu’est ce qui peut donc pousser ce garçon à entrer dans le jeu de celle qui lui pourrit la vie ? Eh bien c’est le quatrième épisode d’une intensité terrifiante qui va plus ou moins nous donner des indices. Et vous n’êtes tout simplement pas prêts.
Une excellente série se distingue souvent par sa capacité à proposer un épisode référence. Un épisode qui sort du lot et qui vous fait réévaluer le niveau général. Je pense à l’épisode de la mort de Joyce ou le musical dans BUFFY CONTRE LES VAMPIRES, celui de l’identité de Bob dans TWIN PEAKS, de la révélation des cylons dans BATTLESTAR GALACTICA ou bien de tous les épisodes de toutes les saisons de SUCCESSION ou de THE LEFTOVERS. Un moment tellement fort dans une série qu’il vous fait bondir de votre chaise en criant « oui, c’est ça, c’est exactement ça » ! Eh bien l’épisode 4 de MON PETIT RENNE est de cet acabit. Celui qui vous cloue à votre fauteuil par non seulement les thèmes qu’il aborde, mais aussi par la manière dont il le fait. C’est la clef de voute de la mini-série, celui qui donne un nouvel éclairage sur les agissements et la vie de Donnie. Et tout devient clair. Pourquoi il drague sur des sites de personnes trans, pourquoi il ne réagit plus, pourquoi il est incapable d’avancer.
La raison est évidente : Donnie est intégralement brisé depuis des années. Le plus malaisant c’est qu’il est pleinement conscient de sa condition. Et je pense que c’est cette vérité qui frappe encore plus le spectateur. Attirer la sympathie en évoquant les traumatismes passés serait très simple mais Richard Gadd fait preuve de beaucoup plus de finesse et de complexité que ça. Ce qui fait que MON PETIT RENNE fonctionne, c’est sa sincérité qui ne peut absolument pas être remise en question. L’auteur va trop loin dans ce qu’il nous décrit pour en avoir rajouté. Il aurait pu embellir les faits, tourner le récit en sa faveur ou se poser en victime : il n’en est rien. Car son personnage ne prend jamais la décision qu’il faut. Richard Gadd va très loin dans l’analyse de sa psyché et dévoile au spectateur des choses plus qu’intimes que personnellement je n’aurais jamais osé aborder dans une série télé si j’avais été à sa place.
Donnie (ou Gadd), c’est cet insecte attiré par la lumière de la flamme, qui a conscience du fait qu’il est en train de brûler vif, mais qui continue quand même d’y aller. Richard Gadd explore dans son récit toute la complexité et l’ambigüité de l’esprit humain. Cette lucidité impudique, dévoilée à tous, crée bien évidemment un malaise absolu pour le spectateur empathique, qui se sent presque gêné par les aveux de l’auteur. Le mal-être de Donnie n’est désormais plus analysé, mais vécu ! Et finalement, cette histoire de harcèlement devient secondaire. Car MON PETIT RENNE n’est pas une série sur le harcèlement mais plutôt sur la solitude. Cette solitude que tous les gens brisés ressentent, même lorsqu’ils sont accompagnés. Richard rencontre à plusieurs reprises la femme de sa vie dans la série, et à chaque fois il ne parvient pas à construire. Et ce qui est tragique, c’est qu’il n’attribue pas cette incapacité émotionnelle et affective aux évènements traumatiques qu’il a vécus mais plutôt à son incapacité à y faire face. Paresse ? Lâcheté ? Un peu de tout ça certainement. C’est assez inattendu et surtout très subtilement écrit. On est dans une série anglaise et rien ne se termine bien, rappelez-vous.
