COEUR DE PIRATE (PYRATE QUEEN)

Pyrate Queen par Peter Milligan et Adam Pollina

Un article de FLETCHER ARROWSMITH et JB VU VAN

VO : Bad Idea

VF : Bliss Comics

Une histoire haute en couleurs ?
© Bad Idea
© Bliss Comics

Cet article portera sur l’album PYRATE QUEEN sorti chez Bliss Comics en mars 2024. Il contient les 4 numéros de la série Pyrate Queen publiée par l’éditeur Bad Idea. Cette histoire de pirates, de vengeance et d’obsession est écrite par Peter Milligan, illustrée par Adam Pollina et mise en couleur par Tamra Bonvillain. La traduction française est assurée par le fondateur de Bliss Comics himself, Florent Degletagne.

Monday Ryan est fille de pyrate, épouse de pyrate, pyrate elle-même. La vie de grande dame, très peu pour elle, Monday revendique une vie libre, aussi courte qu’elle doive être. Tout change lorsqu’elle tombe enceinte : Monday envisage une existence en sécurité pour son enfant. Mais c’est aussi le moment où son navire est capturé par la marine anglaise. Son mari est pendu, malgré l’accord qu’elle passe avec le capitaine ennemi de coucher avec lui pour sauver son époux. La corde lui est épargnée car elle est enceinte. Monday n’a alors qu’un objectif : venger la mort de son compagnon avant la naissance de leur enfant.

Levez l’ancre, dressez la grand-voile !

Fletcher : Oh une nouveauté !!! On peut être attiré par ce qui semble être une faute d’orthographe, pyrate avec un y. Ou par un comics dans un genre assez inédit, la piraterie. Quand je vois qu’il y a également Peter Milligan et Adam Pollina, je me doute que le flibustier Jean Baptiste doit avoir son mot à dire sur cet album. Après tout c’est lui qui m’a offert les comics CHARLEMAGNE proposant les débuts d’un certain … Adam Pollina.

La corde au cou, la vie des pyrates
© Bad Idea

Salut JB. Notre boss, Barbe Blanche est à deux doigts de sabre de nous passer au supplice de la planche. Il faut vite qu’on lui trouve un comics récent, avant de fricoter avec le Krakken. Je viens de voir qu’à défaut d’une grosse actualité sur Valiant, Bliss Comics fait le pari de récit provenant de Bad Idea (L’OEIL D’ODINN de Joshua Dysart est également disponible). Bad Idea tu connaissais ?

JB : L’arrivée de Bad Idea en librairie est pour le moins inattendue. Je ne parle même pas de librairie française : l’un des principes fondamentaux de cette maison d’édition lancée par Dinesh Shamdasani et Warren Simons en 2020 était que leurs comics ne sortiraient qu’en librairies spécialisées (une vingtaine uniquement !), sans version numérique, sans TPB. Bref, Bad Idea misait sur la spéculation, un pari qui avait déjà pratiquement coulé le milieu dans les années 90. Difficile dans ce cas de connaître leur contenu sans y avoir accès. Les noms faisaient pourtant rêver : Peter Milligan, Matt Kindt, Adam Pollina…

Fletcher : Et on peut citer des expériences marketing qui rendraient complètement fou n’importe quel prix de nobel d’économie. Acheter à l’avance des packs sans connaître les comics à l’intérieur. Des fausses annonces de fermeture. Des systèmes de récompense à base de pin’s ou de cailloux. Un truc complètement dingue, incompréhensible. Et à l’arrivée on peut s’estimer bien loti en France car finalement on y échappe complètement avec la publication dans de beau format de PYRATE QUEEN et L’OEIL D’ODINN par Bliss Comics.

JB : Et apparemment un prochain ENIAC de Kindt. Mais ouais, Bad Idea a vraiment à coeur de faire honneur à son nom…

Au coeur du cyclone de la naissance
© Bad Idea

La sortie de PYRATE QUEEN est plutôt passée inaperçue. Qu’est- ce qui t’a décidé finalement à prendre le large avec Monday Ryan ?

JB : Pour ma part, 3 choses. Le nom de Peter Milligan, qui nous a pondu des merveilles comme SHADE ou HUMAN TARGET, mais aussi plusieurs ratés (X-MEN: GOLGOTHA fait bien ressentir au lecteur la souffrance promise par le titre.) J’ai quand même envie de lui faire confiance. Et puis, Adam Pollina. J’ai encore ses CHROMIUM MAN ou son CHARLEMAGNE dans mes étagères !

