A New Flop or A New Hope ? (Rogue One)

Rogue One – A Star Wars Story, par Gareth Edwards

TEAMUP :  6 PATRICK FAIVRE et TORNADO

Première publication le 27/12/16

MAJ par PIERRE N et BRUCE LIT le 11/05/19

Difficile de trouver des affiches un peu geek de nos jours…

Difficile de trouver des affiches un peu geek de nos jours…

Cet article portera sur le film Rogue One – A Star Wars Story, diffusé initialement en décembre 2016.

Nous vous proposons une lecture en deux temps, avec une partie plus ou moins à charge, et une autre plus ou moins à décharge. Effectivement, comme toujours, depuis très longtemps, que ce soit dans notre galaxie ou dans une galaxie très, très lointaine, il y a des spectateurs plus ou moins contents, et des spectateurs plus ou moins pas contents…

Écrit dans la foulée de la sortie du long métrage dans les salles de cinéma, il est tout de même déconseillé aux fans n’ayant pas vu le film car il colporte quelques menus spoilers venus du fin-fond de la galaxie…

Ça y est, c’est parti ! Un film Star Wars par an !
Nous voici donc face au premier spin-off officiel de la plus grande saga de l’histoire du cinéma, et ce pas moins de 40 ans (ou presque) après le lancement du premier film en 1977 !

Vu le phénomène, étant données les proportions commerciales que prend la chose -que dis-je, le « Léviathan » que devient cette franchise suant les milliards de dollars de recette sur les produits dérivés et la mode du blockbuster intergalactique-, on ne savait plus trop à quoi s’attendre avec cette première irruption cutanée de la galaxie Star Wars. Et, quelque part, ce Rogue One est presque un ovni cinématographique !

Mais, chez Bruce Lit, on n’est pas sectaire, et chacun à droit à la parole s’il se sent de développer le fond de sa pensée. Voici donc le point de vue distinct et autonome de nos deux chroniqueurs de l’espace, qui se sont rués sur cette première déclinaison de la mythologie Star Wars dans le domaine du cinéma 


Pour/Contre…

– Monsieur Pas Content (Patrick) :

« Espace ! Frontière de l’infini vers laquelle navigue notre franchise spatiale. Sa mission de 6 films : exploiter des nanards indigestes et aux mépris des fans s’en mettre plein les poches… »
Euh quoi ? Comment ça je me trompe de franchise ?? Pfff franchement moi je m’y perds au bout d’un moment avec ces concepts bancals étirés tel un chewing-gum usagé…

Plus sérieusement, je dois confesser être allé à la séance de Rogue one le Spin-off de Star wars (le premier si l’on écarte le film d’animation Clone wars)  sans aucun entrain ! Il faut dire que j’avais été extrêmement échaudé par l’Episode VII , qui tenait d’avantage du remake inepte que d’une réelle suite… Un nouvel empereur, un nouveau Dark Vador, une nouvelle Etoile de la mort… Un méchant gout de déjà vu qui sentait bon l’exploitation cynique et outrancière par Mickey d’une franchise acquise à prix d’or !

Mais il faut ceci dit reconnaître aux équipes de Disney un talent extrêmement efficace pour le marketing, de telle sorte que même les détracteurs les plus acharnés du précédent opus iront quand même voir celui-ci ! Du grand art.

Le pitch tout d’abord : L’action se déroule entre les épisodes III et IV. L’Empire règne sur toute la galaxie depuis une vingtaine d’année. La résistance peine à s’organiser et se retrouve prise au dépourvu lorsqu’elle apprend que leur ennemi a mis au point une arme de destruction massive imparable, répondant au doux nom d’Etoile de la mort !
Leurs espoirs reposent sur une bande de rebelles dissidents, menés par Jyn Erso, dont le père n’est autre que le concepteur de l’étoile noire…

Commençons ceci dit par relativiser la chose : alors non Rogue one n’est pas le désastre créatif de l’épisode 7, cette nouvelle mouture est nettement moins indigente que la précédente. Des efforts ont été faits pour instaurer des situations plus crédibles et des enjeux moins grotesques. Un bon point pour le film, même si nous sommes cependant très loin des heures de gloires de la première trilogie !

Il faut dire que l’affaire était mal engagée dès le début. Confier la réalisation de ce blockbuster à Gareth Edwards (dont son précédent film, Godzilla, n’avait pas vraiment marqué les annales du cinéma) était un pari risqué. D’un naturel bienveillant (si si je vous assure) j’avais quand même accordé le bénéfice du doute au réalisateur tant la débâcle de son film tenait surtout à un scénario inepte (même Juliette Binoche n’avait pas réussi à sortir son épingle du jeu !). Les scènes d’action quant à elles étaient plutôt bien menées…

Une sacrée bande de bras cassés

Une sacrée bande de bras cassés
Source : wearyourvoicemag
©Walt Disney Company ©Lucasfilm ©20th Fox

En tout premier lieu, en faisant abstraction de tout jugement comparatif, force est de constater que Rogue one manque cruellement de rythme dans sa première partie. C’est d’ailleurs bien là que le bât blesse, le film alterne les scènes menées tambour battant et celles beaucoup plus lentes et poussives qui plombent considérablement le film.

Tout est dit dès le début et sur la première moitié du film aucune surprise ne vient nous tenir en éveil. Avec un script aussi réduit que la recherche des plans de l’étoile de la mort, rien ne justifie véritablement les 2h10 du film ! Trop explicative, la narration peine à installer des situations et des personnages vraiment intéressants. La palme revenant à Forest Whitaker dont le rôle ne sert… à rien !

Ensuite le second malaise (beaucoup plus factuel celui-là) : avec un concept aussi minimaliste, le scénario est forcément prévisible. La destinée des personnages est évidente dès la moitié du métrage. Sans vouloir spoiler le film la suite de la saga indique clairement qu’il n’y a qu’une seule fin possible ! Pour le suspense on repassera. Du coup les enjeux sont réduits à leur minimum syndical, l’issue étant claire dès le début.

Le parti pris du réalisateur (à moins qu’il n’ait été dicté par les studios) est de prendre le contrepied du reste de la franchise et de présenter un film de guerre classique sur le fond (il est ici question de bataille spatiale entre Empire et Rebelles, mais l’histoire pourrait tout aussi bien être transposée à un combat terrestre entre Nazis et Alliés par exemple…).
De plus, alors que les autres films estampillés Star Wars se concentrent sur les exactions de l’Empire, Edwards au contraire porte son attention sur la Rébellion et porte sur elle un regard beaucoup plus politique et ambigu. Un peu comme l’épisode I  montrait une République trop empêtrée dans sa bureaucratie et dans ses conflits internes pour agir de manière efficace, la rébellion de Rogue one est divisée et incapable de clairvoyance.
La tentative est louable pour se démarquer mais en l’occurrence l’approche géopolitique ne fait qu’alourdir encore plus un film déjà plombé à la base.

