UNE FEMME D’EXCEPTION (WONDER WOMAN par GEORGE PEREZ)

WONDER WOMAN par GEORGE PEREZ

Un poème antique scandé par le coryphée d’Eddy Vanleffe

VO :DC Comics

VF-Urban Comics

1ère publication le 17/05/22- MAJ le 07/05/23

Le pire c’est qu’à l’intérieur, c’est aussi minutieux
©2017-George Perez-DC Comics-Urban Comics.

Nous allons nous pencher sur les épisodes de la série WONDER WOMAN 1 à 24 et le numéro spécial ANNUAL 1 rassemblés par Urban Comics en deux volumes intitulés WONDER WOMAN DIEUX ET MORTELS. Il s’agit en fait du premier cycle écrit et dessiné par George Perez aidé par Greg Potter et Len Wein pour les dialogues et par Bruce Patterson, Bob Mc Leod et Dick Giordano à l’encrage.

De tous les titres de l’écurie DC Comics qui subirent des changements suite au crossover CRISIS ON INFINITE EARTHS, WONDER WOMAN est sans doute celui qui fut le plus métamorphosé.

George Perez confie assez volontiers que le goût de dessiner des toges, des décors antiques lui vint lors d’une histoire assez anodine du titre THE NEW TEEN TITANS. L’idée était de mettre en opposition au cours d’une histoire, les Titans des mythes et ceux de DC. Donner vie à ces figures était galvanisant. Aussi après la « Crise » et son passage sur les jeunes héros DC bientôt terminé, il insista auprès de la direction pour obtenir la nouvelle série WONDER WOMAN, dans laquelle il sentait qu’il pouvait projeter ses idées. Mais on ne confie aussi facilement la tâche d’un scénario à un artiste aussi doué soit-il. Et puis l’éditeur a également dans ses tiroirs la proposition d’un certain Greg Potter. Les deux visions convergent sur plusieurs points et l’éditeur décide d’inciter les deux hommes à une collaboration qui ne tiendra que sur deux épisodes, mais deux épisodes marquants.

La couverture originale recto-verso
©1987-George Perez-DC Comics

PROLOGUE

Ce redémarrage en trombe de WONDER WOMAN commence simple au numéro 1, une origin story de 32 pages dans lesquelles les auteurs ne se contentent pas de faire une redite. Ils reprennent tout de fond en comble.  Le point de départ se situe alors en préhistoire, lorsqu’un guerrier mâle blessé et humilié de son clan, ne supporte pas le geste de tendresse de sa compagne et l’assassine sauvagement par colère.

Ce « premier féminicide » choque les Dieux qui décident de créer un monde idéal pour ces femmes bafouées, une sorte d’Île du Paradis jouxtant L’Olympe. C’est la naissance de Themyscira. Toutes les femmes portent donc dans leur mémoire collective, la violence de l’homme. En signe de gratitude, elles forment également une sorte d’armée d’élite au service des Dieux les aidant dans les conflits qu’ils mènent, parfois même aux cotés des hommes. C’est ainsi que la reine Hyppolite se fit duper par Héraclès lui-même qui après l’avoir séduite, l’enchaina et la réduisit elle et ses sœurs en esclavage. Les dieux intervinrent et libérèrent le peuple amazone de son allégeance. Zeus lança un charme d’invisibilité sur l’île afin que plus jamais l’homme ne puisse les trouver et leur nuire. Les années passèrent et Themyscira devient un havre de paix ainsi qu’un haut lieu d’étude et de sagesse.

Pourtant la légende dit qu’Hyppolite avant sa réincarnation était enceinte au moment de son meurtre et pour cette raison, elle reste inconsolable d’avoir perdu son enfant. Son sort apitoya une fois de plus les dieux et ils lui permirent de sculpter un bébé dans l’argile. Les dieux tels des fées donnèrent vie et autres facultés à la matière pour donner naissance à Diana : la seule enfant amazone qu’Hyppolite élèvera avec amour. La naissance de Diana engendre une prophétie sur un être apportant la paix sur le monde des hommes. Une prophétie que la reine et ses amazones firent de leur mieux pour oublier….pourtant…

La naissance des Amazones
©1987-George Perez-DC Comics
1987 LA PROPHETIE

C’est la fin de la guerre froide et à l’insu des humains, Arès le dieu de la guerre infiltre les Etats-majors des deux plus grandes puissances mondiales afin de créer les conditions nécessaires à un troisième conflit planétaire très prometteur en termes de destruction grâce à l’arme nucléaire. Aidé de ses deux fils Phobos et Deimos, il cherche à détruire l’ile du paradis car il se méfie de l’antique prophétie. Il soupçonne la jeune Diana d’être la sauveuse annoncée. Manipulant l’armée américaine, il envoie un avion expérimental piloté par le colonel Steve Trevor ignorant le but véritable de sa mission, bombarder Themyscira. Devinant une manipulation, il parvient quand même à dévier son avion au risque d’en perdre le contrôle. Il s’écrase non loin des rivages de l’île. Diana sauve alors Steve. La présence d’un homme sur l’île fait débat et la reine comprend que le temps de la prophétie est venu.

