Cours particuliers (Sex Education)

SEX EDUCATION par Kate Herron et Ben Taylor

Une deuxième série télé-streamed par CYRILLE M

En tant que Serial Watcher, ma deuxième victime est une autre série britannique, commandée cette fois-ci par Netflix. Comme toujours, cet article ne serait pas le même sans les sites Wikipédia, Tunefind et IMDb.

1ère publication le 23/01/20 – MAJ le 03/10/21

Les affres de l’adolescence se passent aussi aux toilettes © Netflix Source IMDb

Les affres de l’adolescence se passent aussi aux toilettes
© Netflix
Source IMDb

Intro

SEX EDUCATION est une série télé créée par la jeune Laurie Nunn et réalisée par Kate Herron et Ben Taylor. La première saison  comporte huit épisodes d’une durée variant entre quarante et cinquante minutes. Les rôles principaux sont tenus par Emma McKay (Maeve), Asa Butterfield (Otis), Ncuti Gatwa (Eric), Connor Swindells (Adam) et Gillian Anderson (Jean). Une troisième saison vient de voir le jour sur Netflix.

Sujet
C’est la rentrée des classes dans le lycée anglais de Moordale, éloigné d’une quelconque grande agglomération. L’endroit est bucolique et nos principaux protagonistes s’y rendent en vélo au milieu de grandes forêts denses et tempérées, encore un peu et on se croirait aux Etats-Unis avec les personnages de E.T. huit ans après… Non, attendez, avant ça, on a une scène de sexe totalement explicite et sans aucun vêtement entre deux lycéens. Une fille (Aimee) qui fait tout pour faire jouir son mec (Adam), mais ce dernier ne semble pas intéressé. En fait, pour faire plaisir à sa copine, il finit par simuler l’orgasme. Et se fait lamentablement chopper.

Otis, qui est nouveau au lycée, n’arrive pas à se masturber. Cela perturbe sa mère, Jean, qui, manque total de pot, est sexologue. Ou thérapeute sexuelle ? Docteur du sexe ? Bref, Otis est élevé par une mère célibataire très ouverte d’esprit, qui préfère ne pas s’attacher à ses amants après son mariage raté avec un autre thérapeute sexuel (le père de Otis), fume de l’herbe et parle franchement, trop franchement sans doute, avec son adolescent.
Eric, le meilleur ami de Otis, assume totalement son homosexualité mais ses origines modestes ne lui permettent pas d’être accepté par la bande élitiste du lycée, composée de jeunes filles huppées très attachées à leur apparence et d’un autre garçon homosexuel également issu de la bourgeoisie. Eric et Otis sont un peu les nerds de service.

Maeve, quant à elle, sort (ou couche uniquement ?) avec le sportif de haut niveau du lycée, le presque parfait Jackson élevé par deux mères exigeantes. Mais elle est seule la plupart du temps. Elle n’a plus de famille, éparpillée par la drogue et la prison. Maeve vit dans un mobil home. Elle survit par système D, est rejetée par la majorité des lycéens qui la haïssent sans réellement savoir pourquoi.
Après un concours de circonstances, Maeve se rend compte que Otis a un don (a priori hérité de sa mère et de son éducation) pour aider les jeunes à résoudre leurs problèmes sexuels. Or le lycée regorge par définition d’adolescents en pleine transformation : c’est le moment où la sexualité se développe fortement dans le corps humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Elle lui propose donc de s’associer afin de tirer un bénéfice pécuniaire de leurs services, avec l’aide d’Eric, et Maeve tenant le rôle de rabatteuse.

Le groupe des nantis © Netflix Source Netflix

Le groupe des nantis
© Netflix
Source Netflix

Alors ?
Même si la série est anglaise, les références aux Etats-Unis abondent. Tout d’abord en prenant comme référence John Hugues, le réalisateur américain de BREAKFAST CLUB (entre autres), mais également le producteur et scénariste de HOME ALONE (Maman, j’ai raté l’avion !). Soit un humour à l’exact opposé d’un AMERICAN PIE ou d’un PORKY’S : on ne se moque pas des problèmes sexuels, au contraire, Otis les accueille sans ostracisme. Que ce soit dans le groupe des nantis ou face à des anti-avortement, il les écoute et tente réellement de les aider, même sans rémunération à la clé.

