BIG BEND Top 10 : DAVID GILMOUR

Top 10 : DAVID GILMOUR

Une checklist cristalline, spatiale et éthérée, concoctée par : TORNADO

Illustration par ED ILLUSTRATRICE

1ère publication le 26/06/20- MAJ le 06/03/21

Des cordes vocales et métalliques…

Des cordes vocales et métalliques…

A l’heure où j’écris ces lignes, David Gilmour, l’homme à la black strat, est un vénérable rocker de 74 printemps. Il fut le second guitariste du groupe Pink Floyd bien qu’il en soit devenu l’âme (et si on disait que Roger Waters (basse) en était le cerveau, Nick Mason (batterie) le cœur et Richard Wright (claviers) les veines ?) puisqu’il remplaça Syd Barrett (lui c’était le front (man)) dès le second album, pour ensuite être le seul à demeurer sur tous les titres, jusqu’à l’album final publié en 2014.

Pour le grand public, Gilmour est également la voix de Pink Floyd, puisque c’est celle-ci que l’on entend sur les tubes les plus connus du groupe, à commencer par MONEY et ANOTHER BRICK IN THE WALL (PART. 2). Car si tous les membres du groupe (excepté Nick Mason) chantaient, c’est bien sa voix qui reste emblématique.

Mais l’essentiel, lorsque l’on évoque cet homme, c’est son jeu de guitare.
David Gilmour est aujourd’hui reconnu comme l’un des grands guitaristes de l’histoire du rock, au son, à la tessiture et au style spatial et cristallin (éthéré dit-on) immédiatement reconnaissable.
Longtemps snobé par l’élite musicale pour son manque manifeste de virtuosité technique, parce qu’il n’a jamais été démonstratif, jamais complexe, jamais véloce, jamais extraverti, sans aucune velléité de se jeter dans un de ces morceaux de bravoure qui ont tracé les légendes du rock (antithèse totale des hard-rockers et autres guitar-heros survoltés), il a gravi lentement les échelons de la renommée. Et aujourd’hui, si l’on se réfère au très respecté classement du magazine Rolling Stone, qui fait autorité en la matière à travers le monde, voilà qu’il ne cesse de se rapprocher des premières places ! Ainsi, en 2018, la prestigieuse publication le classe sixième meilleur guitariste de l’histoire, alors qu’il a également été nommé meilleur joueur de Fender de tous les temps dans un sondage effectué par le magazine Guitarist, devant d’autres musiciens légendaires, notamment Jimi Hendrix et Eric Clapton. Une sacrée ironie si l’on se souvient qu’il était jadis raillé dans l’ombre de ces géants (qu’il considère d’ailleurs comme ses modèles). Comme quoi le temps fait son office, et votre serviteur constate avec bonheur qu’il ne s’était pas trompé en le choisissant comme son idole dès son plus jeune âge !

Son dernier exploit notoire remonte à 2017 : un concert dans les ruines de Pompeï qui faisait écho(es !) à PINK FLOYD LIVE AT POMPEI (une prestation sans public filmée en 1973). Je l’ai vu au cinéma, en duplex, comme pour boucler la boucle, tout en espérant que le maitre ne prenne pas encore sa retraite…

Le jeune David : Un physique d’une beauté absolue dont le principal intéressé ne se souciait guère ! ©Ed Illustratrice

Le jeune David : Un physique d’une beauté absolue dont le principal intéressé ne se souciait guère !
©Ed Illustratrice

Soyons clair : S’il fallait vraiment choisir les dix meilleurs titres de cet artiste, ce serait dix titres de Pink Floyd, et probablement puisés en une seule décennie, celle des 70’s. Car ses albums solos ne sont guère passionnants, et son parcours avec Pink Floyd en tant que leader, après le départ de Roger Waters, encore moins.
Le constat est étonnant : Alors qu’il avait absolument tout pour lui, que le destin lui avait tout offert, la beauté absolue (à deux doigts d’emballer Brigitte Bardot, le bougre !), une voix exceptionnelle (bien que fluctuante en live), opulente (de GREEN IS THE COLOUR à WELCOME TO THE MACHINE, en passant par ECHOES chanté à l’unisson avec Richard Wright, la tessiture est impressionnante), et donc l’un des plus beaux jeux de guitare de l’histoire du rock, alors qu’il aurait pu tout obtenir, il n’a jamais brillé loin de Pink Floyd (pas assez de sex-appeal sans doute, renonçant très vite à son apparence en se laissant complètement aller de ce côté là, et aucun fait d’armes propre à défrayer la chronique)… Quatre albums solos réalisés en pointillés à partir de 1978, en marge de la discographie floydienne, une poignée de participations discrètes chez d’autres d’artistes qu’il accompagne entant que producteur (il joue un peu de guitare par ci, par là), et basta.

David Gilmour ne brille donc ni par le charisme, ni par la prolixité. C’est un musicien avant tout, qui est parvenu à trouver son expression la plus aboutie dans son travail collaboratif au sein de son groupe, grâce à la complémentarité artistique stimulante de chacun de ses membres.
Ecouter Gilmour, c’est néanmoins se laisser porter par tout un univers, une entité musicale faite d’émotion pure, une signature où le malaise étrange côtoie souvent le sublime. C’est une musique envoûtante, facile d’écoute, immédiate dans son rapport avec l’auditeur. C’est un idéal sonore au service d’une œuvre inégale, mais traversée de fulgurances inoubliables. Ses accords sont parait-il aussi simples à jouer que difficiles à reproduire tant il est le seul à savoir les faire sonner comme il le fait (et c’est d’ailleurs le cas des autres membres de Pink Floyd).

Afin de brosser un tableau complet, la liste que je vous propose égraine donc la totalité de son parcours, albums solos compris. Les puristes sont avertis qu’ils vont tirer la gueule sur plusieurs titres…

10. WISH YOU WERE HERE (1975/2002)

Gilmour est un grand représentant de la guitare électrique, mais quid de sa version acoustique ?
WISH YOU WERE HERE est un album de Pink Floyd de 1975. Mais c’est aussi le titre d’une chanson emblématique figurant sur le même album. A l’origine, Roger Waters l’avait écrite car il souhaitait ressouder les liens entre les membres du groupe autour d’un thème : celui de l’absence, cristallisé par la figure de Syd Barrett, dont le cerveau était parti en fumée de LSD quelques années plus tôt et qui réapparaitra furtivement, par surprise, de manière dramatique et cruellement ironique, lors des sessions d’enregistrement consacrées à son souvenir…
En 2002, David Gilmour a donné un concert en majeure partie acoustique, au Royal Albert Hall. Surprenant tout le monde en tournant le dos à la grosse machine floydienne habituelle, le guitariste effectuait un retour en grâce inattendu. Dans un tel contexte, la présence de la ballade WISH YOU WERE HERE était forcément incontournable !

9. SO FAR AWAY (1978)

Avec l’album ANIMALS de 1977, la seconde mutation de Pink Floyd est en marche : Roger Waters prend le pouvoir et écrit quasiment tout seul l’intégralité des morceaux (seul le titre DOGS est composé par Gilmour). Richard Wright ne chante plus et Gilmour de moins en moins. Waters finira par y croire et par l’affirmer : Pink Floyd, c’est lui…
Pour le coup, Wright et Gilmour ont des envies d’escapade et se lancent tous les deux, en 1978, dans leur album solo respectif. Wright signe un WET DREAMS feutré et aseptisé, branché jazz très smooth, tandis que Gilmour opte pour un album de guitariste laid back, un peu froid également, composé d’une alternance de chansons et d’instrumentaux mettant en valeur son style arrivé à maturité.
DAVID GILMOUR (titre de l’album, donc) n’est pas un grand disque. C’est toutefois mon préféré parmi les quatre albums solos que réalisera l’artiste entre 1978 et 2014. C’est le plus authentique, le plus direct. Le plus Gilmour (c’est dans le titre, donc…).
La chanson SO FAR AWAY ne plaira certainement pas aux rockers puristes, qui la recevront comme une bluette guimauve à la noix. De mon côté c’est une chanson pop qui fonctionne très bien, surtout qu’elle restitue parfaitement toutes les textures sonores (guitare et voix) qui me font tant aimer cet artiste. Une chanson qui fait du bien si tant est qu’on l’accepte pour ce qu’elle est : Une ballade planante, chaleureuse, cristalline et lumineuse. Quelque part une sorte de brouillon pour le futur chef d’œuvre que sera COMFORTABLY NUMB (d’ailleurs composé à l’époque en même temps que RUN LIKE HELL, mais pas encore assez abouti –à croire que le destin de ces deux chansons était d’aller à THE WALL- au moment de postuler pour cet album).

Ou, pour ceux qui préfèrent, une version live :


© Parlophone

8. MURDER (1984)

En 1984, Pink Floyd est en passe de se dissoudre. Gilmour se tourne une nouvelle fois vers une tentative solo et la réalisation d’un album résolument rock.
Il s’entoure de grosses pointures et se lance dans l’écriture et la composition de quasiment tous les titres de ses chansons, requérant l’aide de Pete Thonwsend (le guitariste des Who) sur certains morceaux.
Même si l’album sera certifié disque d’or en 1995, son succès lors de sa sortie est extrêmement relatif.
La liste de chansons est très hétérogène et certains morceaux ont plutôt mal vieilli, notamment ceux qui sonnent un peu rock FM. Mais il y a quelques bons titres. MURDER, notamment, qui évoque l’assassinat de John Lennon, est un assez bon cru. En live, Gilmour tente un registre très rock auquel son public n’était jusque là pas habitué (surtout lorsqu’il empoigne la guitare électrique, dans la seconde partie du morceau).


© Parlophone

7. COMING BACK TO LIFE (1994)

Ici je voulais un titre d’un album de Pink Floyd post Roger Waters (à partir de 1987).

Gilmour, après avoir essuyé un échec avec ABOUT FACE, devine qu’il rameutera bien plus facilement les foules en se produisant sous l’étendard de PINK FLOYD (et puis c’est aussi le moyen de s’opposer à Waters qui refuse aux trois autres de garder le nom du groupe).
Mais rien dans la fiche technique de l’album A MOMENTARY LAPSE OF REASON (publié en 1987) ne ressemble au groupe des années 70 : On emploie une pléthore de requins de studio et de cadors de la scène (le bassiste de Peter Gabriel, le saxo de Supertramp…), des choristes et des percussionnistes à gogo et, surtout, Nick Mason et Richard Wright y sont fantomatiques. Le premier ne semble plus savoir jouer et fait de la figuration, tandis que le second est rappelé pour les concerts alors qu’il n’a joué quasiment aucune note sur le disque.
N’empêche : cet album est une grosse pompe à fric souvent indigeste mais, avec le recul, comporte quelques bons titres. Impossible de nier que SORROW, ON THE TURNING AWAY ou le tube LEARNING TO FLY ne sonnent pas immédiatement Pink Floyd. Gilmour voulait faire plaisir à son public et il a vraiment cherché à jouer sur le terrain qui lui a toujours réussi au sein du groupe : Son travail sur les ambiances et les textures sonores, auxquelles il donne une couleur très commerciale, comme il avait pu le faire du temps de DARK SIDE OF THE MOON. Pari gagné au moins du côté du succès, avec à la clé une tournée mondiale colossale.

