Toucher le fond (Focus – IRON MAN n°182)

Focus : Iron Man 182

Un article de JB VU VAN

VO : Marvel Comics

VF : LUG

Spoiler : à l’aube, Tony Stark ne sera ni mort ni sobre
© Marvel Comics

Cet article porte sur IRON MAN n°182, écrit par Dennis O’Neil, illustré par Luke McDonnell, encré par Steve Mitchell et mis en couleur par Bob Sharen. Ce numéro a été publié dans la revue NOVA n°90  par les éditions LUG. Au moment de l’écriture du présent article, il n’a pas encore été réédité en INTÉGRALE IRON MAN chez Panini Comics.

Cet article va spoiler une histoire vieille de 40 ans.

Le run de Denny O’Neil a eu droit à 2 articles sur le présent blog : le premier sur la déchéance de Stark et son remplacement par Rhodes en tant qu’Iron Man, le second sur la conclusion de la rivalité qui oppose Tony à Obadiah Stane. Mais jusqu’à maintenant, nous n’avons pas couvert la période intermédiaire, celle où notre héros parvient à s’arracher de sa spirale infernale. La chute finale de Tony Stark commence avec IRON MAN n°178. Un policier, lui-même fils d’ivrogne, fait un pari avec Tony : passer 24h sans boire. La tentation se présente à lui sous la forme d’un compagnon de beuverie qui lui présente une certaine Gretl et l’invite à prendre un verre. Stark résiste pendant les 24h mais réalise qu’il a un problème d’addiction. Il reprend cependant la boisson et s’amourache de Gretl, qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Alors que l’hiver le plus rude des 40 dernières années s’annonce, Stark promet à Gretl de lui fournir un lieu sûr pour accoucher, mais il découvre que Stane a fait en sorte de geler ses comptes bancaires. Furieuse de cet apparent mensonge, Gretl quitte Tony.

Dans IRON MAN n°182, le lecteur retrouve ainsi un Tony Stark déchu, seul et errant dorénavant dans les rues d’une New York ensevelie sous la neige à la recherche de son amie. Après avoir dépensé ses derniers dollars pour une bouteille, Tony se prépare à sa propre mort lorsqu’il retrouve Gretl, qui est sur le point d’accoucher. Ensemble, ils vont tenter de survivre à la nuit glaciale.

Sous la neige et le consumérisme
© Marvel Comics

Pour moi, c’est une histoire de cœur. Je me souviens de mon exemplaire de Nova, si usé qu’il n’avait plus de couverture, et que je retrouvais donc par sa dernière page avec un Tony faisant ses premiers pas vers la guérison. Mais l’auteur, Denny O’Neil, est en terrain connu. Il a déjà écrit sur l’addiction dans une histoire majeure, “Snowbirds Don’t Fly” dans GREEN LANTERN n°85 et 86 (1971), qui dévoile que le sidekick de Green Arrow est un drogué et qui, malgré le mépris affiché par son mentor et avec l’aide de Black Canary, va surmonter son addiction. Avec son run sur la série Iron Man, O’Neil va décrire une version réaliste de la spirale infernale de l’alcoolisme et le chemin douloureux du rétablissement, qui commence dans ce numéro.

La première page donne le ton. Le dialogue entre Tony et des policiers qui tentent de le convaincre de trouver un abri réduit les démunis à une statistique : à chaque première tempête d’un hiver rude, 5 ou 6 alcooliques sont retrouvées sous des alcôves, morts de froid. En fin d’histoire, Tony et Gretl seront à nouveau traités comme de simples chiffres. Un médecin résume Stark à un pourcentage de chances de survie, alors que Gretl ne devient qu’un cadavre de plus pour un fossoyeur désillusionné.

Le décor alentour accentue cette fatalité : un panneau de sens unique laisse entendre que Tony ne peut plus faire marche arrière. L’impuissance des pouvoirs publics est figurée par une pancarte demandant aux habitants de New York de garder leur ville propre et de ne pas abandonner leurs déchets sur la voie publique, alors que même le manteau de neige ne parvient pas à masquer les prospectus en tout genre.

