Interview Jean-Pierre Dionnet

Interview Jean-Pierre Dionnet

Un entretien Kamikaze signé BRUCE LIT

1ère publication le 30/03/20 – MAJ le 22/08/20

Cet article est affectueusement dédié à Frederic Bartolomucci (in his hour of need)

Même Liam Gallagher l'a copié (la posture hein, pas le look...) © Hors Collection

Même Liam Gallagher l’a copié (la posture hein, pas le look…)
© Hors Collection

En publiant son autobiographie (MES MOIRES- UN PONT SUR LES ETOILES avec la collaboration de Christophe Quillien  chez Hors Collection), Jean-Pierre Dionnet m’a rendu un sacré service.  Au jeu de celui qui donnera un petit pouce bleu sur Facebook, le papa de MÉTAL HURLANT, du CINÉMA DE QUARTIER sur Canal +, le comparse de Manoeuvre pour SEX MACHINE et les ENFANTS DU ROCK, n’a jamais été le dernier à encourager et à partager les articles du blog alors que celui-ci n’avait encore que ses dents-de-lait.  Depuis des années, il m’avait promis une interview mais, choper Dionnet, même à 72 ans, est à peu près aussi facile que de garder confinée de l’eau dans le creux de la main.

Interviewer Dionnet oui, mais par où, quand, quoi commencer ? Il déclare ici-même que trouver un auteur suffisamment polyvalent pour préfacer son travail était impossible !  Piètre amateur de science-fiction, je ne connaissais de Dionnet « que » ses présentations mémorables du CINÉMA DE QUARTIER et bien entendu ses ENFANTS DU ROCK.  Il a été le pape  et l’ambassadeur de l’art populaire en France. Rock, BD, Comics, Cinéma, Littérature, Production, Télévision, a touché à tout, a tutoyé Serge Gainsbourg, Marlon Brando ou Moebius.  Il raconte avoir défié Mick Jagger sur une piste de danse et joué au ping-pong avec Michael Jackson.   Il a dirigé une revue, MÉTAL HURLANT, dont il a souvent été dit qu’elle a changé le monde.

Bienvenue à Sarah  © Sarah Salem-Link

Bienvenue à Sarah
© Sarah Salem-Link

C’est donc avec un trac fou mais avec excitation que cette interview a été élaborée. Nous nous sommes courus après pendant bien 3 semaines pour trouver un créneau. Dionnet croit aux signes, moi aussi.  La veille, j’avais passé mon samedi après-midi avec PATRICK EUDELINE et je me disais que, mazette, ce serait amusant de finir le WE avec Dionnet au tableau de chasse. Alors que nous soufflons les neuf bougies de ma fille ce dimanche  1er mars, Dionnet m’envoie un sms : « je suis dispo là » !  Tiraillé comme Rodrigue entre raison et passion, je m’éclipse tel Peter Parker de mes obligations familiales et me retrouve en chemise, dehors, à 18h00 en pleine rue pour être sûr de le capter correctement dans ma cambrousse.  Au mépris du froid (mon organisme m’enverra l’addition sous forme de bronchite carabinée quelques jours plus tard), j’entends et enregistre cette voix si caractéristique dans mon téléphone.

Dionnet est généreux de son temps et très (très) volubile.  Cet interview est la reconstruction de son discours et de ses sorties de piste durant notre heure ensemble.
Au moment de la retranscription me vient une idée : et si je demandais à nos lecteurs d’en réaliser l’iconographie et d’en faire pour l’occasion un hommage au monstre sacré de son vivant ? Le résultat a dépassé mes espérances ; les membres de la Bruce Team comme les Bruce Liseurs, amateurs comme professionnels,  ont tenu à chanter pour l’occasion « On a tous quelque chose en nous de JP Dionnet ».
Il s’agit d’une contribution bénévole qui vous permettra d’apprécier et de découvrir les talents conjugués de (par ordre alphabétique de prénoms) : Alex Nikolavitch, Ash Rush, Cyril Jacquin, Ed Illustratrice, Frederic Steinmetz , Mattie Boy, Jessica Young, Josselin Billard, Nolino Nolino Patrick Marcel, Sarah Salem-Ink et Tornado.  Des liens en surbrillance vous permettront de vous rendre sur leurs pages respectives.

Merci à Laurent Lefeuvre pour m’avoir autorisé à utiliser son swipe du 1er METAL HURLANT que vous retrouverez en fin d’article.
Vous êtes prêts ? C’est parti !

Les féés Dionnet ©Ed Illustratrice

Les féés Dionnet
©Ed Illustratrice

Monsieur Dionnet, vous êtes désormais une institution.
Cette position convient-elle au petit vendeur aux Puces que vous fûtes ?

Ben c’est pile et face. Mon Dieu, que le temps passe vite, 50 ans ont passé, je me trouve également dans l’institution.Quand je croise des gens qui me disent que j’ai vécu des aventures formidables, je dis » oui » puis je pense In Petto « oui, mais ces aventures, elles sont derrière. J’en souhaite de nouvelles ». Je vais beaucoup me limiter pour mes interventions autour de MES MOIRES. J’ai encore 5-6 trucs bien jusqu’en juin mais je veux sortir du passé là qui est une cage. 