Une série d’épreuves  est donc organisée afin de désigner l’émissaire amazone qui partirait dans le monde des hommes. Hyppolite tente de dissuader Diana d’y participer en vain. Celle qui est devenue une jeune femme impétueuse, dissimule son identité et remporte toutes les épreuves haut la main jusqu’à celle où elle doit survivre à un coup de feu de revolver symbole du monde de l’Homme.  Elle déjoue le tir grâce à ses bracelets et remporte le tournoi. Elle se désigne enfin à sa mère qui n’a d’autre choix que de s’incliner face à la volonté des Dieux. Hermès vient d’ailleurs jouer son rôle de messager, il guidera Diana jusqu’à notre monde.

Une fois arrivés avec Steve Trevor et Hermès, elle s’étonne de voir des enfants, des couples et des humains très variés. Bien sûr, elle a du mal à supporter le bruit, l’agressivité et le mode de vie, mais elle reste surprise devant tant de vie. Rapidement elle cherche à retrouver la trace d’Arès et munie de maigres indices, elle part à la bibliothèque de Boston qui possède une énorme documentation   sur le monde hellénistique. Elle fait la connaissance de la professeur Julia Kapatelis spécialiste dans le domaine de la Grèce antique. Ses maigres notions de grec ancien, permettent à toute deux de communiquer. Elles vont commencer une enquête afin de débusquer l’endroit sur Terre où se cache Arès. De son côté Steve accusé de trahison pour avoir perdu son appareil dans les airs et pour avoir « tués son copilote », fait face à une faction de l’armée à la solde d’Arès, bien décidée à se mutiner contre le gouvernement afin de partir en guerre contre l’URSS. Voulant éviter une troisième guerre mondiale, il découvre que la secte aurait son pendant soviétique. Avec l’aide de son aide de camp Etta candy, il retrouve la trace de Diana et déduisent ensemble que leurs deux enquêtes sont liées. A la suite de nombreuses épreuves que leur envoie Arès, ils finissent par déjouer le conflit naissant. Arès réalise que s’il gagnait la guerre, il régnerait sur rien et se résout de rétablir l’équilibre avant de s’exiler. Diana a réussi sa mission en évitant une évidente  destruction de la planète.

Des Dieux tout droit sortis de JASON ET LES ARGONAUTES
©2017-George Perez-DC Comics-Urban Comics

LES DOUZE TRAVAUX DE WONDER WOMAN

Suite à ce succès, elle essaie de mieux comprendre le monde qui vient de l’accueillir. Elle passe de nombreuses heures à étudier et fait la connaissance de Mindy Mayer qui va devenir son attachée de presse. Diana veut dispenser son message de paix et partager avec l’humanité la sagesse amazone.  Sa nouvelle reconnaissance médiatique lui vaut un nouveau nom : Wonder Woman et également de nouveaux ennemis comme Barbara Minerva  qui veut obtenir le pouvoir de ses artefacts. Elle l’attaque sous la forme de CHeetah mais sans succès.

Diana comprend que l’olympe est de nouveau menacé, les Nouveaux Dieux du quatrième monde, l’ont attaquée et sapé les fondations même de Themyscira. Pour pouvoir remédier à la destruction de l’Île du paradis, elle va devoir explorer ses tréfonds et ses secrets. En explorant la source de son monde, elle va affronter sans aide, une multitude de créatures comme l’Hécatonchire, Polyphème, L’Hydre etc… et va enfin découvrir l’origine même de son univers. Elle va même traverser le temps et ainsi rencontrer une femme à la fois importante pour elle, mais aussi pour Steve Trevor qui n’était pas le premier américain à mettre le pied sur l’Île du paradis (d’où la possession d’une arme à feu par les amazones). Sa mère faisait partie des escadrons féminins de la seconde guerre comme les fameuses WASP (Women Airforce Service Pilots) ou les « Night witches », (bref toutes celles qu’on a oubliées quand on n’a pas de mémoire ni de curiosité). Elle a échoué en son temps sur les rivages magiques.

En pénitence depuis sa trahison, Héraclès  porte l’île, tel Atlas sur son dos. Sensible à ses souffrances, la jeune femme va lui pardonner au nom des amazones. Ils vont trouver une nouvelle manière de soutenir l’olympe. Grâce au pardon collectif des femmes qu’il a bafouées, Héraclès peut accéder de nouveau à sa divinité et prendre place en Olympe.