“Il n’ira pas beaucoup plus loin”
© Marvel Comics

Le lecteur lui-même partage dans cette situation d’impuissance. Dans la deuxième page, son point de vue est figé : il voit Tony s’approcher puis s’éloigner, perdu et isolé dans une quête désespérée pour son amie Gretl. Il devient spectateur d’une nouvelle chute de Tony dans l’alcool lorsque celui-ci, dans une série d’ombres chinoises, porte à nouveau une bouteille à sa bouche. Lorsque Tony plonge dans le nihilisme et envisage sa propre mort, Luke McDonnel part d’un gros plan sur le visage de Tony à une vue panoramique sur la rue qu’il a choisi pour se laisser mourir, disparaissant sous les bourrasques de neige et les bouteilles vides qui jonchent l’endroit. Un procédé à nouveau employé lorsque commence la longue attente jusqu’au matin.

Denny O’Neil dépouille notre protagoniste de tout ce qui lui reste. Les policiers commencent par décréter que Tony est une cause perdue, un macchabé en sursis dont ils devront s’occuper le lendemain. Puis le personnage vend l’une de ses dernières possessions, un manteau qui le protégeait du froid, et laisse passer une chance de survie pour un dernier hourra, une bouteille de qualité. Stark repense à tout ce qu’il a sacrifié pour l’alcool, et déclare que la vie, surtout la sienne, est absurde et n’a aucune valeur. Il repense à son armure, qu’il voit comme une prison qui l’a également tué à petit feu.

L’homme au masque de fer
© Marvel Comics

Mis à nu, au fond du trou, Tony Stark doit mourir ou renaître. Les retrouvailles avec Gretl marquent ainsi une mort, une naissance et une renaissance. Les dernières volontés de la compagne de boisson de Tony sont pour son enfant, et elle surmonte son addiction dans ses derniers moments pour éviter de mettre en danger l’avenir de son bébé. Stark – toujours égocentrique – se découvre aussi vulnérable que le nouveau né, mais également aussi digne d’être sauvé.

Le comics reste tout de même lié au reste de l’univers Marvel et montre le retour des Avengers des Guerres Secrètes, avec le nouvel Iron Man, James Rhodes. Celui-ci teste sa nouvelle armure, dont le lecteur apprend que la puissance a été amplifiée lorsque Rhodes dégomme accidentellement une colline. Cependant, ce versant superhéroïque du récit reste lié à la thématique. Rhodey commence à perdre le contrôle de son corps et se définit autour de la seule armure, faisant écho aux commentaires de Stark sur le fait d’être tué à petit feu par celle-ci. Dépendance, remise en question de la valeur de sa propre vie, Rhodes semble s’engager sur le même chemin que Tony.

La vie est-elle tellement marrante, la vie est-elle tellement vivante ?
© Marvel Comics

Si l’écriture de Dennis O’Neil a ici un défaut, c’est d’être trop explicative, de tenir par la main le lecteur et de lui expliquer textuellement l’évolution de Tony par des dialogues. Pas de supervilain kitch, ce qui a été une malheureuse tendance de ce run. Même le rival de Stark et l’un des artisans de sa perte, n’apparaît pas. Ce qui est cohérent : pour remonter la pente, Tony doit accepter qu’il est responsable de sa vie et de sa propre chute. Mais ce caractère didactique n’empêche pas l’histoire d’être marquante : grâce à l’auteur, le lecteur souffre avec Tony, garde espoir lorsqu’il est au plus bas et lui tient la main lorsqu’il fait ses premier pas vers la guérison.

Luke McDonnel n’est pas l’artiste au trait le plus beau. Mais ses personnages torturés, au visage enlaidi par l’environnement pauvre, par l’abus d’alcool, fonctionnent parfaitement ici. Et McDonnel brille par ses innovations graphiques. S’il utilise souvent le gaufrier de cases, il parvient à en jouer. Avec une page figée sur un point spatial, avec un jeu de miroir, avec plusieurs travellings arrière. Mais il sort aussi de ce format confiné : une page centrale voit Tony se remémorer l’armure. Sa tête marque le contour de la page et entoure les flashbacks, montrant la “tempête sous un crâne” du personnage. La découverte des corps inanimés de Gretl et de Tony prend la place de 5 cases en base de page, coupant le gaufrier traditionnel. Dernier jeu graphique, la dernière page fait écho à Tony et le replace à un carrefour, où il ressort de la voie à sens unique où il se trouvait, à l’aube d’un jour nouveau.

