Vœux pieux

Crossed par Alan Moore et Gabriel Andrade

C'est qui le monsieur sur le flyer ?

C’est qui le monsieur sur le flyer ?©Avatar

AUTEUR : PRÉSENCE

VO : Avatar Press

VF : Panini

Ce tome est le premier d’une nouvelle série basée sur les Crossed, ces zombies obscènes et vicieux imaginés par Garth Ennis, en 2008. Il comprend les épisodes 1 à 6 initialement parus en 2014/2015, écrits par Alan Moore, dessinés et encrés par Gabriel Andrade, avec une mise en couleurs des studios Digikore. Il n’est pas besoin d’avoir lu comics des Crossed au préalable pour apprécier (ou détester) cette histoire.

Comme le titre l’indique, cette histoire se déroule 100 ans après la première apparition des Crossed en 2008. Le récit est narré du point de vue de Future Taylor (une femme adulte) qui tient un journal. Elle fait partie d’une communauté de plusieurs centaines d’êtres humains, et elle assure les fonctions d’archiviste, c’est-à-dire essentiellement d’historienne participant à des missions d’exploration aux alentours de Chooga, la ville de la communauté.

Future Taylor et son journal

Future Taylor et son journal©Avatar

100 ans après les premiers Crossed, la civilisation humaine est disloquée, ne restant que quelques petites communautés. Lors d’une mission d’exploration faite par une équipe d’une demi-douzaine de personnes (Robbie Greer, Ho-Ho, Keller, Taylor, Archie), Future Taylor se retrouve pour la première fois face à des Crossed. Une fois ces 4 zombies exterminés, elle découvre, dans leur demeure, un autel, avec la photographie d’un homme inconnu, et un petit pot de sel.

La série Crossed a ses détracteurs (trop gore, trop sadique, trop malsain, trop complaisant, trop voyeuriste, etc.), ainsi que des amateurs, connaissant des hauts (ou des abîmes d’obscénité, c’est selon le lecteur) et des bas (des auteurs qui se contentent des aspects de surface la série). À l’origine, Garth Ennis a conçu les zombies les plus vicieux et obscènes qu’il puisse, afin d’établir une comparaison avec le comportement d’êtres humains normaux, réussissant à se montrer plus abjects encore que ces Crossed. Qu’allait bien pouvoir faire Alan Moore de ce concept ?

Une brève histoire de l'épidémie

Une brève histoire de l’épidémie©Avatar

Sa mission se révèle identique à celle d’Ennis : écrire une première histoire pour créer un environnement et une situation qui pourront être repris par d’autres équipes créatrices par la suite. La première chose qui frappe le lecteur, c’est le mode d’expression des personnages. Alan Moore a pris le parti de faire évoluer la syntaxe et le vocabulaire pour rendre compte que le récit se déroule dans une civilisation ayant perdu beaucoup des acquis de 2008. Dans un premier temps, cela rend la lecture assez laborieuse, car il faut deviner le sens de certains morts (dont l’emploi a fortement évolué, à commencer par l’adjectif brown / marron). Ce sens n’est pas toujours évident à la première occurrence, ce qui laisse le lecteur dans le flou quant aux propos échangés. L’effet en est encore accentué par le fait qu’un même mot peut avoir plusieurs sens, en fonction du contexte (comme dans le langage de tous les jours), contraignant à une gymnastique de l’esprit un peu fastidieuse.

La deuxième chose qui frappe le lecteur, c’est le rythme assez posé du récit. Cette équipe partie en mission d’exploration doit cheminer lentement, sans réel danger (même la première rencontre avec des Crossed est réglée en 3 pages). Au fil des pages, le lecteur apprécie de découvrir une vision post catastrophe bien construite, un mystère qui s’installe progressivement. Une fois la lecture terminée, il a le plaisir de constater que le scénariste s’est fendu d’une vraie intrigue consistante (ce qui manquait un peu dans ses derniers travaux, à savoir la trilogie consacrée à Nemo).