En 1994, sortie de l’album THE DIVISION BELL. Et nouvelle tournée titanesque.
Cette fois, le groupe a souhaité resserrer ses rangs et Gilmour, Mason et Wright en constituent la structure principale. Leur souhait est de retrouver l’alchimie qui était à l’œuvre du temps de WISH YOU WERE HERE et ils rappellent d’ailleurs le saxophoniste Dick Parry jadis présent dans les albums de 1973 et 1975.
Pour autant, THE DIVISION BELL est très loin de se hisser, artistiquement parlant, au niveau des albums des années 70. Il demeure néanmoins agréable à écouter pour les fans, un écho nostalgique, souvenir désincarné de la gloire passée…
Au beau milieu de cet ensemble consensuel se dégage une assez belle chanson (qui sonne plutôt comme un titre solo de Gilmour) : COMING BACK TO LIFE. Certes, la superbe intro est massacrée par une ligne percussive tonitruante, mais l’ensemble est sauvé grâce à l’un de ces chorus dont le maitre a le secret…

J’ai longuement hésité entre la version de ON THE TURNING AWAY issue du live DELICATE SOUND OF THUNDER, où David livre un solo assez phénoménal (avec un Mason et un Wright bien plus impliqués que sur la version studio), et celle de COMING BACK TO LIFE que l’on entend dans le live PULSE. Et j’ai fini par choisir la seconde, moins pompière…


© Parlophone

6. THE FINAL CUT (1983)

Conçu comme la suite de THE WALL, THE FINAL CUT est davantage un album solo de Roger Waters déguisé en album de Pink Floyd qu’un véritable opus du groupe. A ce stade, Waters est seul aux commandes, il a viré Rick Wright lors de l’enregistrement de THE WALL et agit avec les deux derniers membres comme s’ils étaient des musiciens de studio. Nick Mason ne termine d’ailleurs pas les enregistrements et, pour la toute première fois depuis son arrivée au sein de la formation, Gilmour (qui enregistre se parties de guitare dans un studio distinct !) ne chante aucune des chansons de l‘album (à part l’avant-dernier titre qu’il chante à moitié). Il livre pourtant certains de ses plus beaux chorus et celui qu’il lâche sur le titre THE FINAL CUT est carrément beau à pleurer. De l’émotion faite guitare électrique, tout simplement sublime (à l’époque du lycée, j’ai littéralement chialé un bon paquet de fois sur ce passage).
Le guitariste n’appairait pas dans le clip immonde jadis disponible sur une VHS miteuse…


© Emi

5. YOUG LUST (démo) (1979)

Lorsque je réécoute l’album THE WALL aujourd’hui, je suis encore époustouflé par cette succession de chansons, notamment sur le premier disque, qui sont autant de chefs d’œuvre. Laquelle dois-je garder, entre ANOTHER BRICK IN THE WALL, MOTHER ou GOODBYE BLUE SKY, où notre Gilmour brille à chaque fois comme autant d’étoiles ?

E n 2012 avec la sortie du coffret IMMERSION, le fan découvrait, ébahi, une armada de démos et de versions alternatives de tous ses titres préférés. Parmi cette pléthore de bijoux exhumés, mon favori est cette version alternative de EMPTY SPACES, ici renommé YOUNG LUST (sur l’album c’est le titre suivant qui se nomme YOUNG LUST), probablement parce qu’à ce stade de sa conception, l’album se cherchait encore.

Une fois n’est pas coutume, c’est l’organe vocal de Gilmour (qui chante en alternance avec Waters) qui m’intéresse, car il signe cette version préliminaire d’une magnifique voix rock.


© Emi

4. MOTHER (1979)

Mon second choix, en ce qui concerne THE WALL, s’est porté sur MOTHER, car du coup je peux vous faire découvrir la version que l’on entend dans le film réalisé par Alan Parker en 1982. Une version également très différente de celle de l’album.
C’est un des nombreux titres où Gilmour et Waters alternent encore le chant, pour une émotion maximale. Et, bien sûr, l’un des nombreux titres qui permet d’entendre un magnifique solo de guitare…


© Emi

3. YOU GOTTA BE CRAZY (1974)

Au départ je voulais choisir DOGS, le titre-fleuve de l’album ANIMALS. Car il s’agit non seulement de l’un de mes titres préférés de Pink Floyd, mais aussi parce qu’il fait partie des quelques compositions dévolues à David Gilmour. Et puis, en y réfléchissant, mon choix s’est reporté sur YOU GOTTA BE CRAZY. Il s’agit en fait de la version primaire de DOGS, expérimentée en concert pendant des années avant d’être remaniée dans sa version définitive sur l’album de 77. Je l’ai choisi car c’est un titre live qui rend parfaitement justice au talent scénique de Gilmour dans la meilleure période du groupe, aussi bien pour les parties de guitare que pour la performance vocale. Mais aussi parce qu’il s’agit d’une version restée très longtemps inédite, et que j’ai accueillie les larmes aux yeux lorsqu’elle a enfin été proposée dans les bonus des éditions EXPERIENCE puis IMMERSION BOX de WISH YOU WERE HERE.

Pour l’anecdote, ce titre, ainsi que tous ceux du LIVE AT WEMBLEY de 1974, furent en leur temps démolis par l’élite de la presse rock, au moment où cette dernière décidait soudain que, Pink Floyd, ce n’était bien que du temps de Syd Barrett… L’album qui suivit, WISH YOU WERE HERE, fut donc flingué à son tour (on en rigole encore…). Un effet mouton a perduré jusqu’à aujourd’hui car cet écho persiste et YOU GOTTA BE CRAZY continue d’être boudé par l’intelligentsia prout-prout version rock. Inutile de dire que j’en réfute l’idée : Cette prestation en particulier, à la fois proche et distincte de celle qui sortira sur ANIMALS, qui trouve l’équilibre miraculeux entre sensation planante et énergie rock, est somptueuse en tout point.


© Emi

2. COMFORTABLY NUMB (1979/2000/2006/2008)

Deux versions. Je ne pouvais pas faire moins.

La première version que j’ai choisie va sérieusement contrarier les puristes car il s’agit d’un montage réalisé à partir de deux concerts : Le IN THE FLESH de Roger Waters joué en 2000 et le fameux LIVE IN GDANSK de David Gilmour joué en 2008 (où les parties de chant dévolues à Waters étaient réalisées par Richard Wright, que l’on voit au clavier dans cette vidéo). Soit, probablement, les meilleures prestations solos respectives des deux artistes qui aient été enregistrées de manière professionnelle.
Pourquoi ai-je choisi ce fake ? Et bien parce que j’adore me le passer ! Waters y est excellent (ce qui est devenu rare) et le solo définitif et enragé de Gilmour est tout simplement époustouflant ! Une version utopique, en fait, de ce qu’aurait pu être Pink Floyd sur scène dans les années 2000 si les musiciens étaient restés ensemble. Et une bien meilleure que celle jouée lors de la reformation complète du groupe pour le concert du LIVE 8 de 2005.

COMFORTABLY NUMB a ceci de spécial que c’est (en plus que d’être l’un des sommets de l’album/chef d’œuvre THE WALL de 1979), tout comme DOGS, une chanson composée par Gilmour lui-même. Et il y a tout mis, l’enrichissant non pas d’un solo de guitare épique, mais de deux. Chacun concourant pour le titre du plus beau chorus de guitare de l’histoire. Et c’est accessoirement l’une des plus belles chansons de ma discothèque idéale.


© Emi

La seconde version est très proche de la précédente. Sauf que, lors de ce concert au Royal Albert Hall de 2006 (immortalisé dans le DVD REMEMBER THAT NIGHT), alors que le public espère la montée de Roger Waters sur scène en tant qu’invité (il y a déjà David Crosby et Graham Nash, sans compter Rick Wright bien sûr), au moment du rappel, c’est David Bowie qui apparaît ! Celui-ci, fan de Syd Barrett, interprète d’abord ARNOLD LAYNE puis, plus surprenant, enchaine sur COMFORTABLY NUMB. Ni une, ni deux, Gilmour s’impose, déchire tout, et envoie le solo de la mort qui tue, au moins aussi définitif que le précédent (avec en plus une interprétation au chant encore meilleure). Incroyable, extraordinaire, sublime, fantastique, incommensurable, grmbflfxcfebgffrt…. Je n’ai plus les mots…


© Emi

1. SHINE ON YOU CRAZY DIAMOND (1975)

J’ai déjà dit, dans un article entièrement dédié à l’album WISH YOU WERE HERE, ce que ce morceau avait de tellement spécial pour moi. C’est le titre, toutes catégories musicales confondues, qui trône au dessus de tous les autres en ce qui me concerne.
Les quatre notes jouées par Gilmour (aujourd’hui surnommées the Syd’s Theme), qui lancent véritablement le morceau, sont entrées dans le patrimoine musical. Elles représentent, avec tout le reste du titre, l’apogée du groupe. Et il n’y a pas un chorus de guitare dans SHINE ON YOU CRAZY DIAMOND, ni même deux, mais trois (rien que dans la première partie de la face A de l’album) ! Et tous plus beaux et inspirés les uns que les autres.
Bien évidemment, j’aurais pu vous proposer, à la même place, le célèbrissime solo d’ANOTHER BRICK IN THE WALL PART. 2, raison pour laquelle vous le trouverez en bonus…

Avec le recul, on arrive bien à expliquer, aujourd’hui, pourquoi WISH YOU WERE HERE est de plus en plus cité comme le meilleur album de Pink Floyd. On connait désormais la raison principale qui a conduit le groupe à la rupture : Si, à partir de 1973, Roger Waters se passionnait de plus en plus pour l’écriture des textes et le développement des concepts thématiques (les conséquences de la société moderne sur l’humanité dans THE DARK SIDE OF THE MOON, le thème de l’absence et celui des méfaits de l’industrie musicale dans WISH YOU WERE HERE, la dénonciation des conditions sociopolitiques délétères de notre civilisation dans ANIMALS, etc.), les autres membres du groupe préféraient quant à eux s’adonner aux expérimentations sonores et aux longues plages musicales collectives. Au milieu de ce conflit qui explosera en même temps que le mur de THE WALL, l’album WISH YOU WERE HERE est celui qui cristallise le mieux l’alchimie entre ces deux horizons distincts.