Fletcher : il me semble que tu m’avais légué cet ovni des comics. Tu aurais donc CHARLEMAGNE en double !

JB : Bien sûr ! Enfin, la promesse d’une aventure pirate. J’avais découvert le genre avec le film de Polanski (tarni dans mon estime au vu des révélations…) puis il y a le conte de Kitty dans les X-Men qui est un beau souvenir, et le spectaculaire EL CAZADOR du vétéran Chuck Dixon illustré de main de maître par Steve Epting. Bref, j’avais envie de tenter ma chance.

Fletcher : Clairement Adam Pollina de mon côté. Peter Milligan ne me fait plus rêver depuis longtemps, même si je me tiens quand même au courant de sa production. Donc le trop rare Adam Pollina. C’est exactement le type de dessinateur qui m’a enchanté dans les années 90 car il apportait quelque chose de neuf dans un océan monotone de clone à la Jim Lee. Je pourrais aussi citer Steve Skroce. Le retrouver, sur un récit indé, m’a forcément attiré. Mais à l’arrivée je dois dire que j’ai été déçu par sa prestation. C’est beau, sans faute de goût. On se rapproche d’un graphisme à l’européenne mais rares sont les fulgurances à travers l’ensemble des planches. Il y a un côté trop lisse, maîtrisé jusqu’en dans la composition des planches, trop sages. Un exemple : Lin, le conjoint de Monday est censé avoir des traits asiatiques, et cela ne se voit pas. Donc ce qui tourne autour (racisme, exotisme) tombe à l’eau. Et ce n’est pas quelques anneaux dans le nez ou dans les oreilles qui me feront prendre la mer. C’est dommage car cela aurait pu faire la différence face à un script manquant de rythme et d’enjeux.

JB : L’une des couvertures de la série, qui sert aussi de 4e de couverture à la sortie VF, est trompeuse : on y voit une très belle bataille navale, 2 splendides vaisseaux en flammes. Si Pollina propose quelques larges scènes de toute beauté, l’action ne sera pas au cœur du récit. Non, Pollina s’intéresse aux expressions : il multiplie les gros plans de l’héroïne et de son antagoniste, Napier, et fait “parler” leurs visages : déterminé, terrifié, consumé par la colère, amoureux, défiguré par la luxure, la soif de sang, l’avarice. J’ajouterai que Tamra Bonvilain livre à mon avis un très beau travail dans la gestion des couleurs qui enrichit cette gestion des émotions des héros et antagonistes.

Bref, ne pas faire confiance aux couvertures. L’histoire fait la part belle à la caractérisation et à l’évolution des personnages. Mais le lecteur qui s’attend au souffle épique, qui répond à l’appel de l’aventure propre aux récits de pirate sera déçu.

Bientôt la libération
© Bad Idea

Fletcher : Tout à fait d’accord avec ton analyse et j’ai quand même été ravi de voir que PYRATE QUEEN ne nous proposait pas une variation papier de PIRATES DES CARAÏBES. Néanmoins je reste dans mon impression que Milligan et Pollina ne se sont pas extrêmement foulés dans la caractérisation des personnages. Je trouve qu’ils ont tous les deux, moins Pollina quand j’y pense, trop appliqué leur vécu dans le siècle actuel. Cela manque d’immersion dans l’époque décrite. On se plaît d’ailleurs à imaginer ce qu’un Brian Wood (NORTHLANDERS, REBELS) pourrait produire sur la piraterie. Après tout, il a déjà abordé le sujet avec son Conan et sa relation avec la pirate Bêlit.

JB : Également en phase avec cette remarque sur l’écriture anachronique. Lorsque Monday, l’héroïne, libère une esclave et lui permet de rejoindre son équipage, la réplique de celle-ci était bien trop dans le sarcasme moderne pour être crédible, surtout pour un personnage qui hésitait 2 secondes avant à abattre son propriétaire et tyran.

La construction du récit explore plusieurs thèmes assez attendus : vengeance, liberté, individualité, sans tomber pour autant dans une optique complètement féministe malgré le genre de l’héroine. Cela t’a semblé maîtrisé ou plutôt convenu ou encore fourre-tout comme je semble le penser ?

JB : Le personnage du pirate se prête bien à ces idées. Le personnage d’Albator est un pirate qu’on voit rarement “pirater” dans ses propres séries, et qui sert surtout de symbole de rébellion devant une humanité passive et conformiste.

