Un héros « Normal » !

    

Spider-Man, Tome 4 par Collectif

VO : Marvel

VF : Panini

Première publication le 20 janvier 2014- Mise à jour le 22 février 2015

spidey

C’est toi le chat !

Logique éditoriale de Panini qui réédite 4 histoires de Spiderman avec 20 ans d’écarts sans aucun lien entre elles … Nous nous pencherons sur Marée Haute et l’enfant qui collectionnait Spider-Man.

Marée Haute

Ce qui nous intéresse est la première rencontre en solo entre Wolverine et Spidey ( ils s’étaient brièvement croisés en terre sauvage). Parker a adopté son costume noir et Mary Jane vient de lui signifier qu’elle connaissait sa double identité. Spidey est en plein Grim and Gritty … Bientôt il sera enterré vivant par Kraven.

Contre toute attente , cette histoire est très bonne . Voilà une rencontre qui vient piétiner les certitudes des Super Héros tant est si bien qu’on pourrait croire que Garth Ennis l’ a écrite : Spider Man , héros américain est dépassé par la violence en RSA .

Spidey saute le mur !

Spidey incarne  le rêve d’une génération d’allemands et saute le mur ! 

Il ne lutte pas contre des bandits mégalomanes mais contre des espions dangereux, formés ,entraînés qui lui font peur. A plusieurs reprises, face à cette irruption du réel dans l’univers fantaisiste de l’homme araignée, Peter tremble de peur, s’enfuit ou est sidéré de la violence qui se déchaîne . Il montre qu’il est une nouvelle fois , le héros le plus proche du lecteur,un héros « normal » au sens Hollande du terme …

Face à lui , l’apparition de Wolverine est judicieuse. Il n’est pas encore la caricature de lui-même. C’est un combattant aguerri avec un code de l’honneur particulier qui tente de préserver l’innocence de Peter en le malmenant.

Un face à face musclé entre deux générations de héros diamétralement opposés

C’est la confrontation entre un héros idéaliste et un autre réaliste , rompu au fonctionnement du monde. L’irruption politique est glaçante . L’agent secret que nos héros tente de protéger n’a aucune échappatoire.

Aucun Super Héros ne peut la sauver , le SHIELD , Wolverine et Spidey sont impuissants . Face à une situation géopolitique complexe , Spiderman avoue se sentir dépassé et plus à l’aise pour rosser des gangsters …

 

Ned Leeds égorgé !

Ned Leeds égorgé !

En outre l’histoire comporte des séquences clés dans l’histoire du héros : Wolvie découvre son identité , Ned Leeds est  assassiné, Peter embrasse enfin MJ  et commet son premier meurtre ( si l’on occulte le débat : qui a tué Gwen Stacy )  ! Il donne un coup de poing fatal à une femme victime de son impulsivité. Une page terriblement violente complètement occultée par la suite dans la continuité du héros !

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert une histoire encore violente , mure et intelligemment écrite. Les dessins sont un peu vieillots et évoquent un Sal Buscema qui tenterait d’imiter Frank Miller .

L’enfant qui collectionnait Spider-Man
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L’histoire la plus émouvante de Spider-Man de tous les temps !

Ce volume contient une deuxième histoire clef du tisseur : un récit sobre et poignant . Spider Man visite un petit garçon leucémique et lui dévoile tous ses secrets. A l’enfance de Tim répond la jeunesse de Peter Parker qui encore une fois fait preuve d’attention et de sensibilité face au destin d’une enfant condamné par la médecine.

Loin des héros hyper-burnés , Peter Parker pleure , prend un enfant dans ses bras et encaisse l’injustice épouvantable d’un enfant mourant. Face à lui, Tim reste un enfant souriant , pudique, émerveillé de rencontrer son héros malgré sa maladie. Voici une histoire qui ne vient de nulle part, n’a aucune raison d’exister et qui touche droit au coeur. 10 pages ! En 10 pages, Roger Stern trouve les mots appropriés, le rythme du récit et la montée en tension dramatique.

Face à la maladie, spidey tombe le masque...

Face à la maladie, Spidey tombe le masque…

Il prouve qu’au delà de l’industrie du Comics, ce médium est capable de donner des histoires puissantes,  à fort relent social, capable d’être intégrée à tout lecteur de Bd, y compris ceux étrangers ou allergiques au super héros. Et que Spider-Man ne tisse pas seulement des toiles mais aussi du lien social entre les gens… Les illustrations de Ron Frenz imitent à la perfection le Peter Parker tourmenté de Steve Ditko.