A travers ses personnages, la série tient donc des propos directs et francs, ce qui est souvent l’apanage des séries américaines, les anglaises étant plus réalistes dans leurs dialogues et leurs situations. En huit épisodes, la série aborde les sujets de l’avortement, sous le point de vue de ses détracteurs et des filles qui le choisissent, des dérapages catastrophiques des réseaux sociaux, du droit à disposer de son corps, du plaisir féminin, de la difficulté d’être homos pour certains tandis que d’autres le vivent très bien, d’avoir deux parents homosexuels quand on est hétérosexuel et rapidement, le cabinet ouvert par Maeve et Otis n’est plus du tout au centre des épisodes.
A l’exception de quelques scènes, il n’y a rien de scabreux ou d’excitant. Le sujet est vraiment l’éducation sexuelle en 2018, comment les adolescents actuels s’en sortent ou pas avec leurs hormones. Il n’y a aucun jugement sur les divers comportements de ces lycéens, même sur Adam, qui terrorise ses congénères.

Et puis il y a Gillian Anderson (Scully !), qui semble suivre le chemin de son ancien collègue Mulder de X-FILES, David Duchovny, lorsqu’il prend le rôle de Hank Moody dans CALIFORNICATION. Ce n’est qu’une apparence : elle est thérapeute du sexe, et ne passe pas son temps à aligner les conquêtes. C’est avant tout une mère inquiète un peu perdue face à son fils. Elle comprend parfaitement les adultes et sait comment les accompagner, mais tout est plus compliqué avec les adolescents. Quant aux sentiments, ils n’ont pas d’âge.
La série est vraiment progressiste, ne prenant partie pour personne, c’est-à-dire tout le monde, et rien de réellement dramatique n’advient. Car à l’adolescence, tout est dramatique. A commencer par les sentiments amoureux.


Comme il n’y a pas de générique d’ouverture (tout comme dans la série télé Umbrella Academy par exemple), voici une des premières scènes du premier épisode

Musique
La plupart des titres sont de Ezra Furman, un chanteur et musicien que je ne connais pas du tout. Sa pop rétro colle très bien à l’insouciance générale du lycée pourtant empli de déprimes et de tristesse. Etant bisexuel et aimant se travestir, ses textes doivent également compter pour sa présence.
Pour le reste, il y a des références parfois un peu pointues (dont beaucoup que je ne connais pas), non pas dans l’air du temps mais possiblement représentatives de la consommation musicale actuelle : streaming, playlists, musique du passé et musique actuelle mélangées et aléatoirement choisies par Youtube ou Spotify. Otis écoute Adam and The Ants et The Cure, on entend du Chaka Khan, du Parliament, du Grizzly Bear, le TAKE ON ME de A-ha (encore !), Billy Idol, The The, Beth Ditko, The Smiths, du Al Green, du Rainbow version chorale…
Comme les différents sexes possibles, c’est peut-être la diversité des titres qui illustrent la série qui les rassemble dans la bande-son. Et donne également un côté intemporel à cette histoire se passant à l’époque du lycée.

Otis et sa mère, tous les deux sur le canapé de la psy © Netflix Source NiT

Otis et sa mère, tous les deux sur le canapé de la psy
© Netflix
Source NiT

Outro
Comme toute œuvre ayant un peu trop de promotion avant sa diffusion, j’avais un fort a priori envers SEX EDUCATION, ne croyant pas à son potentiel. Passé le premier épisode, il m’est apparu que la série allait m’étonner, et c’est ce qu’elle fit, chaque épisode comportant ses moments forts, ses scènes marquantes, donnant de l’espace à tous ses personnages.

Et puis c’est tout de même de la comédie. On s’amuse, le personnage de Otis est directement attachant, et les autres le suivent, sa candeur et sa bienveillance balayant tout sur son passage. Tous les comédiens incarnent leurs personnages avec conviction, ne tombant jamais dans la moindre caricature, ce qui prouve la qualité de l’écriture.

—–

La BO du jour : une reprise des Stones tout ce qu’il y a de plus classique, avec un propos parfaitement raccord avec la difficulté de jouir.

35 comments

  • Labarre  

    Cet article m’a permis de comprendre l’intérêt de cette série que je ne voyais pas jusque là.
    L’analyse est très fine.

    • Jyrille  

      Merci Labarre (un patronyme de circonstance…) ! C’est gentil mais ce n’est pas une analyse très profonde (sans jeu de mots) 😉

  • Aliénor Drake  

    Je commence seulement la série, j’avais un a priori d’une série « pour jeunes » et finalement, non ! De bons acteurs (en particulier celui du personnage d’Otis, particulièrement attachant), une série très drôle et décalée…Je n’ai donc pas encore tout vu, mais ton article me rassure pour la suite !