Le supplice d’Héraclès
©1987-George Perez-DC Comics

De retour à Boston, Diana honore les multiples engagements auxquels une ambassadrice de la paix doit faire face. Grâce à l’aide de Mindy Mayer, elle obtient des apparitions dans des émissions télévisuelles et des entrevues avec des responsables politiques. Mindy organise même une levée de fonds pour aider des associations d’aide aux femmes qui doit se dérouler dans un parc d’attraction. La présence d’argent sur les lieux, attire également la présence d’individus peu scrupuleux qui envisagent de gâcher la fête et de subtiliser la cagnotte.

Pour ce faire, des mercenaires qui emploient une pauvre victime totalement manipulée pour avoir accepté en guise de chirurgie esthétique des équipement cybernétiques au point l‘avoir transformée en cygne, créent une diversion pour occuper Wonder Woman. Dans cette histoire, Silver swan est une jeune femme mal dans sa peau prête à faire n’importe quoi pour se sentir belle, et être aimée. La fête tourne donc à la panique et du fiasco qui en résulte, débutera la descente aux enfers de Mindy.

Un triptyque dantesque
©1988-George Perez-DC Comics
L’ILE DE CIRCE

Diana veut se changer les idées et accepte avec joie la proposition de partir en vacances en Grèce dans la famille de Julia et Vanessa Kapatelis. C’est l’occasion de découvrir le pays qui a su rendre hommage aux Dieux anciens. Elle visite les haut lieux de culture et s’imprègnent de l’ambiance des lieux, des plat typiques… Mais pourtant au large des côtes une île lui fait une drôle d’impression. Les villageois semblent aussi craindre d’antiques superstitions. Des créatures animales ont un comportement menaçant et presque humain comme si on voulait la chasser. De son coté, Julia est amenée à donner son expertise sur un parchemin épais comme s’il était fait de peau difficile à identifier. Les nouveaux venus, mêlés malgré eux à une querelle de clans, se trouvent alors aux prises avec Circé qui s’est forgé grâce aux pouvoir magiques d’Hécate, une vraie communauté d’hommes métamorphes  dévolus à son service. Lorsque par accident l’un d’entre eux, meurt, Circé déclare l la guerre à l’amazone, la destinant pour abattre toute résistance, à devenir la prochaine incarnation d’Hécate. Diana s’en sort in extremis et tout le monde autour d’elle se trouvent être libérés d’un charme. Sur le chemin du retour, elle trouve un article mentionnant la mort de Mindy Mayer…assassinée.

Désemparée par la violence qui l’entoure, Diana tient malgré tout à trouver l’assassin. L’épisode est raconté du point de vue de l’inspecteur chargé de l’enquête, qui tape son rapport. Tous les indices convergent vers son ancien chef de projet, mais les choses ne s’avèrent pas si simples. La révélation finale est cruelle laissant chaque personnage perdu et amer face à une réalité crue.

Parfois, on glisse quand même des clins d’œil au fétichisme de la soumission du créateur original.
©1988-George Perez-DC Comics
LA TRANSMIGRATION

C’est officiel, les Dieux ont décidé de changer de plan d’existence, comprenant que leur temps parmi les humains est terminé. Ils comptent bien laisser Diana en tant qu’héritière de leur culture et de leur pouvoir. Les amazones quant à elles doivent encore décider si elles doivent partager le monde des hommes et accepter les échanges avec ces derniers, ou si elles vont rejoindre les Dieux. À l’issu du vote, Diana ne se sent plus de joie. Themyscira sera désormais accessible à l’homme. Sautant sur l’occasion pour témoigner sa gratitude à Julia et Vanessa, elle les emmène donc sur l’île. Elles vont y apprendre plusieurs légendes étoffant encore cet univers en perpétuel expansion. De retour à Boston, Diana découvre qu’Hermès a trahi les Dieux et souhaite aider Diana dans sa mission. Mais Hermès ne comprend pas les hommes et cède volontiers comme jadis à la tentation du culte qu’on lui voue. Facile donc à manipuler, il ignore qu’à son insu il sera l’instrument de vengeance de Deimos, le fils d’Arès vaincu et humilié depuis sa défaite contre l’amazone. Il va réveiller une créature qu’Hermès avait jadis enfermée qui va se venger sur lui causant d’énormes dégâts que Diana a bien du mal à contenir. Hermès à l’issu de ce drame, comprend que la mission de Diana ne se borne pas à la soumission des humains vis-à-vis d’une divinité fusse-t-elle bienveillante et que la jeune femme par la hauteur qu’elle a déjà atteinte, est hors de sa portée. Confus, Hermès jure mais un tard, que l’on ne l’y reprendra plus…

Diana quant à elle, est devenu une héroïne, une icône et une femme accomplie à travers tous les épreuves qu’elle a traversée, c’est donc plus forte désormais et plus entourée, qu’elle peut affronter les prochaines à venir.

L’olympe ; un pur délire architectural
©1987-George Perez-DC Comics

Ici s’arrête l’édition française. Si le cycle de George Perez continue, il n’assure plus la partie graphique. Urban a sans doute jugé plus sûr de ne pas s’étendre au-delà.