Pour la première partie je vous propose la version de l’album (part 1-5), avec les images de Gerald Scarfe jadis projetées lors des concerts.


© Emi

Pour la seconde partie (part 6-9) et pour changer un peu, je vous propose une version live (somptueuse) issue d’un bootleg de 1977 :


© Emi

Seulement dix titres ?

A partir de quel moment David Gilmour s’est-il démarqué au sein de Pink Floyd ? MORE ? UMMAGUMMA ? ATOM HEART MOTHER ?
Dans MORE (1969), il y a CYMBALINE, superbe ballade où il impose réellement sa voix pour la première fois.
Le double album UMMAGUMMA (1969) est celui que j’aime le moins, à cause du deuxième disque où chaque membre propose ses créations individuelles aux relents de musique hallucinogène périmée. Mais au milieu de ce marasme se trouve une bouffée d’oxygène : THE NARROW WAY PART.3.
Et puis il y a FAT OLD SUN dans sa version live étirée de quinze minutes (une archive disponible dans les coffrets EARLY YEARS, issue des fameuses PEEL SESSIONS de la BBC). La version courte figure sur l’album ATOM HEART MOTHER de 1970.
Ces trois titres synthétisent le proto-Pink Floyd, aux longues explorations dévolues aux textures sonores. Ils montrent bien l’évolution d’un Gilmour avec ses innovations les plus emblématiques, notamment ce son spatial et ces effets de slide et de Lap Steel. Ils sonnent avec le recul comme les brouillons qui donneront bientôt BREATHE IN THE AIR sur DARK SIDE OF THE MOON, mais ils auraient pu figurer dans la liste.

Si j’avais voulu être élitiste et objectif, ma liste aurait comporté, comme dit plus haut, dix titres de Pink Floyd : 1) SHINE ON YOU CRAZY DIAMOND, 2) COMFORTABLY NUMB, 3) DOGS, 4) WISH YOU WERE HERE, 5) TIME, 6) HAVE A CIGAR, 7) ECHOES, 8) MONEY, 9) ANOTHER BRICK IN THE WALL PART. 2, 10) ONE OF THESE DAYS.
Et si j’avais vraiment voulu brasser très large, j’aurais pu aussi proposer des titres de ses deux derniers albums solos voire même des participations aux albums de Kate Bush, de Paul McCartney, aux concerts de Bryan Ferry ou de B.B. King.
J’ai donc chois une solution alternative : Celle de la subjectivité…

Aujourd’hui, le legs de notre guitariste est considérable. Toute une génération de musiciens, comme nous l’avons vu dans l’article consacré au NEW PROG, lui rend constamment hommage quand elle n’essaie pas de chausser ses souliers. Difficile de savoir exactement ce qu’il en pense mais le maître ne semble guère s’en préoccuper.

Pour terminer : on a souvent discuté l’intégrité de cet artiste, notamment à l’époque de la tournée DELICATE SOUND OF THUNDER, qui brassait des millions de dollars tandis que les connaisseurs n’y voyaient que du strass. Depuis, bien de l’eau a coulé sous les ponts : Renonçant au bénéfice de l’étendard Pink Floyd, notre homme a préféré continuer sous son seul nom, emmenant Rick Wright dans l’aventure et ressuscitant, jusqu’au départ prématuré du claviériste (décédé d’un cancer en 2008), la véritable âme du Floyd sur scène.

Une chose est assurée : Son départ causera un très grand vide dans le monde du rock en général, dans celui de la guitare en particulier, et dans le mien à coup sûr.
Que Dieu lui prête vie !

Pour s’y retrouver voici la discographie de David Gilmour :
1968 : Pink Floyd – A SAUCERFUL OF SECRET
1969 : Pink Floyd – MORE
1969 : Pink Floyd – UMMAGUMMA
1970 : Pink Floyd – ATOM HEART MOTHER
1971 : Pink Floyd – MEDDLE
1972 : Pink Floyd – OBSCURED BY CLOUDS
1973 : Pink Floyd – LIVE AT POMPEII (film avec un live sans public)
1973 : Pink Floyd – THE DARK SIDE OF THE MOON
1975 : Pink Floyd – WISH YOU WERE HERE
1977 : Pink Floyd – ANIMALS
1978 : David Gilmour – DAVID GILMOUR
1979 : Pink Floyd – THE WALL
1980/81 : Pink Floyd : IS ANIBODY OUT THERE ? THE WALL LIVE
1983 : Pink Floyd – THE FINAL CUT
1984 : David Gilmour – ABOUT FACE
1987 : Pink Floyd – A MOMENTARY LAPSE OF REASON
1988 : Pink Floyd – DELICATE SOUND OF THUNDER (live)
1994 : Pink Floyd – THE DIVISION BELL
1995 : Pink Floyd – PULSE (live)
2002 : David Gilmour – EN CONCERT AU ROYAL FESTIVAL HALL DE LONDRES (live – vidéo)
2006 : David Gilmour – ON AN ISLAND
2007 : David Gilmour – REMEMBER THAT NIGHT (live – vidéo)
2008 : David Gilmour – LIVE IN GDANSK (live)
2014 : Pink Floyd – THE ENDLESS RIVER (compilation de chutes de studios dédiée à la mémoire de Rick Wright)
2015 : David Gilmour : RATTLE THAN LOCK
2017 : David Gilmour – LIVE AT POMPEII (live)
A cette discographie il faut ajouter les compilations Pink Floyd : THE EARLY YEARS 1965-1972’ (énorme coffret constitué de plusieurs heures de titres inédits et alternatifs), THE LATER YEARS (beaucoup plus anecdotique), ainsi que les coffrets IMMERSION de THE DARK SIDE OF THE MOON, WISH YOU WERE HERE et THE WALL (on attend toujours celui d’ANIMALS !), regroupant également des versions live et alternatives de très grande qualité.

Bonus BO :

77 comments

  • Nikolavitch  

    c’est avec un peu de pitié pour ton public que tu t’es gardé d’évoquer Rattle that lock, tiré de l’album du même nom qui est une épreuve pour la santé mentale : basé sur un sample de jingle SNCF (je vous jure devant Syd Barrett que c’est vrai : il a kiffé le truc une fois qu’il prenait le train à Paris et a demandé le droit de l’utiliser), le morceau, pas mauvais en soi, donne pourtant l’impression atroce et distincte d’être enfermé dans le Hall de Lyon-Part-Dieu en pleine nuit, à attendre un train qui ne vient jamais.

    • Surfer  

      Ah oui le fameux jingle SNCF… Pour un artiste qui ne prend pas les transports en commun régulièrement et qui entend pour la première fois ce son, il peut y trouver une inspiration musicale. Le Floyd dans leur créativité a toujours voulu capturer des sons un peu particuliers (l’aboiement d’un chien dans Seamus par exemple 🙂 ).

    • Tornado  

      Jamais je n’aurais choisi ce titre SNCF, effectivement. Pour avoir pris le train pendant des années, il me fait cet effet là aussi…

  • Surfer  

    « A partir de quel moment David Gilmour s’est-il démarqué au sein de Pink Floyd ?
    …Le double album UMMAGUMMA (1969) est celui que j’aime le moins. »

    Selon moi tu as ta réponse avec l’album que tu aimes le moins et le titre The Narrow Way où David Gilmour fait une démonstration de pure virtuosité guitaristique. Toutes ses qualités que tu décris avec émotion sont déjà présentes et son art va s’émanciper par la suite de tout académisme.

    Je trouve, au passage, que Ummagumma , est un double album majeur du Floyd.
    Il fait le lien entre le Floyd des débuts psychédéliques et celui des années 1970. Il donne un vrai sens musical à la Pop et incarne ce qu’elle veut transmettre. Le disque 1 (Album Live) est un incontournable.
    L’album studio est un peu plus difficile d’accès car c’est de la musique purement expérimentale. Grantchester Meadows, ses abeilles et ses petits oiseaux..
    Il a l’avantage d’être hyper créatif. Il démontre comment le groupe se servait du studio comme d’un instrument au sens propre. Et puis il contient The Narrow Way Pt 1, 2 et 3.

    Pour le reste je suis évidemment d’accord avec tout ce que tu dis et je partage l’émotion et les pleurs que tu as pu ressentir en écoutant leur musique.

    Faire un classement de leurs titres est au dessus de mes moyens. Il y a tellement de belles choses !

    • Nikolavitch  

      je suis très fan d’Ummaguma moi aussi (alors qu’on en a parlé, Bruce, et que je suis retourné y voir pour tenter de corriger mon impression négative, mais Final Cut, je peux pas, je trouve cet album dépourvu d’intérêt, je n’y retrouve rien de ce que j’aime dans les Floyd)

      • Eddy Vanleffe  

        Ummaguma: Careful with that axe Eugene fut un traumatisme de mon enfance, le truc qui me persuada que Floyd faisait des BO de films d’horreur

        • Tornado  

          Pour connaitre chaque album et chaque titre sur le bout des doigts, je persiste : Ummagumma est vraiment celui que j’aime le moins. La partie live est un bon document pour cette période où les enregistrements live étaient rares. Mais par exemple je lui préfère largement le live AT POMPEII. Pour la partie studio, j’aime vaguement les titres de Waters, j’aime les NARROW WAY 1 et 3 et je déteste tous les autres, expérimentations pénibles de musiciens période psyché en roue libre. Pour avoir rattrapé ces dernières années mon retard en lecture, autant la presse récente que les bouquins de spécialistes me donnent raison : Avec le recul; les jadis encensés Sysyphus et The Grand Vizier’s Garden Party sont aujourd’hui plutôt démolis. Ce sont, de l’avis général, des expérimentations qui ont très mal vieilli.

          • Bruce lit  

            Tout le groupe détestait ce disque. Les parties de Wright et Mason sont insupportables.

          • Surfer  

            @Bruce,

            D’où l’importance de la notion de groupe et du jouer ensemble…
            Et quand Tornado demande à quel moment David Gilmour se démarque du groupe, et bien c’est justement là.

            Ce disque n’est pas parfait musicalement. Je comprends qu’il divise et qu’il peut même être détesté… mais il contribue, de part sa créativité et de manière importante au développement du groupe.
            Il ne faut surtout pas le jeter aux orties !!!

            Concernant la presse Rock, je l’ai déjà dit, je préfère me fier à mon oreille et à ma sensibilité.
            Cela reste subjectif, mais je n’en ai rien à cirer. Si je ne suivais que leurs conseils je passerai à côté de 80 % de la musique que j’aime et de la musique « Noire » en particulier !