    • Jyrille  

      Cool ! Je suis au second épisode de la saison 2 et pour l’instant c’est toujours aussi bien !

  • Nikolavitch  

    J’étais tombé sur un épisode que j’avais trouvé super (après, je suis partial envers Gillian Anderson) (j’adore Gillian Anderson). faudra que je mate le tout, à l’occase…

    • Jyrille  

      Ah ben même Nikolavitch aime ! Si tu aimes Gillian, elle ne fait pas de figuration et je la trouve assez drôle, dans un autre registre que celui de Duchovny dans Californication.

      • Eddy Vanleffe  

        merci Jyrille pour ce plaidoyer, si je regarde cette série, ce sera vraiment quand j’aurais fait un travail sur moi pour surmonte tout ce qui me rebute habituellement…
        des ados occidentaux, dans un lycée… *
        un renvoi aux années 80 et John Hughes bien sûr, ça me parle mais un truc qui parle de sexe pendant 40 minutes, c’est pas saoulant à force?

        « La série est vraiment progressiste, ne prenant partie pour personne, c’est-à-dire tout le monde, et rien de réellement dramatique n’advient. »
        le progressisme consiste à ne plus prendre position? … je ne sais pas, j’aime quand la série donne le micro à tout le monde pour montrer la complexité des choses, mais à un moment, il faut aussi taper du poing sur la table…. bon après c’est une comédie au ton léger… donc c’est pas plus mal.
        Je reconnais ta patte en consacrant un paragraphe à la musique de la série… on reconnait le passioné de la culture rock

        • Jyrille  

          Merci beaucoup Eddy pour ton retour ! En commençant cette série d’articles sur les séries télé, j’ai décidé de suivre le même schéma, il y aura donc toujours une partie « Musique » 😉

          Définition wikipedia de progressisme : « Le progressisme est une tendance politique favorable aux réformes sociales et économiques1, en opposition au conservatisme. En tant que philosophie, le progressisme se fonde sur le progrès social et l’idée que les avancées en matière de science, technologie, développement économique et l’organisation sociale sont vitaux à l’amélioration de la condition humaine. »

          C’est là-dedans que la série ne prend pas parti : elle propose tout sans jugement, mais pas sans donner des pistes à l’amélioration. Il y a quelques scènes qui m’ont mis les larmes aux yeux (je pleure très facilement) car la justesse des dialogues suffisent à faire transparaître ces évolutions dans le sens de la diversité et de la tolérance. La série prend donc parti, mais sans ostentation.

          • Eddy Vanleffe  

            bon je vois la définition de Wikipedia et je suis obligé de dire que çà ne correspond pas à la mienne…

            « les avancées en matière de science, technologie, développement économique et l’organisation sociale sont vitaux à l’amélioration de la condition humaine. »

            ça tu vois je n’y crois pas du tout. la technologie, en plus de nous contraindre de plus en plus à une course de consommation toujours plus meurtrière pour la planète, ne fait qu’accentuer le fossé social entre le gens…

            exemple: avoir Netflix ou pas…
            ou encore
            CANAL+ la chaîne de gauche payante, le progrès seulement si tu fais parti des élus et des nantis cultivant le « entre nous »… (enfin ça c’était avant, ils ont déormais tombé le masque)

          • Jyrille  

            Je ne te rejoins pas, Eddy. Ce n’est pas la technologie qui pose problème, mais sa commercialisation (si je résume, le capitalisme).

          • Matt  

            Jyrille a raison. Si on y réfléchit, on détruit la planète parce qu’on produit beaucoup. Pourquoi on produit beaucoup ? Parce que tout est obsolète trop vite et que ça rapporte de faire racheter des trucs aux gens.
            La technologie dans un monde où le profit n’existerait pas, ça pourrait faire des trucs merveilleux.
            Mais on achète des trucs qui ne sont pas fait pour durer, jetables, pour faire tourner le commerce.