Pour la revendication d’individualité, c’est la marotte de Peter Milligan, au centre de son HUMAN TARGET par exemple. C’est la marque des auteurs de revenir sur un thème qui leur est cher. Starlin et la religion organisée, DeMatteis et le choix entre vengeance et pardon. Le risque est surtout de se répéter.

Mais dans PYRATE QUEEN, le problème est que l’histoire ne semble pas savoir où aller. Le caractère destructeur de la vengeance ? La conclusion montre que choisir la voix de l’amour ne permet pas de fuir le danger. Au contraire, l’héroïne semble nier ses propres valeurs et entrer dans une vie qu’elle semblait inconcevable au début, en rejoignant l’establishment et en côtoyant les grands de ce monde.

Selon les experts en langage corporel, ceci est un méchant
© Bad Idea

Par contre, étant assez illettré comme tout moussaillon qui se respecte, je n’ai toujours pas compris pourquoi pirate était écrit avec sa variante en y, qui existe bel et bien.

JB : Par défaut, “Pyrate” est une orthographe archaïque du terme, usité dans les anciens textes. Mes longues études ardues sur le terme (une recherche Google et les 3-4 premiers résultats) m’ont mené vers un document “source” qui utilise cette orthographe : “A General History of the Pyrates”, un livre qui est à l’origine d’une part des biographies connues de la plupart des pirates, mais aussi de leur lore et de la vision moderne des flibustiers et brigands des hautes mers.

Je partirai donc du principe que l’adoption par l’héroïne du terme “Pyrate” se conforme à sa perception idéalisée des pirates. Fille et épouse de pirate, pirate elle-même, elle définit elle-même comme idéaux de piraterie la liberté, l’égalité et… bon, pas la fraternité, mais l’exécution sommaire. Pourtant, on voit rapidement que ces valeurs sont loin d’être partagées : elle tue un capitaine précédent car il était esclavagiste, un autre menace de la vendre aux barbaresques. Et ne lui parlez même pas des corsaires, ces hypocrites à la bottes des gouvernements…

“Pyrate” serait ainsi un retour à l’aspect légendaire et romantique des pirates. Mais aussi à leur aspect dépassé, archaïque. Tortuga est dévastée “hors champs” durant le récit et Monday, la Reine Pyrate, finit elle-même par tourner la page, refusant même d’évoquer cette vie dangereuse et séduisante.

Terre en vue, jetez l’ancre !

Fletcher : Bon on approche de la fin de notre traversée. Sans être essentiel, je recommanderais quand même PYRATE QUEEN. D’abord pour la fraîcheur du récit dans une production noyée par du mauvais mainstream. Même du Milligan en régime de croisière reste à des nœuds au-dessus des Chip Zdarsky, Tom Taylor ou autre Donny Cates. En plus Bliss Comics, qui commence à avoir de la bouteille (de rhum, nom de dieu), propose un album de qualité.

JB : Mmm, je suis plus réticent sur le travail de finition de Bliss. Ma lecture a été distraite par la présence de plusieurs tirets séparateurs au sein de mots non découpés par un retour à la ligne, ou encore par un signe “[]” oublié dans un phylactère. Les bonus sont très sympathiques : brouillons, dessins en noir & blanc et sans texte d’illustrations pleine page, mais ces ajouts tiennent en 3 pages. Je trouve enfin dommage l’absence d’une présentation des auteurs, même de manière rapide au dos du livre.

Pour la recommandation, je te suis à la condition que le lecteur sache à quoi s’attendre : pas à du grand spectacle blockbuster mais à une étude de personnages.

La vie de pyrate à l’opposé des conventions : ils pendent les malandrins par les pieds !
© Bad Idea

BO du jour :  LE LONG DU LARGE de COEUR DE PIRATE

25 comments

  • Eddy Vanleffe  

    Ok
    Merci les gars.
    ça a l’air beau mais pas délirant non plus au niveau de l’histoire.
    4 épisodes c’st peu être un peu juste pour développer tout correctement.
    Ca me fait plaisir de voir citer LADY CAZADOR que j’avais bien aimé en son temps (malgré les mêmes défauts que l’histoire du jour à savoir que c’était une histoirette, pas un truc grandiose-cela permettait toutefois de découvrir le « vrai » Epting en dehors des collants)
    Je partage la même souffrance pour « GOLGOTHA » 🙂
    Vous évoquez le prisme « USA-2020 ». j’ai beaucoup de mal avec ça justement. les auteurs ont vraiment du mal avec la reproduction du passé ou d’un autre pays…(même en SF, les planètes sont souvent des transpositions du modèle américain (en oppositions, ou idéalisés etc…)
    J’ai la sensation qu’ils ne savent que parler d’eux, de Trump, de lI’rak (enfin la guerre, parce que la culture du Pays….) et incapables de s’extraire du présent…
    Du coup je crois que je vais passer pour celui là…
    Ca me fait penser, il faut que je vois s’il y a un article sur BRITANIA sur le blog…