          • Bruce lit  

            Sans la presse rock, je n’aurais jamais découvert Pink Floyd.
            Le hors série de rnf de 1987 m’apprenait toute l’histoire d’un groupe dont je n’avais aucun disque.
            @Tornado : ce sont donc deux choses différentes. Je confirme que hélas, les bluesmen et jazzmen que j’ai pu fréquenter ou avec qui j’ai joué étaient les personnes les plus ennuyeuses et sectaires que j’ai connues.
            Je pense sincèrement que comme au Football, les groupes de rock évoluent dans leurs catégories et qu’il est impossible de venir comparer les carrières de Rory Gallagher ou Stevie Ray Vaughan à celle de Gilmour.

          • Tornado  

            @Surfer : Tu noteras que, lorsque je pose la question (« à quel moment David Gilmour se démarque du groupe »), je réponds immédiatement en proposant trois titres : Cymbaline, Fat Old Sun ET The Narrow Way.

          • Surfer  

            @Tornado,

            C’est vrai je fais mon mea culpa 😉

            @Bruce,

            Effectivement, vu comme ça, la presse Rock a aussi du bon: Faire découvrir Pink Floyd est un excellent exemple.
            En ce qui concerne, ma culture musicale ne viens pas exclusivement de la presse Rock
            J’avais la chance d’avoir un pote à la fac dont père voyageait beaucoup. Lors de ses virées aux Etats Unis il rapportait souvent des imports. La musique Noire Américaine que j’affectionne vient de là.
            C’était bien souvent des artistes méconnus en France qui n’étaient pas forcément mis en valeur dans la presse que j’ai pu lire !

          • Nikolavitch  

            je n’ai jamais supporté la presse rock. il doit y avoir un langage que j’ai pas, parce que les papiers ne collaient jamais aux disques dont ils étaient censés parler.

            c’est la radio qui m’a branché sur le Floyd, quand j’étais ado. je connaissais plein de morceaux sans trop savoir d’où ça sortait, et un soir, grosse émission sur le groupe, avec une belle rétro embrassant toute leur carrière. le week end suivant, je passais chez un pote qui en avait pas mal chez lui pour lui piquer tout ce qu’il avait

          • Tornado  

            Ah ben pour la presse rock tu prêches un convaincu. Je le répète assez souvent 😀

  • Bruce lit  

    Superbe
    Très bonne idée que ce focus Gilmour. Je crois qu’un autre sur Waters est dans les tuyaux.
    Intro très juste sur le rôle de chacun des membres du groupe.
    Jusque ces dernières années j’étais toujours plus proWaters, notamment parce que les albums solos de Gilmour sont d’une grande fadeur et j’ai à ton inverse beaucoup de mal à leur trouver des qualités. Il faut attendre ON A ISLAND et RATTLE THAT LOCK pour que ce soit un peu intéressant.
    Les albums de Waters sont des plus ambitieux mais humainement le type m’agace de plus en plus. A vrai dire, il est vraiment infect.

    On en a déjà parlé je crois, mais je comprends pas ta saillie contre le manque de reconnaissance de Gilmour. Car historiquement si un groupe aura été porté à bout de bras par la presse rock, notamment Rock’n’Folk c’est bien Pink Floyd. Philippe Constantin son fondateur était un ami intime de Roger Waters. Il existe même des photos où ils jouent au foot avec la rédaction de l’époque et…Nicolas Peyrac.
    Rock’nFolk est le responsable des 1ères biographies du groupe en VF. Karl Dallas soutiendra FINAL CUT à bout de bras.
    Le désamour vient avec MOmentary Lapse of reason, un disque difficilement défendable pour l’époque. Ils couvret en avant première le premier concert de THE DIVISON BELL et relatent l’émotion d’écouter du Syd Barrett en ouverture.
    Après le problème du Floyd avec la presse provient surtout de celle, britannique, réputée pour sa sauvagerie. Il est sûr qu’avoir un leader disant que les journalistes représentent le métier le plus abject du monde n’aide pas.

    Ta playlist :

    D’accord avec tout. Je découvre cette version de Murder. Chiante dans son couplet mais effecivement le solo sonne assez hard et rappelle le duo Wagner / Hunter. Etonnant.

    Je serai moins élogieux que toi sur le solo de Confortably Numb / bowie que je trouve loupé. Il semble avoir du mal à démarrer et moins percutant que ton premier extrait. Il s’agit pour moi du meilleur solo de l’histoire du Rock Gilmour délivre ses meilleurs pendant les concerts de The Wall. C’est d’ailleurs un crime que de le finir en fondu sur le disque.

    Coming Back to life : le solo est chouette oui, et influencera notamment celui de…Guns’n’Roses, Axl Rose étant fan hardcore du groupe. ca crève les tympans : https://www.youtube.com/watch?v=tVKtLfFD8Po
    Celui de High Hopes est quand même plus mémorable je trouve.

    A celui de Mother, j’aurais sans doute celui déchirant de HEY YOU.

    Mais, je te laisse répondre 🙂

    @Edwige : parfait comme d’habitude Gilmour à Pompei comme si on y était.

    • Tornado  

      Le morceau de Guns & Roses : J’ai failli croire que tu t’étais trompé de titre, voire que tu me faisais un troll, avant d’entendre le solo à la 4° minute ! ;D
      Je ne l’aurais pas repéré si tu ne me l’avais pas dit. Mais oui, à écouter attentivement, ça ressemble à une citation. Je ne savais pas les Guns fans du Floyd.
      Moi qui n’aime pas les Guns, je reconnais que la vois d’AXR sur ce titre est très impressionnante.

      • Bruce lit  

        Divers hommages des Guns au Floyd
        https://www.youtube.com/watch?v=v2gFcV1TuYE

        Axl Rose m’éblouit chaque fois un peu plus. C’est un Frontman et un chanteur exceptionnel pour peu que l’on passe outre sa voix. Pendant 20 ans dans les interviews il n’a cessé de dire qu’il vénérait Pink Floyd et le AMUSED TO DEATH de Waters.

        Pink Floyd est un groupe unique de par la la constitution de ses membres. C’est à la fois Serge Gainsbourg / Waters pour le versant noir, désespéré, cynique, misanthrope et sexiste (Waters ne brille pas dans ses paroles d’attention envers les femmes) et Birkin pour la délicatesse, l’émotion et la sensibilité de Gilmour.
        D’ailleurs ses parties vocales sont souvent reprises par des femmes.

        • Eddy Vanleffe  

          « Axl Rose m’éblouit chaque fois un peu plus. C’est un Frontman et un chanteur exceptionnel pour peu que l’on passe outre sa voix. »
          Bruce, tu te rends compte que tu viens de le tuer ton Axl? 🙂

          • Nikolavitch  

            Careful with that Axl, Eugene…

          • Eddy Vanleffe  

            Ben un chanteur dont il faut passer outre la voix, c’est un peu… bizarre… ^^

            Yngwie Malmsteen est potable tant qu’il ne touche pas une guitare… ^^

          • Bruce lit  

            La voix de Rose est très particulière. Manoeuvre écrivait qu’on la déteste d’emblée à la première écoute.
            Rose a été victime d’inceste tout bébé. D’aprés lui-même sa voix est le hurlement d’un enfant en colère et hargneux. C’est une parfaite définition.
            Personne ne me fera dire du mal de ce chanteur.

          • Nikolavitch  

            exemple de chanteur dont la voix me file de l’urticaire, Bob Dylan…

        • Tornado  

          Et d’ailleurs c’est lui qui interprète les femmes (notamment la mère) dans THE WALL.

        • Chip  

          Je regrette profondément l’explosion de l’ego d’Axl Rose qui aura tué un groupe d’exception et gâché son propre potentiel, mais il avait malgré tout à l’époque des sautes d’humilité bien placées. Par exemple son soutien à Soundgarden, dont le chanteur, disait-il, le surpassait largement.

          Pour illustrer ces deux faces contradictoires, lorsqu’Axl daignait monter sur scène, en retard, entouré de son staff personnel, avec vraisemblablement aux pieds de grosses baskets siglées WAR ou AXL, la seule personne autorisée à rester dans les couloirs en même temps que l’Empereur était Chris Cornell.

  • Tornado  

    Ah… Tant de choses à te répondre…

    – Ma saillie contre le manque de reconnaissance de Gilmour : Tu sais que, jusqu’à très récemment, je ne lisais plus de presse rock depuis moult années. Toutes mes connaissances jusqu’alors étaient empiriques. J’ai passé une quinzaine d’années à ne fréquenter que des musiciens, à dévouer tout mon temps de soirées à écumer les concerts de tout sorte (salles, stades, arènes, bistrots, festivals, concerts improvisés chez les uns les autres…). Tout mon entourage était constitué de musiciens, souvent virtuoses. Et beaucoup de bluesmen et de jazzmen. Tous ceux-là méprisaient unanimement Gilmour. Dès que j’évoquais le nom, j’avais droit à la condescendance de types qui ne juraient que par Stevie-Ray Vaughan ou John Mc Laughlin. Alors je le sais bien : Peut-être que la presse rock a toujours estimé Gilmour, mais dans le milieu strict des musiciens et des guitaristes, ce n’est vraiment pas le cas ! Tu as eu un aperçu sur Facebouc quand tu as mis le teaser.

    Oui, le solo avec Bowie est un poil en dessous du LIVE IN GDANSK. Mais quand même, « loupé », tu es dur !
    Coming Back to life est un titre que j’ai toujours aimé, davantage que High Hopes. La batterie façon boite à rythme gâche un peu tout. Mais l’intro et le solo sont quand même sublimes.
    Mother plutôt que HEY YOU. Pour ce dernier titre, tu auras deviné, j’espère, que je le garde sous le coude pour l’article sur Waters…
    Pour THE FINAL CUT, je pense qu’on a du boulot, toi et moi. Comment faire comprendre aux copains que voilà un chef d’oeuvre maudit ? (maudit Waters ! 😀
    )

    • Chip  

      J’ai dû avoir de la chance (et moins traîner dans les milieux de zikos sectaires), SRV, Mahavishnu et Gilmouront toujours été respectés. À vrai dire je pense même que Gilmour fait partie du top 3 de l’unanimité.

      Quoiqu’il en soit, comme le dit Eddy, la poussière de la guerre des chapelles est retombée et Gilmour a sa place assurée au Panthéon.