MES MOIRES nous plonge dans une vie digne d’un roman. 400 pages pour une vie, votre vie, Je me suis toujours demandé ce que l’on ressent lorsque l’on termine son autobiographie…

C’est aussi pile ou face parce que il y a les jours pairs où l’on se dit » heureusement que j’ai zappé le chapitre sur les morts, il y en aurait eu pour trois pages », les jours impairs : « Ah, j’ai eu du pot, j’ai souvent été au bon endroit, au bon moment et j’en ai fait quelque chose. »  J’ai lu pour me maintenir celle de Graham Greene, et il disait « Après 70 ans, on rend ses affaires, on plie ses bagages parce que on sait que maintenant, on va partir un de ces jours. » Heureusement que je l’ai faite cette autobio. Si je l’avais su, je ne l’aurais pas faite, parce que c’est ma vie en dépression et en exaltation, un jour sur deux. Je suis cyclothymique et un cyclothymique ne sait pas vivre au milieu. Je suis surtout content de croiser plein de gens, comme vous, je dis pas ça par lèchecutterie, c’est bien, ils sont là, ils arrivent pour prendre le relais.
Je n’ai plus le temps de tout lire, je n’en ferai jamais le tour et je trouve ça formidable : dès que je tombe sur une merveille, c’est comme lorsque je voyais des films : après 40 merdes, j’étais récompensé avec la 41ème.
Soyons clairs : l’âge idéal, c’est aux alentours de 20-25 ans, celui durant lequel on se fait. Ensuite, on est fait : on rajoute des choses, mais ça ne changera pas votre vie. Quand j’étais jeune, ma philosophie n’est pas venue de Schopenhauer ou de Heidegger, mais de deux films de Kirk Douglas : »L’HOMME QUI N’AVAIT PAS d’ETOILE et SEULS SONT LES INDOMPTÉS. J’ai vraiment pas la stature, je ne sais pas tirer droit, ni monter à cheval mais L’HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILE et qui la fait sienne, j’ai fait ça, au sens propre.

 Comment s’est passée votre collaboration avec Christophe Quillien qui a fait un remarquable travail de structuration du récit Dionnetesque ?

Lui, il a fait un travail prodigieux, il a géré ça, il me l’a joué Droppy. Je lui disais « Aujourd’hui, je ne suis pas très en forme », il me répondait « Faut y aller quand même » et je lui parlais pendant 3 heures. Et puis après, je lui disais que j’avais pas trouvé ça terrible, lui me disait qu’il avait trouvé ça bien. Inversement,  le lendemain, il revenait , je lui disais « j’ai plein  de trucs à te dire,  tu as vu c’est intéressant, hein »  il me répondait « Ho, moui…. » Je me suis dit, heureusement que tu as quelqu’un en face.  Moi je revendique d’être déséquilibré, d’avancer sur un fil même si j’ai le vertige.  Lui est un garçon équilibré.

Vous avez préfacé de nombreux ouvrages. Pourquoi personne n’a préfacé MES MOIRES ?

Pour moi le texte de Houellebecq en quatrième de couverture suffit largement.  J’ai choisi Quillien parce que je ne le connaissais pas.  Aller chercher quelqu’un dont je connais la pensée aurait biaisé mon livre.  C’est horrible à dire mais il aurait fallu quelqu’un qui s’intéresse à la fois au rock dégénéré, à la bande dessinée de gares et la bande dessinée noble, la peinture symboliste, à tous les cinémas asiatiques et la plupart des gens estimables à qui je pense sont un peu spécialisés  et auraient forcément ignoré l’un ou l’autre domaine.

Les lunettes à nichons : qu'avez-vous fait de vos 20 ans, Monsieur Tornado ?  ©Tornado

Les lunettes à nichons : qu’avez-vous fait de vos 20 ans, Monsieur Tornado ?
©Tornado

Vous n’hésitez pas à tacler votre ami/rival Philippe Manoeuvre sur des détails qui vous ont chiffonné dans son autobiographie. Votre dynamique évoque souvent les Stones : une osmose qui tourne progressivement à la rivalité. 

Oui, je le tacle. En gros soyons clair, il arrive à MÉTAL HURLANT, c’est un gamin, il a plein d’idées,  je dois l’étouffer au début.  Quant on fait les ENFANTS DU ROCK, on devient égaux et peut-être que sans m’en rendre compte, dans notre égalité, je suis le chef. Je ne lui en veux pas du tout, il ne m’en veut pas non plus, il a lu le bouquin, il m’a dit que c’était bien. Ce qui est drôle, c’est les histoires que l’on a vécues ensemble et que l’on raconte différemment mais en gros, ce sont des histoires de vieux couples à l’ancienne, Sinatra-Ava Gardner ou Jerry Lewis-Dean Martin.