C’est assez clair dès le départ quand on lit ces tomes, que George Perez comme nombre de ses collègues ne cherche pas particulièrement à écrire du super héros pour du super héros. On est ici dans l’aventure fantastique bien plus proche d’un PERCY JACKSON VOLEUR DE FOUDRE que de n’importe quel justicier masqué. D’ailleurs Diana n’a pas d’identité secrète et n’utilise pas le vocable de Wonder Woman qui n’est qu’une « marque » déposée par Mindy Mayer. Sa mission n’est pas non plus de sauver tout le monde à tout bout de champ. Bien sûr qu’en tant que personnage puissant, elle intervient à bon escient là où peu d’autres pourraient agir, mais c’est à peu près tout. Si le décorum est semblable aux super héros, c’est bien par un effet de miroir inversé. Ce sont eux qui s’inspirent des mythes et pas le contraire.

Comme nombre de personnes DC cette année-là, Wonder Woman redémarre du début et la série ne nécessite absolument aucun prérequis. Tout au plus, faut-il avoir une vague idée de ce que symbolise Superman, mais là encore, ce n’est pas la création la plus confidentielle de l’éditeur, n’est-ce pas ?

Le sujet super héroïque intéresse si peu George Perez, que les passages avec Cheetah et Silver Swan sont clairement les moins intéressants. Même si l’épisode consacré à la sorcellerie africaine et son ambiance à base de tambours, a sans doute durablement marqué le jeune Todd Mac Farlane quand il a entamé l’arc TORMENTS de Spider-Man.

Une métamorphose très cinématographique
©1987-George Perez-DC Comics

Par contre si la série peut se regarder avec un œil neuf, il vaut mieux quand même avoir sérieusement révisé son ILLIADE et son ODYSSEE. Les artistes se sont bien documentés et prennent un plaisir non dissimulé à rendre des versions à la fois canoniques et personnelles de tout le panthéon grec classique que ce soit les Dieux, les Titans, les Gorgones, les Moires, les Nymphes et certains personnages célèbres tels que Jason, Circée et autres minotaures…

Le dessinateur d’ailleurs rend explicitement un hommage énamouré à tout un pan du cinéma, celui de Ray Harryhausen. Les films JASON ET LES ARGONAUTES ou LE CHOC DES TITANS sont cités quasiment tels quels ! La série obtient alors une sorte de cachet propre aux vieux films hollywoodiens et les Dieux possèdent les gestes et la prestance d’un Laurence Olivier. Visuellement, Perez est aussi l’un des premiers à aller à fond, inspiré par les tableaux, les vases, les sculptures, il reproduit les drapés, mèches de cheveux, colonnades afin de retranscrire au mieux ce parfum de Péplum et cette touche exotique qui rend un comics estampillé Wonder Woman si unique.  Le travail sur l’Olympe est tout bonnement hallucinant. C’est un empilement colossal de temples collés les uns aux autres à la mode de Escher. Les cascades d’eau défient la gravité et la science devient folle dans un univers de poche où tout est possible. La créativité et l’investissement se voient donc à chaque page que l’on peut admirer indépendamment de l’histoire. LE SEIGNEUR DES ANNEAUX est également une forte influence comme en témoigne cet exil de divinités qui n’ont plus rien à faire avec les mortels, tels les Elfes qui partent pour les Havres Gris.

La révolte des amazones.
©1987-George Perez-DC Comics
UN COMICS FEMINISTE

Là encore, la série peut surprendre de par son propos à la fois discret mais également totalement assumé. Les amazones sont un peuple de femmes battues réincarnées. Plus clair tu meurs, non ?

Si l’aspect péplum sur papier est ce qui est mis en avant, les auteurs n’oublient pas du tout de s’inscrire dans leur époque et de moderniser le monde de Diana d’une manière drastique et sans concession. Héraclès est un violeur (même s’il a été manipulé) dont les actes ne laissent pas de place à l’imagination. La plupart des héros grecs ne sont pas magnifiés au contraire, mais sans que ‘on écorne le mythe non plus (les héros grecs sont des salopards en général !). Diana est jeune et naïve. Eduquée comme une vestale, elle ignore tout du monde de l’homme. Alors qu’il serait facile de forcer le trait sur le patriarcat, ici pas de facilité. Après tout, décrire le monde tel qu’il est, justifie tout à fait la mission de Diana. Pourtant elle admire le monde des hommes pour d’autres raisons. La première étant qu’elle n’avait jamais vu d’enfants auparavant. L’amour qui est pour elle un concept philosophique, prend une dimension inconnue à ses yeux, puisqu’il pousse deux êtres à s’unir et engendrer la vie.