  • Eddy Vanleffe  

    Un Tornado toujours sur la défensive par rapport à la presse et à la « réputation ».
    toujours est-il que le temps répare un peu tout et qu’une fois n’est pas coutume « You tube » vient remettre à sa place une contre-vérité sans doute un peu exagérée par une certaine presse.
    C’est vrai le hard/heavy est le domaine de prédilection de ceux qu’on appelle les « néo-classiques » mais énormément aussi le blues psychédéliques et les professionnels pas trop obtus vont de l’un à l’autre sans trop se soucier d’une frontière rivière qu’on peut traverser à gué.
    J’ai eu la faiblesse de suivre plusieurs gamins/gamines guitaristes qui font des covers et vous savez quoi? entre les AC/DC, Metallica, Black Sabbath etc… on a toujours TOUJOURS une cover de Confortably numb, c’est presque obligatoire, comme un UV universitaire qu’on ne peut pas sécher. Wish tou were here existe en un nombre de version « metal » incalculable et Another Brick in the wall (voir tout l’album) est un des disques les plus respectés du milieu.
    Ça a peut-être pris du temps à être visible mais c’est là.
    sa technique du « bend » est juste l’égendaire et n’importe quel guitariste étudie ça avec le plus grand respect je crois un peu comme la slide, le tapping etc…
    tout ça je ne savais même pas que ça existait il y a quelques mois, c’est suite à une documentation sur diverses chaines you tube que j’ai appris plein de chose pour un article fantôme que je n’arrive pas à terminer… c’est tellement vaste et passionnant…
    Bravo une fois de plus de venir parler avec passion d’un artiste en présentant notamment quelques trucs plus confidentiels.

    • Tornado  

      « Un Tornado toujours sur la défensive par rapport à la presse et à la « réputation ». »
      Pour le coup je ne l’ai pas fait exprès. Ça doit être des relents qui reviennent ! 😀
      J’écris en ce moment trois nouveaux articles distincts sur la musique. Et je ne pense pas qu’il y ait dedans la moindre pique quant aux rockers puristes ou la presse rock. J’ai failli en mettre une à propos de EXILES ON MAIN ST., album encensé par la presse rock et qui m’a toujours profondément emmerdé, mais je me suis retenu ! 🙂

      • Eddy Vanleffe  

        Bizarre, j’ai profité pour prendre Exile on Main street quand il est passé en kiosque dans une collection librairie (au marché à 1 euro) mais je n’ai pas osé le mettre… je ne sais pas il y un truc qui me retient…

        • Jyrille  

          Bon sang. Mais Exile on Main Street est un chef d’oeuvre. Par contre il est long à digérer, j’ai mis un nombre assez élevé d’écoutes avant de l’apprécier comme un tout et non comme un ensemble de titres malgré la production plutôt homogène. Un de mes potes me l’avait présenté comme ayant quatre faces distinctes : une rock, une soul etc… Maintenant, c’est un disque dont je ne pourrai pas me passer. Mon préféré du groupe avec Let It Bleed (the best one).

          Il faudrait peut-être commencer par écouter quelques titres avant d’enchaîner les 18 :

          Rocks Off
          Tumbling Dice
          Sweet Virginia
          Sweet Black Angel
          Let It Loose
          Sole Survivor

          • Bruce lit  

            C’est un album pas évident mais avec des titres formidables :Sweet Black Angel, oui c’est magique. Je rajoute Happy !

          • Tornado  

            J’ai essayé de le réécouter récemment. En vérité j’ai écouté vite fait deux ou trois titres. J’avais prévu d’être plus insistant mais je n’ai pas eu le temps et je suis parti en vacances.
            J’envisage – peut-être – un article plutôt ambitieux sur la chute du mouvement hippie via un poignée de films. Et au programme j’ai GIMME SHELTER et le festival d’Altamont. EXILES en étant le prolongement, je vais y retourner bientôt quoiqu’il en soit…

          • Tornado  

            – Rocks Off : Comme ça, juste la musique (je n’écoute pas les paroles), c’est un boogie plutôt banal. Malgré les arrangements avec tous les cuivres.
            Ce n’est pas « mon rock ». C’est trop basique. Mais je ne peux pas dire que c’est mauvais.

            – Tumbling Dice : Oui, un classique stonien, qui illustre leur penchant vaudou branché soul, avec ses choeurs gospel. Bel ouvrage.
            Mais là encore, ce n’est pas le versant qui m’intéresse dans leur discographie. La sauce ne prend pas.

            – Sweet Virginia : Ici c’est leur exploration country rock. Rendue légendaire par leurs frasques californiennes et leur copinage avec les pionniers du genre, en particulier Gram Parsons.
            Le morceau évolue en cours de route de nouveau vers le gospel. C’est assez sophistiqué.
            Mais ça reste du Stones. Je n’accroche toujours pas. Je préfère très largement les titres voisins de Sticky Fingers.

            – Sweet Black Angel : Ballade sympa. Je n’accroche pas du tout aux arrangements pour les harmonies vocales. Et encore moins à l’harmonica.

            – Let It Loose : Le morceau le plus long de l’album. Là aussi très proche de Sticky Fingers (Wild Horses). Bel ouvrage également avec les choeurs gospel et les claviers.
            Là encore c’est difficile à expliquer. Il me manque quelque chose, une étincelle. Je trouve ça terriblement banal. Malgré le faste et la suproduction de l’ensemble, ça sonne comme du Stones très basique.

            – Sole Survivor : Bon groove sur le départ. Mais ensuite ça part dans tous les sens. Et paf ! Ça y est ! j’ai compris ! Je déteste avoir la sensation qu’un morceau n’aille pas à l’essentiel, et c’est tout l’album qui me la procure.
            Ce morceau là me donne particulièrement mal à la tête.

            Tu vois, j’ai vraiment essayé. Et j’ai vraiment fait un effort d’attention.
            La sauce ne prend décidément pas avec cet album. Aucun titre ne fonctionne sur moi. J’ai la sensation qu’ils ont voulu mettre le paquet, (Riffs rocks hyper chiadés comme d’hab, claviers en cascades, section de cuivre généreuse, choeurs gospels en pagaille), et que le résultat est paradoxalement extrêmement banal. C’est en tout cas de cette manière qu’il sonne dans mon cerveau.

            Pour donner une idée de ce qui fonctionne, je vais essayer de faire mon propre best-of :
            – Lady Jane (ballade ultime).
            – Under My Thumb (magnifique groove de Charlie Watts, ultra dépouillé).
            – Paint it Black (couplet et refrain redoutablement marquants. Direct. A l’essentiel).
            – Sympathy for the Devil (Culte. Trippant du début à la fin. Unique en son genre).
            – Hot Stuff (la rencontre du rock et du funk. Assez irrésistible).
            – 100 Years Ago (Sans doute un de leurs meilleurs titres. La double envolée frissonnante de Mick Taylor est extraordinaire. Le seul autre titre qui rivalise dans mon esprit c’est le Down By The Seaside de Led Zep).
            – Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker) (Riff et groove abrasif (guitare wah-wah incluse). Là ça fonctionne à mort sur moi. Le morceau reste sur ses rails jusqu’au bout).
            – Angie (Mon côté midinette. J’assume).
            – 2000 light years from home (Sans doute ma préférée. Un morceau hypnotique, magique, le meilleur du pysché (et pourtant j’ai toujours eu du mal avec le psyché (jamais réussi à accrocher à tous les Grateful dead, Jefferson Airplane et même à Janis Joplin, chanteuse extraordinaire, à chaque fois minée par un groupe à la ramasse))).
            – She’s a Rainbow (Chef d’oeuvre. Et dire qu’on démoli Their Satanic qui contient ces deux perles là. Ben mon vieux…).
            – Time Waits for No One (Un titre qui me file les frissons à chaque fois. J’ai toujours trouvé que ça ressemblait à Mindnight Oil. Ces derniers auraient-ils pensé à ce morceau ?).
            – Fingerprint File (Purée si c’est pas la classe ce titre ! Il me fait quasiment le même effet qu’un Sex Machine de James Brown ! Et Michael Jackson l’a forcément entendu avant de se spécialiser dans ses petits couinements, non ?).
            – Gimmie Shelter (Je dirais qu’il y a ici tout ce qui me manque dans Exiles On Main St. Là ça m’accroche !).
            – Live With Me (Idem).
            – Monkey Man (Cosmique. L’intégration du piano est magique).
            – Miss You (Grand tube. La rencontre entre le rock et le disco. Même l’harmonica fonctionne !).
            – Brown Sugar (Encore un riff imparable. Là je suis vraiment conquis par les arrengements. Rien en trop).
            – Wild Horses (Hommage au country rock et à Gram Parsons, qui a inspiré le titre et sans doute composé une partie. L’interprétation de Jagger est particulièrement habitée).
            – Can’t You Hear Me Knocking (Fan ! Quel groove ! Jagger est au top aussi).
            – Bitch (idem).
            – Sister Morphine (J’ai du mal à m’avouer que j’aime une chanson qui célèbre cette drogue de merde. Pourtant… C’est tellement beau).

          • Jyrille  

            Merci pour tes retours détaillés Tornado ! Je peux comprendre pour les titres de Exile. C’est souvent ce qu’ils donnent comme effet au début. Mais une fois que tu connais l’album, après un certain apprivoisement, les mirceaxu sonnent bien plus importants que ça, un peu comme des épures, des classiques instantanés.

            Merci pour ta liste best of, c’est presque parfait, car je déteste Miss You, mais tout le reste je suis totalement d’accord avec toi, même si moins fan de 2000 Light Years From Home. J’ajouterai Dead Flowers, Street Fighting Man, Salt Of The Earth, Memory Motel, Star Star, You Can’t Always Get What You Want, Time Is On My Side, Get Off Of My Cloud etc…

          • Bruce lit  

            Pour avoir joué sur scène MISS YOU, je me suis rendu compte de l’énergie que ce titre requiert pour la chante correctement. Quel titre !

          • Tornado  

            Ah oui ce sont tous de bons titres. Quasiment tous dans mes albums préférés (sauf les deux derniers), donc…

  • Tornado  

    Un grand merci à Edwige pour l’illustration, superbe comme d’habitude.
    J’adore le principe du kaléïdoscope à la Warhol. Voilà qui m’inspire : Ce portrait en quatre parties me donne carrément plein d’idées pour la suite des opérations… 🙂

    • Jyrille  

      J’ai cru que c’était une photo. Superbe boulot Edwige, et Tornado a raison, l’inspiration de Warhol colle super bien ici.

  • Présence  

    Tornado visionnaire en le choisissant comme son idole dès son plus jeune âge !

    Sympathique illustration d’Edwige pour conjurer la beauté du jeune David, avec comme d’habitude, un visage superbement rendu.

    J’ai retrouvé mes impressions dans la plupart de tes commentaires : il n’a jamais brillé loin de Pink Floyd (aucun fait d’armes propre à défrayer la chronique), une musique envoûtante, facile d’écoute, immédiate dans son rapport avec l’auditeur.

    Le choix des morceaux : j’en ai retrouvé certains que je connaissais, certains dans une autre version, et certains que je n’avais jamais écouté. C’est terrible : dès que j’écoute un de ses morceaux en solo, j’ai la sensation d’écouter du Pink Floyd light, avec des arrangements similaires pour les chœurs. Impossible de m’y intéresser.

    • Présence  

      Suite à la lecture de ton article, je suis en train d’écouter Delicate sound of thunder, chose que je n’avais jamais faite.