Que sont devenus les 25 000 invendus du 1er METAL HURLANT ?

Les 25 000 invendus, un jour il a fallu débarrasser la place énorme que ça prenait et ils ont filé chez Boulinier et tout doucement  Boulinier a vendu ça sur 20 ans, pas à un prix exagéré. Les mecs disaient « Ouah, je l’ai trouvé à 8Fcs ou à 25 € », mais sur 25 000 fois.
Un phénomène ancien qui a disparu, qui va faire un peu colonialiste mais je le revendique :  les invendus,  livres ou BD, partaient au pilon mais on savait très bien qu’une partie allait en Afrique.  Je fermais les yeux parce que j’étais totalement ravi quand je recevais une lettre tapée au fin fond du Congo. J’ai fait comme ça la connaissance de Turcs, de Congolais qui parlaient mieux français que moi qui avaient trouvé un numéro un peu défraîchi.

Un épisode tragicomique : vous avouez avoir perdu lors d’une soirée  les planches originales des YEUX DU CHAT que Moebius vous a offert pour votre anniversaire !

Oui, c’était écrit.  je n’ai pas de regrets là-dessus : Moebius était joueur et y a vu un signe aussi. Il n’était pas attaché à ce genre de choses.  Je me souviens d’un des derniers dîners chez lui où il avait fait un magnifique couscous avec de la semoule colorée, c’était des tableaux qu’on avait chacun dans notre assiette.  Il a dit : « Pas de photos, on mange ! »

Ground control to Major Dion ! Une composition de Ash Rush et Jessica Jung

Ground control to Major Dion !
Une composition de Ash Rush et Jessica Jung

Pour vous, l’arrivée de Neil Armstrong sur la lune sonne le glas de la SF…

C’est un peu provocateur.  J’avais grandi avec de grands films de Science Fiction, c’était une vision où tout était beaucoup plus beau. Quand ils sont arrivés sur La lune, la poussière qui se dressait était presque la même que la nôtre,  je ne sais pas ce que je t’attendais….Ça fait 50 ans qu’on a pas été plus loin.  Le libéralisme va nous aider : on ira sur d’autres planètes, non plus pour des arches humaines mais  pour alimenter  nos téléphones portables.

Un chapitre est consacré aux rivalités entre Giraud, Druillet et Jodorowski et vous au milieu tous ces artistes ingérables.

J’aimais chacun de ces artistes de manière différente, pour un art différent, pour un homme différent. Ces hommes étaient cohérents entre leur vie et leur oeuvre. Il y a eu des artistes que j’aime beaucoup qui  étaient à l’opposé de leur oeuvre. Moi je n’en ai pas croisé, c’était une génération assez extensive et ils ressemblaient à ce qu’ils faisaient.  Ils avaient tous des Ego surdimensionnés d’artistes, c’est normal dans la Science-Fiction, il y en avait toujours un qui avait l’impression de doubler les autres dans la côte.  Dans la BD Rock, c’était différent ils étaient tous copains. La Science Fiction a un rapport avec l’univers. Or, quand on est conquérants de l’univers, on n’y va pas avec le dos de la cuillère quand on est le STARSHIP TROOPER qui va sur la planète Mars. 

Rétrospectivement vous admettez ne pas toujours avoir eu de flair : un inconnu vous demande l’autorisation d’utiliser MÉTAL HURLANT comme titre de son premier film apocalyptique. Vous le lui refusez : le mec s’appelle George Miller et va rebaptiser son film MAD MAX.

Voilà !  Quand on fait des choses, on va vite, on a pas le temps de réfléchir., on écoute son instinct. J’ai dû rater d’autres choses. J’ai défendu des trucs qui étaient indéfendables également. Quand je dis indéfendable ça ne veut pas dire que c’était mauvais mais que c’est la grande loterie du succès.  Je suis le premier à le savoir avec mon livre fait avec Pirus ROSE PROFOND, impensable aujourd’hui. Ça été un four à son époque dans L’ECHO DES SAVANES. C’est un succès aujourd’hui chez CASTERMAN. Si je le publiais aujourd’hui, la souris de Mickey nous tomberait dessus (ROSE PROFOND paru en 1989 met en scène un ersatz de Mickey Mouse qui voit sa réputation détruite après que, ivre, il viole sa fiancée prude -Nda) .

La Scifi : c'était bien mieux avant !  ©Mattie Boy

La Scifi : c’était bien mieux avant !
©Mattie Boy

Vous évoquez votre rencontre avec Stan Lee et votre passion des comics mainstream ou underground. J’ai été surpris de ne pas y voir figurer Frank Miller.