L’héroïne et ses deux boulets

L’héroïne et ses deux boulets
Source Allo Cine
©Walt Disney Company © Lucasfilm ©20th Fox

Autre point noir (et non des moindres) de cette nouvelle mouture : son absence de personnalité crédible !
Alors là aussi les protagonistes n’étant pas amenés à apparaître dans les épisodes suivants, les scénaristes nous balancent des héros sortis de nulle part (et qui y retournent en fin de film) !
Nous n’avons tout simplement ni le temps, ni l’envie, de nous attacher à des personnages la plupart du temps caricaturaux et sans profondeur ! A la sortie du film j’étais totalement incapable de nommer un seul d’entre eux tant leur charisme d’huitre n’imprime ni la rétine ni la mémoire !

Le nouveau robot (nouvelle version de C3PO – du reste la voix du doubleur est sans doute la même) est chargé de rendre le film plus léger en jouant le comique de service… pas toujours drôle !
Saw Gerrera (j’ai retrouvé son nom en cherchant sur internet) est extrêmement lourd et lent et ne réussit qu’à plomber encore plus le rythme du film.
Difficile également de croire dans la love story créée entre Jyn Erso et… euh et qui déjà ? (on s’en fout !) bref leur amourette n’est nullement émouvante tant les personnages manquent d’épaisseur, de relief et surtout de crédibilité !

Et que dire du duo composé du Maitre Kung-fu sauce Jedi flanqué de son associé mercenaire Rambo-isant ! Là aussi on ne comprend ni d’où ils sortent ni l’intérêt de leur présence !

Kung-fu Panda chez les Jedis !

Kung-fu Panda chez les Jedis !
Source begeek  :
©Walt Disney Company © Lucasfilm ©20th Fox

Le nouveau « méchant » n’est guère mieux logé (me demandez pas son nom hein) tant il est unilatéral et tant sa seule motivation semble être de conserver son poste de directeur de l’Etoile de la mort ! Un peu comme un salarié craignant de se faire virer, lui ne pense qu’à briller aux yeux de sa hiérarchie ! Sexy demain.

Seule bonne surprise (même si elle suscite la controverse) la présente de Grand Moff Tarkin alias Peter Cushing, le légendaire acteur de la Hammer !
Bon alors tout d’abord ce n’est pas la première fois que l’on voit un acteur décédé s’animer à l’écran. A ma connaissance il faut remonter au Plan 9 from outer spage d’Ed Wood pour trouver pour la première prestation post-mortem d’un acteur. En réalité il s’agissait d’un sosie (approximatif) de Bella Lugosi cachant son visage, derrière sa cape ! (ça c’est du trucage !)
Bien plus tard Alex Proyas dû utiliser de vrais effets numériques (et un habile montage) dans The Crow pour remplacer son acteur principal, Brandon Lee, mort accidentellement pendant le tournage.
Ici, la différence est qu’il s’agit d’un choix délibéré d’animer un acteur décédé il y a 20 ans de cela ! Et en gros plan s’il vous plait !
Les fans de la trilogie originale (et ceux de l’acteur également) sont ravis de trouver un personnage ayant enfin une épaisseur dans ce film, même si cela soulève un débat éthique épineux (à qui appartient l’image d’un mort ? A qui demander l’autorisation ? Qui touchera les droits ? … ) Bonne chance aux juristes de Disney !

Quoi qu’il en soit le visage de Peter Cushing n’est pas tout à fait naturel (même sans rien connaitre de l’affaire, on distingue bien que quelque chose cloche avec ses expressions) et la joie de retrouver cet acteur est en partie gâchée par des effets pas encore tout à fait convaincants.
C’est même un paradoxe quand on y pense, puisque la volonté affichée du réalisateur est de placer son action dans des décors naturels et authentiques ! Alors chercher le vrai à coup de visages retouchés informatiquement… Illogical Mister Spock euh Vador !

En parlant d’effets, si les trucages sont époustouflants lors des batailles, la scène finale est du reste tout simplement incroyable, on s’étonne malgré tout que les croiseurs impériaux ressemblent un peu trop à des Légos flottants ! Ces vaisseaux en 77 cachaient du mieux possible leur nature de maquette, mais on est surpris d’arriver 40 ans plus tard à la même impression de « faux » par le biais de l’informatique !

Alors au final que reste-t-il de la trilogie originale ? Que reste-t-il de sa magie ? Pour Disney la réponse est claire : un recyclage cynique de la nostalgie des fans du « bon vieux temps » ! A quoi bon avoir repris en l’état un scénario existant depuis 1977 ? (c’est mine de rien le générique déroulant de l’épisode IV !) Rogue one se contente seulement de broder des personnages dispensables et des sous-intrigues peu convaincantes.

En liant systématiquement l’avenir de la franchise à son passé (l’épisode 7 recycle l’épisode 4, ce spin-off recycle quant à lui son générique) Disney oublie le principal : s’affranchir de l’ombre des deux premières trilogies est la seule solution de ne pas se condamner au radotage !

Lucas a inventé le premier spoiler de l’histoire du cinéma : il a raconté Rogue One il y a 40 ans de cela !

Lucas a inventé le premier spoiler de l’histoire du cinéma : il a raconté Rogue One il y a 40 ans de cela !
Source Collider /©Walt Disney Company © Lucasfilm ©20th Fox

– Monsieur Content (Tornado) :

Bon… Je ne vais pas insister sur les défauts et donc pas m’épancher sur le manque d’originalité du récit. Je préciserais néanmoins, avant de commencer, que je ne considère pas le film comme un chef d’œuvre et que j’éprouve ici et là quelques menues déceptions, principalement en ce qui concerne la caractérisation des personnages, que je ne trouve pas très intéressants, qui manquent clairement de charisme, de relief et, incontestablement, d’espace (sic !) d’écriture.