Bien entendu les aspects sexuels sont plus timides et Diana n’est pas décrite comme une personne LGBT comme il l’est admis désormais. Même si ce n’est pas éludé non plus. Venant d’un monde entièrement féminin, les tendresses prennent parfois des aspects ambigus. Après tout, lors de son pèlerinage en Grèce, Diana rend hommage à Sapho et sa communauté.  Mais, vivant dans un monde où la normalité la pousserait vers l’amour entre femmes, elle pourrait même finalement apparaître comme la première hétérosexuelle de son clan. Finalement les auteurs préfèrent l’asexuer. Quand elle confesse avoir un faible pour Superman, celui-ci ne s’estime pas à la hauteur et peine à soutenir son regard. Quant aux autres hommes, ils réalisent bien vite à quel point ils n’existent pas quand elle partage la même pièce qu’eux.

L’homosexualité n’est pas ignorée avec le personnage du frère de Mindy qui raconte son parcours et à quel point sa sœur l’a aidé à s’assumer. Alors qu’à la même époque Marvel végétait avec sa « no-gay rule », DC s’engageait en faveur des minorités. L’autre piège que les auteurs déjouent, c’est la relation qu’elle entretient avec Steve Trevor. L’homme apparaît comme largement entré dans sa quarantaine, ridé, un début de calvitie,  il n’a à aucun moment, la moindre attitude équivoque envers l’amazone. Il considère Diana comme une jeune sœur. Non, la romance qu’il vit, c’est plutôt avec Etta Candy que George Perez dé-caricature en laissant tomber le cliché  de la « grosse rigolote » repris depuis… Elle reste ronde tout en incarnant tout autre chose, une efficace femme soldat d’action au sang-froid exemplaire. Globalement les femmes sont des personnages très riches. Julia Kapatelis est une femme de lettre et de science, veuve assumant donc seule les finances de son foyer, elle élève sa fille qui de son côté reste une adolescente assez peu travaillée. Mindy Mayer est une femme de pouvoir, celui de la publicité et de la presse. Si elle se brûle malheureusement les ailes en côtoyant un monde particulièrement crû et sale, elle reste pourtant une femme qui a pris ce qu’on ne lui a jamais donné.

Quand l’inclusivité était humaniste, souriante et naturelle.
©1988-George Perez-DC Comics

La première mission de Diana est la paix et elle le montre dans chaque case des deux livres. Elle n’est jamais armée, consacre de nombreux moments à l’étude, notamment pour apprendre l’anglais, tente toujours de comprendre, convaincre ses adversaires. Elle pense à tendre une main secourable avant de fermer le poing. Sa compassion naturelle l’incite à pardonner, même à ceux que le lecteur voudrait voir puni. En ce sens elle reste toujours dans son rôle quasi divin d’icone. Elle est supérieure au lecteur alors qu’elle est humble. Diana parlemente, argumente et convainc. Même Hermès, capitule de honte. A son image, la série entretient une bienveillance et une sorte de message positif sur la possibilité de s’améliorer. On discute des traditions, de leur caractère parfois enclavant, tout en restant dans la tolérance. A aucun moment, Diana ne remet en question violemment le mode de vies des hommes, cherchant toujours à comprendre, à s’ouvrir et aller vers l’autre.

Elle devient donc un modèle sans même s’en apercevoir ni même le revendiquer par la simple admiration qu’elle suscite, un modèle pour les filles ? Pourquoi donc? Un modèle pour tous, tout simplement.

Au moment où je boucle ces lignes, la nouvelle est tombée : George Perez est décédé. Je rends donc une fois de plus hommage à cet artiste hors norme, qui s’est tellement investi dans ces univers de papiers. Son travail porte encore toute sa passion et les pages de WONDER WOMAN  en sont imprégnées. Chaque case possède une ambition incroyable et à mes yeux George restera à jamais LE créateur ultime et intemporel de la belle amazone et de son univers. Requiescat in pace.

Une iconisation intemporelle
©1987-George Perez-DC Comics

En BO, retour sur le message principal.

15 comments

  • Tornado  

    Ohlala… Je passe par amitié parce que là, on a vraiment un condensé des comics-pas-pour-moi… Et pour enfoncer le clou, on a cette BO insupportable…
    J’avais écrit un paragraphe assez long mais je l’ai effacé parce que c’était trop méchant. Mieux vaut ne pas tenir compte de mon post Eddy : Sur le sujet idoine, tu livres probablement l’article complet indépassable ! Bravo pour ce condensé de passion.
    Et merci de citer autant de mes articles. C’est toujours touchant.