Un récit plein de tendresse , d’émotion et d’humour triste . Le lecteur redécouvre son héros par le biais de Tim, un lecteur imaginaire . Subtil , magnifique, beau.

Peter Parker, un héros sensible proche de son lecteur

Peter Parker, un héros sensible proche de son lecteur

10 comments

  • anton14  

    Hello Monsieur Bruce ( Wayne ou Banner d’ailleurs ? ) 😉

    Merci pour l’invit’ laissée sur Amazon, me voici donc !

    Encore un bon com qui je pense ne laissera pas les amateurs de comics de notre âge insensibles. Nous sommes légions à avoir commencé petits la lecture des DC et Marvel par Spidey. Héro le plus proche de ce que nous étions à l’époque à savoir naïfs dans le bon sens du terme, ouverts, joyeux et encore insensibles à la noirceur du monde dans lequel vivaient les grandes personnes.

    Puis on grandit et comme beaucoup je me suis intéressé à Batman, Wolverine, Iron Man bref des personnages plus sombres, torturés, adultes quoi… Captain America me servant quelque fois de pause et encore l’alliance SHIELD et les années de publication mêlant Fatalis et l’anéantissement des supers héros par ce dernier ( excepté le Captain ) dans un épisode annihilera mes dernières illusions de petit garçon.

    Longue vie à ton site et au plaisir de lire de nouveaux com’ 😉

    @nton14

  • jyrille  

    Je n’ai jamais entendu parler de ces histoires mais ça m’intéresse beaucoup ! Merci pour cette chro !

  • Matt  

    J’ai enfin lu ce tam-up avec Wolverine. Super histoire. La revue vaut le coup rien que pour cette histoire. Scénariste : James C Owsley. Jamais entendu parler. Comme quoi faut pas se braquer sur les noms connus. D’ailleurs concernant la vie privée de Parker, pour ceux qui ne prévoient pas de se procurer toutes les intégrales, cet épisode, en plus d’être bon (c’est le plus important hein, le reste c’est pour les fana de continuité) est un « pont » efficace entre l’épisode de Defalco dans lequel MJ révèle qu’elle connait son secret et l’entrée dans une ère plus mature avec la dernière chasse de Kraven.

    Bon après il faut oublier l’éternel problème du temps qui s’étire chez Marvel parce que bon…pour le coup c’est un récit très ancré dans les années 80. Et Wolverine, sans être la caricature qu’il est devenu, reste un peu lunatique quand il se bat contre Spidey toutes griffes dehors. ça peut tuer ces machins, enfin ! Restez-en aux poings quand il s’agit juste d’une « lutte amicale » les mecs !

    La première histoire publiée avant est hyper tarte par contre. Même pour moi. Un vilain sorcier contrôle Spider-man par la pensée pour l’emmener à la nouvelle Orléans lui faire croiser la route d’un gros monstre qui doit le tuer ? Hum…s’il peut contrôler Spidey par la pensée, pourquoi il ne se contente pas de le forcer à se jeter dans le vide ? Et il peut contrôler n’importe qui à distance, même Spider-man quand il ne porte pas son costume sans savoir que c’est Peter Parker ? Là oui c’est infantile et mal foutu^^ Du pur Stan Lee datant de 1968. Enfin…ça m’a fait involontairement rigoler.

    Je connais déjà le récit de l’enfant qui collectionnait Spider-man. Je l’ai en double d’ailleurs à présent. Donc rien à ajouter. Un joli récit. Je n’ai pas encore lu l’épisode avec Hulk.

    • PierreN  

      « Scénariste : James C Owsley. Jamais entendu parler. Comme quoi faut pas se braquer sur les noms connus. »

      Sauf qu’en réalité il s’agit bien d’un scénariste plutôt connu et assez apprécié, mais sous un autre nom, celui de Christopher Priest (j’ai oublié la raison qui l’a poussé à en changer).
      Cela doit correspondre à peu près à l’époque où Owsley était l’editor des titres Spidey (c’est grâce à lui et à Harras que Peter David a réussi à percer dans la profession de scénariste, puisque auparavant PAD travaillait pour le secteur ventes de Marvel, en tant que bras droit de Carol Kalish).