Alors Frank Miller…Quand je l’ai revu à Paris pour la Comic Con de 2018, il ne se souvenait pas bien de la 1ère fois où l’on s’était vus à une époque où il faisait DAREDEVIL sans doute au Studio de Neal Adams. Dans les bureaux de DC / Marvel, quand ils y allaient, ils avaient une raison alors que là, à une heure du matin pour boire un coup, c’était détendu, il y en avait toujours un qui amenait ses planches.  Je lui ai dit que son meilleur travail c’était celui fait avec Mazzucchelli. Il était d’accord et…(C’est le moment où mon enculé de téléphone perd la moitié de son réseau et rend indéchiffrable cette partie de la conversation – Ndr)

Vous en lisez encore des comics ? 

Il y a une très bonne boutique de comics à Clermont-Ferrand dont j’ai oublié le nom où je passe de temps en temps. Je lui demande de me conseiller ce qu’il y a de bien. J’aime bien 100 BULLETS et  SCALPED.  Je n’en ai rien à faire de ce qu’il fait chez les Super-Heros (Jason Aaron-Ndr), sa place était chez Vertigo. Maintenant, je suis plus Dark Horse. Warren Ellis c’est très bien.

Les films de super-héros, vous en pensez-quoi ? 

Je suis un assidu des films de super-héros. J’avais bien aimé LES MAÎTRES DE L’UNIVERS, j’ai beaucoup aimé les CAPTAIN AMERICA et le WINTER SOLDIER, le 1er IRON MAN aussi.
Maintenant, j’ai l’impression que ce ne sont pas des films mais des remix. Quand j’en suis au quatorzième remix où Thor bouge ses cheveux comme dans une pub Loréal, j’avoue que je n’en peux plus. Ces scènes d’actions de 12 minutes faîtes pour que les gens mangent leur pop-corn de peur qu’ils s’en aillent, ce n’est pas de la vieillerie de ma part mais moi j’aimais le temps où les films s’installaient…Ce sont aussi des films très agressifs d’un point de vue sonore, la musique, les effets spéciaux, les dialogues, tout est fait pour vous rentrer ça dans le crâne comme si vous n’étiez pas capable de comprendre.  On est dans le produit, pour vendre des jouets,  du pop-corn, des gadgets comme dans PIF, mais là ça s’appelle un film, voilà ! Maintenant je peux faire amende honorable : j’adore les séries de super-héros qui prennent leur temps comme les DEFENDERS  sur Netflix.

« Dionnet a  participé à la production du film, AVALON réalisé par Mamoru Oshii. Du coup, mon choix pour lui rendre hommage était logique avec cette Ash »
©Josselin Billard

Vous détaillez dans un chapitre votre relation à Serge Gainsbourg et comment vous avez choisi de ne plus le fréquenter pour ne pas mourir d’alcoolisme. C’était une relation toxique ?

Quand on arrête de boire, soit on voit les gens et on s’aperçoit qu’on est déphasés  soit on ne peut pas supporter de les voir boire en face de vous. Maintenant, ça ne me gène plus du tout. 

Vous avez également été proche de Marlon Brando le temps d’un documentaire jamais tourné. Une anecdote ? 

C’est lui qui m’a appris au téléphone que le tube de Bjork, IT’S OH SO QUIET  était en fait une reprise de Betty Hutton de 1951.

L’image que je garde de vous restera toujours ce binoclard un peu lunaire et sa gestuelle étrange en présentant le Cinéma de Quartier sur Canal +. C’était étudié, cette gestuelle ?

C’était pas étudié. J’ai enregistré les 1eres émissions, j’ai regardé le résultat, j’ai trouvé ça pas mal et j’ai continué.  J’ai accéléré la parole comme c’était la mode à ce moment  même si j’avais peur de donner trop d’informations, d’aller trop vite pour dire à la fois dans la même phrase le metteur en scène, la photographie, l’ambiance du film et tout. Il y avait deux informations sur trois qui tombaient  dans l’égout. 

Quartier Libre de Frederic Steinmetz  ©Frederic Steinmetz

Quartier Libre de Frederic Steinmetz
©Frederic Steinmetz

Je me rappelle vous en avoir voulu il y a longtemps à propos de PINK FLOYD THE WALL à qui vous aviez trouvé une kyrielle de défauts…

Je déteste THE WALL.  Pour moi, Pink Floyd, c’est Syd Barrett,après terminé ! (Je manque de raccrocher au nez de Dionnet, mais là je pense à mon audience- souffle….Ndr).
Les Who, c’est Pete Townsend, il y a des groupes qui ne valent que dans une incarnation et pour moi, le pire groupe du monde, c’est Led Zeppelin ! Pour mes oreilles, c’est la danse des Hippopotames de FANTASIA.

