La blague de trop ? (Joker de Lemire)

Joker : Killer Smile par Jeff Lemire et Andrea Sorrentino

Un article de BRUCE LIT

VO : DC Comics

VF : Urban Comics

Sortez les camisoles : certains spoilers mineurs pourraient vous rendre fadas !

Rocksteady !
© Urban Comics
© DC Comics

JOKER : KILLER SMILE est une mini série en 3 épisodes écrits par Jeff Lemire et illustrés par Andrea Sorrentino. Il s’agit d’une histoire publiée sur le Black Label de DC Comics, le créneau autrefois réservé par Vertigo pour des histoires matures et violentes.
KILLER SMILE est sorti à l’occasion des 80 ans du Joker. Il est agrémenté d’un épilogue BATMAN THE SMILE KILLER qui de par sa brutalité et son pessimisme viendra heurter les fans de Bruce Wayne.

Notre amie Alienor a également livré son impression assez analogue sur le site BAMAN LEGEND

Bon, moi je ne partage pas du tout cette fascination pour le Joker. D’abord parce que l’univers de Batman ne m’intéresse pas plus que ça (même si j’ai appris à l’apprécier à dose homéopathique). Ensuite parce que le type maquillé glamour et inquiétant qui livre le chaos en assenant à la société les symptômes d’une liberté absolue et égoïste, j’ai déjà donné. Toute mon enfance et toute ma vie. On appelle ça une rockstar et ils existent dans le monde réél : Bowie, Lou Reed, Alice Cooper, Iggy, Jim Morrison, le plus dangereux de tous, Marilyn Manson à qui tous les Jokers du cinéma ont beaucoup emprunté.

Ce qui ne veut pas dire que je comprenne pas ce phénomène. Le Joker, c’est la rockstar de la génération Y. Libre de toute entrave religieuse, morale ou sociétale. Libre de l’ordre nécessaire imposée par nos sociétés représenté par Batman dont la folie réprimée serait le pendant du méchant.

Un croquemitaine tout droit sorti de chez Stephen King
© DC Comics

De là, ce Joker de Lemire qui embrasse ce postulat. Le Joker le répète tout au long de l’histoire : il se voit comme un artiste qui tente de bouleverser le monde en lui imposant la joie. Une filiation assumée par Lemire qui reprend la trame de ETRANGES APPARITIONS, une histoire canonique où en contaminant les poissons de Gotham et en leur donnant son visage, le Joker espère….toucher un copyright ! Sont également cités THE KILLING JOKE et le JOKER de Brian Azzarello.
L’histoire commence à Arkham. Un psychiatre ne dispose que de quelques semaines pour tenter de soigner le Joker, une tentative déconseillée par la hiérarchie. Lorsqu’il rentre chez lui, cet affable docteur commence à éprouver angoisses et traumatismes de ce qu’il vit dans la journée face à sa femme et son fils.
Jusqu’au moment où il bascule lui aussi dans la folie.

Lorsque j’ouvre ce livre, je me demande à quel Lemire vais-je avoir à faire ? Au fin psychologue de l’âme humaine sensible et friable qui m’avait bouleversé dans ROYAL CITY ou le mec plein de bonnes intentions qui rend une copie professionnelle mais décevante.

Nous sommes clairement ici dans la deuxième catégorie. Celle que Lemire avait commis lors de son INHUMANS Vs XMEN qui avait déjà la même trame : Scott Summers luttait contre un virus et représentait un modèle de rébellion pour les jeunes générations avant qu’un twist ne révèle que celui-ci était décédé d’un virus. Ici, c’est le Joker le virus, un virus séduisant et débonnaire qui salit et corrompt tous ceux qui y prêtent l’oreille, y compris Batman. Une option que Frank Miller avait déjà retenu dans son DKR avec John Romita Jr.

Le chevalier triste
© DC Comics

La déception ne vient ni de l’écriture de Lemire qui livre des dialogues de bonnes factures, ni des dessins de Sorrentino aérés, propres, faciles à déchiffrer, mais d’un ensemble qui manque clairement d’ambition ? D’idées ? De finalisation ?