    • Matt  

      « les auteurs ont vraiment du mal avec la reproduction du passé ou d’un autre pays…(même en SF, les planètes sont souvent des transpositions du modèle américain (en oppositions, ou idéalisés etc…) »

      Je confirme à 200%
      La fantasy à l’américaine ça ressemble au final souvent…à du super héros.
      Certains vieux de la vieille s’en sortaient à une époque (Roy Thomas et son Conan) mais si on cherche un peu plus dans l’heroic fantasy, on voit qu’à chaque fois qu’il y a un sorcier, des créatures diverses, des dieux…bah ça ressemble à du Thor de Marvel (des mecs en collants qui n’évoquent pas trop les divinités), des mecs qui tirent des lasers évoquant moins des sorciers mystiques moyen-ageux que des super vilains, des mecs qui volent dans les airs (pas si fréquent que ça pourtant dans la fantasy) qui rappellent encore une fois du super héros ou de la fantasy plus « moderne » façon Dragon Ball Z, etc.

      Dans ce domaine le franco belge pulvérise les comics.

      • zen arcade  

        Il y a des propositions intéressantes en matière de fantasy dans les comics.
        Monstress de Marjorie Liu et Sana Takeda par exemple.
        Kieron Gillen maîtrise aussi très bien le genre, pour citer un autre exemple.
        Je trouve un peu hâtif d’affirmer que le franco-belge pulvérise les comics au rayon de la fantasy. Surtout que le gros de la production franco-belge en la matière ne casse pas trois pattes à un canard non plus.

  • Tornado  

    J’ai lu récemment en médiathèque THESE SAVAGE SHORES de RAM V & Kumar. En lisant cet article en team-up de Fletch & JB, j’ai eu la curieuse impression que j’aurais pu faire un copié collé et pomper leur plume pour faire une critique rapide…
    Même constat que leur PYRATE QUEEN sur THESE SAVAGE SHORES : Bien trop court pour un pitch aussi ambitieux. Action hors-champ frustrante. Promesses de pitch largement non tenues. Étude de caractères modernes aux détriments d’une véritable plongée dans une époque décrite… Voilà. Bons auteurs, mais pas les bons choix ni le bon espace.

    Aujourd’hui que j’ai une bibliothèque avec de quoi lire pour deux vies au moins, et que j’ai compris que je n’en avais qu’une, je suis devenu très sélectif et ne craque désormais que pour ce qui m’a l’air indispensable, ce qui n’est pas le cas ici. Merci à la team de me tenir au courant ! 👍👍👍

    • Eddy Vanleffe  

      Le sentiment d’avoir entre les mains un objet au mieux moyen et cela malgré les promesses du pitch et les noms des auteurs est ce que j’éprouve 95% du temps…
      Seule solution, l’achat à l’ancienne
      Je déambule dans les rayons, je suis attiré, et je feuillette et je choppe (ou pas)
      Il me faut un dessin et une ou deux pages qui me font quelque chose.
      Je ne me base plus sur la « fame », la réputation, ou les retours dithyrambiques…
      J’ai tenté un nombre incalculable de fois d’aimer un truc parce que c’est censé être de l’or en barre (Au hasard, BONE) …quand ça veut pas, ça veut pas.
      Les comics actuels que je lis ont tous le même goût…et bizarrement encore plus dans l’indépendant.
      Il y a bien Lemire mais je n’accroche pas aux thèmes et aux ambiances de cet auteur.
      Si David Lapham annonçait un nouveau titre….
      Fred Van Lente aussi…
      Dysart fait un truc Viking? Faut voir…

      • JB  

        Pour ce dernier, ça arrive ^^

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour à tous les deux.

    Je vois que vous avez bien saisi le sentiment de lecture qui nous a animé avec JB.