Il y a une chose qui m’emmerde beaucoup :  il y avait le rock et ce que j’appellerai le rock sirupeux et le rythm’n’blues qui était cousin. Maintenant il y a tellement de sous-genres fractionnels où l’on peut être très bien être Novo-Trans à pointe Reggae du nord de l’Angleterre et ça forme un mouvement à soi tout seul.  Le type de Southampton va quand même pas écouter une musique de Douvres.  Les déclarations des musiciens, comme dans l’art contemporain,  pour vous dire que leur disque est formidable alors qu’il ne l’est pas,  j’en tiens pas compte, je juge sur la musique.  Puis vous avez des boeufs qui font une musique formidable mais qui ne savent pas en parler, ils savent juste jouer. C’est le défaut de l’art aujourd’hui : c’est l’habillage.
La scène est le vrai révélateur. Mes plus grandes émotions, ça a été parfois des concerts, plus que les disques. Je crois que je n’ai pas été un bon auditeur de musique.  Je vois des camarades qui connaissent par coeur les deux faces de tel disques de Procol Harum ou des Beatles, moi souvent je n’allais pas au bout du disque, j’écoutais les 4 morceaux qui me plaisaient. C’est le problème des boulimiques : comme j’avais acheté 10 disques au moment où j en avais les moyens, ben j’en avais dix à écouter. Alors il y avait des mauvaises pioches et quand j’écoutais avec des amis, ils me reprochaient de ne pas aller jusqu’au bout de la plage.

Vous avez plus œuvré pour la culture que n’importe quel guignol gouvernemental. La tentation politique s’est-elle déjà présentée à vous ?

J’ai pas voulu en parler dans mon livre. Deux gouvernements m’ont fait des propositions. Un poste était très haut placé, ministrable,  et l’autre un peu moins. J’ai réalisé qu’il faut être capable de se salir les mains pour faire de la politique. J’ai croisé quelques politiques que j’aimais beaucoup que j’ai vu se défaire à force de se trimbaler d’un ministère à l’autre,  de traverser la rue avec un gyrophare et de se couper progressivement des gens qu’ils gouvernaient.  Il faut avoir soit le gout des pouvoirs, soit le gout de l’argent. Moi, j’ai celui de l’indépendance avant tout.  Ça me vient peut-être de mon père qui était militaire de carrière et anti-politique,

Votez Dionnet ! ©Cyril Jacquin

Votez Dionnet !
©Cyril Jacquin

Sur votre mur, vous tenez la nécrologie de toutes les grandes figures culturelles qui disparaissent. Votre propre échéance vous effraie-t-elle ?

Ahhhh…. Ma propre échéance, elle m’effraie et elle me passionne. Effectivement, ça me fait chier de ne pas voir grandir mes filles. Mais d’un autre côté, je suis infiniment curieux : jusqu’à nouvel ordre, je ne sais pas ce qu’il va se passer.

Comme Jim Morrison qui voulait savoir ce que l’expérience de mourir signifiait ? 

(Excité) Voilà ! On sait que l’on ne reviendra pas pour la rapporter cette experience. Est-ce que c’est une experience du cerveau ? Est-ce que l’on rembobine tout ? Est-ce que l’on devient un baobab géant ? Est-ce que l’on se retrouve dans un océan d’Ego qui se mélangent ? J’en sais rien !   Même si Dieu a une barbe blanche,  qu’il prend le Livre d’un côté et mes bonnes actions de l’autre je me dirais  « ah, c’était tout simplement ça, comme dans les dessins humoristiques ». On me dira : « bon allez, on va vous coller pour 6 mois en cure au Purgatoire parce que il y a quand même 2-3 erreurs, mais ça devrait aller si vous ne faîtes pas trop de conneries ». Un type comme André Gide qui était un farceur avait envoyé un télégramme deux jours après sa mort à Montherlant qui disait  » je suis au Paradis, ne viens pas, on s’ennuie beaucoup ici ».

Quitte à faire dans le cliché, je vous trouve infiniment plus séduisant qu’à 20 ans. Vos traits sont formidablement dessinés et mettent en valeur votre bouche aussi grande bouche que celle de Jagger. Vous êtes aussi d’une élégance rare : être rock, c’est tomber le jean pour le dandysme ?

Ben je l’ai tombé très tôt, le jean. J’aimais bien les gens qui venaient d’Italie ou d’Angleterre. Je me serais bien vu vivre dans une époque où j’aurai croisé Gary Cooper ou Fred Astaire. Je me suis vite rendu compte que dans les conventions de BD ou de science-fiction, où tout le monde était en uniforme jean-baskets que je faisais tâche.

Plutôt Gary Cooper que James Dean donc ? 

Oui, pas du tout Jimmy Dean ! Gary Cooper : oui !  En plus j’ai déjà mis des perfectos, ça ne me va pas du tout. J’aime bien l’élégance un peu tapageuse mais discrète. C’est mon armure.  Je dois aller quelque part, en conférence, je choisis entre bretelles et ceintures, ça y est je suis en représentation. J’ai choisi un aspect classique et régulier qui avec le temps est devenu non classique.

Le tribute Nikolavitch ©Alex Nikolavitch

Le tribute Nikolavitch
©Alex Nikolavitch

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

En ce qui concerne les comics et la BD , quelque que soit le moment où l’on s’y colle, il faut remonter aux classiques précédents. Aussi bien les créateurs, qui,  s’ils ne connaissent pas le passé réinventent l’eau chaude qui a déjà été inventée plusieurs fois,  ou  les amateurs de certains dessinateurs qui ne se rendent pas compte que ces dessinateurs ont été inspirés par le génie absolu de Kirby à la fois excentrique et productif. Il est nécessaire de remonter le temps au moins avec Gustave Doré.  Les auteurs connaissent tout ça mais ne citent pas leurs sources. Les lecteurs aiment alors sans savoir.

