Un tragique scélérat (Un héros de notre temps)

Un héros de notre temps par Céline Wagner

Un article de BRUCE LIT

VF : Actes Sud

1ère publication le 12/02/18- MAJ le 16/01/22

Un héros dans une plaine avec une femme à ses pieds ? Non, on est pas chez Conan !

Un héros dans une plaine avec une femme à ses pieds ? Non, on est pas chez Conan !© Actes Sud

Un héros de notre temps est l’adaptation par Céline Wagner du seul roman achevé du poète Russe Mikhäel Lermontov décédé en 1841  à 27 ans lors d’un duel au pistolet aux circonstances mystérieuses.

Il s’agit d’un roman étrange et très pessimiste sur la nature humaine réputé pour son caractère volontairement chaotique  avec pas moins de trois narrateurs pour raconter la vie du scélérat tragique Petchorine en  5  mouvements :

Bèla: Petchorine est un jeune officier russe qui s’est enrôlé dans l’armée pour tromper son ennui existentiel. Muté dans le Caucase suite aux événements de La Princesse Mary (voir plus bas), il échange un cheval volé à un dangereux brigand contre une jeune sauvage Bèla. Il retient en captivité la jeune femme jusqu’à ce qu’elle capitule en tombant amoureuse de lui. C’est le moment où Petchorine décide de l’abandonner et provoquer sa mort.

Maxime Maximovitch : Petchorine croise la route d’un père de substitution Maxime Maximovitch  avec lequel il avait sympathisé durant Bèla. Le jeune homme refuse son étreinte chaleureuse et lui abandonne son journal intime. Maximovitch déçu de la froideur de ces retrouvailles, les confie à un narrateur invisible (Lermontov lui-même) qui les publie en condamnant en préface l’immoralité et le vice de ce Héros de notre temps.

Taman : Le récit met en scène un Petchorine plus jeune près de la mer noire.  Hébergé dans une auberge par une jeune sauvage, une marâtre et un enfant aveugle, il comprend qu’il a affaire à des contrebandiers dont il se met en tête de faire échouer le négoce pour se divertir.

La Princesse Mary : Il s’agit de la partie centrale du roman,  un diamant noir de romantisme russe dont l’intrigue sera transposée par Claude Sautet en 1992 dans le film un Coeur en Hiver. Petchorine se repose dans une station d’eaux Thermales. Il y côtoie des officiers vaniteux qu’il déteste et la bourgeoisie russe qui s’ennuie. Par défi, il contrarie la romance naissante entre un camarade  et une jeune princesse idéaliste.  Il détruira tout ce petit monde avant de nouveau disparaître.

Un Fataliste  : Petchorine veut traiter ses théories sur la prédestination autour d’une roulette russe.  Un jeu avec la mort qui entretient son sentiment de toute puissance et son mal de vivre.  

Petchorine tel que je me le suis toujours imaginé 

Les souffrances du jeune Bruce

Lorsque je découvre Un héros de notre temps, j’ai 20 ans.  A la veille de ce qui est supposé être le meilleur âge de la vie, suite à une longue maladie, je perds mon grand-père que je vénérais.  Je suis anéanti.  C’est un monde qui disparaît. L’ancien avec mes parents et mon frère me permet de ne pas sombrer, mais le nouveau, celui de ma jeune vie d’adulte, les amis, les amours, les opportunités, rien de tout ceci n’existe et semble vouloir exister.

C’est l’âge où tu veux hurler ton amour aux autres, où pour reprendre Roger Waters, tu cries sans que personne ne semble t’entendre. L’amour, l’entrain, la passion inassouvis se transforment en rage, en déception et en aigreur. Une colère froide contre tout et tout le monde pour ne pas avoir le destin que l’on s’imaginait avoir.

Suicidaire, vulnérable, jeune, cynique et beau comme un ange : James Dean était un Petchorine américain

Suicidaire, vulnérable, jeune, cynique et beau comme un ange déchu : James Dean était un Petchorine américain© Warner Bros

Petchorine arrive à point nommé. Sorte d’ancêtre russe de James Dean , il est la création d’un poète qui connaîtra un destin similaire à l’acteur américain : personnalité ombrageuse et insolente, Lermontov défie l’autorité du tsar Nicolas 1er qui le mute dans le Caucase où il composera  Un héros de notre temps.