    Ce n’est pas une mauvaise lecture, mais rien qui n’arrive à faire réellement la différence, le petit plus qui mérite que l’on se penche dessus plus que les autres production. Et cela vaut aussi pour la partie graphique, bonne mais sans réel éclat.

    Je suis assez d’accord avec Eddy, Un tel sujet aurait mérité soit une narration dense, ciselée et précise soit plus de numéro. Là en 4 numéros on n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Quand je vois la densité d’un numéro de SANDMAN de Neil Gaiman….

    • Fletcher Arrowsmith  

      La remarque venait de Tornado sur la densité de lecture. Mes excuses, collègue.

  • JP Nguyen  

    Merci pour la présentation du bouquin.
    Adam Pollina, je l’ai perdu de vue depuis longtemps mais sur ce qui est montré, il semble assez sage sur ces planches, avec moins de déformations dans les anatomies.
    Milligan, je ne suis pas un inconditionnel. Ce que j’ai préféré de lui, ce doit être ses Human Target.

    Le Boss « Barbe Blanche » : belle réf !

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut JP.

      Voilà trop sage. On veut des déformations, des étoiles autour des visages des personnages ….

    • JB  

      Il y a quelques déformations, notamment lors de l’exécution d’un supplicié où l’on retrouve « l’ancien » Pollina, mais c’est tellement déformé qu’on ne sait pas trop ce qui se passe.

  • Jyrille  

    En voyant la couverture que je trouve vraiment chouette, j’ai pensé à deux choses totalement différentes : du Manara pour le trait, et le comics POLLY ET LES PIRATES pour le thème (super bd pour enfants et grand enfants par Ted Naifeh, l’auteur de COURTNEY CRUMRIN. Foncez).

    J’aime beaucoup la première phrase, qui reprend une vanne du film LA GUEULE DE L’AUTRE si je ne me trompe pas (avec Michel Serrault). Tout l’article à deux voix fonctionne bien, beau boulot les gars ! Je n’ai pas compris si l’histoire était terminée. Quoiqu’il en soit, je n’investirai pas (tandis que l’intégrale Howard the duck en VF qui sort demain, si il s’agit vraiment d’une intégrale en un volume, oui).

    Le pitch ne donne pas vraiment envie par contre. J’aime bien les scans, c’est plutôt joli comme dessin. Je n’avais jamais entendu parler de Bad Idea. Je n’ai toujours pas saisi ce que le film de Polanski avait généré lors de son tournage…

    La BO : jamais trop écouté la dame mais ce n’est pas désagréable.

    • JB  

      Pour LA GUEULE DE L’AUTRE, c’est bien ça ^^
      L’histoire a bien une conclusion.
      Pour Polanski, je pense surtout à sa relation avec l’actrice principale de PIRATES.
      Même si le comics est somme un peu au dessus de la moyenne sans être extraordinaire, j’espère que les lecteurs vont tenter l’aventure de BAD IDEA avec les éditions Bliss, c’est une surprise d’avoir découvert la mention de l’éditeur au détour d’un comic shop et j’espère en lire plus.

    • zen arcade  

      Polly et les pirates de Ted Naifeh, c’est en effet super !!!

      Sinon, pas tenté par ce Pyrate Queen mais merci pour l’article.

      • Eddy Vanleffe  

        Ted Naifeh.
        J’adore, c’est trouvable facilement?

        • Jyrille  

          Je ne sais pas, peut-être la nouvelle édition colorisée. Je n’ai que l’intégrale en noir et blanc. C’était (et ça reste) une des bds préférées du fils lorsqu’il était enfant.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Cyrille.

      Enfin un commentaire sur la BO. Une artiste que j’aime écouter, que te trouve assez doué. Bon cela aussi un moment que je ne suis plus trop ce qu’elle fait. Mais ce titre c’est vite imposé pour l’article.

  • Présence  

    Mais ouais, Bad Idea a vraiment à cœur de faire honneur à son nom… Un éditeur dont je n’avais jamais entendu parler, quelle appellation étonnante, et quel plan d’actions commercial encore plus contre-intuitif !!!

    Tamra Bonvilain livre à mon avis un très beau travail dans la gestion des couleurs qui enrichit cette gestion des émotions des héros et antagonistes. – Ahhhh, un article qui met en avant les qualités de la mise en couleurs, une vraie marque de sérieux de la part des chroniqueurs 😀 (en tout cas j’apprécie)

    Milligan et Pollina ne se sont pas extrêmement foulés dans la caractérisation des personnages : pour avoir lu beaucoup d’œuvres de Peter Milligan, c’est souvent quitte ou double, très inspiré, ou paresseux.