Sortir de l’impasse
© Marvel Comics

L’histoire, extrêmement marquante pour le personnage, sera cependant rarement évoquée directement par la suite. L’enfant né durant le récit va être pris en otage par Obadiah Stane lors de la conclusion de ce run, et ne réapparaîtra guère que quelques décennies plus tard en tant que camarade de classe de Normie Osborn dans RED GOBLIN. Gretl, quant à elle, sera ponctuellement évoquée parmi les anciens amours de Stark à l’issue du crossover TRAHISON/THE CROSSING. Cependant, INVINCIBLE IRON MAN n°500.1 revient sur l’incident. Ce numéro est l’une de ces histoires dédiées aux nouveaux lecteurs, qui retracent la vie et l’œuvre du protagoniste. Ici, Stark s’exprime devant une assemblée des Alcooliques Anonymes et retrace sa vie, et arrive à ce point qui aura influencé le reste de son existence.

Lorsqu’il reparle de cette longue nuit et de ses conséquences, il est intéressant de noter qu’il ne mentionne pas l’enfant. Ce n’est pas un retcon : le lecteur qui connaît l’histoire remarque que Tony semble serrer quelque chose à l’intérieur de son imperméable (ce serait surtout la présence de l’imper qui est erronée !) Mais sous la plume de Matt Fraction, devant les A.A., Stark choisit de gommer tout apparent héroïsme pour attribuer sa survie au pur hasard. Fraction reprend le lent processus de guérison en utilisant les mêmes mots qu’O’Neil : un jour, puis une semaine passent sans que Stark ne reprenne la boisson. Il ajoute un élément non mentionné par O’Neil mais plutôt logique : après cette nuit-là, Stark a commencé à participer aux réunions, tant pour le soutien des autres qui sont également passés par ces affres, mais aussi pour partager son expérience. Un choix narratif significatif : quelques mois après commence le crossover Fear Itself, qui va marquer la rechute de Stark.

Pourquoi tombons-nous ? C’est pour mieux apprendre à nous relever.
© Marvel Comics

BO du jour :

27 comments

  • Jyrille  

    Un excellent article comme toujours, JB. Je n’ai jamais lu ça, ça a paru quand en VF ? Car le numéro 182 ne suffit pas à me donner une indication de temps.

    J’ai adoré tes analyses sur les décors, le dessin et le scénario : ici toutes les planches que tu as choisies me parlent, elles se rapprochent un peu de Born Again (tout comme l’histoire d’ailleurs), sobres et épurées. Tu me donnes bien envie !

    La BO : encore un sans faute, je suis fou de ce morceau

    • JB  

      Merci pour cette lecture ! Pour la date de sortie d’Iron Man 182, on est au premier semestre 1984, pas loin de 2 ans avant Born Again ^^

    • JB  

      La sortie VF, elle, date de juillet 1985 dans Nova

      • Jyrille  

        Merci pour tes réponses ! Intéressant que ce soit sorti avant Born Again, je trouve. En tout cas merci encore pour l’article et la découverte.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir.

    Ce numéro a été ré édité en VF en mars 2023 dans une anthologie Panini, LES ICONES DE MARVEL n°1 consacré à Iron Man.

    Merci pour cette review, avec ses différents niveau de lecture. Du comics mature, comme DC commençait, ou allait en faire.

    Je connais peu la période O’Neil sur Iron Man et elle fait partie des rares runs que je souhaite me procurer (je ne lis plus beaucoup de comics mainstream).

    Je vois que tu ne descends pas le run de Fraction. Merci. A la relecture, malgré quelques arcs trop long (syndrome Remender) et le fait de devoir composer avec des events, c’est un très bon run où Salvador Larroca s’éclate (sans fill-in, un seul il me semble).