          • Eddy Vanleffe  

            Je ressors de la vision d’une conférence d’Aurélien Barreau (astro-physicien) et je le rejoins sur le fait que la technologie facilite la vie, et ce faisant décuple le besoin de consommation et ainsi de suite. il ne croit pas au miracle technologique….
            pour survivre il faudra absolument décroître selon lui…
            je ne suis totalement acquis mais ça se médite…

          • Matt  

            C’est un sujet vaste et complexe, parce que ça ne tourne pas juste autour de la technologie mais notre façon de vivre, nos habitudes, etc.
            Il y a des arguments pertinents dans les deux camps.
            Débat trop ambitieux pour un Mattie boy fatigué ce soir^^

          • Jyrille  

            Mattie a raison. Cela dit, le conférencier que tu as vu part sur le principe que nous sommes dans une société capitaliste. C’est donc bien ce que je dis : si nous n’avions pas une société basée sur le profit, il serait tout à fait possible que la technologie serve à toutes et tous.

        • Jyrille  

          Ah et non ce n’est pas saoulant, puisque le sexe devient ici une entrée (et non une impasse comme le disait Gainsbourg (« sans issue »)) vers des sujets plus larges : l’acceptation sociale, les croyances personnelles, la tolérance, l’acceptation de soi, les relations parents-enfants etc…

  • Bruce lit  

    Merci au Serial Watcher pour cette présentation claire et concise.
    Ces temps-ci, rien ne trouve grâce à mes yeux. Après un début formidable, BLOODLINE m’ennuie et décompresse péniblement jusqu’au dernier épisode (pour les fans de CARRIE, sachez que Sissy Spacek y joue un rôle de premier plan). Je me suis emmerdé aussi bien devant WITCHER, JOKER que MEAN STREETS. Même la saison 2 de RICK ET MORTY me lénifie.

    Du coup, en ce moment, orphelin de THE END OF THE FUCKING WORLD, pour le coup vraiment exceptionnel et de YOU, sympathique déclinaison de DEXTER, je me couche direct avec la bio de Dionnet, c’est moins de temps de perdu, car je déteste m’ennuyer devant mon écran.
    Je voulais tenter cette Education Sexuelle donc, mais le teaser m’en a dissuadé. En te lisant, j’ai l’impression d’avoir à faire à une autre série. Je le retiens dans un recoin de mon cerebro.

    Je ne comprends pas ta comparaison avec Duchovny, il manque une phrase non ?

    La BO : j’aime bien DEVO, mais bcp de mal avec cette reprise.

    • Jyrille  

      Merci pour le retour ! Autant je peux comprendre un certain ras-le-bol (des fois je me dis que je vais moi-même arrêter un peu) et un manque d’enthousiasme devant The Witcher (super bien), Joker (super bien) et Mean Streets (très bien) autant j’ai du mal à comprendre ton manque d’implication dans Rick and Morty !

      Je ne regarde pas (et ne regarderai pas) YOU, mais j’ai appris un truc marrant sur son titre : elle s’appelle ainsi afin de faire dire la phrase « I’m watching YOU » aux personnes qui en parlent…

      Il manque une phrase avec Duchovny ? Je ne vois pas…

      Pour la BO, beaucoup ont du mal. Moi j’adore.

      • Bruce lit  

        Et puis il y a Gillian Anderson (Scully !), qui semble suivre le chemin de son ancien collègue Mulder de X-FILES, David Duchovny, lorsqu’il prend le rôle de Hank Moody dans CALIFORNICATION. En quoi exactement ?

        JOKER; un bon film mais je ne me suis pas investi dedans

        MEAN STREETS : un bon documentaire sur le NY des années 70’s. C’est plein d’énergie, d’actors studio mais dans le déroulé, il me manque un fil narratif. Tout a l’air improvisé et les comédiens sont formidables, mais pareil, je ne me suis pas investi dans les personnages.

        RICK AND MORTY saison 2 : j’ai enchaîné deux épisodes moins drôles que d’habitude mais comme je l’avais dit, j’aime la progression dramatique. Comme pour les SIMPSONS, je me lasse très vite quand on revient au statu quo à chaque fin d’épisode. Que je vois ça demain ou dans 10 ans du coup, c’est du pareil au même.

        • Eddy Vanleffe  

          un rôle sexué et aux antipodes des icônes Mulder et Scully?

        • PierreN  

          « RICK AND MORTY saison 2 : j’ai enchaîné deux épisodes moins drôles que d’habitude »

          J’ai eu aussi cette impression sur le début de l’actuelle saison 4 (avant l’épisode sur les dragons pervers).