Ainsi, le film sacrifie fatalement l’âme de ses protagonistes sur la base d’un cinéma aseptisé qui produit de la franchise avant d’imaginer des histoires. Le résultat est sans appel : A force de coller des personnages sur un cahier des charges balisé à l’avance, à force de commander des scénarios d’après une grille d’évaluation prémâchée, on fabrique du spectacle factice, comme un théâtre de marionnettes brandissant des personnages de carton à bout de bras…

C’est ainsi que toutes les itérations de la saga Star Wars tentent, depuis longtemps déjà, de retrouver le lyrisme séminal de L’Empire Contre Attaque et ses envolées romanesques d’après une ligne de conduite cliniquement balisée. Un schéma contre-productif édifiant, quand on y pense…

Des acteurs de chair qui essaient d’incarner des enveloppes un peu vides…

Des acteurs de chair qui essaient d’incarner des enveloppes un peu vides… 
source Allo Cine 
©Walt Disney Company © Lucasfilm ©20th Fox

Et pourtant, Rogue One ne fait rien d’autre que d’essayer de développer une aventure humaine. Celle d’un groupe de résistants héroïques prêts à sacrifier leur vie pour leurs idéaux.
Et nous retrouvons même le schéma œdipien qui fait l’apanage de la saga Star Wars puisque, dès le départ, l’héroïne Jyn Erso doit vivre avec l’héritage de son père (interprété par Mads Mikkelsen), et ainsi fonder ses choix sur le poids de cet héritage. En bref, les scénaristes Chris Weitz & Tony Gilroy font tout ce qu’ils peuvent pour faire exister leurs personnages, mais se heurtent de surcroît au problème relevé plus haut.
Je dois toutefois préciser que le film passe mieux à la deuxième vision (ben oui, je l’ai vu deux fois, on est geek ou on l’est pas !), car on s’attarde moins sur le tricotage du script et l’on profite nettement mieux de l’attachement aux personnages. Ils leur manque néanmoins un petit quelque chose, incontestablement, qui aurait pu leur conférer une aura véritable.

La réussite et le versant jouissif de Rogue One se jouent donc à un autre niveau.
Certes, il y a du fan-service en veux-tu en voilà avec des caméos et des apparitions en tout genre, dont certaines sont aussi inattendues que sympathiques, avec par exemple l’introduction purement clin d’œil de Cornelius Evazan & Ponda Baba (les deux contrebandiers qu’affrontent Luke & Obiwan dans la Cantina au début de l’épisode IV). Mais il y a avant tout la participation totalement justifiée et légitime de certains personnages de la saga originelle, qui trouvent ici, parfois de manière posthume, la place qui leur est dévolue dans cette mythologie.

C’est le cas du Grand Moff Tarkin (Gouverneur Tarkin en VF), jadis interprété par le mythique Peter Cushing  restitué en chair et en images de synthèse, à travers l’acteur Guy Henry qui prête ses traits à un fake qui ravira les fans, ou pas, certains ayant râlé parce qu’ils trouvent que c’est mal fait. C’est l’éternel débat, un peu stérile, sur le concept des effets spéciaux, sachant que les trucages, même s’ils tendent au réalisme, se sont émancipés il y a bien longtemps de l’objectif de disparaitre, pour justement apparaitre, et se faire remarquer parce que c’est ce qui fait leur charme.
Libre à chacun d’aimer ou de ne pas aimer le résultat, mais voir revivre Peter Cushing en 2016, sur le principe affirmé du caméo destiné au fan, c’est plutôt une idée sympa !


Peter Cushing, le vrai et le fake !!!

C’est le cas également de Mon Mothma, la grande cheftaine de la Rébellion, jadis interprétée par l’actrice Caroline Blakiston, ici remplacée par Geneviève O’Reilly, un sosie tardif.
Si l’on ajoute une courte (mais encore légitime) apparition de Bail Organa (le fondateur de la Rébellion et père adoptif de la princesse Leïa) et une introduction furtive du duo vedette formé par R2D2 & C3PO, on saisit cette volonté de plaire aux fans, à coup de clins d’œil jouant autant sur le fan-service que sur le terreau de la cohérence. Certes, cette orientation est parfois gratuite, car les seuls personnages qui mériteraient de se voir étoffer (Bail Organa, Grand Moff Tarkin et Mon Mothma) ne font en définitive que de la figuration de luxe (ils restent cantonnés aux seconds rôles), mais on va dire qu’il s’agit là du début de l’immersion…

Une immersion qui va se poursuivre dans la forme car chaque atome de Rogue One, qu’il s’agisse de la musique, de l’ambiance, des décors et autres personnages divers, semble retrouver l’âme des épisodes IV et V. On a ainsi l’impression, tout au long de ces 133 minutes, de découvrir un film qui aurait été tourné au même moment que L’Empire Contre Attaque, et qui serait resté depuis dans les coffres de Lucasfilm !

Bien que la bande-son n’ait pas été composée par John Williams, je l’ai trouvé extraordinaire. Certains fans ont (encore) râlé parce que les thèmes habituels de la saga ne sont que cités brièvement au lieu d’être repris en boucle. Mais le compositeur Michael Giacchino a choisi une autre option qui se joue dans le sens du détail, où les tics de maître Williams sont restitués pour servir une toute nouvelle partition, qui se révèle plus inspirée, au final, que celle de l’Episode VII et même de la Prélogie ! Un superbe travail d’héritage, qui réussit à saisir davantage l’esprit que la note en restituant subtilement la substantifique moelle musicale de la saga plutôt que de répéter servilement ses refrains habituels.

Mais l’immersion se poursuit surtout dans le décorum de chaque lieu que traversent nos héros de la résistance. Là encore, le fan retrouve pleinement les sensations du passé avec ces bases rebelles remplies de câbles et de fumée (une solution trouvée sur le tournage de L’Empire Contre Attaque, alors qu’il fallait masquer un décor inachevé en le camouflant sous les éléments du tournage !), ces gigantesques puits technologiques de l’Empire et ces passerelles bordées de lumières, cette ambiance sombre et fascinante au dessus de laquelle plane l’ombre menaçante de Dark Vador, lequel apparait peu, histoire de mieux nous fasciner…

Ces quelques éléments de contexte suffisent à nous transporter au temps de la trilogie originelle, comme si nous voyagions quelques trente cinq ans en arrière…


Entrez dans la Dark Vador tower…

Une fois ce plaisir de l’immersion digéré, il nous reste encore à décider si cette histoire vaut le coup.
Certes, elle ne révolutionne pas la mythologie consacrée puisque, de toute manière, on en connait le dénouement à l’avance !
Nous savons ainsi que Rogue One narre l’histoire du commando de rebelles qui réussit à voler les plans de l’Etoile de la mort, plans que la princesse Leïa cachera dans les circuit de R2D2 avant de l’envoyer dans l’espace, ce même R2D2 qui échouera pilepoil, comme par hasard, chez Luke Skywalker au début de l’Episode IV

Dès lors, il ne faut pas s’attendre à découvrir une histoire jouant les révélations (encore que, pour ce qui est de la faille de l’Etoile de la mort, il y a quand même un vrai développement inédit !).
Tel que voulu par ses concepteurs, Rogue One est un film de guerre dans la grande tradition du genre (on pense à ces missions-suicide, comme dans 12 Salopards ou Retour Vers L’enfer), qui raconte une aventure humaine auto-contenue, comme un épisode de l’Histoire vu de l’intérieur.