MON PETIT RENNE est certainement une des séries les plus subtiles sur la quête de soi que j’ai pu voir sur Netflix. Vous me direz, ce n’est pas très difficile. Certains bas du front ne pourront y voir autre chose qu’une série « woke » de plus. Et c’est vrai. La série présente des personnages trans, bi, hétéros, de couleur ou en recherche d’identité dans cette série. Sauf qu’ils ne sont pas jugés pour ce qu’ils sont. Même pas notre sérial-harceleuse. C’est l’une des principales qualités de MON PETIT RENNE. Gadd décrit les gens, TOUS les gens qui l’entourent avec une bienveillance qu’il n’arrive pas à s’appliquer. Le personnage de Teri, interprété par Nava Mau en est le parfait exemple. Il s’agit d’un personnage trans, qui va accompagner la vie de notre héros pendant un certain temps. Initialement présentée comme un cliché (une femme-trans forte qui n’a pas peur de se battre), les incertitudes de Donnie et son incapacité à l’aimer renvoient immédiatement Teri à son identité, la montrant comme un personnage nettement plus fragile que prévu. Elle ne comprend pas que si Donnie ne peut pas l’aimer, ce n’est pas à cause de son identité (c’est la seule explication qu’elle voit) mais parce qu’il en est totalement incapable à cet instant de sa vie. MON PETIT RENNE utilise tous les clichés des séries Netflix pour mieux les transcender, nous plongeant dans l’intime, dans l’inconfortable ou le difficilement acceptable. D’ailleurs il est intéressant de noter que l’harceleur de la série est une harceleuse. Richard Gadd ne se soucie pas des étiquettes ou des stéréotypes. Son propos est totalement apolitique et se défend du moindre agenda progressiste. Il décrit les gens uniquement en nous montrant ce qu’ils sont vraiment. Et il ne les juge pas. Au contraire, la manière de filmer et d’écrire les personnages secondaires, qu’il s’agisse de ses amis, de ses parents, de ses amours ou même de sa pire ennemie de l’autre côté du comptoir est toujours posée de manière bienveillante. C’est fort et puissant.
On pourrait penser que Donnie réussit finalement à avancer lors d’un épisode cathartique, où il dévoile enfin son passé lors d’une compétition de stand-up qui tourne mal. Révélations qui lui apportent cette célébrité immédiate que les réseaux sociaux et le monde d’aujourd’hui permettent. Et il n’en fera rien. Au contraire, Donnie est tellement déstabilisé par ses propres sentiments qu’il n’arrive finalement pas à se débarrasser une bonne fois pour toute de sa harceleuse, dont il continue à écouter les messages enregistrés sur son téléphone (elle a évidemment réussi à obtenir son numéro). Pire encore, il fantasme à son sujet. Et on le comprend ! Ces décisions qui sembleraient tellement impossibles et uniquement faites pour rajouter des épisodes à la série prennent un autre sens à la lumière de ce qu’on a pu voir de sa vie. En réalité, Donnie se reconnaît en Martha, tout simplement. Parce que même s’ils n’ont pas vécu les mêmes expériences, ils sont tous les deux brisés. Et Donnie continue même après le dénouement à faire les mauvais choix. Jusqu’à cette fin de série qui boucle la boucle.
MON PETIT RENNE n’a pas été mise en valeur par NETFLIX et ça pourrait se comprendre : thèmes difficiles et acteurs inconnus. Pourtant, ces derniers sont tout simplement parfaits. Le physique de Richard Gadd évolue tout au long de la série, passant du jeune humoriste loser à une sorte de Christian Bale décharné et cerné. Il incarne et revit tout ce qu’il a écrit et vécu et par conséquent, son interprétation ne peut être que d’une authenticité folle. Cela a dû être difficile pour lui de rejouer ces moments-là. Il est accompagné de Jessica Gunning, parfaitement dirigée dans le rôle de Martha, et qui apporte une subtilité/naïveté/folie assez stupéfiantes au personnage. Autour de ces deux personnages, on retient la prestation très en finesse de Nava Mau, la compagne trans de Donnie et surtout celle de Tom Goodman-Hill dans un rôle dont la bonhomie devient source de terreur. Du côté de la réalisation, rien de bien novateur, mais pour une série qui se veut fidèle à la réalité, ce n’est pas une déception majeure. Mais c’est plutôt bien fait. Les deux réalisatrices Weronica Tofilska (LOVE LIES BLEEDING) et Josephine Bornebusch parviennent parfaitement à rendre les circonvolutions mentales de l’esprit de Donnie. Elles utilisent leur sens de la mise ne scène pour ne pas perturber l’émotion brute proposée par l’histoire.
Pour conclure sur une note peu optimiste, alors que MON PETIT RENNE se veut principalement un message de tolérance, certains spectateurs ont lancé à l’issue de la série une véritable chasse aux sorcières, remuant tout Internet pour trouver la véritable identité des personnages décrits par Gadd. Qui s’est retrouvé forcé de communiquer sur les réseaux lorsque certains de ses collègues de travail se sont retrouvés accusé à tort.
Monde de merde.
La BO du jour :
Une série dont j’ai entendu parler et que je suis bien content de pouvoir découvrir par cet article analytique plein de sensibilité.
Une autobiographie qui a l’air de déborder de sincérité et d’autoanalyse sans concession. Je présume que son visionnage doit parfois être ardu, et épuisant émotionnellement parlant.
La BO : excellent.
Merci ! Le visionnage d’un épisode en particulier est effectivement particulièrement éprouvant..