    BO : j’aime la production de Lennon. Ce titre est plus rude, plus rock que d’autre plus easy listening. Masterpiece.

    • JB  

      J’aime bien le run de Fraction, même si je le trouve effectivement long par moment (la famille Hammer ne m’a jamais vraiment intéressé, Stane junior, bof). Mais beaucoup aimé « World’s Most Wanted » et « Stark Disassembled » (en plus, Fraction a réussi la prouesse de rendre Maria Hill intéressante, pas une mince affaire)

    • Doop O Malley  

      Hey fletch. L’intégralité du run de O’Neil n’a jamais été republiée. Même en VO où tout les fans attendent le Epic collection de la période. D’ailleurs le pauvre O’Neil n’a pas de chance car son run sur dd est aussi une arlésienne. Peut être en 2025. Mais pas sur..

      • Doop O Malley  

        mais tu peux avoir les trente premiers numéros quand même (avec cet épisode ) dans les Epic collection. il manque juste la période de fin de run qui amène au 200. je ne sais pas si ces Epic 10 et 11 sont encore trouvables a un prix raisonnable.

      • Fletcher Arrowsmith  

        Je pense que cela sera sans moi. J’ai bradé (oui bradé) hier après midi une grande partie de ma collection (VF, les VO je n’arrive pas à les vendre ou les re-fourguer, même gratuitement) : plus le temps, plus la passion, plus de place pour les stocker. Et puis l’âge n’aidant pas, je ne me vois pas à plus 65 ans en re-lire certains, même des bons.
        Je suis passé à autre chose. Je crois que les comics m’emmerdent en fait. Même les indés ne me font plus décoller.
        Et c’est finalement pareil pour les bd franco belges. Je crois que je mets à peine la moyenne à 90% de mes derniers achats ou emprunts à la bibliothèque. Et je crois que les romans, les nouveautés surtout, commencent à m’ennuyer également. J’ai envie d’explorer tous ces classiques que je n’ai jamais lu ou relu et compris.

  • JP Nguyen  

    Super article. Le focus en vaut la peine et te permet de creuser davantage que lorsque tu couvres des runs entiers.
    Je n’ai pas lu la VF de ce numéro à l’époque mais sur ordinateur, en VO, des années plus tard, l’impact était moins fort pour moi même si toute la période de la déchéance de Tony Stark avait été une lecture de jeunesse marquante.

    • JB  

      L’âge de ma première lecture influe pas mal sur mon opinion, j’avoue ! Merci pour la lecture !

  • Présence  

    Très bel article, avec un accent mis sur la symbolique des images, et la composition des pages (par exemple La tempête sous un crâne). J’ai également beaucoup aimé la remarque sur l’esthétisme des dessins de Luke McDonnell : Luke McDonnell n’est pas l’artiste au trait le plus beau (tout à fait d’accord).

    Stark, toujours égocentrique : c’est une grande force de ce personnage, que ce défaut de caractère le rende aussi attachant, parce que très humain.

    Merci aussi pour la référence aux épisodes de Matt Fraction, à mes yeux une très grande pour Iron Man, et une faillibilité très humaine également.

  • Ollieno  

    Ha .. le run de O’Neil sur Iron Man….

    les Second EPIC que j’ai achetés (le Iron Fist en Premier)

    J’avais de mauvais souvenirs des se épisodes, commencés dans Strange, puis passé à Nova…. et le trait de McDonnell me semblait léger à l’époque (je l’ai vraiment découvert 2 ans après sur Suicide Squad — les 2 derniers JLA puis S.S. ).

    J’ai vraiment aimé redécouvrir ce run (dont la fin n’est toujours pas dispo en EPIC, mais j’ai un Relie avec le 200, et j ai la série en Issue à partir du 211) ..une fois passé les 3 pièces d’échec, assez ridicules, le reste est bien meilleur (même Magma (?) est dramatique) …

    Cette période du retour à la vie de Stark st bien menée, malgré le Assistant Month, le mois précédent ou suivant…

    • JB  

      Un numéro d’un assistant month a quand même inspiré ma couverture de Strange préférée, celle avec un Stark débraillé arrachant une affiche représentant Iron Man d’une palissade délabrée (couverture de Strange n°184 par Frisano, je pense, supérieure à mon avis à son inspiration Iron Man n°178).