Le rythme posé de l'exploration

Le rythme posé de l’exploration©Avatar

Au fil des séquences, il se prend d’amitié pour Future Taylor, une femme qui a la tête sur les épaules, qui fait marcher sa cervelle tout en restant faillible, qui vomit après avoir affronté les Crossed pour la première fois, qui s’est liée d’amitié avec un homme d’une autre ville, qui réfléchit à ce qu’elle trouve en fouillant dans les ruines du passé, et qui a une idée bien arrêtée sur la littérature de fiction (Wishful Fiction, abrégé en Wi-Fi car Moore n’a rien perdu de sa facétie).

Cette histoire est illustrée par un artiste maison d’Avatar Press, qui avait déjà travaillé par exemple avec David Lapham sur Ferals (Instinct animal), et avec Simon Spurrier sur Crossed Volume 8 en VO. Dès la première page, il apparaît qu’il a choisi une approche descriptive et détaillée. Premier constat : il représente les décors dans toutes les cases. Pour certaines, il s’agit juste d’une forme noire en ombre chinoise, mais elles sont assez rares.

Aménagement intérieurs révélateur de la personne et des moyens

Aménagement intérieurs révélateur de la personne et des moyens©Avatar

Pour plus de 90% (peut-être même 95%), le dessinateur s’astreint à représenter l’environnement dans lequel évoluent le ou les personnages. Le lecteur a donc tout loisir de voir l’étendue des dégâts. Après l’infestation de Crossed, la population humaine a été décimée (Moore donne quelques grandeurs dans le cours du récit), et ses constructions ont été abandonnées, résistant plus ou moins bien aux affronts du temps. La végétation a regagné du terrain, et la population d’animaux sauvages a augmenté. Tout cela, le lecteur le voit, plutôt que le scénariste soit obligé de l’écrire.

Gabriel Andrade ne se contente pas de représenter ruines après ruines envahies par la végétation, il inclut également de nombreuses informations sous forme visuelle. Il y a bien sûr l’étrange véhicule à bord duquel se déplace l’équipe de Future Taylor, mais aussi des éléments plus discrets. La communauté de Chooga dispose d’énergie électrique pendant une partie de la journée. Alan Moore ne s’attarde pas à expliquer d’où elle provient. Mais le lecteur attentif observe des éoliennes dépassant des maisons, ainsi que les panneaux solaires sur les toits. En observant l’ameublement des différentes habitations, le lecteur en déduit d’où proviennent les meubles. C’est de notoriété publique que les scripts d’Alan Moore sont copieux et bourrés de détails ; Gabriel Andrade s’est attelé à la tâche de tout représenter pour montrer une quantité importante d’informations.

Dessin hors épisode pour montrer l'environnement de la ville de Chooga

Dessin hors épisode pour montrer l’environnement de la ville de Chooga ©Avatar

Il est possible de trouver certaines cases un peu appliquées, mais le fait demeure que le dessinateur s’est mis au service du scénariste avec un entrain impressionnant. Certaines pages peuvent paraître un peu surchargées, c’est également en partie dû à la mise en couleurs, les studios Digikore ayant pour crédo d’ajouter du volume sur chaque surface, sans en oublier une seule. Comme il s’agit d’une histoire de Crossed, il y a bien sûr des scènes gore habitées par un sadisme cruel. Ce dessinateur applique la même méticulosité dans la représentation de ces horreurs charnelles, les rendant concrètes, impossibles à ignorer. Dans le cadre de ce récit, il s’agit d’un atout car ces horreurs obscènes sont au cœur du moteur de la série.

À un premier niveau, le lecteur a le plaisir de plonger dans une intrigue bien ficelée, et un peu retorse, dans un monde très substantiel (grâce aux dessins) et intelligemment conçu (à la fois pour l’évolution du langage, et pour la cohérence de cette communauté reprenant confiance en elle, et cherchant dans les vestiges du passé le moyen de se développer). Dès la page de titre du premier épisode, le lecteur constate qu’Alan Moore a également intégré des références à la littérature de genre. Par opposition à la série de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, elles sont explicites et accessibles.