Moins d’un an plus tard, alors que dans son roman Petchorine survit à un duel que ses sarcasmes ont provoqué, son auteur meurt dans un duel au pistolet sur la même falaise décrite dans Un Héros de notre temps. Comme Jimmy Dean qui survit à la falaise de La fureur de vivre mais meurt sur la route de Salinas avant la sortie du film. Des héros sombres, tourmentés, au destin étrange qui ne peuvent que fasciner un jeune homme tourmenté et mal dans sa peau.

Lermontov un mondain et rebelle sans cause, mort comme un chien selon Nicolas 1er

Lermontov un mondain et rebelle sans cause, mort comme un chien selon Nicolas 1er

Spleen et romantisme russe

C’est toute l’ambiguïté du roman de Lermontov qui trouve ses racines dans l’Allemagne de Goethe, lequel avec ses Souffrances du jeune Werther  signe un manifeste du romantisme dans son sens le plus exacerbé : les passions sont intenses mais destructrices, les émotions violentes en adéquation avec la nature omniprésente, des héros brillants mais inadaptés à l’époque ou leur société, des personnages qui n’hésitent pas à se suicider à la moindre contrariété.

Le roman de Goethe lancera un sinistre mouvement de suicide à travers l’Europe.  De nombreux écrivains l’imiteront notamment Chateaubriand avec son René, qui à bien des égards sera l’échec le plus retentissant de la littérature française. L’impétueux écrivain français souhait en effet écrire un anti-Werther et condamner le suicide de son héros en le plaçant sur l’autel du refus de la Grâce divine. René son héros tourmenté et sa langue sublime occasionneront à leur tour une nouvelle vague de suicide qui fera enrager Chateaubriand.

Bienvenue en Russie mondaine

Bienvenue en Russie mondaine© Actes Sud

La recette à chaque fois est la même : l’écrivain se fait le témoin des moeurs dissolues de son époque et en croyant accabler son personnage des pires tares le rend terriblement humain et séduisant. C’est ici qu’il faudra trouver la raison du charme odieux de Petchorine. C’est un caractère jeune, bondissant, capable de bravoure sous les balles Tchétchènes.  Il vole des chevaux, affronte des contrebandiers, joue à la roulette russe, affronte des crétins au conformisme affligeant en duel. C’est aussi un fin observateur du genre humain, un véritable mentaliste et autant connaisseur que Valmont de la stratégie amoureuse.

Il est surtout l’incarnation d’une révolte sans cause, l’autorité russe était ? est toujours ? peu enclin à écouter la révolte de sa jeunesse.  Notre héros est, du fait de son métier de soldat littéralement revenu de tout. Un héros de notre temps, c’est une anthologie russe de la beauté du mal et du spleen, un livre vénéneux à ranger à côté des poèmes de Lautréamont, Rimbaud et Baudelaire. Sous la plume de Lermontov, Petchorine c’est le Diable de Milton échappé du Paradis Perdu d’illusions perdues.  Un personnage à la fois de Stevenson et de Balzac.

Petchorine dans toute la beauté de son ennui existentielle

Petchorine dans toute la beauté de son ennui existentiel© Actes Sud

Un BD de notre temps

Quoique assez méconnue du grand public (Jospin en extraira un phrase en conclusion de son débat contre Chirac en 1995), Un héros de notre temps est une oeuvre adulée ayant marqué au fer rouge tous ceux l’ayant parcourue.  Autant dire que lorsque Céline Wagner s’attaque à la chose, elle est autant certaine de ne pas en vendre des cartons que d’être attendue au tournant.  Lorsqu’au détour d’une descente en librairie je tombais dessus, je me rappelle avoir été en proie à un effroyable doute : voulais-je lire cette histoire adaptée de mon roman préféré ? Pas plus séduit que ça par les dessins, il me fallut 3 mois pour sauter le pas et l’acheter. Et un an, avant que je me sente prêt à le lire (parce que en plus je savais qu’il y aurait un article à la clé !).,

Mes premières heures avec cette adaptation ont loin d’avoir été plaisantes. La représentation physique que je me faisais de Petchorine (ténébreux et mystérieux, un James Dean à la russe quoi !) sont à l’opposé du choix de Wagner : un jeune homme aux trais lisses, souriant et détendu). Je n’ai pas non plus été conquis d’emblée par le trait de l’autrice : un trait fin et élégant mais avec tellement d’aplats de noir qu’en vision d’ensemble tout semble gras et surchargé. Rappelons que je suis très difficile en matière de noir et blanc et que je rêvais de plaines russes en technicolor. Que les décors quoique présents sont loin d’être grandioses, notamment pendant Taman où la Mer a l’air plus Morte que Noire. Des personnages aux vagues, tout semble en arrêt sur images ; quant au rendu des mains de son casting, Wagner semble à la peine avec quelques erreurs d’échelles.