Le naufrage de INHUMANS VS XMEN pouvait être expliqué par la présence du Joker pas drôle Charles Soule et sans doute la ligne éditoriale de Marvel. Ici Lemire a les coudées franches et reste libre de raconter l’histoire qu’il désire.
Or elle ne décolle jamais car dans les meilleurs moments de cette histoire courte, le lecteur se dit avoir déjà lu ça en mieux et ailleurs : KILLING JOKE et ETRANGES APPARITIONS donc, mais aussi ARKHAM ASYLUM dont l’angoisse et le malaise devaient beaucoup aux planches abstraites et inquiétantes de Dave McKean tout comme le ARKHAM ASYLUM MADNESS de Sam Kieith. Et pourquoi ne pas citer le jeu vidéo ARKHAM ASYLUM et son ambiance lourde et poisseuse.

Politesse-Courtoisie-Folie
© Dc Comics

Ecrivain des perdants et des laissés pour compte, il va sans dire que le Psychiatre mis en scène par Lemire va se faire dévorer vivant par le Joker. L’homme est sympathique mais terriblement fade, une normalité qui n’a aucune chance face à un personnage qui pourrit la vie de Batman.

Et puis cette histoire tout le monde la connaît, non ? Au choix, le lecteur se rappellera que Harley Quinn fut elle aussi une psychiatre retournée par la folie du Joker. Mais surtout, comment oublier la confrontation entre Rorschach et Malcom Long dans WATCHMEN où l’empathie du deuxième était soufflée comme un fétu de paille par la psychose du premier ?

JOKER : KILLER SMILE emprunte tous ces chemins balisés par ses glorieux ainés, un chemin pourtant choisi par Lemire sans lui permettre de s’exprimer de manière pertinente ou inédite. Tout cela n’est pas déplaisant mais terriblement fade et sans surprise. Tiède, encore une fois.

Prévisible
© Dc Comics

Il faut attendre l’épilogue de BATMAN THE SMILE KILLER pourque le lecteur sorte de sa torpeur et prenne plaisir, à suivre dans ce twist que Lemire raconte plutôt bien, un Bruce Wayne passé de l’autre côté du miroir. Une histoire assez dérangeante qui finalement aurait pu se suffire à elle-même, l’intégralité de l’entreprise faisant office de préquelle un peu pataude.

Il serait injuste de remiser derechef JOKER : KILLER SMILE au bac à soldes car cette histoire ne déshonore en rien l’honneur ou le talent de Jeff Lemire. Les dessins agréables mais sans doute trop propres de Sorrentino permettent de passer un assez bon moment.
Mais le Joker, notre rocker de l’extrême, pourra t-il s’accommoder de tous ces trop et pas assez ?

Et si Batman était un mensonge ?
© DC Comics

La BO du Jour

32 comments

  • Présence  

    Un avis assez similaire au mien : une histoire relève d’un bel ouvrage, bien exécuté, avec une ambiance sur le point de basculer dans les ténèbres, des dessins réalistes, avec une mise en page bien stable, rendant ses écarts visuels ponctuels très significatifs et impressionnants, et une tonalité qui convainc doucement le lecteur de la folie profonde de Joker, et de la force de son esprit, inimaginable par le commun des mortels, même un professionnel. Le lecteur éprouve la sensation de la perte d’équilibre et de repères de Ben, ressentant une forte empathie pour lui, mais il manque le grain de folie nécessaire pour que le récit soit assez noir, ou assez oppressant pour être indispensable. L’épisode supplémentaire sur Batman : sympathique également, mais avec un impact diminué pour moi du fait que j’aurais bien aimé bénéficier d’un signe, comme Bruce dans la dernière page du récit, pour aussi m’y retrouver.

  • Bruce lit  

    Nous sommes d’accord ! La journée va être formidable !
    Le fameux, « Tout ça, pour ça ? »

    • Jyrille  

      Mais sinon, je viens de lire l’avis d’Aliénor, c’est aussi bien que ça Gideon Falls ?

  • David  

    Amusant : j’ai lu ce bouquin hier soir et j’ai été déçu moi aussi. Quelques bons passages mais Lemire n’arrive pas à transformer l’essai. Du déjà vu, en effet.

    • Bruce lit  

      C’est exactement ça : on reste sur la rampe de décollage

  • Manu  

    Je n’avais pas plus envie que ça de le lire vu les quelques cases que j’avais pu entrapercevoir. Maintenant c’est sûr, je vais économiser du temps pour lire du meilleur. Merci boss

  • Surfer  

    Pas encore lu, mais ce livre est au milieu de ma pile de lecture.
    Je me dis que le prochain confinement qui s’annonce va peut-être me permettre de rattraper mon retard.
    Effectivement cela ressemble à du déjà vu.
    D’autant plus que HARLEEN sur le même thème est sorti quasiment au même temps.
    Bien vu pour le rapprochement entre le Joker et une rock star. Cependant, je ne pense pas que la fascination de l’un empêche la fascination de l’autre !