Pour autant, Gareth Edwards réussit sa mission en nous offrant le premier film de la saga Star Wars depuis L’Empire Contre Attaque ne souffrant d’aucune incohérence ni d’aucune faute de script ! Et pas un moment l’on ne fait la grimace comme ç’a pu être le cas dans la prélogie avec les révélations débiles (le petit Anakin qui a été conçu par la Force a créé C3PO, Qui-Gon Jin a découvert le secret de l’immortalité dans une pochette-surprise…) ou dans L’Episode VII avec ses choix incohérents (les deux héros débutants volent sans difficulté le Faucon Millenium que recherchent désespérément Han Solo & Chewbaca depuis des années, lesquels récupèrent le vaisseau dès son premier envol car le hasard les a mis sur sa trajectoire… la nouvelle Etoile de la Mort est cent fois plus puissante que l’ancienne mais également cent fois plus facile à détruire, etc…).


L’Etoile de la Mort entre en guerre…

Pour ce qui est de la toile de fond, c’est également très intéressant car cet affrontement entre une Empire galactique et une Rébellion apparemment dérisoire fait écho aux conflits de notre monde moderne en ne nous mettant pas forcément du bon côté (et si c’était nous, l’Empire ?), ce qui nous oblige à remettre en questions nos convictions en la matière !

Si l’on excepte la prestation et les pirouettes de Chirrut Îmwe (un adepte de la Force né trop tard pour être un jedi), les scènes de combat sont d’ailleurs extrêmement bien faites et, là encore, l’immersion est totale pour un affrontement final particulièrement intense et totalement crédible (un rebelle, c’est un guerrier qui n’est pas là pour faire des blagues) !
Et c’est ce qui, fondamentalement, fait la force de ce premier spin-off : Aucune velléité de révolutionner l’univers de la franchise, mais au contraire un soin de tous les instants visant à développer quelque chose de cohérent et d’honnête, sans aucun des compromis bêtement commerciaux ayant jadis complètement gâché la prélogie avec d’insupportables sidekicks à la Jar-Jar Binks, des enfantillages de club Dorothée (le jeune futur Dark Vador qui fait « houps » en dégommant des vaisseaux) et des scènes d’action boursoufflées et lamentables plus proches du jeu vidéo que du cinéma.

Chirrut Îmwe : la Force est avec lui

Chirrut Îmwe : la Force est avec lui
Source Allo Cine 
©Walt Disney Company © Lucasfilm ©20th Fox

Pour l’essentiel, on pourra dire au final que cette histoire de Rogue One n’est certes pas très originale, mais qu’elle narre en toute cohérence un épisode de la saga Star Wars que certains d’entre nous ont toujours eu envie de connaitre, tout en développant les arcanes de la Rébellion, soit une dimension qui restait extrêmement sous-développée dans la trilogie originelle. En gros, Rogue One nous montre ce que les fans veulent voir, ont toujours rêvé de voir, il creuse le terreau de la saga originelle en explorant sa toile de fond, et il le fait bien. Et ça, c’est déjà pas mal, non ?

Enfin, si les personnages ne font pas partie des plus intéressants de la série, ils ne nous assomment pas de blagues ineptes pour les beaufs (seul le droïde K-2SO est pince-sans-rire, mais sans excès) et ne terminent pas leur parcours dans un final nian-nian édulcoré (bien au contraire).
Ajoutez à tout cela le plaisir inconditionnel de voyager dans le temps et dans l’espace comme si l’on avait exhumé un épisode tourné dans les années 80 avec, cerise sur le gâteau, la plus belle bataille spatiale jamais encore filmée, et vous tenez là le meilleur épisode estampillé Star Wars tourné depuis 1983…


Rogue One s’arrête là où Un Nouvel Espoir commence

—–


« Pour quelques review de plus » 2/4

Alors ? ce nouveau Star Wars, New Hit ou New Shit ? Les avis divergent chez Bruce Lit. Retrouvez dans cet article combo écrit à la sortie des salles obscures, les louanges de Tornado et les déceptions de Patrick Faivre.

50 comments

  • Matt  

    Merci pour cet article à double voix. Cela permet de se faire une idée de ce qui peut plaire ou non.
    Pour ma part, je crains de ne pas pouvoir être réceptif comme Tornado, ne serait-ce qu’à cause de mon ras le bol de cette franchise qui risque de ne pas me permettre d’être objectif.
    Et le fait de connaître la fin à l’avance à cause des premiers films me donne encore moins envie.

    Je vais juste ajouter une chose concernant Peter Cushing. Pas pour faire mon râleur, mais pour expliquer pourquoi je pense que des gens sont gênés par les imperfections de ces effets spéciaux. Je suis le premier à aimer les effets spéciaux datés qui ont des imperfections, mais pour ce qui est de représenter un être humain connu, on rentre dans le cas particulier de « la vallée dérangeante ».
    C’est une théorie scientifique du roboticien japonais Masahiro Mori. Connue sous le nom de « uncanny valley » en anglais, c’est un principe qui explique que plus un robot a l’air humain (ou tout autre création numérique voulant ressembler à un humain), plus ses imperfections nous paraissent horribles et non-naturelles.
    Petit copier coller de wikipédia pour les curieux :

     » lorsqu’une entité est suffisamment non-humanoïde pour être immédiatement identifiée comme un robot, un être humain aura tendance à noter ses quelques aspects humains et à avoir une certaine empathie pour cette machine qui se comporte un peu comme un humain mais qui n’est pas plus assimilable que ne le serait un animal. Lorsque l’entité a une apparence presque totalement humaine au point de pouvoir provoquer la confusion, une sensation d’étrangeté est provoquée par chacun de ses aspects non-humains. Un robot se situant dans la « vallée de l’étrange » n’est plus jugé selon les critères d’un robot réussissant à se faire passer pour un humain mais est inconsciemment jugé comme un humain ne parvenant pas à agir d’une façon normale. »

    Je n’ai pas pu juger moi-même du résultat dans ce film, mais je ne suis pas fan de l’utilisation des effets spéciaux pour faire ce genre de choses. J’ai toujours été gêné par les fausses têtes de Schwarzenegger dans les films comme Total Recall et Terminator. Ce n’est pas juste une question de reprocher à un effet de ne pas être parfait comme un emmerdeur, mais une sensation déplaisante qu’on ressent à la vue de ce genre d’imperfection.