Ce n'est pas Stalingrad, mais pas de quoi rêver d'exotisme non plus

Ce n’est pas Stalingrad, mais pas de quoi rêver d’exotisme non plus© Actes Sud

Enfin, adaptation de la langue magnifique de Lermontov oblige, de longs pavés de textes envahissent les planches dans un lettrage minuscule assez agaçant. Le début du roman n’étant guère passionnant, on ne pourra pas blâmer Wagner de mises en images assez littérales. Le récit d’aventure de Bèla et Taman ne bénéficie pas d’une mise en page où l’on frémit d’excitation face à ces contrebandiers,ces brigands de grands chemins, ces sauvageonnes et ces chevaux sauvages. On rêvait d’exotisme et d’action, on obtient de jolies gravures.

Mais l’ensemble se lit sans déplaisir. On finit par adopter ce Petchorine Rimbaldien et ses sourires altiers en coin, à cette mise en page cérébrale  qui parvient à adapter avec brio un livre à la narration et la chronologie éclatée, ce qui n’est pas à la portée de tous.

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Un simple regard anodin suffit pour que Petchorine souhaite détruire l’autre avec le sourire© Actes Sud

A aucun moment Wagner ne triche avec l’époque qu’elle met en scène : des capotes des officiers aux fours de l’époque en passant par les eaux thermales où Petchorine séduit Mary, tout est admirablement rendu. On sent d’ailleurs Wagner beaucoup plus à l’aise dans cette partie où le duel inoubliable au sommet d’une falaise rend justice à l’extrême tension du livre. Le rythme et les moments du roman, tout est là, sauf hélas, la réplique cinglante de Petchorine lorsqu’il tue son ami.

Wagner nous rend Petchorine agréable au regard. On aime le voir et on déteste ce joli salopard tout en étant fasciné par sa froide lucidité sur lui et les autres. Après cette Princesse Mary de toute beauté, Wagner conclue brillamment avec Le Fataliste en illustrant avec efficacité et nervosité, les ruminations de Petchorine : meurt on par accident (ce qui rend la vie imprévisible et excitante) ou victime d’un destin qui décide en lieu et heure de notre fin ? L’album se termine sur un épilogue de toute beauté qui respecte le matériel original et qui, à l’instar du mur de Roger Waters, finit une boucle et en commence une autre.

Après trois jours d’immersion totale, je quittais ravi Petchorine qui m’avait tant influencé adolescent. Après un début appliqué mais un tantinet scolaire,  Céline Wagner parvient à se hisser à la hauteur d’un défi considérable d’adaptation d’un roman aux voix multiples. Quant à moi, je fus soulagé  de constater que 20 ans après,  le mal-être et la séduction de ce Diable Russe ne trouva plus d’écho en moi. Un héros d’un autre temps en somme.

—–

Sorte de James Dean de la littérature russe, Michel Lermontov a écrit un chef d’oeuvre cynique et romantique : Un héros de notre temps. La courageuse Céline Wagner a adapté cette oeuvre diabolique en BD et je vous propose de gouter à la beauté du mal chez Bruce Lit.

La BO du jour : un autre russe romantique et dangereux chante la tristesse et l’ennui.

12 comments

  • Présence  

    Voilà un roman dont je n’avais jamais entendu parler. Ta présentation est très claire et didactique, rendue vivante par tes souvenirs de lecture, et leur impact sur ta vie.

    J’ai bien apprécié tes paragraphes sur le travail d’adaptation, et la difficulté de choisir la quantité de texte originale à conserver, pour rester fidèle, tout en réalisant une bande dessinée plutôt qu’un texte illustré.

  • JP Nguyen  

    « Un héros d’un autre temps en somme. » clap-clap, bien amené, Boss !
    Bon, je ne connaissais pas du tout et je ne suis pas vraiment attiré par la littérature russe. Il y a un côté fataliste et désinvolte qui ne me botte pas franchement. Et je n’aime pas les histoires de méchants purs. Je préfère quand ils traînent une petite part plus attachante… Ce Petchorine semble être avant tout un gros enfoiré à qui on aurait envie d’envoyer Frank Castle… Mais merci pour ma culture !

    Par curiosité, je suis allé chercher l’échange Chirac – Jospin…
    http://www.liberation.fr/evenement/1995/05/03/presidentielle-le-debat-chirac-jospin-cinquieme-partie_134376
    C’est Chichi qui cite Lermontov :
    « Jacques Chirac. Sur la Tchétchénie, je partage le sentiment de Lionel Jospin. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de le dire très clairement au Premier Ministre et au Président russe. Mais c’est une très vieille affaire.