    « Bon, moi je ne partage pas du tout cette fascination pour le Joker. D’abord parce que l’univers de Batman ne m’intéresse pas plus que ça (même si j’ai appris à l’apprécier à dose homéopathique). »

    Tout l’inverse de toi, je suis fasciné par le Joker et Batman est le seul personnage DC qui m’intéresse.
    Il me faut ma dose régulière.

    La BO…..je passe…pas pour moi.

  • Biggy  

    J’ai complètement été embarqué par les deux premiers chapitres. L’ambiance, les dessins, ce côté malsain. Malheureusement le troisième chapitre est expédié, trop rapide. J’aurais préféré l’absence de l’épilogue et la présence d’un quatrième chapitre.

  • Tornado  

    Merci pour cette chronique. Je n’avais pas prévu de l’acheter mais c’est sûr qu’il me faisait de l’oeil avec son option Black Label. Idem pour le HARLEEN de chaipluqui. L’annonce de sa parution avait créé une émeute sur la toile (le fameux symptôme de l’effet mouton consistant à crier au chef d’oeuvre sans même avoir lu le truc). J’ai snobé. On verra s’il y a un article qui me fera changer d’avis…
    J’ai déjà suffisamment de bonnes choses sur Batman dans ma bibliothèque pour en lire deux vies durant. Ce n’est plus la peine que je me jette tout ce qui bouge…

    La BO : Cool ! Parfait pour Halloween !

    • Bruce lit  

      @Surfer et Tornado : Harleen est dans ma PAL. Je crois que désormais, je suis intéressé uniquement par ce format de comics : des grandes signatures sur un personnage ou un One Shot. Je ne supporte plus les séries Ongoing où de toute façon tout est éradiqué sans désormais aucune explication (ce qui n’est pas le cas avant chez Marvel). Je rejette en bloc cette politique, elle me révulse.
      @Biggy : le point de départ de Lemire me semblait foutu d’avance : le Joker est fou et le sera toujours. Lui envoyer un psy lambda, c’est le casse pipe. On aurait pu s’attendre à un récit où Kurt Busiek excelle mais ça ne prend pas.

  • Jyrille  

    Merci chef de m’éviter de dépenser des sousous ! Je n’ai toujours pas lu de Lemire je crois bien.

    Je ne comprends pas la première légende : Rocksteady ? A cause des couleurs ? The Specials ? J’ai apprisil y a quelques temps que ‘specials’, en anglais, était un terme un peu argotique pour parler des handicapés.

     » Lorsqu’il rentre chez lui, cet affable docteur commence à éprouver angoisses et traumatismes de ce qu’il vit dans la journée face à sa femme et son fils. Jusqu’au moment où il bascule lui aussi dans la folie. » Eh mais c’est le psy de Rorschach dans Watchmen !

    Les dessins ont l’air sympa. Idem que pour Lemire, je crois bien n’avoir jamais lu de bd de Sorrentino (mais je peux me tromper).

    Sinon je n’ai pas compris le twist du virus des X-Men mais c’est pas grave (balec).

    Sur le dernier scan, on pense beaucoup aux mises en page de JH WIlliams III, notamment dans ses Batwoman.

    La BO : j’aime bien. Mais toujours pas le meilleur Black Sabbath (que je dois réécouter pour ceux que j’ai, soient les six premiers. Tecnical Ecstasy c’est pas la peine).

    • Tornado  

      Les six premiers ? SABOTAGE est le sixième justement. Je n’ai pas beaucoup essayé après cet album. Il faut vraiment que je me remette à Black Sabbath un de ces quatre. Mais là… j’ai tellement de trucs à écouter !

      • Jyrille  

        C’est ça. Aucune envie d’essayer après celui-là (Sabotage). J’ai dû écouter quelques titres de Heaven and Hell et peut-être bien Dehumanizer en entier : ce n’est pas du tout pour moi.