  • Tornado  

    Oui Matt, tes arguments sont tout à faut recevables. Mais il y a quand même une certaine émotion qui se dégage de ce fake, étant donné l’attachement des fans à ce grand monsieur que fut Peter Cushing.

    Je voudrais quand même tempérer le teaser de Bruce (Mickey les baise oas un peu profond ?). Je triuve que, au ccontraire, les pontes de Disney ont tissé un lien de confiance avec Rogue One. Premièrement en laissant une belle liberté creative à Edwards (selon ses propres dires), deuxièmement en ne laissant passer aucune incoherence. Pour moi, c’est plutôt Georges Lucas qui nous a baisé bien profond avec sa prelogie.
    au final, Rogue One est un des meilleurs films que j’ai vu cette année quand même !

    • PierreN  

      Pour un film, cela me gène moins, mais je n’aime pas du tout quand cela est fait dans le cadre d’une publicité (avec les doubles numériques d’Audrey Hepburn ou Hitchcock).
      Le guerrier aveugle, ce serait pas une référence assumée à Zatoichi (Luke qui perd sa main, cela rappelle aussi le sabreur manchot) ?

  • JP Nguyen  

    Alala, ils ont fait un teamup sans moi ! C’est pô juste !
    Je blague, j’aurais pas pu, je ne vais plus au cinoche… Bon, il resterait le téléchargement, mais c’est le Côté Obscur, ça… Je le regarderai certainement dans quelques mois en VoD.

    Je trouve que pour un mécontent, Patrick est gentil, il met quand même trois étoiles !
    J’ai bien aimé la légende « Kung Fu Panda chez les Jedis ».
    Le pitch de cet épisode me fait penser à un scénario de JdR (quelqu’un par ici aurait joué au JdR Star Wars ?). Bien fait, ça peut être sympa, mais la limite c’est qu’on sait quand même comment ça va se terminer. M’enfin, quelque part, c’était déjà le cas pour la prélogie… Sauf que quand je repense à certains trucs de la prélogie, je me dis souvent que visuellement, c’était ultra-chouette mais que le scénar sortait du côté obscur de Jabba le Hutt, genre pourquoi Anakin est-il si méchant (et con) ? Parce que !!!

    Et c’est aussi dommage que la saga soit repartie avec l’épisode 7 sur une base aussi copiée-collée, comme mentionné dans l’article. Je ne connais pas super bien les comics Dark Horse, mais il y avait eu des intrigues intéressantes explorant d’autres voies.

    • Jyrille  

      Moi, j’avais joué quelques parties de SW le JdR ! Il est possible que j’aie joué ce scénario, mais de toute façon, c’est toujours un peu la même chose, comme un James Bond. J’avais bien aimé, on s’était bien éclaté.

  • Présence  

    Excellente idée que ce team-up, car j’ai lu cette article face à ma fille qui était en train de petit déjeuner et qui a vu Rogue One. J’ai ainsi pu alimenter la discussion avec ce sujet qui ne fait pas polémique entre nous. Après avoir terminé la première partie, je me suis demandé quel utilisateur de la Force avait bien pousser Patrick 6 à aller voir ce film. D’un autre côté, des personnages qui n’impriment pas au point de ne pas pouvoir se souvenir de leur nom, c’est remarquable (pas dans le bon sens de l’expression).

    Visiblement Tornado n’a pas eu l’air d’avoir des difficultés pour retenir leurs noms (mais il l’a vu 2 fois 🙂 ). C’est assez intriguant de voir Tornado défendre les éléments de continuité mis en œuvre dans ce film dérivé. Du coup, je suis très tenté d’écouter cette BO si bien défendue.

  • Bruce lit  

    Un teamup bien mené et complémentaire.
    Tout d’abord merci à Pat et Tornado d’avoir relevé le défi haut le main de la review à chaud. C’est un exercice plus difficile qu’il n’y paraît que d’argumenter aussi bien sans prise de recul.
    Ce qui est rigolo, c’est qu’il n’y a pas de différences majeures entre vos deux approches. Je souscris d’une part à l’avis de Patrick : je n’aime pas du tout l’idée de faire jouer un acteur mort. Je ne me place même pas d’un point de vue juridique. Les pontes de Disney ont sûrement bien réservé leurs arrières. Mais je l’ai déjà dit ailleurs. J’aime les fins. De vie ou d’oeuvre. Ca ne veut pas dire que j’aime la mort, simplement qu’elle est dans l’ordre des choses. Que passé la curiosité, je n’aime pas les albums posthumes, les duos d’outre tombe entre Lennon et les Beatles, la flopée des Hendrix. Je n’aimerai pas non plus voir James Dean à l’écran 60 après sa mort…même si tout le monde se demande comment il aurait vieilli. Donc pour Cushing, je comprends que ça puisse toucher les fans, dont Tornado, mais pour ma part je trouve ça un peu malsain. Et ps tellement différent de l’incrustation de Hayden Christiansen (bien vivant, lui) à la fin de Jedi.

    Concernant Rogue One, comme dit précédemment, je n’éprouve aucun besoin de continuer Star Wars. Pour moi, tout est bouclé en 6 épisodes. Je n’ai pas aimé le 7. Parce que je n’ai pas à m’investir là dedans. Parce que ce point de vue de passer de nos héros virevoltants à à leurs versions usées, amères, aigries, divorcées ne me plait pas. Pourquoi faudrait il que la vieillesse soit toujours représentée comme une défaite ? C’est réaliste….mais je n’aime pas ça…parce que c’est mal fait. Et sans fin. Il y aura désormais de quoi faire d’autres spin off pour comprendre et savoir et voir pour LUke a pas fait ci, pourquoi Leai a fait ça….Star WArs, c’est pas GAme of Thrones. Il faut du merveilleux, de l’espoir, du plaisir….

    Rogue ONe : les arguments de Tornado sont intéressants : on en revient à la musique avec l’idée d’un film exhumé, noir dans la lignée de Empire…. Je n’en ai entendu que du bien pour l’instant. Mon frère disait avoir apprécié le volet espionnage de la chose. Et sombre. Et sans concessions. Pourquoi pas. Je verrai ça le jour où celà se présentera.