    Je me souviens, quand j’étais jeune, je lisais un poème de Lermontov, dans les années 1850, qui s’est transformé en une berceuse que tous les petits russes ont entendu et qui disait : « Mon petit, dors. Le grand méchant Tchétchène est en train d’aiguiser son couteau, mais ton papa veille. » C’est une vieille, vieille affaire, l’affaire de Tchétchénie. »

    • Bruce lit  

      @JP : Frank Castle contre Petchorine….Mmmm….un duel impossible…Petchorine ne s’attaque qu’aux femmes. La dernière fois que Frank est parti en Russie remarque il a failli réécrire l’histoire. Ceci dit, comme je l’explique, ce n’est pas un méchant « pur ». Il a des côtés très séduisants qui font oublier à quel point ce type est dangereux. Aujourd’hui, on dirait pervers narcissique (même si je crois pas qu’il faille toujours psychologiser les grandes figures littéraires. Tout du moins, les faire rentrer dans une case.).
      Concernant la citation, je te fais confiance. J’étais persuadé que c’était Jospin. Ceci-dit, et ton extrait le reflète bien, c’était un débat où les deux candidats étaient à peu près d’accord sur tout. La confusion n’est pas si anodine que ça.

      @Présence : que pense tu des dessins ?

      • Présence  

        J’ai bien du mal à répondre à ta question. Pour commencer, je me méfie de moi-même, mon ressenti n’étant pas le même en regardant une demi-douzaine de planches hors de contexte, et à la lecture de la BD proprement dite.

        J’aime beaucoup la fluidité des aplats de noirs dans la planche avec la légende « Ce n’est pas Stalingrad, mais pas de quoi rêver d’exotisme non plus ». Je trouve le plan de prise de vue un peu plat pour celle avec la légende « Petchorine dans toute la beauté de son ennui existentiel ».

  • Jyrille  

    J’aime bien les écrivains russes normalement : j’adore Dostoïevski et Nabokov. Mais j’ai de grosses lacunes : je n’ai jamais lu Balzac, Zola (à part J’accuse), Hugo, Tolstoï, Gogol, et très peu Rimbaud, Baudelaire et Chateaubriand. Je ne connaissais donc pas ce Lermontov, ainsi que beaucoup de références que tu cites, à part Choderlos de Laclos que j’ai adoré. Et pourtant, à peu près au même âge que toi, je perdais aussi mon grand-père (celui qui m’avait quasi élevé) mais brutalement, pendant une partie de cartes (la scopa) au café avec ses copains, un vendredi 13 janvier en fin d’après-midi…

    Merci beaucoup pour ton article donc, car j’apprends beaucoup de choses ici, et tout comme Présence je le trouve très beau. Dis-moi, quelle est la pagination de cette bd ? Pour le dessin, je n’accroche pas trop, j’y vois une influence flagrante de Baudoin voire même de Comès. Ce n’est pas pour me déplaire en général, mais sur les extraits que tu nous montres, cela ne marche pas toujours (les personnages semblent figés dans ce jardin). La couverture pourrait même me rappeler Tezuka.

    Je ne suis pas certain d’apprécier ce personnage, tout comme JP, il m’a l’air d’être un beau salaud. Récemment, on m’a d’ailleurs conseillé de lire Bel Ami de Maupassant, qui fait également dans le beau salaud.

    La BO, juste super.

    • Bruce lit  

      Un beau salaud, oui, au sens littéral. Mais d’aucuns qui ont disséquer ce bouquin fascinant témoigneront que le mal de Petchorine vient d’une énergie dirigée contre les autres et soi plutôt que contre les autorités. Ça n’a pas beaucoup changé hein…essaie de manifester contre Poutine pour voir.
      Toutefois, je me répète Petchorine, c’est une figure romantique. Ce qu’on appelait le mal du siècle au 19eme siècle, des héros à peine sortis de l’adolescence et qui prisonniers de leur pulsion font le mal par déception, dépit ou tristesse.
      Tu as déjà lu le Paradis Perdu de Milton ? Il parvient à faire de Satan une figure tragique prédestinée à faire le mal quand bien même celui-ci avait de bonnes prédispositions. C’est le cas de Petchorine qui gâche sa vie dans une société qui n’a que faire des angoisses existentielles des jeunes mâles de l’époque.
      Si tu prends Cal Trask joué par Jimmy Dean par exemple dans East of Eden, tu as un personnage auquel le public donne toute son empathie et sa compassion, un fils de pute au sens propre du terme qui au final envoie son frère se faire tuer et détruit son père. C’est ce que j’appelle la beauté du mal. Je le différencierai de Bel-Ami ou des Héros de Balzac comme Rastignac ou Lucien de Rubempré qui font le mal par opportunisme social. Pas Petchorine qui teste sa capacité à blesser par orgueil mais pas forcément par sadisme. Il s’agit d’un jeu d’échecs mental où on domine son opposant. Quelque chose que l’on retrouve dans l’univers du rock, chez les Stones par exemple.