WiFi = wishful thinking crosshun

WiFi = wishful thinking ©Avatar

Future Taylor trouve régulièrement des livres de fiction et elle s’interroge sur leur fonction dans la société. Par exemple, elle évoque dans son journal Robert Heinlein, et Isaac Asimov. Un lecteur curieux se rend compte que chaque titre de chapitre correspond à un livre du patrimoine de la science-fiction. Cela commence avec le chapitre 1 intitulé Ralph 124C 41+ (1911) d’Hugo Gernsback. Il y a aussi En route pour la gloire (1963) de Robert Heinlein, Un cantique pour Leibowitz (1961) de Walter M. Miller, et Fondation et Empire (1952) d’Isaac Asimov. Tout au long du récit, Alan Moore développe une thématique autour de ces ouvrages de fictions, Future Taylor les mettant en relation avec la société dans laquelle ils ont été écrits, et la place qu’ils peuvent avoir dans cette version de l’an 2108. Il y a là à la fois un hommage à ces auteurs et leurs œuvres, mais aussi un angle de vue en rapport avec le récit, correspondant à un deuxième niveau de lecture.

Avec les notes de journal de Future Taylor en fin d’épisode 1 et en début d’épisode 2, le lecteur constate qu’Alan Moore exprime une forme de critique sur la société d’aujourd’hui, au travers des vestiges que contemple l’héroïne et de ce qu’ils attestent sur nos préoccupations. Il y a là un troisième niveau de lecture, attendu dans le cadre d’un récit post-catastrophe où les survivants voient leur système de valeurs totalement caduc, portant un jugement sur ce qu’ils tenaient pour important, et la relativité de cette importance plus ou moins dérisoire. Ce décalage ressort avec d’autant plus d’intensité que l’auteur a donné de la consistance à ce nouveau monde, y a réfléchi pour le rendre concret et cohérent.

Une mise en couleurs chargées, pour des dessins déjà bien détaillés

Une mise en couleurs chargées, pour des dessins déjà bien détaillés©Avatar

En restant attentif, le lecteur voit comment les relations sexuelles ont été repensées (pas avec de nouvelles poses, mais dans la manière de les aborder) du fait des actes obscènes des Crossed. Il constate la place occupée par les femmes dans la société, place qui a également été repensée. Il voit que cette communauté vit essentiellement de la récupération et du recyclage de ce que les équipes récupèrent dans les villes abandonnées (même s’il y a un élevage d’animaux domestiqués inattendu). Toujours aussi facétieux, Alan Moore aborde la question de la religion, en montrant celle qui a survécu à la remise en cause générée par l’existence des Crossed (une belle provocation).

Alan Moore ne martèle pas les bouleversements sociologiques survenus, suite à l’épidémie de Crossed. Il appartient au lecteur de les constater, de les identifier, et de réfléchir à leur bienfondé, à la logique de leur évolution. On retrouve là le grand Alan Moore, celui qui conceptualise cet environnement de fiction, celui qui conçoit dans le détail la cohérence de cet environnement. Il a dû également peser avec soin les mutilations et autres horreurs sadiques commises par les Crossed, et jusqu’où les montrer. Sa marge de manœuvre était réduite car ces boucheries gore et explicites sont inscrites dans le cahier des charges de la série, constituent son identité. Il y a donc des séquences difficilement soutenables (d’autant que Gabriel Andrade se montre très consciencieux dans ces séquences, n’épargnant aucun détail au lecteur), avec des individus dénudés, violentés, hommes comme femmes.

Dans ce tome, Alan Moore et Gabriel Andrade imaginent ce à quoi pourrait ressembler l’humanité 100 ans après l’éruption de Crossed. Le scénariste a effectué un gros travail d’anticipation pour concevoir les évolutions de la société humaine, montrées au travers de la communauté de Chooga, avec des dessins détaillés représentant avec application ces caractéristiques. Du fait de la survivance de Crossed, ce récit est aussi gore que ceux de la série d’origine, et Alan Moore incorpore des commentaires pénétrant sur cette forme de société.