    Coïncidence : Ma cinéphilie me mène ces temps-ci dans une grosse période… péplum ! 🤩

    • Eddy vanleffe  

      salut, une part perverse de moi-même se demande ce que pouvait bien être ce paragraphe « méchant » 🙂
      La BO, j’vaoue l’avoir mise par défaut pour rester dans le thème « Peace », mais j’aruais bien aimé trouver autre chose. Ce n’est pas ma préférée de Lennon surtout en solo.
      C’est vrai que je cite tes articles et il y a une très bonne raison à cela. même si les comics te rebutent au plus haut point, ils sont souvent au croisement de plusieurs des sujets qui te tiennent souvent à cœur comme ici l’héritage massif du cinéma ou de Tolkien dans ce run.
      Après avoir terminé et envoyé, je suis tombé sur l’affiche de SPARCTACUS et comment ne pas penser au scan rébellion des Amazones : https://leschroniquesculturelles.com/2013/11/13/spartacus-de-stanley-kubrick/

  • JB  

    Une véritable réinvention du personnage, magistralement insufflée par Pérez qui a demandé cette série souvent refilée aux tâcherons. J’adore ce run, ce qui me fait détester encore davantage le passage de Byrne sur la série : il pioche sans vergogne chez Pérez et crée un doublon des Kapatelis avec les Sandsmark histoire de pouvoir revendiquer la création de la Wonder Girl moderne. Sans compter sa vision de l’Olympe loin d’atteindre la majesté visuelle de Pérez…

    • Eddy vanleffe  

      Wonder Woman est un des personnages DC les plus difficiles d’accès pour un français. j’ai commencé pour ma part avec le run de John Byrne auréolé de tout son parcours marvelien.
      Je l’ai apprécié en son temps, mais n’ai cessé de le dévaluer depuis lors…
      sa fixette sur le quatrième monde et Kirby, sa critique sur « c’était mieux avant » font que quant tu écartes tout, il a fait une dizaine d’épisodes sur l’Amazone souvent dépourvus de sens du spectacle…
      dernier détail en date, comme tu le soulignes…Pourquoi écarter brutalement la famille Kapatélis pour replacer une autre femme célibataire avec enfant travaillant dans le domaine de l’archéologie?
      tu remarqueras que j’ai omis de reviewer l’épisode ACTION COMICS qui ne sert qu’à savoir si WW et Superman devrait coucher ensemble ou pas… cet épisode ne vaut que pour deux choses: voir Byrne encré par Perez (et ça claque bien il faut avouer) et les perspectives de folie de certaines images.

  • Présence  

    Génial ; un article sur cette série qui m’a durablement marqué, ma vraie découverte de Wonder Woman en comics.

    Wonder Woman est sans doute celui qui fut le plus métamorphosé : voilà une prise de recul que j’étais bien incapable d’avoir à l’époque. J’avais eu l’impression que le moindre petit changement concernant Superman était plus polémique que la révision de plus grande ampleur pour Wonder Woman.

    Mais on ne confie aussi facilement la tâche d’un scénario à un artiste aussi doué soit-il. Et puis l’éditeur a également dans ses tiroirs la proposition d’un certain Greg Potter. – Des informations que je ne connaissais pas : je comprends mieux la présence de Greg Potter, et l’enjeu pour l’éditeur de confier une série à un dessinateur. 🙂

    Total respect pour ce travail de résumé des différentes histoires sur ces vingt-quatre épisodes : je m’incline respectueusement devant cette présentation au service de la série.

    Si le décorum est semblable aux super héros, c’est bien par un effet de miroir inversé. Ce sont eux qui s’inspirent des mythes et pas le contraire. – Excellent, je n’y avais pas pensé, mais c’est tout à fait ça : les dieux ont précédé les superhéros.

    Comme nombre de personnes DC cette année-là, Wonder Woman redémarre du début et la série ne nécessite absolument aucun prérequis. – C’était vraiment remarquable : ayant acheté chaque épisode VO au fur et à mesure, c’était une occasion extraordinaire de commencer au début.

    L’épisode consacré à la sorcellerie africaine et son ambiance à base de tambours, a sans doute durablement marqué le jeune Todd McFarlane quand il a entamé l’arc Torments de Spider-Man. – Bien vu, je n’avais même pas fait le rapprochement.

    Ce parfum de Péplum et cette touche exotique : rien que cet aspect-là mettait la série à part de tout le reste de la production de l’éditeur DC de l’époque, et tout autant de celle de Marvel.

    La créativité et l’investissement se voient donc à chaque page : ça rejoint complètement les hommages de l’article d’hier.

    Un comics féministe : quand j’ai relu ces épisodes, ce qui m’a frappé, c’est que 80% des seconds rôles sont des femmes, de manière tout à fait naturelle, sans rien d’ostentatoire. Comme tu le dis, c’est à la fois discret et également totalement assumé. Les amazones sont un peuple de femmes battues réincarnées. Plus clair tu meurs, non ?

    Alors qu’il serait facile de forcer le trait sur le patriarcat, ici pas de facilité. – Là aussi, ça m’avait frappé : jamais de simplisme, ni de discours monolithique à charge, encore moins revanchard.

    La première mission de Diana est la paix et elle le montre dans chaque case des deux livres. Elle n’est jamais armée, consacre de nombreux moments à l’étude, notamment pour apprendre l’anglais, tente toujours de comprendre, convaincre ses adversaires. – Une autre caractéristique qui m’a fortement marqué : George Pérez parvient à faire fonctionner l’oxymore qu’est Diana, une guerrière ambassadrice de la paix.