    • Bruce lit  

      Hello Cyrille.
      Rocksteady : c’est un double clin d’oeil rock : le look outrancier de la couverture évoque très fortement celui de Marilyn Manson, notamment THE PALE EMPEROR.
      Rocksteady était également le studio qui a développé des jeux vidéos borderline notamment Batman Arkham Asylum, Man’s hunt et surtout GTA. Tous ses personnages étaient des psychopathes dont le grand public s’est épris bien avant cette Jokermania.

      » Lorsqu’il rentre chez lui, cet affable docteur commence à éprouver angoisses et traumatismes de ce qu’il vit dans la journée face à sa femme et son fils. Jusqu’au moment où il bascule lui aussi dans la folie. » Eh mais c’est le psy de Rorschach dans Watchmen !
      Ben oui, c’est ce que j’explique dans mon article 😉

      La BO : à mes oreilles le meilleur BLack Sabbath période Ozzy, notamment pour ce fabuleux instrumental Supertzar qui pourrait être du Pink Floyd époque Atom Heart Mother joué par un groupe de métal.

  • Bob Marone  

    Je vous trouve un peu sévère avec cet album. Si l’histoire aurait pu être un peu plus étoffée de quelques pages afin de gagner en complexité, je la trouve de fort honnête facture. Son inscription dans un contexte très réaliste – clinique si je puis dire en parlant d’un hôpital -, à mille lieux de l’univers gothique associé à Arkham (dont je suis pourtant fan), rend la plongée dans la folie très réelle, et donc bien angoissante. Loin des hystéries baroques souvent associées au Joker.
    Quant au dessin hyperréaliste d’Andrea Sorrentino, je reconnais qu’il peut être clivant. On aime ou pas. Mais certaines compositions de pages, comme celle où l’on voit une scène s’inscrire dans une bouche ouverte, sont assez remarquables.

    • Bruce lit  

      Bonjour Bob Marone et merci de cet avis divergent mais pas tant que ça puisque cet article article non estampillé Bullshit Detector se veut sévère, oui, mais juste. C’est effectivement une livraison honnête et réaliste mais qui ne m’a jamais angoissé, inquiété et surtout passionné.
      Mon avis est sans doute de parti-pris : JOKER contraste avec la pile de comics industriels sans âme qui sont livrés par pelle. Il a une signature et une équipe créative forte mais qui peine à rendre cet album inoubliable. Beaucoup de séries estampillée Vertigo, même signées par des scénaristes que j’apprécie peu comme Brian Azzarello, restent inoubliables. JOKER n’en fait pas partie.

      • Bob Marone  

        Merci pour ton accueil.
        Si je suis bien ton regard, on n’est effectivement pas sur 100 bullets ou les Hellblazer d’Azzarello, nous sommes bien d’accord.
        Cela dit, en s’éloignant de Killer smile, Gideon Falls des mêmes Lemire et Sorrentino est de la veine du Vertigo de l’a grande époque.

        • Bruce lit  

          On n’est pas sur le même format et surtout sur la même licence : les auteurs sont libres de faire ce qu’ils veulent. Mais je pense que Lemire est meilleur sur ses créations et surtout sur des séries à long terme.
          J’ai lu le 1er tome de Gideon Falls. J’ai trouvé ça sympathique, le reste est dans ma PAL, il est trop tôt pour m’en faire un avis définitif.

  • Kaori  

    Je n’ai aucune fascination pour le Joker. Cette folie pure et la fascination qu’elle suscite me laisse totalement indifférente.
    J’ai lu ton article puis celui d’Alienor, ils sont assez complémentaires. C’est amusant de voir comme tu peux décliner les qualités d’une œuvre tout en restant très critique et mesuré. Du coup, je ne trouve pas du tout vos avis analogues, même si vous relevez les mêmes qualités et défauts.

    Je ne suis fan ni de Lemire ni de Sorrentino, étant donné que je ne connais que très peu leurs travaux, et pour l’instant je ne me sens pas plus attirée que cela. Merci pour ma culture, en tout cas.

    • Bruce lit  

      Merci Kaori. Le Joker m’intéresse moins que les interactions qu’il peut avoir avec Batman. Etant donné que les héros DC sont trop monolithiques à mon gout, Le Joker permet au moins à Batman de montrer son côté humain.
      Du coup j’ai commencé hier nuit le JOKER de JM De Matteis qui m’a pour le coup mis très mal à l’aise. J’en ai même fait des cauchemars. Un truc qui date des années 90 quoi. J’attends de le finir pour savoir si j’en parlerai ici.