      Je ne peux pas résister à l’envie de mettre le lien vers la vidéo de Florent Garcia consacrée à David Gilmour :

      https://www.youtube.com/watch?v=xD4oq153cm8

      • Tornado  

        Merci, tu as bien fait.
        J’avais déjà vu cette vidéo mais elle a parfaitement sa place sur cette page.
        Une petite vidéo très pédagogique, qui permet de percevoir le génie de Gilmour : Un jeu simple en apparence, mais construit de manière extrêmement sophistiquée.

  • Manu  

    Que rajouter de plus? Entre l’article très complet et bien analysé, et les commentaires qui suivent, la boucle est bouclée.
    J’ai plutôt grandi avec le jumeau musical de David Gilmour : Mark Knopfler. Mais la presse spécialisée guitare aime toujours faire la comparaison et le rapprochement entre les deux gaillards. Avec le temps, en terme de son, le cristallin de la strat’ de Gilmour me parle d’ailleurs davantage. Quand je ne joue pas de la musique de furieux, j’aime jouer de l’ambiant avec un son bien clair plein de réverb, et pas mal de monde me font la réflexion que ça sonne « comme le gars de Punk Floyd ».
    Grand merci pour cet article en tout cas, j’y ai appris plein de choses.
    A titre personnel, le meilleur solo de Gilmour restera celui de « High Homes » que je ne souhaite jamais apprendre comme le maître tellement cela ferait disparaître la magie de l’originale.

    • Tornado  

      @Manu : Tu mens ! Je t’ai vu reprendre ce solo sur FB. Et c’était super bon, d’ailleurs, sacripan ! 🙂
      Pour moi Knopfler a toujours été un peu un faussaire. Ce type pompait tout sur Pink Floyd, en cherchant à donner l’impression que Glimour était moins bon que lui… A l’arrivée, son oeuvre n’arrive pas à la cheville de celle de son modèle…
      Quoiqu’il en soit, et bien qu’il soit unanimement démoli par les puristes, je n’arrive pas à détester Knopfler. Dès qu’il prend le manche, il se passe quelque chose d’intéressant, je trouve…
      Sa musique est assez plate. Mais son jeu est toujours flamboyant. Du coup ce n’est jamais déplaisant. C’est étrange !
      Je garde quelques titres de Dire Straits dans mon I-phone (Brothers in Arms, Private Investigations, Ride Across the River, Six Blade Knife, In The Gallery, Sultans Of Swing). Mais pour moi, tous ces titres, à part le dernier qui sonne Americana, c’est un peu du sous Pink Floyd, exactement comme le Floyd post Waters.

      • Manu  

        Haha merci pour le compliment cher Tornado, mais mon solo sur FB n’était que de l’improvisation, et certainement pas celui de David. Je n’en aurai jamais l’audace.
        David et Mark ne sont pas du tout les mêmes types de joueurs ni compositeurs.
        Pour Mark :
        – il est gaucher mais joue en droitier, ce qui lui donne une attaque et un vibrato de note complètement différents de ses confrères.
        – Le son qu’il emploie est pans les fréquences médiums là où David joue dans les fréquences aiguës.
        – il joue aux doigts lui donnant cette expressivité typique de la country ( il a été toujours fan de Chet Atkins) et n’a rien à voir avec les guitaristes jouant au médiator
        – ses compositions diffèrent de David car, si comme lui il utilise les silences a bon escient, Mark a une fibre moins « ambiante ». David utilise pleins d’effets là où Mark n’en veut pas. Du coup les compos sont très différentes car plus limitées.
        – avec le Floyd on est dans le rock psyché et éthéré. Avec Dire straits, on est dans la poprock country.
        Juste mon point de vue hein? 😉

        • Surfer  

          @Manu,
          Merci pour ces précisions, je n’aurai pas dit mieux !
          Il y a trop de différences pour pouvoir comparer les 2 guitaristes.
          Le fingerpicking cher à Knopfler est le plus évident.( je crois que dans les grands guitaristes modernes il est le seul avec Jeff Beck à utiliser cette technique )

        • Tornado  

          Ah, je crois que je me suis mal exprimé ^^.
          Bien sûr que le jeu de ces deux guitaristes est très différent. Un rock ambiant, lent, psyché et bluesy chez Gilmour. Un country rock épique chez Knopfler.
          Mais n’empêche qu’il m’a toujours paru évident que Dire Straits essayait régulièrement de chausser les pantoufles de Pink Floyd. Tous leurs albums sont constellés de titres planants avec des accords de guitare cristalline (ceux que j’ai cités plus haut). On sent une influence, une volonté de toucher le même public et en même temps, comme le jeu est différent, on sent aussi une forme d’arrogance, parce que Knopfler veut montrer qu’il est virtuose, LUI.

          Dans la série télévisée French and Saunders, Gilmour et Knopfler ont participé ensemble à un sketche, « The Easy Guitar Book Sketch » (avec également Lemmy et Gary Moore). Knopfler y fait exprès de reprendre le technique de Gilmour pour avoir le même son que lui. Si ça c’est pas une note d’intention du genre « ce que tu fais je le fais les doigts dans le nez »…
          C’est aussi juste mon point de vue : Knopfler m’a toujours donné l’impression qu’avec Dire Straits, il essayait un peu, par moment, d’être Pink Floyd à la place de Pink Floyd (tout en ayant un jeu très différent).
          🙂

          • Surfer  

            Pas de problème, pour ma part j’avais bien compris ce que tu as voulu dire.
            Outre la technique, si on parle de virtuosité et d’émotion David est au dessus de Mark.
            Juste pour rebondir sur la technique et le fingerpicking je m’aperçois que je me suis trompé. Je ne suis pas sûr que ce soit le terme exact pour la technique Fingerstyle de Mark. La variante qu’il utilise est le chickenpicking.
            Désolé pour les guitaristes puristes!
            Ce que je voulais surtout souligner c’est que depuis la guitare électrique et le plectre il est l’un des seul avec Jeff à jouer directement avec les doigts.

        • Bruce lit  

          Je n’ai jamais aimé Dire Straits. Le titre MONEY FOR NOTHING étant la quintessence de tout ce que je déteste.
          Ton solo sur High Hopes est très bien. C’est une impro et on sent que tu te calques sur le minimalisme de Gilmour. En plus tu n’as pas de Pedal Steel Guitar…
          Les Solo : je n’ai jamais aimé ça quand j’apprenais à jouer. Mon truc c’était la rythmique. Je dois encore pouvoir jouer ceux de Wish You Were Here et Mother.
          On n’en parle pas, mais il y a chez Pink Floyd de très chouettes arpèges acoustiques : Goodbye Bluesky notamment.
          La rythmique flamenco de Dogs également.

          Mes critères de guitar hero :

          Etre aussi intéressant en rythmique et en solo
          Avoir le sens de la mélodie. Les solos de Gilmour sont immédiatement identifiables et chantonables.
          Proposer des riffs ou des accords différents. Le mec de BLack Sabbath ou de AIC étaient très forts pour ça.

          Ce qui a manqué à Gilmour pour réussir sa carrière solo, Tornado ? Un sens de la composition ou tout du moins du concept. David est nul en paroles et c’est sa femme qui depuis 25 ans les lui écrits au grand plaisir de Roger Waters qui ne manque jamais une occasion de lui balancer des blagues sexistes là-dessus.
          Gilmour est de la race des Goldman : un musicien discret, antistar au possible et ça en solo, ça ne pardonne pas.

          Tu connais cette vidéo : les retrouvailles glaciales entre Waters et lui quelques années avant le live 8. Ils répètent dans les mêmes studios. Rick Wright n’est pas là et la rencontre est encore plus tendue qu’un sommet Israelo-Palestinien :

          https://www.youtube.com/watch?v=p3FL0Tezc6A

          Sur la vidéo avec Bowie, je la trouve vraiment très émouvante. Il s’agit d’une de ses dernières prestations live. On y voit un Bowie très fatigué, présent mais absent en même temps. Son humilité est touchante : il refuse d’occuper le devant de la scène alors qu’il était absent depuis des années.
          J’adore sa partie vocale.

          • Tornado  

            Mais comment fais-tu pour connaitre toutes ces vidéos ?!!!

            Bowie te fout tous les poils au garde-à-vous sur cette interprétation de COMFORTABLY NUMB. Et effectivement il est très humble. Ils vont d’ailleurs tous le rechercher à la fin du concert pour le mettre en avant, comme s’il avait oublié de revenir !

            Attends un peu, je réfléchis :
            Cyrille à la basse.
            Toi au chant et à la guitare.
            Manu en lead guitar
            Moi à la batterie.
            Ça y est, on le tient notre groupe de rock ! 🙂
            Y a plus qu’à mettre Kaori et Eddy en agents, Nikolavitch et Edwige en maquettistes pour les pochettes et les affiches, Patrick aux finances, Présence et JP en groupie et Matt en videur, et c’est parti ! 😀

          • Bruce lit  

            Ah Ah, très bien JP en groupie ! Présence, hors de question…No future avec un gars qui dans ses heures de débauches boit du jus de tomates.
            La vidéo est présente sur le DVD David Gilmour au Royal Albert Hall. Avec la vidéo de Bowie également.

  • JP Nguyen  

    Euh… sorry, je décline le rôle de groupie…
    Par contre, je viens d’aller écouter la reprise de « High Hopes » par Manu sur Facebook et c’est sûr qu’il y a du level !

  • Kaori  

    Bon, ça m’a pris la journée, et il me reste encore un morceau à écouter, mais là, plus le courage, je ferai ça demain !

    Aloooors…

    1 – Tu me colles en agent ? Ça va pas, non ? Vous fondez un groupe et j’ai même pas le droit de chanter un peu ?!

    2 – Je passerai sous silence mon ignorance par rapport à ce groupe que j’ai longtemps confondu avec deux autres…
    Donc merci pour cet article qui m’a donné envie de lire tous les autres consacrés à ce groupe. J’ai déjà lu le WISH YOU WERE HERE, où j’ai cru que tu avais mis une photo de ta mère 😀

    3 – Au final, mis à part que je me suis endormie sur le morceau de 18 minutes (YOU VE GOT TO BE CRAZY), j’ai beaucoup aimé COMFORTABLY NUMB, les parties où Gilmour chante me foutent des frissons. J’ai encore un peu de mal à identifier les voix des deux chanteurs. Gilmour a une voix plus velouteuse, beaucoup plus agréable. Mais un peu trop « neutre » pour moi.
    Mais celle que j’aurai mis en 1, c’est une que je connaissais déjà : WISH YOU WERE HERE.
    J’ignorais tout de Syd Barrett, de sa déchéance et de cet album. L’écouter en live en sachant cela, ben, ça remue pas mal…

    4 – De leurs jumeaux maléfiques, j’aime uniquement BROTHERS IN ARM, qui me fiche les boules aussi à chaque fois…

    • Kaori  

      5 – De quelles réactions tu parles concernant Gilmour sur FB ?