    • Jyrille  

      C’est marrant, comme j’ai lu l’article uniquement après avoir vu le film, je ne ressens pas du tout les approches de Mr T et Mr P identiques. Et je rejoins ton frère, on est dans le côté obscur de SW, là où certains font le sale boulot et d’autres sont des héros purs et chevaleresques. Le meilleur argument pour que tu ailles le voir est que justement, toute la magie des premiers SW est ici revenue, malgré le ton plus sombre et réaliste. A côté, le VII est un vrai foutage de gueule.

    • Bruce lit  

      @Matt : tous mes vouex de rétablissement. Je me disais bien que tu étais moins lève tôt ces jours ci !
      @Jyrille : en fait, je suis un peu faul cul en y repensant. Parce que les spinoff Star Wars, je les ai beaucoup pratiqué….sous forme de jeux vidéos notamment de le magnifique Jedi Knight et la saga Kyle Katarn.
      Les prénoms : c’est un truc qui me gonfle souvent dans Star WArs ou ailleurs (au hasard GOT).

  • Matt  

    A new flop ?
    Pour ma part c’est a new flu.
    Désolé…j’avais envie de faire une blague nulle du fond de mon lit plein de microbes de la grippe…+_+

  • Jyrille  

    J’en sors. Et je suis totalement d’accord avec Tornado. Oui, les personnages ne sont pas très profonds et on oublie leurs noms (mais bon, ils ne sont pas simples à retenir, et en général, vous vous souvenez des noms des personnages – même principaux – des films ou séries que vous voyez ?), oui il y a des choses que je trouve un peu étranges (pourquoi rester sous la pluie ?), oui l’humour ne marche que deux ou trois fois, mais la magie des épisodes IV et V est là : comme le dit Tornado, l’âme de SW. On retrouve le frisson de la bataille, les plans des pilotes de X-wing, les décors et les combats typiques de la franchise (aaah cette tour-bibliothèque immense et presque sans fond), les costumes qui ressemblent énormément à ceux de l’époque, mais les intentions sont enfin claires et logiques.

    C’est clairement un film de guerre, qui fait sans doute référence à la bataille du Pacifique sur la fin, et même s’il n’est pas original, on s’en fout : il fait super bien le boulot. Ce n’est pas juste une resucée ou un scénario pour faire de l’argent (comme le VII), c’est un cadre strict dans lequel les auteurs ont réussi à développer une vraie dramaturgie et même un peu d’inédit comme le souligne Tornado, sans être lourd. A part le manque de Jedi et le manque de personnages vraiment charismatiques (car de toute façon, ils sont voués à disparaître et le savent), c’est le meilleur SW pour moi.

    Je l’ai trouvé visuellement un peu moins réussi que le VII, peut-être parce que la poésie est absente, mais les 2/3 finaux du film sont un vrai bonheur. Et la BO est vraiment bien.

  • Patrick 6  

    Ahah je suis content de ne pas être le seul à avoir oublié le nom des personnages en sortant de la salle ! (d’habitude je me rappelle parfaitement de qui a fait quoi, alors que là, à part l’actrice principale… Et une semaine plus tard il ne me reste RIEN !)

    Nous sommes d’accord sur le coté film de guerre bien foutu et très prenant (sur sa 2éme partie) par contre concernant la magie des premiers… Je pose mon joker 😉

    • Jyrille  

      Je te rejoins sur le côté géopolitique de la rébellion, mais contrairement à toi, je trouve que ça marche très bien. Le début met un certain temps à tout mettre en place, mais je n’ai pas trouvé ça long ou inutile, au contraire, j’ai adoré toute l’introduction.

  • Askr Tyrehl  

    Je m’insurge! K2SO n’est pas doublé par Roger Carel! Ce n’est absolument pas le même timbre vocal ni même la meme qualité de diction!

    Non la voix Française de K2SO est celle du père de Dexter dans « Le Laboratoire de Dexter ». J’ai pensé pendant la peojection qu’il s’agissait de la voix VF de Sheldon (Big bang Theory) mais non.

    C’est pas Roger Carel mais Laurent Morteau!

  • Matt  

    Alors kikavu le dernier ? On sait que Tornado n’a pas aimé. Moi je m’en fiche un peu de Star Wars et je me suis laissé spoiler sans voir le film, mais je suis étonné des divergences d’opinions. J’ai vu des vidéos de gens qui déclarent que c’est le meilleur Star Wars depuis l’empire contre-attaque et d’autres qu’il est pire que tous, même la prélogie parce que super mal écrit et bourré d’incohérences scénaristiques et de moments WTF. ça a l’air bancal d’après ceux qui ragent contre le film, mais bon difficile de se faire une idée quand d’autres font des éloges incroyables au film.

    • Matt  

      Ah ouais du coup tu dois montrer que t’es pas juste un fanboy qui mange du caca comme a dit Tornado^^
      Hem…je rigole bien sûr. Personne n’a à se justifier d’aimer un truc^^
      Mais en effet ce film divise énormément. Je sais pas si c’est comme ça à chaque film Star Wars mais on entend tout et son contraire. Je sais pas trop si je vais le voir ou pas du coup…

    • Jyrille  

      J’en sors, et le film divise effectivement beaucoup : mes enfants ne l’ont pas aimé, moins que le VII (qui moi m’avait énormément énervé) alors que moi, je rejoins PierreN. Je le trouve réussi, qui retrouve l’esprit de la première trilogie, imbécillités et facilités scénaristiques comprises.

      Du coup je ne comprends pas les déçus de ce nouvel opus. Tout n’est pas parfait (Kylo Ren et Luke notamment) mais le scénario fait bien Star Wars, sans réel enjeu (mais au final, si, quand même, simplement cela n’arriverait pas si il y avait une volonté de réalisme. Ici, ils ont favorisé l’esprit de l’enfant, la magie de Disney).

      Allez Tornado, explique-moi !

      • Tornado  

        Que je t’explique ?
        Purée les gars, comment ne pas le voir :
        C’est où qu’il y a une histoire dans cette nouvelle trilogie ? Tous les éléments introduits dans l’épisode 7 sont désormais obsolètes : L’Empereur Snoke, ce n’est personne (on se fout d’où il vient, c’est-à-dire d’une pochette surprise). Rey, l’héroïne, n’a aucun passé crypté. Elle est juste une nouvelle jedi (c’est-à-dire sortie d’une pochette surprise). Qu’Est-ce qui a fait que Kylo Ren est passé du côté obscur ? Et ben va savoir ! le film te dit que c’est comme ça et pis c’est tout…
        A quoi sert Finn ? Sérieusement, à quoi sert ce personnage ? Enlève toutes les scènes où il apparait (notamment cette séquence pénible dans le Las Vegas cosmique), et cela ne change rien au film !
        Pourquoi nous servir une recette dans l’épisode 7 du genre : « tous ces secrets que vous découvrirez dans le prochain épisode… » puisqu’il n’y en a strictement aucun, de secret ????