    Ce fut un énorme plaisir que de lire ton article, merci beaucoup.

    • Eddy vanleffe  

      Un tel retour aussi détaillé me met dans mes petits souliers.
      ça m’incite à revérifier ce que je dis plutôt deux fois qu’une… ^^
      tu reviens en effet sur tous les points important qui m’ont marqué et par extension d’autre lecteurs potentiels.
      je tiens ce run sur Wonder Woman pour l’un des meilleurs comics mainstream que j’ai tenu dans mes mains. beau élégant, censé, positif, c’est un boulot quasi parfait dont le seul défaut est de se faire rattraper par le temps. mais là encore c’est un faux procès, car c’est le lot de tout et il est illusoire de se dire q’un film une chanson, une bd ou une émission fait « trop sixties » quand elle date de 1966… c’est un peu logique…
      « George Pérez parvient à faire fonctionner l’oxymore qu’est Diana, une guerrière ambassadrice de la paix. » une formule de conclusion que j’aurais aimé trouver.

  • Bruce lit  

    Il m’est toujours difficile de m’intéresser à de longs résumés d’histoires que je n’ai pas lues. J’avoue donc que la deuxième partie, analytique, de ce papier m’intéresse beaucoup plus d’autant que j’ai ça dans ma PAL mais ne me suis jamais résolu à le lire.
    Je suis toujours sceptique lorsque les amerloques réinvente une mythologie européenne mais je te crois sur parole lorsque tu affirmes que c’est solidement documenté. Ne pourrait-on pas affirmer que Perez était l’auteur des vestiges et des reliques ? que ce soit ici, la galerie de FUTUR IMPARFAIT ou les artefacts à glaner durant AVENGERS / JLA ?
    L’exemple de Ray Harryhausen m’est venu en tête avant que le scroll de mon ordi ne tombe dessus ! Ouf, je ne suis pas si nul !
    C’est assez étrange ce que tu écris : un auteur de super héros qui écrit du super héros sans vouloir en faire. Je comprends que le WONDER WOMAN de Morrison puisse te hérisser le poil. Il serait intéressant de savoir comment le progressisme de Perez a évolué avec les années.
    La BO : probablement la chanson de Lennon que j’aime le moins, la mélodie étant particulièrement faible. Et puis il y a ce côté gourou qui me gène avec tous ces gens couchés au pied du lit et ces moines complètements pétés du ciboulot.
    Heureusement aux alentours des 3 minutes du clip, on entrevoit l’adorable Petula CLark, la chanteuse préférée de Lennon, la seule qui ne prendra pas de drogues durant cet enregistrement.

    • Eddy vanleffe  

      Faire un résumé détaillé fait parti parfois de l’influence que Présence a eu sur ma rédaction.
      j’essaie d’abord d’immerger et intéresser avant d’analyser. j’ai même trouvé une sorte de routine sécurisante pour moi. ici j’ai peut être un peu trop raconté.

      j’ai longtemps partagé ton scepticisme et j’ai longtemps évité les héros mythiques du fait de ma fascination pour les « originaux ». voir Odin avec ses deux yeux sous Kirby ou Byrne m’a souvent fait grincer des dents de mépris. c’est pour ça que c’est le Ragnarök de Oeming et Devito qui est mon arc de Thor Préféré. puis je me suis ouvert et laissé captiver par cette partie du monde du comics.
      Oui Perez est une sorte d’archéologue de l’imaginaire, il aime dénicher tel ou tel détail. c’est parfois hallucinant.
      Après avoir échangé avec Présence sur le WW de Morrisson, je me suis rendu compte que mon prisme Perez/Jimenez/Rucka me faisait mal comprendre sa version.
      Pour autant je continue d’être « team Perez ». , quand je vois sa façon d(‘aborder certains sujets de société, ça ma parait bien plus pertinent qu’une Diana étonnée qu’une infirmière obéisse à un médecin (avec le mythe comme quoi il n’existe pas d’infirmier ni de doctoresse…vendant avec ce genre de détail foireux un patriarcat absurde). La version Perez verra Diana discuter divorce, nom marital et tradition de manière apaisée avec Julia Kapatélis. les traitements sont aux antipodes et je préfère largement le premier. de même que réduire la fascination bondage de Mourston, c’est pas plus mal non plus. Je ne comprend pas le délire à insister là dessus sur EARTH ONE (mais en même temps, c’est le concept, donc, il faut se laisser aller par le voyage) Enfin, Patriarcat pas cool! Ok mais le remplacer par une société autarcique, monarchique, surarmée et hyper militarisée…. j’ai du mal à distinguer le progrès….
      Perez n’a jamais trop exhiber son émotion à tous les passants, laissant sans doute ses bds parler pour lui. mais je vois à quel point il a été soutenu par nombre de femmes, j’ose croire qu’elles ont su déceler le vrai amoureux de la féminité qu’il était, sa gentillesse dépourvue de préjugés et sa bienveillance. Les témoignages sur twitter de Lynda Carter et Colleen Doran me confortent à ce sujet.