À la découverte des restes de la civilisation

À la découverte des restes de la civilisation©Avatar

 

 

16 comments

  • Bruce lit  

    « Vivre ou survivre » 5/5
    Où, tout à coup, les zombies de « Crossed » qui ne pensent qu’à baiser et s’amuser nous semblent (presque) plus inoffensifs que les tueurs du Vendredi… La plue value de cette histoire ? Un certain Alan Moore au scénario ! Un article de notre Présence préféré, l’Alan Moore de Bruce Lit !

    La BO du jour: Alan Moore raconte la vie 100 ans après l’apparition des Crossed. Comme un autre britannique un peu génial qui parle d’un futur où les hommes se comportent comme des chiens….https://www.youtube.com/watch?v=36lWAcY9IXE

    Xabaris va sûrement me prêter ça. Ton histoire de langage qui évolue et l’imagination du Moore, c’est incontournable. D’autant plus que le run de Spurrier m’a réconcilié avec la série, une des meilleurs Mainstream lues cette année. Maintenant, je suis très en difficultés avec la charte graphique d’Avatar. Généralement leurs couvertures sont épouvantables (celle-là n’échappe à la règle), les couleurs comme tu le mentionnes, assez forcées et les dessins emprunts de raideur….Bon ça va avec l’histoire j’imagine….

    • Présence  

      Le langage qui évolue – Les avis des lecteurs sont partagés. D’un côté, la lecture s’en trouve plus ardue car cela nécessite un véritable effort de compréhension. De l’autre côté, ça semble logique qu’il se soit produit des dérives sémantiques dans la mesure où il n’y a plus d’institution garante de la grammaire.

      J’ai un peu de mal à croire que l’on puisse qualifier Crossed (même les épisodes de Spurrier) de maintstream.

      • Bruce lit  

        Oui. Au temps pour moi. Je situe le Mainstream plus par le biais des publications Panini… L’indépendant serait plus du côté Futuropolis ou Cornelius….

  • Tornado  

    Voici le seul et unique tome de Crossed que j’ai acheté, pour Alan Moore bien évidemment.
    L’article de Présence me conforte dans mon choix !
    Je ne suis pas non plus très fan de la charte graphique d’Avatar, notamment cette mise en couleur. Mais je ne me voyais pas passer à côté d’une création d’Alan Moore sauf si elle avait eu de mauvaises critiques.
    C’est le format choisi par Paninouille qui me déplait le plus : Format comics souple. J’aurais préféré un écrin un peu plus adapté à l’auteur.

    Une fois de plus, je salue la densité de l’article de Présence, qui retranscrit vraiment bien le contenu et répond parfaitement à mes attentes par rapport à cette création.
    Pour reprendre ce que j’avais écrit sur la zone :
    Je suis autant ravi qu’étonné qu’Alan Moore ait abordé ce travail de manière aussi généreuse qu’ambitieuse, ce qui me conforte sur ma décision de ne pas laisser passer cette lecture.
    J’ai hâte de lire cette provocation sur la religion, ainsi que tous les autres niveaux de lecture.

    • Présence  

      Avatar a également publié cette histoire dans un format couverture souple. Il semblerait que cet éditeur produise également des versions couverture rigide, mais pas commandée par Album (de toute façon, j’aurais acheté la version souple).

  • comics-et-merveilles.fr  

    D’habitude ou du moins par le passé, je vais ou j’allais toujours là où va Alan Moore. J’avoue que la trilogie Némo ne m’avait pas encouragé à persévérer. En plus, il est vrai que je suis engagé dans d’autres « batailles » depuis 2015. Entre Neonomicon et Crossed 100, des thèmes et partis pris qui ne m’attirent pas aux premiers abords en plus…
    Bref, tout cela pour dire que cet article fouillé comme à son habitude donne sacrément envie (j’ai mis 30 mns à rechercher une bonne occasion sur le net^^). Les captures ne sont pas en reste, Un Alan Moore avec un dessinateur aussi semble aller aussi loin dans le détail graphique, cela promet une lecture de 5 mns par page (surtout s’il y a une (dé)construction volontaire du vocabulaire derrière). Mais c’est ce que j’aime aussi!