  • Matt  

    Je ne sais pas si je dois lire cet article.
    Jyrille, explique-moi simplement : est-ce un de ces trucs qui te sermonnent ou te dit ce qui est normal ou non dans la sexualité ou la vie en général, et comment tu devrais vivre ta vie ?
    Si oui, je fuis ce genre de trucs comme la peste^^

    • Matt  

      Bon…
      Je m’explique : je dis ça parce que je ne supporte pas les films/comédies façon American Pie ou l’objectif des ados c’est de tirer un coup, et ils doivent tous y arriver avant la fin de l’année sinon c’est des losers, ce genre de machin.
      Et bien sûr ça ne se termine pas avec une morale comme quoi chacun sa vie, chacun son rythme, pas obligé de coller à un modèle et rentrer dans le moule, chacun fait comme il veut ou peut…non, ça se termine tout le monde y arrive hein…parce que bouh la honte sinon…

  • Tornado  

    Comme plein de gens (adultes ?), la perspective de regarder une série sur les ados et leurs problèmes de sexe, ça me fait autant envie que celle de me bouffer une tartine de beure de cacahuètes (beuark…).
    Mais tu tourne tellement bien le truc, que je ressors de l’article avec l’envie directe de commencer la saison ! 🙂

    Bon, cela-dit je tempère, déjà parce que, comme d’hab, une série c’est vraiment chronophage, et aussi parce que je viens de regarder les quatre premiers épisodes de GOOD OMENS, et que je n’accroche pas beaucoup !
    Je voulais revenir en parler à la fin des 6 épisodes (et je le ferai), mais puisque l’occasion s’y prête : Je n’aime pas du tout le parti-pris narratif de la série et l’écriture de Nail Gaiman sous ce médium : Il lui faut quatre épisodes (donc environ quatre heures) pour disposer tous ses plots sans que l’on avance ???
    Je dois avouer que cette idée de passer quatre heures à sauter d’un plot à l’autre, de changer de lieux, de personnages, de fils conducteurs et d’espace/temps toutes les trois minutes pendant quatre épisodes ont eu un effet extrêmement emmerdatoire aussi bien sur ma femme que sur moi. Impossible de s’attacher aux personnages, à l’action, impossible d’être pris en haleine par le truc puisque tu passes ton temps sur 125 histoires différentes qui attendent d’être raccrochées entre elles… mais quand ???
    C’est dommage parce que, par ailleurs, c’est bourré de qualité (acteurs, humour, mise en scène, idées farfelues, folie douce à la Monty Python, musique magnifique et générique génial !).
    Bon, rien n’est perdu puisqu’à la fin de l’épisode 4, tout semble converger vers (enfin !) un ensemble cohérent. Reste 2 épisodes pour le verdict…

    (n’empêche, je commence à en avoir sérieusement assez de ces séries qui passent les 3/4 de leur temps à faire des appartés et à repousser sans cesse les attentes du spectateur. Un peu c’est original, mais systématiquement, c’est juste insupportable !)

    La BO : Pas déplaisant. Je ne connais pas du tout (le groupe). Ce n’est pas mon truc mais ça sécoute bien entant que relecture. C’est une meilleure version que celle d’Otis Redding ! 😀

    • Jyrille  

      Merci pour tout, y compris pour avoir encore envie alors que tu t’ennuies dans Good Omens !

      Je suis d’accord pour Good Omnes : cela suit trop l’écriture de Gaiman et le déroulé du roman. Mais personnellement cela ne me gêne pas, la route vaut mieux que la fin pour moi… Et quatre épisodes ce n’est pas trop je trouve, il y a tellement de bonnes petites histoires dans tout ça.

      Pareil, je trouve que cette reprise de Devo est meilleure que celle de Otis, bien trop sage, alors que j’adore ce mec…

      • Tornado  

        Pour GOOD OMENS je ne peux pas comparer avec le roman car je ne l’ai pas lu.
        En y réfléchissant bien, je me dis qu’une série comme GoT fonctionne également en alternant les différents plots. Mais je sais pas… on fait très bien le lien. Là, sur GOOD OMENS, tu as l’impression d’être sans cesse tiré du récit principal pour être éparpillé sur plein d’autres trucs WTF. Il n’en est rien en fait, puisqu’au bout d’un moment tu prends conscience que tout va converger vers un tout unique. Mais c’est pénible à suivre tellement c’est éclaté et bordélique.
        Si la fin est réussie en revanche, je pense que c’est une série qui mérite peut-être un second visionnage.