      • Tornado  

        Ah ben cool, on te mettra aux coeurs avec JP alors ! 😀

        Syd Barrett : Le titre qui lui est directement dédiée, c’est SHINE ON YOU CRAZY DIAMOND, que tu n’as pas encore écouté (N°1 dans ce top 10).

        Je ne trouve pas la voix de Gilmour neutre. C’est une voix que je repère à 100 km. Et en principe je repère aussi très vite les (nombreux) chanteurs qui essaient de le singer.
        Sa tessiture est très large. Essaie de comparer le titre 5 (YOUNG LUST) avec le bonus (ANOTHER BRICK IN THE WALL).

        • Kaori  

          Alors pour SHINE ON YOU, si si, j’ai écouté la première partie, j’ai cru que j’avais aussi écouté la deuxième partie, mais l’article me dit qu’il me restait encore 4 minutes…
          Comment dire ça… Tu te rends compte que ça fait un total de 40 minutes ? 40 minutes instrumentales quasiment… Alors un ou deux soli de guitare dans un morceau de 6-8 minutes, je veux bien, mais là…. ça fait longtemps que mon oreille a décroché 😀

          Pour la voix de Gilmour, je comprends que pour toi qui es né musicalement avec cette voix, elle te soit parfaitement identifiable et tout sauf neutre. Pour moi qui ne les ai entendu que de temps en temps, c’est plus compliqué… Surtout que plus je vieillis, plus ma mémoire et mon oreille sont défaillantes… Je commence à avoir du mal à reconnaître des voix que je connaissais par cœur il y a encore quelques années. Alors en mémoriser une nouvelle, tu penses…

          Pour les critiques dont tu parles, j’ai farfouillé sur FB, je ne retrouve rien… pourtant ça me dit quelque chose…

          PS : ok pour les chœurs 😀

          • Bruce lit  

            @Kao’
            Il n’est pas facile de s’immerger dans 25 minutes d’instrumentaux. Il n’y a qu’avec Pink Floyd que j’y arrive.
            La voix de Gilmour n’est pas spectaculaire. Elle est même assez banale, ce n’est pas une voix de chanteur lead comme celles de Roger Daltrey (The Who), Robert Plant (zep’), Freddie Mercury ou David BOwie.
            C’est une voix de musicien qui a son cachet comme celles de Pete Townsend (The Who), Martin Gore (Depeche Mode) ou Neil Young.
            Gilmour maîtrise joliment ses aigus. Je suis sûr que tu aimerais sa reprise du PÉCHEUR DE PERLE de Bizet.

            Sur les débats, bien entendu, à partir du moment où tu dresse un palmarès, celui-ci est forcément subjectif et imparfait. Mais il est, je le répète, des groupes de 1ère division et Pink Floyd en fait partie. Pelé et Trezeguet sont deux joueurs de foot. L’un est légendaire, l’autre a du talent…

          • Kaori  

            Voilà c’est ça : pas une voix lead. On sent qu’il est plus axé guitare que voix. Mais Roger Waters, pareil, c’est pas une grande voix non plus.
            Contrairement à Midnight Oil par exemple où tu reconnais immédiatement le chanteur.
            Martin Gore, tu as raison. Je le reconnais bien parce que j’ai écouté pas mal de DM, mais c’est dans le même genre, le vibrato en plus pour M. Gore.

            Pour l’instrumental, ouf, tu me rassures ^^;
            Tornado en parle comme d’un chef d’oeuvre et je ne doute pas que c’est une oeuvre exceptionnelle, mais il me manque beaucoup de « clés » pour la ressentir. Comme dirait Présence « ça ne provoque rien en moi ».

      • Tornado  

        Lorsque Bruce a posté le teaser de cet article sur FB, il a écrit « le plus grand guitariste de tous les temps ». Immédiatement, il y a eu une volée de moqueries et de protestations outrées, avec à la volée une tripotée de guitaristes soi-disant bien plus forts que Gilmour. certains se sont d’ailleurs un peu ridiculisés en citant des Malmsteem (chais jamais comment il s’écrit ce crétin) et compagnie. Pour moi ça montre bien le mépris que beaucoup ont pour un guitariste peu démonstratif comme notre Big Bend.

  • Steve  

    Merci pour cet article!
    Beaucoup de choses ont été dites alors je vais essayer d être bref
    Tes choix sont très objectifs et donc pas discutables, j aurai mis there s no way out plutot que murder et le riff de young lust m a toujours ennuyé, pour le coup je prefere la chanson qui n est que ds le film et les concerts de Waters what shall we now qui reveille vraiment la première partie de the wall.
    Perso suis un fan ultime de animals bien sur dark side et shine on mais aussi de meddle et des 2 bo more et obscured by clouds… si ces derniers sont les plus meconnus il me semble que ce sont ceux ou le floyd est un vrai groupe et qui sort des longs intrumentaux ( d apres eux ils n etaient pas capables de faire de chansons courtes…)
    Il est a noter que entre dark side et final cut le theme se resserre de plus en plus autour de l individu
    Pretexte de l espace sur dark side pour parler de la vie l amour et la mort en général, shine on crise sur l amitié et la trahison, trahison de l elite sur animals, hypocrisie du show-business ds the wall et enfermement sur soi meme ds the wall, depression et envie de suicide dans final cut… il n y a qu a constater de cette longue pente descendante pour voir que le Floyd ne pouvait qu exploser.
    Son deuxième problème est qu il a ete le premier a montrer toutes ses dissensions a travers un procès ridicule pour garder un nom alors que bien d autres groupes s étaient séparés pour raison d argent et d egos ( beatles les premiers…)
    Ensuite le floyd donne l impression qu ils etaient les premiers a ne pas aimer leur propre groupe ( shine on tend tout de meme le baton pour se faire battre aux adorateurs de Barett!) et comme les kinks, rien ni personne ne re pourra les faire jouer ensemble.
    Enfin leur séparation debut annees 80 tombe en plein post punk, new wave; pas etonnant que moment laps of reason ( qui est tres bien si on fait abstraction d une prod très datée, les remix sur early years sont tres intéressants a ce niveau) aient enterré la monture du floyd de gilmour malgré une tournée et un accueil incroyable. Bien d autres grands noms se sont plantés royal a cette epoque: bowie, alice etc… mais je crois que c est qu on retient helas le plus des Floyd…
    Très beau dessin de Gilmour au passage!!!
    Pour moi il est le meilleur guitariste au monde; chacun de ses solos ont une ame, une particularité. Biensur on peut discuter technique, pour moi c est d abord et toujours l emotion qui prime… car une emotion eveille une image, une image un souvenir ou une histoire… que ce soit sur atom heart mother, shine on, comfortably numb ou sur final cut sa guitare et les autre membres du groupe nous transportent dans un espace musical ( c etait leur grand projet) hors de tout autre style musical….

  • Tornado  

    MURDER a toujours été l’un des seuls titres que j’arrivais à écouter sur l’album ABOUT FACE (there s no way out est sur l’album précédent). Et j’étais bien content de pouvoir montrer cette version live qui dépote dans sa seconde moitié, avec un jeu hard inédit chez Gilmour.

    Pour YOUNG LUST, mon choix a été dicté, comme dit dans l’article, par cette voix magnifique que livre Gilmour dans cette démo. Je n’arrive toujours pas à comprendre qu’on puisse lui trouver une voix banale. Pour moi c’est l’une des plus belles, l’une des plus pures de l’histoire du rock. Grand fan de new prog, je perçois bien aussi à quel point toute une génération de chanteurs essaient de la copier. Son legs n’est pas uniquement guitaristique !

    Plus jeune j’ai été très affecté par toutes les affaires sordides qui déchiraient le groupe à coup de procès. Je me souviens que j’avais lu une interview de Waters qui m’avait horrifiée : Il disait de Gilmour que ce n’était pas un ami, mais juste un « collègue de travail ». Cette phrase avait énormément choqué le gamin que j’étais, jeune naïf qui voulait croire que ses idoles étaient de belles âmes qui s’aimaient les uns les autres comme dans un conte de fées… C’est en partie à cause de ce choc que j’ai progressivement arrêté de lire la presse et les livres rock.
    Aujourd’hui je suis guéri. Le fait que tous ces musiciens ne s’entendent pas et s’entredéchirent n’a plus aucune importance pour moi qui ai compris que seule la musique compte. Et que tout ce qu’il y a autour la nourrit de toute façon. Et qu’elle est probablement plus intéressante quand les artistes sont tourmentés que lorsqu’ils vivent un bonheur sans nuages…
    Et du coup je recommence à lire des tonnes, et des tonnes, et des tonnes de bouquins et magazines sur le rock ! 🙂

    • Eddy Vanleffe  

      Je persiste à croire que si quelques esprits chagrins reprochent des trucs à Gilmour, il est désormais plus que respecté. j’ai écouté la version live de confortably numb, le solo est magnifique à écouter, peu importe qu’un exégète nous assène un truc du genre : »il n’utilise qu’une corde » ou ce genre d’imbécillité…
      c’est beau.point!
      moi qui est fait mon parcours à l’envers en écoutant d’abord du Metal avant d’élargir mon panel de disques…
      Je dois dire que malgré leur réflexes de minorité opprimée, la presse metal me donnait au moins l’impression d’avoir les mêmes oreilles que moi, alors que les autres, à part pour relater ce qui est de l »‘histoire, oui les chroniques des disques et leur façon de décoder la qualité de ce qui doit être écouté qui m’a toujours laissé comme une sorte d’idiot du village sur le côté de la route.

      bon après Malmsteen, c’est un peu l’ambulance, il est un fleuron du néoclassique, s’il faisait un truc du genre participer à un opéra ou une symphonie… je crois qu’il y serait à sa place et qu’il y brillerait…
      je n’aime pas ses disques mais c’est un musicien exceptionnel. je respecte totalement son talent.
      dans ce style j’adore bien plus Blackemore qui lui a un vrai talent de composition et une façon de jouer qui épate, sans saouler…

  • Jyrille  

    Bon, j’y vais mais cette fois-ci je vais procéder différemment : d’abord j’écoute tous les morceaux, après je lis. Déjà, excellent titre. Ensuite, j’aime beaucoup Gilmour, y compris sa voix, mais qui ne l’aime pas ?

    D’ailleurs, je me mate d’abord cette vidéo, car Gilmour fait partie des guitaristes qui fascinent mes potes qui gratouillent : https://www.youtube.com/watch?v=xD4oq153cm8

    Entre parenthèses, le nombre de vidéos qui s’incrémentent, vils tricheurs :

    Wish You Were Here (1) : rien à dire, parfaite, la plus touchante du Floyd, je suis fan.