  • Eddy Vanleffe  

    Je n’avais pas vu cet article.
    C’est une pure merveille.
    J’aime le format Focus.
    un épisode disséqué et défendu…
    J’aurais bien fait un numéro des FF qui parle du gamin qui s’immole pour ressembler à la Torche.
    Tu reviens sur la mise en scène et ça me fait bien plaisir. Ce sont des pages qui ont formé mes gouts en matière de mise en page. c’est vraiment du bel artisanat à défaut d’être du grand art.

    Enfant je n ‘avais pas trop aimé ce passage à la fois trop sombre et trop « facile » (il récupère tout en deux-trois épisodes?)
    En revanche isolé, celui ci est carrément un chef d’œuvre, un peu trop démonstratif (les panneaux, c’est la à fois génial et assez peu subtil) mais ça fonctionne.
    Pour moi c’est le comics que j’aime d’amour, celui dans lequel j’ai appros à lire et à me projeter sur le monde.
    Merci infiniment pour ce rappel minutieux passionné mais aussi lucide.

    • JB  

      J’aime bien aussi ce format qui permet d’une part d’analyser une histoire contenue et d’autre part d’en voir l’éventuel héritage, la faute à Bruce qui avait demandé un article sur le « Conte de Kitty » ^^

  • Tornado  

    Je commence à lire cet article hier soir, un peu distraitement sans être sûr d’aller au bout vu le sujet… Puis je me souviens que j’ai encore ce N° de Nova. Ni une, ni deux, j’empoigne le bouquin en question (magnifique couverture madeleine de Proust avec le logo GUERRES SECRÈTES), je lis l’épisode alors que je n’ai lu aucune BD depuis environ deux mois. Puis du coup, dans la foulée, je chope le dernier tome de DEADLY CLASS qui dormait sur mon chevet depuis tout ce temps et je le lis d’une traite ! Merci de m’avoir remis à l’étriller ! 😀

    Sur l’épisode en question, c’est drôle… Je l’ai lu à l’époque, je me souviens grosso-modo de cette période d’alcoolisme, mais sans pouvoir dire qu’un épisode en particulier m’avait marqué. À cette époque, j’étais davantage sensible à des épisodes bien plus magiques comme celui à Camelot…
    Bon, en le relisant hier soir… oui, c’est au-dessus de la moyenne et, ouf ! on évite la baston du mois à la noix avec « l’homme en paille » ou « le samourai aux échasses »… L’épisode est surtout bien dessiné, je trouve, et particulièrement bien découpé sur certaines planches (notamment celles choisies dans l’article). Après, c’est encore très naïf et tout le passage à partir du retour des Rhodes des GUERRES SECRÈTES retombe illico dans l’infantilisme avec le personnage qui commente tout ce qu’il fait ou va faire dans ses bulles de pensée ponctuées de blagues pourries). Bref, oui c’est un peu plus mature que la moyenne, mais non : on est très loin de BORN AGAIN dans la perspective d’une relecture adulte…

    En revanche, l’article est de très haut vol JB ! Chapeau bas pour cette analyse guidée avec tous les descriptifs sur les planches les plus significatives. Comme quoi on peut effectivement discuter de vieux comics old-school de manière passionnante ! Une analyse profonde, guidée par une nostalgie vibrante et un brillant sens du détail. Il est clair que j’ai pris bien plus de plaisir à lire l’article que l’épisode en question !

    La BO : Arf, j’ai horreur du Lennon qui braille. MOTHER est une torture pour moi et le final de GIMME SOME TRUTH tout autant…

    • JB  

      Merci pour ta lecture ^^ Et puis, si reprendre un comics t’a mené à un autre, c’est l’idéal !

  • Fletcher Arrowsmith  

    Lu à nouveau hier soir. Cela fonctionne très bien et comme souligné par JB, les planches et leurs compositions sont très intéressantes. Pas certains que l’on y était sensible quand nous étions jeunes.