Je me retrouve dans le préambule de cet article: les séries buzzant sur Netflix m’ayant souvent déçues, je ne me suis pas précipité pour la voir, quand j’ai vu fleurir les articles la concernant, je ne savais même pas ce que c’était (je comprenais pas le coté true story surtout vu le titre de la série, je croyais que c’était un truc pour enfant)…
Il faudrait que j’y jette quand même un œil, ton article fait envie, mais en même temps, il y aurait quelque chose à dire sur sur l’impact de la série et son succès: il s’inscrit dans une vraie prédominance de l’attrait pour les « ceci est une histoire vraie » avec l’idée que cela influe sur le regard du spectateur, cela fait longtemps que j’entends autour de moi « j’aime bien quand je sais que c’est une histoire vraie » comme si il fallait une validation du réel dans la fiction, on sent que tout cela baigne dans un monde où la limite entre la fiction, le réel, le fait divers, le témoignage, la télé réalité, les réseaux sociaux se brouillent de plus en plus, au point qu’on peut vraiment se demander si il devient possible de regarder cette série (une œuvre de fiction de fait) pour elle-même.
oui mais là la valeur ajoutée c’est que c’est une histoire vraie écrite et interprétée par la personne qui a subi ces événements. et qui ‘sest vu rejouer des scènes assez glauques.
Mon cher Doop, ayant eu de bons échos sur cette série, alors que je n’avais pas décidé de m’y mettre, je crois que je vais d’abord la regarder avant de lire ton article. En effet, j’ai commencé à le regarder en diagonale et il me semble que tu en dis beaucoup, et puis de toute façon, j’aurais une meilleure perception et on pourra mieux en parler dès que je l’aurais vue.
Je retiens cela dit que tu parles d’épisodes références, et je suis d’accord. Je cite celui de la mort de Joyce dans Buffy (THE BODY) dans mon article sur Charlie Hebdo (sur le site) et celui de ONLY MURDERS IN THE BUILDING, déroulé du point de vue d’un sourd, dans mon article sur ECHO. Mais il y en a beaucoup d’autres dans Buffy et comme tu le dis, dans THE LEFTOVERS. Alors que dans certaines séries, tu n’en as pas vraiment besoin (je pense aux Sopranos ou The Wire par exemple).
Merci encore pour ma culture, mais je ne suis pas tellement intéressé par le sujet (ça manque quand même un peu de gorilles géants et/ou de karaté 🙂 ).
Dans le genre adapté d’une histoire vraie/mini-série récente, passée également un peu inaperçue, j’ai regardé CANDY (le genre de truc qu’on regarde en couple). C’était très bien.
Merci pour cette découverte et analyse !
Malgré cette présentation dithyrambique, je pense que je vais passer mon tour. Malgré la maestria qu’implique la comparaison avec les épisodes clés de Battlestar Galactica, Twin Peaks, Buffy et autre, j’avais bien aimé les épisodes de ces séries car ils se déroulent dans un univers fictionnel, en décalage avec la réalité. Je crains de ne pas être client d’une tranche de vie évoquant les horreurs dont a souffert l’auteur, sans la distance qu’apporte le côté fictionnel d’un récit.
C’est vrai que c’est dur !
« Car MON PETIT RENNE n’est pas une série sur le harcèlement mais plutôt sur la solitude. » Ne serait-ce pas d’avantage un récit sur l’emprise ?
Merci Doop, grâce à toi et au fait que j’ai lu que Stephen King adorait cette série (ce qui n’est pas toujours gage de qualité hein…, le mec étant fan de Scott Snyder, oui…), je vais très certainement sauter le pas.
Sans toi, il était hors de question que je le fasse. Déjà, je trouve que le titre de la série est épouvantable (même si j’ai bien conscience qu’il doit y avoir une explication une fois la série vue). Et puis je n’ai plus AUCUNE confiance pour les séries Netflix toutes plus médiocres les unes que les autres à quelques exceptions salutaires.
Donc, entre le titre et la nana obèse, j’étais persuadé -à tort- qu’il s’agissait là d’une nouvelle dénonciation des injustices de ce monde à savoir un plaidoyer contre la grossophobie.
Ayant horreur d’être endoctriné sans mon consentement (c’est important hein le consentement), j’estimais être suffisamment mature et formé pour passer allégrement outre ; ton article me donne totalement tort et ça me plait, même si – et tu le précises- il y a quand même le cahier des charges Netflix et un personnage transgenre.
Mais, tu as attisé ma curiosité et je ne manquerais pas de fare un retour de ce que j’en ai pensé.