        Enfin, pourquoi ramener les personnages emblématiques de la trilogie originelle si c’est pour qu’ils ne servent à rien ? Là, les scénaristes de la nouvelle trilogie se foutent ouvertement de notre gueule en nous les montrant 5 mn histoire de nous attirer, avant de les faire crever (parce que, comprenez-vous, il faut passer à la génération popcorn qui vient après), au bout de 5 mn après qu’ils n’aient servi à rien, ou presque.

        Combien durent les scènes tant et tant attendues, tandis que toutes celles dont on a rien à foutre parasitent les 3/4 du film ? Combien on passe de temps à attendre qu’il se passe quelque chose d’important tandis que l’on doit se taper une enfilade de scènes d’action moches et inutiles avec de l’humour à la con ?

        A l’arrivée, c’est quoi ce film ? C’est 2h30 d’hystérie avec des scènes d’action et d’effets spéciaux, une poignée de scènes fan-service pour plaire aux fan… et puis une vague histoire complètement naze tricotée autour, à la va-comme-je-te-pousse. Histoire de justifier une nouvelle trilogie.
        Nous en promettre autant pour nous en donner aussi peu, à ce stade, ça veut juste dire une chose : On nous prend pour des cons.
        Voilà.

        • Matt  

          Alors je ne l’ai pas vu (mais je me suis fait spoiler) mais il y a un truc que je ne trouve pas forcément con : le passé de Rey. Anakin sortait d’une pochette surprise aussi à la base. Et le coup de la lignée de Jedi avec les médichloriens machins là, c’était une belle connerie. Alors qu’elle puisse utiliser la force sans être encore la fille de Luke ou autre Jedi, why not ?
          Et d’après ce que j’ai compris, ça peut encore changer dans la suite vu que là c’est juste un type qui lui dit que ses parents n’étaient rien. Il peut mentir^^
          Moi d’après les spoils qu’on m’a fait, ce qui me paraît choquant c’est les trucs du genre :
          SPOILERS

          -Yoda en fantôme qui peut tirer des éclairs. Ah ben…pourquoi ils ne vont pas faire la guerre les Jedi fantômes alors s’ils sont encore si puissants ?
          -Un unique vaisseau qui détruit une flotte impériale entière avec un saut dans l’hyperespace. D’un coup ça a l’air facile de les tuer les méchants non ? Ou est le problème ?

          Mais bon après j’ai pas vu le film, je ne veux pas être de mauvaise foi^^

        • Jyrille  

          Ah oui je te comprends parfaitement, merci Tornado. Et tu as raison sur pas mal de choses. Je te donne mon point de vue totalement différent du tien pour une bonne raison : je ne suis pas fan de Star Wars. Je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais.

          En gros, ce que je voie dans cet épisode, c’est que l’esprit de la première trilogie est revenue. L’esprit du merveilleux, de l’enfantin où tout est facile à résoudre, où il n’y a pas de logique dans les actions ou les choix des personnages, où on a une histoire à la SW avec évasions et combats de sabre. Personnellement j’ai trouvé les scènes de combat plutôt réussies, surtout celle dans le repère de Snoke et la finale avec le sol en sel. Le passage à Vegas, c’est du pur SW pour moi, du dépaysement, et avec des touches un peu modernes. Là où je suis d’accord c’est que la majeure partie des personnages sont ratés, à part Rey, Rose et un peu Luke.

          J’ai eu une longue discussion sur mon forum à ce sujet, je t’enverrai des extraits 😉

        • Tornado  

          @Matt : Que Rey sorte d’une pochette surprise comme Anakin ne pose aucun problème. En revanche, qu’on te fasse croire que son passé est lié à un secret incroyable pour que « finalement, ben… non ». Et bien là on se fout un peu de ta gueule, non ?

          @Cyrille : La scène de combat finale entre Luke & Ren est splendide. Justement, c’est ça que le vieux fan voulait voir. Un peu plus de ce genre de confrontations (autant physique que psychologique, d’ailleurs, avec une vraie dimension de merveilleux), au lieu de 2h15 de portnawak, ça aurait été possible SVP ?

        • PierreN  

          Et qu’est-ce que tu as pensé de la dernière scène du film avec Luke (sur Ahch-To), Tornado ? Pour ma part, je l’ai trouvée vraiment réussie et émouvante.

        • Tornado  

          Oui mais voilà, c’est d’autant plus frustrant que tu te dis : sitôt arrivé, Luke, il repart… pourquoi le voir aussi peu, merde ! Ça fait 30 ans qu’on attendait ça ! Et à la place t’as un guignol qui fait du cheval géant à Las Vegas pendant 1/2 heure ! Merde ! Bordel à chiotes ! (Le mec énervé 😀 )

        • Matt  

          @Tornado : Je ne me rends pas compte. L’épisode 7 ne m’a pas enchanté. Son côté en partie « remake », en partie on fait comme si on racontait autre chose ne m’a pas bien convaincu. Et Rey était une Mary Sue invincible dès le début, tout le monde savait se servir d’un sabre, etc. On peut dire ce qu’on veut sur les facilités scénaristiques de la première trilogie, Luke ne devenait pas super fort dès qu’on lui donnait un sabre. Il a du apprendre, se casser la gueule, etc. Dans l’épisode 7, Rey était trop forte. Ayant moyennement aimé le 7, je ne sais pas trop comment je vais percevoir le 8.

        • Matt  

          Quand à Snoke, techniquement on ne sait pas non plus d’où sort l’empereur dans la première trilogie.
          « Ben si, c’est le sénateur… »
          Tatata ! J’ai dit dans la trilogie initiale ! Avant la prélogie que les gens n’aiment pas en général, et qui semble pourtant servir d’excuse aux fans quand ça les arrange pour dire que les persos ont des origines.^^

          Bon cela dit, si j’ai compris…il est « parti » un peu tôt et on ne risque pas d’en savoir plus sur lui dans le 9.
          Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Il faudrait que je voie le film. Le truc c’est que j’en ai autant marre de Star Wars que toi des super slips^^ Entre les annonces d’encore 3 autres films après le 9, l’univers étendu effacé par Disney, la prélogie, les 50 versions modifiées de la trilogie initiale, mon émerveillement est retombé comme un soufflé et ça m’emmerde.