    Je n’ai pas trouvé le script naif au contraire, assez dur même. Sur le format « single » cela fonctionne très bien et sur une vingtaine de page seulement, oui on peut oser la comparaison avec un BORN AGAIN. A voir comme une ébauche, un rought de qualité. Lecture surprenante en fait.

    NB : comme j’étais gourmand j’ai enchainé avec IRON MAN #256 écrit par Layton, juste avant que John Byrne arrive. Les dessins de John Romita JR dans ce huit clos avec Iron Man en difficulté dans sa station spatiale sont juste Whaoooo !
    Puis mon single de IRON MAN 232 (Stark Wars, Epilogue) dessiné par l’immense Barry Windsor Smith. Ce numéro mériterait lui aussi un focus.

    • JB  

      Pour l’épisode de BWS, tu sais ce qu’il te reste à faire ^^
      Quand on me parle d’Iron Man et de station spatiale, je pense surtout à l’épisode qui se termine par une rentrée d’urgence dans l’atmosphère avec de la fumée qui commence à sortir du casque de Rhodes alors que celui-ci crie « Je suis en feu ! » 😉
      Sinon, paradoxalement, j’aime assez ce run de Byrne (phrase rare pour moi), avec un beau prologue préparant la saga des Dragons et de spectaculaires graphismes tant par JRJr que par Paul Ryan pour la fin du récit.

    • Tornado  

      Dans le fond ce n’est pas naïf, mais dans la forme… Houlah, rien que tout ce torrent de bulles de pensées, cette manière de faire surjouer les personnages et ces pointes d’humour… C’est juste très mauvais. Pas par ce que c’est vieux. Juste parce que c’est mauvais !
      Pour moi l’épisode est sauvé en partie grâce à l’inventivité du découpage et les dessins assez adultes.

  • Kaori  

    Article très intéressant, qui m’a tout de suite évoqué, comme JP, Born Again, par la thématique et l’esthétique.

    Bravo JB, tu as réussi le tour de force de me faire m’intéresser à Tony Stark, personnage que j’ai toujours trouvé rébarbatif et agaçant dans les comics. Je n’avais à l’époque jamais trouvé aucune affinité avec ce playboy riche, alcoolique, imbu de lui-même et se plaignant sans cesse de son problème cardiaque.
    Mais cet épisode aurait peut-être pu me faire changer d’avis : non pas le rendre aimable mais au moins plus intéressant, plus accessible.

    @Eddy : allez, fais-nous un petit focus en guest !! J’adorerais voir une analyse de cet épisode traumatisant. C’est ce genre d’épisodes qui me font apprécier le personnage de Johnny Storm, trop souvent réduit à un rôle de bouffon.

    • JB  

      Merci pour ton commentaire, toujours un plaisir de te lire !

    • Bruce lit  

      Je plussoie Eddy ! Tu nous finis la saison ?

  • Doop O'Malley  

    Super article : j’aime vraiment l’idée d’écrire sur un seul épisode. On sent qu’il t’a énormément touché. Deux mots quand même sur le travail de Steve Mitchell à l’encrage qui apporte, à mon sens, une « patine » assez reconnaissable, que je n’appréciais pas tout jeune et qui pourtant fonctionne parfaitement !
    Merci. Ca m’a donné envie de relire mes EPIC.

  • Bruce lit  

    Sans doute la seule époque d’Iron Man qui m’a touché. Assez fan des dessins de Mc Donnell.
    Bravo pour ce focus, c’est un format que j’apprécie particulièrement.
    Pour un fan d’Iron Man, as-tu apprécié le changement de personnalité de Tony Stark opéré après ULTIMATES ?

    • JB  

      Le Iron Man de l’époque Civil War ne sort pas vraiment de nulle part (il est par exemple raccord avec la manière dont Tony Stark se comporte dans Stark Wars ou Galactic Storm), mais il faudra vraiment le charisme de Robert Downey Jr. au cinéma pour qu’il revienne en grâce dans le coeur des lecteurs..

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