Merci Monsieur Dionnet, notre conversation touche à sa fin et…
Je vous suis, vous savez, vous avez une énergie formidable. Avant j’étais comme vous , je me souviens que les gens ne me comprenaient pas. Maintenant ma pile Duracel, elle dure la moitié de la journée.

J’ai 47 ans, la vie est courte et le Vivre Vite de Jimmy Dean a guidé ma vie Je n’aurais jamais le temps de tout lire, c’est le moment d’accélérer… 

Oh, vous avez encore, normalement, 10 années formidables qui vous attendent.  Vous avez encore après 10 années bien, on va dire. Après, bon… L’autre fois j’étais à une expo avec Druillet et Liberatore et y’en pas un qui n’ a pas  dit « je voulais te dire un truc, mais je ne sais plus ce que c’était ». Ce n’est plus un problème de drogues mais d’âge…

BONUS LIT

Trop de dessins et pas assez de texte pourquoi vous croyez qu’elle était longue mon intro hein ?  D’autres hommages au maître ! 

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©Patrick Marcel

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©Nolino Nolino

La tradition du Swipe assumé veut qu’on mette un « After Kirby » ou « after Byrne », etc. quand on reprend une pose iconique. Ici, la manière la plus honnête pour moi, n’était pas de mettre « Lefeuvre after Mœbius », mais bien : « Mœbius before Lefeuvre ». J’aurais pu ajouter aussi « et Étienne Robial », car le génial habillage graphique de Métal, avant qu’il ne fasse celui de Canal +, M6 et tant d’autres choses… c’est LUI!
©Laurent Lefeuvre
Avec l’aimable autorisation de Laurent Lefeuvre

49 comments

  • Patrick 6  

    Alors ça c’est un beau cadeau d’anniversaire ! (malgré la coupure de réseau en plein milieu)
    Voici un monsieur aussi passionné que passionnant !
    Il m’avait déjà fait une grosse impression lors de la conférence « Pourquoi les super héros n’ont pas libérés les camps de concentration » et je comprends qu’il puisse être intimidant.
    A l’instar de Tornado je l’avais connu initialement par l’émission Sex Machine, même si à l’époque je me sentais plus proche de Manoeuvre que de Dionnet ! (comme quoi les choses changent avec le temps hein ^^)

  • Matt & Maticien  

    Tu m’avais raconté cette rencontre et ta bronchite et j’avais hâte de lire ce récit. Merci pour cette très belle interview.

    Je ne connaissais JP Dionnet que par tes discours …. par cet article j’ai l’impression de l’avoir rencontré. Merci. Il souffle sur cet article et dans vos esprits un vent de liberté. Finalement, tu nous fais un cadeau pour ton anniversaire… j’aime assez 😉

    • Bruce lit  

      @Matt et Matt : Si Dionnet ramène le Maticien dans le giron de Bruce Lit, c’est encore un petit miracle du quotidien, de ceux dont a besoin pendant le confinement.
      @Pat : mais on lui reproche quoi de concret à Manoeuvre ? Je ne comprends pas.

      • Surfer  

        @Bruce,
        Je me sens aussi plus proche de Dionnet que de Manœuvre.
        Je le trouve trop contradictoire. Je peux te citer des exemples si tu veux:
        Dans un article de Métal Hurlant il a dénigré violemment le chef d’œuvre absolu « Blade Runner » pour revenir plus tard sur ses propos.
        Lorsqu’il était jury de « la nouvelle star » sur M6 Je n’ai pas toujours compris ses critiques et ses réflexions sur la musique… des propos complètement différents de ce que l’on pouvait entendre lors sur ses émissions précédentes « les enfants du rock » ou « Sex Machine » bizarrement son discours avait changé…

        • Bruce lit  

          Je n’ai pas regardé la NOUVELLE STAR. Bcp de rocker incorruptibles lui ont en voulu à mort de trahir son intégrité.
          Moi, ça ne me dérange pas. Manoeuvre est critique depuis 50 ans. Il a le droit de se gourer, qui ne le ferait pas sur une telle longévité ? Il s’est notamment planté sur les Ramones avant de faire amende honorable. J’ai moi-même bcp déglingué Bendis avant de reconnaître que quand il veut, il bosse bien sur ALIAS.
          Un passage marrant dans la bio de Dionnet : celui où il avoue avoir été le fameux Joe Staline, un avatar inventé pour descendre en flèche le BLADE RUNNER de Ridley Scott qu’il déteste. Par la suite, Joe Staline sera l’avatar maléfique de Dionnet. A ma connaissance, jamais personne n’a fait de procès en intégrité envers Dionnet.