Merci. j’espère que ça te plaira.
l’emprise, je dirai pas ça. après mon petit renne, c’est globalement une vraie série « woke » avec toutes les guillemets possibles mais dans le véritable sens premier du terme. Loin d’une représentation forcée, elle donne un éclairage en profondeur sur ce que les gens sont. Et c’est assez rare pour être signalé. Surtout que, de fait, on est dans une histoire reelle.
Bonsoir Doop.
merci pour cet article. Bien écrit, avec une analyse intéressante, qui intrigue. Un de tes meilleurs.
Intrinsèquement cela ne m’intéresse pas mais tu as su faire jouer immédiatement une corde sensible une série en 7 épisodes d’une demi-heure 🙂
Si j’ai du temps pour regarder je viendrais avec plaisir en discuter.
Comme Bruce : titre de la série tout naze.
J’étais tombé sur le teaser plusieurs fois en me connectant à Netflix. Les histoires de harcèlement me mettent mal à l’aise alors je pense que je vais m’auto-condamner à une injonction d’éloignement…
Suite à l’article dithyrambique de Doop je me suis laissé convaincre de regarder ce truc.
Bon, il faut d’abord vous dire qu’en 25 ans de travail social et son lot d’horreur, je n’ai pas été particulièrement choqué par les révélations du personnage principal (l’épisode en question propose de dissuader les spectateurs les plus sensibles. Soit… On parle quand même de la chaine qui diffuse Squid Games…)
Je ne me suis pas ennuyé, c’est déjà ça et ai même réussi à ne pas m’arrêter aux obsessions progressistes de Netflix en trouvant le personnage transgenre bien écrit et assez touchant.
Pour le reste, on est quand même dans un show bien foutu mais où l’auto apitoiement règne en maître et où finalement la morale sur une chaîne qui se veut correctrice des injustices sociales, est assez douteuse voire degueulasse.
J’ai ressenti un maximum d’empathie pour Martha, certes dérangée, mais qui avec un peu d’amour, aurait pu être canalisée.
Or, c’est finalement notre héros qui la manipule et se sert d’elle pour retrouver sa sexualité et son équilibre personnel.
Martha se révolte à juste titre avec le peu d’outils psychiques dont elle dispose. Elle est cette femme affamée d’affection dont le narrateur se sert comme d’un animal de compagnie pour meubler sa propre haine de soi.
Elle finira en prison et punie par la société alors que le narrateur accepte de travailler pour son violeur qui continue de bosser en toute liberté. Le criminel, prédateur sexuel reste libre, la délinquante est emprisonnée.
Ouais…Bravo Netflix…
Ouille ouille ouille!
Je ne regarde quasiment plus Netflix,
Sans vraiment vouloir montrer du doigt une mode progressiste.
La vérité est que ces séries m’ennuie grandement, parce que l’histoire les personnages passent toujours derrières et qu’à force de vouloir caser tout au forceps, ça devient incohérent.
Je me souviens d’une série qui veut à tout prix dénoncer la situation d’une femme seule contre la société pour la garde de son enfant mais qui est tellement antipathique et ridicule ( il y a quand même une scène où elle préfère dormir dehors avec sa fille, qu’accepter l’aide d’un ancien copain. ça devient ahurissant!) que le message s’auto détruit de lui même laissant un public totalement médusé et indécis…
Comme je n’ai plus envie de rester le bovin prêt à bouffer n’importe quoi dès qu’il y a le moindre buzz…je laisse ça de coté.
« Une série qui va laisser des traces, tant par son propos que par l’intransigeance et la lucidité malaisante de son créateur envers lui-même. Malaise renforcé par le fait que la série se base sur des faits réellement vécus par Richard Gadd. Oui, ces évènements ont bien existé ! »
« Ce qui fait que MON PETIT RENNE fonctionne, c’est sa sincérité qui ne peut absolument pas être remise en question. L’auteur va trop loin dans ce qu’il nous décrit pour en avoir rajouté. »
Hum… Mouais…
La série Netflix « Mon petit renne » faussement présentée comme une histoire vraie
La plateforme de streaming Netflix a faussement présenté la série « Mon petit renne » comme une « histoire vraie », selon la justice américaine. Cette décision permet à Fiona Harvey, une Écossaise qui prétend avoir inspiré l’histoire de cette série, de poursuivre son action en justice contre le service de streaming américain pour diffamation.
Le quotidien britannique The Guardian a indiqué lundi que, selon la décision d’un tribunal américain, Netflix avait donné à tort le cachet d' »histoire vraie » à la série. Selon le juge californien Gary Klausner, cette mention invite en effet les téléspectateurs à considérer l’histoire comme basée sur des faits réels, alors que les actes de Martha dans la série sont « pires » que ceux que Fiona Harvey aurait réellement commis.
Article complet sur le site lalibre.be