      Les écrivains russes : je suis loin d’être un spécialiste mais j’ai lu Pouchkine, Gogol, Dostoievski, Tchekov. J’aime bcp le Premier Amour de Tourgueniev.

      La pagination est un format standard de type A4 pour une centaine de pages.

      Perdre son papi un vendredi 13, ça marque son homme ça….

      • Jyrille  

        Et bien à défaut de lire la bd, tu me donnes envie de lire le livre… Pas lu le Paradis perdu non, mais les Paradis artificiels de Baudelaire, oui. J’aime bien ta comparaison aux Stones, il faut que je réfléchisse à tout ça.

        Oui, la perte de pépère fut une tragédie pour toute la famille. Tout a changé à ce moment-là, et je me suis mis à fumer des clopes.

        • Bruce lit  

          Entre le dessin, le sujet et le fait que ce soit un bouquin peu connu du grand public, j’ai longtemps hésité à lire puis écrire cet article. Il n’existe pas moins d’une dizaine de scans sur Google.
          Si j’ai pu te persuader de lire le roman, alors j’en suis ravi !

  • Matt  

    « l’autorité russe était ? est toujours ? peu enclin à écouter la révolte de sa jeunesse »

    C’est peut être un peu raciste mais j’ai toujours eu le sentiment que les russes foutaient la trouille, qu’ils font de bons méchants dans les films ou les jeux vidéo avec leurs Spetsnaz^^ Avec la réputation d’intraitables qu’on leur colle jusque dans les comics, j’ai toujours eu la sensation que faire chier leur gouvernement était une mauvaise idée…
    Un pote est allé là bas et les touristes sont escortés…
    Je sais pas il y a un truc un peu inquiétant dans tout ça^^

    En tous cas j’y connais rien à la littérature russe. Mais alors rien du tout ! Je ne connais rien de ce qui est mentionné dans cet article. Et je ne suis pas certain de pouvoir m’intéresser à ce personnage d’enfoiré. Quant à la BD, ni le dessin ni la typo du texte qui fait mal aux yeux ne va vraiment jouer en sa faveur pour moi. Et puis truc naturaliste, tout ça…^^
    Sorry

    • Bruce lit  

      Ahaha….
      On attend la réaction de Tornado.
      Rappelons nous juste des Pussy Riot qui ont terminé dans un semi-goulag pour avoir critiqué Poutine dans une église….
      Heureusement Peter Raspoutine-Colossus est là pour redorer le blason des russes en BD.

  • Tornado  

    Comment ça on attend ma réaction ? C’est pour m’entendre dire que ça manque cruellement de vampires et de karaté, c’est ça ??? 😀

    Comme tout le monde, je ne connaissais pas du tout ce roman. Ma femme ne le connait pas non plus, malgré qu’elle soit prof de lettres.
    C’est vrai que je n’éprouve aucune attirance pour les histoires naturalistes en BD. Toutefois, j’apprécie parfois de lire des adaptations littéraires et je rappelle à l’auteur de l’article que j’ai lu celle de L’Etranger à Noël, suite à un autre de ses articles…
    Je comprends d’ailleurs parfaitement que l’on ne puisse pas résister aux adaptations en images, quel que soit le medium, de ses livres de chevet. Si d’aventure une adaptation de Belle du Seigneur d’Albert Cohen venait à être publiée, il est à peu-près certain que je lirais la chose de suite, tout naturaliste que soit le roman originel (encore qu’il ne l’est peut-être pas tant que ça)…

  • Nico  

    Super article Bruce! En dehors de Dostoïevski, je n ai jamais lu d écrivain russe. Je rajoute ce livre à ma liste car ton article donne vraiment envie de le découvrir. Ta comparaison avec Lautréamont ne peux que me conforter dans mon choix…Je verrais ensuite pour la BD. En tout cas, ton choix est vraiment audacieux car j ai l impression que les personnes qui connaissent l oeuvre éphémère de Lermontov ne courent pas les rues…

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