          • Surfer  

            Je ne savais pas ça de Dionnet….il a aussi détesté « Blade Runner »
            Ok…. j’en apprends tous les jours. Merci.
            Il va falloir que je lise sa bio 🙂
            Sinon, malgré tout, je l’aime bien le manœuvré hein…
            Sauf que de temps en temps il me fait rire…
            J’ai 50 ans et ses émissions au début des 80’s m’on marqué. Toute une époque…
            Rien que pour ça je suis reconnaissant 😉

          • Bruce lit  

            Pour BLADE RUNNER il reconnait avoir été de mauvaise foi et y consacre un chapitre entier.
            Il décrit avoir la sensation que Scott plagie l’univers visuel de Giraud sans l’avoir jamais crédité. Il explique aussi qu’il trouve le film mou et qu’il ne s’y o passe pas grand chose (ce que j’ai toujours trouvé malgré plusieurs visionnages).
            Giraud quand on lui parlait, haussait les épaules.
            Et effectivement, si cet article permet aux gens d’avoir envie d’acheter le bouquin, c’est que j’ai bien bossé.

            Dionnet reconnait avoir manqué de lucidité (voir ma question sur MAD MAX). Il est passé également à côté de PULP FICTION dont Tarrantino lui aurait demandé de participer à la distribution française à hauteur de 250 000€ avec intéressement sur la recette. Il est (encore) passé à côté.

          • Surfer  

            Bon, ok j’avoue ne pas être aussi pointu que toi sur les 2 personnages.
            Je t’ai simplement fait part de mon ressenti. Manoeure a eu une visibilité plus grande dans les médias à la différence de Dionnet qui a toujours été un peu plus discret. Cela explique, peut-être, mon impression.
            Et tu as raison tout le monde peut se tromper et moi le premier.

          • Tornado  

            Manoeuvre est beaucoup plus ouvert que la plupart de ses collègues critiques de rock. Par exemple il est fan de Led Zeppelin, et on a bien vu ce qu’en pense Dionnet dans l’interview ! 😀
            On peut discuter de tout et de tout le monde avec Maoeuvre. Il est ouvert sur le funk, sur le jazz, sur tous les styles de musique et sur tous les genres, même la variété. Il cherche toujours par curiosité ce qu’il y a de bon partout et effectivement il n’hésite pas à changer d’avis et à avouer qu’il a eu tort. J’aime ça. C’est un bon passeur, contrairement aux puristes intégristes.

          • Bruce lit  

            @Surfer : je connais moins Dionnet que Manoeuvre . Le livre en question me permet de colmater ce retard.
            @Tornado : complètement d’accord avec ça. Il a dé-colmaté Rock’n’Folk au bord de la faillite et complètement à la masse dans les années 80. Une époque où Samantha Fox ou Madonna faisaient la une…
            Il rend tout de suite ses papiers très accessibles même à qui ne connaîtrait pas tel ou tel groupe sans jamais prendre son lecteur de haut.

          • Matt  

            C’est pourtant vrai que le premier Blade Runner est chiant^^
            C’est un beau film et je l’aime bien, mais il ne se passe pas grand chose.

          • Tornado  

            Tiens, puisqu’on parle d’émissions cultes, du temps du Cable (dans les années 90), il y avait la chaîne Canal Jimmy. Manoeuvre y présentait Rock Press Club et aussi une petite émission sur le rock des 70’s, TOP BAB. J’en étais un inconditionnel. Je remplissais des VHS entières avec ça !

  • Surfer  

    Vous m’avez convaincu les gars 😉
    Il va falloir que je laisse tomber mes à priori et que je revois mon estime de Manœuvre à la hausse…

  • Zak  

    Sur la forme comme sur le fond, du haut de gamme mais frustrante de par sa brièveté. On est collé du début à la fin. Superbe travail et en plus c’est gratuit !

    • Bruce lit  

      Oh pardon pour la réponse en différée.
      Merci pour ce retour. Je trouve l’interview assez consistante pour moi vu le temps passé dessus mais je peux comprendre la frustration.
      Quant à la gratuité, oui, c’est un avantage. Je me suis toujours dit que si un jour j’avais la chance d’interviewer les gens que j’admire, je tenterais d’en donner pour l’argent du lecteur. A priori, aucun…

  • Jyrille  

    Quelle passionnante interview ! Tu as le don de poser des questions pertinentes et de faire une suite logique de l’entretien, c’est remarquable. Tu me donnes envie de lire ces mémoires, car Dionnet, pour moi, c’est Sex Machine et les Enfants du rock, mon enfance, et un peu plus tard les quelques Metal Hurlant que j’ai pu lire. J’essaye d’en trouver d’occase parfois, je dois vérifier, en tout cas je ne les ai pas encore relus (ni les Pilote que j’ai chopés d’ailleurs). En tout cas lire autant de sagesse et d’humilité de la part de quelqu’un qui est un vrai passionné de la culture geek, de tant de choses, c’est formidable et ça me rassure un peu : il n’y a pas que des imposteurs.