  • Jyrille  

    Comme JP avec les zombies, cette série ne m’attire pas, mais ton article impeccable me donnerait presque envie de lire ces épisodes de Alan Moore. Je ne suis pas du tout friand de gore et de sadisme un peu gratuit, mais ici, une fois encore, Moore semble être allé très loin dans le détail, comme tu le soulignes si bien. On verra.

    • Présence  

      Conformément aux spécificités de cette série, Alan Moore a inclut des moments de gore et de sadisme, bien détaillés par Gabriel Andrade. D’un côté, ce n’est pas gratuit parce qu’il s’agit des horreurs ignobles commises par les Crossed ; de l’autre c’est très graphique.

  • Lone Sloane  

    Un article subtil pour adulte consentant à accepter de regarder des horreurs sans craindre le voyeurisme. C’est toute l’ambiguité de l’univers crée par Ennis.
    Mais tu loues fort bien toute l’habileté de Moore à s’approprier la série pour lui offrir un futur possible. Et sur ce que tu proposes sur ces (très chastes) scans et la façon dont tu détailles la minutie et l’investissement d’Andrade est également très prometteur. Je l’ai acheté mais j’attendrai la parution du second tome en janvier pour lire l’histoire dans une plus grande continuité.

    • Présence  

      Le choix des scans – J’ai volontairement écarté les images les plus explicites pour éviter les mauvaises surprises à des lecteurs épisodiques ou non consentants du site.

      Le second tome – Après l’article de Xabaris sur la série dérivée « Si tu voyais ça », je vais mettre de côté mes a priori contre Simon Spurrier, et tenter l’aventure du second tome.

  • Xabaris  

    Du Crossed par Moore…cela me laissé déjà rêveur. Mais après ton article, j’en ai l’eau à la bouche !

    Encore une fois je peux comprendre le débat sur la violence de Crossed et je maintiens que ce n’est pas un comic que l’on peut fièrement afficher en public sans passer pour une personne malsaine…mais….

    Cela reste l’élément principal qui rend la série « unique ». Aucun autre « infecté » ou « zombie » n’a jamais créé plus de « peur » que ce présent dans Crossed. Et je pense que le but est justement celui-là : personne ne les affronte (ou presque).

    En tout cas, bravo Presence !

    • Présence  

      Ton article sur « Si tu voyais ça » a fait du chemin dans mon esprit et m’a incité à tenter un comics écrit par Simon Spurrier. J’ai opté pour une série dérivée de Secret Wars – Battleworld : Marvel Zombies (avec Elsa Bloodstone). C’était pas mal du tout, du coup je pense que je vais lire le tome 2 de Crossed +100 où il prend la suite d’Alan Moore.

  • Léo Vargas  

    Hello,

    Je ne connaissais pas cette série. Ton article me mets l’eau à la bouche. Surtout, sachant Moore aux commandes et vu la qualité du graphisme…

    • Présence  

      Quelques petites précisions : Alan Moore laisse la place à Simon Spurrier pour les épisodes 7 à 18. Moore a écrit l’intrigue générale et a laissé à Spurrier écrire le détail de chacun des 12 épisodes suivants. Malheureusement Gabriel Andrade n’est pas resté non plus, et 3 autres dessinateurs lui ont succédé.

      J’ai fini le tome 3 il n’y a pas longtemps. L’intrigue est menée à son terme et on sent la patte d’Alan Moore dans la construction de l’histoire et dans les thèmes abordés. Les dessins restent fonctionnels, même s’ils ne présentent pas le même niveau de détail que ceux d’Andrade, ni le même aspect peaufiné. Le récit est prenant et agréable un fois qu’on a fait l’effort d’assimiler le néo-vocabulaire imaginé par Moore.

  • Matt  

    Dîtes, les amateurs de Garth Ennis, quelqu’un a déjà lu le début de la série The Darkness initié par ce même scénariste ? C’est du même tonneau que Crossed ? C’est à dire bien au début et virant vers le n’importe quoi par la suite ?

    • Présence  

      Non, je n’ai pas lu le début de The Darkness, ça manque à mon tableau de chasse Ennis.

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