Tu me cherches des crosses ?

    

Par David Lapham et Javier Barreno

Publié le 23 février 2014. Mise à jour le 12 décembre 2014.

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Welcome to my nightmare !©Avatar

Crossed est une série crée par Garth Ennis. Elle est publié par Avatar en VO et Milady puis Panini en VF. 

Cet article portera sur la première saison mise en scène par Lapham. Chaque arc étant indépendants l’un de l’autre, il n’est pas indispensable de les lire dans l’ordre, chaque volume contenant un début et une fin.

Attention les images qui suivent peuvent choquer les esprits les plus sensibles….

Après un virus, arme bactériologique, malédiction divine (?), la majorité de l’humanité est transformée en Crossed. Le mode de contagion se fait par toutes sortes de sécrétion : salive, sang, sperme. A la différence du zombie classique, le Crossed abhorre une croix sur le visage.

Une fois contaminé, le Crossed, homme, femme, enfant est libéré de toute entrave morale. Il se marre tout le temps, ne ressent ni remords, ni doutes et encore moins de pitié. Il garde sa mémoire, une certaine forme d’intelligence et ne pense qu’à tuer, amputer et surtout à forniquer, violer hommes, femmes, enfants et même animaux…

No comment...

No comment…©Avatar

La famille Pratt est propriétaire d’un ranch. Il y a Joe (le père), la mère, et leurs 10 enfants. Alors que l’histoire commence, Adaline a décidé de tuer son père car ce dernier abuse sexuellement de sa soeur.  Avant qu’elle ne puisse échafauder un plan, le ranch subit l’assaut d’une horde de Crossed.

Après une période de fuite ardue, la troupe réussit à semer les Crossed, et s’installe dans un lieu au calme. Cette petite communauté essaye de recréer une vie en société sédentaire. Mais Adaline a t’elle pardonné à son père ?

Inceste de citron...

Inceste de citron…©Avatar

Des fois, ce qu’on a lu est tellement mauvais qu’on croit avoir rêvé ! Certes, le concept de Crossed ne prête pas à la dentelle mais quand même ! Le talent d’ Ennis?  Celui de Lapham qui, en son temps, avait écrit Tue-moi à en crever un très bon polar?  Envolé !  Il ne reste qu’une série mal écrite dont l’histoire ne décolle jamais, sans suspense  et une héroïne inintéressante à la personnalité passe partout.

Lapham balance des histoires d’incestes de manière désinvolte, comme ça, gratuitement, histoire de montrer que la famille Pratt est dysfonctionnelle. Il aurait pu parler de violences conjugales, d’alcool ou de négligence, mais non, il balance ça et répète sa formule Ad Nauseam sans savoir répéter autre chose que des insanités régressives.

L’inceste est un tabou qui entre les mains d’un vrai conteur constitue un matériel dramatique de premier choix. Ici , Lapham loupe tous les coches qu’il s’impose : la métaphore religieuse ? Il l’utilise quand cela l’arrange ! Le drame d’une famille déchirée ? Il ne s’y attarde jamais ! Ses effets sur une famille nombreuse ? Il ne s’intéresse pas aux personnages qu’il a crée !

S’il définit la famille Pratt comme une communauté de 12 personnes , c’est pour mieux la décimer ensuite, sans effets traumatiques. Le comble étant la héroïne abattant sa mère en se disant qu’elle n’a jamais été une super maman de toute façon … Et lorsqu’il arrive à court de personnages, il en introduit de nouveaux entre deux pages , pour se fournir en chair à zombies…

Tout ce petit monde s’agite dans tous les sens sans qu’à aucun moment leur détresse, leur colère, leur peur ne nous parlent. Ennis avait écrit un truc exemplaire en la matière sur l’obsession, la douleur silencieuse, la confiance, la perte de l’humanité et de ses valeurs en situation de crise . Ses survivants faisaient montre de bon sens, d’intelligence et de sens du sacrifice.

Une séquence plutôt soft..©Avatar

Lapham se contente de situations scatologiques sans humour, sans profondeur mais surtout sans aucune intention de raconter une histoire marquante en dehors de ces effets outranciers. Côté dessin, Javier Barrenno multiplie un découpage mollasson, plein de redites, de personnages aux regards idiots, au langage corporel raide …

De l’horreur de pacotille qui, en multipliant le gore et la violence gratuite sans rien derrière, s’adresse paradoxalement d’avantage à des adolescents affamés de tripailles qu’à un lectorat adulte coutumier de l’intelligence et la maturité de Garth Ennis ou de Robert Kirkman. Affligeant…

4 comments

  • Xabaris  

    Bonne chronique comme a ton habitude mais la nos avis diverge.

    En effet oui, Crossed est d’une violence extrême et d’une immoralité innominée. Mais je ne pense pas que ce soit fait juste pour choqué ou dégoûté et je pense qu’il existe un but et un objectif derrière tout cet horreur.

    Grand fan de « survival horror » en tout genre, film de zombies, post apocalypse et autre invasion mutante suite a une catastrophe nucléaire, je me suis mainte fois amusé a m’imaginé dans une des ses situations catastrophique seul ou avec des amis.
    A imaginé avec un plaisir naïf les étapes qui ferait de nous des survivants. Poste de police pour les armes? Supermarché pour les vivres? Doit on sauvé les connaissance ou tout laissé derrière nous?
    Amusant…tant que c’est de la fiction.

    Mais s’il y a bien un endroit, ou je ne veux jamais avoir accès même dans mes cauchemar les plus lointain c’est bien l’univers de CROSSED.

    Et c’est la que je veux en venir. Dans Walking Dead on a tendance a oublié pourquoi le comics est ainsi nommé, surtout les derniers tomes. Zombies? Ou ça? A oui il se balade accessoirement entre une vignette et une autre.
    Mais dans CROSSED pas question d’oublié une seconde cet univers oppressant, effrayant, pas une seconde de repos, pas un instant de calme, on doit continuer a être constamment dans la peur et l’angoisse de finir entre les pattes de ces créatures dégénéré.

    Et je pense que sans cette EXAGÉRATION de GORE, l’effet n’aurait pas était aussi fort…car ditons le, la violence est sacrement banalisé au 21eme siècles.

    Mais cela, n’est que mon avis ^^

    • Bruce lit  

      @ Xabaris,

      Moi aussi, il m’est arrivé enfant d’avoir ce genre de fantasmes. Je voyageais dans le métro avec mon père et face à l’indifférence de tous ces gens qui s’ignoraient, je m’imaginais leurs réactions si la rame venait à dérailler .

      Je suis complètement d’accord avec toi sur le principe ultra-réaliste de la série qui dénote de celle plus métaphysique de Walking Dead.

      Le premier volume de Crossed par Ennis est assez réussi.

      Ce que je reproche à Lapham est le manque d’élégance de sa plume, de multiplier les situations trash,gore, sexuelle comme un enfant qui n’aurait pas de limites. Il n’ y a aucune difficulté à faire cela.

      Son approche mature est gâchée par son écriture démagogique et ultra racoleuse.

  • Jyrille  

    Hier… je me suis offert le premier tome de STRAY BULLETS en VF, chez Delcourt.

    • Eddy Vanleffe  

      Ca existe? depuis quand?
      Bonne mère il va fallpoir faire un crédit… ^^

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