        • Matt  

          J’avais mis un lien vers les versions blu-ray immonde aussi je crois. Avec des ajouts tout pourris (comme un rocher pour que R2D2 paraisse mieux caché, sauf que sur le plan suivant, le rocher a disparu…)
          Ou encore le « Noooo » tout pourri de Vador ajouté dans le retour du Jedi lorsqu’il tue l’empereur. C’était carrément mieux qu’il reste muet, c’est quoi leur délire avec ce cri ultra cliché ?

          https://movieweb.com/star-wars-the-complete-saga-blu-ray-changes-revealed/

          Ahem…bref. Moi j’aurais bien voulu une édition DVD pour la première version « améliorée » de 1997 qui aurait pu rester la seule amélioration, ça suffisait très bien et il y avait de vraies jolies améliorations comme les plans extérieurs de la cité dans les nuages dans l’empire contre-attaque. Mais s’ils font des modifs tous les 5 ans à chaque nouvel opus ou chaque nouvelle édition DVD/blu-ray, ben fuck ! Il faut savoir dire stop aussi, merde !

  • Tornado  

    Bah, tu sais, à chaque nouvel épisode depuis la Menace Fantôche, y en a toujours pour t’affirmer que c’est le meilleur épisode depuis l’Empire Contre-Attaque… Les mecs qui sortent d’un film Star Wars ne sont pas toujours objectifs. Un peu agacé, j’ai dit à un des mes meilleurs potes qui trouvait l’épisode 8 parfait (et qui aime tous les films de super-héros), que si on lui mettait une crotte de chien sur la table avec un écrito marqué « Star Wars » ou « Marvel » dessus, il trouverait que c’est magnifique et que ça sent trop bon… 😀

    Pour tout dire, j’ai tellement été déçu par le dernier Star Wars que j’ai dit à Bruce que je ne ferai pas l’article…

    • Matt  

      Intéressant. Il y a donc les puristes jamais contents et les fanboys qui acceptent tout ? Mais les fanboys ne sont-ils pas censés être des puristes super sévères ?^^
      Bon en tous cas tu ne donnes pas envie de le voir^^

      • Eddy Vanleffe  

        Ce genre de cinéma ne m’apporte plus rien en fait…
        j’en trouve parfois un comme Rogue One ou Homecoming sympa mais ça tient de l’accident… les autres je les vois sans les voir, je les oublie…ils ne remuent rien à part ce déferlement d’effets spéciaux et ces blagues pas drôles…
        Ne pas avoir envie de les voir, c’est déjà un signe que le truc n’y est plus non?

        a part cette vague envie de lire un Timothy Zahn….

      • Matt  

        AH ben moi j’aimais bien la première trilogie mais déjà les multiples modifications des 3 films m’ont gonflé. J’avais bien aimé l’édition spéciale de 1997 qui ajoutait de jolis plans mais elle n’existe plus qu’en VHS à présent. Les modifications faites après la prélogie pour coller tel ou tel acteur à la place d’un autre, ça m’a gonflé.
        Et l’épisode 7, je ne suis pas un grand fan même si c’était sympatoche. Il n’était pas nécessaie de continuer selon moi. Je ne ressens plus trop d’intérêt pour Star Wars.
        Après je ne veux pas cracher sur tous les blockbuster non plus puisqu’il parait que le nouveau Blade Runner est bien, et puis parfois faute d’avoir un chef d’oeuvre on peut tomber sur un truc qui parle à nos goûts (j’aime bien la première trilogie des pirates des caraïbes en sachant très bien que c’est plein de vannes pas drôles, de scènes nazes, mais c’est une sorte de plaisir coupable pour moi puisque j’adore les aventures de pirates, les gros monstres marins, et je trouve aussi Davy Jones super réussi comme méchant…et il aurait mérité de meilleurs films d’ailleurs^^)

        • Bruce lit  

          Le seul blockbuster dont je me suis réjoui : les planètes des singes que je trouve d’une qualité rare. Je crois savoir qu’un certain Patrick 6 prépare quelque chose là dessus.

        • Matt  

          Ils sont pas mal ouais. Je n’ai pas vu le 3eme encore. Le 2 ne m’a pas transporté non plus.
          Mais bon par rapport aux autres licenses qui se cassent la gueule dans des films nazes comme Alien Covenant…c’est sûr que c’est mieux. Je ne supporte plus cette obsession de tout expliquer non plus. Il faut toujours révéler les origines de tout, et d’une manière très peu imaginative et liée aux humains bien sûr. L’humain est à l’origine de tout après tout non ? C’est pas du tout égocentrique comme truc…

        • Matt  

          A quand un film Predator qui expliquera que ce sont en fait des humains du futur qui sont partis habiter une autre planète, ont subi des mutations et sont revenus dans le temps ? Parce que tout doit être lié aux humains non ?^^ Et peu importe si on s’en balance d’où ils viennent, ils nous l’expliqueront bientôt.

  • Tornado  

    Les Planètes des Singes : J’ai trouvé les 2 premiers très bons. Le 3° est très en dessous niveau scénario. Mais on en reparlera quand Patrick nous livrera l’article.

  • Jyrille  

    Prisoners est très très bien. Demain je vais voir le SW avec les ados, j’en attends rien, j’espère passer un bon moment c’est tout ce que je demande tant je ne suis pas du tout fan de Star Wars (mais Rogue One était bien).

  • Matt  

    Ah je viens de réaliser que j’ai vu Sicario de Villeneuve quand même. Sympa sans être exceptionnel. Bonne ambiance, approche réaliste d’une opération clandestine de la CIA dans un lieu cauchemardesque…mais pas non plus exceptionnel.
    Il faut que je voie Prisoners alors. Et premier contact…et Blade Runner 2049.

  • Tornado  

    Bon, je viens de revoir l’épisode 8…
    Je sais, vous allez me traiter de maso… Mais bien m’en a pris, car je l’ai préféré la 2° fois.
    Je reviendrais en parler plus précisément dans l’article idoine…

  • Matt  

    Bon je sais que c’est pas le sujet mais puisqu’on a parlé de Villeneuve, j’ai vu Prisoners et je l’ai trouvé très bon. Même avis que Jyrille. Peut être un peu long, mais très bien filmé, bien joué, plein de surprises.
    La fin qui nous laisse aussi sur un doute vicieux est sympa.
    Et Villeneuve est définitivement québécois oui, avec un bel accent^^ (vu une interview)

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