      • Tornado  

        Le JOKER de JM De Matteis : Celui-là je l’ai pris sans hésiter. Pas encore lu mais ça me paraissait évident.

        • Jyrille  

          Ah merde je ne l’avais pas pris parce que le dessin ne me parlait pas… Du coup j’hésite mais bon, vous donnez envie.

        • Eddy Vanleffe  

          Alors celui-là, il va me le falloir, c’est quoi, j’ai du zapper…

          • Jyrille  

            Bon ben je l’ai pris (en revenant de mon pays non confiné) à l’espace Leclerc où j’ai dû demander à quelqu’un du rayon librairie d’aller me le chercher (le Fini de rire de De Matteis)… vous me tuez ^^

    • Kaori  

      @Bruce : ah oui, quand même… Tu titilles ma curiosité..

      @Présence : merci pour l’info ! Je vais aller voir cet article…

  • Eddy Vanleffe  

    Je ne suis vraiment pas fan de Lemire …il ne m’inspire rien…. des road movies à chaque fois… c’est tristoune et souvent lent…

  • Eddy Vanleffe  

    Le Joker est un excellent personnage, mais dont l’outrance est un piège… très peu d’histoires à son propos sont vraiment à la hauteur de ses enjeux.
    la série Batman the animated series de Bruce Timm était parvenue à une itération assez efficace. derrière l’aspect dérisoire et clownesque qui pouvait endormir les méfiances, il y avait toujours une perte de contrôle et un manque total de pitié pour la vie humaine. bref un le personnage est un danger constant.
    C’est évidemment Alan Moore dans son récit Killing JOker qui l’a codifié d’une manière telle, qu’il est désormais difficile de la lire depuis.
    depuis on a voulu souvent le faire une sorte de ‘anti système jusqu’au film JOKER qui le politise carrément…
    ABSURDE
    Joker est un fou, il est la folie, le truc qui craque d’un seul coup, l’inexplicable aux yeux de tous les autres qui ont des repères moraux rationaux. il est l’echec de la psychanalyse, il est l’ombre asocial, il est le « snap »
    en faire un dandy qui remet en question la société , c’est ne plus en faire un « méchant » mais quelques chose qui lui donnerait raison presque… Non le mec est taré!
    je le trouve plus proche d’un croisement entre Hannibal Lecter et « Girppe-sou » de Ca… pas un Ghe Guevara, mâtiné de Bowie ou de Manson (ou alors Charles…)
    Bref, rares sont les récit ou cette notion de danger , de suspense est là… non souvent on a une opposition loufoque/charnier

    • Jyrille  

      Remarque que c’est pareil pour Batou. Le personnage a encore plus d’itérations. Je pense que c’est leur raison d’être : ces personnages en particulier (des franchises existant depuis près d’un siècle et ayant une carrière faramineuse dans d’innombrables ouvrages (livres, bds, films, DA…) doivent montrer plusieurs facettes, être des vecteurs pour l’auteur, pas des freins ou des bibles. Ensuite à chacun de préférer sa version et son auteur associé.

      • Eddy Vanleffe  

        @Jyrille
        Loin de moi l’idée que faire blocus devant les bouquin qui ne me plaisent pas et le comics reflète toujours son époque. je sais très bien que quand je rejette les titres actuels, c’est parce qu’en réalité , c’est cette époque dans laquelle je ne me sens plus en phase…
        Je déplore que les itérations aient toutes perdues ce grain de folie, cette fantaisie et cet aspect plus « amateur » des choses.
        J’ai trouvé JOKER d’Azzarello tellement éloigné de mes sensibilités. le voilà devenu un truand, qui agresse, viole, se bourre de pilules chef de gang brutal et cruel et sadique dans un traitement si ordinaire. Oui on dirait qu’il pourrait exister, ça ne m’intéresse pas. plus de délire ou de folie pure au sens flippant… là il est effrayant parce que c’est Scarface.

        • Jyrille  

          En effet je n’ai pas du tout aimé le Joker de Azzrello.

  • tio  

    Le Joker est un personnage iconique au même titre que Batman, chacun a son interprétation de lui, depuis que Steve Englehart en a fait un psychopathe homicide dans les années 70. C’est un spree killer, un maniaque homicide et manipulateur, chose très bien montrée dans Harleen.

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