        J’adore également Otis, tu imagines bien ^^ (mais je n’ai jamais aimé sa version de satisfaction).
        Ma version préférée d’un titre des Stones revu et corrigé :
        https://www.youtube.com/watch?v=jTbvJ-bYPh8

        • Jyrille  

          J’ai enfin écouté cette reprise des Stones par War. C’est une vraie relecture, on ne reconnaît pratiquement pas le morceau 90% du temps… C’est bien, c’est typique de la funk de cette période non ? Ca sonne vachement Santana je trouve.

          • Tornado  

            Je dirais que ça se positionne entre du Santana, du Sly & The Family Stone et du Funkadelik. Soit un genre de funk cosmopolite typique de cette période post-Woodstock (Hendrix flirte un peu avec le genre aussi). Tout l’album est très bien.

  • Kaori  

    Ah ! Vendu encore une fois !!

    A vrai dire, le pitch, c’est à la base tout ce que je fuis… Mais c’est :
    – anglais
    – avec Asa Butterfield (et ce gamin qui n’en est plus un est hyper talentueux (LE GARCON AU PYJAMA RAYE, HUGO CABRET…))
    – avec Gillian Anderson qui m’a bien fait marrer dans la bande-annonce…
    – avec un pitch qui au final a l’air bien plus intéressant que ce qu’il n’y paraît.

    Bravo et merci Jyrille !

    PS : la B.O. : je déteste, désolée….

    • Jyrille  

      Merci, merci ! Et de rien ! Oui, la BO, elle ne fait pas l’unanimité, mais bon… elle est dans la série 😀

      Je n’avais pas aimé Hugo Cabret je crois, c’est un Scorcese non ? Je n’avais pas reconnu Asa en tout cas, ou je ne m’en souvenais plus, même si je savais que sa tête ne m’était pas inconnue.

      • Kaori  

        Oui c’est un Scorcese. On l’avait regardé en famille un soir de Noël, j’avais bien aimé au contraire.
        Asa Butterfield a pour ainsi dire débuté dans la série MERLIN, il devait avoir à peine 10 ans, il jouait le rôle de Mordred. Difficile d’oublier ses yeux bleus qui transpercent l’écran.

        • Jyrille  

          Merci pour les infos Kaori ! Je devrai revoir Hugo Cabret, c’était bien réalisé, mais le script n’était pas fameux… Peut-être avec des yeux d’enfant ?

  • Présence  

    Par curiosité, j’avais regarde les 10 premières minutes du premier épisode, mais… ma femme a repris la télécommande, et je suis allé voir ailleurs. Du coup, cet article vient à point nommé pour satisfaire ma curiosité (je dois avouer que je ne me suis pas battu pour récupérer la télécommande, pas assez intéressé pour connaître la suite).

    Je ne suis pas rétif a priori aux séries avec des adolescents (en BD), et l’article met en lumière que les discussions sur le sexe servent également de support pour aborder d’autres thématiques, à la fois liées à l’adolescence, à la fois sociale, de manière progressiste, ou en tout cas fondée sur la tolérance. J’ai beaucoup apprécié le développement sur la musique qui, ici, apporte une coloration particulière à la série, et donc participe activement à son identité.

  • JP Nguyen  

    Mes filles sont trop jeunes pour regarder ça et ma femme n’a aucun intérêt pour ce genre de série.
    Alors merci pour ma culture, si un jour la conversation arrive dessus, je pourrais toujours faire illusion…
    Je ne sais pas si je dois l’écrire mais je pense que la phrase précédente pourrait aussi s’appliquer au sexe en général 😉

    • Jyrille  

      Huhuhu, merci pour le petit mot JP ! En tout cas si tu tombes dessus, n’hésite pas, c’est vraiment bien et drôle. Tu me rappelles que dans une des séries que je préfère, BROOKLYN NINE NINE, il y a une blague récurrente où un personnage ajoute toujours « Titre de ta sex-tape » après les propos tenus par n’importe qui (« Je suis en retard », « C’est quoi ce truc humide » etc…)

  • Jyrille  

    Je viens de finir la saison 2 de Sex Education : c’est moins orienté sujets d’actualités et ça se concentre sur les relations entre les personnages, mais c’est top de chez top ! J’ai beaucoup ri et autant pleuré, c’est toujours super bien écrit, bref je suis fan. Je pourrais aisément regarder ces deux saisons une seconde fois.

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