    So Far Away (3) : c’est pas la chanson de Dire Straits, ok. Y a pas photo, ça ressemble à du Floyd, à celui qui viendra après, comme le A MOMENTARY LAPSE OF REASON, un des tous premiers cds de ma collection (et qui n’en fait plus partie depuis longtemps). C’est pas désagréable mais pas transcendant non plus. Les descentes de piano et les choeurs, c’est de la prod qui en général m’ennuie. Ca sonne finalement pas mal Elton John non ? La version live n’apporte rien je trouve.

    Murder (4) : ah ce son de basse fretless… toute une époque. Tu sais qui joue là-dessus ? C’est pas Pino Palladino ? La chanson ne me touche pas. C’est un peu toujours pareil lorsqu’on découvre… Y compris le solo et le passage upbeat.

    Coming Back To Life (5) : houla, pas du tout pour moi. C’est dans la droite lignée du A MOMENTARY LAPSE…

    The Final Cut (6) : l’album que j’ai découvert il y a deux ans. Que je n’ai pas spécialement envie de réécouter. Ca me fait trop penser à The Wall (surtout les violons au bout de 1’30 et le chant de Waters). Je glisse dessus, je n’accroche pas.

    Young Lust Demo (7) : forcément moins bonne que la version finale, mais la partie de guitare est bien cool.

    Mother (8) : j’adore. Cette version est chouette aussi, ils imitent un peu les Beatles question arrangements.

    You Gotta Be Crazy (9) : purée 18 minutes ? Ah ah mais non gros malin, c’est DOGS ! Bon et bien je ne connaissais pas cette version. Le clavier et même la guitare folk sonnent étonnament très Genesis de la même période. J’aime bien, mais je n’ai toujours pas réécouté ce disque (Animals) depuis le dernier article sur le Floyd.

    Comfortably Numb (11) : ah, le voilà le morceau ultime, les solos que tous les guitaristes veulent faire… j’aime bien, mais en tant que chanson, ce n’est pas celle-là que je retiens de l’album. Mais bon, ultra-classique et mètre-étalon. La première version live est assez impressionnante dans les moyens utilisés, le professionalisme et les solos de Gilmour. D’ailleurs tu me rappelles que je dois mater le blouré du Wall de Waters, celui d’il y a quelques années. La seconde version est plus anecdotique, elle vaut pour la présence de Bowie surtout (et son chant écorché), mais ça sonne vraiment comme des potes qui se font plaisir.

    Shine On You Crazy Diamond (13) : rien à dire, le top. J’ai un album avec uniquement ce titre, mais découpé selon ses 9 parties, ou en un bloc, puisqu’à l’époque il était impossible de le mettre sur une face de vinyle. Avec une version un peu remixée qui n’ajoute pas grand chose à l’originale. Impossible de retrouver la référence. Il doit faire partie d’un coffret je pense. Un des meilleurs titres du Floyd, et la plus longue. De toute façon je le répète, pour moi, j’ai juste besoin de Meddle, Dark Side of the Moon et Wish You Were Here.

    Bonus (14) : était-ce nécessaire, tant ce titre est ultra connu ? Le seul réellement connu du grand public avec Money et Wish You Were Here, d’ailleurs. On en avait parlé de toute façon.

    Et maintenant, je dois tout lire…

    • Tornado  

      So far Away : Le rapport avec Elton John ? Le piano peut-être. Et ? C’est un défaut ?

      Le bonus (Another Brick In The Wall) : Pas nécessaire. Sauf dans mon idée de compiler, article après article (si ça se fait), la quintessence du groupe. Et celui-ci, rien que pour le retentissement planétaire, le solo, le clip, et tout le toutim, doit y apparaitre. Sauf que je n’avais pas envie d’en parler plus que ça (faire tout un commentaire sur le côté maladroit du discours anti-éducation, c’est chiant, non ?). Donc Hop ! dans les bonus !

    • Jyrille  

      Tu es à la limite de la mauvaise foi mais passons ^^

      Elton John, c’est pour moi très compliqué de l’écouter après 1979, A Simple Man et son horrible Song For Guy. Donc oui, parfois, c’est pas génial, ce son Elton John. Ici ça passe mais je suis étonné de la filiation.

      Ah tu vois, rien qu’un bonus, c’est de la mauvaise foi, puisque ce titre fait pour toi partie des Top 10 de Gilmour ! Rien que pour son solo (fantastique il est vrai)…

      • Tornado  

        Je n’écoute pas non plus Elton après les années 70 (et même pas à partir de SIMPLE MAN, je m’arrête juste avant, avec BLUE MOVES). Par contre j’adore Song For Guy. Je l’écoute depuis que je suis gamin.

        C’est vachement dur de faire un TOP 10. Je m’arrache les cheveux à chaque fois. Et je n’y arrive jamais vraiment puisqu’il faut faire des choix spéciaux. Je le dis dans l’article : si j’avais vraiment dû faire un TOP 10 Gilmour au sens strictement musical, je me serais restreint aux années 70. Mais là, j’ai choisi de couvrir toute sa carrière. C’est donc tout de suite devenu plus conceptuel, et plus compliqué.

        • Jyrille  

          Je suis totalement d’accord, c’est très compliqué de s’en tenir à 10, surtout lorsque l’on adore un artiste ou un groupe. D’où l’intérêt d’essayer ! J’ai pu le voir sur Queen, Bob Mould et Collins, alors que justement je voulais également ratisser plus large que ce que je préférais (lorsque j’ai demandé à Maël de me faire son top 10 de Bob Mould, il m’a dit « trop dur… moi je mettrai tout le premier album de Sugar ! »).

          Je crois que Song for Guy, que je connais également depuis tout gamin (j’avais donc 5 ou 6 ans), doit être liée à un traumatisme ou une mauvaise période dont je ne me souviens pas. Ce qui est sûr, c’est que je la déteste.

  • Jyrille  

    Merci pour l’article, j’apprends une tonne de choses (en plus d’un tas de trucs que je savais déjà, notamment ton amour de la musique facile à écouter ^^), et tu peux voir que je ne suis pas un vrai fan puisque je n’avais pas compris que Young Lust était en fait ici Empty Spaces.

    J’ai écouté la version live de Shine On You seconde partie (enfin, 6-9) : je confirme, superbe.

    Il faut qu’on me réexplique un truc avec le film de Parker : le Floyd a tout réenregistré ? Tout réarrangé ? Je n’ai jamais compris, surtout que le film suit la sortie de l’album de peu d’années non ?

    Je me souviens de la version de Arnold Layne chantée par Bowie, j’aime bien. Ca lui colle mieux à la peau que Comfortably Numb.

    Je réécoute The Narrow Way (16, pas pu réécouter Cymbaline) : détachée du reste de l’album, elle sonne en effet beaucoup mieux. Merci pour la redécouverte !

    Je ne connaissais pas FAT OLD SUN (17) dans cette version mais j’aime bien. Aucun souvenir de la version originale. Pareil, le clavier sonne comme celui de Genesis.

    Bonne idée la discographie finale, je note. J’écouterai les titres de Macca (18), Bryan Ferry (19) et BB King (20 !!) plus tard.

    • Tornado  

      C’est pas que je n’aime que la « musique facile à écouter », j’écoute également plein d’autres trucs compliqués (au hasard du jazz, du classique ou du Magma (presque un genre à lui tout seul celui-là 😀 )), c’est que j’ai particulièrement du mal à accepter que ce soit un argument pour descendre un tire que l’on n’aime pas (« trop facile = pas bon »). Je pense au contraire qu’il est très difficile de faire un truc facile à percevoir. C’est d’ailleurs fort bien expliqué dans la vidéo de Florent Garcia. Je pense la même chose pour les autres mediums. Par exemple je suis convaincu qu’il est mille fois plus difficile de réaliser une bonne comédie, universelle, pleine de rythme et d’émotion, qu’un trip arty à la Godart. Pour avoir un peu étudié les arts plastiques et le cinéma, et avoir visité les arcanes de ces médiums, je suis sorti totalement convaincu sur ce point.

      Merci pour tes retours. Je reviendrai répondre plus longuement. 🙂

      • Jyrille  

        Je suis complètement d’accord avec la difficulté de faire simple. C’est évident dans tous les domaines quand on y réfléchit un minimum.

        @Bruce, merci pour tes explications.

    • Bruce lit  

      Il faut qu’on me réexplique un truc avec le film de Parker : le Floyd a tout réenregistré ? Tout réarrangé ? Je n’ai jamais compris, surtout que le film suit la sortie de l’album de peu d’années non ?
      THE WALL, le disque sort en 1979. Le film en 1982 : certains morceaux ont été réorchestrés notamment MOTHER (plus belle que l’original) et WHEN THE TIGER BROKE FREE qui finira sur la réédition de FINAL CUT. Mais très vite Waters se rend compte que les quelques bruitages rajoutés sur le film ne suffiront pas à remplir un disque.

    • Tornado  

      J’ai longuement fantasmé sur quelques versions alternatives, en live, de SHINE ON. Elles existent, mais malheureusement dans des bootlegs avec un son absolument catastrophique. Or, Pink Floyd ne supporte pas la demi-mesure en matière de son. J’ai été déçu à l’écoute du coffret IMMERSION de WISH YOU WERE HERE car la version de SHINE ON, issue du live at Wembley de 74, est assez anecdotique (contrairement à YOU GOTTA BE CRAZY). La version que j’ai proposée ici (bootleg) est fabuleuse, mais le son est pourri. J’ai encore le maigre espoir qu’il y ait un jour une captation avec un bon son. Peut-être l’attendu coffret IMMERSION d’ANIMALS ?

      • Bruce lit  

        Tu n’es pas prêt de l’avoir ton coffret Animals étant donné que c’est un motif de la nouvelle guerre que Waters à déclaré aux deux autres (pas d’accord sur le son et les bonus).

  • Tornado  

    Je réécoute EXILE ON MAIN STREET des Stones.
    Je ne sais vraiment pas quoi dire.
    Aucun morceau n’est mauvais. Tous sont bons. Mais aucun ne me touche.
    Je ne perçois pas la fameuse impression « sulfureuse » ou canaille que l’album a déployé sur le monde du rock. Probablement parce que je suis hermétique à tout ça. Franchement je dois avouer que chaque titre est bien, mais qu’aucun ne me touche. Ce n’est pas mon univers musical.
    Je reste totalement étranger à l’intention qui se dissimule derrière la musique. Je ne suis pas intéressé par l’histoire derrière le disque.
    Je continuerai à l’écouter de temps en temps, « au cas où ».
    Je reste sur mon palmarès : J’adore les albums des Stones de AFTERMATH à SOME GIRLS, à l’exception de BETWWEN THE BUTTONS et EXILES…

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