      Pour Lennon, pardon mais j’ai pas trouvé de metal parlant de la Grèce antique…
      Présence? au secours sur ce coup.. ^^

  • JP Nguyen  

    Sur cet article, tu t’es attaché à fournir des résumés assez détaillés, à croire que Diana t’avait enroulé le lasso de vérité autour du corps afin que tu nous dises tout de ces épisodes !
    Wonder Woman est un personnage que j’aime bien mais que j’ai rarement lu en dehors de ses aventures avec la JLA.
    De tête, je pense à Spirit of Truth, par Paul Dini et Alex Ross et ce doit être à peu près tout.
    Tes observations sur le traitement du féminisme dans cette série par rapport à l’approche actuelle me rendraient presque assez curieux pour faire une lecture comparée de ce run et du Earth One de Morrison. Mais je ne suis pas assez motivé par le personnage pour me lancer là-dedans.

  • Matt  

    C’est un run que j’ai trouvé très chouette aussi, surtout la première partie (le premier gros tome de Urban)
    J’aime un peu moins quand la mythologie DC se pointe avec les nouveaux dieux comme Darkseid.
    Mais le premier tome m’a un peu fait rêver avec une passion visible de son auteur pour la mythologie grecque et les films de Harryhausen. Je n’ai donc gardé que le premier tome mais je le recommande.
    Et Perez s’en sort bien pour justifier le costume typé « drapeau américain » de WW avec l’histoire de l’aviatrice qui s’est écrasée sur leur île et l’hommage que les amazones lui rendent sans spécialement savoir que c’est le drapeau américain (si je me souviens bien, ça commence à dater ma lecture)

    • Eddy Vanleffe  

      Pour es nouveaux Dieux, on les voit un seul épisode puis en hors champ…j’ai vu pire comme envahissement.
      l’arc sur l’aviatrice oui il est très bien.
      d’ailleurs là encore, on reparle souvent de ces femmes pendant làa guerre « invisibilisées » dont on parlerait jamais…la preuve que non…
      l’invisibilisation est un terme qui touche surtout les non curieux et les amnésiques.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir Eddy,

    En voilà un sacré résumé et article.

    Je possède ces épisodes dans un omnibus VO, celui que m’a dédicacé George Pérez (voir photo dans l’article d’hier).

    J’ai du mettre 3 à 4 ans avant de terminer ce pavé. C’est quand même assez verbeux et je trouve la colorisation parfois un peu passé, fade.

    Néanmoins comme tu le pointes très bien, c’est clairement un récit anti super héros basique. Et rien que pour cela on peut largement y trouver son compte quand on a envie de lire autre chose. Dans l’approche, j’y vois personnellement les prémices de la future gamme VERTIGO.

    J’aime bien ton analyse sur les personnages féminin. Rares sont les séries qui mettent autant en valeur un environnement féminin alors que le personnage phare est féminin, et sans que cela tombe dans du féminisme basique, qui plus est dans les années 80. Même de nos jours j’ai du mal à retrouver celà.

    Comme toi la mise en avant de la mythologie m’intéresse. DC trouve ici réellement son pendant à Marvel aux folklores des mythes. Thor et les dieux nordiques pour Marvel, les dieux grecques pour DC.

    Y a t il dans la version Urban l’annual (ou numéro spécial) dont un segment est dessiné par Arthur Adams ?

    La BO : je suis faible sur tous ce qui touchent au Fab Four. Donc je valide.

    • Eddy Vanleffe  

      Merci Fletch.
      Pour Vertigo, tu as raison, puisque l’éditrice, était la jeune Karen Berger.
      oui l’annual est dedans. je ne me suis pas attardé puisque assez secondaire dans la trame, mais c’est plein de mythes et d’approfondissement de l’univers amazone. là encore on retrouve un peu de ça dans Fables et même dans Sandman.

  • Jyrille  

    Merci Eddy pour la présentation ! Je ne connais pas du tout mais tu n’as pas réussi à me la vendre, désolé… on verra dès que j’aurais fini le seul Wonder Woman que je possède (un Urban à 4,90 euros). Je remarque cependant que c’est ici que le premier film Wonder Woman se base, et je me souviens qu’il était assez réussi, même si ici c’est après la guerre froide et pas pendant la Grande Guerre. Et que le discours féministe et LGBT avait l’air bien en avance chez DC ! C’est toujours appréciable de découvrir ce genre de choses.

    La BO : jamais été fan mais toujours fasciné par ce morceau, un acte artistique en soi. La suite de leur aventure en Inde en 1968.

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