    Ta question sur la politique était très bien vue, je n’y aurai jamais pensé.

    Un grand bravo à tous les illustrateurs et illustratrices, c’est vraiment formidable. J’apprends ce qu’est un swipe, mais le dessin de Lefeuvre est fantastique. Je ne savais pas que Nikolavitch avait des compétences d’illustrateur ! Mattie, c’est Raquel Welch que tient Dionnet ?

    Une vraie belle interview, maginifiquement illustrée, tu as vraiment l’âme d’un rédac chef.

    La BO : je ne connaissais pas ce titre (comme la plupart des chansons de Christophe, je ne connais pas sa carrière), c’est un peu étrange. Musicalement c’est cool. On a des nouvelles au fait ?

    • Jyrille  

      Houla, merci ! Même si je suis lent et que parfois je n’ai rien à dire… Ici j’ai appris beaucoup de choses, même si je me doutais de certaines (Moebius, Druillet, Jodo, ça ne m’étonne pas). N’ayant jamais eu Canal, je n’ai jamais regardé Cinéma de quartier et comme toi, je suis très mauvais en culture ciné asiatique. Et pourtant j’adorerai. J’ai quelques dvds à mater : Tigre et Dragon (je sais que c’est pas un film asiat, keep cool), Il était une fois en Chine et je sais plus quoi…

      Pour Manoeuvre, je suis certain que c’est un mec super et extrêmement cultivé (je connais au moins deux personnes qui ont acheté son livre de groupes oubliés, c’est a priori impressionnant), mais il a eu le malheur d’être le premier critique de France lorsque je m’affranchissais du mainstream, cela me rendait fou de l’entendre parler des Stones en 94… du coup je matais Rapido comme un dévot, tout comme l’émission de Romance sur M6 et quelques autres sur cette même chaîne. Je suis impatient de lire une interview de lui ici !

      • Jyrille  

        Heu là comme ça, non… je ne connais pas son oeuvre, je n’ai sans doute jamais lu une de ses critiques. Je sais juste que je l’adorai dans cette émission, une vraie nana fan de rock qui parlait très bien. Je me souviens avec vivacité de la sortie de TO BRING YOU MY LOVE de PJ Harvey : Romance présente le disque (que j’avais déjà et bien évidemment écouté en boucle) et conclut en disant « C’est son meilleur album et je vous ordonne carrément de l’acheter ! » J’étais à deux doits de lui faire une offrande.

        Je ne savais pas que Sex Machine était en DVD. Ca me ferait bizarre de revoir ça.

  • Jyrille  

    Au fait, techniquement comment as-tu fait ? Tu as enregistré la conversation avec un enregistreur vocal ?

    • Bruce lit  

      Tout simplement avec la fonction Rec de mon téléphone (comme pour l’interview de Eudeline la veille). Sans ça j’étais mort et n’aurais jamais pu restituer le verbe de Dionnet. Je convertis ensuite en MP3. Il m’est tout à fait possible de la poster en écoute pour l’article mais je n’y tiens pas. J’ai dit à Dionnet comme à Eudeline que je tenais à ce que certains propos restent privés.

      • Bruce lit  

        Nous sommes au sortir des Cesars. Eudeline et Dionnet donnent leur avis sur les éventements Hannael Vs Polanski. Je leur dis que je ne souhaite pas les publier. Ils comprennent. Ce sont deux interviews que j’ai bcp travaillées en amont et en aval. Je ne voulais pas que mon site servent d’instrumentalisation pour que deux personnes que j’apprécie se fassent descendre. Tout aurait été occulté pour quoi ? deux-trois minutes sur des heures d’entretien. Eudeline l’a très bien compris et Dionnet m’a remercié après coup.

        • Jyrille  

          Je suis complètement d’accord avec cette vision des choses. Je pense souvent en longs termes pour les interviews, en principes ou en anecdotes pertinentes. L’actualité m’a toujours semblé faussée par la loupe qui la crée, on ne peut en avoir une idée que quelques années après.

        • Matt  

          On n’a jamais été davantage du côté de la vie qu’en ce moment^^
          Les gens prennent conscience du danger et pensent à des choses plus saines.
          Même si ça va avec le stress forcément…
          Je ne dis pas que c’est une bonne chose hein, ne déformons pas mes propos. Mais je pense qu’on peut en tirer quelque chose d’important de cette expérience.

        • Matt  

          Bon ok il y a aussi des cons qui révèlent leur vraie nature à vouloir dépouiller les autres et profiter de la crise pour se faire du pognon.
          Mais…on va dire que c’est révélateur^^

        • Matt  

          Je ne me fais pas d’illusion sur le long terme. Les gens ont la mémoire courte. Mais en ce moment, certains se montrent solidaires et/ou pensant à leur famille, réalisent ce qu’ils ont à perdre et changent de priorités.
          Sauf les irrécupérables tas de merde mais ça…tant pis pour eux.

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