    Merci pour l’étymologie de Pyrate (même en 3-4 secondes google) car je m’étais posé la question.

    Plus j’avance dans la lecture de l’article et plus je trouve que le format dialogue fonctionne à la perfection.

    Même du Milligan en régime de croisière reste à des nœuds au-dessus des Chip Zdarsky, Tom Taylor ou autre Donny Cates : Touss… Touss… 😀 Non, pas tous les Milligan.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Merci Présence pour ta lecture.

      Sur PYRATE QUEEN, la colorisation est très présente. Je n’aurais pas fait les mêmes louanges que JB. Je trouve cela trop « flashy », pas adapté à l’époque décrite.

      Je te rejoins sur l’irrégularité de Milligan. Néanmoins, on sent à la lecture, que le scénariste en a quand même sous le coude. C’est bien écrit.

      • zen arcade  

        Milligan, ce n’est pas tellement un problème d’irrégularité.
        Il fût un scénariste extraordinaire. Il ne l’est plus. C’est aussi simple que cela.
        Sa période anglaise quand il travaillait pour 2000AD, Crisis, Revolver… c’est à dire quand il collaborait avec des gens comme Brendan McCarthy, Jamie Hewlett, Jim Baikie et autres, ça varie du très bon à l’exceptionnel.
        Quand il arrive sur le marché US, il défonce tout. Mais alors tout.
        Mais c’est un scénariste dont la manière et les thèmes m’emportent pas vraiment l’adhésion du grand public. Ses meilleurs travaux restent des succès d’estime.
        A la longue, ça doit peser. Et si on y ajoute une baisse d’inspiration avec les années, on obtient depuis une vingtaine d’années une production assez quelconque qui, ici c’est vrai, est irrégulière. Mais irrégulière entre le moyen bon et le moyen pas bon (voire pire).
        Mais n’oublions pas que pendant ses meilleures années, il fût un scénariste absolument extraordinaire. Pour moi le meilleur de la British invasion post-moore.

  • Bruce lit  

    « Notre boss, Barbe Blanche est à deux doigts de sabre de nous passer au supplice de la planche.  »
    Encore un nouveau surnom ! Je note que vous révélez à vos risques et périls les coulisses du blog.

    Je suis assez fan de Peter Milligan et de récits courts. J’avais laissé Pollina sur X-Force. Je découvre ici des planches assez cools qui effectivement me rappellent les premiers travaux de Ram V.
    « Même du Milligan en régime de croisière reste à des nœuds au-dessus des Chip Zdarsky, Tom Taylor ou autre Donny Cates. » Ah ah j’aime assez ces mini bullshits.

    Et dans mon souvenir, c’est JP qui avait introduit sur le blog ce format d’auto interview. Ca marche du tonnerre ce teamup et je pourrai me laisser tenter en farfouillant à Gibert.
    Merci les gars.

    La BO ! Dont push your luck.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Bruce.

      Je te vois bien en effet, te procurer ce récit en occasion.

      Pour l’article, je me suis inspiré de celui entre JP et Patrick6 sur CRUEL SUMMER. J’ai trouvé en effet que le team-up fonctionnait bien. Et puis JB est un binôme très inspiré, surtout sur ce coup là.

      Tu n’as pas lu le ANGEL (le X-Man) de Roberto Aguirre-Sacasa dessiné par Adam Pollina. C’est hors continuité, récit contenu et réellement très beau graphiquement. Panini a publié cela dans un jolie album cartonné. Je te le recommande notamment pour Adam Pollina.

      J’aurais été déçu si tu n’avais pas fait une remarque sur la BO 🙂

      • Bruce lit  

        Ah, non je l’ai jamais lu ce ANGEL. C’est bien ?

        • Fletcher Arrowsmith  

          Oui. Si tu le trouve en occasion cela vaut le coup. Pas le récit du siècle mais des origines revisitées, hors continuité, sur une mini en 5 numéros; centrée uniquement sur Angel. Et Adam Pollina est plutôt intéressant, cherchant des compositions de planches inspirées de célèbres peintures, renforçant le coté biblique du personnage.

  • Alchimie des mots  

    Article écrit intelligemment et le dialogue décrit parfaitement l’état d’esprit du comics et l’idée que l’on peut s’en faire.
    Belle performance merci

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