      • Matt  

        Ah ok.
        Son run sur Black Panther est quand même bien perché à Priest. Des éléments politiques sérieux…et un Méphisto qui s’invite sur le divan des gens. J’ai pas super accroché. Mais je n’ai lu que le début dans les magazines « marvel knights ».

        Dis-moi…toi qui semble avoir tout lu, il y a quoi de bon sur Spider-man dans les années 90 ? Je crois que le run de Michelinie c’est pas terrible. Et on ne parlera pas de la saga du clone. Il n’y a que Dematteis qui vaut le coup ? Notamment avec « l’enfant intérieur ».

        • PierreN  

          À part DeMatteis sur les arcs de Spectacular avec Sal Buscema et certains morceaux choisis de la saga du clone, je dirais le run du duo Dezago/Wieringo et la série Untold Tales of de Busiek (il y a du Allred dans le lot, mais rassure-toi il ne fait q’un épisode).
          Celui de Mackie (réédité en partie en 100%) je n’ai pas du tout accroché, par contre ces épisodes confirment que Romita Jr est vraiment celui qui dessine le mieux le Fléau (l’aspect kirbyen doit jouer dans cette impression).

          • Bruce lit  

            Les épisodes par De Matteis où Peter découvrent que ses parents ne sont pas ses parents sont très bons.
            Les épisodes de Mackie n’ont aucun génie mais restent très corrects.

          • Matt  

            Mieux que ceux de Michelinie/McFarlane ?
            Marrant, j’aurais cru que c’était pourri Mackie. J’ai du lire que quelques épisodes. Je me souviens d’une saga où Spidey se retrouve à devoir arrêter un Doombot taré en Latvérie qui se prend pour le vrai Dr Doom. Le tout dessiné par JrJr. C’est tout. A l’époque j’avais bien aimé mais bon…j’étais plus jeune aussi donc je ne sais plus trop ce que ça vaut.

            http://www.bulledair.com/index.php?rubrique=album&album=revue2_spiderman15

          • Bruce lit  

            J’ai toujours trouvé que Spidey n’avait pas d’histoires « géniales ».
            J’entends par là qu’après les grands moments : Gwen, Jean Dewolf, le costume noir, les histoires de Spidey se prêtaient d’avantage au format de l’aventure du mois avec comme lien les galères de Peter au contraire des Xmen avec des intrigues au long cours.
            J’aimais bien la periode post-clone où Osborn vient flinguer la vie de Peter en jouant sur la double identité. Jusqu’à l’arrivée de Byrne et la résurection pourrave de Tante May, on est dans du comic book fonctionnel.

          • Matt  

            Le problème des intrigues au long court, c’est qu’on peut presque compter sur les doigts des 2 mains le nombre d’aventures qu’ont vécu les X-men. Et pour suivre une aventure de A à Z il faut lire 150 épisodes.
            Du coup des courtes histoires bien écrites avec comme toile de fond la vie privée de Parker, c’est super agréable aussi. C’est d’ailleurs davantage sa vie privée qui me faisait m’attacher au perso avec tout ce qui lui tombe sur la gueule et qu’il parvient à surmonter (alors que Murdock aurait fait 50 dépressions.)
            C’est un héros positif mais également largué dans des histoires comme celle de cet article. C’est pas le plus puissant, le plus cool, le plus badass ni rien (enfin…il est quand même costaud mentalement le mec). C’est un perso auquel on peut s’identifier (enfin…sauf pour ses copines qui sont toutes des bombes !)
            Et les histoires qui se penchent sur sa mentalité sont intéressantes aussi. Superior Spider-man qui met à mal ses principes quand on voit que Otto est plus efficace que lui, mais en étant beaucoup moins moral (sympa les caméras qui surveillent tout dans la ville…bonjour big brother !)

            Et son supporting cast (ses potes, ses rivaux) sont pour la plupart de bons personnages qu’on a envie de voir évoluer avec lui. Et il n’ont pas besoin d’avoir des pouvoirs pour ça. Le côté « soap » de Spidey rivalise largement avec celui des X-men.
            Du coup moi je suis client pour des petites histoires bien fichues avec Spidey. Pas besoin d’un run de 50 épisodes à chaque fois. Juste des enquêtes bien fichues avec un peu de tranche de vie, et ça me plaît. Et c’est ce que je cherche.

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